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Note sur la campagne tarifaire 2015 Retour sur la concertation organisée par le ministère les 11 février et 15 avril 2015 Dans le cadre de la campagne tarifaire 2015 des établissements médico-sociaux, le ministère des Affaires sociales a souhaité associer les organisations du champ du handicap et des personnes âgées à la construction de la circulaire relative aux orientations budgétaires de l’exercice 2015 et destinée aux directeurs généraux des ARS. Avec d’autres organisations employeurs et des représentants des unions et fédérations, le Syneas a ainsi pu participer à deux réunions qui se sont tenues au ministère les 11 février et 15 avril 2015. Ces réunions étaient pilotées, au niveau institutionnel, par Yann-Gaël Amghar, directeur adjoint de cabinet de Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes ; Etienne Champion, directeur de cabinet de Laurence Rossignol, secrétaire d'Etat à la Famille, aux personnes âgées et à l'autonomie et Laurence Lefèvre, directrice de cabinet de Ségolène Neuville, secrétaire d'Etat aux Personnes handicapées et à la lutte contre l'exclusion. Valérie Löchen, directrice générale de l’ARIMC, membre de la commission Handicap du Syneas et Patrick Enot, administrateur et président de la commission Handicap, ont successivement représenté notre organisation lors de ces rencontres. Si cette concertation, inédite et souhaitée depuis longtemps par les acteurs du secteur, est à saluer, son organisation s’explique aussi par le contexte actuel : elle obéit à un objectif politique de réduction des dépenses publiques et, dès lors, d’une augmentation des contraintes budgétaires pesant sur l’OGD (Objectif Global des Dépenses) et sur l’ONDAM (Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie). Outre les réponses aux attentes légitimes du secteur, il s’agissait donc aussi, pour nos interlocuteurs, d’expliquer la raison de ces contraintes, la nature des arbitrages effectués et de recueillir nos réactions et éventuelles propositions. Si, au cours de la première réunion, les points de vigilance et de préoccupation au regard de l’exercice budgétaire 2015 ont pu être exposés par les participants, le bilan de la seconde réunion est plus mitigé. Principales conclusions de la réunion du 11 février Le Syneas a souligné, au titre de la CCN 66, la nécessité d’une prise en compte des charges nouvelles s’imposant déjà ou potentiellement aux établissements, telles que les effets de l’avenant relatif à la mutuelle obligatoire, les charges résultant des négociations relatives à la cotisation pour la formation professionnelle, les enjeux du versement transport, l’obligation de mise en œuvre d’un audit énergétique etc. A de même été mise en exergue la nécessité d’un taux d’évolution de la base notamment pour les structures mono-établissement qui ne sont pas en mesure de bénéficier des « facilités » qu’ouvrent les CPOM ou des périmètres associatifs plus larges. Autre point de vigilance : celui des investissements, en soulignant les difficultés d’accès aux PAI (plans d’aide à l’investissement) et la difficulté à réaliser les programmes pluriannuels pourtant validés… Principales conclusions de la réunion du 15 avril Le ministère a annoncé à cette occasion que les arbitrages avaient été rendus. Ainsi, dans le cadre de la loi de programmation de finances publiques 2012 à 2017, le gel d’une partie de l’OGD se poursuit. Il se montait à 90 M€ en 2014 et sera de 85 M€ en 2015. Ce gel, qui vise à « garantir l’exécution de l’ONDAM » ne doit bien sûr pas s’analyser, selon le ministère, comme un « débasage » , ce qui pourtant parait bien être le cas. Pour 2015, il est facilité par le constat d’une stabilisation de la masse salariale (en lien avec les effets attendus du pacte de responsabilité sur les ESMS, estimés à 0,67%. Il faut cependant préciser que le pacte devrait bénéficier in fine aux structures en termes de baisse de charges, ce qui leur permettrait de réaliser des économies non négligeables pour une partie d’entre elles) et par une projection d’inflation nulle. Ce gel ne remet cependant pas en question les programmes de création de places. S’ajoute à ce premier gel celui qui est effectué sur les réserves de l’ONDAM pour un montant de 100 M€. Au total, le gel s’élève en 2015 à 185 M€, contre 140 M€ en 2014. Ce qui risque de conduire à une augmentation de 1,40% de la masse salariale (dont 0,67% liés aux effets attendus du pacte de responsabilité) et à un taux d’évolution des prix de 0%. Il en résulterait que les DRL (dotations régionales limitatives) seront actualisées à hauteur de 0,56% pour le secteur des personnes handicapées, essentiellement à destination de la masse salariale puisque toutes les autres dépenses hors salaire ne seront pas réactualisées. Les réactions Ces annonces ont conduit à plusieurs interventions des organisations présentes lors de la réunion. Le Syneas a notamment insisté sur les difficultés inévitables qu’engendrera une évolution nulle des dépenses hors salaire sur des budgets en grand déséquilibre pour nombre d’entre eux. Le raisonnement des pouvoirs publics ne tient pas suffisamment compte des réalités du terrain et risque, par là même, de creuser l’écart entre les attentes des acteurs en matière de qualité des accompagnements et la réalité des moyens mis à disposition, d’autant plus que les manques sur le groupe 2 sont assez souvent compensés par des coupes dans les groupes 1 et 3. La Fegapei a, de son côté, mis en doute l’estimation des effets d’économies du pacte de responsabilité sur la masse salariale et a souligné que les seuls effets de l’avenant 328 sur la mutuelle obligatoire risquaient fort de n’être pas couverts dans un tel contexte. De façon unanime, les représentants des organisations présentes ont fortement souligné leur désaccord au regard de ces perspectives, tant pour le secteur du handicap que pour le secteur gérontologique. Les pouvoirs publics ont justifié les contraintes imposées par la volonté d’éviter des arbitrages plus restrictifs. Ils ont rappelé aux directeurs généraux des ARS que les « décisions tarifaires doivent faire l’objet d’une modulation et ne pas résulter, ni être motivées par une application automatique des taux ». La circulaire devrait paraître prochainement, sans que des modifications soient apportées entre-temps. En conclusion : Cette concertation s’est avérée utile. Elle a en effet permis, en lien avec les représentants des ministères, un échange de points de vue et d’analyses indispensables à la compréhension des enjeux globaux. Cependant, si les enjeux communs sont plutôt nombreux sur le fond (viser l’amélioration 2 qualitative et la diversification de l’offre, réduire des inégalités trop marquantes, assurer des réponses dans la durée, répondre aux besoins non couverts et toutes choses favorables à une dépense ajustée), les logiques pour y parvenir divergent. Ainsi, le financement du champ du handicap et des personnes âgées obéit à une lecture de très court terme plus soucieuse de s’inscrire dans une maîtrise immédiate de la dépense que d’en envisager l’évolution dans une dimension pluriannuelle qui tient compte, sur le moyen terme, des effets des évolutions en cours ou attendues. Cette logique, qui met en difficulté les dispositifs actuels et les pratiques en cours, complexifie la prise en compte, par les gestionnaires, des objectifs de moyen et long termes sous-tendus, par exemple, par les conclusions des rapports Piveteau ou Gohet. Ce manque de cohérence entre les ambitions politiques de moyen et long termes et la défiance des « opérateurs » constitue dorénavant le principal défi à relever. 3