D-un(e)-prof-a-l-autre-Numero-76-Mars-2015
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Numéro 76 – Mars 2015 2015 Illustration extraite du Journal de Blumka, album qui raconte l'histoire de Janusz Korczak, précurseur de la mise en pratique des droits de l'enfant 8 mars : Journée internationale pour les les droits droits des femmes Au sommaire ce mois-ci : 8 mars : Journée internationale pour les droits des femmes : p. 2 Ecouter ou lire un discours d'Emma Watson p. 6 Comment répondre aux dragueurs du samedi soir ? p. 8 Citations p. 10 p. 15 p. 17 p. 19 p. 20 p. 21 p. 22 p. 24 p. 26 Je suis Charlie : (re)lire Matin Brun Nos étudiants ont du talent : Fables Album[s] (6) La pire des princesses Lu dernièrement Cartes postales Un étudiant chez les Moldaves (4) On vous informe ! Dis-moi dix mots que tu accueilles Annexe : texte de Matin Brun D'un(e) prof ... à l'autre La lettre du bac en français de HELMo Sainte-Croix 61, Hors-Château – 4000 Liège Comité de rédaction : Sylvie Bougelet, Aurélie Cintori, Anne Dister, Pierre-Yves Duchâteau, Jean Kattus Informations – abonnement – numéros précédents - index : www.helmo.be > Formation continuée > D'un(e) prof à l'autre Contact : [email protected] 1 Ecouter ou lire un discours d'Emma WATSON Chacun d'entre nous connait bien sûr Hermione, l'amie d'Harry Potter, incarnée à l'écran par l'actrice anglaise Emma Watson. Son capital sympathie est immense auprès des jeunes... Alors, quand elle s'engage pour l'égalité des sexes, et cela à la tribune des Nations Unies, son discours a toutes les chances de porter auprès des élèves. L'auteure Abnousse Shalmani (voir la recension de son livre dans la rubrique « Lu dernièrement ») estime d'ailleurs qu'une des difficultés du combat des femmes, c'est qu'on ne leur présente pas assez, lorsqu'elles sont jeunes, de modèles féminins auxquels s'identifier : en voilà un, d'aujourd'hui, très positif et très accessible. Qui plus est, dans ce discours devenu fameux, Emma Watson s'adresse tout particulièrement aux hommes : l'égalité des sexes, ce n'est pas l'affaire des seules filles ! Proposition didactique Ecouter le discours en anglais et proposer aux élèves de le traduire. L'exercice de version grecque ou latine était considéré, à l'époque encore récente des « humanités anciennes », comme particulièrement formateur, notamment pour développer la maitrise du français. La quasidisparition de l'étude des langues mortes l'a entrainé dans sa chute... Et si on le réhabilitait en partant cette fois de l'anglais ? Les séparations presque étanches que l'école a créées entre les disciplines sont en effet bien artificielles pour nos élèves qui, une fois à la maison, devant leur ordinateur, passent constamment d'une langue à l'autre. Et pourquoi ne pas travailler en collaboration avec le professeur d'anglais ? Voilà qui donnerait beaucoup de sens aux apprentissages pour les élèves ! Bien évidemment, en fonction des circonstances, on peut aussi distribuer la traduction française et écouter Emma Watson avec celle-ci sous les yeux : voir l'émotion et écouter les intonations de cette jeune actrice dans le difficile exercice d'un discours officiel, même si on ne comprend pas les mots, est de nature à donner du poids à son message. Quelques consignes d'écoute possibles: - Que propose Emma Watson ? - Quels sont ses principaux arguments ? - Qu'est-ce qu'Emma Watson a vécu, qui l'a amenée à prendre la décision de devenir féministe ? - Quelle raison invoque-t-elle pour justifier que ce soit elle qui prenne la parole ? Discours d'Emma Watson ambassadrice de bonne volonté d'ONU Femmes, pour le lancement de la campagne « HeForShe », au quartier général des Nations Unies, New York, le 20 septembre 2014. Aujourd'hui, nous lançons HeForShe (Lui pour elle). une campagne intitulée Je vous tends la main parce que j'ai besoin de votre aide. Nous voulons mettre fin aux inégalités entre les sexes et pour cela, nous avons besoin de la 2 participation de tout le monde. Il s'agit de la première campagne du genre à l'ONU : nous voulons essayer de galvaniser autant d'hommes et de garçons que possible pour qu'ils soient les défenseurs de l'égalité des sexes. Et nous ne voulons pas seulement en parler, mais obtenir des résultats. J'ai été nommée il y a six mois et plus je parle de féminisme, plus je me rends compte que la lutte pour les droits des femmes passe trop souvent pour un synonyme de haine des hommes. S'il y a une chose dont je suis certaine, c'est que cela doit cesser. Pour la petite histoire, le féminisme, par définition, est la croyance que les hommes et les femmes doivent avoir les mêmes droits et chances. C'est la théorie de l'égalité politique, économique et sociale des sexes. J'ai commencé à remettre en question les préjugés fondés sur le sexe quand, à 8 ans, je ne comprenais pas d'être traitée de « bossy » (« autoritaire ») parce que je voulais diriger les pièces que nous mettions en scène pour nos parents, alors que ce n'était pas le cas des garçons. Quand, à 14 ans, j'ai commencé à être sexualisée par certains titres de presse. Quand, à 15 ans, mes amies ont commencé à quitter leurs équipes sportives parce qu'elles ne voulaient pas paraitre « musclées ». Quand à 18 ans, mes amis de sexe masculin étaient incapables d'exprimer leurs sentiments. J'ai décidé que j'étais féministe et cela ne me semblait pas compliqué. Mais ce que j'ai vu récemment m'a montré que le féminisme est devenu un mot impopulaire. Apparemment, je fais partie de ces femmes dont les expressions sont considérées comme trop fortes, trop agressives, excluantes, anti-hommes et désagréables. Pourquoi le mot met-il si mal à l'aise ? Je suis originaire de Grande-Bretagne et je pense qu'il est juste, en tant que femme, d'être payée comme mes homologues masculins. Je pense qu'il est juste de pouvoir prendre des décisions au sujet de mon propre corps. Je pense qu'il est juste que les femmes participent en mon nom à la politique et aux prises de décision de mon pays. Je pense qu'il est juste que socialement, je bénéficie du même respect que les hommes. Mais malheureusement, je peux dire qu'il n'y a pas un pays au monde où toutes les femmes peuvent espérer bénéficier de ces droits. Aucun pays au monde ne peut encore dire qu'il a atteint l'égalité des sexes. Ces droits, je les considère comme des droits humains, et je sais que je suis chanceuse. Je suis une grande privilégiée, car mes parents ne m'ont pas moins aimée parce que je suis née fille. Mon école ne m'a pas limitée parce que j'étais une fille. Mes mentors n'ont pas estimé que j'irais moins loin parce que je pourrais donner naissance à un enfant un jour. Ces influenceurs sont les ambassadeurs de l'égalité des sexes qui ont fait ce que je suis aujourd'hui. Ils ne le savent peut-être pas, mais ils sont des féministes naturels, qui changent le monde aujourd'hui. Et nous avons besoin de plus de personnes comme cela. Et si vous détestez toujours le mot, dites-vous que ce n'est pas le mot qui est important, mais l'idée et l'ambition derrière lui. Parce que toutes les femmes n'ont pas les mêmes droits que moi. En fait, statistiquement, très peu les ont. En 1995, Hilary Clinton a prononcé un discours célèbre à Pékin sur les droits des femmes. Malheureusement, beaucoup de choses qu'elle voulait changer sont encore une réalité aujourd'hui. 3 Mais ce que je remarque le plus, c'est que moins de 30 % de son auditoire étaient des hommes. Comment pouvons-nous changer les choses dans le monde si seulement la moitié de celui-ci est invité ou se sent autorisé à participer à la conversation ? Messieurs, je voudrais saisir cette occasion pour vous envoyer une invitation officielle. L'égalité des sexes vous concerne aussi. Car je constate que le rôle de mon père en tant que parent est moins valorisé par la société, bien que j'aie besoin de sa présence autant que de celle de ma mère. Je vois des jeunes hommes souffrir de problèmes psychologiques et qui ne demandent pas d'aide, par crainte d'avoir l'air moins « mâles ». C'est un fait, le suicide au Royaume-Uni est la principale cause de décès des hommes entre 20 et 49 ans, devant les accidents de la route, le cancer et les maladies coronariennes. Je vois des hommes fragilisés et insécurisés par la vision trompeuse de ce qui constitue le succès masculin. Les hommes subissent aussi le déficit d'égalité. Nous ne parlons pas souvent du fait que les hommes sont emprisonnés dans des stéréotypes de genre, mais je peux voir que c'est le cas, et s'ils en sont libérés, les choses changeront naturellement pour les femmes. Si les hommes ne se sentent pas obligés d'être agressifs, les femmes n'auront pas à se sentir soumises. Si les hommes n'ont pas à contrôler, les femmes n'auront pas à être contrôlées. Les hommes et les femmes doivent se sentir libres d'être sensibles. Les hommes et les femmes doivent se sentir libres d'être forts ... Il est temps que nous percevions le genre sur un spectre et non pas comme une opposition d'idéaux. Si nous cessons de nous définir par ce que nous ne sommes pas et commençons à nous définir par ce que nous sommes, nous serons tous plus libres – et c'est là le sens de la campagne HeForShe. Il s'agit de liberté. Je veux que les hommes prennent leurs responsabilités. Afin que leurs filles, sœurs et mères puissent être libres de tout préjugé, mais aussi pour que leurs fils aient le droit d'être vulnérables et humains aussi, retrouvent cette partie d'eux-mêmes qu'ils ont abandonnée et, ce faisant, puissent être eux-mêmes... dans une version plus vraie et complète. Vous vous dites peut-être : mais qui est cette fille de Harry Potter ? Et que fait-elle à la tribune de l'ONU ? C'est une bonne question et croyez-moi, je me la suis posée. Je ne sais pas si je suis qualifiée pour être ici. Tout ce que je sais, c'est que je me sens concernée par cette question. Et je veux des progrès. Et pour avoir vu ce que j'ai vu - et connaissant ma chance - je pense qu'il est de mon devoir de m'exprimer. L'homme d'État anglais Edmund Burke a dit : « Les forces du mal n'ont besoin que d'une chose pour triompher : que suffisamment de femmes et d'hommes de bien n'agissent pas. » Dans mon état de nervosité pour écrire ce discours et dans mes moments de doute, je me suis dit fermement : si je ne le fais pas, qui ? Et si je ne le fais pas maintenant, quand ? Si vous avez des doutes similaires lorsque des occasions se présentent à vous, j'espère que mes mots pourront vous être utiles. Parce que la réalité est que si nous ne faisons rien, il faudra 75 ans – je serai presque centenaire avant que les femmes soient payées autant que les hommes pour le même travail. Dans les 16 prochaines années, 15,5 millions de filles seront mariées avant l'âge adulte. Et au rythme actuel, ce n'est pas avant 2086 que toutes les filles des régions rurales d'Afrique seront en mesure de recevoir une éducation secondaire. 4 Si vous croyez en l'égalité, vous pouvez être l'un de ces féministes naturels dont j'ai parlé tout à l'heure. Et pour cela, je vous félicite. Nous luttons pour un monde plus uni, et la bonne nouvelle est que nous avons un mouvement d'union. Il s'appelle HeForShe. Je vous invite à aller de l'avant, à vous exprimer, à être « lui pour elle ». Et à vous demander : si je ne le fais pas, qui ? Et si je ne le fais pas maintenant, quand ? Je vous remercie. http://www.lesnouvellesnews.fr/index.php/civilisation-articles-section/civilisation/3900-le-discours-d-emma-watson-a-l-onu « Les forces du mal n'ont besoin que d'une chose pour triompher : que suffisamment de femmes et d'hommes de bien n'agissent pas », dit Edmund Burke, cité par Emma Watson. Agissez avec vos élèves ! Quelques pistes : 1. Lire l'article ci-contre, le traduire. 2. Ecrire son propre article, intitulé Les garçons devraient écouter Emma Watson. 3. Créer quelques slogans au départ des idées émises dans l'article ci-contre et les afficher en classe. 4. Se rendre sur le site de la campagne HeforShe : http://www.heforshe.org/fr/ - s'engager : consulter la trousse d'action, collectivement, en choisir une et la mettre en œuvre. Jean KATTUS 5 Comment répondre aux dragueurs du samedi soir ? Avez-vous l'esprit de répartie ? Testez-vous en imaginant ce que vous répondriez, en tant que femme, si un importun vous draguait ostensiblement alors que vous n'en avez aucune envie... Testez aussi vos élèves ;-) Exemple : Lui - Je suis photographe et je cherchais justement un visage comme le vôtre ! Elle - Je suis chirurgienne esthétique, et moi aussi, je cherchais justement un visage comme le vôtre ! A vous de jouer ! A. Lui Elle - Salut ! On n'est pas sortis ensemble déjà une fois, ou deux ? - ......................................... B. Lui Elle - Comment avez-vous fait pour être si belle ? - ......................................... C. Lui Elle - Est-ce que vous sortiriez avec moi samedi prochain ? - ......................................... D. Lui Elle - Votre visage doit faire tourner quelques têtes ! - ......................................... E. Lui Elle - Allez, ne soyez pas timide, demandez-moi de sortir... - ......................................... F. Lui Elle - Je crois que je pourrais vous rendre très heureuse... - ......................................... G. Lui Elle - Que répondriez-vous si je vous demandais de m'épouser ? - ......................................... H. Lui Elle - Puis-je avoir votre nom ? - ......................................... I. Lui Elle - Ça vous dirait d'aller voir un film avec moi ? - ......................................... J. Lui Elle - Croyez-vous que c'est le destin qui nous a fait nous rencontrer ? - ......................................... K. Lui Elle - Est-ce que cette chaise est libre ? - ......................................... L. Lui Elle - J'irais au bout du monde pour vous ! - ......................................... M. Lui Elle - Si je vous voyais nue, je mourrais heureux... - ......................................... Page suivante, quelques (bonnes) répliques possibles... 6 A. Lui Elle - Salut ! On n'est pas sortis ensemble déjà une fois, ou deux ? - C'est possible, mais une seule fois alors : je ne fais jamais deux fois la même erreur... B. Lui Elle - Comment avez-vous fait pour être si belle ? - On a dû me donner votre part... C. Lui Elle - Est-ce que vous sortiriez avec moi samedi prochain ? - Désolée, j'ai prévu d'avoir une migraine ce jour-là ! D. Lui Elle - Votre visage doit faire tourner quelques têtes ! - Et le vôtre doit retourner quelques estomacs ! E. Lui Elle - Allez, ne soyez pas timide, demandez-moi de sortir... - D'accord : veuillez sortir, s'il vous plait ! F. Lui Elle - Je crois que je pourrais vous rendre très heureuse... - Pourquoi, vous partez ? G. Lui Elle - Que répondriez-vous si je vous demandais de m'épouser ? - Rien : je ne peux pas rire et parler en même temps ! H. Lui Elle - Puis-je avoir votre nom ? - Pourquoi ? Vous n'en avez pas ? I. Lui Elle - Ça vous dirait d'aller voir un film avec moi ? - Non, merci, je l'ai déjà vu. J. Lui Elle - Croyez-vous que c'est le destin qui nous a fait nous rencontrer ? - Non, juste de la simple malchance... K. Lui Elle - Est-ce que cette chaise est libre ? - Oui, et la mienne le sera aussi si vous vous asseyez... L. Lui Elle - J'irais au bout du monde pour vous ! - Me promettez-vous d'y rester ? M. Lui Elle - Si je vous voyais nue, je mourrais heureux... - Si je vous voyais nu, je mourrais de rire ! Suggestion : travailler ses talents d'acteur. Il s'agit de rentrer dans la peau du dragueur et de la fille qui ne s'en laisse pas conter. Les garçons et les filles de la classe, par paires, mettent en scène et interprètent chacun de ces dialogues : mise en place des personnages face au groupe, déplacements, attitudes, gestes, regards et mimiques, intonation expressive... : bon moment et apprentissage de l'oral expressif garantis ! Jean KATTUS 7 Citations qui parlent des femmes Lire pour s'informer, se forger une opinion et l'exprimer 1. Relie les citations ou les informations de la colonne de gauche1 avec les éléments de la colonne de droite qui leur correspondent. HIER 1. La nature crée seulement des femmes quand elle ne peut pas créer des hommes. La femme est, par conséquent, un homme inférieur. A. Henri VII, roi d'Angleterre, chef de l'Eglise anglicane, XVIe siècle. 2. Les enfants, les idiots, les lunatiques et les femmes ne peuvent pas et n'ont pas la capacité pour effectuer des négoces. B. Luther, théologien allemand, réformateur protestant, XVIe siècle. 3. Quand un homme sera repris en public par une femme, il a le droit de la frapper avec le poing, le pied et de lui casser le nez pour que, ainsi défigurée, elle ne se montre pas, honteuse de sa figure. Et elle l'a bien mérité, pour s'être adressée à l'homme avec méchanceté et un langage osé. C. Le Ménagier de Paris, traité de conduite morale et de coutumes de France, XIVe siècle. 4. Que les femmes soient silencieuses dans les églises, parce qu'il ne leur est pas permis de parler. Si elles veulent être instruites sur un sujet quelconque, qu'elles demandent à la maison à leurs maris. 5. Bien que la conduite du mari soit censurable, bien que celui-ci se livre à d'autres amours, la femme vertueuse doit le révérer comme un dieu. Durant l'enfance, une femme doit dépendre de son père, en se mariant, de son mari, si celui-ci meurt, de ses fils et si elle n'en a pas, de son souverain. Une femme ne doit jamais se gouverner seule. 6. La pire étiquette que peut avoir une femme, c'est d'être savante. 7. Toutes les femmes qui séduiront et amèneront au mariage les sujets de Sa Majesté au moyen de parfums, peintures, dents postiches, perruques et rembourrage aux hanches et à la poitrine encourent le délit de sorcellerie et le mariage sera automatiquement annulé. 8. Les hommes sont supérieurs aux femmes parce qu'Allah leur a octroyé la supériorité sur elles. Par conséquent, il donna aux hommes le double de ce qu'il donna aux femmes. Les maris qui souffriront de la désobéissance de leurs femmes peuvent les châtier : abandonner leur lit, et même les frapper. Il n'a pas été légué à l'homme pire calamité que la femme. 9. La femme doit adorer l'homme comme un dieu. Chaque matin, elle doit s'agenouiller, neuf fois consécutives, aux pieds du mari et, les bras croisés, lui demander : « Seigneur, que désires-tu que je fasse ? » 10. Quand une femme aura une conduite désordonnée et cessera d'accomplir les obligations du foyer, le mari peut la soumettre et la réduire en esclavage. Cette servitude peut, y compris, s'exercer dans la maison d'un créancier du mari et, pendant la période que cela durera, il est licite pour le mari de contracter un nouveau mariage. D. Aristote, philosophe, guide intellectuel et précepteur grec d'Alexandre le Grand, IVe siècle avant JésusChrist. E. Lois de Manu, livre sacré de l'Inde IIe siècle. F. Le Coran VIIe siècle. G. Constitution nationale anglaise, XVIIIe siècle. H. Saint Paul, apôtre chrétien, 67 après JésusChrist. I. Code de Hamurabi, constitution nationale de Babylone, promulguée par le roi Hamurabi, qui la conçut sous l'inspiration divine, XVIIIe siècle avant Jésus-Christ. J. Zarathustra, philosophe perse, VIIe siècle avant Jésus-Christ . 1 http://fr.slideshare.net/ric13/ecrits-anciens-sur-la-femme http://igvm-iefh.belgium.be/fr/binaries/GenderStat_F_Hfdst1-8_tcm337-160843.pdf http://www.lesoir.be/472305/article/actualite/belgique/2014-02-19/nombre-viols-en-forte-hausse 8 AUJOURD'HUI 1. En moyenne, l'écart de pension entre les hommes et les femmes s'élève à 23 %. 2. Sur l'ensemble des revenus du travail, les femmes gagnent en moyenne 71 % du revenu des hommes. 3. 4. Entre 2009 et 2011, le nombre de viols dénoncés auprès de la police a augmenté de 20 %. On passe de 3360 faits à 4038, soit plus de 11 plaintes par jour au cours de la dernière année. A. Femmes et hommes en Belgique, Statistiques et indicateurs de genre. Institut pour l'égalité des femmes et des hommes, 2011. B. Le Soir, 19 février 2014. C. Déclaration Universelle des Droits de la femme, Assemblée générale des Nations Unies – 1967. 5. 6. 7. La discrimination à l’égard des femmes, du fait qu’elle nie ou limite l’égalité des droits de la femme avec l’homme, est fondamentalement injuste et constitue une atteinte à la dignité humaine. D. Campagne contre la violence conjugale, Nicolas Gillon, étudiant en 2e année Publicité à l'Ecole Supérieure des Arts Saint-Luc Tournai. 2014. Publiée dans Entrées libres, février 2015. 8. Dans le secteur privé (chiffres de 2011), l'écart salarial observé sur la base du salaire horaire brut s'élève à 25 % chez les employés et 17 % chez les ouvriers. Solutions : HIER : 1D / 2A / 3C / 4B / 5E / 6H / 7G / 8F / 9J/ 10I AUJOURD'HUI : 1A / 2A / 3A / 4B / 5A / 6D / 7C / 8A 2. Ecris un texte court, de deux paragraphes, qui explique ce que tu déduis de ta lecture : - 1er paragraphe : - que constates-tu en lisant les citations classées sous le titre « hier » et les informations classées sous le titre « aujourd'hui » ? - quel(s) lien(s) peux-tu établir entre hier et aujourd'hui ? - 2e paragraphe : comment réagis-tu à ce que tu as lu ? Explique tes sentiments et tes souhaits éventuels. 3. En te basant sur ce que tu viens d'écrire, exprime au groupe ton opinion sur la Journée internationale pour les droits des femmes (organisée chaque année le 8 mars). Ecoute l'opinion des autres et interviens, si tu le juges utile, pour appuyer l'opinion d'un camarade ou pour t'y opposer, en demandant la parole à l'animateur. Jean KATTUS 9 (Re)lire Matin brun de Franck PAVLOFF Si vous lisez Matin brun (le texte est fourni en annexe), vous ferez partie des quelque 2 millions de personnes qui ont lu ce récit à travers le monde. Le texte est en effet traduit et diffusé dans 25 pays, dont la Chine ou la Russie, depuis 1998, date de sa première édition. Pourquoi cet engouement ? À cause d'une histoire, d'un genre d'écriture ? Comment classer Matin brun ? En fait, le lecteur trouvera dans cette nouvelle, selon sa culture et ses présupposés, une simple fable ou un conte philosophique dans la lignée de Voltaire, ou une véritable alerte, plus réaliste et actuelle, en lien avec des évènements plus récents. La nouvelle est un récit court, écrit en prose. La concision et l'efficacité de l'écriture la caractérisent. Les personnages d'une nouvelle sont peu nombreux et leur description est sommaire. L'action est assez simple et souvent construite de façon à ménager un effet de surprise au dénouement : la chute. En général, la nouvelle contient une situation initiale, un élément déclencheur (évènement qui perturbe et dérange), une suite d’actions et la chute finale. Dans ce récit destiné aussi bien aux enfants qu'aux adultes (dans la lignée du Petit Prince), Franck Pavloff raconte en douceur la montée d'un régime totalitaire : L'Etat brun. Brun parce qu'il impose la couleur brune à tous les animaux de compagnie. Pas de quoi fouetter un chat ?! C'est ce que se disent les habitants (de ce lieu sans nom) ; alors, pour éviter les problèmes, ils cèdent, et ces petites lâchetés conduiront au pire. Jusque-là tout allait bien... Au départ, ce texte très court (environ trois pages en format A4) nous plonge dans un contexte ordinaire et léger : deux amis (le narrateur sans nom et Charlie) bavardent tranquillement au soleil. Plus loin, les personnages jouent aux cartes (à la belote, jeu populaire) et regardent du sport (du football, sport populaire aussi) à la télévision. Le vocabulaire est simple, voire familier (« clebs », « proprios »). Ce bref récit s'inscrit dans notre réalité ordinaire, même si les faits ne sont pas vrais. Jusque-là tout allait bien... Mais la mort arrive aussi dès les premières lignes : Charlie a dû faire piquer son chien de quinze ans. C'est l'élément déclencheur, mais le lecteur ne le sait pas encore. Le récit alterne subrepticement des éléments quotidiens et rassurants et des phénomènes qui devraient mettre la puce à l'oreille du lecteur. Charlie et son ami discutent d’une mesure prise par ce qui semble être le gouvernement en place : l'interdiction d’avoir un chien d’une autre couleur que brune. Le chien de Charlie n'a pas été piqué parce qu'il souffrait en raison de son âge, il a été exterminé parce qu'il n'était pas brun. Et nous apprenons que cette mesure concernait les chats quelque temps auparavant. Les « milices » ont donné des boulettes d'arsenic pour tuer les chats de mauvaises couleurs. Couleur ? Ne parle t-on pas de la couleur d'un individu (puisque la notion de race n'existe pas), de la couleur politique, religieuse, idéologique de quelqu'un ? Très progressivement, cette couleur brune va envahir le texte. Ainsi, seuls les chats et les chiens 10 bruns ont droit de cité dans ce pays sans nom, lui aussi. C'est rationnel, indiscutable, puisque ce sont « les scientifiques de l'Etat national » qui en ont décidé ainsi. « Etat national » ? Appellation singulière. Par opposition à « Etat démocratique » ? Et d'ailleurs, brun, et pas marron, havane ou châtain. Cela aurait évité la répétition si décriée pour la beauté du style... Pourquoi cette répétition? Et si Franck Pavloff l'avait fait exprès ? Cette couleur prend la fonction d'une alarme, à petit bruit, qui va insidieusement se faire entendre. Un relevé des emplois de l'adjectif « brun » montrerait qu'il concerne non seulement les animaux, mais aussi la presse (le journal devra changer de nom pour devenir les Nouvelles brunes), la radio, le langage et même le tiercé ! Jusqu'au pastis (le jaune !) qui devient brun. Nous frôlons l'absurde. Ou bien cette couleur n'est-elle pas seulement une « couleur » ? Que connote le brun, pourquoi ce choix? Depuis les « Chemises brunes » nazies, le brun est la couleur du totalitarisme, du fascisme ou de l'extrême-droite. Point d'histoire : En 1925, en Allemagne, les membres de la Section d'Assaut (Sturmabteilung ou SA) adoptent un uniforme, auquel ils doivent leur nom : les Chemises Brunes. Créées par Hitler en 1921, celles-ci œuvrèrent pour l’avènement du Troisième Reich, jusqu’à ce que le dictateur nazi décide de s'en débarrasser, lors de la « nuit des longs couteaux », en 1934. Et la peste brune est le surnom donné au nazisme, à cause des chemises brunes justement. Pensons au roman La Peste d'Albert CAMUS, au titre très symbolique, roman publié en 1947 dans le sillage de la guerre 1939-45 et de son épidémie brune. Il est clair que Pavloff a choisi cette couleur brune et a choisi de la répéter tout au long de son récit. Et des indices d'écriture évoquent ce totalitarisme qui se met en place. Notons des usages volontairement connotés : 1. des registres lexicaux : peur, sécurité, milice 2. des thèmes abordés : la délation, l'eugénisme, la rétroactivité des lois, la censure... Jusque-là tout allait bien... Se sentant surveillés, les habitants en rajoutent, vont plus loin que ce qui leur est demandé. Ainsi, Charlie et le narrateur vont-ils se mettre à ponctuer leurs fins de phrases de « brun » ou « brune ». Le contrôle de la société devient total et irrépressible, conduisant le narrateur à regretter de ne pas avoir réagi plus tôt, d'avoir fait preuve de passivité : « J'aurais dû me méfier des Bruns dès qu'ils nous ont imposé leur première loi sur les animaux. » Comme le Pasteur Martin NIEMÖLLER (1892-1984), rescapé de Dachau, qui n'avait rien dit..., mais a écrit ce « poème-cri » alors qu'il était prisonnier, en 1942 : Quand ils sont venus chercher les communistes, je n'ai rien dit, je n'étais pas communiste. Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n'ai rien dit, je n'étais pas syndicaliste. Quand ils sont venus chercher les juifs, je n'ai rien dit, je n'étais pas juif. 11 Quand ils sont venus chercher les catholiques, je n'ai rien dit, je n'étais pas catholique. Puis ils sont venus me chercher. Et il ne restait personne pour protester... A travers ce « brun » qui se répand partout – et qui rappelle nécessairement les « chemises brunes » des S.A. et la « peste brune » du nazisme –, c'est la pensée unique et le conformisme qui s'étendent. On accepte des petits riens, de petites lâchetés, puis on n'a plus le choix. La société est alors contrôlée, l'information est filtrée (censure) et la propagande est de rigueur ; les scientifiques euxmêmes sont au service de cette dictature qui se construit. En définitive, Matin brun est reçu aujourd'hui (cf. théorie de la réception) comme une parabole qui repose sur l'analogie que le lecteur doit établir entre le récit et l'enjeu, le propos moral. En donnant un aperçu du processus menant à l'installation d'une société totalitaire, cet apologue incite le lecteur à faire preuve de vigilance. Un apologue est un récit (genre narratif) qui a pour fonction d'illustrer une leçon morale qui peut être formulée explicitement. La visée de l'apologue est donc argumentative. L'apologue propose des personnages et des situations symboliques, représentatifs de la morale que l'auteur veut en dégager. Cet enseignement moral a donc une portée didactique. … Maintenant, il est trop tard, « on frappe à la porte »... (fin du récit). Pour conclure et continuer... Étudié dans les établissements scolaires, Matin brun a été adapté au théâtre, à la radio et à la télévision. Vincent Josse en a tiré en 2002 un livre sonore : pochette d'Enki Bilal, textes lus par Jacques Bonnaffé et Denis Podalydès, musique de Christian Zanési et Bruno Letort. Lectures à proposer dans le prolongement de cette étude 1. Des « classiques » Rhinocéros, pièce de théâtre d'Eugène IONESCO créée en 1960. Elle met en scène une épidémie imaginaire, la« rhinocérite », maladie qui effraie tous les habitants d'une ville et les transforme bientôt tous en rhinocéros. La « rhinocérite » est une métaphore du totalitarisme. Ionesco dénonce la lâcheté aux premières heures de l'Occupation dans les années 1940. La Peste de CAMUS (1947), épidémie métaphorique elle aussi. Fahrenheit 451, roman de science-fiction de Ray BRADBURY, publié en 1952 en plein maccarthisme, durant la guerre froide (alors qu'aux Etats-Unis se déroulait une « chasse aux sorcières » contre les communistes), qui annonce un futur sombre dans un contexte totalitaire. La ferme des animaux, de George ORWELL, publié en 1945. Critique à peine voilée du système mis en place après la révolution russe. 12 Maus, d'Art SPIEGELMAN, la seule B.D. à avoir reçu le Prix Pulitzer (1992). Regard terrible sur la Shoah, génocide né du totalitarisme. 2. Des livres davantage destinés à la jeunesse L'agneau qui ne voulait pas être un mouton, un album pour la jeunesse (et les « grands »). Texte de Didier JEAN, dessins de ZAD. Syros, 2008. C'est l'histoire d'un troupeau de moutons qui n'ont en commun que le pré dans lequel ils broutent depuis toujours, sans se poser de questions. Lorsqu'un loup vient un jour à rôder dans les parages, personne ne s'inquiète vraiment. Lorsqu'il s'attaque au mouton malade, on ne s'en offusque pas car on n'est pas malade. De même, lorsque vient le tour du mouton noir : on ne dit rien car on n'est pas noir. Mais quand le loup dévore le bélier, chacun se dit en tremblant que son tour est pour bientôt... Dans cet album de Didier Jean et Zad, c'est le courage d'un agneau qui va bouleverser le cours des choses. Le plus jeune de tous saura démontrer qu'il n'y a pas de fatalité, qu'un troupeau de moutons, s'il relève enfin la tête, peut venir à bout du loup le plus sanguinaire. Car accepter sans réagir que l'on s'en prenne à son voisin ne revient-il pas à accepter que l'on s'en prenne à soimême ? http://www.syros.fr/index.php?option=com_catalogue&page=ouvrage¶m_y=F_ean13&value_y=9782748506402&retour=0&espace=0&Itemid=2 Le destin de Linus Hoppe, d'Anne-Laure BONDOUX. Bayard, 2001. Pour les jeunes (à partir de 11 ans). Comme tous les élèves de son âge, Linus ne pense qu'à l'examen de fin d'année, destiné à déterminer l'existence de tous les candidats. S'il réussit, il restera en sphère 1, mènera une vie sans histoire et goutera jusqu'à la fin de ses jours la sérénité artificielle de la zone protégée. Que se passerait-il seulement s'il échouait ? Refusant le système, Linus décide de modifier en trois mois le cours de son destin. À l'image des héros plongés dans cette aventure, le lecteur n'a pas un instant de répit ! http://www.babelio.com/livres/Bondoux-Le-Destin-de-Linus-Hoppe/62422 Le piano rouge, album de André LEBLANC (texte) et S.-Y. BARROUX (illustrations). Sorbier, 2008. Derrière la fiction, une histoire vraie dans la Chine de Mao. Le Piano rouge évoque les camps de rééducation qui accueillirent nombre d’intellectuels et d’élites chinois. Les enfants ne furent pas épargnés. C’est ainsi qu’une jeune pianiste se retrouve dans « le camp de Zhangjiake 46-19, à la frontière de la Mongolie intérieure ». L’auteur, André Leblanc, est précis. Son histoire est ancrée dans la réalité. Elle s’appuie sur celle de Xiao-Mei, jeune pianiste victime de la politique de « rééducation » menée durant les années 1960 à 1976, à l’égard des artistes et opposants au régime du grand Timonier. André Leblanc nous raconte l’isolement, le froid, l’amour fou de la jeune fille pour la musique. Une passion entrainant audaces et imprudence. Bravant les interdictions, Xiao-Mei parvient à faire entrer un piano dans le camp. Elle va jouer et s’entrainer jusqu’au jour où l’inévitable se produit : le chef de camp découvre les faits. L’auteur n’enjolive pas la situation, parle des dures journées de travail imposées aux Chinois exilés, invités à « réapprendre à vivre : planter du riz, ramasser des légumes, cueillir les fruits, couper le bois. S’instruire par le travail et l’autocritique. » Un album qui montre bien que la littérature de jeunesse peut parler de tout. Qu’il n’y a pas de sujets tabous. L’album arrive à être assez léger et délicat malgré la gravité du propos. Les illustrations en noir et rouge de Barroux sont très sombres (avec des personnages accablés, la tête baissée, les épaules voutées). Mais il y a de l’espoir, de la solidarité et une petite lumière au bout du chemin qui semble continuer au-delà du livre. http://www.ricochet-jeunes.org/livres/livre/37152-le-piano-rouge Isabelle ANSEL 13 Propositions méthodologiques 1. Interpréter les couvertures de la nouvelle : - à quoi renvoient la croix, la couleur de la première couverture ? Les chats de la 2e couverture ? - Qu'évoquent le titre, l'association des deux mots « Matin » et « brun » ? 2. Imaginer une autre page de couverture pour cette nouvelle / un autre titre, et justifier ses choix. 3. Ecouter le texte lu par un comédien : http://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/pavloff-franckmatin-brun-version-2.html. 4. Inférer la suite du récit : que se passe-t-il juste après « Arrêtez de taper si fort, j'arrive. » ? Et quelques jours plus tard ? 5. Lire le texte de façon approfondie en y cherchant les indices qui peuvent confirmer/infirmer la/les suite(s) du récit imaginée(e) par le groupe. 6. Nommer les sous-thèmes abordés par le récit et repérer les endroits précis du récit qui les illustrent. 7. Mettre le texte en relation avec l'actualité. 8. Regarder le court-métrage d'animation, Un beau matin, (2005) de Serge AVÉDIKIAN (12 minutes) http://archive.org/details/FranckPavloff_MatinBrun : - Comment le réalisateur a-t-il interprété la nouvelle « Matin brun » ? - Quelles différences, similitudes, actualisations entre le texte de Pavloff et les éléments du film ? - Quels éléments du langage cinématographique (images, bande-son) le réalisateur a-t-il sollicités pour faire passer le texte de départ ? Explique. 9. Lire des textes qui abordent le même thème général, les mêmes sous-thèmes (= lecture en réseau), par exemple le poème du Pasteur Martin Niemöller. Jean KATTUS 14 Nos étudiants ont du talent Dans le cadre des ateliers de formation professionnelle, les étudiants de première année sont amenés à vivre des activités ou des séquences d’apprentissages de français et à les analyser en vue de se préparer à en mener en stage. Un des dispositifs auxquels ils ont participé portait sur le genre des fables et des contrefables2. L’analyse d’un bain de textes variés (de Jean de la Fontaine et de JeanPierre Claris de Florian) a permis de dégager les caractéristiques de celles-ci. Après des exercices sur les marques du discours direct dans les fables, ils pouvaient choisir d’écrire une fable ou une contrefable. Leurs productions ont été socialisées lors des activités suivantes portant sur les compétences orales et un vote a permis de sélectionner quelques textes qui pourraient vous permettre de donner à vos élèves des exemples de fables inédites rédigées par des étudiants. Le Lion et le Zèbre Un lion avait longuement festoyé, Mais n’était pas rassasié. En se promenant dans la vallée, Il aperçut un zèbre en train de s’hydrater. Bien entendu, le lion affamé Ne pouvait point l’épargner. Il démarra brusquement Pour dévorer le zèbre près de l’étang. Le zèbre aperçut le lion enragé Et décida alors de s’abaisser : Le lion tomba dans l’eau agitée. « Au secours ! Aide-moi, je ne sais pas nager ! », Cria le lion paniqué. « Pourquoi te sauverais-je ? Tu as essayé de me dévorer. », Répondit le zèbre, soulagé. Lentement le lion se noya… On peut dire que sa gourmandise l’emporta. Marine PEPERMANS L’âne et les chevaux Un âne un peu corpulent, Voulait aller à l’école, car il se disait intelligent. Pourtant, les écoles sont consacrées aux chevaux, Mais l’âne n’écoutait guère et affirma que c’était faux. 2 Une contrefable est une forme moderne particulière de la fable. Elle consiste à imiter ou à poursuivre l’histoire racontée dans une autre fable bien connue, souvent dans une perspective parodique. L’auteur de la contrefable peut choisir d’illustrer une autre morale, de modifier le caractère d’un personnage, l’époque ou le lieu de l’histoire, etc. (extrait du manuel Repérages 1, Van, In, 2004 où est proposée une séquence sur les fables et les contrefables). 15 A son arrivée à l’école, il ne fut pas bien accueilli. En effet, les chevaux étaient envers lui très impolis. Ils l’imitèrent en faisant « hi-han » Et se moquèrent de ses oreilles tout en les attrapant. L’âne étant très studieux, Ne prêtait point attention à ces affreux. Durant toute l’année, les chevaux se sont bien moqués ; L’âne, quant à lui, ne faisait qu’étudier. À la fin de l’année, il y eut un revirement de situation, Car les chevaux à trop rigoler ont subi leur déscolarisation. L’âne put à son tour les narguer, Car c’est avec distinction qu’il fut diplômé. Marie DALLEMAGNE Le mouton qui ne dénonçait pas le loup À ne pas dénoncer le loup On en voit le museau. Un mouton, glouton comme tout, Regarde la forêt en prenant son déjeuner… « Le loup, s’effraie-t-il, le loup ! », Mais il décide de ne pas parler. « Si je me tais devant ses péchés, Peut-être ne verrai-je pas de près son pelage roux ? » Le loup revient chaque nuit Et chaque matin, un membre du troupeau dévore. Cette situation que le mouton étudie Fait que bientôt, il s’accommode de leur mort. De jour en jour, il prend de l’embonpoint Grâce aux brins d’herbe qu’il hérite de ses voisins Si bien que dans son coin, Il ne voit pas qu’il a perdu tous les siens. Quand le loup, pour la dernière fois, Revient chasser le coupable de silence, Il évalue son poids, Et tout en faisant bombance, Il dit : « Tu vois, je suis malin : Je garde toujours les lâches pour la fin ! » Mélissa FAGIOLARI 16 album[s] (6) La pire des princesses Auteure : Anna KEMP, adaptation française d'Emmanuelle PINGAULT Illustratrice : Sara OGILVIE Editeur : Milan, 2013 (1re édition UK 2012) Format : carré 27 x 27 cm Album à partir de 5 ans Le mot de l'éditeur La princesse Zélie n'en peut plus d'être enfermée dans son château en attendant qu'un beau prince lui fasse enfin découvrir le monde... Mais lorsqu’enfin il arrive, elle doit vite déchanter. Car il la ramène chez lui et lui propose ni plus ni moins une vie de parfaite princesse au foyer, condamnée à choisir des robes et organiser des soirées... en attendant bien sagement le retour de son époux. La princesse rêve d’aventures et n’a pas l’intention d’obéir, quitte à s’allier à un dragon pour se libérer elle-même… http://www.editionsmilan.com/Livres-Jeunesse/ALBUMS-ET-CONTES/4-ans-et/ALBUMS-4-7-ANS/La-pire-des-princesses Le texte Au début du récit, Zélie est une vraie princesse, qui en assume les stéréotypes extérieurs : longue robe, couronne sur la tête, petits oiseaux à ses côtés, gout pour le thé (on est en Angleterre ☺) et bien sûr, attente du prince charmant. Mais elle n'est pas une princesse ordinaire : elle porte des Converse et rêve d'aventures... Sous des dehors amusants, cet album est profondément subversif, car Zélie refuse de tout son être de petite fille la place que la société lui a assignée : « Sois belle et tais-toi ! », ce n'est pas pour elle ! Son but dans la vie ? Quitter sa tour et découvrir le monde. Etre libre. Indépendante. Un garçon manqué ? Surement pas ! Elle refuserait certainement cette horrible expression qui intègre de façon pernicieuse la supériorité masculine - une fille qui prétendrait avoir les mêmes gouts ou comportements qu'un garçon ne serait qu'un garçon de 2e catégorie, « manqué », l'étalon (sans jeu de mots) étant le mâle. Non, Zélie est une fille d'aujourd'hui, moderne, qui s'épanouit autrement que dans un mariage conventionnel. La pire des princesses parle donc d'abord des femmes et de leur droit à vivre, à l'égal des hommes, une vie intéressante et ouverte sur le monde. Cet album parle aussi du droit des filles à refuser le mari arriéré qui leur est désigné, le prince soi-disant charmant qui se révèle surtout bêta, crétin, charlatan et macho : il veut enfermer sa femme ! Pour elle, pas question de sortir : sa place, c'est à la 17 maison, et son rôle, c'est de soupirer et d'admirer son prince, d'être gracieuse et timide... Quel programme ! Heureusement, un beau dragon passe par là et Zélie s'enflamme pour lui (normal, c'est un dragon qui, comme tous les dragons, crache du feu...) : il est libre, grand, fort et complice. Cette aventure a bien sûr un gout de souffre très attirant, et le divorce est consommé : « C'est décidé, je prends la porte. Et que le dragon m'emporte ! » Ensemble, ils vont parcourir les contrées et Zélie va pouvoir vivre sa vie. À la fin du récit, elle porte d'ailleurs une tenue bien plus adaptée à ses rêves : une armure, une épée et une jupe courte ! La morale ? « Ils vécurent heureux pour toujours ! ». On connait (trop théoriquement) tous les jugements négatifs que les femmes doivent souvent subir lorsqu'elles prétendent mener leur vie de façon autonome (= en se donnant leurs propres lois), à l'égal des hommes : voyager, faire carrière, découvrir, s'habiller comme elles l'entendent (ne pas cacher ses jambes, par exemple), s'amuser, militer. Cet album présente, avec beaucoup de finesse et d'humour, le parcours et le combat, réussi, d'une fille qui aurait pu renoncer à ses rêves et accepter la condition d'épouse soumise qu'on lui avait mise dans la tête, mais qui ne se contente pas de la médiocrité de cette sous-vie et prend la décision de transgresser les codes traditionnels, de s'en affranchir (de quitter sa condition d'esclave) et qui finalement, grâce à sa force de caractère, trouve le bonheur. Oui, cet album est profondément subversif car il met à mal quantité de codes discriminatoires à l'égard des femmes que notre société véhicule « mine de rien ». Et c'est salutaire d'en découvrir toutes les subtilités avec de jeunes adolescent(e)s ! Quant à la langue, elle est jouissive, empreinte de rythme, de rimes et de ruptures de ton : Le prince en est scandalisé : « Ma dulcinée, c'est insensé ! Ta robe est déchiquetée, ma tour en miettes ! Tu es la pire des princesses ! Enfin, et c'est un lourd grief, un dragon squatte dans mon fief ! L'image et sa relation avec le texte La technique graphique, qui mêle librement crayonné, imprimé et peinture, donne un résultat joyeux, coloré et drôle, surtout à l'arrivée du dragon et des couleurs rouge et orange qui égayent alors l'univers tristounet et bien ordonné du début du récit. On peut apprécier aussi quelques éléments récurrents non mentionnés dans le texte (le yo-yo, les oiseaux, la théière) qui apportent une touche supplémentaire au récit : l'humour du texte et du dessin se répondent joyeusement. La couverture quant à elle, entoilée à la manière d'un papier peint ancien et ornée d'enluminures dorées, accentue le contraste avec son sujet. Nous tenons en mains un livre précieux du moyen âge, mais l'histoire qu'il nous livre est complètement inattendue : une princesse en Converse chevauche un dragon qui la regarde en souriant... Jean KATTUS Pour l'égalité entre filles et garçons – 100 albums jeunesse Répertoire organisé en rubriques : identité, des mamans et des papas, la claque aux clichés, partage des responsabilités... http://www.cndp.fr/crdp-grenoble/IMG/pdf/livret1fg.pdf 18 Lu dernièrement Benjamin WOOD, Le complexe d'Eden Bellwether. Zulma, 2014. Dans ce premier roman, Benjamin WOOD joue, tel un équilibriste, sur la mince frontière qui sépare le génie de la folie. A travers ce récit, l'auteur nous plonge dans l'ambiance des colleges fréquentés par la bourgeoisie anglaise. C'est dans ce milieu doré que vit Eden Bellwether, élève surdoué et talentueux organiste, passionné par le compositeur allemand Johann Mattheson dont les théories prônent un pouvoir presque surnaturel de la musique, tel que la manipulation ou la guérison. Oscar, aide-soignant dans une maison de retraite, va l'apprendre à ses dépens : se promenant sur le campus du King's College, il est irrésistiblement attiré par la mélodie de l'orgue et tombe sous le charme d'Iris, la sœur d'Eden. Le monde privilégié, spirituel et artistique des Bellwether et la simplicité du monde d'Oscar entrent alors en collision. Discrètement, Oscar s'immisce dans la sphère des Bellwether, alors que la sienne constitue un mystère pour eux. Mais au fil des pages, Oscar se rend compte que ce monde n'est qu'apparence et artefact et il s'acharnera à discerner le génie de la folie et les faux-semblants de la réalité. Grâce à sa plume et à une intrigue sans cesse maintenue, Benjamin WOOD nous livre ici une véritable bombe littéraire. Comme Eden, il nous manipule pour nous conduire vers une fin surprenante. Une chose est certaine : la lecture de ce thriller ne vous laissera pas psychologiquement indemne. Attention, romancier à suivre… Jonathan MATERNE Abnousse SHALMANI, Khomeiny, Sade et moi. Grasset, 2014 Téhéran, 1983 – Si la petite fille que j'étais a éprouvé le désir de se mettre nue dans l'enceinte de son école, ce n'était pas à cause des fortes chaleurs. C'était par provocation. Provocation du même ordre que de jouer à saute-mouton dans la salle de prière de la mosquée de l'école. C'était physique. - Je ne veux pas porter ce truc ! En plus c'est moche. Non ! Et avec la logique propre aux enfants : si c'est comme ça, tu vas voir ce que tu vas voir ! Je vais me venger ! Je vais le porter ce foulard gris qui serre trop mais tu vas voir. Et beaucoup ont vu. Mon cul. A l'âge de 6 ans, le petite Abnousse est contrainte par la révolution islamique de porter le foulard. A 8 ans, elle doit s'exiler en France, où elle découvrira qu'on peut lire tous les livres (notamment la littérature libertine qui est avant tout liberté de penser), mais aussi qu'on y rencontre des « corbeaux » (= femmes portant le hijab ou la burqa) dans le métro : la peur de sa vie. Elle analyse dans ce premier livre, à la lumière de son expérience et de ses sentiments, les évolutions récentes de la condition de la femme en France (le thème de la conférence qu'elle a donnée en février à la Cité-Miroir était « Enfoulardement et dévoilement : le corps féminin entre espace privé et espace public »3). Abnousse Shalmani est une combattante ; elle se sert avec virtuosité d'armes particulièrement efficaces et pertinentes : son franc-parler et sa force de conviction, qui rendent passionnante la lecture de ce livre. Jean KATTUS 3 http://www.citemiroir.be/activite/conference-abnousse-shalmani 19 Cartes postales Coucou HELMo Sainte-Croix ! J’espère que vous allez bien ! Moi, je vais très bien. Il s’est passé plein de choses depuis mon aventure Erasmus chez vous ! Après avoir obtenu mon diplôme, je me suis inscrit partout dans le Limbourg, comme tous les diplômés. L’école Kindsheid Jesu (à Hasselt) m’a contacté et après l’entretien d’embauche, ils m’ont offert une année à temps plein chez eux. Bien sûr, j’ai accepté ! J’enseigne le français et l’histoire au premier degré. Pour le français, nous coopérons avec le collège SFX de Verviers afin de réaliser un échange avec les élèves. Ainsi, ils peuvent vraiment vivre la langue qu’ils apprennent dans leurs manuels. Ils voient son utilité dans la pratique. Dans le domaine de la différenciation, nous essayons de stimuler les élèves plus faibles ainsi que les élèves plus forts. Pour les premiers, nous organisons des cours de rattrapage (de révision grammaticale) et des cours que nous appelons « cours papillon ». Un professeur (qui n’a pas cours à ce moment-là - on prévoit des heures libres) peut donner un cours supplémentaire de français à quelques élèves pendant le cours d’une autre matière. Pour les élèves plus forts, les profs prévoient de petits projets à réaliser individuellement : des exercices supplémentaires, la lecture d'articles extraits des médias francophones ou de B.D., etc. Voilà un peu comment je travaille actuellement. Je vous souhaite beaucoup de succès pendant cette année scolaire ! Salutations de Flandre ! Ben CEELEN Salut Sainte-Croix ! Comment ça se passe en Belgique ? Moi, je suis pour le moment à Novy Jicin, en République tchèque. Je ne suis sorti que l'an passé, mais j'ai eu la chance de trouver un poste à l'étranger en novembre. J'ai été engagé par le gouvernement tchèque comme lecteur de langue française dans une école élémentaire. En gros, je donne des cours de FLE à des élèves de 12-15 ans, mais j'interviens aussi dans des cours de sport et de biologie afin d'y tester la méthode CLIL/EMILE4. Les Tchèques sont très sympathiques et accueillants, de même que les enfants qui sont vraiment intéressés par le français. Je vais rester ici jusqu'en juin, puis j'ai dans l'idée de repartir, mais je ne sais pas encore où. Les possibilités ne manquent pas ! A la prochaine. Jean DARIMONT 4 Plus d'informations sur http://www.segec.be/Documents/Fesec/Immersion/Immersion_Linguistique-CLILEMILE.pdf 20 Les aventures de Un étudiant du 3e bac français-FLES chez les Moldaves (4) FREDERIC chez les Moldaves Retour aux sources … Dans le cadre des vacances au sens large du terme, l’usage nous pousse à partir vers l’étranger pour nous dépayser. Etonnamment, je ne pensais pas que le fait d’étudier ces derniers mois dans un autre pays, en m’y sentant « comme chez moi », aurait inversé cette tendance. En effet, après une session intensive d’examens en janvier, j’ai pu prendre quelques jours de repos dans la magnifique ville de Brasov avant de me diriger vers une destination de rêve et de cœur : la Belgique. De retour au pays, la première remarque que j’ai reçue de mon frère a été : « On entend que tu es parti en Roumanie… Tes accents toniques ont changé ! » Un peu déstabilisé mais surtout amusé par cette remarque, j’ai profité de mes premiers jours pour prendre un « bain de français » : enfin, je me sentais à nouveau immergé dans la langue de Molière car, sauf pendant les cours que je donnais ou les contacts avec mes professeurs, mes communications quotidiennes en Moldavie se sont déroulaient principalement en anglais ou en roumain … et un peu en français. Une fois mes marques retrouvées, j’ai profité de mon temps libre pour rendre une visite surprise à mes collègues de classe restés à Sainte-Croix. Ces retrouvailles ont été émouvantes et nos discussions enrichissantes. Ainsi, nous avons pu parler, partager nos expériences et renouer les liens. Je me suis vraiment senti chez moi auprès de mes camarades. C’est également à Sainte-Croix et au cours de rencontres fortuites ou programmées avec mes « anciens » professeurs que j’ai pu prendre pleinement conscience de mon état de détente et de l'avancement de mon cursus scolaire. Je leur ai apporté une étude critique de mon apprentissage et de mon vécu en tant qu’enseignant dans une culture pédagogique parfois fort éloignée de la nôtre. De ce fait, je sentais dans leurs regards bienveillants leur approbation quant à ma démarche inédite et une forme fierté de constater que les enseignements qu’ils m’ont transmis sont universels. En cette belle journée d’hiver, je prépare à nouveaux mes bagages pour retourner avec entrain chez les Moldaves. Mes craintes et mes peurs des premiers jours ont été mises de côté car je sais maintenant, grâce à mes camarades et à mes professeurs, que je suis sur la bonne voie pour apprendre mon métier et que cette expérience unique me permet de mieux me connaitre. Frédéric KIENEN (à suivre) 21 On vous informe ! 22 Du 14 au 22 mars 2015, « La langue française en fête » jubile ! En 2015, « La langue française en fête » connaitra sa 20e édition ! Evènement rayonnant à travers toute la francophonie, ce grand rendez-vous linguistique reflète ardemment depuis 20 ans l'évolution de la langue au sein de la société et les enjeux auxquels elle est associée. On pourrait confondre « La langue française en fête » avec un espace pointu et exigeant, réservé à un cénacle de puristes. Il n'en est rien. Si cette semaine s'ouvre joyeusement à la beauté du verbe, à sa musicalité, sa finesse, sa richesse, elle n'a de cesse de repousser les barrières grammaticales au profit de son maitre mot : la créativité. Le but : inviter le plus grand nombre à danser avec elle autour du français. Et si les règles et les codes rôdent néanmoins, ils ne sont plus un obstacle à l'expression et au plaisir. Spectacles, rencontres, ateliers, jeux, expositions... tout est mis en oeuvre pour vivifier le propos et inviter le quidam à s'en amuser sans vergogne. « La langue française en fête » est traditionnellement organisée autour de la Journée Internationale de la Francophonie célébrée le 20 mars dans de nombreux pays, notamment en France, en Suisse romande, au Québec, au Sénégal et en Fédération Wallonie-Bruxelles. Les festivités mises en place pour l'occasion dans la francophonie célèbrent la richesse et la diversité de la langue française. La langue française en fête Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles Bureau 1A020 Bld Léopold II, 441080 Bruxelles02/413.32.74 [email protected] Pour cette édition, Charleroi, Habay, Huy, Liège, Molenbeek, Mouscron, WatermaelBoitsfort, etc. se coupent en quatre pour faire vivre la ville au rythme de la fête ! Et Saint-Gilles, désignée « Ville des mots 2015 », sera le centre névralgique des festivités. Le thème choisi par le réseau des Organismes francophones de politique et d'aménagement linguistiques OPALE (France, Suisse, Québec, Organisation Internationale de la Francophonie et Fédération Wallonie-Bruxelles) est celui du partenariat entre les langues. Sous le slogan « Dis-moi dix mots que tu accueilles », les 10 mots mis à l'honneur sont des emprunts aux langues étrangères : amalgame bravo cibler grigri inuit kermesse kitsch sérendipité wiki zénitude. Propositions d'activités : http://www.dismoidixmots.culture.fr/ Par ailleurs, la part belle sera faite à la féminisation des noms de métier à l'occasion de la parution de Mettre au féminin, guide de féminisation des noms de métier, fonction, grade ou titre (3e édition revue et augmentée). 23 Extrait de Philéas & Autobule – Les enfants philosophes n° 43 - 8-13 ans (bimestriel) 24 Extrait des supports pédagogiques publiés par le ministère français de la Culture et de la Communication Corrigé : amalgame (arabe), bravo (italien), cibler (suisse allemand), grigri (langues africaines), inuit (inuktitut), kermesse (flamand), kitsch (allemand), sérendipité (anglais), wiki (hawaïen), zénitude (japonais) 25 Annexe 26 27 28