The Philosopher`s Wool une œuvre de Nayoung Kim Coup
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The Philosopher`s Wool une œuvre de Nayoung Kim Coup
The Philosopher’s Wool une œuvre de Nayoung Kim Coup de Grisou, Chatelus, 1887 une archive du Puits Couriot / Parc-Musée de la Mine* sur une proposition de Muriel Jacquemont, assistante-conservatrice, chargée de la collection Puits Couriot /Parc-Musée de la Mine (Ville de St-Étienne) du 9 novembre au 20 décembre 2013 Lieu d’art contemporain www.capsule-bikini.com Visite sur rendez-vous [email protected] Préfecture de la Loire Accident de grisou du 1 er Mars 1887 au Puits Chatelus N° 1 C à la concession Beaubrun Copie pour le bureau de M. Ingre-Primat O A 217 P 21 avril 1887 [tampon illisible] I E St-Étienne le 19 avril 1887 The Philosopher’s Wool Bois, technique mixte 2013 Monsieur l’Ingénieur en chef, J’ai l’honneur de vous annoncer ci-après une copie de dépêche en date du 15 avril courant de Monsieur le Ministre des Travaux Publics. Ce document est ainsi conçu : « M. le Préfet, j’ai soumis au Conseil général des Mines les pièces relatives à l’explosion de grisou survenue le 1 er Mars dernier dans le puits Chatelus n° 1, de la concession houillère de Beaubrun et qui a fait 87 victimes (77 ouvriers tués et 10 blessés) « Le Conseil s’est tout d’abord préoccupé de l’examen des mesures prises pour le sauvetage, lequel a dû être provisoirement interrompu, en laissant à l’intérieur de la mine 64 cadavres. Il a fait remarquer : que les travaux ont été organisés avec toute la célérité possible, et poussés avec le plus grand dévouement, dans une exploitation bouleversé par l’explosion et envahie par l’incendie ; qu’ils ont été [ajouté a posteriori par l’auteur avec une flèche] poursuivis poursuivis sans relâche pendant six jours et demi, aussi long-temps qu’on a pu conserver quelque espoir de retirer vivants ou morts les ouvriers pris dans les travaux souterrains, et qui avaient dû certainement succomber, dans un délai assez court, aux émanations de gaz délétères ; que les opérations, conduites avec autant d’énergie que de prudence, ont été concentrées finalement dans un seul chantier, qui n’a jamais présenté ni grisou, ni chaleur, ni odeur, avec toutes les préoccupations possibles pour assurer la retraite des ouvriers, en cas de refoulements des gaz dangereux. Après cette première période, conclut le Conseil, il était devenu rationnel de fermer temporai rement la mine pour étouffer, au moins partiellement l’incendie et faciliter la rentrée ultérieure dans les travaux. « En conséquence le Conseil général des Mines, dont je partage l’opinion, a donné son approbation aux mesures prises pour le sauvetage. 97 « Recherchant ensuite les causes de l’accident, les responsabilités qu’il peut engager, et les mesures administratives qu’exige la situation, le Conseil a formulé les considérations suivantes : « L’heure de l’explosion coïncidant avec le moment du Déjeuner des ouvriers, avant lequel ils mettent en général le feu aux coups de mine, de manière à profiter ensuite du temps du repas pour laisser se dissiper le gaz provenant de la combustion de la poudre, il semble donc assez probable que l’inflammation du grisou aura été déterminé par un coup de mine allumé dans un chantier, sans vérification suffisante de la présence du gaz inflammable. « D’après le témoignage d’ouvriers placés au 3e niveau, la flamme est venue du Sud-Est et l’explosion a dû se produire dans un des chantiers de ce niveau, probablement dans le chantier n° 8, un de ceux pour lesquels des cartouches avaient été délivrées. « L’ouvrier qui, vraisemblablement, a occasionné l’accident en tirant un coup de mine sans précautions suffisantes, et qui est mort victime de son imprudence, était en contravention formelle avec le règlement de la C ie, règlement conforme à celui qui a été adopté par l’administration, et d’après lequel les coups de mine doivent être allumés par un boute-feu spécial, après constatation minutieuse de l’absence du grisou ; en effet la poudre était distribuée librement aux ouvriers, qui mettaient eux-mêmes le feu aux mines, sans autre formalité que l’inscription par le sous-gouverneur Badou, sur un registre spécial, des quantités de poudre délivrées. Ces infractions au règlement connues et tolérées par le gouverneur Fanget, paraissent avoir complètement échappé à la connaissance de M. Carteron, Ingénieur de la mine et de M. Barette, directeur. « La mine était en général, peu grisouteuse, mais assez poussiéreuse. Le volume d’air introduit par l’aération naturel, paraissait suffisant, l’air entrant par le puits Chatelus n° 1 est ressortant par le puits des Cluatter dont l’orifice est plus élevé de 30 mètres. Les chantiers y étaient très disséminés, dépilés parfois au moyen de remontes allant d’un niveau à l’autre ou plus généralement par tailles chassantes allant d’une remonte à l’autre, sur une distance s’environ 30 mètres. « Cette méthode, depuis long-temps pratiquée dans la mine, s’adaptait bien aux irrégularités de la couche ; le remblayage de la taille, opéré en reculant, après qu’elle a été ouverte en cul-de-sac, expose à un bourrage défectueux 98 en cas de surveillance insuffisante ; et les culs-de-seres pratiqués en direction et surtout en remonte peuvent donner lieu à des accumulations partielles de grisou à leur partie supérieure ; le même inconvénient résulte très directement de la conservation de cloches brisées dans le toit de la couche. « Dans ces conditions, l’inflammation a pu se propager de l’un à l’autre des nids accidentels de grisou, par la poussière en suspension dans la mine et prendre ainsi une extension désastreuse. « Les défectuosités de la méthode d’exploitation avaient été signalées verbalement par l’Ingénieur ordinaire des Mines à la direction de Beaubrun, sans toutefois que la situation eut paru assez grave pour exiger une transformation immédiate des anciens errements. « En résumé, le Conseil général des Mines a émis l’avis ci-après : « Dans l’état de l’instruction, la responsabilité principale de l’accident incombe au gouverneur Fanget, qui en a été victime et qui, contrairement aux termes formels du règlement, laissait les ouvriers mettre eux-mêmes le feu aux coups de mine, au lieu de réserver exclusivement ce soin à un boute-feu spécial chargé de la vérification préalable de l’absence du grisou ; le sous-gouverneur Badou, qui est du reste cruellement puni par de graves brûlures, partage cette responsabilité mais un degré beaucoup moindre puisqu’il était couvert par les ordre du gouverneur. Le relâchement dans l’observation des règlements et les défectuosités de la conduite générale de l’exploitation engagent, dans une certaine mesure, la responsabilité de l’Ingénieur de la mine et du Directeur de la Comp ie , mais sans qu’on puisse leur imputer de faute nettement caractérisée de nature à motiver des poursuites correctionnelles. « Au point de vue administratif, il y a lieu d’inviter les Ingénieurs du service de Mines à s’entendre avec les exploitants lors de la reprise des travaux : « 1° pour modifier la méthode d’exploitation par la substitution aux culs-de-sacs de chantiers ouverts de part en part, avec gaine d’air courant et en faisant suivre l’avancement par le rembloie au lieu du remblayage en retraite ; « 2° pour arriver sûrement à la suppression, ou du moins, au remblayage des cloches dans le toit des ouvrages ; « 3° pour les procurer les meilleures garanties de sécurité au point de vue du tirage à la poudre ; « 4° pour installer un service de plans et registres spéciaux 99 d’aérage avec dosages anémométriques et dosages de grisou effectués périodiquement ; « 5° pour associer à l’aérage naturel, l’emploi d’un ventilateur ; « 6° pour combattre autant que possible l’influence des poussières par des arrosages suffisants et convenablement répartis. « L’avis du conseil général des Mines me parait fondé et je vous prie de le porter à la connaissance du service des mines, en l’invitant à assurer l’exécution des mesures qui y sont indiquées et à me tenir au courant, par votre intermédiaire, de cette exécution et des circonstances nouvelles qui pourraient se produire relativement à l’explosion du 1 er Mars. Agréez etc… Pour le Préfet de la Loire Le conseiller délégué Signé : Galloin Pour copie conforme : L’ingénieur en chef des Mines Signé : A. Chonon retranscription à l’identique Bikini, novembre 2013 100 101 102