21 JUIN - Réseau de veille en tourisme

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21 JUIN - Réseau de veille en tourisme
Le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme
Une initiative de la Chaire de Tourisme, École des sciences de la gestion, UQAM
Partenaires principaux
ÉDITION DU 21 JUIN 2006
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La saison estivale arrive: vite, prenez des notes!
Comportement de voyage des touristes d'affaires québécois
Les voyagistes en direct, le mouvement s'accélère
Faire visiter «autrement»!
La mode attire-t-elle le touriste?
Capsule - En vérité, combien d'Américains possèdent un passeport?
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La saison estivale arrive: vite, prenez des notes!
[5 juin 2006] Pour de nombreuses entreprises touristiques, l'arrivée de l'été marque le début de la
haute saison. Avant que l'effervescence estivale ne vous submerge, le Réseau de veille en tourisme
vous propose quelques pistes de réflexion ou d'action et vous invite à redécouvrir certains articles.
Profitez de la période estivale pour observer vos clientèles, votre personnel, vos services et vos
opérations avec un soin renouvelé!
Soignez votre personnel
Recrutement, formation, valorisation, fidélisation, mobilisation... les ressources humaines sont de plus en plus
au coeur des préoccupations. Pourtant, pris dans le tourbillon des opérations, il est facile de reléguer au second
plan la gestion du personnel. Pour séduire et retenir la main-d'oeuvre qualifiée, vous devez rapidement passer
à l'action, car la concurrence des autres secteurs devient féroce.
Lire: Le recrutement de la main-d'oeuvre en tourisme: il est minuit moins une!
et Nous entrons dans l'ère des ressources humaines - Bilan et défis à relever
De plus, le tourisme constitue un des secteurs où l'on doit le plus compter sur l'intervention humaine pour livrer
une expérience de qualité. En apprenant à connaître les valeurs et les attentes personnelles et professionnelles
de vos employés, vous contribuez à instaurer des relations plus harmonieuses.
Lire: Les ambassadeurs de première ligne, une ressource inestimable
et Seniors, baby-boomers, générations X et Y - des clients, mais aussi des employés
Relevez le défi, mobilisez concrètement votre personnel et offrez une expérience mémorable à vos visiteurs.
Portez une attention particulière à votre style de gestion et à l'encadrement de votre personnel, revisitez vos
façons de faire et faites évoluer les tâches de vos employés afin qu'ils contribuent concrètement à votre succès.
Pourquoi ne pas profiter du début de la saison pour convier le personnel à un événement spécial visant à forger
l'esprit d'équipe, à une formation sur le service à la clientèle, à une tournée de découverte de la région ou à
une visite de l'entreprise afin de présenter les nouveautés et les objectifs de la saison?
Lire: Mobiliser votre personnel pour surpasser les attentes de vos clients!
Soignez vos clients
Si l'expérience client passe d'abord et avant tout par la qualité du service, elle peut également provenir d'une
petite attention, d'un aménagement spécial ou d'un concept global qui fera dire «Wow!» à vos visiteurs et leur
donnera l'envie de revenir. Offrir une expérience ne relève pas de l'improvisation. Cela exige une bonne
planification et une somme considérable d'efforts afin que votre offre soit unique en son genre.
Lire: L'EXPÉRIENCE touristique, c'est...
et Le service, toujours le service!
Le Globe-Veilleur, le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme
Édition du 21 juin 2006
La quête d'authenticité s'inscrit comme une tendance lourde dans la demande touristique. Le visiteur veut, par
son expérience de vacances, avoir la sensation d'être là où se situe le vrai, l'original. Il veut pouvoir dire qu'il a
réellement vécu «le moment» ou «l'émotion». La haute saison devient un moment privilégié pour observer
votre clientèle et identifier les améliorations possibles à l'expérience actuellement offerte. N'hésitez donc pas à
prendre du temps pour observer le comportement de vos clients au cours de leur séjour, à prendre une journée
pour devenir client chez vous, afin de vivre (ou de revivre) l'expérience que vous offrez à vos clients, ou encore
offrez cette possibilité à certains membres du personnel en échange de leurs commentaires et de leurs
suggestions.
Lire: Les touristes à la recherche d'authenticité, mais que veulent-ils au juste?
et Coup de coeur: le tourisme et l'Art de vivre
Soignez vos partenaires
La haute saison représente également un moment idéal pour mettre à profit les partenariats d'affaires
régionaux. En travaillant conjointement, en partageant les ressources, en se référant mutuellement la clientèle,
les impacts du tourisme s'en trouvent multipliés, notamment sur les plans de la durée du séjour et des
retombées économiques. Cette effervescence estivale et ce rayonnement positif contribuent à sensibiliser les
acteurs économiques et politiques quant à l'importance du tourisme. Profitez par exemple du début de la saison
pour organiser une journée portes ouvertes, à laquelle vous convierez les élus, les partenaires économiques et
le personnel des entreprises touristiques de votre région, et profitez-en pour leur remettre votre documentation
promotionnelle.
Lire: La forfaitisation revue et corrigée
et Coup d'éclat: valorisation du tourisme au Québec et dans le monde
Soignez votre environnement
Le tourisme est la planche de salut économique de plusieurs régions. Cependant, il suscite aussi des remises en
question quant aux impacts sociaux ou écologiques qui découlent de la pratique touristique. Que l'on soit acteur
public ou économique, la perspective qu'offrent le tourisme durable et ses différentes composantes se veut une
base solide et salutaire pour contrôler les effets néfastes et s'assurer que l'activité touristique génère des
bénéfices pour l'ensemble de la communauté.
Lire: Le tourisme durable, équitable, solidaire, responsable, social... un brin de compréhension
et Le tourisme durable fait des vagues
Il reste beaucoup à faire avant que l'ensemble des entreprises touristiques ne devienne des «personnes
morales» socialement responsables et que tous les voyageurs soient respectueux du milieu visité. Par contre,
vos efforts en ce sens ont un double impact: ils contribuent à protéger l'intégrité de votre offre touristique pour
l'avenir et ils ont un effet positif sur l'image de votre entreprise. Dans un contexte où les consommateurs sont
de plus en plus sensibles aux enjeux sociaux et environnementaux, cet effet n'est pas négligeable. Alors
pourquoi ne pas mettre en lumière vos initiatives de développement durable? Vous pourriez
notamment accorder une place plus importante aux produits locaux dans vos services de restauration ou dans
votre aménagement, permettant ainsi à des fournisseurs régionaux de profiter de l'effet de levier touristique.
Et, afin de maximiser l'impact, n'oubliez pas d'en faire mention, de présenter les fournisseurs et d'inviter vos
clients à les visiter et à les encourager!
Lire: Le tourisme dans le sillon du commerce équitable
et Verdir son entreprise
Soignez votre mise en marché
Un bel environnement ne suffit pas: il faut donner «une âme» à son produit afin de rivaliser avec une
concurrence qui se multiplie. Mais il est possible de se tailler une place au sein de ce monde compétitif en
privilégiant une mise en marché de niche ou de créneau. Une telle approche exige toutefois que vous
compreniez les besoins, les préférences et les valeurs de votre clientèle. En ce sens, une bonne compréhension
de la segmentation vous permettra de mieux définir les caractéristiques des différents créneaux de clientèles
(boomers, génération X, femmes, seniors, etc.).
Lire: À chacun sa niche!
et Bienvenue dans le merveilleux monde des sociostyles!
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Le Globe-Veilleur, le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme
Édition du 21 juin 2006
Le défi marketing consiste ensuite à trouver la bonne manière d'acheminer le bon message, au bon moment et
à la bonne personne. Les publicitaires ont bien compris l'intérêt de personnaliser un message à l'intention d'un
client en particulier à partir de l'information recueillie sur ses habitudes et ses comportements d'achats.
Pourquoi ne pas profiter de la haute saison pour vous intéresser à vos consommateurs (observation, sondage,
groupe de discussion, etc.)? Découvrez leurs façons de s'informer, d'acheter et de consommer, prenez ensuite
note de leurs coordonnées (courriels et codes postaux) et passez à l'action!
Lire: Le «Customer-Made», vous connaissez?
et Le marketing viral ou le bon vieux bouche-à-oreille revisité
Soignez votre entreprise
Les défis à relever sont donc forts nombreux! Profitez de la saison estivale alors que votre entreprise fonctionne
à plein régime pour prendre note des actions à poser. Car, à l'heure où la clientèle touristique veut vivre une
rupture avec son quotidien, où elle veut vivre des expériences nouvelles, vous devez lui offrir de la qualité et de
l'inédit. Regardez autour de vous, il y a de belles idées qui n'attendent qu'à être exploitées!
Lire: La créativité et «Thinking Outside the Box» vont de pair!
et Promotions touristiques originales et insolites
Bonne saison touristique!
François-G. Chevrier
Comportement de voyage des touristes d'affaires québécois
[3 mai 2006] Saviez-vous qu'un plus grand nombre d'Ontariens visitent Montréal pour affaires qu'il
n'y a de Québécois qui le font? La ville de Québec, pour sa part, surpasse Montréal pour ce qui est
du marché québécois. On constate par ailleurs que la ville de Boston constitue un lien d'affaires
beaucoup plus naturel avec le Québec, par rapport à New York qui est davantage associée à
l'Ontario. Il y a d'autres constats intéressants à tirer, notamment sur les moyens de transport
utilisés, les nuitées commerciales et la location de voitures.
L'Ontario, manne des voyageurs d'affaires
Selon les données du Print Measurement Bureau (PMB) 2005, l'Ontario constitue la province où réside le plus
grand nombre de voyageurs d'affaires; en effet, près de 1,37 million de personnes y ont indiqué avoir réalisé
une telle sortie au cours des 12 derniers mois (graphique 1). Parmi ceux-ci, 210 000 peuvent être considérés
comme de grands voyageurs (ceux qui effectuent au moins 9 déplacements par année). Précisons qu'un voyage
compte un trajet simple d'au moins 80 kilomètres.
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Le Globe-Veilleur, le bulletin électronique du Réseau de veille en tourisme
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Quant aux Québécois, ils sont plus de 664 000 à avoir effectué un déplacement d'affaires, toutes destinations
confondues, dont 124 000 qui appartiennent à la catégorie des grands voyageurs (9 fois ou plus). Plus de 401
000 Québécois ont spécifiquement déclaré avoir effectué au moins un voyage d'affaires au Québec au cours de
la dernière année. On remarque également l'importance du marché de Toronto qui émet à lui seul presque
autant de touristes d'affaires (611 000) que l'ensemble du Québec.
Par ailleurs, l'univers des voyages d'affaires demeure un monde à forte prédominance masculine, comme en
témoignent les pourcentages suivants:
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59% des Canadiens qui effectuent 1 ou 2 voyages annuellement sont des hommes;
66% des Canadiens qui effectuent 3 à 8 voyages annuellement sont des hommes;
79% des Canadiens qui effectuent plus de 9 voyages annuellement sont des hommes.
Gros plan sur les Montréalais
Les Montréalais, de même que l'ensemble des Québécois, voyagent moins par affaires que la moyenne
canadienne. En y regardant de plus près, on constate que plus de 349 000 personnes de 12 ans et plus résidant
dans la région métropolitaine de Montréal ont effectué un voyage d'affaires au cours des 12 derniers mois, soit
11% de ce segment de population, comparativement à 13% pour l'ensemble des Canadiens (graphique 2).
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Proportionnellement, ce sont les Montréalais blancs anglophones qui voyagent le plus (19%) par affaires, alors
que les francophones blancs unilingues se situent à l'opposé (5%). Sur le plan de la fréquence, 4,8% des
Montréalais effectuent un ou deux voyages par an et 2,9% de 3 à 5. Seulement 1,5% des Québécois environ
(97 000 personnes) peuvent être considérés comme des voyageurs d'affaires réguliers, avec 12 déplacements
et plus annuellement.
Destinations d'affaires
Plus de 676 000 Canadiens ont effectué au moins un déplacement d'affaires à Toronto au cours des 12 derniers
mois, dont quelque 303 000 qui y sont allés plusieurs fois. Montréal se classe en deuxième position, alors que
414 000 voyageurs d'affaires s'y sont rendus. Fait intéressant, il y a plus d'Ontariens (204 000) qui visitent
Montréal pour leur travail qu'il n'y a de Québécois (136 000), alors que, pour la ville de Québec, c'est tout le
contraire, avec seulement 84 000 Ontariens contre 248 000 Québécois (graphique 3). New York et Boston
constituent les villes les plus fréquentées, mais, toutes proportions gardées, les Québécois se rendent beaucoup
moins dans la métropole new-yorkaise que leurs voisins ontariens.
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Les retombées en matière d'hébergement
La clientèle d'affaires génère d'importantes recettes touristiques, notamment pour le secteur de l'hébergement.
Environ 635 000 Québécois ont déclaré avoir utilisé un hôtel ou un motel au cours d'un déplacement pour le
travail au cours des 12 derniers mois (graphique 4). Parmi ceux-ci, quelque 216 000 les utilisent régulièrement,
soit plus de 6 fois par an. Le marché de Montréal représente à lui seul 52% du total des Québécois qui utilisent
l'hébergement commercial.
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Le graphique ci-dessus démontre clairement l'importance de l'Ontario, qui représente le coeur canadien de
l'activité économique. Plus de 1,45 million d'Ontariens ont utilisé un hébergement commercial par affaires au
cours de la dernière année, soit près de 40% du marché canadien. On recense même 507 000 Ontariens qui
effectuent au moins 7 nuitées annuellement.
Moyens de transport utilisés
Près de 2 millions de Canadiens ont utilisé l'automobile comme principal moyen de transport à l'occasion d'un
voyage d'affaires. Au Québec, ce segment de clientèle se chiffre à 411 000 individus. Dans le cas de l'avion,
cela représente 1,47 million de Canadiens, dont 213 000 Québécois. Lorsque interrogés sur la classe la plus
souvent utilisée, tous buts de voyage confondus, 382 000 Canadiens indiquent voyager en première, alors que
698 000 choisissent plutôt la classe affaires ou exécutive. Quant aux Québécois, ils sont quelque 51 000 à opter
pour la première classe et 86 000 pour la classe affaires.
Par rapport aux deux options précédentes, la popularité du train pour effectuer un voyage d'affaires demeure
modeste, avec 180 000 utilisateurs canadiens, dont 52 000 Québécois. On remarque toutefois un taux
d'incidence particulièrement élevé à prendre le train parmi la population de la région d'Ottawa/Gatineau, soit 5
fois supérieur à la moyenne canadienne. L'emplacement stratégique d'Ottawa sur l'axe ferroviaire entre Toronto
et Montréal et l'accès direct aux centres-villes expliquent cet intérêt.
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Voitures de location
Le secteur des compagnies de location de voitures est également intimement associé aux déplacements
d'affaires. Parmi les Québécois, 164 000 personnes ont déclaré avoir utilisé personnellement une voiture de
location pour leur travail au cours des 12 derniers mois (graphique 5). Environ 41 000 Québécois le font sur
une base régulière, soit plus de 5 fois annuellement. On remarque l'importance du marché torontois qui
surpasse à lui seul amplement tout le marché québécois avec 265 000 utilisateurs.
Fait intéressant à noter, plus de 88% des voyageurs d'affaires québécois réservent à l'avance leur voiture de
location, les autres 12% préférant s'en occuper une fois arrivés à destination. La proportion est un peu moins
élevée dans le cas du marché ontarien, où 82% des gens réservent à l'avance. La moyenne canadienne se situe
à 84%. Signalons que 65% des utilisateurs de voitures de location dans un cadre professionnel sont des
hommes.
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Plus précisément, c'est la compagnie Budget qui compte le plus grand nombre d'utilisateurs parmi la clientèle
d'affaires, avec 370 000 Canadiens et 40 000 Québécois qui ont déclaré avoir été clients au cours des 12
derniers mois (graphique 6). Les entreprises Avis et Hertz se positionnent respectivement en deuxième et
troisième places auprès de ce segment de clientèle, à l'échelle canadienne. Précisons que seules les données
significatives sur le plan statistique ont été illustrées.
Claude Péloquin
Sources:
- Print Measurement Bureau 2006. «Two-Year Readership Database», traitement spécial d'un profil selon le
modèle «Canada 39», 2006.
- Print Measurement Bureau 2005. «Two-Year Readership Database», 2005.
Les voyagistes en direct, le mouvement s’accélère
[6 avril 2006] Cela fait déjà un bon moment que l'on anticipe une réelle incursion sur le Web des
géants du tourisme, notamment TUI et Thomas Cook. Se relevant d'années difficiles, les grands
voyagistes européens ont trouvé le moyen de donner la riposte aux transporteurs à rabais et aux
agences en ligne qui, progressivement, parvenaient à leur soutirer des parts de marché en raison
des percées du commerce en ligne. Grâce à leur nouveau portail de réservations, à leurs campagnes
télé et à leur centre d'appels, les voyagistes rejoignent désormais directement et de manière
efficace les consommateurs.
Pour maintenir les acquis
Jusqu'à récemment, les grands tour-opérateurs spécialisés dans la vente de forfaits de vacances demeuraient à
l'écart de la distribution en ligne, s'appuyant essentiellement sur leur réseau d'agences de voyages
traditionnelles. Selon les derniers estimés, les ventes directes des tour-opérateurs européens ne dépassaient
guère les 8%, alors que l'on demeurait également soucieux de ne pas pénaliser le réseau des agences,
tributaire d'une part majeure de leur chiffre d'affaires. Si l'on regarde spécifiquement les ventes en ligne
de forfaits de vacances, selon PhoCusWright, seulement 9% ont été enregistrées par les voyagistes en 2005, la
grande majorité étant attribuable aux agences en ligne.
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Le vent semble néanmoins tourner en faveur des tour-opérateurs d'envergure tels que TUI et Thomas Cook qui
ont amorcé la transition vers le commerce en ligne (voir image). Les investissements massifs consentis
récemment au développement d'une plateforme de commerce électronique par les voyagistes majeurs
commencent à porter leurs fruits et une nouvelle dynamique s'installe.
Une telle stratégie devenait nécessaire afin de conserver les acquis en termes de parts de marché, les
voyageurs étant de plus en plus nombreux à vouloir acheter en ligne. Au Royaume-Uni par exemple, on
s'attend à ce que la forfaitisation dynamique (qui permet au consommateur de concevoir lui-même son forfait
sur Internet) représente plus de 34% du chiffre d'affaires des tour-opérateurs britanniques en 2007 - elle
comptait pour seulement 3,8% jusqu'à récemment.
De plus, le marché des vacances court-courrier est devenu ultra compétitif en Europe depuis l'arrivée des
transporteurs à rabais. La présence sur le Web des tarifs de tous les segments aériens, y compris ceux des
transporteurs réguliers et nolisés, permet aux internautes de comparer aisément l'offre disponible et d'effectuer
une chasse aux aubaines. Les forfaits de vacances traditionnels se voient donc menacés, les
consommateurs étant maintenant en mesure de déterminer le prix de chacune des composantes et de créer
leurs propres forfaits personnalisés. C'est cette réelle possibilité de perdre le voyageur aux mains des agences
en ligne ou d'autres fournisseurs offrant les mêmes possibilités de forfaitisation dynamique qui a forcé les touropérateurs à réagir.
Les tour-opérateurs ciblent directement les consommateurs
En 2005, TUI a enregistré des ventes record grâce principalement aux transactions sur Internet qui ont atteint
1,8 milliard d'euros, soit une augmentation annuelle de 44%. Sur les marchés allemand et britannique,
l'entreprise domine avec des parts de marché respectives de 18% et de 13%. Et ce n'est que le début, puisque
le lancement officiel du portail global de TUI avec toutes ses fonctionnalités ne s'est fait qu'en décembre
dernier. Pourtant reconnu pour ses forfaits de vacances, le voyagiste enregistre aussi des hausses significatives
de réservations en ligne d'autres produits, notamment des vols et de l'hébergement.
Si l'on inclut les réservations effectuées par l'entremise des centres d'appels et les ventes découlant des
publicités télévisées, les ventes directes aux consommateurs comptent désormais pour 25% du chiffre
d'affaires de la division tourisme de TUI qui totalise environ 14 milliards d'euros.
Le voyagiste Thomson, filiale de TUI, offre plusieurs nouveautés qui visent à séduire directement le
consommateur. L'entreprise compte par exemple transmettre à ses clients les dernières offres par le biais de
liens RSS acheminés sur leur téléphone cellulaire. Autre innovation, depuis février dernier les clients peuvent
visualiser en trois dimensions le site de vacances convoité, grâce à la technologie de Google Earth. En plus des
nombreuses images, le site s'appuie également sur une banque de quelque 1700 vidéos pour faciliter le
processus d'achat des produits variés offerts aux internautes.
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Marketing fonceur chez Thomas Cook
Du côté de Thomas Cook, l'autre géant du tourisme, les ventes en ligne sur le
marché britannique représentent désormais plus de 20% du chiffre d'affaires. En
février 2006, le conglomérat britannique a aussi opté pour une importante offensive
publicitaire afin d'influencer la perception des consommateurs quant à la nature
même de l'entreprise. La stratégie était de positionner Thomas Cook comme le plus
important leader en termes d'offres sur Internet. Le message adopté visait
directement ses deux principaux rivaux, soit Expedia et Lastminute,
avec l'objectif de démontrer que le site s'inscrit comme un point de vente unique
où l'on retrouve, en plus des forfaits de vacances habituels, tous les vols réguliers,
les vols nolisés ainsi que l'option de la forfaitisation dynamique.
En plus de parrainer des soirées cinéma et certains programmes de télévision où il
offre la possibilité de gagner un voyage, Thomas Cook promeut particulièrement sa
marque Neckermann dans la presse télé. Le groupe a même créé pour l'occasion un
personnage, Supernecky (voir image), qui symbolise «les valeurs de proximité et
d'accessibilité» du tour-opérateur. Il servira d'outil de communication, tant à
l'endroit du grand public qu'auprès du réseau de distribution.
Baisse des commissions
Une autre étape charnière de la stratégie globale des voyagistes consiste à réviser
le modèle d'affaires des compensations offertes au réseau de distribution. Certains voyagistes ont réduit à 7%
le taux de commission consenti aux agences de voyages depuis janvier 2006. Cette décision initiée par
Thomson fut très mal accueillie de la part des agences détaillantes qui craignaient que les voyagistes
n'accélèrent leur stratégie d'affaires relative aux ventes directes auprès des voyageurs. Les analystes
s'attendent à ce que les sommes épargnées soient réinvesties dans le marketing direct.
En guise de contestation, plusieurs agences de voyages ont cessé de vendre les produits de Thomson, mais,
paradoxalement, le site Internet de ce dernier est désormais l'un des plus fréquentés. Le pari semble en voie de
rapporter gros à Thomson et d'autres tour-opérateurs pourraient s'en inspirer. Une deuxième baisse des
commissions, cette fois à 5%, sera vraisemblablement bientôt annoncée.
Plus près de nous, le groupe Transat domine la scène canadienne sur le marché des voyages de vacances. Le
voyagiste québécois mise encore beaucoup sur son réseau d'agences détaillantes pour vendre ses produits,
mais une partie de plus en plus importante de son chiffre d'affaires provient maintenant des ventes en ligne
réalisées directement auprès des consommateurs, grâce à son site Exit.ca.
Par ailleurs, l'arrivée en force sur la scène québécoise du grossiste Go Travel Direct a suscité tout un impact et
a forcé les joueurs en place à réviser leurs méthodes de distribution. Rappelons que Go Travel Direct opère
selon une stratégie de bas prix, court-circuitant le réseau des agences. La riposte de Transat est venue du côté
de sa bannière Nolitours qui propose des produits semblables, grâce à des commissions réduites et à des
réservations directes en ligne. Une évidence demeure: la course aux aubaines conditionne de plus en plus les
relations d'affaires entre les consommateurs et le réseau de distribution. La désintermédiation poursuit son
chemin.
Claude Péloquin
Sources:
- Carroll, William J. et Peter O'Connor. «European Hotels: Managing Hospitality Distribution», PhoCusWright,
septembre 2005.
- Filliâtre, Pascale et Stéphane Jaladis. «Les TO passent à la télé», L'Écho touristique, no 2754, 3 février 2006.
- Fox, Linda. «Thomson Trials Phone Technology», Travelmole, 23 mars 2006.
- L'Écho touristique. «Thomas Cook préfère la télé», 16 janvier 2006.
- Sileo, Lorraine. «PhoCusWright Assesses its 2005 Predictions, Makes New Ones for '06» PhoCusWright, 31
janvier 2006.
- Skidmore, Jeremy. «First Choice Set To Follow Thomson with 7% Commission», ABTA Convention Special
Report, 25 novembre 2006.
- Skidmore, Jeremy. «Operator Accused of "Hypocrisy" over Commission Cut», ABTA Convention Special
Report, 25 novembre 2006.
- Thomas Cook. «New Thomas Cook Advertising Challenges Online Travel Perceptions», Press Releases, 30
janvier 2006.
- Thomas Cook. «Thomascook.hit!», Press Releases, 2 novembre 2005.
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- Travelmole. «Thomson Holidays Gives Customers Google Earth», 2 février 2006.
- TUI. «TUI Starts the 2005/2006 Travel Wear with Increased Bookings Turnover Growth in Key Source Markets
/ Online Turnover Up by 44 Per Cent», Press Releases, 8 mars 2006.
Faire visiter «autrement»!
[8 mai 2005] Nous l'avons déjà dit, la quête d'authenticité s'inscrit comme une tendance lourde.
Outre les attraits naturels majeurs et les incontournables, les voyageurs, en visitant un pays,
veulent découvrir une autre culture, connaître les façons de vivre des gens de la place. Dans cette
perspective, le tourisme rural se prête bien à cet esprit de proximité, mais les grandes villes
peuvent y voir un moyen de diversifier leur offre et de fidéliser les visiteurs. Des entreprises ont
compris cela et offrent aux touristes la chance de vivre des expériences uniques auprès de la
population locale.
Hors des sentiers battus... une planche de salut!
Découvrir le «Paris des Parisiens» et l'âme des quartiers, valoriser l'histoire et la culture populaire d'une ville,
manger des mets traditionnels dans une famille, bénéficier d'une visite guidée par des gens de la place et
fréquenter des endroits où la population locale a l'habitude d'aller, faire une activité organisée par et avec des
gens de la région, être hébergé par eux, etc. Quoi de mieux pour offrir au voyageur cette forme d'interactivité
qu'il recherche! (Lire aussi: Les touristes à la recherche d'authenticité, mais que veulent-ils au juste?)
En marge des circuits organisés et des itinéraires classiques se développe une offre parallèle de produits qui
s'adresse aux petits groupes ou aux voyageurs solitaires à la recherche d'inédit et de contact avec la population
visitée. Dans cette foulée, la diversification de l'offre par des produits authentiques fait partie de la stratégie
retenue par la ville de Paris.
Des gens fiers de leur quartier
Des services tels que Meet the Danes, Like-a-local, Global Greeters, la Fédération Stattreisen et Belleville
insolite, émergent un peu partout. Ils permettent de mettre en contact la population locale et les voyageurs
afin de faire découvrir à ces derniers un coin de pays. Différentes formules, gratuites et payantes, prennent
forme, allant du bénévolat aux services personnalisés.
Meet the Danes (au Danemark) permet aux touristes de partager le repas traditionnel d'une famille danoise
dans un cadre familial et convivial. Cette entreprise s'occupe de trouver une famille qui a les mêmes âges et les
mêmes intérêts que ceux des visiteurs.
Repas, hébergement et visites font partie des expériences uniques de Like-a-local. Cette organisation étend ses
activités aux Pays-Bas, à la Belgique, au Portugal, à l'Espagne et à la Suède. Que ce soit pour faire
du magasinage à Stockholm, pour découvrir l'ancienne et la nouvelle ville de Lisbonne, pour goûter à la vie
nocturne de Porto, pour déguster des «pinchos & tapas» à Madrid ou pour expérimenter un séjour sur un
house-boat à Amsterdam, il y a de quoi piquer la curiosité de tous les voyageurs.
Les organismes associés à Global Greeters - Toronto, Fairbanks (Alaska), Melbourne et Adélaïde (Australie),
Buenos Aires (Argentine), New York, Houston, Chicago - offrent un service gratuit de guides bénévoles (en
différentes langues) afin de faire visiter la ville «autrement». Des amoureux de leur ville, de tous âges et de
différents milieux, la font découvrir aux étrangers et deviennent une mine de renseignements pour eux.
En Allemagne, l'offre touristique de la Fédération Stattreisen (qui peut se traduire par voyager autrement)
respecte des pratiques de développement durable et de tourisme doux, dont les normes de qualité sont très
strictes. Cette fédération compte 19 associations dans 23 villes allemandes et deux autres villes européennes
(Bruxelles et Berne). Leurs circuits se concentrent sur la découverte de la ville et de ses quartiers en dehors
des îlots touristiques. On y jumelle des rencontres avec les habitants et une vision qui permet de comprendre
l'évolution de la ville à travers son histoire, sa politique et ses aspects sociaux. Des aspects insolites et
méconnus viennent compléter le tableau.
À Paris, Belleville insolite commence à faire école en matière de tourisme solidaire; l'organisation et ses
programmes ne correspondent pas à la démarche classique des circuits touristiques. Les jeunes
accompagnateurs, pour la plupart en insertion professionnelle, font découvrir des attraits de ce quartier
parisien, entres autres: «Belleville, ses tags, son marché et ses calalous de crabe...». Plusieurs autres volets
ont été développés, dont certains ciblent les nouveaux occupants qui arrivent dans le quartier, les personnes
âgées ou les chômeurs.
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Édition du 21 juin 2006
Et si l'on échangeait nos... maisons!
Au-delà des économies réalisées, les échanges de maisons représentent une autre forme qui répond aux
besoins des gens en quête d'authenticité. Habiter une maison d'un pays différent, acheter dans les commerces
locaux, vivre au même rythme que les gens côtoyés, faire des rencontres fortuites, demander des conseils aux
voisins, etc. sont des éléments qui donnent au touriste le sentiment de s'imprégner de la culture du pays.
L'avènement d'Internet a contribué à donner une impulsion à ce mouvement. Des sites comme HomeLink
International regroupent 13 500 membres dans 69 pays, tandis que HomeExchange (association avec
TrocMaison) s'enorgueillit de ses 9000 membres répartis dans 85 pays.
Faire découvrir sa culture locale
Cela débute par un petit chocolat de la confiserie locale sur l'oreiller du visiteur, par du mobilier qui reflète la
culture du pays, par un B&B qui offre au touriste de partager le repas d'une famille, par une soirée organisée
qui convie le visiteur à entrer dans la danse, par un circuit de visites inédites, par un rallye qui invite les
touristes à découvrir des lieux nouveaux, à entrer dans les commerces et à interroger la population...
En outre, la participation de la population locale contribue à bonifier l'accueil que l'on réserve aux visiteurs et à
atténuer les irritants que cause parfois l'affluence touristique.
Michèle Laliberté
Sources:
- Gaboury, Louise. «Des résidants font découvrir leur ville aux touristes», La Presse, 8 avril 2006.
- Holm, Olaf. «De Paris à Berlin, de Bruxelles à New York - Visiter «autrement» les villes du monde», Cahier
Espaces, no 78, juillet 2003, p. 134-143.
- Springwise. «Cultural Exchange for a Day», Springwise Newsletter, 2 mai 2006.
Sur le Web:
www.meetthedanes.dk
www.like-a-local.com
www.adelaidegreeters.asn.au/
www.homelink.org
www.homeexchange.com
www.trocmaison.com
www.echangedemaison.com
La mode attire-t-elle le touriste?
[12 mai 2006] La ville de Bruxelles a décidé cette année de jouer la carte de la mode afin de séduire
les touristes. En consacrant 2006 «Année de la mode et du design», elle fait d'une pierre deux
coups: elle dynamise le tourisme urbain et donne un bon coup de pouce à un secteur industriel en
difficulté. Des idées à copier?
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Cette année, la ville de Bruxelles
(Belgique) a décidé de jouer la carte de
la mode dans le but de séduire les
touristes. Après le chocolat, la bière, les
frites et les moules, sans oublier la
dentelle, l'Office du tourisme et les
autorités bruxelloises misent aujourd'hui
sur les couturiers belges pour faire la
promotion du modernisme et de la
créativité de la région.
En effet, la ville a proclamé 2006
«Année de la mode et du design»,
architecture de la forme et de la
matière. Le programme des événements
a été concocté en collaboration avec
Modo Bruxellae, association qui se voue
corps et âme à la promotion de la mode
bruxelloise, et le Bureau des Grands
Événements, nouveau département du
Bruxelles International - Tourisme &
Congrès (BITC).
Bruxellois et touristes sont invités à venir découvrir les designers, par le biais:
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d'expositions et de nombreux défilés;
d'une «Nuit de la mode», 90 minutes de défilés en continu;
de circuits et de fins de semaine thématiques, organisés en partenariat avec des restaurants, qui en
profitent pour proposer des menus «design»;
d'un circuit de «vélotour urbain», pour découvrir le quartier de la mode à bicyclette;
d'un bureau d'information, installé temporairement sur la Grand-Place: la «Maison de la Mode» servira
à la fois de bureau d'information, d'espace de rencontres et de conférences et accueillera diverses
animations.
Ils sont bien sûr également invités à faire les boutiques!
La démarche est prometteuse. Et s'il est difficile de chiffrer les retombées touristiques, on peut d'ores et déjà
en souligner les bienfaits sur le plan de l'architecture des quartiers. En effet, le regroupement des couturiers a
déjà largement contribué à la revitalisation urbaine d'un quartier qui, jadis, était presque à l'abandon.
Le «quartier de la mode» est maintenant l'un des principaux points de chute des boutiques et des ateliers de
couture. Les couturiers ont pu profiter de prix très avantageux afin de racheter les commerces à bon prix.
Statut de la mode à Bruxelles
En 2004, Bruxelles comptait un peu plus de 1600 établissements dans le secteur du textile, de l'habillement et
du commerce de vêtements (commerces de gros et de détail). Cette industrie est principalement soutenue par
les pouvoirs publics, via Modo Bruxellae, ainsi que par des subsides annuels de quelque 120 000 euros octroyés
par le ministre de l'Économie du gouvernement bruxellois.
Une dotation complémentaire est fournie par Bruxelles Export pour permettre la participation à certaines
missions à l'étranger (via notamment la Boutique Modo, présente dans les foires et les salons internationaux).
Il existe également diverses aides ponctuelles et non structurelles accordées conformément à la politique
d'image de Bruxelles.
À la suite de l'engouement des dernières années, les secteurs de la mode et du design de Bruxelles se
traduisent par un développement économique intéressant pour la région. On y compte environ un millier
d'emplois.
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La ville a volontairement choisi de miser sur la création d'un lieu unique (géographique, économique et
institutionnel) afin de regrouper les acteurs du réseau bruxellois. Celui-ci se veut, à la fois, le lieu de travail et
d'accueil pour les visiteurs, les acheteurs et les professionnels du secteur. Ainsi, ils favorisent la présentation de
prix préférentiels, augmentent la visibilité des jeunes créateurs et aident les jeunes entreprises à percer dans
ce créneau très concurrentiel.
Une idée transportable?
Bruxelles n'est pas la seule ville qui a compris l'importance de la mode dans l'économie en général et dans
l'industrie du tourisme en particulier. D'autres villes misent sur cette industrie, comme Florence et Milan,
Barcelone, New York, Tokyo... et bien sûr Paris (où, par exemple, environ 6000 touristes entrent chaque jour
chez Louis Vuitton)!
Deuxième ville francophone après Paris, avec ses 3,4 millions d'habitants, Montréal est connue et reconnue
comme la capitale de la mode au Canada (elle regroupe à elle seule près de 60% des entreprises canadiennes
du secteur) et l'une des plus importantes plaques tournantes de l'industrie de la fourrure au monde.
Mais la concurrence est rude et la bataille faire rage. Aujourd'hui, à l'heure où les Chinois tentent d'envahir le
marché avec des produits bas de gamme en grande quantité et où Toronto joue des coudes en développant le
haut de gamme pour déloger Montréal, la mode québécoise doit prendre un tournant décisif.
Déjà, de nombreuses activités sont organisées pour dynamiser ce secteur industriel, entre autres:
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la Semaine de la mode, créée en septembre 2001 par Liaison Mode Montréal, regroupement
d'associations sectorielles voué à la promotion de l'industrie de la mode et du vêtement de Montréal;
le Festival mode et design de Montréal, organisé par Sensation Mode, qui a pour mission de créer des
évènements et des promotions «sur mesure» et qui met en vedette une quarantaine de défilés;
la Braderie de mode québécoise, braderie de mode griffée (35 à 40 designers) attirant plus de 8000
personnes, deux fois l'an durant quatre jours.
Alors, quand on sait que «faire les boutiques» est l'activité préférée des touristes lorsqu'ils voyagent (lire aussi:
Magasiner, l'activité numéro 1 du touriste!) et que le luxe est un produit de niche en émergence (lire aussi: Le
haut de gamme n'est plus un luxe, c'est une réalité!), ne serait-il pas judicieux de mettre l'accent sur ce pôle
économique?
Françoise Mommens
Sources:
- Breton, Brigitte. «À la mode de Bruxelles», Le Soleil, 20 avril 2006.
- Delanglade, Sabine. «Le luxe a un avenir fabuleux », L'Express, 13 avril 2006.
- Gouvernement du Québec (communiqué de presse). «Le gouvernement du Québec accorde 100 000 $ à la
10e Semaine de mode de Montréal», 20 mars 2006.
- Radio-Canada (SRC Télévision - Le Téléjournal/Le Point). «Industrie de la mode: Toronto parade aux côtés
des géants européens de la haute couture pour déloger Montréal», 21 mars 2006.
- Radio-Canada (SRC Télévision - Le Téléjournal/Le Point). «Les jeans Parasucco déménagent: la mode est-elle
toujours "in" à Montréal?», 25 août 2005.
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Capsule - En vérité, combien d'Américains possèdent un passeport?
La réglementation américaine imposant un passeport valide aux voyageurs entre le Canada et les
États-Unis suscite beaucoup de discussions au sein des milieux touristiques. De nombreux chiffres
circulent relativement au faible taux de titulaires de passeport chez nos voisins du Sud. Un survol
des statistiques révèle toutefois que le nombre de passeports émis annuellement est en forte
croissance et que le taux de possession de passeport varie énormément selon le revenu familial.
Le nombre de passeports américains émis est à la hausse
Selon les données en provenance du U.S. Department of State, le nombre de passeports émis par le
gouvernement américain a connu une croissance importante au cours des dernières années (tableau 1).
Puisque le passeport américain est valide pour une période de 10 ans, on peut estimer qu'il y a actuellement
plus de 72,8 millions d'Américains qui possèdent un passeport valide, soit environ 24,3% de la population
(estimée à 299 millions de personnes).
Le taux des titulaires de passeport augmente avec le revenu familial
Une étude publiée en 2004 par la firme américaine Mendelsohn Media Research démontre que les résidants des
28,1 millions de foyers américains qui ont les revenus les plus élevés (supérieurs à 75 000 USD) présentent un
taux de possession de passeport fortement supérieur à la moyenne nationale (tableau 2).
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Et il y a fort à parier que les résidants de ces foyers sont ceux qui génèrent le plus grand nombre de voyages
car, même s'ils ne représentent que 24% des adultes américains, leurs revenus totaux équivalent à plus de
63% des revenus des Américains.
François-G. Chevrier
Sources :
- «The Wealthiest Americans Are Different From The Rest», Research ALERT, 5 mars 2004.
- U.S. Department of State. Passport Statistics - The Number of U.S. Passports Issued from 1974 to the
Present, [www.travel.state.gov/passport/].
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