Dossier pédagogique

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Dossier pédagogique
LE JOUEUR DE FLUTE
DE HAMELIN
ET AUTRES REVERIES…
CYCLE : 3
La nuit de Noël (1284), dans la bonne ville de Hamelin, on vit les rats envahir les maisons, les
rues, les caves et tout dévaster. On décida qu’une récompense de 50 florins d’or serait attribuée
à qui chasserait les rats.
C’est alors qu’un étranger, au son de sa flûte, entraina derrière lui la horde des rats pour les
précipiter dans la rivière Weser.
Mais de récompense, il ne fut plus question, de remerciements non plus. La vie reprit alors son
cours normal. Mais un jour l’inconnu à la flûte revint et donna une fin à cette histoire…
1. DESCRIPTION
Entouré de sa valise, boite à malice, le comédien crée avec fougue et jubilation un univers
onirique où marionnettes et objets manipulés rythment et donnent vie à un conte actuel.
Le spectacle mixte alors la magie des mots et la fantaisie du jeu d’acteurs pour créer un flot
d’images dans lequel se déroule ce voyage surprenant.
2. ANALYSE
Cette légende naît en 1284, en Allemagne, alors que la petite ville de Hamelin est infestée de rats, au
grand désespoir de ses habitants et de son maire. Un jour, un joueur de flûte se présente comme étant
un exterminateur de rats.
Habillé d'un long manteau multicolore, il propose de débarrasser la ville des rats, moyennant finances.
Le maire et les habitants de la ville acceptèrent sa proposition avec joie.
L'homme sort sa flûte et à peine se met-il à jouer que les rats sortent des maisons, enchantés par cette
musique. Il les entraîne ainsi en dehors de la ville, jusqu'au Weser, dans lequel ils plongent en masse et
se noient. Sa tâche accomplie, l'homme retourne à la ville toucher son salaire mais les bourgeois
refusent de le payer. Le flûtiste quitta la ville, le cœur plein d'amertume.
Il y revint cependant le 26 juin, sous les traits d'un chasseur à l'allure effrayante, portant un chapeau
rouge et étrange ; pendant que tout le monde était à l'église, il sortit sa flûte de nouveau et commença
à jouer dans les ruelles da la ville. Mais cette fois, ce sont les enfants qui arrivent en courant,
ensorcelés par sa musique. Il les conduisit par la porte de l'est en continuant de jouer, et ils allèrent
jusqu'à la montagne Koppelberg, où il disparut avec eux à jamais.
Seuls deux enfants revinrent, car ils s'étaient attardés en chemin. L'un d'eux étant aveugle ne pu
montrer l'endroit où les enfants étaient, l'autre étant muet ne put dire un seul mot. Un petit garçon
étant revenu chercher sa redingote échappa lui aussi au malheur. Certains dirent que les enfants
avaient été conduits à une grotte d'où ils ressortirent dans la région de Siebenbuergen. Selon la
légende, ce jour-là, 130 enfants disparurent ainsi à jamais.
Réalité ou fantaisie ?
La légende du joueur de flûte de Hamelin, histoire
enfantine bien connue, a été immortalisée par le
poète anglais Robert Browling. Il faut pardonner
aux touristes qui visitent Hameln (son véritable
nom en allemand) de croire que ce récit est une
réalité historique. En effet, deux maisons du XVIe
siècle portent des inscriptions rappelant
l'enlèvement des enfants du 26 juin 1284, et la
légende est régulièrement présentée dans la ville.
Dans une certaine rue, même, la Bungenstrasse
(qui serait le chemin emprunté par les petits
ensorcelés), aucune musique n'est autorisée de
peur de courroucer à nouveau le joueur de flûte.
Et, jusqu'au XIXe siècle, deux croix se dressaient sur
la montagne pour marquer l'endroit où les enfants
disparurent.
Cependant, selon les témoignages écrits, il y aurait
là une certaine confusion. Le plus ancien
témoignage, qui remonte à 1450, ne relate que la
disparition de 130 enfants. Ce n'est qu'au XVIe
siècle que la chronique mentionne le joueur de
flûte comme charmeur de rats. Selon des récits
plus tardifs du XVIIe la date fatidique serait le 22
juillet 1376.
Bien que la différence jette le doute sur
l'authenticité de l'histoire, le fait même qu'elle soit
rapportée avec une telle précision porte à croire
que la légende a un fond de vérité.
IMAGE - La demeure du joueur de flûte. La maison du
charmeur de rats à Hamelin, en Allemagne fédérale: l'un
des deux édifices de la ville qui porte des plaques
commémorant l'enlèvement des enfants.
Ce n'est certes, ni la première ni la seule de son genre. Des récits remarquablement similaires se
retrouvent dans le folklore de toute l'Europe et du Moyen-Orient. Mais contrairement aux autres
contes similaires, celui de Hamelin donne des dates précises, quoique contradictoires.
Les échos d'une tragédie
De nos jours, nombreux sont ceux pour qui la date de 1284 évoque la « croisade des enfants ». En
1212, lors d'une malheureuse tentative pour libérer la terre sainte de l'emprise musulmane, cette «
croisade » passe par Hamelin et fait très probablement des recrues. D'innombrables enfants mourront
au cour du long et difficile voyage, et aucun d'en reviendra.
Une autre théorie rattache cette même date à la mort d'un grand nombre de jeune Hamelinois à la
bataille de Sedemunde, à la suite d'une querelle locale en 1260. L'un ou l'autre de ces évènements est
peut-être à l'origine de la première version du récit.
Au XIVe siècle, un désastre bien pire va s'abattre sur Hamelin. La Mort Noire – la peste bubonique –
fait rage en Europe dès 1345 et jusqu'à la fin des années 1360. Elle est apportée par des rats infestés
de puce qui meurent par la maladie. Les puces passent alors aux humains, qui meurent à leur tour.
C'est un enchaînement semblable à celui de la légende. Ces souvenirs confus de la Mort Noire
expliqueraient la date la plus tardive de certains témoignages écrits.
Des souvenirs d'une autre maladie sont peut-être enfouis dans ce récit. L'on rapporte que les enfants
s'en allaient vers la mort en dansant. Il s'agit là, peut-être d'une description symbolique des pitoyables
bandes de victimes de la danse de saint Guy, qui parcouraient les campagnes au Moyen Âge. La
musique des flûtes devait, croyait-on, calmer les spasmes musculaires incontrôlables donc les victimes
étaient affligées.
Vérité et folklore
En fait, la légende du joueur de flûte est probablement un amalgame étrange de réalité et de mythe.
Le récit original dut prendre de l'importance pour les gens de la ville à mesure que leurs enfants
disparaissaient pour une raison où pour une autre.
Au XIVe siècle, la peste était souvent considérée comme une punition divine infligée à une humanité
pécheresse, ainsi qu'en témoigne la dure justice poétique de la légende. Cette croyance, ainsi que le
schéma des symptômes de la Mort Noire, l'histoire locale du siècle précédant et d'autres contes
étranges à propos de mystérieux enchanteurs d'animaux, se sont peut-être mêlés dans l'imagination
des générations successives pour créer le conte actuel.
3. PROPOSITIONS
3.1 Séquence de lecture ayant pour support Le joueur de flute de Hamelin
Auteurs : J. et W. Grimm, adapté par Grégoire Vallancien
Editeur : Lire c’est partir, 2007
Compétences à développer
Séance 1
Anticiper. élaborer un modèle de
situation
Séance 2
Etablir des comparaisons.
Identifier des points de
convergence ou de divergence
Séance 3.
Comprendre l’implicite d’un texte.
Lire une image
Activité de l’élève
Faire des hypothèses sur l’histoire, les personnages, les lieux et
événements à partir des seules images de la couverture.
Produit collectivement une affiche en dictée à l’adulte.
Confronter ses hypothèses à l’histoire, en argumentant.
Séance 4
Comprendre l’implicite d’un texte.
Lire une image.
Séance 5
Comprendre l’implicite d’un texte.
Lire une image.
Séance 6
Développer son attention et sa
mémoire.
Lire une image
Séance 7
Comprendre l’implicite d’un texte.
Lire une image.
Repérer dans le texte et les illustrations les éléments qui
montrent la faille de Hamelin (l’avarice des habitants).
Séance 8
Comprendre l’implicite d’un texte.
Lire une image.
Séance 9
Développer son attention et sa
mémoire.
Séance 10
Lire une image.
Susciter des interrogations sur
une question complexe.
Repérer dans le texte et l’illustration les éléments qui
montrent qu’au départ Hamelin est une ville heureuse et sans
histoire.
Repérer dans le texte et les illustrations les éléments indiquant
que la situation empire.
Repérer dans le texte et l’illustration les éléments mangés par
les rats.
Repérer dans le texte et les illustrations les éléments indiquant
la différence de réaction entre les enfants et les adultes.
Faire s’exprimer les élèves autour d’un sentiment complexe
(confiance/méfiance).
Repérer dans le texte et les illustrations les éléments indiquant
que le maire ne prend pas au sérieux le joueur de flûte.
Repérer dans le texte la chronologie des actions du joueur de
flûte.
Cherche à dénicher dans le texte la mauvaise foi des habitants.
Observe les moyens utilisés dans l’illustration pour rendre
l’opposition entre le monde des enfants et la ville de Hamelin.
3.2 Activités transversales et prolongements possibles
Jeu de la page mystère : lecture par l’enseignant d’une page, les enfants tentent de la retrouver sur
leur album.
Jeu de la page mystère : reformulation d’une page de l’histoire (en la dissimulant) par un enfant. Les
autres tentent de la retrouver sur leur album.
Jeu de “la page d’après” : lecture par l’enseignant d’une page (prise au hasard), les enfants doivent
deviner la suivante.
Jeu des illustrations : partager les illustrations de l’histoire entre les enfants. Au fur et à mesure de la
lecture par l’enseignant, les enfants déposent les illustrations sur la flèche indiquant le sens de
l’histoire.
Travail sur les éléments graphiques de l’album : différents tracés des vêtements.
Travail sur les éléments graphiques (suite) : différents pavages (murs, carrelages...), reproduction de
palissades (2 planches horizontales comme support des planches verticales)...
Travail sur les affiches (p. 14) : invention, rédaction et reconstitution d’affiches, que l’on peut coller sur
les palissades réalisées (voir point précédent).
3.3 Avant le spectacle
Versions utilisées :
•
"Le joueur de flûte de
Hamelin" raconté et
illustré par Samivel Album de Père Castor
•
"Le joueur de flûte" raconté par Jean-Noël Rochut - Caran d'ache - Collection
conte des 4 vents
•
"Le joueur de flûte de Hamelin" raconté par François Mathieu Editions de Sorbier
•
"Le joueur de flûte de Hamelin" dans Mille ans de Contes tome 2 - Editions
Milan
A. Distribution d’une version par groupe à lire en entier
B. Travail sur la structure du conte
Seule une version n'a pas tout à fait la même structure : celle des éditions du Sorbier. En effet, sa
situation initiale est différente, le conte commence sur la vision d'un bateau fantôme d'où surgissent
des rats. Nulle description de la ville d'Hamelin et de ses habitants.
situation initiale
Les habitants de la ville d'Hamelin aiment manger, faire la fête.
événement qui déclenche l'action
Des milliers de rats envahissent la ville et dévorent tout.
Aide : Un joueur de flûte propose aux habitants de les débarrasser des rats contre de l'argent.
actions
-Après avoir tué tous les rats, le bourgmestre refuse de le payer.
-Les habitants reprennent très vite la même vie qu'avant l'arrivée des rats.
Punition : Le joueur de flûte revient pour emmener les enfants.
Situation finale
Les habitants de la ville d'Hamelin sans les enfants.
C. La comparaison des situations initiales
(l'une extraite du texte de Samivel, l'autre du texte de François Mathieu)
Cette histoire se passe il y a bien longtemps ; vers la fin du XIIIème siècle, dans une petite ville
allemande qui s’appelait Hameln. Le fleuve Weser coulait paresseusement au pied des remparts de
cette jolie cité dont les habitants, hélas pervertis par leur richesse, vivaient dans le mensonge, l’avarice
et la gourmandise. Trop bien protégée par ses tours et ses créneaux, la ville n’avait plus rien à craindre
des brigands qui couraient par le pays.
Ainsi quelques soldats montaient une garde de routine tout en mourant d’ennui, se consolant
toutefois
à
l’idée
de
dévorer
bientôt
leur
pantagruélique
repas
quotidien.
Le dimanche matin, tous les habitants d’Hameln se groupaient dans la cathédrale pour accomplir leur
devoir de chrétien. Ils n’étaient pas peu fiers de ce monument pour lequel chacun avait offert, l’un une
statue, l’autre, un vitrail… une bonne façon d’acheter son paradis et de se donner bonne conscience,
en quelque sorte ! Jusqu’au bourgmestre en personne qui, bien que des plus avares, avait fait don du
magnifique
retable
en
bois
sculpté
qui
ornait
le
chœur.
Toutefois, le curé, Maître Godfried, n’était pas dupe. Chaque fois qu’il montait en chaire, la vue de ces
ventres rebondis et de ces toilettes excessives le mettait dans une sainte colère : « Alors que dans le
monde, et jusque sous vos murs, de pauvres hères se nourrissent encore de racines, vous êtes là,
rêvant à vos poulardes rôties, à vos ragoûts de chevreuil, à vos pâtisseries qui débordent de crème
comme vos âmes de péchés ! Songez donc une seule fois à changer vos déplorables habitudes ! Je vous
en conjure mes frères… Changez cela, changez vite, sinon la colère divine s’abattra sur vous tous. »
Mais l’assistance, habituée à ces reproches dominicaux, attendait la fin du sermon sans l’ombre d’un
repentir.
La
malédiction
annoncée
par
Maître
Godfried
ne
se
fit
pas
attendre.
La veille de Noël, alors que les gardes attendaient l’heure de la relève pour aller réveillonner bien au
chaud, une horde de gros rats noirs vint s’amasser en une marée mouvante au pied des remparts.
*********
Il n’y avait pas longtemps de cela, un bateau fantôme avait accosté sans bruit dans l’embouchure de la
Weser. Des lambeaux de voiles rouges pendaient aux mâts brisés. Le pont était désert. Un petit animal
gris au museau pointu, longue queue, courtes pattes, était sorti d’entre deux planches disjointes.
Personne ici ne savait encore qui il était. Un deuxième le suivit. Un troisième, un quatrième. Une
légion de rats venus d’ailleurs se répandit à travers le pays.
Consignes :
a) Faire souligner les verbes afin de remarquer l'emploi de l'imparfait pour décrire la
situation initiale. Le passé simple au moment où l'action se déclenche.
Dans le premier texte, l'auteur situe l'histoire dans le temps et dans l'espace, décrit la ville avec de
nombreux détails, qui nous permettent de comprendre la suite : les rats envahissent la ville pour punir
ses habitants. On voit très nettement où commence l'action. Ce texte a été prétexte à expliquer un
grand nombre de mots de vocabulaire, d'y substituer des synonymes...
Dans le second texte, la situation initiale est complètement différente : vision d'un bateau envahi par
les rats, qui se répandront dans la ville. Nulle description d'Hamelin. Difficile de noter le moment exact
où débute l'action.
D. La comparaison des moments où il se met à jouer de la flute
Comparaison de deux textes (L’un extrait du texte de Rochut et l'autre de Mille ans de Contes)
Il quitta l'hôtel de ville et alla s'installer dehors sur la place. Il sortit de sa gibecière une flûte de bois, il
la porta à ses lèvres, et de ses longs doigts osseux, dessina une mélodie qui glaça les os de tous les
auditeurs. Jamais pareille musique n'était parvenue aux oreilles d'un chrétien. Mais le plus étrange fut
de voir, après quelques mesures de cette musique diabolique, s'approcher un par un les rats… les rats
qui maintenant formaient un cercle ignoble, grouillant, autour du musicien. Ils étaient envoûtés par la
musique et, quand Hans se mit lentement en marche, ils le suivirent à travers toute la ville.
Il
Le
en
sortait
de
partout,
ensorcelés
par
macabre cortège franchit les portes d'Hameln, puis
cette
maudite
s'engagea sur le
flûte.
pont.
Arrivé là, Hans s'arrêta, sa musique se fit plus enchanteresse, plus pressante et plus sombre à la fois.
Pris de folie, les premiers rats se jetèrent dans le fleuve, entraînant à leur suite toute la horde. Et la
musique tournait, tournait…
*****************
Puis il se dirigea vers la Grand-Place, sortit une petite flûte de bois noir de sa gibecière, la porta à ses
lèvres et commença à jouer… Il en tirait tout en marchant une musique étrange, envoûtante et d'une
grande tristesse. A peine avait-il émis quelques sons, que l'on vit arriver, de tous les coins et recoins de
la ville, des centaines de rats qui se mirent à trotter derrière le joueur de flûte. Il en sortait de partout,
qui se bousculaient pour être le plus près possible du charmeur d'animaux.
Le joueur de flûte parcourut ainsi toute la ville. Il passa par toutes les rues, ruelles, impasses, en
n'oubliant aucun passage. Enfin, lorsque tous les rats furent rassemblés en un cortège sans fin derrière
lui, il prit le chemin de la rivière. Sur le rivage, il s'arrêta, mais il continua à jouer de son instrument, et
les rats se précipitèrent dans l'eau.
Consignes :
a) Relever les termes qualifiant la musique jouée par le personnage pour rassembler les rats,
dans un tableau (1er texte/2ème texte)
b) Relever toutes les actions du joueur de flûte (verbes) dans le tableau avec les différences et les
éléments identiques.
Correction :
Relever les termes qualifiant la
musique jouée par le
personnage pour rassembler les
rats.
Relever toutes les actions du
joueur de flûte (verbes) dans le
tableau.
mélodie qui glace les os
musique diabolique
musique ensorcelante
(ensorcelés par cette maudite
flûte)
musique plus enchanteresse
musique plus pressante
musique plus sombre
musique étrange
musique envoûtante
musique d'une grande tristesse
Il alla s'installer dehors sur la
place
Il sortit une flûte
Il la porta à ses lèvres
Il dessina une mélodie
Hans se mit en marche
Il se dirigea vers la grand-place
Il sortit une flûte
Il la porta à ses lèvres
Il commença à jouer
Il parcourut toute la ville
Il passa par toutes les ruelles
(pas de description de la
musique près de la rivière)
Le cortège (rats+joueur) franchit
les portes
Il s'engagea sur le pont
Hans s'arrêta
La musique tournait, tournait...
(pas une action du joueur mais
correspond à la phrase du
second texte)
Il prit le chemin de la rivière
Il s'arrêta
Il continua à jouer
E. Travail sur la valeur des temps : le passé simple et l’imparfait
Après avoir étudié la situation initiale et l'événement déclencheur d'action où l'on rencontre
l'imparfait (mise en place du décor, des personnages...) et le passé simple (début de l'action...),
proposer le texte suivant au présent afin qu'ils le réécrivent en utilisant ces deux temps. (Intéressant
pour la discussion car certains verbes peuvent être conjugués soit à l'un soit à l'autre temps selon la
valeur que l'on veut donner à ces emplois).
Dans la ville de Hamelin, tout le monde aime manger, festoyer.
Voilà qu'un jour d'hiver, on voit arriver dans la ville une armée de rats. Ils sont énormes, velus, avec
des yeux rouges, des dents aiguës.
Ils pénètrent dans toutes les maisons. Les habitants essayent de les chasser en vain, il en arrive de
partout. Les rats se jettent sur toute la nourriture qu'ils trouvent, ils dévorent tout, les livres, les
édredons, les rideaux. Malgré les pièges et inventions de toutes sortes, les habitants ne parviennent
pas à s'en débarrasser.
Le matin du troisième jour, un homme, coiffé d'un chapeau pointu, entre dans la ville. Il demande à
rencontrer le bourgmestre et lui propose de délivrer la ville des animaux moyennant une somme de
cinquante
florins.
Il descend sur la place, sort de sa gibecière une petite flûte de bois noir, la porte à ses lèvres et
commence à jouer.
Correction : voici une réécriture possible
Dans la ville de Hamelin, tout le monde aimait manger, festoyer.
Voilà qu'un jour d'hiver, on vit arriver dans la ville une armée de rats. Ils étaient énormes, velus, avec
des yeux rouges, des dents aiguës.
Ils pénétrèrent dans toutes les maisons. Les habitants essayèrent de les chasser en vain, il en arrivait
de partout. Les rats se jetèrent sur toute la nourriture qu'ils trouvaient, ils dévorèrent tout, les livres,
les édredons, les rideaux. Malgré les pièges et inventions de toutes sortes, les habitants ne
parvenaient pas à s'en débarrasser.
Le matin du troisième jour, un homme, coiffé d'un chapeau pointu, entra dans la ville. Il demanda à
rencontrer le bourgmestre et lui proposa de délivrer la ville des animaux moyennant une somme de
cinquante florins.
Il descendit sur la place, sortit de sa gibecière une petite flûte de bois noir, la porta à ses lèvres et
commença à jouer.
F. Comparaison. la comparaison des moments où l'homme joue de la flûte pour la seconde fois.
Comparaison de 2 textes (l'un extrait du texte de Samivel et l'autre du texte de François Mathieu)
On était à la Saint-Jean et Saint-Paul. Etait-il sept heures ? Etait-il midi, quand une espèce d’escogriffe,
long, sec et rouge, avec un grand nez et des cheveux noirs, vêtu d’une tunique rouge, chaussé de
souliers à la poulaine rouges et coiffé d’un chapeau rouge orné de trois grandes plumes de faisan
rouge,
fit
son
apparition
sur
la
place
du
marché.
L’homme, qui n’était autre que le preneur de rats, sortit de sa besace une flûte d’acajou et se mit à
jouer le plus bel air qui jamais ne fût et, peut-être, ne sera. Douceur et joie. Oiseaux et feuillages.
Fleurs et parfums. Cascades et ruisselets. Sa musique était tout cela. Et beaucoup plus encore. Puis le
flûteur fit un pas. Puis un autre. Et des réduits, des sous-sols, des caves, les enfants montèrent en
longues files titubantes. Ils partaient comme ils étaient, pieds nus pour la plupart. Qui eût pu croire
qu’il y en avait tant ? Des joufflus, des rieurs, des timides. Des blondinettes, des brunettes, de jolies
petites rousses. Des espiègles, des moqueurs, des rêveurs. Des enfants battus, des enfants gâtés, des
enfants aimés. Les enfants de tout le monde, et même la fille du maire.
Mais cette fois, le joueur de flûte prit un autre chemin, celui des forêts. Arrivé au pied d’une colline,
comme au pied d’un obstacle, il redoubla soudain sa musique. La roche s’ouvrit. L’homme et les
enfants béats de plaisir y entrèrent comme par la porte d’un palais. Puis la roche se referma sur eux.
***************
Ils le reconnurent tous, allez ! Ce visage maigre… Ces cheveux noirs… Il n’y avait pas à s’y tromper.
Seulement, cette fois, il avait un beau chapeau rouge. Le joueur ne prêtait aucune attention à la foule.
La tête un peu de côté, le regard vague, il semblait regarder au-delà des choses et des gens. Et tout à
coup, sans crier gare, il sortit sa flûte et se mit à jouer.
Oh ! mes amis ! C’était maintenant une musique merveilleusement douce, et si joyeuse qu’elle donnait
tout de suite envie de courir et de danser. Les notes fuyaient en cascades légères, des milliers
d’oiseaux invisibles pépiaient et se poursuivaient dans le ciel… L’herbe d’été bruissait doucement sous
la bise et les grillons faisaient retentir en cadence leurs cymbales et leurs claquettes… Puis chantaient
des nuits légères toutes pailletées d’étoiles, de fées et de rondes d’elfes… Et les doigts du joueur
deviennent eux-mêmes des elfes, et dansent, dansent, dansent, sur la flûte, de plus en plus rapides, et
joyeux.
Et voilà que tous les petits enfants de Hamelin, même les bébés qui savent à peine marcher, filent
comme du sable entre les doigts de leurs parents, accourent des quatre coins de la ville, forment une
ronde immense autour du joueur, et tournent, tournent, tournent… Et il se met en marche comme
l’autre fois… Et les gens terrifiés essayent de retenir les enfants, de courir, mais leurs pieds sont
enracinés au sol par une puissante magie. Alors ils les appellent de toutes leurs forces… Hélas ! Mon
Dieu ! Hans !… Gerda !… Kasper !… Mais la flûte joue toujours plus fort… Le joueur sort de la ville, il
traverse la plaine, il monte sur le Mont Coppenberg… Il entre dans une caverne de la montagne… Tous
les enfants entrent derrière lui et on ne les revit plus jamais !
Consignes :
-
Qu'évoque la musique ?
-
Relever essentiellement les noms. Puis trouver un qualificatif pour la musique qui résumerait
les images qu'elle fait naître en nous.
Correction.
douceur et joie
oiseaux et feuillages
fleurs et parfums
cascades et ruisselets
milliers d'oiseaux
cascades légères
bruissement de l'herbe d'été
grillons
nuits légères
étoiles, fées, elfes
Suggestions de qualificatifs les plus fréquemment trouvés par les élèves : musique légère, musique
joyeuse, musique magique
Activité d'écriture :
En vous inspirant des deux textes précédents, trouver des images pour la première musique (celle qui
était étrange, triste, sombre)
Suggestion :
Les élèves ont trouvé généralement les évocations suivantes :
le
grincement
d'une
porte
d'un
cimetière
sous
la
pluie,
le hurlement d'un loup sur la colline, les taupes rentrent dans leur trou, musique triste comme un
animal blessé, les étoiles disparaissent et la lune aussi, le vide nous envahit...
3.4 Voici quelques vignettes résumant l’histoire.
4 RESSOURCES DOCUMENTAIRES
4.1 La compagnie
Interprète : Raphaël Poli.
Metteur en scène : Erika Vandelet.
Direction marionnettique : Jeanne Vitez.
Plasticienne décoratrice : Maïté Martin.
Créateur lumière: Jean-Michel Bourn.
4.2 Sitographie
Concernant la compagnie :
http://www.theatredelechange.com/index.php/compagnie
Concernant le spectacle :
http://www.theatredelechange.com/index.php/spectacles?spec_id=51
http://www.dailymotion.com/user/COMPAGNIE_ECHANGE/1
4.3 Le texte original
Le Joueur de flûte de Hamelin
Il était une fois, il y a bien longtemps, une ville d'Allemagne du nom
de Hamelin [...] Ses habitants avaient tout pour y vivre heureux et la joie
et la paix régnaient dans la cité.
Un jour cependant, ou plutôt une nuit, une drôle de chose se produisit.
Des rats, venus d'on ne sait où, envahirent la ville : il y en avait des
centaines, des milliers, des millions peut-être. Et lorsqu'au matin les
habitants de Hamelin se réveillèrent, ils durent se rendre à l'évidence : les
rats s'étaient infiltrés partout [...] En peu de temps, toute la ville fut
infestée.
Le bourgmestre rassembla les notables et ils envisagèrent les moyens
de se débarrasser de cette terrible engeance. Ils firent venir des chats, qui
se lancèrent à la poursuite des rongeurs. Ils disposèrent des pièges et des
souricières. Ils semaient de la mort-aux-rats et des grains empoisonnés.
Peine perdue, rien n'y fit. Le fléau persistait, et les rats se multipliaient.
Un beau jour, un troubadour passa la porte de la ville. Il était maigre, tout
de vert vêtu et il portait une besace en bandoulière. Il se présenta à l'hôtel
de ville où il demanda à parler au bourgmestre. Celui-ci le regarda
d'abord d'un air soupçonneux. Mais lorsque le jeune homme lui annonça
qu'il pouvait, à lui seul, débarrasser la ville de tous les rats, il le considéra
d'un tout autre œil.
- Comment, vous pourriez faire cela ? Et tout seul ?
- Parfaitement. Mais pour ce travail, je veux recevoir mille écus d'or.
- Si vous réussissez, c’est un million qu'il faudra vous donner ! s'exclama
le bourgmestre.
- Mille écus suffiront, dit l'étranger. Faites-les préparer. Je passerai les
prendre dès que les rats auront quitté la ville. Et il redescendit l'escalier,
sous les yeux du bourgmestre médusé.
Puis il se dirigea vers la grande place, sortit une petite flûte de bois
noir de sa gibecière, la porta à ses lèvres et commença à jouer... Il en tirait
tout en marchant une musique étrange, envoûtante et d'une grande
tristesse. A peine avait-il émis quelques sons, que l'on vit arriver, de tous
les coins et recoins de la ville, des centaines de rats qui se mirent à trotter
derrière le joueur de flûte. [...]
Le joueur de flûte parcourut ainsi toute la ville. Il passa par toutes les
rues, ruelles, impasses, en n'oubliant aucun passage. Enfin, lorsque tous
les rats furent rassemblés en un cortège sans fin derrière lui, il prit le
chemin de la rivière. Sur le rivage, il s'arrêta, mais il continua à jouer de
son instrument, et les rats se précipitèrent dans l'eau. Ils se noyèrent tous
jusqu'au dernier. Il n'y avait plus aucun rat dans la ville de Hamelin.
Alors le mystérieux musicien retourna à l'hôtel de ville pour recevoir
ses pièces d'or.
Mais là, un drôle d'accueil l'attendait.
- Comment ? Mille pièces d'or ! Pour une petite musique ? s'exclama le
bourgmestre. Mais tu es fou, ma parole ! Je peux te donner tout au plus
cent écus, et encore, estime-toi heureux!
- Ce n'est pas ce qui était convenu entre nous, dit le joueur de flûte d'une
voix calme. Vous m'aviez promis mille écus ...
- Eh bien, écoute, tu en auras cent. Et c'est bien assez... Maintenant, vat'en!
- Puisque c'est ainsi, je ne veux rien, mais vous allez le regretter...
Il tourna les talons et quitta l'hôtel de ville. Une fois dans la rue, il prit
sa flûte et commença à jouer un air joyeux.
Et cette fois, ce fut tous les enfants de la ville de Hamelin qui le
suivirent par les rues et les ruelles. Les petits, les grands, les moins
grands... Il en venait de toutes parts, qui se joignaient au cortège, et rien,
ni personne ne put retenir un seul enfant.
Alors le joueur de flûte quitta la ville et tous les enfants le suivirent.
La plus ancienne représentation du joueur de flute, provenant d’une église de Goslar.
4.4
Images du spectacle.