Poésie et romantisme

romantiques ont souvent en commun une nature sauvage (bords
de mer et tempêtes, forêts mystérieuses). La nature associée au
temps offre un thème de méditation privilégié (l'automne par ex.).
La recherche de l’évasion
!"
• L’importance de l'exotisme et du voyage
Voyager (le déplacement dans l’espace) pour oublier est une
constante de l'attitude romantique (Musset et les pays
méditerranéens, Delacroix et l'Afrique ; l'Orient chez presque tous
les écrivains).
• La découverte d’époques oubliées
Le voyage dans le temps est une autre forme de dépaysement: le
Moyen-Âge chez Hugo, la Renaissance italienne chez Stendhal et
Musset.
Ces incursions littéraires s'accompagnent d'un renouvellement des
genres : la poésie abandonne les cadres rigides de l'alexandrin, la
forme théâtrale se libère (bataille d'Hernani).
• L’exploration du monde des rêves
A défaut de trouver des satisfactions dans un environnement trop
marqué par le souci de la réussite matérielle, les Romantiques
cherchent refuge dans le rêve et la réminiscence ; en particulier,
l'univers fantastique et l'onirisme chez Nerval, Gautier et Nodier.
Un nouveau type de héros
!"
Le héros romantique est un être qui a conscience « d'être né trop
tard dans un monde trop vieux » (Musset) : épris d'absolu et de
liberté, il a le sentiment de ne pas être maître de son destin.
II. Les poètes romantiques
• Le poète romantique se définit d’abord comme le « rêveur
sacré » (V. Hugo), mais il reste souvent investi d'une mission
civilisatrice et philosophique, voire politique.
• Les Méditations poétiques de Lamartine (1820) représentent le
premier grand recueil du XIXe siècle.
• Les poètes suivants ont une importance toute particulière.
Musset (1810-1857)
!"
publication des Contes d'Espagne et d'Italie fait connaître sa
virtuosité poétique.
Son œuvre, pour une part autobiographique, témoigne des
bouleversements de sa vie. Les poèmes lyriques des nuits offrent
notamment un mélange de fantaisie légère et de cynisme
masquant à peine une profonde angoisse.
« Ah ! frappe toi le cœur, c’est là qu’est le génie. » (Chanson)
« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux,
Et j’en sais d’immortels qui sont de purs sanglots. » (La nuit de
mai)
Nerval (1808-1855)
!"
« Enfant du siècle », comme Musset, Gérard Labrunie eut lui aussi
une vie marquée par la souffrance, puis par la folie.
Orphelin de mère, il est élevé par son grand-père dans le Valois,
région de forêts et d'étangs, toute empreinte de poésie et de
mystère, qui dresse le cadre de certaines de ses nouvelles.
Refusant des études de médecine, il choisit la poésie et se fait
connaître par une traduction du Faust de Goethe (1828). Il participe
à la bataille d'Hernani (1830) et fréquente le « Cénacle » d'Hugo.
En 1841, une première crise de folie révèle ses déchirements
intérieurs et sa quête inlassable d'une identité perturbée. Après un
voyage en Orient (Le Voyage en Orient, 1851), sa réadaptation en
France est difficile. Après une seconde crise de folie, hospitalisé en
1853, il compose certains sonnets des Chimères, son œuvre la
plus achevée.
• Fantaisie
Composé et publié en 1832, le poème « Fantaisie » fait partie du
recueil des Odelettes, dans lequel Nerval affirme « ronsardiser ».
L'inspiration est tournée vers l'évocation du passé à laquelle
s'ajoutent la croyance en une vie antérieure et le charme
nostalgique des rêves.
« Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets ! (…)
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que, dans une autre existence peut-être,
J'ai déjà vue… et dont je me souviens ! »
Encore plus de choix sur le 3214 !
Né dans un milieu cultivé, Musset écrit, peint, monte des pièces de
théâtre (Larenzaccio) avec son frère Paul. Il fréquente la Bohème
et rencontre les principaux poètes romantiques. A 20 ans, la
MemoPage.com SA © / juin 2002 / ISSN : en cours /
Auteur : Séverine Lala / Expert : Paul Petit
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• Le moi
L'exaltation du « moi » constitue un des traits principaux du
romantisme. La poésie se consacre à l’expression des sentiments
personnels, du désespoir profond à la nostalgie, en passant par
toutes les nuances du chagrin.
« Un artiste est un homme – il écrit pour des hommes.
Pour prêtresse du temple, il a la liberté,
Pour trépied, l’univers ; pour éléments, la vie ;
Pour encens, la douleur ; l’amour et l’harmonie ;
Pour victime, mon cœur ; - pour dieu, la vérité. » (La coupe et les
lèvres, Chateaubriand dédicace à M. Alfred Tattet)
Le poète romantique expose ses états d’âme en un épanchement
qui trouve un écho dans l’affectivité de son lecteur (Les Nuits de
Musset, Les Contemplations de Hugo). L’utilisation constante du
« je » fait de l’écriture romantique une sorte de miroir dans lequel le
poète, en se racontant et en se souvenant, s’observe et s’analyse.
• Temps et nature
De nombreux textes romantiques expriment la douleur du temps
qui passe, la nostalgie de l'enfance et l'importance de la mémoire.
« Ô Temps, suspends ton vol ! » s'écrie Lamartine. Dans sa quête
de consolation, le poète romantique trouve dans la nature une
confidente en accord avec sa propre sensibilité. Les paysages
L’importance du lyrisme
!"
C'est un état d’incertitude et d’insatisfaction des deux premières
générations du siècle, perceptible dans le « vague des passions »
(Chateaubriand), de malaise existentiel (cf. Musset, Les
Confessions d'un enfant du siècle). Le trouble, né du décalage
entre les espoirs et la réalité historique, prend la forme d’une
alternance d’enthousiasme et de chagrin, de « vague à l’âme ».
Le mal du siècle
!"
Les œuvres littéraires et artistiques de la première moitié du XIXe
siècle présentent des points communs permettant de définir le
Romantisme. Enraciné dans les littératures germanique et
anglaise, il se caractérise par l’importance accordée aux passions
et par la volonté d’échapper, en l’exprimant, au « mal du siècle ».
I. La poésie romantique
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Poésie et romantisme