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Septembre ! Septembre !, Emmanuelle Maffesoli, Clément Bosqué
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Jeudi, 26 Septembre 2013
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Septembre ! Septembre !, Emmanuelle Maffesoli, Clément Bosqué
Septembre ! Septembre !, Emmanuelle Maffesoli,
Clément Bosqué
Ecrit par Martine L. Petauton 12.09.13 dans La Une Livres, Les Livres, Recensions, La rentrée littéraire, Roman, Editions Léo Scheer
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Septembre ! Septembre !, 12 septembre 2013, 262 pages, 19 €
Ecrivain(s): Emmanuelle Maffesoli, Clément Bosqué Edition: Editions Léo Scheer
Livres décortiqués
Genres
Un premier roman ; un Léo Scheer-éditeur souvent inspiré ; un titre et ses deux points d’exclamation comme
une scansion un peu étrange ; cela suffit peut-être au cœur de l’été pour tenter le voyage… et pour en
ressortir tout simplement heureux, ce petit livre restant en mémoire comme une promesse de qualité pour le
Septembre littéraire à venir…
Ils sont deux auteurs – mystère de leurs pattes respectives… – pour un seul petit fleuve de pages qui,
fièrement, ne ressemble à – presque – rien d’autre. Court et riche ; couleurs qu’on imagine entre vert et gris –
la Seine, probablement ; récit à la fois tonique et murmurant ; quelques forts personnages jouant au bord…
une balade des « jeunes du temps actuel », osons ! L’écriture est maîtrisée, juste classique ce qu’il faut ; elle
sert cette petite histoire à merveille comme une petite sonate ciselée.
Paris – belle escapade qui ravira ceux qui l’aiment, de la Grande Bibliothèque aux quais de Seine ; la place de
la Nation à contre-jour ; Notre-Dame en fond d’écran ; rues, échoppes, quartiers… huit clos d’appartements à peine boboïsés : « il avait
envie, très envie de couvrir de son allure, comme un loup son enclos, ce territoire large, cet enchevêtrement de gris d’huitre et de jaune
d’œuf qu’est Paris… ».
On accompagne un Pierre des plus attachants, documentaliste à Radio France, une Rebecca qui traîne après elle un petit quelque
chose de L’écume des jours ; subtil mais présent ; un curieux farfadet mâtiné d’inquiétant appelé Dan… le rêve lointain d’une Josepha,
perdue de vue à peine aperçue, comme souvent dans les métropoles ; un cerf-volant perché en haut des pages. Pas grand-chose de
plus, et, pourtant, tant de choses : l’atmosphère du début du quinquennat actuel et la fin pesante de l’autre : « moi, Hollande, je l’ai
touché ! Il m’a serré la main… c’était pénible toutes les vieilles qui se pressaient pour le voir… et son discours, c’était bien, c’était
sobre… ». La réalité fine et précise de la grande maison ; le matin, tôt : « le donjon où s’entassaient les masses de journalistes
désœuvrés, qui attendaient que Dieu daigne leur jeter un bout, même rassis, même réchauffé d’évènement… » lignes féroces !
Comme ces débats auscultant l’intellectuel, animés par le journaliste vedette et sa cour ; quelques pages à ne pas manquer, dont la
clef certes manque mais dont la quête est si délicieuse :« aux journalistes de peu d’importance, il était accordé quelques minutes de
parole, tandis que les notables du lieu avaient des boulevards… ils avaient une préférence pour les invités qui proposaient des théories
englobantes, efficaces, américaines, des théories béton qu’on pouvait entrechoquer les unes aux autres » ; faites vos choix !
Et puis, le monde de l’édition des magazines ; les interview à ficeler ; les fiches de préparation à garnir ; batailles d’égo
bruissantes : « ces femmes indépendantes refusaient d’être de simples voix radiophoniques ; elles portaient l’information… à la place
des paniers à linge ou des cruches pleines d’eau sur leurs têtes… » quand on vous dit : féroce !
Passent aussi – ce n’est pas le moindre charme de ce livre à part – des sonorités des Illusions perdues ; Pierre, « ce type de jeune
provincial dégingandé, qu’un rien fascine », un autre Rastignac ? on se prend à sourire, quoique… « – ça vous plaît toujours Paris ? –
oh ! Et bien… fit Pierre ».
Et, surtout, d’un naturel criant, couchés par la plume experte, mine de rien valant tous les documentaires, il y a ces bruits de Paris,
uniques – on pourrait, comme en musique, dire captés au millimètre près ; une ambiance à la fois juste et presque onirique : un très
bon livre tout simplement :« Faubourg Saint Antoine. Le soleil y pénétrait à plein, comme de grands taureaux d’or, qui, un jour de féria
lumineuse dévalent leur circuit ; les clients assis aux terrasses les excitaient avec les banderilles glacées qu’ils avaient en main, leurs
bières, leurs limonades, attendant tous quelqu’un, attendant d’être servis, attendant un appel, impatients… ».
Martine L Petauton
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Emmanuelle Maffesoli, Clément Bosqué
Clément Bosqué, Emmanuelle Maffesoli, c’est leur premier roman, ont suivi ensemble un chemin d’études littéraires, puis
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Septembre ! Septembre !, Emmanuelle Maffesoli, Clément Bosqué
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Trois couleurs | Le monde à l'écran
18/10/13 11:13
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Published on septembre 13th, 2013 | by TroisCouleurs
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Trois Couleurs
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Abécédaire de la rentrée littéraire
6 209 personnes aiment Trois Couleurs.
555 : c’est le nombre de romans programmés pour cette rentrée littéraire 2013, français et
étrangers confondus. Un chiffre en léger recul par rapport aux années précédentes, que les
spécialistes du secteur interprètent tantôt comme un signe de la crise, tantôt comme un
retour à la raison après la démesure du passé. Au catalogue, donc, une belle moisson de
premiers romans (86 en tout !), d’incontournables poids lourds, d’inévitables marronniers et,
aussi, quelques navets. Un automne romanesque à décliner en 26 lettres, suivant notre
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alphabet. Bonnes lectures.
Par Bernard Quiriny
A
comme abeilles
Futur proche : les abeilles ont disparu, mais à travers le monde, cinq veinards se font miraculeusement
piquer. Branle-bas des autorités… Coupland reprend le dispositif narratif de son Génération X dans ce
techno-thriller aux airs de méditation sur la fin des temps.
Génération A de Douglas Coupland, traduit de l’anglais par Christophe Grosdidier (Au diable
vauvert)
B
comme blockbusters
La rentrée, c’est l’occasion de retrouver les plus grandes pointures étrangères, de l’incontournable
Richard Ford (Canada) à l’Argentin Alan Pauls (Histoire de l’argent), en passant par d’anciens prix Pulitzer
(Junot Díaz) et prix Nobel (J. M. Coetzee). On évitera le pensum soporifique de Colum McCann
(Transatlantic, fastidieuse célébration des relations irlando-américaines à travers les âges), mais on
découvrira avec intérêt Le Cœur par effraction, brillante fresque de l’Écossais James Meek.
Le Cœur par effraction de James Meek, traduit de l’anglais par David Fauquemberg (Métailié)
http://www.troiscouleurs.fr/?p=7113
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Trois couleurs | Le monde à l'écran
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C
comme Cantal
Il y a dix ans, Jourde se faisait caillasser par les habitants du village du Cantal qu’il décrivait dans Pays
perdu. Il revient sur cette affaire dans un superbe récit, au carrefour de l’autobiographie, de
l’ethnographie et de la déclaration d’amour à son pays.
La Première Pierre de Pierre Jourde (Gallimard)
D
comme duo
C’est une exception dans le monde solitaire de l’écriture romanesque : Emmanuelle Maffesoli et Clément
Bosqué s’y sont mis à deux pour écrire Septembre ! Septembre !, satire plutôt bien vue des milieux
universitaires, médiatiques et intellos, dont ils sont d’ailleurs issus. Qui aime bien … Comique et bien
menée, cette aventure au pays de la matière grise parisienne, avec ses figures et sa bien-pensance, vaut
aussi pour ses portraits à peine voilés de figures réelles, comme Michel Onfray.
Septembre ! Septembre ! d’Emmanuelle Maffesoli et Clément Bosqué (Léo Scheer)
E
comme enfance
À lire la couverture, c’est un roman générationnel ronflant. Mais quand on s’y plonge, le nouveau Tristan
Garcia est un polar psychologique captivant à base de souvenirs d’enfance et de vengeance, légèrement
teinté de fantastique. Décidément, il surprend toujours.
Faber de Tristan Garcia (Gallimard)
F
comme faits divers
Ils inspirent les romanciers depuis toujours, et la rentrée 2013 n’échappe pas à la règle : les faits divers
sont partout, qu’il s’agisse d’un dramatique accident de car en Suisse chez Matthieu Mégévand (Ce qu’il
reste des mots) ou de la noyade de six adolescents en Louisiane chez Judith Perrignon (Les Faibles et les
Forts). Dans un registre moins tragique, l’inévitable affaire DSK résonne en arrière-plan de la fresque sur le
pouvoir de Marc Weitzmann, qui signe un roman ambitieux quoiqu’un peu confus.
Une matière inflammable de Marc Weitzmann (Stock)
G
comme garçonnière
« Je vais essayer de tout dire. » Telle est la promesse de Dominique Noguez, dans ce texte
autobiographique qui détaille sa relation avec un jeune éphèbe capricieux, dans les années 1990. Sous le
côté garçonnière, un superbe récit, ample et classique.
Une année qui commence bien de Dominique Noguez (Flammarion)
H
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Encres Vagabondes : Emmanuelle MAFFESOLI & Clément BOSQUÉ, Septembre ! Septembre !
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Emmanuelle MAFFESOLI & Clément
BOSQUÉ
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Sommaire
Lectures
Septembre ! Septembre !
Paris et son éternelle jeunesse. Déambulations, rencontres,
dîners, activités professionnelles… Nous suivons un jeune
homme qui a quitté sa province et arrive dans la capitale
comme tant d'autres avant lui au fil de l'histoire littéraire :
d'Artagnan, Rastignac, Frédéric Moreau…
Lui s'appelle Pierre et son occupation principale, après son
arrivée, est de marcher dans les rues.
Ce n'est pas vraiment qu'il aime marcher mais une force
irrésistible l'y contraint.
L'appartement de Pierre persistait à le projeter à nouveau
dehors dès qu'il mettait un pied chez lui. Les muscles d'une
langue de baleine le poussaient inexorablement vers la
mâchoire, hors du gosier. Il retrouvait alors les rues de son
quartier...
Léo Scheer
(Août 2013)
262 pages - 19 €
Au cours de ses déambulations, sa première rencontre est une
jeune femme blonde, Josépha, qui pose pour un peintre. Il la
suit jusqu'à une fête chez des inconnus mais, au bout d'un
moment, s'aperçoit qu'elle a disparu. En titubant, il se dirigea
vers le premier métro.
Quelques jours plus tard, il croise une autre femme, Rebecca,
sa voisine de palier…
Pierre est documentaliste à Radio France. Les auteurs nous
font un portrait incisif des journalistes et de ce qu'ils
http://www.encres-vagabondes.com/magazine2/maffesoli_bosque.htm
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Encres Vagabondes : Emmanuelle MAFFESOLI & Clément BOSQUÉ, Septembre ! Septembre !
nomment "la passion de l'info", susceptible de les entraîner
dans la plus grande agitation dès qu'un événement survient
brutalement, au point d'envahir toute la scène médiatique. On
le voit souvent, quand un homme politique français apparaît
menotté à New York ou qu'une jeune fille rom est reconduite
au Kosovo…
Les jours comme celui-ci, quand le tourbillon de l'info
s'emballait, ils mettaient en place des systèmes permettant
aux auditeurs de suivre minute par minute le déroulement des
événements et, plus ils répétaient les données du problème,
plus celui-ci prenait du poids, devenait énorme, obèse.
L'Information devenait une baleine aux formes généreuses
dans laquelle le monde entier pouvait se réfugier, tous coude
à coude, bien serrés, au chaud, enveloppés dans le ventre de
l'information.
Au cœur du roman s'installe la relation de Pierre avec sa
voisine. Rebecca écrit des articles dans le Magazine littéraire
et Les Inrocks et vit avec Dan, un jeune homme pâle, chétif,
plongé dans une thèse à laquelle il ne semble plus croire luimême et qui dénigre le monde entier.
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Emmanuelle Maffesoli
a quitté l'enseignement et
travaille dans l'édition.
Clément Bosqué,
agrégé d'anglais, est
directeur d'hôpital.
Septembre ! Septembre !
est leur premier roman.
Pierre est à la fois acteur et spectateur chez ses voisins, celui
qu'on invite lorsqu'on reçoit des amis pour qu'il assiste au
spectacle et la soirée qu'il passe chez Rebecca et Dan avec
leurs "amis" Fabrice et Cécile est un grand morceau
d'anthologie.
L'écriture des auteurs magnifie le quotidien sans peur de
l'hyperbole et la préparation du repas devient un acte
sacrificiel.
Pierre sentait que la préparation de ce repas était un corps à
corps trivial : Rebecca s'apprêtait à gaver ses invités pour les
contenir et les posséder. Elle devenait ogresse, loin de la
personne douce et embarrassée qu'elle s'appliquait
habituellement à être.
C'étaient les préparatifs d'un sacrifice, ou plutôt les libations
rituelles post-holocauste. Rebecca, en hiérophante, avait déjà
découpé les membres des immolés, et son hachoir était
ensanglanté.
Pour la suite de la soirée, rendez-vous page157, vous ne serez
pas déçus.
Pierre parle peu mais il aime écouter Rebecca. Ils vont
ensemble rencontrer des personnalités intellectuelles, pour
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Encres Vagabondes : Emmanuelle MAFFESOLI & Clément BOSQUÉ, Septembre ! Septembre !
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leurs travaux respectifs et ces interviews donnent lieu à des
scènes mémorables où Emmanuelle Maffesoli et Clément
Bosqué s'en donnent à cœur joie sans lésiner sur la dérision et
l'ironie. De belles caricatures !
C'est tout d'abord le neuro-physicien Jean-Denis Berger, un
"anarchiste" couvert d'honneurs et de médailles, qui les reçoit
dans son bureau en descendant du whisky et finit effondré
dans son fauteuil.
C'est ensuite le poète-philosophe Jean-Pierre Baille qui
déclare qu'il faut aller de métaphores en métonymies pour
trouver du sens et que l'être humain est un animal narratif
qui ne connaît pas sa propre narration… En l'occurrence,
Christian Nioulescu, psychanalyste chargé de la rubrique
Sciences humaines du Magazine littéraire, a exigé
d'accompagner Rebecca et de conduire lui même l'entretien.
Nioulescu est à deux doigts de se pâmer tant est immense le
bonheur de rencontrer le Maître. Nioulescu rougissait de plus
en plus. Congestionné, il avait l'air d'un enfant gourmand,
surpris entre honte et plaisir, les joues encore pleines, en
train de vider la bonbonnière du salon.
Une fois encore, Pierre, au spectacle, se régale.
La grande réussite de ce roman est la distance que nous
donne le regard de Pierre sur le monde qui l'entoure et les
personnes qu'il rencontre. Il observe, intervient peu, écoute
plus qu'il ne parle mais se réserve le droit de penser.
Les femmes – Josépha, Rebecca – trouvent grâce à ses yeux.
C'est différent pour les hommes – et notamment pour Dan – à
part pour un mystérieux baron qu'on croise au début du livre
et qui ne sera pas étranger à son dénouement.
L'été passe, septembre arrive, Pierre ne craint pas l'orage.
N'en disons pas plus…
Serge Cabrol
(27/10/13)
http://www.encres-vagabondes.com/magazine2/maffesoli_bosque.htm
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