L`histoire d`Arbas
Transcription
L`histoire d`Arbas
ARBAS (son histoire) Vers -35000 ans avant J.C., la déglaciation et des conditions climatiques favorables, permettent aux premiers hommes de s’aventurer dans les vallées pyrénéennes. Dans la vallée de l’Arbas, la découverte d’outils en silex et en os dans la grotte de Pène Blanque atteste de la présence de l’homme vers -10000 ans (fin du magdalénien). Par la suite, la découverte d’épées et de haches en bronze montre que ce site était encore utilisé vers 1000 ans (âge du bronze). Haches en bronze Quand les hommes cueilleurs et chasseurs se sont sédentarisés, se sontils installés à l’emplacement actuel du village d’Arbas ? Difficile à affirmer mais toujours est-il que Outils silex et os le lieu, situé à la confluence de plusieurs rivières, bien protégé par un encerclement de montagnes et bénéficiant des premiers terrains facilement cultivables, est extrêmement propice à une implantation humaine. Il ne fait aucun doute toutefois que le village d’Arbas est très ancien. La première mention du nom Arbas nous est donnée par Saint-Jérôme au IVe siècle qui dit " qu’une peuplade sauvage a vécu longtemps dans les forêts et qu’il en reste encore au pied des montagnes un village bâti et peuplé par elle qui s’appelle Arbas". Il s’appuie sur une ancienne tradition qui rapporte qu’en l’an 40 une bande de brigands " les Aubasques ", poursuivis par les romains, cherchèrent un refuge dans de sombres forêts inaccessibles dont on ne parvint pas à les déloger. Quelle origine pour ce nom : Arbas ? Oublions vite Arbast (mauvais fourrage), Arbacius du nom d’un homme gaulois ou pire encore d’Iarbas ce prince carthaginois déchu et qui dans son errance de par le monde serait venu s’installer… !!. La divinité " Six arbres " ( sex arboribus ) mentionnée sur des autels votifs ne nous paraît pas non plus une explication valable. La tribu celtibère des " Arrevacci " venue d’Espagne vers -600 s’installât dans notre région ; le nom d’Arbas viendrait-il du nom de cette tribu ? Un fait est en tout cas troublant : la région d’Espagne d’où vient cette tribu possède actuellement un village qui s’appelle également Arbas. ! Pourquoi Arbas ne viendrait pas tout simplement du mot arbre, d’une grande quantité d’arbres faisant allusion à la vaste forêt du massif d’Arbas, " ces sombres forêts inaccessibles ". Evidemment cette hypothèse simple et fort plausible (pouvant rejoindre d’ailleurs l’adoration de la divinité " Six arbres") ne laisse pas beaucoup de place au rêve ! Revenons à l’Histoire : les Celtes " Volques Tectosages" arrivant de Toulouse occupent notre région vers -200 et ce sont ces peuples que les romains trouvèrent lors de leur conquête de la Gaule une centaine d’années plus tard. Ils créèrent " La Novempopulanie " (pays des 9 peuples), la vallée de l’Arbas faisant partie du peuple des " Convènes ". Les romains se sont très peu aventurés dans les vallées Autel votif gallo-romain pyrénéennes et la présence de citoyens romains dans la vallée de l’Arbas est loin d’être avérée, les noms relevés sur les autels votifs retrouvés à Arbas sont plutôt des noms romanisés d’habitants du village ; ces autels étaient dédiés à des divinités locales telles que " Sexs Arbor" ou " Xuban " qui ne semblaient pas cohabiter, dans ce fond de vallée, avec les dieux romains tels que Jupiter ou Mercure. Ces cultes anciens perdurèrent bien après l’avènement du christianisme vers les IVe et Ve siècles. Au Ve siècle les invasions et particulièrement celle des Wisigoths qui s’installent en Novempopulanie touchent peu notre vallée ; ces guerriers occupent surtout les domaines gallo-romains. Entre le VIe et le IXe siècles, les " Vascons " peuple d’origine indéterminée (peut être refoulé d’Espagne) vont envahir l’Aquitaine qui va prendre le nom de " Vasconia " pour finalement devenir Gascogne, " Convène " devenant Comenge puis Comminges. Après une période obscure marquée par quelques affrontements avec les Francs Mérovingiens et Carolingiens, les invasions Sarrazines du VIIIe siècle et Normandes du IXe siècle, le Comminges se détache de la Gascogne vers la fin du Xe siècle. C’est au début du XIe siècle que les premiers comtes de Comminges apparaissent tandis que Raymond-AT est seigneur d’Aspet (1058-1060). Arbas était alors une seigneurie ecclésiastique acquise par l’Abbaye de Longages (ordre de Fontevraud) ; les religieuses y avaient établi une " grange " dont il reste un lieu-dit et, selon leur habitude, les terres cultivables étaient rigoureusement gérées ; pour en préserver le maximum, les habitations étaient regroupées ce qui explique le village très ramassé actuel comparé à ceux de la vallée. Les deux grandes places, peu communes également, pourraient s’expliquer par la présence, à Arbas vue générale l’époque, d’une zone facilement inondable, voir marécageuse, à la confluence des rivières ; le village se serait initialement développé aux abords (quartiers de Pélach, Saint-Anne, Saint-Aloy). Un édifice religieux fort ancien existait déjà à Arbas : la chapelle Sainte-Anne. Le curé d’Arbas en 1910 nous dit : "Très en honneur, le culte de Sainte-Anne est aussi un des plus anciens parmi nous. Dès les premiers siècles, sur la place principale du village, on vit s’élever un bel et spacieux oratoire dédié à celle qui, après la Sainte Vierge, devait être Chapelle Ste Anne 1835 Bénitier roman de l’église primitive désormais notre patronne préférée. Cet oratoire, ou si on aime mieux cette chapelle, comme on l’appelle encore, servit longtemps d’église paroissiale. Après la construction de l’église actuelle et jusqu’à la Révolution, elle fut un lieu de pèlerinage des plus fréquenté". Mais on peut penser que les religieuses firent construire leur lieu de culte personnel vers la fin du XIIe siècle. Il constitue en toute vraisemblance l’église primitive (chœur plus salle d’œuvre) de l’actuel édifice. En 1247, une charte des coutumes a été concédée aux habitants, peut-être par les religieuses. En 1311, elles cèdent la seigneurie aux co-seigneurs d’Aspet, Roger et Raymond At et à Adhémar de Mauléon, seigneur de Montastruc moyennant une rente annuelle de 400 sols tolzas. Par la suite, Arbas suivra donc le sort de la baronnie d’Aspet et de la seigneurie de Montastruc. En 1397, dame Barrave confirme la charte des coutumes. En 1519, Germaine de Foix fait don de la forêt d’Arbas à Jean de Villemur Saint-Paul. En 1589, Marguerite de Villemur, dame de Montastruc, " baille en lad. forêt un terroir pour verrerie". Les gentilshommes verriers Suère et Grenier s’installent à Fougaron et à Arbas (Gourgues). Après un passage de la seigneurie en diverses mains ; le dernier seigneur d’Arbas, Montastruc, Rouède, Chein et Fougaron sera, en 1789, le comte de Panetier de Montgremier. Après la Révolution, le niveau de vie s’améliora dans les communes, les paysans sont les plus nombreux au sein de la population française et les campagnes sont surpeuplées. Arbas comptait 725 habitants en 1795 et atteint 1138 habitants au maximum de sa population en 1831. Cette surpopulation provoque de l’émigration vers les Amériques ; le Agriculteur vers 1905 nombre d’habitants est alors de 958 en 1866. Par la suite, en 30 ans (1866-1896) la population perd 271 habitants, en grande partie décimée par les épidémies de choléra. Avant les conflits mondiaux, la population s’établit autour de 700 âmes puis amorce une nouvelle chute due à ces guerres et surtout à la migration en masse vers les villes. De 702 habitants en 1910 la population chute à 160 en 1996. Cette situation plus que préoccupante est actuellement redressée puisque nous enregistrons une augmentation de la population : 247 habitants en 2007.