david - Bali Francophones

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david - Bali Francophones
DAVID MOTHE
Dans les années 80, entre Magnum, célèbre détective moustachu, exerçant sur l’ile d’Hawaï, et Mac
Gyver qui arrivait à désamorcer une bombe avec un bâton de chupa-chups et une capsule de bière,
existait une série qui a bercé mon enfance : L’ile Fantastique ( ou Fantasy Island ) ! Le synopsis
était simple, sur une ile paradisiaque, le propriétaire, Monsieur Roarke et son fidèle assistant,
Tattoo, permettaient à ses invités de réaliser n’importe quels désirs, le tout en154 épisodes.
Cette entrée en matière vous permet de situer, à la fois mon âge et l’influence que peut avoir une
série américaine dans un parcours de vie. Bien sur, le temps a passé, j’ai d’abord commencé par
beaucoup voyager, (certains verront là une recherche inconsciente de « Fantasy Island ») pour,
ensuite, dans les années 90, sur Paris, monter mon agence de com. , spécialiste dans l’organisation
d’évènements (et là, d’autres penseront, peut être, que c’était pour réaliser les rêves ou les envies de
mes clients ).
En 2003, dans mon bureau, derrière mon ordinateur, je me suis posé une simple question :
Comment je me voyais dans 10 ans ? A partir de là, une suite logique m’a amené à reconsidérer mes
choix et à reformuler mes priorités. A travers la plongée dans un premier temps, j’ai appris à
découvrir, à aimer l’Indonésie et plus précisément Bali. La mer m’a ramené sur terre et j’ai créé, en
2009, Amanaska Bali, une suite logique, avec l’envie de proposer des voyages différents et pour
ceux-là même qui rêvaient de l’ile des Dieux, de « réaliser » leurs envies…
Contrairement à beaucoup d’agences de voyages, nous ne mettons pas en avant le fait d’être des
« spécialistes », mais tout simplement que « nous vivons là où vous partez en voyage ». Pour
s’installer dans un pays, sur une île, il faut apprendre à s’adapter, comprendre sa culture, son
histoire, sa trajectoire. Dans le cas de l’Asie, il faut changer sa vision d’un monde occidental tourné
vers la productivité et l’industrialisation pour se fondre dans un univers dont les piliers sont, la
famille et la spiritualité. L’idée n’étant pas de régurgiter des informations que l’on pourrait trouver
dans un guide papier mais bien de partager nos expériences, nos contacts sur place, les nouveautés,
les incontournables.
Les vrais acteurs, les « spécialistes », ce sont les locaux, ceux avec qui nous vivons,
quotidiennement, nous créons ensemble des programmes qui leur ressemblent, tout en y apportant
notre propre vécu dans l’organisation de voyages spécifique au pays. Cette approche passe par la
volonté de se renouveler, de se remettre en question et d’évoluer dans une veille constante, tant sur
l’actualité des différentes iles, que sur les désirs des voyageurs.
Mon propre « chemin » à travers l’organisation d’évènements nous a également apporté une vraie
valeur ajoutée qui nous a permis d’appréhender Bali comme un véritable terrain de jeux, nous avons
pu ainsi organiser le Raid des Amazones dans un contexte local ainsi que des repérages et la
logistique de certains reportages sur Bali.
D’un point de vue plus personnel, m’installer à Bali ne fut pas un acte dénué de conséquences.
Quitter ses racines, ses repères, ses habitudes et devoir s’adapter dans un pays qui ne nous attend
pas, ne se fait pas sans des doutes, ou un apprentissage parfois difficile. Le vrai défi, à mon sens,
consiste à « se déprogrammer d’un système », qui nous a formaté, tout en s’adaptant à un mode de
fonctionnement et à une culture qui nous sont, au départ, inconnus ou mal interprétés. Nous passons
ainsi d’un confort aseptisé où nous avons notre légitimé à un statut d’expatrié ou de migrant. Le
jugement est facile, si nous nous positionnons comme « censeurs », il peut nous arriver d’oublier
qu’il est plus facile de critiquer que d’accepter que nos comportements puissent gêner.
Vivre à l’étranger et plus spécifiquement à Bali reste un tournant de vie extraordinaire et nous y
retrouvons parfois l’esprit des premiers explorateurs, où tout est possible.
Cette sensation de n’être que des enfants en pleine croissance qui ont tant de choses à apprendre. La
bienveillance des Balinais nous apprend, tous les jours, qu’il faut du temps pour découvrir
« l’autre », que nous sommes tous responsables de la planète et qu’un morceau de terre entouré de
frontières, même si il est immense, ne signifie rien si nous ne prenons pas conscience que nous
avons tous besoin les uns des autres, pour évoluer et devenir plus « grand ».
Alors l’île de Bali est elle « Fantasy Island » ? C’est à nous et à nous seul d’écrire les épisodes de
notre histoire, mais quitte à choisir un décor, il me semble que ce n’est pas si mal pour commencer.