Portrait de Rémy Durand par Jacques Basse Rémy Durand, écrivain
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Portrait de Rémy Durand par Jacques Basse Rémy Durand, écrivain
Portrait de Rémy Durand par Jacques Basse Rémy Durand, écrivain Biographie succincte Rémy Durand, né à Caracas, dans cette Amérique indo-afro-européenne qui devait le marquer profondément et où il a longtemps vécu et travaillé, a parcouru le monde – Venezuela, Sénégal, Colombie, Inde, Équateur, Irlande, Mexique, Pérou etc. pour promouvoir la langue et la culture françaises, la Francophonie et le dialogue des cultures. Il a été Délégué Général de l’Alliance Française et Coordonnateur Arts et culture à l’Inspection académique du Var. Critique d’art et critique littéraire, conférencier, il a publié de nombreux articles dans la presse latino-américaine, notamment pour les quotidiens El Espectador, El Tiempo (Colombie), El Comercio, Hoy, El Diario del Caribe (Équateur). Rémy Durand est l’initiateur et le fondateur de rencontres poétiques, les « Jueves poéticos » (Équateur), les « Poetry Thursdays » (Irlande) et les « Jeudi poétiques » (Toulon), qu’il organise dans le cadre de la création de l’Association Alfredo Gangotena qu’il fonde à Toulon en 2001, devenus depuis 2012 « Les Mercredis du Carré », en partenariat avec la revue numérique « La lettre sous le Bruit ». Poète, écrivain, traducteur de poètes latino-américains, il a publié de nombreux recueils (textes en prose, nouvelles courtes, contes, poèmes) et des textes dans diverses Revues. Il est invité à tenir des conférences, des ateliers d’écriture-lecture, des lectures en Amérique du Sud – Festivals internationaux de poésie – et en France. Rémy Durand a fondé en 2001, dans le cadre de son Association, les Éditions Villa-Cisneros. Contact : 4 rue Vincent Allègre F - 83000 Toulon Tél.: 04 94 09 47 55 Portable : 06 03 45 63 56 Mail : [email protected] Site internet : http://www.remydurand.com/ novembre 2013 Poème Et voilà qu’il ne voyait plus qu’en tâtonnant des mots n’avaient de sens qu’au leurre de l’oiseau si désorientés si flottants désappris à voler comme s’il ne souhaitait ses yeux embués sans plus d’amour du trop d’amour pas voler sauf vers où alors ce brouillard cette lente nuit qui gît de rester trop là de ne pas quitter partir jamais partir rester le fantôme d’elle qui l’aime encore et ne peut que s’effilocher aux bras de ombre oui ombre toujours là devant derrière éparse en elle elle d’aile toujours en lui sans jamais pouvoir renoncer non plus elle à lui ni renommer l’amour je ne sais pas dit-il elle dit aussi là dans cette maison là aussi dans cette chambre comment quitter les draps comment ce sang je ne veux pas le voir il n’est plus cinq heures de l’après midi il est toujours cinq heures et même toujours toutes les heures je perds la vue vois comme j’ai du mal à voir alors mieux vaut ne plus voir parce que jamais de vi o lence jamais rage ni révolte ça fait mal de rester en reste du surplace je suis un immobile dit-il donc je suis un homme libre je suis une femme libre disaient-ils ô ivresse elle est avec lui toujours avec lui l’éternel elle dit tu es mon éternel reviens mon pérenne l’autre je l’aime mais c’est brouillard ce sont ces petits nuages qui passent dans mes gestes à l’époux elle dit tu es mon plus beau mon plusaimé tes rides plus encore vieillir avec toi il dit qu’il n’a jamais pu partir avec une autre dieu pourtant il les a aimées mais pas partir pas choisir pourtant elle l’a aimé elle dit fait mal autour d’elle il casse et brise elle dit j’aime ses orénoques j’aime qu’il m’ait emplie de son fleuve comme une mer mais tu es là mon fantôme et il le sait alors elle reproche à lui dans l’angoisse de ne pas enfanter en elle la force de son amour qui est l’aveugle qui perd gagne un beau voyage aux bords du gange petite bougie partie aux courants baptême de trahison où est le rire dans tout ça et la joie le vivre puisqu’ils enfantent des aveugles miroirs jumeaux inconditionnellement aveuglement soleil cou coupé je n’aime pas le son du cor le soir au fond des bois ni les ruines de l’hallali ni le regard trop triste de mon chat après quelques jours d’absence ni la solitude du soir qui étouffe de vins et de cigarettes en vain lui c’est l’estomac qui part en jachère ne plus manger ne plus voir elle contractures de son dos puisque dos à dos tant d’amour perdu dommage dommage pas de brigades internationales aucune cause dans un monde de hourras dollars si belle si sensible mon amour perdu nous n’irons pas à la guerre laquelle nous ne sommes pas des héros juste de petits hommes dans des histoires d’amour tout recroquevillés sur nos histoires d’amour nous sommes invisibles poètes débutdesiècle sans gloire tout petits petits inondation au bangladesch trois mille morts on n’en parle pas feu chimique bhopal on indemnise avec quelques roupies de sansonnet et on oublie pour la bonne cause du développement désormais durable les prothèses d’afhganistan on oublie on oublie les mains de victor jara mais pas les incendies du var on oublie les femmes incendiées de l’inde pour cause de dot peu durable les excisées les famineux on oublie les pauvres hères de l’aire bushchienne on oublie les crèvelamort et les tchadorisées mais on oublie pas les nababs pétrodollarisés qui lapident les femmes n’oublie pas de faire le plein pour faire pleines courses pour noël dans les supermarchés pleins craquer de barbies moustachues et les lumières de noël dis les lumières de noël elles valent bien une messe non trois mille six cents milliards de barils de poudre dans tous les casinosauchan et tous les nöels à fric il est né le divinenfant Salut à toi poète mon ami qui n’a que ta désespérance à offrir et tes yeux perdus je te propose l’holocauste de nos peines l’apocalypse de nos amours Dimanche je retournerai à sainte-victoire il y a un grand vide là-haut l’innocence même pas