Le web social dans la communication touristique des marques
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Le web social dans la communication touristique des marques
UNIVERSITÉ DE TOULOUSE II - LE MIRAIL INSTITUT SUPERIEUR DU TOURISME, DE L’HÔTELLERIE ET DE L’ALIMENTATION MASTER TOURISME ET HÔTELLERIE Parcours « Management des Industries du Tourisme» MÉMOIRE DE PREMIÈRE ANNÉE Le web social dans la communication touristique des marques territoriales Présenté par : Anne-Sophie ETIENNE Année universitaire : 2012 - 2013 Sous la direction de : Sébastien RAYSSAC MASTER 1 MANAGEMENT DES INDUSTRIES DU TOURISME Le web social dans la communication touristique des marques territoriales Anne-Sophie ETIENNE Année universitaire : 2012 - 2013 Sous la direction de : Sébastien RAYSSAC L’ISTHIA de l’Université de Toulouse Le Mirail n’entend donner aucune approbation, ni improbation dans les projets tutorés et mémoires de recherche. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leur auteur(e) ÉVALUATION Étudiant : Anne-Sophie ETIENNE Titre du mémoire : Le web social dans la communication touristique des marques territoriales Année universitaire : 2012 – 2013 Note du dossier Note de soutenance APPRÉCIATIONS GLOBALES MEMBRES DU JURY Toulouse, Le REMERCIEMENTS Tout d’abord, je tiens à remercier Monsieur Sébastien RAYSSAC, mon maître de mémoire, pour sa grande disponibilité, son aide et ses conseils avisés qui m’ont guidé tout au long de ce travail de recherche. Je souhaite également exprimer ma reconnaissance à l’ensemble de l’équipe pédagogique de l’ISTHIA, pour son enseignement de qualité et sa volonté de nous aider à construire notre parcours professionnel dans les meilleures conditions. Je tiens à remercier l’Office de tourisme de Brive-la-Gaillarde pour m’avoir aidé et accordé du temps durant ce projet. Une pensée pour mes camarades de promotion, avec qui j’ai pu échanger des conseils et passer de bons moments, qui ont rendu ce travail universitaire plus agréable. Enfin, je tiens à remercier ma famille, mes amis, pour leur présence et leur confiance et qui me font part d’un grand soutien depuis toujours. SOMMAIRE INTRODUCTION ............................................................................................... 8 PARTIE I :MARQUE TERRITORIALE ET COMMUNICATION TOURISTIQUE ....... 10 Chapitre 1 : La marque territoriale : un outil de développement stratégique ................................................................................................. 12 Chapitre 2 : La communication touristique au service des marques territoriales ................................................................................................. 20 Chapitre 3 : Impacts du web social sur la communication touristique ................................................................................................. 27 PARTIE II : LE WEB SOCIAL, UN OUTIL AUJOURD’HUI INDISPENSABLE À LA COMMUNICATION TOURISTIQUE DES MARQUES TERRITORIALES ................... 35 Chapitre 1 : Un marché touristique bouleversé par le web social ................................................................................................. 36 Chapitre 2 : L’émergence du management communautaire, une fonction du web social de plus en plus présente dans la stratégie des marques territoriales ................................................................................................. 43 Chapitre 3 : Le web social, un outil permettant de renforcer le lien entre la marque et le consommateur ........................................................................ 53 PARTIE III : ÉTUDE DE MARQUES TERRITORIALES AYANT ADOPTÉ LE WEB SOCIAL DANS LEUR STRATÉGIE DE COMMUNICATION TOURISTIQUE .............. 62 Chapitre 1 : Présentation générale des terrains et de leur marque retenus pour cette étude ................................................................................................. 64 Chapitre 2 : Comment ces marques utilisent-elles le web social dans leur communication touristique ? ........................................................................ 72 Chapitre 3 : Proposition d’une méthodologie et d’outils pour la seconde année de master ................................................................................................. 81 CONCLUSION ................................................................................................. 86 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................. 88 ANNEXES ....................................................................................................... 92 INTRODUCTION GÉNÉRALE L e tourisme représente aujourd’hui un secteur de taille dans l’économie mondiale avec la montée de nouvelles destinations qui ne cessent de croître dans un environnement qualifié d’ « hyperconcurrentiel ». La recherche de compétitivité et d’image devient une préoccupation majeure pour les territoires. Souhaitant se démarquer, ils valorisent de plus en plus leur singularité en communiquant leur identité et valeurs respectives. Pour ce faire, certains ont crée leur propre marque territoriale, impliquant l’ensemble des secteurs d’activité de la destination. Il convient alors de se questionner sur les impacts touristiques de cette démarche volontaire, qui tente de renforcer la cohésion entre les acteurs locaux, souvent fiers de leur patrimoine historique et culturel. Afin de jouir des bénéfices procurés par la marque, les organismes du tourisme tentent d’inclure la stratégie marketing au cœur de leur communication touristique. Cette dernière, en constante évolution, se trouve bouleversée par les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) avec Internet notamment et l’émergence du web 2.0 dit aussi « web social », qui fera l’objet de notre étude. Accompagnée de nouveaux consommateurs manifestant des comportements et attentes particuliers, cette fonction du web a littéralement transformé le marché touristique, obligeant les territoires et leurs marques à s’adapter. Le lien entre la marque territoriale, le tourisme et le web 2.0 m’a alors particulièrement intéressé et incité à articuler mon raisonnement autour de ces axes. Véritable sujet d’actualité, le web social semble être devenu un outil indispensable dans la communication touristique des marques territoriales. 8 Nous tenterons alors dans cette étude, de démontrer les raisons qui nous poussent à penser cette idée et comment cet outil s’est imposé dans la stratégie. En premier lieu, nous étudierons les principaux concepts de notre sujet de recherche, communément imbriqués, que sont : « communication touristique » et « web social » « marque territoriale », afin de comprendre leur évolution et importance pour le tourisme. Ensuite, nous verrons l’impact du web social sur le secteur touristique et comment les marques s’adaptent à ce nouvel outil. Leur rapport avec les consommateurs a incontestablement changé. Enfin, nous illustrerons notre travail à l’aide de trois terrains d’application utilisant le web 2.0 différemment dans leur communication touristique. Il s’agit des marques de Brive-la-Gaillarde (Brive 100% Gaillarde), de la capitale allemande, Berlin (Visit Berlin) et de la région de l’Auvergne (Auvergne Nouveau Monde). Nous tenterons également dans cette ultime partie, de proposer une méthodologie et des outils permettant de mener à bien notre étude lors de notre seconde année de master. 9 PARTIE I : MARQUE TERRITORIALE ET COMMUNICATION TOURISTIQUE 10 INTRODUCTION Afin de mesurer l’impact des médias sociaux sur la communication touristique des marques territoriales, il convient de définir et d’étudier l’évolution de ces notions, fondamentales à notre étude et étroitement imbriquées. Nous tenterons donc de comprendre l’engouement des territoires pour la mise en œuvre d’une stratégie de marque qui est devenue aujourd’hui un véritable phénomène de mode à l’échelle planétaire. Pour être reconnue, la marque territoriale suscite l’appui d’une communication touristique cohérente qui, nous le verrons, représente un enjeu de taille pour la destination. Nous analyserons ensuite l’impact des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) et notamment du web social sur le marché du tourisme, qui devient une réelle opportunité stratégique pour les marques. Il semble alors intéressant d’étudier le lien existant entre la marque territoriale et le secteur touristique, qui tentent tous deux et ensemble de s’adapter à de nouveaux outils de communication. 11 Chapitre 1 : La marque territoriale : un outil de développement stratégique Tout d’abord, il convient de s’attarder sur la notion de « marque territoriale » en rappelant le contexte dans lequel elle émerge, l’importance de l’identité territoriale qui est intimement liée à la stratégie ainsi que les outils indispensables à sa mise en place. 1. La marque territoriale Le territoire Selon Barel (in Di Meo, 2010, p. 21) le territoire est « un milieu de vie, de pensée et d’action dans lequel et grâce auquel un individu ou un groupe se reconnaît, dote ce qui l’entoure de sens et se dote lui-même de sens, met en route un processus identificatoire et identitaire. » La notion de territoire est complexe mais primordiale dans la compréhension et la mise en place d’une marque territoriale. Sans territoire, il ne peut y avoir d’identité et donc de marque. Le territoire peut être défini comme étant une « étendue de terre qui dépend d’un État ou d'une juridiction »1, un «espace relativement bien délimité que quelqu'un s'attribue et sur lequel il veut garder toute son autorité (…) »2 ou encore, selon Bonnemaison (in Di Meo, 2010, p. 22), comme un ensemble de « lieux où s’exprime la culture et, plus loin, l’espèce de relation sourde et émotionnelle qui lie les hommes à leur terre et dans le même mouvement fonde leur identité culturelle. » Nous retiendrons alors que le territoire est un espace géographique délimité juridiquement, socialement ou naturellement par des hommes qui tissent un lien fort d’appartenance avec lui, donnant lieu à une reconnaissance collective. 1 L’internaute.com[Enligne].Disponible sur :<http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/territoire/>. (Consulté le 26-01-2013). 2 Dictionnaire Larousse [En ligne]. Disponible sur < http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/territoire/>. (Consulté le 26-01-2013). 12 Cet acte identitaire et identificatoire revendiqué donne ainsi la possibilité aux individus de se forger une identité à la fois propre et commune à tous les acteurs du territoire qu’ils soient acteurs publics, privés, associatifs ou encore habitants. Cette cohésion territoriale (aussi bien géographique, sociale, économique et culturelle) permet de se différencier de la concurrence et de mettre en place des coopérations multi partenariales, tout en créant des synergies visant à déployer des stratégies de développement durables à plusieurs échelles : commune, département, région, État, Union Européenne… Toutefois, cette dynamique territoriale reste récente en France. Elle s’est mise en place à la suite d’un bouleversement managérial laissant place à de nouvelles formes de gouvernance qu’il est intéressant de rappeler. L’évolution du management territorial De la seconde guerre mondiale jusqu’aux années 80, la France était connue comme étant un pays centralisé où l’État était « le seul décideur, le seul financeur et surtout le seul concepteur de la politique d’aménagement. »3 La loi de décentralisation du 2 mars 1982 bouleverse entièrement cette vision individualiste étatique, et se caractérise comme « un processus d’aménagement de l’État unitaire qui consiste à transférer des compétences administratives de l’État vers des entités (ou des collectivités) locales distinctes de lui. »4 Ainsi, la France est depuis peu, un État unitaire décentralisé et déconcentré qui laisse jouir les collectivités territoriales (communes, départements, régions…) d’une personnalité morale avec plus d’autonomie, et en particulier dans les projets d’aménagement du territoire. Les compétences sont alors partagées entre l’État et les élus locaux, dont ces derniers sont devenus de véritables « managers » territoriaux prenant de plus en 3 Vie publique. Qu’est ce que la décentralisation ? [En ligne]. Disponible sur : < http://www.viepublique.fr/decouverte-institutions/institutions/collectivites-territoriales/principes-collectivites-territoriales/quest-ce-que-decentralisation.html > (Consulté le 26-01-2013). 4 Ibid. 13 plus en considération l’enjeu et l’importance de l’image de leur destination. L’émergence des « maires entrepreneurs » qui tentent de dynamiser leur ville en est un exemple (Meyrouin, 2012, p. 52). Cette ambition de créer des ressources et des richesses à l’intérieur même de leur territoire et de se différencier des concurrents nationaux et internationaux, accroît fortement la compétitivité et l’attractivité des territoires. Ce renversement participatif des élus et la réalisation de coopérations public-privé ont été accompagnés par l’évolution de la notion « d’aménagement du territoire » en « management territorial ». C’est alors dans ce contexte concurrentiel mondial que la multiplication des marques territoriales en France, comme à l’étranger ont vu le jour, après la réussite de la marque pionnière « I LOVE NY », créée en 1976 par Milton Glaser dans le but de rendre plus attirante et touristique la ville de New York aux ÉtatsUnis5. En France, ce sera George Frêche en 1985, qui lance la marque « Montpellier la surdouée » afin de faire de sa ville une référence en termes de recherche et d’innovation6. Cependant, ce ne sera que vingt deux ans plus tard, en 2007, avec l’apparition de la marque ONLYLYON, que le France deviendra réellement compétitive à l’échelle internationale et que naîtra une multitude de marques dans le pays et en Europe notamment. La marque territoriale Avec l’arrivée d’un nombre croissant de marques territoriales sur la scène internationale, nous sommes facilement tentés de croire que cette stratégie devient de plus en plus un phénomène de « mode ». Il convient donc de 5 LABARRE Florine, Le City Banding, peut-on tout vendre, même une ville ? [En ligne]. Disponible sur : <http://je-segma.fr/blog/actu-marketing/47-le-city-branding-peut-on-tout-vendre-meme-une-ville>. (Consulté le 02-02-2013). 6 GOLLAIN Vincent, 17 octobre : nouvel élan pour Montpellier la surdouée ! [En ligne]. Disponible sur : <http://www.marketing-territorial.org/article-17-octobre-nouvel-elan-pour-montpellier-la-surdouee110816068.html>. (Consultée le 02-02-2013). 14 s’attarder sur ses caractéristiques, qui sont parfois similaires à celles d’une marque commerciale. D’un point de vue général, la marque est une notion marketing complexe et se révèle être un véritable objet de débat dans nos sociétés actuelles. En effet, il existe un nombre considérable d'approches de la marque, toutes distinctes les unes des autres, nous amenant à penser la définition suivante : la marque est un signe permettant à l'entreprise de s'identifier à travers ses produits afin de se différencier au mieux de ses concurrents (Lai, 2009, p. 8). Selon Kotler et Dubois (in Lewi, Lacoeuihe, 2012, p. 10), la marque peut être représentée sous plusieurs formes : « un nom, un terme, un signe, un symbole, un dessin (…). » La marque territoriale est une démarche volontaire mise en place par des acteurs de secteurs économiques divers (universitaires, chefs d’entreprise, habitants, acteurs touristiques…) ayant pour finalité de dynamiser et moderniser l’image du territoire et de le rendre plus attractif et compétitif (innovations, recherches, tourisme…). Afin d'être considérée comme un véritable avantage concurrentiel pour le territoire, la marque doit être unique, exclusive avec une identité propre dans le but d’augmenter sa singularité, difficilement imitable par la concurrence. Par ailleurs, la marque peut également se définir comme étant un intégrateur social important pour les consommateurs qui l'adoptent en leur donnant un statut personnel et original (Lai, 2009, p. 22). Souvent représentée sous la forme d’une marque ombrelle, la marque territoriale est un véritable identifiant commun entre les divers intervenants qui a comme principale particularité de porter l'identité et l'image forte de l'ensemble du territoire prédéfini. Le sentiment d’appartenance et la fierté locale sont incontestablement renforcés. Ainsi, la marque territoriale rassemble les acteurs locaux autour des valeurs communes qu'elle incarne et qui leur permettent de se distinguer des territoires concurrents. Étant considérée comme un « être de discours » par certains spécialistes (Lewi, Lacoeuilhe, 2012, p. 204), la marque symbolise le territoire en lui donnant du sens, tant recherché de nos jours par les visiteurs. 15 En d’autres termes, elle confère au territoire un « sentiment d’âme » lui donnant plus de crédibilité comme le souligne la marque Bretagne sur son site web7. La marque territoriale est donc une véritable démarche compétitive permettant d’accroître la visibilité et la notoriété du territoire dans l’esprit des visiteurs et des acteurs locaux. Le dépôt d’une marque se fait auprès de l’Inpi (Institut national de la propriété industrielle) directement ou par l’intermédiaire du tribunal de commerce (Frustier, Perroy, 2004, p. 94). Nous pouvons enfin remarquer que son positionnement se construit en grande partie sur les valeurs de l'identité territoriale, réel pilier de cette stratégie marketing. 2. L’identité territoriale au cœur de la stratégie de marque Selon Rebillard (2012, p. 14), « Le territoire, quant à lui, possède une identité propre, riche de sens et de valeurs, qui seule lui offre la possibilité de se distinguer réellement. C’est cette identité profonde, la personnalité qui s’en dégage, l’histoire qu’il est en capacité de raconter, etc. qui vont alimenter « sa » marque. Le produit n’existe pas sans sa marque, tandis que le territoire vit avant la marque qui l’exposera. » Pour qu’une marque territoriale soit viable et reconnue, une corrélation entre la marque et l’identité territoriale est primordiale. L'identité met en avant les valeurs communes des habitants d'un territoire de par leur culture, croyances, manières de vivre mais aussi par l'architecture et la nature du territoire. Certains auteurs affirment que « l’identité culturelle et l’identité géographique se fondent dans un même espace et donnent naissance au territoire. » (Bonnemaison, Cambrezy, Quinty-Bourgeois, 2001, p. 11). Idéalement, l’identité devrait être partagée et approuvée par l’ensemble des acteurs locaux. Chaque personne a sa propre identité construite par son histoire et sa personnalité. Il en va de même pour le territoire. 7 Marque Bretagne. Pourquoi utiliser la marque Bretagne ? [En ligne]. Disponible sur : <http://www.marquebretagne.fr/code-de-marque/introduction >. (Consulté le 20-01-2013). 16 Mais l'identité territoriale se façonne également par le biais du regard extérieur qui constitue une nouvelle vision, plus objective (stéréotype, témoignages, image perçue du visiteur). Pour Bachimon (in Bataillou, 2010, p. 441), ce regard croisé entre celui du natif et celui de l'étranger permet au territoire de constituer sa propre identité le différenciant entièrement de ses concurrents. De ce fait, l'identité se construit également à travers l'altérité qui joue un rôle de taille en amplifiant le caractère singulier du territoire. L'identité sociale se diffère alors de l'identité territoriale mais ces deux notions se complètent l'une de l'autre, en renforçant le lien entre le territoire, l’identité et les hommes. Ainsi, il existe un cercle vertueux entre la marque et l’identité. En effet, la marque s’alimente de l’identité du territoire tandis que cette dernière communique par la marque. L’identité territoriale peut alors être définie comme étant le socle de la stratégie marketing, qui se mesure via un outil essentiel, l’audit identitaire. L’audit identitaire Avant de mettre en place une stratégie de marque, il convient de réaliser un audit identitaire permettant d’évaluer les traits caractéristiques d’un territoire, le plus objectivement possible. Cet audit est réalisé par des acteurs locaux de plusieurs secteurs d’activités avec l’aide parfois, d’une agence spécialisée. La plus connue est CoManaging, qui a contribué à l’élaboration du portrait identitaire de la marque Bretagne et Alsace, pour ne citer que ces deux. Cet outil s’appuie avant tout sur les réalités du territoire (climat, démographie, patrimoine naturel et culturel) ainsi que sur le ressenti des habitants, données plus subjectives mais importantes. Chaque individu perçoit le territoire différemment, qu’il soit natif ou expatrié. Il est donc intéressant de connaître leurs avis puisqu’ils font partie intégrante de la stratégie territoriale. De même, les symboliques et représentations du territoire survenant de l’extérieur doivent être prisent en compte. Elles participent au ressenti des habitants et 17 peuvent être à l’origine de leur sentiment d’appartenance ou au contraire, de leur vision néfaste et complexée du territoire. Ce portrait doit être adhéré par l’ensemble des acteurs territoriaux impliqués dans la démarche. Il est important que chacun se reconnaisse dans l’identité commune retenue qui constitue le pilier central de la stratégie. La charte graphique et le logo de la marque partagée se basent alors sur ce portrait identitaire afin de représenter au mieux le territoire et ses acteurs. 3. Mise en place et outils Après avoir vu et défini ce qu’est une marque territoriale et quels sont ses objectifs, il est maintenant intéressant d’analyser sa mise en œuvre et les différents outils indispensables à la stratégie. Afin de mettre en place une marque, il est important de prendre en considération et de comprendre la notion d’identité de marque, paradoxalement différente et fortement liée à celle du territoire qui, comme nous l’avons vu précédemment, sert de « fil conducteur » à la stratégie. L'identité de marque représente les différentes caractéristiques propres de la marque comme son nom, sa charte graphique, son positionnement, ses valeurs, etc. associés à des canaux de distribution et à un axe de communication spécifiques. Autrement dit, elle peut être définie comme étant l’ « ensemble des éléments constitutifs de l'existence de la marque »8 et « la façon dont l’entreprise souhaite présenter la marque au marché. » (Lai, 2009, p. 57). Cette identité permet avant tout à la marque de se faire connaître, pour ensuite être reconnue plus facilement par l'extérieur. L'identité de marque est un avantage concurrentiel redoutable qui différencie la marque et son territoire en leur attribuant un caractère propre, difficilement imitable par les concurrents. 8 Emarketing.com. Identité de marque. [En ligne]. Disponible sur : < http://www.e-marketing.fr/DefinitionsGlossaire-Marketing/Identite-de-marque-5694.htm >. (Consulté le 20-12-2012). 18 En d’autres termes, « une identité de marque bien construite et bien comprise est synonyme de marque forte, source de satisfaction pour le client et de bénéfices pour l’entreprise. » (Lewi, Lacoeuilhe, 2012, p. 125). Il est alors primordial pour une marque territoriale de bien déterminer son identité afin de fidéliser au mieux ses adhérents et visiteurs et d’être plus visible sur le marché. Cette identité de marque s’exprime par le biais d’une plate-forme de marque qui, selon Gayet (2008, p. 19), est un « document qui précise ce que pense la marque, ce qu’elle est et ce qu’elle veut, ainsi que les engagements qu’elle prend pour prouver ce qu’elle dit. » Elle « permet de donner du sens et de la force à la marque» (Gayet, 2010, p. 33) en s’appuyant sur un outil indispensable au respect de l’utilisation de la marque territoriale, le Code de marque. Ce dernier permet de répertorier dans un même document les objectifs, les ambitions, les valeurs, le positionnement de la marque mais aussi le logotype, la gamme de couleurs, et enfin les signes d’expression et le vocabulaire de la marque.9 Le Code de marque est bien plus qu’une référence, c’est un réel guide d’utilisation de la marque adressé aux acteurs locaux souhaitant faire partie de la démarche, et rappelle à chacun les intérêts individuels et communs de la stratégie territoriale partagée. Cependant, toutes les marques territoriales ne disposent pas de cet outil dans leur stratégie puisqu’il reste facultatif. Ainsi, la marque représente un avantage concurrentiel de taille pour les territoires souhaitant mettre en avant leurs atouts et dynamiser leur économie. La notion d’identité est fondamentale et constitue la principale force de la démarche. La marque territoriale est alors une stratégie marketing avant tout volontaire et collective, où chaque acteur local est libre d’y participer. Le tourisme est l’un des premiers secteurs bénéficiaires des valeurs que défend la marque territoriale que l’on retrouve dans sa communication qui, nous le verrons, sont deux notions fortement corrélées. 9 Marque Bretagne. Pourquoi utiliser la marque Bretagne ? [En ligne]. Disponible sur : < http://www.marquebretagne.fr/code-de-marque/introduction >. (Consulté le 20-01-2013). 19 Chapitre 2 : La communication touristique au service des marques territoriales Après avoir vu et compris le phénomène des marques territoriales, il est maintenant nécessaire de s’intéresser à l’importance de la communication touristique dans la promotion des territoires et de leur marque. Nous verrons que ces deux concepts se révèlent être étroitement liés et complémentaires dans l’élaboration de stratégies marketing locales à des fins, pas que touristiques. 1. La communication touristique du territoire Définition « La communication « touristique » est, elle, à nos yeux, beaucoup plus vaste, englobant toute activité pouvant avoir un impact sur la fréquentation touristique. Faite, souvent sans le savoir, par des acteurs et des actions qui ne touchent pas toujours au strict domaine du tourisme, c’est une communication à « effet touristique », direct ou indirect.» (Frustier, Perroy, 2004, p. 1). La communication touristique concerne alors les acteurs du territoire, qui ne sont pas obligatoirement issus du tourisme, et dont leurs actions ont des conséquences volontaires ou pas, sur la fréquentation touristique. Autrement dit, certains acteurs peuvent être à l’origine de communication touristique sans s'en rendre compte comme, par exemple, un artisan local faisant la promotion de ses produits traditionnels. Pour lui, cette action de communication lui permet avant tout de vendre sa production et de générer des bénéfices pour son entreprise, mais pour les acteurs du tourisme, il contribue de manière indirecte à la promotion de l'identité territoriale qui peut attirer des touristes et augmenter leur fréquentation. Ainsi, il s'agit bien dans ce cas d'une communication à « effet touristique » et donc de communication touristique. 20 Paradoxalement, la communication touristique met également en valeur les notions d'identité et d'altérité dans ses actions discursives, qui rend le territoire plus attrayant du fait de sa dimension interculturelle (Baider, Burger, Dionysis, 2004, p. 10). Elle insiste sur la différence du territoire par rapport aux autres tout en la valorisant par le biais d'une identité propre, commune et partagée par l'ensemble des acteurs locaux, comme nous l’avons souligné dans le chapitre précédent. Afin de mener à bien une politique de communication touristique, les acteurs du tourisme doivent assurer le bon déroulement de son usage aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du territoire. Les organismes touristiques concernés sont généralement les offices de tourisme (communales et intercommunales), les comités régionaux et départementaux du tourisme (CRT et CDT), et tout autre acteur participant à la promotion touristique du territoire. Dans cette démarche entre professionnels, B to B (Business to Business), l’identité territoriale joue un rôle déterminant. Elle permet de susciter un dynamisme commun, cité comme « l’image vécue » par Frustier et Peroy (2004, p. 25), entre l’ensemble des acteurs locaux, tout secteur confondu, et de marquer le commencement de la stratégie en interne. Pour cela, elle fait appel à un certain nombre d’outils dont la marque et le logo, qui représentent l’ « image voulue identitaire » (ibid. p. 94) des acteurs et justifient leur existence. Le logo peut être défini comme étant le traducteur iconographique de la marque qui répond à plusieurs fonctions fondamentales que sont la fonction d’identification (reconnaissance, distinction), fonction de certification (signature, caution), fonction d’appartenance (agent communautaire, filiation), fonction symbolique (ambassadeur et condensateur de valeurs). A travers cette icône exprimant les valeurs de la marque et ses caractéristiques, les acteurs locaux se reconnaissent et s’expriment (Baider, Burger, Dionysis, 2004, p. 245). 21 Toutefois, une communication interne ne peut être viable sans l’élaboration d’un positionnement défini par les acteurs, en lien avec l’identité territoriale. Il serait selon Frustier et Perroy (2004, p. 95), « la traduction rédactionnelle de ce que l’on souhaite exprimer. » Le positionnement représente alors le portrait territorial que l’on veut transmettre aux touristes et visiteurs. On parle désormais de communication externe ou de relation B to C (Business to Consumer). Cette dernière a comme principal objectif de promouvoir le territoire touristique envers les visiteurs étrangers. Cette diffusion externe se réalise également à travers différents canaux publicitaires tels que la télévision, la presse, la radio mais aussi les nouvelles technologies comme Internet, le web social ou encore les applications sur téléphonie mobile (m-tourisme). 2. La communication touristique, un enjeu territorial Comme nous avons pu le voir, la mise en place de la communication touristique se réalise avec au mieux, la participation de l’ensemble des acteurs territoriaux, aussi bien les organismes locaux que les touristes. Cette dernière est alors bien plus qu’une simple stratégie, elle représente un enjeu majeur pour le territoire qu’il est intéressant d’analyser. Selon Mazuel (in Frustier, Perroy, 2004, p. 26) « Si l’on n’a pas pris soin de motiver population, professionnels, associations, si le territoire tout entier ne se sent pas investi d’une mission d’accueil et d’ouverture à l’autre, la communication devenue mensongère sera très sévèrement jugée et conduira à l’effet inverse de celui désiré, qui sera le sentiment de la tromperie, du mensonge, de l’incapacité. » Les professionnels du tourisme doivent alors prendre soin d’intégrer tous les acteurs territoriaux dans leur démarche afin de répondre au mieux aux objectifs de la communication touristique, communs à tous. Chaque acteur tient un rôle particulier et de grande importance. 22 En effet, les habitants participent au développement touristique du territoire en contribuant à l’effort collectif d’investissement grâce au paiement des impôts locaux notamment. Le « vécu » de l’activité touristique doit être positif, puisque cette dernière influe considérablement sur la qualité de l’accueil de la population locale envers les visiteurs. Ainsi, « chaque habitant est un relais d’information auprès des touristes déjà sur place, mais il est aussi prescripteur en incitant les autres à venir découvrir le patrimoine local. » (Frustier et Perroy, 2004, p. 27). Il est donc primordial d’entendre l’avis de la population locale concernant le plan de communication touristique mis en place par les professionnels de tourisme qui doit être en lien avec leur perception du territoire. De plus, pour qu’un projet de communication touristique durable soit mis en œuvre, le dialogue entre les représentants des acteurs du territoire est essentiel, donnant naissance à une identité commune. Cette dernière sert de fil conducteur à la communication touristique et à la marque territoriale, vue dans le précédent chapitre. Par ailleurs, le rôle des acteurs touristiques n’est pas négligeable. En récoltant les informations et images déjà perçues des habitants et touristes sur le territoire (symboles, stéréotypes), les professionnels mettent en place la stratégie de communication touristique par le biais des marques et leurs logos notamment. L’image créée en interne nécessite d’être en adéquation avec la perception des acteurs locaux mais aussi des visiteurs ayant des attentes particulières de la destination. Ces dernières sont construites par les images diffusées, étant à la fois réelles et imagées. L’imaginaire touristique tient une place prépondérante dans la communication d’un territoire, puisqu’il a comme principal objectif d’intriguer le touriste et de l’attirer. Il se construit au travers des clichés, des représentations collectives ainsi que par le biais d’approches plus individualistes telles que les souvenirs et les histoires personnelles des hommes. 23 Cependant, la représentation que ce fait le visiteur de la destination, alimentée par la communication touristique doit impérativement être en lien avec la réalité territoriale. La folklorisation est un risque important dans le tourisme aujourd’hui, qui consiste à rendre artificielle la culture et l’identité locale (Furt, Michel, 2006, p. 45). Dans ce cas, le visiteur sera déçu, frustré et le fera savoir sur le territoire et à ses proches, fragilisant la notoriété et l’image du lieu visité et donc le taux de fréquentation touristique. 3. Marque territoriale et communication touristique Il est intéressant de remarquer que « marque territoriale » et « communication touristique » sont deux notions étroitement liées. Elles nécessitent toutes deux des démarches similaires dont l’accord et la participation idéale de l’ensemble des acteurs locaux, qui est une grande difficulté, et leur adéquation avec les attentes et les représentations des visiteurs. C’est alors qu’une véritable corrélation née entre ces deux aspects, d’une part, la communication touristique sert de pilier essentiel à la promotion des marques territoriales et d’autre part, la marque est un outil interne indispensable à la communication touristique des territoires. Ce lien permet de comprendre l’importance d’une image de marque positive dans la démarche marketing et communicationnelle. Cette image de marque peut être définie comme étant l’ensemble des représentations que se fait un individu sur la marque, et est totalement subjective. Elle influe entièrement sur la visibilité de la marque et donc du territoire. Les marques territoriales peuvent alors se promouvoir par le biais de stratégies de communications territoriales. Les plus utilisées sont l’évènementiel, le co-branding ou encore le sur-branding qui leur donnent la possibilité d’accroître leur notoriété et leur impact touristique. 24 L’évènementiel L’évènementiel est une opportunité de taille pour les territoires souhaitant se promouvoir à plus grande échelle. Selon Meyrouin (2012, p. 24), cette stratégie peut être définie comme étant un « bon compromis entre la recherche d’une image positive et l’adhésion des citoyens. » Il est alors primordial de prendre en considération le ressenti de la population locale dans la démarche territoriale, qui vise à accroître le dynamisme de la destination. L’évènement est aujourd’hui considéré comme un véritable « outil de développement » et une « source d’innovation » pour les marques territoriales (Dunaude, 2012, p. 27). Il permet de mobiliser plus facilement les acteurs locaux et les touristes autour d’une thématique commune et d’accroître fortement sa notoriété et son image à l’intérieur comme à l’extérieur du territoire. La stratégie évènementielle constitue donc un enjeu incontestable pour les marques souhaitant susciter des retombées médiatiques parfois considérables. Toutefois, il est intéressant de souligner l’importance de créer un lien entre la stratégie évènementielle et celle de la marque territoriale afin de pouvoir mener à bien la promotion de l’identité du territoire et de sa marque (ibid.). Co-branding et sur-branding Le co-branding est également une stratégie marketing de plus en plus prisée par les marques territoriales. En marketing, certains auteurs la définissent comme une « association entre deux marques visant à la création, la fabrication et la commercialisation d’un produit ou d’un service. » (Lewi, Lacoeuilhe, 2012, p. 328). Appliquée à la logique du marketing territorial, le co-branding permet aux marques de partager leur image avec des marques d’entreprise locales ou d’autres territoires dans le but de conquérir de nouveaux marchés (Canarias, 2012). Le but étant de valoriser sa notoriété en s’appuyant sur les marques les plus reconnues par les consommateurs et touristes, de limiter les risques financiers en partageant 25 les coûts de communication et de distribution ainsi que d’élargir sa cible de clientèle (Lewi, Lacoeuilhe, 2012, p. 328). Cependant, il est important de prendre en considération le risque qu’une des deux marques profite davantage de la situation. Nous pouvons également constater l’expansion incontestable d’actions de surbranding qui consistent à créer des produits propres à la marque comme des livres, des objets, de la vaisselle ou encore des vêtements comme l’a très bien réussi la ville de New York et sa marque mythique « I love NY », dont beaucoup de territoires s’en inspirent aujourd’hui. Ainsi, il existe bien une corrélation entre la marque territoriale et la communication touristique qui, ensemble, permettent la promotion et la mise en lumière du territoire. L’arrivée des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) n’a fait que renforcer ce lien avec en particulier, la naissance d’Internet dans notre société qui a profondément modifié la communication des espaces touristiques. 26 Chapitre 3 : Impacts du web social sur la communication touristique Il convient à présent d’étudier plus précisément la montée d’Internet et du web social notamment, qui a récemment bouleversé les stratégies de communication touristique des territoires. Ce phénomène, qui concerne aujourd’hui la majeure partie de la population mondiale, a considérablement évolué avec son temps laissant place à de nouvelles fonctions, caractérisées par un certain nombre d’outils fortement utilisés et appréciés des internautes. 1. La montée d’Internet (Web 1.0) Avant de définir le phénomène Internet que l’on connaît aujourd’hui et qui était à l’origine réservé pour des questions d’ordre militaire dans les années 1970 aux États-Unis, il nous paraît essentiel de rappeler le contexte international dans lequel il a réellement évolué et pris toute son ampleur. Les années 1980 sont marquées par la « mondialisation », de l’anglais « globalisation », caractérisée par l’élargissement des marchés et l’accroissement des échanges entre les pays, qui, jusqu’à présent étaient fermés sur eux-mêmes (Petit, 2011, p. 14). Cette notion peut également se définir comme étant l’ « intensification de l'interdépendance entre les nations du monde, les activités et les systèmes politiques ».10 En d’autres termes, la mondialisation a profondément bouleversé le secteur commercial (activité de biens et services), de la technologie, de l’information ainsi que des capitaux internationaux, rendant les économies et les politiques des nations dépendantes les unes des autres mais plus puissantes sur la scène internationale. Elle s’est accentuée avec l’émergence d’Internet dans les années 1990 aux États-Unis, qui n’a fait que faciliter la communication et augmenter les échanges au niveau planétaire. 10 Internaute.com.Mondialisation.[Enligne].Disponible sur : <http://www.linternaute.com/dictionnaire/fr/definition/mondialisation/ >. (Consulté le 09-02-2013). 27 Internet est alors défini comme étant une toile virtuelle (World Wide Web) et est le premier réseau informatique présent sur la scène internationale. Le web 1.0 se caractérise en particulier par une diffusion facilitée de l’information, permettant aux entreprises de communiquer plus rapidement, à moindre coûts tout en élargissant leur cible. Les internautes peuvent, quant à eux, se renseigner en toute liberté et à tout moment de la journée. Ainsi, les organismes touristiques se sont vu modifier incontestablement leurs techniques de travail et de communication afin de promouvoir leur destination en délaissant parfois les outils traditionnels tels que le support papier, et en ne maîtrisant pas entièrement ce nouveau média. En effet, souhaitant s’insérer au plus vite sur la toile, certaines entreprises n’ont pas pris en considération les investissements nécessaires pour réussir leur stratégie de communication via Internet, comme l’alimentation continue d’informations de qualité sur leur site. De plus, il est important de souligner que le Web 1.0 se caractérise comme étant un« web statique »11 laissant ses utilisateurs passifs, ayant seulement la possibilité de s’informer et non d’intervenir. L’accès à Internet reste toutefois limité dans les années 1990 et constitue un frein important à son développement. Ce ne sera que quinze ans plus tard, avec la multiplication des ordinateurs, que la majorité des ménages seront connectés sur la toile. Cette montée en puissance de ce média n’a fait qu’accroître la situation concurrentielle internationale entre les différents secteurs économiques des pays développés. Le référencement des entreprises sur la toile leur permet de gagner en visibilité et en notoriété. Le phénomène Internet représente alors une opportunité de taille pour les destinations touristiques souhaitant être présentent sur la scène internationale, qui est de plus en plus incontournable de nos jours. Cependant, il est intéressant de souligner la récente évolution de ce nouvel outil et de la place des internautes dans la démarche, passant d’utilisateurs « passifs » à de véritables acteurs « participatifs ». 11 VAYRES Francis. Production touristique : web 2.0. Cours de Master 1 MIT, institut ISTHIA, Université Toulouse 2, 2013. 28 2. L’émergence du web social dans notre société Internet est un média en constante évolution. En seulement une dizaine d’années, nous sommes passés du « web statique » (Web 1.0) au « web social » (Web 2.0). Nous parlons même aujourd’hui de l’émergence d’une nouvelle version, le web 3.0. Cependant, notre étude portera uniquement sur le web social et ses impacts sur la communication touristique des marques territoriales. Qu’est ce que le web social ? Le terme « Web 2.0 » a été introduit pour la première fois en octobre 2004 par Tim O’Reilly, président d’une maison d’édition spécialisée dans les livres d’informatique,12 lors d’une conférence aux États-Unis. Le Web 2.0 « est caractérisé par l’émergence des médias dits « sociaux » tels que les blogs, les forums de discussion, les plateformes collaboratives ou les réseaux comme Facebook ou Twitter ; tous ces outils ont fait de l’Internet un espace ouvert et participatif, où chacun peut facilement contribuer au contenu diffusé sur la toile. » (Arnonel in Decrop, 2010, p. 259) Le web social se traduit alors comme un web participatif permettant aux utilisateurs de créer, de « remixer », de partager des contenus et des informations (Millerand, Proulx, Rueff, 2010, p. 15). Cette co-construction, appelée aussi « User General Content » (UGC) donne désormais la possibilité aux internautes de renforcer des liens de socialisation et de donner leurs avis en s’impliquant indirectement dans les stratégies de communication des entreprises. Ils deviennent de véritables « créateurs de valeur » sur la toile (Pisani, Piotet, 2011, p. 129) et diffusent un « savoir collectif » pouvant servir par la suite à d’autres utilisateurs (Arnonel, in Decrop, 2010, p. 259). Le système de partage et de co-construction de contenus, Wikipédia, en est un exemple. Il est alimenté par les internautes et donne la possibilité de recueillir de l’information en toute 12 Internetactu.net, Qu’est ce que le web 2.0 : Modèles de conception et d’affaires pour la prochaine génération de logiciel. [En ligne]. Disponible sur : < http://www.internetactu.net/2006/04/21/quest-ce-que-leweb-20-modeles-de-conception-et-daffaires-pour-la-prochaine-generation-de-logiciels/ >. (Consulté le 12-022013). 29 simplicité. En d’autres termes, le web social se traduit par l’approvisionnement de la foule, de l’anglais « crowdsourcing »13 incontournable à sa réussite. Les individus sont de plus en plus omniprésents sur le web et en particulier sur les réseaux sociaux où ils n’hésitent plus à se créer une identité numérique propre leur permettant de s’inventer une nouvelle histoire et de se dégager de leur passé (Millerand, Proulx, Rueff, 2010, p. 47). Notre société actuelle souffre du phénomène de l’individualisation, caractérisée par un repliement des hommes sur eux-mêmes. Cette nouvelle version du web permet alors aux individus de se sentir utiles pour les autres, de communiquer et de créer des liens. Certains auteurs soulignent même que « c’est par le regard de l’autre que les individus se sentent prendre forme. » (ibid. p. 47). Les hommes se retrouvent et se reconstruisent à travers le web avec l’émergence de communautés virtuelles, notamment. De plus, la possibilité de commenter et de témoigner de son expérience a littéralement séduit les internautes d’aujourd’hui. Ces derniers sont devenus sensibles aux avis postés par d’autres utilisateurs concernant des produits, des services, des destinations. La notion de solidarité est forte dans la démarche. Il s’agit de conseiller et d’avertir les futurs consommateurs concernant les bienfaits ou anomalies d’un bien ou service. L’évolution des fonctions du Web 1.0 au Web 2.0 est considérable et a été accompagnée par un fort engouement de la population pour les médias sociaux. Les principaux sont les réseaux sociaux (Faceboook, Twitter, Viadeo…), les sites de partage de fichiers (Youtube, Flirk…), les blogs, les plates-formes de dialogue (MSN Messenger…) ou encore les outils collaboratifs (Wikipédia). 13 VAYRES Francis. Production touristique : web 2.0. Cours de Master 1 MIT, institut ISTHIA, Université Toulouse 2, 2013. 30 Impacts du web social dans le monde en quelques chiffres L’agence Social Media a publié sur son site14, le 15 janvier dernier, les principaux chiffres clés mondiaux de l’année 2012, qui sont réellement impressionnants : - 1 milliard de personnes ont un compte Facebook ; - 1 million d’entreprises ont créé et intégré un compte Facebook à leur site web ; - 77 % des entreprises ont acquis des clients grâce à Facebook ; - 500 millions de personnes ont un compte Twitter ; - plus de 50 % des comptent Twitter suivent une marque ; - 4 milliards de vidéos sont vues sur Youtube ; - 3 millions de blogs naissent chaque mois dans le monde ; - 788 millions d’utilisateurs accèdent aux réseaux sociaux via la téléphonie mobile. Ces chiffres démontrent bien l’ampleur qu’ont pris les médias sociaux dans la vie des individus et des entreprises d’aujourd’hui. Les acteurs territoriaux touristiques n’échappent pas à ces nouvelles tendances, qui font désormais partie intégrante de leurs stratégies de communication. 3. Les médias sociaux : les communication touristique nouveaux outils de la Les entreprises de promotion touristique ont réellement pris conscience de l’enjeu de cette nouvelle version du web dans leur communication. Elles utilisent et maîtrisent de plus en plus les médias sociaux leur permettant de cibler une clientèle plus large et de s’insérer directement dans l’ère du numérique, incontournable aujourd’hui. En moins de dix ans, le nombre d’outils n’a cessé de 14 Agence social media. 50 chiffres clés social media pour 2013. [En ligne]. Disponible sur : <http://www.mediaventilo.com/50-chiffres-cles-social-media-pour-2013/ >. (Consulté le 16-02-2013). 31 croître. On compte aujourd’hui un nombre considérable de médias sociaux très appréciés des internautes et des entreprises touristiques. Au cours de notre étude, nous étudierons uniquement les outils les plus utilisés par les organismes de promotion touristique des territoires que sont les réseaux sociaux, les sites de partage et les blogs. Les réseaux sociaux Selon Rissoan (2011, p. 29), un réseau social peut être défini comme un « moyen de communication permettant les interactions sociales et utilisant la technologie et la création de contenu. » Les internautes peuvent alors échanger et partager des informations et fichiers sur leur compte présent sur Internet avec d’autres utilisateurs du réseau. Il est également possible de créer une liste de contacts et de gérer sa communauté virtuelle. En France, 50 millions de personnes sont connectées sur un ou plusieurs réseaux sociaux, ce qui représente une opportunité de taille pour les entreprises.15 Nous retiendrons que les principaux outils utilisés par les acteurs territoriaux touristiques sont Facebook, Twitter, Viadeo ou encore Linkedin. 15 Agence social media. 50 chiffres clés social media pour 2013. [En ligne]. Disponible sur : <http://www.mediaventilo.com/50-chiffres-cles-social-media-pour-2013/ >. (Consulté le 16-02-2013). 32 Les sites de partage Les internautes expriment davantage le besoin de partager et de consulter des fichiers en toute liberté sans passer obligatoirement par un réseau social. Les sites de partage connaissent alors un franc succès sur la toile, laissant la possibilité aux utilisateurs de modifier, de publier et de consulter des fichiers d’images ou de photographies comme le proposent Flickr ou Pinterest mais aussi de vidéo via Youtube ou Dailymotion. Ces outils tendent à faciliter la promotion des territoires que nous verrons au cours de la seconde partie de notre étude. Les blogs Les blogs de l’abréviation « Weblog » traduit par « journal sur internet » sont de véritables outils de publication ayant comme objectif de donner la parole aux internautes (Petit, 2011, p. 20). Ce sont des sites personnels crées autour d’un thème particulier (une marque, une destination, une activité…), laissant place aux publications d’images, de photographies, de témoignages du propriétaire, et commentés en toute liberté par les internautes visiteurs. De plus, le blog se différencie des réseaux sociaux de par son espace plus privilégié et sa finalité plus interactive. Les destinations touristiques apprécient cet outil qui leur donne la possibilité de recueillir des informations sur les expériences des touristes et de promouvoir leur territoire. CONCLUSION Dans un contexte globalisé et concurrentiel, les destinations touristiques n’ont eu d’autre choix que de se différencier à travers des stratégies marketing personnalisées. C’est alors que les marques ont vu le jour dans le but d’accroître la visibilité et le rayonnement de leurs territoires. La mobilisation des acteurs territoriaux (habitants, entreprises, universités…) est primordiale avec la prise en compte d’une identité territoriale commune, basées sur des valeurs propres, constituant le véritable pilier de la démarche. 33 Nous l’avons vu, la marque territoriale a comme principal objectif d’appuyer le développement des différents secteurs économiques afin de rendre le territoire plus compétitif et reconnu. Le secteur du tourisme se trouve alors directement concerné par la stratégie et adapte ses actions de communication en fonction de cette démarche volontaire collective. La communication touristique a été bouleversée par l’apparition des nouvelles technologies telles que le web social notamment, qui a pris une grande ampleur dans nos sociétés actuelles. Or, « marque territoriale » et « communication touristique » sont deux notions intimement liées. Ainsi, les marques territoriales se situent également au cœur de cette nouvelle ère du numérique, les obligeant à adapter leur stratégie de communication via les médias sociaux. Il semble alors intéressant de s’interroger sur l’importance de ce nouvel outil dans la communication touristique des marques territoriales. Autrement dit, comment est-il devenu indispensable aujourd’hui? Tout d’abord, nous verrons que ce nouveau média a littéralement transformé le marché touristique en faisant émerger une nouvelle demande et de nouveaux consommateurs. Quels sont leurs comportements et attentes ? Il s’agit ici de comprendre cette évolution et les raisons pour lesquelles les marques créent leur propre identité numérique. Ensuite, cette évolution a entrainé une montée du management communautaire, de plus en plus indispensable dans les stratégies de communication touristique des marques territoriales. En quoi consiste-t-il ? Quels sont ses objectifs ? Nous tenterons de répondre à ces questions le plus clairement possible. Enfin, le web social permet de tisser un lien plus fort et direct entre la marque territoriale et le touriste. Nous nous interrogerons alors sur l’approche expérientielle de la marque. Comment donne-t-elle du sens au territoire? Nous verrons quelles sont les conséquences du web social dans la relation entre la marque territoriale et les consommateurs. 34 PARTIE II : LE WEB SOCIAL, UN OUTIL AUJOURD’HUI INDISPENSABLE À LA COMMUNICATION TOURISTIQUE DES MARQUES TERRITORIALES 35 Chapitre 1 : Un marché touristique bouleversé par le web social Le web social a profondément révolutionné le secteur du tourisme en faisant émerger une nouvelle demande de la part des consommateurs. Ces derniers ont contracté de nouveaux comportements et de nouvelles attentes qui ont incité les marques territoriales à adopter leurs stratégies de communication via ce nouvel outil, désormais incontournable. 1. Un contexte touristique mondial transformé Au vu du phénomène récent de mondialisation, facilitant les échanges et les liens entre les pays, l’évolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication dont le web social, n’a fait que croître la situation concurrentielle du tourisme international. Les destinations touristiques, dont le chiffre ne cesse d’augmenter, doivent alors se positionner sur cette nouvelle ère du numérique, dite aussi de « l’hyperinformation » afin de mettre en lumière leur singularité face à ce surplus d’offres. Nous comptons aujourd’hui de nombreux territoires présents sur les médias sociaux dans le but de vendre des prestations touristiques et de promouvoir leur territoire en ligne. Ce fort engouement pour le web social s’est accompagné de la naissance d’une nouvelle clientèle avec des comportements propres, différents des années précédentes. Qui sont ces nouveaux consommateurs ? Les consommateurs les plus représentatifs de cette nouvelle ère sont les touristes issus de la Génération Y appelés aussi les « natifs du numérique » de l’anglais « digital native ». Ce sont les jeunes actuels dont l’âge est compris entre 15 et 24 36 ans. Ils sont nés avec la technologie et considèrent le numérique comme étant un terrain « natif ».16 Selon l’INSEE cette nouvelle génération est la plus importante depuis le baby-boom et représente 8 millions de jeunes en France ayant comme particularité de subir les conséquences économiques comme la crise actuelle et font partie de la « génération de précarité »17 marquée par un fort taux de chômage. Toutefois, cette nouvelle clientèle se trouve particulièrement bien équipée en outils numériques et est omniprésente sur les médias sociaux. Elle constitue alors une opportunité florissante pour les acteurs du tourisme qui considèrent ses nouveaux touristes comme des prescripteurs potentiels. Néanmoins, les générations antérieures ne doivent pas être oubliées pour autant. En effet, ces dernières s’adaptent et apprécient de plus en plus l’utilisation de ces nouveaux outils en adoptant également de nouveaux comportements. Les nouveaux comportements des consommateurs Le bouleversement sociétal causé en partie par le web social a fait apparaître de nouveaux comportements chez les acteurs du territoire que l’on qualifie désormais de « consom-acteurs » (Fabing, 2011, p.15). En effet, ces derniers participent sur le web en produisant, diffusant et critiquant du contenu. En d’autres termes, les internautes deviennent de véritables créateurs de valeur (User Generated Content) sur la toile en promouvant eux-mêmes les destinations et leurs marques. Nous parlons alors d’une nouvelle forme de bouche à oreille, de grande utilité pour les professionnels du tourisme. Au vu de ce changement, nous pouvons remarquer que les touristes consultent de plus en plus les avis d’autres internautes postés sur le net avec le succès de sites tels que Tripadvisor notamment. Ce site communautaire « propose à ses 16 PRENSKY M., Natifs Numériques, Digital Immigrants, in PERCLERS PARIS, Les natifs numériques et le futur voyage, 2010, p.8 [En ligne]. Disponible sur : < http://transportsdufutur.typepad.fr/files/geny_voyage_amadeus_etude_peclers.pdf> . (Consulté le 23-022013). 17 PERCLERS PARIS, Les natifs numériques et le futur voyage, 2010, p.10 [En ligne]. Disponible sur : <http://transportsdufutur.typepad.fr/files/geny_voyage_amadeus_etude_peclers.pdf> . (Consulté le 23-022013). 37 utilisateurs de raconter leurs expériences de voyage et d’évaluer les destinations, ainsi que les hôtels qu’ils ont fréquenté. » (Decrop, 2010, p. 261). Le besoin de consulter les avis et témoignages des autres touristes et de comparer les prix est désormais présent et tend à influencer fortement la perception des consommateurs sur les offres. De plus, avec l’augmentation des acteurs touristiques et des sites comparatifs sur la toile, les touristes-consommateurs se révèlent être difficiles à fidéliser. Ils sont également appelés « clients zappeurs » et sont constamment à la recherche du meilleur prix. Le web social a transformé leur processus d’achat, désormais constitué d’une étape de recherche d’informations tout en se fiant aux recommandations des autres touristes. Véritables experts en technologie, les internautes apprécient fortement les réseaux sociaux où ils n’hésitent plus à se créer une, voire plusieurs identités numériques leur permettant de construire leur réputation et influence sur la toile. Dans une étude « social technographics » en 2007, le cabinet Forrester met en avant différentes formes de participation sur la toile (Fayon, 2010, p. 40) : - Les inactifs ; - Les spectateurs : ceux qui consomment des contenus (blogs, vidéos…) ; - Les menuisiers : ceux qui utilisent les réseaux sociaux ; - Les critiques : ceux qui postent des commentaires et des avis critiques ; - Les créateurs : ceux qui publient en ligne. Ces nouveaux consommateurs et touristes, désormais « actifs » ont réellement révolutionné le secteur touristique en provoquant la naissance d’un nouveau marketing touristique. 2. L’émergence d’une nouvelle demande touristique Au-delà de l’évolution de leurs comportements, les « touristonautes » contractent de nouvelles attentes et tendances faisant émerger une nouvelle demande touristique qu’il est intéressant d’étudier (Fabing, 2011, p.15). 38 Tout d’abord, nous pouvons remarquer que les consommateurs d’aujourd’hui sont davantage à la recherche de sens et d’authenticité des produits ou destinations avec notamment le désir de rencontrer la population locale au cours d’un voyage. La dimension participative et le désir de vivre des expériences uniques voire même insolites ne cessent de prendre de l’ampleur. L’aspect identitaire joue également un rôle fondamental dans la satisfaction de ces nouvelles attentes, prisent en considération par les territoires avec la naissance de certaines marques, vues dans la précédente partie. Nous remarquons alors la montée de sites affinitaires et communautaires sur les réseaux sociaux, structurés autour d’expériences partagées, de valeurs et centres d’intérêts communs accentuant un lien social plus fort entre les internautes qui organisent et élargissent leurs relations en ligne (familiales, amicales, professionnelles). Les tribus constitueraient désormais un véritable « phénomène profond de société » et non plus un simple « phénomène de mode »18 faisant réellement partie de la vie des individus. De plus, les consommateurs, désormais hyperinformés, ressentent le besoin d’être connectés au web n’importe où et n’importe quand afin de communiquer en temps réels. Nous pouvons remarquer le développement important des réseaux au cours de ces dernières années avec la possibilité d’accéder au net à travers les téléphones portables, renforçant ainsi l’ubiquité et la qualité des services. Cette dernière constitue aujourd’hui une attente essentielle. Nous parlons même d’« hyper-qualité » définie comme « un mouvement de progrès permanent susceptible de mieux satisfaire et de fidéliser les clients, de mieux s’adapter aux évolutions de l’environnement » (Gayet, 2008, p. 17). Les avis postés par les internautes sont considérés comme de véritables « normes de qualité » (ibid.) par les touristes exigeant un rapport qualité/prix avec la possibilité d’achat en ligne et une personnalisation de l’offre. En effet, nous pouvons observer un accroissement 18 PERCLERS PARIS, Les natifs numériques et le futur voyage, 2010, p.11 [En ligne]. Disponible sur : <http://transportsdufutur.typepad.fr/files/geny_voyage_amadeus_etude_peclers.pdf> . (Consulté le 23-022013). 39 de la relation personnalisée dans les démarches marketing des acteurs touristiques afin de répondre à cette demande. Le client souhaite se sentir unique et non plus faire partie de la masse. Afin de satisfaire de telles attentes, les territoires et leurs marques se doivent de réagir sur la toile dans le but de rester compétitifs sur le marché touristique. 3. Le web social comme outil d’adaptation des marques territoriales En raison de l’émergence actuelle des marques territoriales en France comme à l’étranger, les destinations touristiques n’ont d’autre choix que d’accroître leur différenciation et leur visibilité. Le web « participatif » se révèle alors être une opportunité de taille afin de faire face à ce contexte touristique hyperconcurrentiel accentué par l’évolution des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Pour ce faire, les marques territoriales créent leur propre identité numérique sur les médias sociaux afin de cibler une clientèle plus large, internationale et d’adapter leurs stratégies de communication à ce nouvel environnement numérique. Comment créer son identité numérique ? « Il est nécessaire pour la marque de construire une identité numérique, afin d’exercer une influence sur le Net et ensuite de la défendre, de l’enrichir. Une bonne identité numérique se doit d’être contrôlée et de construire une histoire très rapidement. Elle se façonne beaucoup plus vite que l’identité de la marque. » (Lewi, Lacoeuilhe, 2012, p. 479). Ainsi, avoir une identité numérique ne consiste pas seulement à être présent sur la toile. La marque doit s’affirmer et se défendre par le biais d’outils sociaux privilégiés. En effet, cette identité virtuelle est participative et tend à se créer et se défaire succinctement. En outre, les traces laissées sur Internet par la marque sont plus facilement repérables et nombreuses (ibid.). Il est alors primordial pour 40 une marque territoriale de créer une identité numérique et de la maîtriser afin d’accroître sa notoriété. Pour ce faire, la marque territoriale doit se baser sur quatre forces essentielles à sa réussite et à sa crédibilité que sont la connexion, la preuve, la cohérence et l’historique. Figure 1 : Les quatre forces de l'identité numérique Source : e-reputation.org, 201319 La connexion : les acteurs du tourisme doivent faire apparaître la marque territoriale dans les différents outils sociaux choisis : le site web de l’organisme de promotion (office de tourisme, Comité Régional du Tourisme, Comité Départemental du Tourisme…), les réseaux communautaires (Facebook, Twitter, Youtube…) etc. 19 Ereputation.org. Les 4 forces de l’identité numérique. [En ligne]. Disponible sur : < http://ereputation.org/4-forces-identite-numerique-907 >. (Consulté le 23-02-2013). 41 La preuve : la marque doit privilégier les interactions entre les internautes et les interventions externes, si possible, afin de garantir sa crédibilité et son objectivité. La cohérence : il est important de faire apparaitre la marque territoriale et les valeurs qu’elle défend sur l’ensemble des outils sociaux de sa communication touristique dans le but d’accroître sa visibilité. L’historique : afin de donner plus de sens à son existence, la marque doit raconter son histoire sur la toile, autrement dit celle du territoire et de son identité, et accentuer sa communication sur cet aspect fort, vu dans la précédente partie. La création d’une identité numérique nécessite alors certaines mesures importantes à prendre en compte si les marques souhaitent se démarquer de la concurrence et s’imposer sur le web social. Toutefois, il est nécessaire de se spécialiser sur un ou plusieurs médias sociaux en particulier afin de mieux interagir avec les internautes grâce à une maîtrise absolue des outils. En effet, certaines marques utiliseront davantage les réseaux sociaux tandis que d’autres seront majoritairement présentes sur des sites affinitaires ou chaînes vidéos. Ainsi, le web social a littéralement changé le marché touristique en faisant apparaître une nouvelle demande de la part des consommateurs, obligeant les marques territoriales à s’adapter via ce nouvel outil. La création d’une identité numérique devient alors indispensable à une communication touristique à la fois qualitative et quantitative. Les territoires peuvent désormais faire face à la concurrence et renforcer leur gestion de la relation client (GRC) en répondant aux attentes des nouveaux consommateurs qui expriment majoritairement un besoin d’appartenance communautaire, représentant un enjeu de taille pour les marques territoriales. 42 Chapitre 2 : L’émergence du management communautaire, une fonction du web social de plus en plus présente dans la stratégie des marques territoriales L’expression « community management » apparaît dans les discussions pour la première fois en 2010 (Dufour, 2011, p.12). Cette nouvelle stratégie marketing connaît aujourd’hui un véritable succès dans les entreprises de tout secteur confondu. Les destinations touristiques ont pris conscience de cette nouvelle tendance ne consistant pas uniquement à animer une communauté de personnes. L’aspect tribal et relationnel représente à la fois toute la richesse mais aussi toute la difficulté de la démarche (ibid.) entrainant des conséquences aussi bien positives que négatives. 1. Le management de communauté Avant d’étudier les particularités du management communautaire, il convient de comprendre l’engouement des marques territoriales pour cette nouvelle stratégie marketing. Nous l’avons vu, les nouveaux consommateurs tendent à se regrouper de plus en plus en communauté sur les médias sociaux afin d’interagir autour de produits et marques qu’ils apprécient. Or, qu’est ce qu’une communauté ? « Une communauté est un groupe de personnes qui interagissent entre elles, partagent et utilisent des informations en relation avec leurs centres d’intérêts, caractéristiques démographiques ou activités 20 professionnelles, communes. » Ce regroupement communautaire en ligne est alors une véritable opportunité pour les marques territoriales. Le sentiment d’appartenance à un groupe, à un territoire était déjà existant mais s’est trouvé renforcé par la montée du web social. Ainsi, les marques territoriales ont su adapter leur stratégie de communication 20 BATHELOT Bertrand. Définition communauté. [En ligne]. Disponible sur : < http://www.definitionsmarketing.com/Definition-Communaute > (Consulté le 25-02-2013). 43 touristique par le biais du marketing tribal. Pour ce faire, les acteurs du tourisme utilisent et analysent les comportements sociaux des communautés sur la toile dans le but de promouvoir leur marque territoriale. C’est alors que le management communautaire est né. L’approche identitaire reste l’élément essentiel de la démarche. Les acteurs communiquent et partagent des informations sur le territoire et ses valeurs propres afin d’attirer les internautes. Nous parlons de relation en B to C (Business to Consumer). La stratégie communautaire s’opère en majorité sur les réseaux sociaux dont les principaux sont Facebook et Twitter, ou encore sur des réseaux communautaires interactifs à part entière. Un management communautaire réussi se base sur la théorie des « 4 C » : contenu, contexte, connectivité et continuité. Figure 2 : les « 4 C » du management communautaire Contenu Continuité Management de communauté Contexte Connectivité Source : Anne-Sophie ETIENNE, 201321 21 Inspirée du schéma du JOURDAIN Camille, les « 4C » d’une communauté, [En ligne]. Disponible sur : <http://www.camillejourdain.fr/les-4c-dune-communaute/ >. (Consulté le 27-02-2013). 44 Contenu : il est nécessaire de proposer en ligne un contenu de qualité et récent afin de mieux attirer et fidéliser les cibles de la marque. En d’autres termes, les interactions doivent être intéressantes et attractives. Contexte : connaître les relations entre les internautes est important afin d’anticiper leurs attentes et d’adapter par la suite le design et les fonctionnalités de l’outil social utilisé. Connectivité : rester en contact direct avec la cible et établir une relation personnalisée avec elle. Privilégier les échanges riches, de qualité et dynamiques. Continuité : durabilité des actions et régularité des interventions sur les réseaux sont incontournables afin de ne pas lasser la cible. L’innovation et l’originalité sont à privilégier. Depuis peu, de nombreuses marques territoriales adoptent cette nouvelle approche relationnelle en utilisant régulièrement les réseaux sociaux comme premier outil promotionnel. Le tableau suivant nous montre l’importance du management de communauté dans la communication touristique des principales marques : Tableau 1 : Recensement des principaux réseaux communautaires des marques Marques Année de lancement Facebook Twitter Chaîne Youtube I love NY 1976 1 192 610 fans 159 947 abonnés 46 596 vues Onlylyon 2007 18 032 fans 8 946 abonnés 55 098 vues VisitBerlin 2008 3 265 fans 4 539 abonnés 1 423 vues Brive 100% Gaillarde 2009 8 275 fans 1 391 abonnés 63 821 vues Bretagne 2011 76 335 fans 472 abonnés 76 773 vues Alsace 2012 601 686 fans 6 393 abonnés Auvergne 2012 Nouveau Monde Source : Anne-Sophie ETIENNE, 201322 22 2 130 fans 1 750 abonnés Données disponibles sur les sites des réseaux sociaux des marques territoriales. 45 Ce recensement nous montre l’ampleur qu’ont pris les réseaux communautaires interactifs dans la stratégie touristique des marques territoriales avec Facebook comme outil leader. Il faut toutefois prendre en considération l’année de lancement des marques, très récente pour la majorité et qui explique certains résultats pouvant paraître faibles. Le management communautaire, connaissant un franc succès dans la communication touristique des marques territoriales, requiert un investissement constant et conséquent avec comme principal allié, l’homme. 2. L’humain au cœur de la stratégie L’homme est le principal acteur du management de communauté sur la toile. Ce capital humain représente à la fois les professionnels, les habitants et les touristes. L’émergence des médias sociaux a réellement bouleversé l’organisation des entreprises avec la nécessité de nouvelles compétences et disponibilités. Nous observons récemment la naissance d’un nouveau métier, le community manager, de plus en plus présent et indispensable dans les organismes de promotion touristique. Les marques territoriales ont alors un ou plusieurs responsables de communautés dans leur équipe qui ont pour objectif de « faciliter, favoriser et encourager les échanges entre des personnes partageant un ou plusieurs centres d’intérêt. » (Dufour, 2011, p. 12). Selon l’auteur, le respect de certaines règles est primordial pour le community manager qui souhaite s’imposer sur les réseaux sociaux et obtenir la confiance des internautes. Tout d’abord, il doit réellement animer la communauté de marque par le biais d’échanges et de partages de contenus tout en privilégiant l’écoute de sa cible afin de mieux cerner ses attentes. Il doit également prendre part aux discussions en 46 aidant les internautes dans leurs recherches et en apportant de la valeur ajoutée aux informations publiées. La valorisation des acteurs locaux au contact constant des touristes est un point avantageux pour accroître la notoriété du territoire. Enfin, les actions du community manager doivent permettre aux membres d’interagir entre eux. (ibid.) Dans son ouvrage, Chauvin (2011, p. 15) dénombre trois étapes majeures à la mise en place de la stratégie communautaire par le professionnel que sont : L’intégration dans une communauté Avant de développer la connaissance du territoire sur le web, le community manager recense les communautés de la marque déjà existantes sur la toile et poste du contenu à forte valeur ajoutée sur la plate-forme utilisée. Le développement de la communauté Il crée alors sa communauté en transformant les membres déjà existants en de véritables relais d’information. Il peut également réaliser des actions dites « off- line », c’est-à-dire la rencontre en face-à-face avec les personnes influentes et reconnues par la communauté dans le but d’affiner ses relations ainsi que de crédibilisé la démarche. Le développement des outils de mesure Le community manager réalise ensuite des études qualitatives afin de mesurer la notoriété et l’image de marque ainsi que des analyses quantitatives avec notamment le suivi d’audience (nombre de fans sur Facebook, d’abonnés sur Twitter…). Ainsi, les principales compétences requises pour asseoir ce nouveau métier sont le sens de l’écoute, la curiosité, la qualité rédactionnelle et bien entendu la maîtrise des médias sociaux. (ibid. p. 17). 47 Force est de constater que le community manager devient une personne indispensable à la communication touristique des marques territoriales en utilisant parfois la population locale comme première cible. En France, les habitants représentent les premiers hébergeurs et constituent des prescripteurs de taille (Gayet, 2008, p. 21). Pour ce faire, le professionnel appel à leur fierté territoriale en jouant sur l’identité commune que défend la marque. Il arrive alors parfois que les habitants deviennent réellement autonomes et acteurs à part entière de la stratégie, traduisant un management de communauté réussi. Afin d’illustrer ce point, il semble intéressant d’étudier un cas particulier, celui de la Bretagne. Cas de la marque Bretagne Apparue seulement en 2011, la marque Bretagne connaît déjà une notoriété importante dans l’hexagone et en Europe et a développé récemment son nouveau sloglan « Be Breitz ». La démarche volontaire s’avère être une réussite pour l’économie locale, bien que les résultats en termes de tourisme ne sont pas encore réellement visibles. Toutefois, les community managers des organismes touristiques ont su susciter un dynamisme de taille de la part des habitants sur les médias sociaux. Le web social est alors au cœur de la démarche touristique avec comme principaux acteurs et référents de la destination, les Bretons, très fiers de leur identité. Figure 3 : logo de la marque Bretagne Source : Marque Bretagne, 201323 23 [En ligne]. Logo disponible sur : < http://www.marque-bretagne.fr/>. 48 La marque Bretagne dont le logo est présent sur tous les supports de communication, a vu son premier compte Facebook se transformer en un réel site communautaire « Fans de Bretagne » grâce à l’engouement des bretons pour leur région. Ces derniers représentent désormais les véritables « ambassadeurs » de la marque et sont les principaux acteurs du site (Gayet, 2008, p.21). Les relations sont passées du système traditionnel « B to C », vu précédemment, au « C to C » (Consumer to Consumer) du fait de l’interaction constante et de qualité des internautes entre eux, sans la nécessité du community manager (Canarias, 2012, p.29). Néanmoins, ce dernier continue d’intervenir mais de manière moins intensive qu’au début. Cette stratégie permet alors à la marque d’accroître sa renommée grâce à ses « fans » qui ne cessent d’élargir le bouche à oreille en recommandant la destination à leur entourage. Figure 4 : Site communautaire « Fans de Bretagne » Source : Fans de Bretagne, 201324 24 [En ligne]. Page disponible sur : <www.fans-de-bretagne.com > 49 Cette saisie nous permet de voir l’organisation du site communautaire permettant aux internautes de communiquer et d’échanger des fichiers comme des photographies ainsi que de promouvoir le territoire à l’échelle planétaire. L’accès direct aux autres médias sociaux par le biais de widgets, situés à droite du site (cercle rouge), justifie la cohérence de la communication de la marque. En effet, avec un code de marque bien défini et un accès facilité vers les autres outils, la marque s’assure une visibilité de qualité à la fois sur le web mais aussi dans l’esprit des internautes. Son positionnement est alors renforcé. Ce site donne également la possibilité de consulter des témoignages ou de donner son avis sur des expériences passées dans la région (carré vert), augmentant l’interaction entre les internautes et répondant aux nouvelles attentes des consommateurs. Nous verrons toutefois ce dernier point plus en détail au cours de notre prochain chapitre. Le management communautaire se caractérise alors par une approche relationnelle forte et humaine, présente tout au long de sa démarche avec aussi bien l’intervention du community manager que des habitants et touristes, devenus les nouveaux ambassadeurs du territoire et de sa marque. Il est maintenant intéressant d’étudier ses impacts sur cette dernière, autant positifs que négatifs. 3. Conséquences du management communautaire L’animation de communauté devient aujourd’hui une stratégie incontournable pour toute marque territoriale souhaitant se développer sur Internet, dont les principales conséquences sont à prendre en considération afin de s’imposer au mieux sur la toile. Le community manager permet avant tout d’accroître l’attractivité et la notoriété du territoire en constituant une communauté propre à la marque. 50 Afin de garantir une interaction durable, il réalise des actions marketing participatives avec la mise en place de jeux/concours ou d’évènements par exemple, dans le but d’inciter les internautes à exposer leur attachement à la marque. Leur implication et leur sentiment d’appartenance à celle-ci se trouvent alors renforcés dans un environnement réel et non plus uniquement virtuel. Une relation plus forte et personnalisée se créée entre la marque et les internautes, répondant davantage à leurs nouvelles attentes. (Arnone in Decrop, 2010, p. 274). Par ailleurs, participer à une communauté de marque motive les internautes pour des raisons bien particulières que met en avant Arnone dans son œuvre (ibid. p. 271) : Tableau 2 : Bénéfices motivant la participation à une communauté Bénéfices informationnels : recueil de renseignements sur la marque. Motivations des membres d’une communauté Bénéfices relationnels : nouvelles rencontres autour d’intérêts communs. Création de liens. Bénéfices hédonistes : divertissement et amusement. Bénéfices de statut : Obtention d’une position dans la hiérarchie du groupe. Besoin de reconnaissance. Source : Anne-Sophie ETIENNE, 2013 Nous pouvons observer les différentes motivations des individus à intégrer une communauté de marque territoriale et les conséquences sur leur vie personnelle. Le management communautaire semble donc répondre aux attentes des internautes en contribuant à leur épanouissement. 51 Toutefois, il est également essentiel de prendre en compte les impacts négatifs d’une stratégie communautaire. En effet, les organismes touristiques doivent prendre en considération l’investissement important que nécessite l’animation d’une communauté. Il est conseillé d’embaucher un ou plusieurs community managers à mi-temps voire à temps plein selon l’importance de la marque sur les médias sociaux, afin d’assurer une présence en ligne continue. En France, les internautes passeraient en moyenne plus de quatre heures par jour sur les réseaux sociaux (autant au travail qu’à la maison), obligeant les professionnels à alimenter leurs contenus régulièrement (Bruc, 2011, p. 19). Le management communautaire requiert alors des échanges dynamiques entre les membres et des publications de fichiers de qualité afin de garantir la fiabilité de la marque et son succès. Gérer une communauté est donc conséquent et plus particulièrement pour les territoires victimes au départ d’une faible notoriété. Par ailleurs, les retombées économiques du marketing communautaire sur le territoire sont difficiles à mesurer. Seuls le nombre de « fans » ou de suiveurs sur les réseaux sociaux peuvent être prouvés mais ne représentent pas la totalité des impacts. En effet, vu précédemment, le bouche à oreille fait partie intégrante de cette stratégie mais est difficile à évaluer. La course aux « membres » ne doit pas être une priorité pour les marques territoriales mais plutôt la qualité et la durabilité des interactions avec et entre les internautes. Nous l’avons vu, le management de communauté, principale fonction du web social, devient une stratégie incontournable pour les marques territoriales. Le community manager a pour rôle de personnifier la marque sur le web en devenant l’animateur de son e-réputation auprès des internautes (Lewi, Lacoeuilhe, 2012, p. 480). Cependant, les impacts d’une communication touristique basée sur du management de communauté doivent être prises en compte par les marques territoriales avant sa mise en place afin de mieux appréhender la stratégie. D’une manière générale, le web participatif tend à accroître le lien entre la marque et les acteurs, point que nous allons maintenant traiter. 52 Chapitre 3 : Le web social, un outil permettant de renforcer le lien entre la marque et le consommateur L’émergence du web social a littéralement transformée la communication touristique des marques territoriales, leur donnant la possibilité d’accroître leur notoriété sur la toile et de répondre plus facilement aux nouvelles attentes des touristes et acteurs locaux. Le temps du marketing de masse est alors définitivement résolu, laissant place à une approche plus expérientielle et participative ayant pour but de renforcer la relation avec les consommateurs. 1. Comment donner du sens à sa marque ? Cette évolution comportementale n’a fait que croître l’envie des territoires d’émouvoir et d’impliquer les consommateurs dans leur démarche. Les marques territoriales tentent de se promouvoir par le biais d’outils tels que le logo ou la charte graphique, portant les valeurs identitaires du territoire. Présents sur tous les supports de communication, ils ont pour objectif de rendre le territoire plus visible et reconnu. Ils sont parfois accompagnés de slogans ou de déclinaisons selon le secteur d’activité, comme le tourisme, avec des termes choisis précautionneusement et personnalisés, invitant le visiteur à venir découvrir la destination. L’approche sensorielle y est renforcée grâce à un lien direct émis entre la marque et le visiteur, répondant à cette nouvelle « quête de sens », tant recherchée par les visiteurs du territoire (Gayet, 2008, p.17). Toutefois, la stratégie de marque est menée différemment selon les territoires. Certains utilisent uniquement un logo tandis que d’autres privilégient les déclinaisons possibles et en particulier pour le tourisme, comme le montre le tableau suivant : 53 Tableau 3 : Logos et déclinaisons touristiques des marques territoriales Destination Marque territoriale Tourisme Alsace Amsterdam Auvergne Berlin Bretagne Brive la Gaillarde Copenhague Lyon Madrid New York Source : Anne-Sophie ETIENNE, 201325 25 Logos disponibles sur les sites Internet des marques territoriales. 54 Bien que les destinations prônent sans cesse leur différence, nous pouvons remarquer que les principales marques territoriales se ressemblent visuellement amenant à penser au phénomène de mimétisme. Dans ce tableau, à l’exception de la ville de Copenhague et de la région de l’Auvergne, le rouge et le noir sont les couleurs les plus récurrentes. Nous assistons alors à un véritable paradoxe. Néanmoins, la différenciation se ressent au travers des logos identitaires comme celui de la Bretagne notamment ainsi que des termes tels que « imagin », « I am », « be », « visit », « open for you », « about you », etc. impliquant directement les acteurs du territoire (professionnels, habitants et touristes) dans la démarche. Cette prise de parole par la marque témoigne son ambition de donner du sens à son existence et d’établir un lien avec les consommateurs. En d’autres termes, elle se transforme en un véritable « être de discours » souhaitant transmettre ses valeurs en devenant seul « locuteur » (Lewi, Lacoeuilhe, 2012, p. 204). Un outil prenant de plus en plus d’ampleur dans la stratégie est le storytelling, favorisé par l’approche sensorielle de la marque. Cette pratique consiste à raconter une histoire, celle de la marque et de son territoire en s’appuyant sur l’imagination des consommateurs. C’est une « communication narrative » ayant pour objectif de susciter l’émotion et de capter l’attention de la cible (Blancherie, 2011, p. 10). Selon l’auteur, « un storytelling efficace est celui qui permet à chacun de se construire intérieurement, plus ou moins consciemment, une histoire qui lui correspond. » (ibid.). Ainsi, le storytelling semble être une technique stratégique pour donner du sens à sa marque et créer une relation avec ses consommateurs. Néanmoins, l’histoire transmise doit avoir une part de réel et non être essentiellement fictive afin de ne pas décevoir les visiteurs lors de leur arrivée sur le territoire. Cette recherche de sens s’est trouvée renforcée par l’émergence du web social, qui a réellement facilité le développement de cette stratégie narrative ainsi qu’accentué l’approche sensorielle de la marque par le biais d’outils sociaux 55 répondant directement aux nouvelles attentes des consommateurs. Ainsi, les marques territoriales ont vu leur communication touristique se spécialiser autour d’un marketing de sens « virtuel », plus proche de leurs clientèles. 2. Le web social accentue l’approche expérientielle de la marque Le web social donne la possibilité aux marques territoriales d’accentuer leurs relations avec les internautes en les impliquant directement dans la stratégie afin de leur faire vivre de nouvelles expériences. L’interaction facilitée par l’absence d’intermédiaire entre consommateurs et professionnels permet de personnaliser la communication avec un ton, bien souvent, détaché et adapté à la cible. Les internautes sont alors mis à l’aise et n’hésitent plus à partager et témoigner leurs expériences. Une réelle proximité se créée sur les médias sociaux tout en conservant une attitude respectueuse comme le vouvoiement par exemple. La participation active des internautes se remarque par leurs témoignages et avis concernant des expériences vécues, laissés sur différents supports de communication comme des forums, des blogs, des sites de partage de fichiers (photographies, vidéos…). Les habitants représentent généralement les premiers intervenants dans la démarche. Constituant les clients permanents de la destination, il est important de les séduire et de leur laisser la parole (Gayet, 2008, p.24). Le marketing participatif permet alors de rassurer les consommateurs et nouveaux visiteurs du territoire par le biais de conseils, avis et recommandations d’autres internautes répondant à leurs nouvelles attentes, vues dans la première partie de notre étude. Les blogs ou encore des sites comme Tripadvisor, connaissent un grand succès et font désormais partie de la stratégie de communication de certaines marques ayant compris l’enjeu de tels outils. 56 La ville de Copenhague par exemple, propose un accès direct au site selon les prestations recherchées par les clients ainsi que la possibilité de discuter sur un forum de voyage, permettant aux internautes de s’entraider entre eux et d’échanger des informations concernant différentes prestations. Figure 5 : Forum de voyage en ligne, marque « Copenhagen open for you » Source: Site officiel tourisme Copenhague, 201326 Nous pouvons voir que les sujets de discussion sont divers et représentent une valeur ajoutée aux informations émises par les professionnels. En effet, cet outil constitue un avantage de taille pour la marque en soulageant le travail du community manager et des professionnels touristiques et leur permettant d’accéder à de nouvelles informations plus facilement. Il arrive parfois que les marques travaillent directement avec les titulaires de blogs à forte notoriété afin d’élargir leurs réseaux et leurs sources. Autrement dit, c’est un réel gain de temps et de moyens. Dans ce cas, seul l’accès à Internet est payant. 26 [En ligne]. Page disponible sur : < http://www.visitcopenhagen.com/ > 57 Par ailleurs, l’approche expérientielle de la marque se caractérise également par la fierté identitaire, mise en avant depuis le début dans la stratégie et appliquée par le biais du management communautaire et participatif. Certaines marques ont alors décidé de créer une chaîne Youtube promouvant la destination et incitant les amoureux du territoire à participer à la communication (habitants, producteurs locaux, touristes…). Pour ce faire, plusieurs méthodes sont possibles. Les plus courantes sont de mettre en scène les résidents ou amateurs du territoire afin de justifier le caractère authentique et vrai de la destination ainsi que de poster des vidéos promotionnelles plus traditionnelles sur le territoire et ses évènements. Les acteurs locaux manifestent régulièrement leur besoin de reconnaissance dans les messages transmis par la marque, d’où l’importance de les rencontrer de visu et de travailler avec eux (Gayet, 2008, p. 24). La fierté locale représente la principale force de la marque, qu’il est utile de nourrir et préserver. Ainsi, l’approche expérientielle sur les médias sociaux constitue un avantage concurrentiel important pour les marques. Elle répond incontestablement aux nouvelles attentes des consommateurs et influence fortement le processus d’achat permettant au territoire de générer des bénéfices et d’améliorer son image. Néanmoins, la fidélisation des acteurs est incontournable à la pérennité de la marque. Le web social semble répondre à ce besoin stratégique. 3. Le web social comme nouvel outil de fidélisation des marques territoriales Après avoir vu l’approche expérientielle de la marque territoriale, il convient à présent d’étudier sa fidélisation sur la toile facilitée par le web social. La création de contenus par les internautes eux-mêmes (UGC) tend à donner plus de crédibilité à la marque et attire davantage les consommateurs. En effet, ces derniers sont plus amenés à écouter les conseils et avis d’autres individus connaissant le territoire que ceux préconçus par les professionnels. 58 Ce bouche à oreille à grande échelle contribue fortement au succès de la marque et lui permet d’être mieux référencée naturellement sur les moteurs de recherche dont le plus prisé est Google. La gestion de la qualité des contenus (commentaires, photographies, vidéos…) est alors primordiale afin d’augmenter la visibilité de la marque (Arnone, 2010, p. 276). Être bien référencé est un atout essentiel au développement de la notoriété des territoires sur la toile, qui nécessite du temps. Par ailleurs, certaines marques prônent la segmentation affinitaire dans leur stratégie afin de personnaliser au mieux leurs offres et de répondre au nouveau besoin communautaire. C’est le cas notamment de la Bretagne avec ses nombreux mini-sites nommés « Osez », « Vibrez », « Bien-être », « Golf » ou encore « En famille » (Dodds, Le Goff, 2012, p. 16). Par le biais d’une segmentation organisée et thématique, les marques peuvent fidéliser plus facilement leurs clients et mieux cerner leurs attentes et motivations. La présence des marques sur les réseaux sociaux favorisent la fidélisation des consommateurs. En effet, à travers Facebook par exemple, il est possible d’accéder aux données personnelles des « fans » de la page. Cette affiliation permet d’améliorer la gestion de la relation client (GRC) et donc de renforcer le lien entre la marque territoriale et ses acteurs. Selon Gayet (2008, p. 35) cette maîtrise est indispensable à la création d’une marque forte et réputée. Il en va de même pour l’e-réputation soit l’image de marque véhiculée sur Internet. Les territoires doivent prendre en considération l’impact des réseaux sociaux et l’importance d’une bonne réputation sur le net. En effet, cette dernière peut rapidement glorifier la marque ou au contraire lui porter préjudice. Il est alors fondamental de privilégier au mieux les contenus de qualité et de contrôler les interactions entre internautes le plus régulièrement possible. Plus l’e-réputation est positive, plus les internautes accorderont leur confiance à la marque et lui deviendront fidèles. 59 La règle du 1% illustrée ci-dessous nous présente bien la rapidité et l’ampleur de la participation des internautes sur les médias sociaux, difficilement maîtrisable. Figure 6 : La règle des 1% du web social 1 % de créateurs 10% de contributeurs 89% d’utilisateurs / visiteurs 27 Source : Anne-Sophie ETIENNE, 2013 Ce schéma démontre bien la conséquence du web social sur notre société et l’enjeu qu’il représente dans l’e-réputation des marques territoriales. Pour 100 internautes : 1 % crée du contenu, 10 % interagissent dessus et l’enrichissent (commentaires, témoignages, photographies…), 89 % « consomment » et prennent part des informations. Un tel impact ne doit pas laisser insensibles les acteurs touristiques dans leur marketing de sens et d’hyper-qualité. 27 Inspirée du cours de VAYRES Francis, Production touristique, Cours de Master 1 MIT, institut ISTHIA, Université Toulouse 2, 2013. 60 De plus, l’émergence de l’Internet mobile et le développement des connexions WiFi dans les espaces publics deviennent de nouvelles opportunités de fidélisation des marques. En effet, les consommateurs ont désormais accès au web social à travers leur téléphone portable, les rendant constamment connectés et prêts à interagir presque n’importe où et n’importe quand. Il est également intéressant de remarquer l’évolution rapide et récente du m-tourisme, soit du tourisme via la téléphonie mobile (smartphones) qui risque de devenir une nouvelle fonction stratégique de la communication touristique des marques territoriales d’ici quelques années. CONCLUSION Afin de faire face à une concurrence acharnée entre les destinations et à l’évolution incessante des nouvelles technologies, les marques territoriales doivent constamment s’adapter à leur environnement. Nous l’avons vu, le web social devient aujourd’hui une arme stratégique indispensable permettant de répondre aux attentes de consommateurs plus exigeants et experts en outils numériques. En appliquant une approche expérientielle et participative à leur stratégie communicationnelle, les marques créent une relation de proximité avec leurs internautes, devenus « acteurs » promotionnels. Par le biais de ce nouvel outil, les territoires sont désormais compétitifs sur la scène internationale et visent une clientèle beaucoup plus large. Néanmoins, l’appui d’une communication traditionnelle en lien avec le projet de marque ne doit pas être négligé. Cette dernière permet de renforcer la notoriété du territoire et d’éviter la dépendance des médias sociaux caractérisés de « générationnels ». Il est alors intéressant d’étudier de plus près le cas de trois marques territoriales utilisant le web social de manière distincte dans leur communication touristique afin de mettre en application notre travail de recherche. 61 PARTIE III : ÉTUDE DE MARQUES TERRITORIALES AYANT ADOPTÉ LE WEB SOCIAL DANS LEUR STRATÉGIE DE COMMUNICATION TOURISTIQUE 62 INTRODUCTION Alors que nous souhaitons montrer en quoi le web social est aujourd’hui un outil indispensable à la communication touristique des marques territoriales, il semble désormais essentiel d’analyser le cas de territoires impliqués dans la démarche. Pour cela, nous avons choisi trois terrains géographiquement, économiquement et politiquement différents afin de mieux comprendre l’utilité et les différentes possibilités de mettre en œuvre le web participatif dans la stratégie territoriale. Seront alors présentées les marques de la ville française, Brive-la-Gaillarde et son pays (Brive 100% Gaillarde), de Berlin, la capitale allemande (Visit Berlin) et enfin, de la région de l’Auvergne (Auvergne Nouveau Monde), située dans le centre de la France. L’étude de ces marques plus ou moins récentes et utilisant le web social de manière distincte, nous permettra de poser un regard critique sur des territoires à différentes échelles et pour qui cet outil est devenu une nécessité pour pallier leur manque de notoriété et de visibilité. Tout d’abord, un aperçu général des destinations et de la mise en place de leurs marques territoriales sera effectué. Ensuite, nous verrons plus en détail le cas actuel de ces trois territoires utilisant différemment le web social au cœur de leur communication touristique. Enfin, nous proposerons une méthodologie et des outils permettant de vérifier ou d’infirmer nos hypothèses de recherche, qui pourront être mis en place au cours du stage de seconde année de master. 63 Chapitre 1 : Présentation générale des terrains et de leur marque retenus pour cette étude Au vu d’illustrer les marques territoriales sélectionnées et leur utilisation du web social, il convient de présenter et de situer leurs territoires que sont les villes de Brive-la-Gaillarde, de Berlin et la région de l’Auvergne pour ensuite comprendre et étudier la mise en place et le fonctionnement de leur marque respective. 1. Brive-la-Gaillarde et son pays Situé en Corrèze dans la région du Limousin, le Pays de Brive regroupe 120 300 habitants et rassemble plus de la moitié de la population du département. En seulement un siècle et demi, celle-ci a vu son chiffre se multiplier par six, témoignant de son profond dynamisme.28 En 2012, 50 582 personnes29 ont été recensées à Brive-la-Gaillarde qui représente la principale ville corrézienne avec Tulle. La ville bénéficie d’un climat océanique méridional, proche du climat aquitain et d’une position géographique stratégique. En effet, elle se situe au cœur d’un grand carrefour aquitain à la rencontre de deux autoroutes majeures que sont Paris/Toulouse et Bordeaux/Clermont-Ferrand et représente un nœud ferroviaire de grande importance. Depuis toujours, Brive-la-Gaillarde est née pour le contact avec la présence de nombreux marchés et foires entraînant l’échange entre population locale et visiteurs. Chaque année, la ville accueille l’incontournable Foire au livre, ou encore les Orchestrades, et organise un grand nombre d’activités universitaires lui permettant de dépasser le cadre régional.30 Elle constitue également le deuxième pôle économique du Limousin avec des activités variées (commerciales, industrielles, touristiques…). 28 Site officiel de la ville de Brive-la-Gaillarde. Les points forts de la ville. [En ligne]. Disponible sur : <http://www.brive.net/1210.php>. (Consulté le 13-03-2013). 29 Ibid. 30 Ibid. 64 Pourquoi avoir créée une marque ? D’un point de vue touristique, Brive-la-Gaillarde et son pays jouissent d’un patrimoine historique et culturel important et d’une population locale particulièrement fière de ses origines et de son identité territoriale. Toutefois, aux yeux du reste de la France, la ville était encore récemment peu reconnue et souffrait d’une image péjorative voire obsolète. L’Office de tourisme décide alors en 2004 de travailler sur un projet de marque de destination, basée sur les valeurs fortes de la ville et son pays afin de la rendre plus attractive et d’attirer davantage de visiteurs. Pour ce faire, un portait identitaire a été réalisé afin de mettre en exergue les traits caractéristiques et les valeurs de la cité fortement tournée vers le Sud-ouest. Les principaux mots clés qui ressortent sont : le rugby, la gastronomie, la culture, la fierté. Quelques temps après, une nouvelle plateforme de marque est créée, faisant ressortir deux points essentiels : l’attitude 100% Gaillarde et la moustache, représentative de la gaillardise et désormais omniprésente sur tous les supports de communication (Canarias, 2012, p.24). Figure 7 : Logo de la marque Brive 100% Gaillarde Source : Office de tourisme de Brive-la-Gaillarde, 201331 La marque Brive 100% Gaillarde et son logo voient alors le jour et connaissent aujourd’hui un réel succès, en particulier auprès des habitants qui constituent le 31 Office de tourisme de Brive, Actualités [En ligne]. Disponible sur : < http://www.brive-tourisme.com/ >. (Consulté le 13-03-2013). 65 cœur de cible de la démarche comme le rappelle l’équipe de l’Office de tourisme sur leur site institutionnel : « (…) le point central de notre stratégie a résidé sur le partage de notre marque auprès de la population locale: nourrir l’orgueil des brivistes et les inciter à revendiquer leur attachement à Brive pour en faire les premiers ambassadeurs de la destination avec un slogan simple, « Réveillez le Gaillard qui sommeille en vous ». »32 La multiplication d’actions en partenariat avec les acteurs locaux ont fait de la marque Brive 100% Gaillarde une véritable marque territoriale basée sur des objectifs communs à tous les secteurs et non plus uniquement touristiques. C’est en 2009 que la concrétisation de ce travail est le plus visible avec la création de la page Facebook 100% Gaillarde notamment (ibid., p.25). La ville et son pays ont donc su faire preuve d’originalité dans leur démarche dite « décalée » en mettant les habitants au cœur de l’action territoriale. La capitale allemande a quant à elle, usé d’une autre approche tout aussi intéressante que nous allons maintenant voir. 2. Berlin Située au Nord-est de l’Allemagne, la ville de Berlin a longtemps souffert. Dès la fin de la seconde guerre mondiale en 1945, pendant plus de quarante ans, la capitale allemande était séparée en deux par un mur, aujourd’hui symbolique. D’une part, Berlin-Ouest avec les Alliés (Français, Anglais, Américains) et d’autre part, Berlin-Est occupée par les soviétiques. Ce n’est qu’en 1989, avec la chute du mur que Berlin ne constitue plus le « foyer de la guerre froide ».33 Une reconstruction massive a été réalisée durant plusieurs années, faisant de la capitale et sa banlieue, une ville désormais unie et ouverte sur le monde avec plus de 4,5 millions d’habitants34. La région de Berlin est l’une des plus dynamiques 32 Office de tourisme de Brive-la-Gaillarde, La marque Brive 100% Gaillarde, [En ligne]. Disponible sur : <http://www.brive-tourisme.com/>. (Consultée le 13-03-2013). 33 Berlin.de. De l’accord de Berlin à la chute du mur. [En ligne]. < http://www.berlin.de/berlin-imueberblick/geschichte/mauerfall.fr.html>. (Consulté le 13-03-2013). 34 En Allemagne, Population de Berlin [En ligne]. Disponible sur : < http://www.en-allemagne.com/populationde-berlin/> . (Consulté le 14-03-2013). 66 d’Europe en offrant aux investisseurs et entreprises des conditions d’implantations idéales dans les secteurs de la recherche et du développement, de la culture, du tourisme, de la science et de l’industrie. En effet, la région jouie d’un réseau de télécommunication de pointe, d’infrastructures bien développées ainsi que d’un personnel particulièrement qualifié où entreprises innovantes et dynamiques sont présentes. La position géographique et stratégique de Berlin constitue un atout supplémentaire de taille facilitant l’accès aux principales régions économiques d’Europe occidentale et orientale. Avec un nouvel aéroport, Berlin-Brandebourg (BER), et une gare ultramoderne, Berlin Hauptbahnhof, représentant le plus grand carrefour ferroviaire d’Europe, la capitale allemande devient une plaque tournante européenne incontestable et l’une des premières destinations touristiques mondiales.35 Au vu de cette importante évolution depuis la réunification, les organismes du territoire ont décidé de créer une marque territoriale, be Berlin, commune à tous les secteurs d’activité dont le tourisme. Mise en place de la stratégie partagée La campagne marketing a débuté au cours de l’été 2008, ayant pour but de promouvoir Berlin comme une ville innovante et attrayante à la fois pour les investisseurs, les visiteurs et les habitants 36. En d’autres termes, la marque territoriale représente Berlin comme une « ville d’opportunités » de l’anglais « city of opportunities »37 dans les domaines de la science, de la recherche, de la technologie, de l’art etc. et tente de mettre en lumière ses atouts touristiques (Annexe A). Pour ce faire, une communication globale cohérente doit être respectée à l’aide d’une charte graphique et d’un logo représentant la porte de 35 Berlin.de. Berlin, Site d’implantation privilégié. [En ligne]. Disponible sur : <http://www.berlin.de/wirtschaft/wirtschaftsstandort/index.fr.php >. (Consulté le 13-03-2013). 36 ETIENNE Anne-Sophie. Re: Request information about be Berlin’s brand. [massage électronique]. Team of be Berlin, 28-02-2013, communication personnelle 37 Marque be Berlin. City of Opportunities [En ligne]. Disponible sur : <http://www.be.berlin.de/campaign/cityof-opportunities >. (Consulté le 14-03-2013). 67 Brandebourg, véritable symbole de la ville et sont présents sur tous les supports promotionnels. Figure 8 : logo de la marque be Berlin Source : Marque be Berlin, 201338 En 2010, une nouvelle campagne est lancée « Ich bin ein berliner » de l’anglais « I am a berliner » ayant pour ambition de mettre en valeur les produits de tous secteurs confondus crées exclusivement à Berlin et de donner plus de sens au projet en impliquant directement les acteurs dans la démarche39 (Annexe A). Ces derniers ont alors pour mission de revendiquer leurs origines berlinoises dans l’exportation de leur production. Depuis 2012, la marque se concentre sur l’image internationale de la capitale allemande en promouvant Berlin comme « the place to be » soit « l’endroit où il faut être» pour vivre, travailler ou encore visiter. Avec 9,8 millions de visiteurs en 201140, le secteur du tourisme a su jouir des avantages procurés par cette stratégie partagée réussite et tente d’attirer plus de visiteurs étrangers chaque année par le biais d’une communication plus visible par les touristes. La marque territoriale se décline alors en Visit Berlin qui fera l’objet d’étude de notre prochain chapitre (cf. Tableau 3 p. 54). Ainsi, la marque allemande a avant tout privilégié son potentiel industriel et d’investissement ainsi que son cadre de vie urbain et contemporain au cœur de sa stratégie. 38 Marque be Berlin. Home. [En ligne]. Disponible sur : < http://www.be.berlin.de/ >. (Consulté le 14-032013). 39 Marque be Berlin. I an a berliner. [En ligne]. Disponible sur : <http://www.be.berlin.de/campaign/i-am-aberliner >. Consulté le 14-03-2013). 40 Profession voyages. [En ligne]. Disponible sur : < http://www.professionvoyages.com/2012/02/berlinenregistre-un-nombre-record-de-visiteurs-pour-2011-les-touristes-canadiens-en-hausse-de-118/> (Consulté le 14-03-2013). 68 Il convient à présent d’étudier le cas de la région de l’Auvergne et de la mise en place de sa marque partagée, qui, nous le verrons, se distingue des deux terrains précédents. 3. L’Auvergne Située dans le Massif Central, au cœur de la France, la région de l’Auvergne compte quatre départements : l’Allier, le Puy-de-Dôme, le Cantal et la Haute-Loire. Elle couvre près de 5% de la population française seulement et est occupée en 2012 par 1 339 247 habitants vivant sur une superficie totale de 26 013 km²41 . La chef-lieu de la région est la ville de Clermont-Ferrand, principal pôle urbain avec plus de 140 000 habitants en 201242. D’un point de vue géographique, l’Auvergne bénéficie d’un cadre de vie exceptionnel. Réputée pour sa richesse volcanique, on dénombre dans la région plusieurs espaces naturels reconnus : le massif des monts Dore avec le plus haut sommet du Massif central, le Puy de Sancy à 1886m, le Cézallier, la chaîne du Puy qui compte une centaine de volcans, et enfin les monts du Cantal qui hébergent le plus grand volcan d'Europe. Ces paysages uniques s’accompagnent de rivières et de forêts accentuant l’aspect naturel et pur de la destination.43 Toutefois, la méconnaissance de la région par un grand nombre de Français et d’étrangers incita les acteurs du territoire à agir afin de pallier ce manque de notoriété et de compétitivité en créant une marque partagée, Auvergne Nouveau Monde. Comment la marque s’est-elle mise en place ? Ainsi, faire rayonner l’Auvergne au-delà de la région en se démarquant de la concurrence et attirer des investisseurs et visiteurs de manière ponctuelle voire permanente devient le principal objectif de la marque. Porteuse de l’identité et des 41 Auvergne Nouveau Monde Pro Tourisme. Auvergne. [En ligne]. Disponible sur : <http://pro.auvergnetourisme.info/auvergne-145-1.html >. (Consulté le 16-03-2013). 42 Conseil général. Mairie de Clermont-Ferrand. [En ligne]. Disponible sur : < http://www.conseilgeneral.com/mairie/mairie-clermont-ferrand-63000.htm >. (Consulté le 16-03-2013). 43 Géo.fr. Auvergne [En ligne]. Disponible sur : <http://www.geo.fr/voyages/guides-devoyage/europe/france/auvergne >. (Consulté le 16-03-2013). 69 valeurs du territoire, la marque territoriale lancée en 2012, se veut déclinable pour tous secteurs d’activité et donne la possibilité aux acteurs de se l’approprier. La mise en place de la démarche s’est réalisée en quatre grandes étapes, représentées dans le schéma ci-dessous : Tableau 4 : Les quatre étapes de la construction de la marque Auvergne Nouveau Monde 1. LE DIAGNOSTIC : projet du territoire, étude de l’offre, de la demande et de la concurrence, réalisation du portrait identitaire. 2. ORIENTATIONS : Positionnement et stratégie de marque. 3. CODE DE MARQUE PARTAGÉ : Guide de marque à destination des acteurs du territoire. 4. STRATÉGIE ET ACTIONS DE COMMUNICATION Source : Anne-Sophie ETIENNE, 201344 À savoir, les deux premières étapes ont été réalisées avec l’aide des cabinets CoManaging et Publicis le Hub tourisme. La marque Auvergne Nouveau Monde, dont le nom symbolise « le monde idéal », pure et naturel tant recherché par les Européens d’aujourd’hui45, est dirigée par une association créée en 2011, rassemblant les acteurs du territoire souhaitant faire partie de la démarche commune. Pour cela, un dossier de candidature doit être rempli (Annexe B). La marque repose sur les différentes valeurs représentatives du territoire que sont l’idéalisme, l’exigence, la créativité, le partage et la naturalité46 et souhaite être vue comme le « monde d’après crise » (Pinard, 2012, p. 22). 44 Inspirée du schéma présent sur le PDF du portrait identitaire de l’Auvergne, p.14, Association Auvergne Nouveau Monde. L’identité de l’Auvergne. [En ligne]. Téléchargeable sur : < http://www.auvergne-nouveaumonde.fr/info/lassociation/portraitauvergne/>. (Consulté le 16-03-2013). 45 Association Auvergne Nouveau Monde, la marque. [En ligne]. Disponible sur : < http://www.auvergnenouveau-monde.fr/info/lassociation/positionnement-2/ > (Consulté le 16-03-2013). 46 Association Auvergne Nouveau Monde. Ses valeurs. [En ligne]. Disponible sur : <http://www.auvergnenouveau-monde.fr/info/lassociation/valeurs/ >. (Consulté le 16-03-2013). 70 Quant au logo, il représente un volcan en éruption aux couleurs vives traduisant l’énergie et l’engagement. Les trois exclamations évoquent la joie, l’émotion et la surprise afin d’accroître la dimension expressive de la marque et de son territoire. Afin de visualiser cette image, nous vous proposons d’observer directement le logotype de la marque : Figure 9 : Logo de la marque Auvergne Nouveau Monde Source : Association Auvergne Nouveau Monde, 201347 La région de l’Auvergne est alors en pleine construction de son image de marque qui s’annonce prometteuse grâce à un appui et une volonté forte de la part des acteurs locaux. Ainsi, nous pouvons constater que les différents territoires et marques retenus pour cette étude ont des objectifs plus ou moins similaires mais usent de stratégies de mise en œuvre distinctes appuyées par leurs valeurs et identités propres. Pour rappel, la marque Brive 100% Gaillarde mise sur un ton décalé adressé en particulier aux habitants tandis que la capitale allemande met en avant son attractivité industrielle et touristique. Enfin, l’Auvergne joue sur son environnement naturel, préservé et attrayant en invitant les acteurs du territoire à devenir membre de l’association de sa marque et à respecter un Code de marque préconçu. Il en va de même pour leur communication touristique dont le web social reste l’outil prédominant pour les trois marques plus ou moins récentes. Néanmoins, nous observons un usage différent et tout aussi intéressant. 47 [En ligne]. Logo disponible sur : < http://www.auvergne-nouveau-monde.fr/info/ >. (Consulté le 16-032013). 71 Chapitre 2 : Comment ces marques utilisent-elles le web social dans leur communication touristique ? Trois terrains et marques à fort intérêt touristique ont été retenus pour cette étude dans le but d’accroître notre regard critique sur l’utilisation du web social à différentes échelles territoriales, aussi bien en France qu’à l’étranger. Les stratégies de communication touristique, via cet outil, de Brive 100% Gaillarde, Visit Berlin et Auvergne Nouveau Monde seront alors illustrées dans ce chapitre. 1. Brive 100% Gaillarde La stratégie de marque de Brive-la-Gaillarde est, comme nous l’avons vu, réellement décalée et inventive. La cité gaillarde a vu son nombre de touristes augmenter ces dernières années et compte aujourd’hui un million et demi de visiteurs par an. Devenue une véritable marque territoriale, Brive 100% Gaillarde réalise des actions de communication diverses telles que le co-branding avec des entreprises locales, organise des évènements autour de ses valeurs et créée ses propres produits dérivés. Toutefois, la force de la démarche repose sur sa grande utilisation du web social dont les principaux outils sont Facebook, Twitter, Youtube et Flickr. Ne disposant pas de budget de communication conséquent pouvant aider à réaliser des plans médiatiques massifs, l’office de tourisme de la ville a choisi, dès le début de sa stratégie, de se positionner sur les réseaux sociaux engendrant des coûts moindres dont Facebook notamment qui, rappelons-le, est le plus utilisé sur la scène mondiale (Canarias, 2012, p. 24). Principalement adressée à la population locale, la page du réseau social est ouverte en décembre 2009. Souhaitant changer son image, l’organisme de tourisme reste anonyme et mystérieuse sur son identité durant un mois, intriguant 72 un grand nombre de personnes. Ce sera lors d’une soirée organisée par la marque en boîte de nuit que les révélations seront faites. Depuis, le management communautaire fait partie intégrante de la stratégie de marque et s’avère être une véritable réussite grâce à un investissement de qualité et régulier de la part du community manager et du personnel de l’office. Les principaux axes privilégiés impliquent directement les habitants, expatriés et acteurs locaux dans la démarche en les incitant à transmettre leur attachement à la marque et à communiquer à leur entourage les valeurs partagées dont ils sont particulièrement fiers. Pour cela, la marque publie régulièrement sur son réseau social des contenus exclusifs. Tous les mardis par exemple, une recette de la région est postée par un restaurateur local (Canarias, 2012, p. 30). Cette action est aujourd’hui très attendue et réclamée par les habitants, démontrant leur fidélisation à la marque et à sa page Facebook. Le recrutement de nouveaux fans en créant du Buzz sur la toile, par le biais de jeux/concours est également mis en œuvre de manière originale. En 2010, l’office de tourisme organise un évènement « Brive Around The World » consistant à stimuler la fierté des habitants en les encourageant à clamer leur amour pour la ville avec à la clé, un voyage autour du monde pour deux. Les gagnants devaient ensuite alimenter un blog suivant leurs aventures en postant des photographies d’eux portant le t-shirt « I love BG » permettant de promouvoir la marque sur de nouvelles contrées. Plus de 1000 nouveaux fans ont été rajoutés au réseau social lors de cette action. En 2012, la marque a proposé cette fois-ci à ces fans de devenir les nouvelles égéries de ses produits (ibid. p. 31). La réussite de cette marque réside alors dans sa capacité à gérer sa communauté. Elle a su créer un lien de proximité avec ses internautes par le biais d’un marketing participatif et expérientiel important et d’une cohérence communicationnelle reprenant la moustache et la fierté locale (gaillardise) dans tous les médias sociaux et autres supports de communication (Canarias, 2012, p. 73 31). Le ton « gaillard » et décontracté reprenant les valeurs de la marque est aussi apprécié par les acteurs locaux, leur permettant d’être plus à l’aise sur le web social en participant et produisant du contenu pertinent. L’appui et la collaboration de personnes célèbres à la démarche telles que Vincent Moscato augmente également la crédibilité de la marque. Le réseau social représente désormais la troisième source de trafic du site institutionnel de l’office de tourisme avec plus de 8 200 fans dont 80% sont actifs hebdomadaires (Fréchinos, 2012, p. 22 et p. 25). Figure 10 : Page Facebook de la marque Brive 100% Gaillarde Source : Facebook, 2013 Nous constatons aujourd’hui une véritable appropriation de la marque et de la page Facebook par les Brivistes (Canarias, 2012, p. 25). Une relation de proximité se trouve alors renforcée à l’aide du web social. Les habitants constituent une communauté importante et sont les premiers « acteurs-ambassadeurs » de la destination et de sa marque (Fréchinos, 2011, p. 20). La communication de cette dernière tend également à évoluer avec son temps avec d’autres outils sociaux tels que Twitter, qui prend de plus en plus d’importance en France, sa chaîne Youtube ou encore Tripadvisor, tout en conservant Facebook comme référence et 74 base stratégique. La marque a su créer une identité numérique appréciée sur la toile aux niveaux local et régional en seulement trois ans mais semble encore peu visible sur les scènes nationale et internationale, nécessitant plus de temps et de moyens. Après avoir vu l’importance du management communautaire dans la stratégie de Brive-la-Gaillarde, il convient à présent d’étudier le cas de la marque Visit Berlin et son utilisation du web social. 2. Visit Berlin Déjà dotée d’une forte renommée internationale, la ville de Berlin et sa marque ont aujourd’hui fait leurs preuves sur les médias sociaux, qui constituent des outils privilégiés à leur communication touristique, voire essentiels. Il semble alors intéressant de se concentrer sur les particularités de l’utilisation du web social par la marque déclinée en Visit Berlin, lui permettant de se distinguer des autres territoires et d’être plus visible sur la toile, accentuant ainsi sa crédibilité et sa notoriété. Tout d’abord, nous pouvons remarquer sur le site officiel du tourisme de la capitale allemande, associé à la stratégie territoriale, la possibilité de consulter et de commenter directement sur les médias sociaux. Figure 11 : Accès direct aux médias sociaux sur le site Visit Berlin Source : Visit Berlin, 201348 48 [En ligne]. Page disponible sur : < http://www.visitberlin.de/en >. (Consulté le 17-03-2013). 75 Cet accès facilité génère un gain de temps pour les internautes souhaitant publier du contenu exclusif ou seulement participer à l’interaction en témoignant et commentant des informations. Il permet également à la marque de cibler une clientèle plus large n’ayant pas de compte sur les réseaux sociaux par exemple mais pouvant alors être informée sur les évènements et autres nouveautés postées par la marque. Ce regroupement donne alors un aperçu général des outils sociaux privilégiés par la marque et sur lesquels elle est présente. Mais la caractéristique la plus marquante et stratégique de la démarche allemande est son partenariat avec des personnes influentes de la communauté que sont huit bloggeuses ayant pour objectifs de promouvoir la ville de Berlin. L’image présentée ci-dessous nous montre le site dédié aux blogs et son mode de fonctionnement : Figure 12 : Site des blogs de la marque Visit Berlin Source : Visit Berlin, 201349 Nous pouvons remarquer sur la partie droite de la page que les blogs sont répertoriés par catégorie (Curiosities, Events, Food and Drink, Shopping, Spare 49 [En ligne]. Page disponible sur : < http://blog.visitberlin.de/en/article/the-scribblers>. Consulté le 17-032013. 76 Time) et qu’il est possible pour les internautes de retrouver les plus anciens en archive. Cette organisation facilite alors la recherche et l’accès aux informations en affinant la segmentation de l’offre. La crédibilité de la marque est augmentée à l’aide des témoignages des bloggeuses qui rassurent les internautes et futurs touristes et facilite le référencement du site VisitBerlin sur la toile. Cet accord nous montre également le rapport de proximité entre la communauté et la marque qui accentue son approche émotionnelle par le biais du web social. Force est de constater la présence de la langue anglaise dans les divers médias sociaux utilisés (Figure 11, p. 75 et figure 12, p. 76) démontrant la volonté de la marque de s’insérer davantage sur la scène internationale. Avec cet exemple, nous pouvons remarquer que le web social est également présent dans la communication touristique des marques étrangères et que les blogs constituent désormais une véritable arme stratégique. Nous allons désormais étudier son utilité à l’échelle d’une région, l’Auvergne. 3. Auvergne Nouveau Monde Lancée en 2012, la marque Auvergne Nouveau Monde est la plus récente de notre étude. Sa présence déjà bien organisée sur le web social lui confère un intérêt particulier en lien avec notre travail de recherche. Ayant pris conscience de l’enjeu de cet outil dans sa communication touristique, la marque a su saisir l’opportunité de créer son identité numérique reflétant les valeurs qu’elle défend. Les principaux outils utilisés aujourd’hui sont les réseaux sociaux ayant pour but de fédérer une communauté à part entière et le site officiel du tourisme, dirigé par le Comité Régional de Développement Touristique d’Auvergne (CRDTA). Ce dernier a été conçu dès le départ pour répondre à une demande spécifique vue en deuxième partie, et axe sa communication en fonction de ses nouvelles attentes. En effet, les internautes ont la possibilité de se renseigner en toute simplicité sur le site et de réserver des prestations en ligne. Les images de la 77 destination sont de qualité et attrayantes et reflètent la volonté de l’Auvergne à améliorer son image. Des widgets, soit des liens permettant la visibilité et l’accès direct aux médias sociaux sont présents ainsi qu’une rubrique « témoignages » qui retiendra tout particulièrement notre attention. Nous l’avons vu en seconde partie, les touristes d’aujourd’hui souhaitent être rassurés sur leur voyage. Pour cela, ils consultent de plus en plus l’avis de leurs proches ou voyageurs ayant vécu l’expérience recherchée. La marque Auvergne Nouveau Monde a alors réalisé l’importance et l’utilité de laisser parler, témoigner et échanger ses internautes entre eux et ainsi, de produire du contenu et de la crédibilité à la marque. Figure 13 : Rubrique « témoignages » de la page officielle du site touristique de la marque Auvergne Nouveau Monde Source : Auvergne Nouveau Monde tourisme, 201350 Nous pouvons observer sur cette saisie écran présentée ci-dessus, que l’espace dédié aux expériences est réellement structuré et ouvert à tous les acteurs. Les « touristonautes » ont alors la possibilité de lire des avis selon les activités, le département ou le territoire recherché, entrainant ainsi un gain de temps fort 50 [En ligne]. Page entière disponible sur : < http://www.auvergne-tourisme.info/index-385-1.html >. 78 apprécié de nos jours (cercle rouge). De plus, pour déposer un commentaire, il est obligatoire de créer un compte sur le site en communiquant des données personnelles telles que le nom, le prénom, l’âge, l’adresse postale et l’e-mail, le lieu et le thème de vacances qui concernent le témoignage. Il est également proposé de publier des photographies ou vidéos de l’expérience. Cette stratégie d’adhésion permet alors à la marque de fidéliser ses internautes et de recueillir des informations essentielles lui donnant la possibilité d’analyser leurs goûts et ressentis pour, par la suite, affiner ses offres en fonction de leurs attentes et de les personnaliser. Le lien entre la marque et l’internaute est donc renforcé. Le dépôt de témoignages est contrôlé par un règlement prévu par le Comité de Développement du Tourisme de l’Auvergne ayant pour objectif de veiller au bon fonctionnement de l’outil comme nous le montre l’extrait de l’article 2 – Modération51 : « (…) Dans la mesure du possible, les témoignages et commentaires devront être rédigés en français de façon à être plus facilement compréhensibles par l’ensemble de la communauté des membres et des visiteurs francophones. (…) Pour le respect et le bien de tous, sont proscrits : les messages à caractère injurieux, offensant, obscène ou diffamatoire, les contenus contrevenant aux droits d’autrui, les propos violents ou incitant au racisme, à la pornographie, à la pédophilie ou aux crimes et délits, le détournement du site à des fins de propagande, de prospection commerciale ou de politique (…). » Toutefois, cette stratégie ayant pour but d’apporter de la valeur ajoutée à la marque, nécessite un réel investissement de la part des habitants et visiteurs. En effet, leur participation volontaire à la démarche est difficilement prévisible, entrainant une prise de risque pour l’organisme. La volonté de publier uniquement des avis en français entraîne également une limite à la démarche souhaitant promouvoir à terme la région au-delà de l’hexagone. 51 Site Auvergne Nouveau Monde, Dépôt de témoignage. [En ligne]. Disponible sur : < http://www.auvergnetourisme.info/articles/depot-de-temoignage-202-1.html >. Consulté le 19-03-2013). 79 Afin de conclure l’observation des terrains retenus pour notre étude, un tableau récapitulatif des données essentielles nous est présenté : Tableau 5 : Tableau récapitulatif de l’étude des terrains Terrains étudiés Échelle territoriale et nationalité Brive-la-Gaillarde Auvergne Nouveau Monde Berlin Ville française Capitale de l’Allemagne Région française 50 582 4 500 000 1 339 247 Nb. de touristes/an 1 500 000 9 800 000 31 000 00052 Marque territoriale Brive 100% Gaillarde Be Berlin Auvergne Nouveau Monde 2009 2008 2012 Accroître la notoriété et la visibilité de la ville Insérer Berlin sur la scène internationale Faire rayonner la région hors de son territoire Brive 100% Gaillarde Visit Berlin Auvergne Nouveau Monde [Tourisme] Nb. d’habitants Année de lancement Objectif Déclinaison tourisme Organisme animateur de la marque pour le tourisme Office de tourisme Office de tourisme Comité Régional de Développement du Tourisme Médias sociaux privilégiés Réseaux sociaux, Youtube, Flickr Réseaux sociaux, Youtube, Blog Google + Réseau sociaux, site officiel, Goolgle + Facebook Les blogs Site officiel du tourisme Oui Oui Oui Outil dominant Community manager(s) Base de la stratégie Management communautaire Relations avec des personnes influentes Espaces témoignages Source : Anne-Sophie ETIENNE, 2013 Néanmoins, en raison de la récente apparition de ces marques sur la toile, il est difficile aujourd’hui de mesurer les résultats apportés par le web social. Il semble alors intéressant de proposer une méthodologie et des outils pouvant aider les marques à analyser ses retombées économique et sociale sur leur territoire. 52 Nombre de nuitées touristiques en Auvergne, 2009. [En ligne]. Disponible sur : < http://pro.auvergnetourisme.info/auvergne-145-1.html>. (Consulté le 20-03-2013). 80 Chapitre 3 : Proposition d’une méthodologie et d’outils pour la seconde année de master L’observation de ces trois terrains nous aura aidé à vérifier l’importance du management communautaire et l’approche émotionnelle de la marque. Ce dernier chapitre a alors pour objectif de conforter notre raisonnement en proposant une méthodologie de recherche accompagnée d’outils qualitatifs et quantitatifs. Elle pourra être appliquée dans le cadre d’un stage de seconde année de master dans une entreprise touristique animatrice d’une marque territoriale, dans le but de vérifier ou d’infirmer nos trois hypothèses. 1. Analyse de l’environnement Tout d’abord, il nous semble essentiel d’analyser l’environnement de la marque territoriale dans sa globalité avec ses concurrents et consommateurs. Cette étape préliminaire nous aidera à répondre à notre première hypothèse « un marché touristique bouleversé par le web social ». Pour cela, nous proposons d’étudier les marques concurrentes et leur présence sur les médias sociaux ainsi que de réaliser une enquête de terrain auprès des touristes à l’aide d’un questionnaire. Recensement des marques territoriales L’observation de la concurrence est primordiale pour pouvoir mener à bien notre étude de terrain. En effet, la connaissance des outils sociaux dominants et des différentes formes d’utilisation du web social nous permet de comprendre son utilité et d’affirmer ou non nos suppositions. Dans les chapitres précédents, nous avons pu voir l’utilisation distincte de cet outil par trois marques territoriales européennes. Il sera alors intéressant d’élargir notre analyse à un plus grand nombre de concurrents par le biais d’un état des lieux général des tendances du marché. 81 Pour ce faire, il suffira de réaliser un tableau EXCEL avec en abscisse, les marques et en ordonnées, les médias sociaux. Le tableau 1 (p. 45) de notre étude est un exemple plus réduit. Après avoir observé la concurrence, il conviendra d’étudier la nouvelle demande touristique, fortement influencée par le web social. Le questionnaire Afin d’analyser les nouveaux comportements des consommateurs, il nous semble intéressant de réaliser un questionnaire qui sera divulgué dans les organismes touristiques ayant un contact direct avec nos cibles, comme les offices de tourisme, les hôtels, etc. ainsi que sur les réseaux sociaux des marques territoriales. Pourquoi cet outil ? Le questionnaire donne la possibilité d’effectuer une étude quantitative sur les comportements et attentes des touristes depuis l’émergence du web social et de viser un grand nombre de personnes. À partir de cet outil de terrain, nous pourrons réaliser des conclusions plus certifiées et concrètes concernant notre étude de recherche. Zone de chalandise : Nous réaliserons notre action sur le territoire de la marque et si possible, au-delà. Échantillon : Les touristes représentent notre première cible. Pour que l’outil soit réellement efficace et viable, 100 personnes au minimum doivent être interrogées mais dans notre cas, nous tenterons de récolter un nombre bien plus conséquent de réponses afin de garantir notre crédibilité auprès des acteurs de la marque. Notre objectif serait alors d’atteindre 400 prospects voire plus. Comment ? Pour ce faire, notre questionnaire comportera des questions à la fois ouvertes et fermées donnant la possibilité aux personnes interrogées de répondre librement sur certaines questions et d’être davantage guidées pour d’autres. Cette mixité stratégique a pour but d’accroître la plausibilité de notre analyse en s’adaptant au manque de temps, de disponibilité et au désir d’apporter des 82 informations personnelles, souvent manifestés par les prospects. Ce sondage sera anonyme afin de mettre en confiance l’interrogé qui pourra plus facilement commenter et donner son avis. Notre outil sera alors structuré en quatre grands axes. Le tableau suivant nous montre la structure de l’outil avec les principales idées qui devront figurées ou être évoquées : Tableau 6 : Ébauche de plan du questionnaire Identification du prospect Âge - sexe – profession – situation familiale - territoire d’origine – motif de la venue Utilisation des médias sociaux Possession d’un ordinateur à domicile ? – Connexion Internet ? – Utilisation des réseaux sociaux : lesquels ? Fréquentation : journalière, hebdomadaire, par semaine… – appartenance à une communauté sur le Web ? - Utilité du web social pour le tourisme Connaissance de la destination par quels moyens/outils ? - Réservation par Internet ? – Consultation des avis/témoignages des autres touristes ? Sont-ils fiables ? – Comparaison des prix ? – Quelles attentes d’un voyage ? (expériences, authenticité…) Notoriété de la marque territoriale Satisfaction du séjour/de la prestation – Fréquentation du territoire ? Connaissance de la marque – Comment : par le biais de quels outils ? Sentiment d’appartenance à la marque ? Source : Anne-Sophie ETIENNE, 2013 Une dernière partie sera consacrée à la connaissance de la marque territoriale par les acteurs extérieurs afin de vérifier l’impact de sa communication touristique via le web social, devenu aujourd’hui un véritable outil d’adaptation. Avant sa mise en œuvre, le questionnaire devra être testé auprès de prospects dans le but de vérifier les questions, leur compréhension, formulation et cohérence. 83 L’analyse des résultats et leur interprétation se réaliseront de manière la plus visible possible sous forme de pourcentages, graphiques etc. Après avoir répondu à notre première hypothèse de recherche, il conviendra de répondre aux deux autres, concernant l’importance du management communautaire et l’approche émotionnelle de la marque territoriale. 2. Enquête auprès des organismes touristiques animateurs de la marque. Cette année, nous avons réalisé un entretien exploratoire auprès de l’office de tourisme de Brive-la-Gaillarde. En raison d’une mauvaise sonorité lors de l’enregistrement téléphonique, il n’a pu être retranscrit. Toutefois, cette action nous aura permis de vérifier certaines de nos hypothèses et d’approcher notre étude de terrain à l’aide d’un guide d’entretien (Annexe C). Néanmoins, ce dernier reste incomplet et nécessite d’être retravaillé en se focalisant davantage sur nos objectifs et hypothèses. L’année prochaine, nous effectuerons de nouvelles enquêtes qualitatives plus approfondies envers des professionnels touristiques afin d’appuyer notre position et de vérifier nos hypothèses. En effet, la présence de plus en plus importante du management communautaire dans la stratégie et l’étude de l’approche émotionnelle de la marque ne peuvent être quantifiées. Les entretiens se révèlent alors être de bonnes opportunités. Pourquoi cet outil ? L’entretien est un moyen de récolter des informations qualitatives en cherchant à répondre à la question « comment » et non « pourquoi », vue avec le questionnaire. C’est une approche ouverte permettant de laisser l’interrogé s’exprimer entièrement. Cible : Personnes étant en lien direct avec la stratégie de marque et sa communication touristique via le web social comme le community manager, le responsable de communication, le directeur de la structure… 84 Comment ? Un guide d’entretien sera réalisé pour conduire notre rencontre (Annexe D). Il sera composé de 3 axes majeurs représentatifs de nos hypothèses de recherche et animé par des questions semi-directives soit ouvertes et larges. Les entretiens seront par la suite retranscris anonymement et à l’identique pour ne pas trahir la parole des personnes interrogées. 3. Synthèse Ce dernier chapitre nous aura apporté certains éléments clés permettant de mener à bien notre étude sur un terrain choisi dans le cadre de notre seconde année de master. Dans le but de mieux comprendre l’utilité de ses outils, relativement complémentaires, une brève synthèse de notre méthodologie est présentée : Tableau 7 : Récapitulatif de la méthodologie Hypothèse 153 Hypothèses 1, 254 et 355 Étapes Analyse de l’environnement Enquête auprès de professionnels Outils Grille comparative (recensement) et questionnaire Entretiens semi-directifs Type de données Quantitatives Qualitatives Cible Concurrents et touristes Professionnels du tourisme Questions Ouvertes et fermées Ouvertes Avantages Recensement : diagnostic global de la concurrence et des outils sociaux compétents. Information de qualité – gain de temps – contact direct avec prospect – relation de confiance possible - compréhension de la stratégie des acteurs - réalité des faits – coûts peu élevés Questionnaire : Échantillon très large – fiable – données objectives – coûts peu élevés Inconvénients Nécessite du temps – aucun contact direct avec les prospects pour demande d’explications/clarifications – questions et réponses moins profondes que pour l’entretien Données subjectives – difficultés à interviewer les prospects – nécessite une préparation préliminaire – maîtrise du guide - Source : Anne-Sophie ETIENNE, 2013 53 « Un marché touristique bouleversé par le web social » « L’émergence du management communautaire, une fonction du web social de plus en plus présente dans la stratégie » 55 « Le web social, un outil permettant de renforcer le lien entre la marque et le consommateur » 54 85 CONCLUSION GÉNÉRALE L es marques territoriales constituent aujourd’hui un avantage concurrentiel de grande envergure pour les destinations, qui n’hésitent plus à se différencier. Leur insertion sur la scène internationale devient une priorité afin d’accroître leur compétitivité et attractivité. Néanmoins, cette création de valeur qualitative procurée par la marque doit résulter d’une ambition commune et justifiée par les acteurs du territoire impliqués (publics, privés, associatifs, habitants…). Le tourisme devient alors l’un des principaux secteurs bénéficiaires de la stratégie partagée. En communiquant les valeurs défendues par l’identité territoriale, véritable socle de la démarche collective, les marques tentent de mettre en lumière leur territoire. La communication touristique joue alors un rôle prépondérant, démontrant la corrélation entre la marque territoriale et le secteur touristique. Ce lien s’est trouvé renforcé avec l’émergence des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) dont Internet et le web 2.0. Accompagné de nouveaux consommateurs plus exigeants et experts en outils numériques, le web social a littéralement bouleversé le marketing touristique. Les marques territoriales disposent désormais d’une, voire plusieurs identités numériques afin de s’adapter au mieux à cette nouvelle ère sociale digitale. Le web social devient alors indispensable dans la communication touristique des marques territoriales. Plus qu’un simple outil, il permet de renforcer considérablement le lien entre la marque et les internautes en leur laissant la possibilité de s’exprimer et d’échanger entre eux. L’implication directe des consommateurs devient alors essentielle à la promotion territoriale afin d’accroître la cohérence et la fiabilité de la stratégie. 86 Afin d’appuyer notre raisonnement, nous avons étudié trois terrains distincts. Cette analyse nous aura permis de voir différentes utilisations possibles du web social dans la communication touristique des marques territoriales. En effet, certaines marques comme Brive 100% Gaillarde, privilégient le management communautaire en faisant participer les habitants et visiteurs à la démarche, tandis que d’autres, mettent davantage en exergue l’approche émotionnelle de la marque à travers des partenariats avec des bloggeurs (Visit Berlin) ou encore des espaces témoignages (Auvergne Nouveau Monde). Le but étant de créer de la valeur ajoutée et du sens à la marque et son territoire, tant recherchés par les touristes d’aujourd’hui. En seconde année de master, nous tenterons de mettre en place notre méthodologie proposée en dernier chapitre dans un organisme touristique animateur d’une marque territoriale. Nous serons alors confrontés à de réelles situations opérationnelles afin de vérifier ou d’infirmer nos hypothèses et de mener à bien notre travail de recherche, commencé en première année. Toutefois, nous sommes facilement tentés de croire à une nouvelle mutation numérique possible pour les marques territoriales en raison d’un secteur technologique sans cesse évolutif. Le m-tourisme connaît désormais une avancée fulgurante et peut, tôt ou tard, influencer la stratégie partagée et nous amener à ajuster notre sujet d’étude au cours de notre seconde année. 87 BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES ET ARTICLES BAIDER Fabienne, BURGER Marcel, DIONYSIS Goutsos, La communication touristique Approches discursives de l’identité et de l’altérité, Le Mesnil-surl’Estrée, 2004, 291p. BANNWARTH Claude. Internet renouvelle le combat identitaire. Revue Espaces, février 2010, n° 245, p.41-44. BATAILLOU Christian., Tourismes, patrimoines, identités, territoires, PEP, Perpignan, 2010, 600p. BLANCHERIE Jean-Marc. Le storytelling ne raconte pas d’histoires. Revue Espaces, décembre 2011, n° 298, p. 10-15. BRUC Mathieu. Les Cévennes misent sur le Web Social. Revue Espaces, avril 2011, n° 291, p. 18-20. 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Toulouse : Université Toulouse II – Le Mirail, Département ISTHIA, 2011, 103p. 91 ANNEXES 92 TABLE DES ANNEXES ANNEXE A : Saisies écran marque promotion « Be Berlin » ................................. 94 ANNEXE B : Bulletin d’adhésion marque Auvergne Nouveau Monde ..................... 95 ANNEXE C : Guide entretien Brive-la-Gaillarde .................................................... 96 ANNEXE D : Ébauche guide entretien – stage Master 2 ....................................... 98 93 ANNEXE A : SAISIES ECRAN PROMOTION MARQUE « BE BERLIN » Figure 14 : Campagne promotionnelle de la marque : « I am a Berliner ». Source : Marque Be Berlin, 201356 Figure 15 : Berlin, la ville d’opportunités Source : Marque Be Berlin, 201357 56 57 [En ligne]. Page disponible sur :< http://www.be.berlin.de/campaign/i-am-a-berliner >. (Consulté le 27-03-2013). [En ligne]. Page Disponble sur : < http://www.be.berlin.de/campaign/city-of-opportunities>. (Consulté le 27-03-2013). 94 ANNEXE B : BULLETIN D’ADHESION AUVERGNE NOUVEAU MONDE Bulletin d’adhésion Entrez dans le Nouveau Monde… LA STRUCTURE CANDIDATE Raison sociale : Nature juridique : Activités : Adresse du siège : Site internet (le cas échéant) : Représentant légal, signataire de la présente candidature Prénom - Nom : Fonction : Adresse (si différente du siège) Tél. : Email : Personne en charge du dossier de candidature Prénom - Nom : Fonction : Adresse (si différente du siège) : Tél. : Email : LE NOUVEAU MONDE ET VOUS Vous souhaitez adhérer à l’association : quelles sont vos principales attentes et les sujets qui vous paraissent prioritaires ? Avez-vous un projet à soumettre à l’association ? L’association Auvergne Nouveau Monde vous remercie de votre engagement dans ce beau projet collectif. Toutes les informations transmises à l’association Auvergne Nouveau Monde dans le cadre de cette candidature seront traitées de manière confidentielle. Merci de renvoyer ce dossier : o Par courrier électronique (à privilégier): [email protected] o Par courrier postal à l’adresse qui suit : Association Auvergne Nouveau Monde - Véronique JAL - La Pardieu, 7 allée Pierre de Fermat 63170 Aubière. (ligne téléphonique directe : 04 73 29 49 97) 95 ANNEXE C : GUIDE ENTRETIEN BRIVE-LA-GAILLARDE Comment le web social est-il devenu aujourd’hui un outil indispensable à la communication touristique des marques territoriales ? Deux thèmes à aborder : Marque territoriale - Communication touristique via le web social. MARQUE TERRITORIALE : MISE EN PLACE - Pouvez-vous me parler de votre profession : En quoi consiste-t-elle ? Les tâches ? Formation nécessaire ? - Pourquoi avoir mis en place une stratégie de marque territoriale pour Brivela-Gaillarde ? Quel était le contexte touristique de la ville avant ? - Comment ? étapes et outils - Avez-vous rencontré des difficultés lors de sa mise en place ? - Avez-vous aperçu une évolution de la fréquentation touristique depuis ? - Quelle relation tenez-vous avec les acteurs locaux ? Partenariat ? - Quel est le rôle des habitants dans la démarche ? COMMUNICATION TOURISTIQUE PAR LE WEB SOCIAL MANAGEMENT COMMUNAUTAIRE - Comment communiquez-vous la marque ? - Pourquoi le web social et Facebook en particulier ? (lien avec nouveaux consommateurs et nouvelles tendances, concurrence des destinations). - Comment avez-vous pris conscience de l’importance de cet outil ? - A quel moment ? - Quels sont les avantages de cet outil ? - Pourquoi avoir ciblé les habitants au cœur de la stratégie ? - Quel est le rôle du community manager ? Compétences particulières ? - Comment rendre interactive la page Facebook ? 96 RESULTATS - Quels résultats/impacts ? attractivité du territoire, habitants, fréquentation touristique ? - Meilleure fidélisation via le web social ? - Avez-vous rencontré des difficultés ? PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT - Souhaitez-vous continuer votre stratégie de communication via Facebook ? - Développement possible par d’autres médias sociaux ? Lesquels ? Pourquoi ? Comment ? - Témoignages, sites affinitaires, travail avec des bloggeurs ? 97 ANNEXE D : ÉBAUCHE GUIDE ENTRETIEN – STAGE DE MASTER 2 Comment le web social est-il devenu aujourd’hui un outil indispensable à la communication touristique des marques territoriales ? Personnes interrogées : professionnels du tourisme animateurs d’une marque. I. DESCRIPTION DE LA PERSONNE - Comment vous appelez-vous ? - Pouvez-vous me parler de votre profession : En quoi elle consiste ? Les tâches ? Formation(s) nécessaire(s) ? II. MARQUE TERRITORIALE - Pourquoi avoir mis en place une stratégie de marque territoriale ? - Quelles sont les valeurs défendues par le territoire et sa marque ? - Acteurs dans la démarche ? Secteurs d’activités ? - Quels objectifs ? - D’un point de vue touristique, comment communiquez-vous la marque ? Quels outils ? Quelles stratégies ? (évènementiel, co-branding, surbranding…) III. HYPOTHESE 1 : UN MARCHÉ TOURISTIQUE BOULEVERSÉ PAR LE WEB SOCIAL. - Avez-vous ressenti récemment une évolution dans le secteur touristique depuis l’arrivée des nouvelles technologies ? - Comportements des touristes ? Nouvelle demande ? Attentes ? - Connaissez-vous le web social ? - L’utilisez-vous dans la communication touristique de la marque ? - Pourquoi l’avoir intégré dans la stratégie ? 98 IV. HYPOTHESE 2 : LE MANAGEMENT COMMUNAUTAIRE - Êtes-vous présent sur les réseaux sociaux ? - Si oui, lesquels ? Pourquoi ? - Animez-vous une communauté ? - Si oui, comment vous y prenez-vous ? (animation, jeux/concours, implication des habitants ou touristes dans la démarche ?) - Y’a-t-il un community manager dans l’organisme ? - Quel est son rôle ? - Quels sont les clés de succès de la stratégie communautaire selon vous ? - Avez-vous observé des résultats ? V. HYPOTHESE 3 : WEB SOCIAL PERMET DE TISSER UN LIEN PLUS FORT ENTRE LA MARQUE ET LES CONSOMMATEURS - Utilisez-vous d’autres médias sociaux ? - Pourquoi et comment ? - Quels avantages sont procurés ? - Avez-vous aperçu un changement relationnel entre la marque et les internautes ? (dialogue…) - Rencontrez-vous des difficultés ? - Pourquoi faire participer les internautes ? Dans quel but ? - Meilleure fidélisation ? - Quels résultats ? VI. PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT - Souhaitez-vous poursuivre votre stratégie par le web social ? - Comment et Pourquoi ? - Que pensez-vous du m-tourisme ? Est-ce une opportunité selon vous ? 99 TABLE DES FIGURES Figure 1 : Les quatre forces de l'identité numérique ........................................ 41 Figure 2 : les « 4 C » du management communautaire ................................... 44 Figure 3 : logo de la marque Bretagne ........................................................... 48 Figure 4 : Site communautaire « Fans de Bretagne » ...................................... 49 Figure 6 : Forum de voyage en ligne, marque « Copenhaguen open for you » .................. 57 Figure 7 : La règle des 1% du web social ....................................................... 60 Figure 8 : Logo de la marque Brive 100% Gaillarde ........................................ 65 Figure 9 : logo de la marque be Berlin ........................................................... 68 Figure 10 : Logo de la marque Auvergne Nouveau Monde .............................. 71 Figure 11 : Page Facebook de la marque Brive 100% Gaillarde ....................... 74 Figure 12 : Accès direct aux médias sociaux sur le site Visit Berlin ................... 75 Figure 13 : Site des blogs de la marque Visit Berlin ........................................ 76 Figure 14 : Rubrique « témoignages » de la page officielle du site touristique de la marque Auvergne Nouveau Monde .............................................................. 78 Figure 15 : Campagne promotionnelle de la marque : « I am a Berliner ........... 94 Figure 16 : Berlin, ville d'opportunités .............................................................94 100 LISTE DES TABLEAUX Tableau 1 : Recensement des principaux réseaux communautaires des marques ....................45 Tableau 2 : Bénéfices motivant la participation à une communauté ...................51 Tableau 3 : Logos et déclinaisons touristiques des marques territoriales ............54 Tableau 4 : Les quatre étapes de la construction de la marque Auvergne Nouveau Monde .................................................................................................... 70 Tableau 5 : Tableau récapitulatif de l’étude des terrains .....................................80 Tableau 6 : Ébauche de plan du questionnaire ....................................................83 Tableau 7 : Récapitulatif de la méthodologie ......................................................85 101 TABLE DES MATIERES EVALUATION ................................................................................................... 5 REMERCIEMENTS ............................................................................................. 6 SOMMAIRE ...................................................................................................... 7 INTRODUCTION ............................................................................................... 8 PARTIE I : MARQUE TERRITORIALE ET COMMUNICATION TOURISTIQUE ... 10 Chapitre 1 : La marque territoriale : un outil de développement stratégique ... 12 1. La marque territoriale ........................................................................ 12 Le territoire .......................................................................................... 12 L’évolution du management territorial .................................................... 13 La marque territoriale ............................................................................ 14 2. L’identité territoriale au cœur de la stratégie de marque ...................... 16 L’audit identitaire ................................................................................. 17 3. Mise en place et outils ....................................................................... 18 Chapitre 2 : La communication touristique au service des marques territoriales20 1. La communication touristique du territoire .......................................... 20 Définition ............................................................................................. 20 2. La communication touristique, un enjeu territorial ............................... 22 3. Marque territoriale et communication touristique................................. 24 L’évènementiel ..................................................................................... 25 Co-branding et sur-branding ................................................................. 25 Chapitre 3 : Impacts du web social sur la communication touristique...... 27 1. La montée d’Internet (Web 1.0) ......................................................... 27 2. L’émergence du web social dans notre société .................................... 29 Qu’est ce que le web social ? ................................................................ 29 Impacts du web social dans le monde en quelques chiffres ..................... 31 3. Les médias sociaux : les nouveaux outils de la communication touristique 31 Les réseaux sociaux.............................................................................. 32 Les sites de partage ............................................................................. 33 Les blogs ............................................................................................. 33 PARTIE II : LE WEB SOCIAL, UN OUTIL AUJOURD’HUI INDISPENSABLE À LA COMMUNICATION TOURISTIQUE DES MARQUES TERRITORIALES ................... 35 Chapitre 1 : Un marché touristique bouleversé par le web social ................... 36 1. Un contexte touristique mondial transformé........................................ 36 Qui sont ces nouveaux consommateurs ?............................................... 36 102 Les nouveaux comportements des consommateurs ................................ 37 2. L’émergence d’une nouvelle demande touristique ............................... 38 3. Le web social comme outil d’adaptation des marques territoriales ........ 40 Comment créer son identité numérique ? ............................................... 40 Chapitre 2 : L’émergence du management communautaire, une fonction du web social de plus en plus présente dans la stratégie des marques territoriales ..... 43 1. Le management de communauté ....................................................... 43 2. L’humain au cœur de la stratégie ....................................................... 46 Cas de la marque Bretagne ................................................................... 48 3. Conséquences du management communautaire.................................. 50 Chapitre 3 : Le web social, un outil permettant de renforcer le lien entre la marque et le consommateur ........................................................................ 53 1. Comment donner du sens à sa marque ? ............................................ 53 2. Le web social accentue l’approche expérientielle de la marque ............. 56 3. Le web social comme nouvel outil de fidélisation des marques territoriales.............................................................................................. 58 PARTIE III : ÉTUDE DE MARQUES TERRITORIALES AYANT ADOPTÉ LE WEB SOCIAL DANS LEUR STRATÉGIE DE COMMUNICATION TOURISTIQUE .............. 62 Chapitre 1 : Présentation générale des terrains et de leur marque retenus pour cette étude .............................................................................................. 64 1. Brive-la-Gaillarde et son pays ............................................................. 64 Pourquoi avoir créé une marque ? ......................................................... 65 2. Berlin ............................................................................................... 66 Mise en place de la stratégie partagée ................................................... 67 3. L’Auvergne ....................................................................................... 69 Comment la marque s’est-elle mise en place ? ....................................... 69 Chapitre 2 : Comment ces marques utilisent-elles le web social dans leur communication touristique ? ........................................................................ 72 1. Brive 100% Gaillarde ......................................................................... 72 2. Visit Berlin ........................................................................................ 75 3. Auvergne Nouveau Monde ................................................................. 77 Chapitre 3 : Proposition d’une méthodologie et d’outils pour la seconde année de master 81 1. Analyse de l’environnement ............................................................... 81 Recensement des marques territoriales.................................................. 81 Le questionnaire ................................................................................... 82 2. Enquête auprès des organismes touristiques animateurs de la marque. 84 3. Synthèse .......................................................................................... 85 103 CONCLUSION .............................................................................................. 86 BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................. 88 ANNEXE ......................................................................................................... 91 TABLE DES FIGURES .................................................................................... 100 LISTE DES TABLEAUX ................................................................................... 101 TABLE DES MATIÈRES .................................................................................. 102 RESUMÉ ...................................................................................................... 105 104 Le web social dans la communication touristique des marques territoriales Résumé : De nos jours, les marques territoriales représentent un enjeu de taille pour le secteur touristique. Plus qu’une simple stratégie marketing, elles permettent de rendre visible et compétitive une destination sur la scène internationale en promouvant son identité et les valeurs qu’elle défend. L’émergence des nouvelles technologies et notamment du web social a incontestablement bouleversé le marché du tourisme en faisant apparaître de nouveaux comportements et attentes, obligeant les territoires et leurs marques à s’adapter en créant une relation de proximité avec les internautes. L’étude traite alors sur le lien entre cette stratégie territoriale volontaire et le tourisme ainsi que sur l’importance du web social dans la communication touristique des marques. Afin d’illustrer les hypothèses de recherche, trois marques territoriales utilisant distinctement ce nouvel outil sont présentées. Mots clés : marque territoriale, web social, communication touristique, Marque Brive 100% Gaillarde, Marque VisitBerlin, Marque Auvergne Nouveau Monde. Summary: Nowadays, territorial brands represent an important stake for the tourism sector. More than a marketing strategy, they allow a destination to be visible and competitive on an international scale in promoting their identity and their values. The emergence of the new technologies and more particularly social web has indisputably disrupt the tourism market with new behaviours and expectations forcing territories and their brands to adapt them in creating a proximity relationship with Internet users. This etude deals with the link between this volunteer territorial strategy and tourism, and the importance of social web in the brands’ communication tourism. In order to illustrate this work research, three territorial brands which use this tool in a different way will be presented. Key-Words : Territorial brand, social web, tourism communication, Marque Brive 100% Gaillarde, Marque VisitBerlin, Marque Auvergne Nouveau Monde. 105