MIGRATIONS DIVINES MUCEM

Transcription

MIGRATIONS DIVINES MUCEM
Marilyn HAZAN
Han DONG
Kloé WALLE
MIGRATIONS DIVINES MUCEM
INTRODUCTION – Les représentations divines dans les civilisations antiques
Égyptiennes et Gréco-romaines.
Une divinité est une puissance surhumaine. En Égypte, sa représentation se traduit par des
métaphores issues de la nature ; tour à tour, ces images évoquent la force, la supériorité ou la
sollicitude divine.
Ce jeu d'images conduit à exprimer le divin par des créatures hybrides, comme par exemple Anubis,
dieu funéraire, à tête de chacal.
En Grèce ou à Rome, les représentations hybrides se limitent au monde de la nature. A l'opposé, les
divinités de l'univers dit « civilisé » empruntent une forme humaine : elles sont identifiées par un
objet ou un signe distinctif puisés dans les évocations mythologiques (foudre de Zeus, trident de
Poséidon, etc...).
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OSIRIS
C'est une statuette d’Osiris, dieu des morts égyptien qui date de la Basse Époque, du VIIe siècle au IVe
siècle avant J.-C. Elle est en bronze et conservée au Musée d’Archéologie Méditerranéenne de
Marseille.
CONTEXTE HISTORIQUE
La Basse Époque (-750 à -332) commence par la réunification de la Haute Egypte et de la Basse
Egypte par Piânkhy, qui inaugure la période éthiopienne. Les pharaons de cette période était d'origine
nubienne (La Nubie est aujourd'hui une région du nord du Soudan et du sud de l'Égypte, longeant le
Nil) ; c'est leurs origines qui les fera surnommer pharaons égyptiens. Ces pharaons perdront le
contrôle du pays après l’invasion assyrienne qui laissera de profondes blessures dans l’esprit des
égyptiens. En effet les assyriens pilleront les temples et brûleront des villes. Cependant, leur empire
étant fragile, ils avaient des difficultés à gérer la nation, ils favoriseront donc la dynastie saïte
d’origine libyenne.
La Basse époque se caractérise par des prises de pouvoir successives par des états étrangers,
entrecoupées par des périodes d’indépendances assez courtes. Ces souverains, bien que de cultures
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très différentes, adopteront tous l'érudition égyptienne. Ils se feront en effet proclamer pharaons,
sauf lors de l'invasion des perses, qui choisiront un système royal, calquée sur celles des anciens
rois, certains cherchant même à retrouver la gloire passée se tournant vers un archaïsme
architectural et lyrique tout droit issu de l’Ancien et du Moyen Empire.
L'art et la religion sont fortement marqués par l'influence de l'extérieur et la tendance à l'archaïsme.
On voit alors apparaître de nouveaux thèmes dans les décorations ainsi que des divinités hybrides :
Bastet en oiseau avec une tête de chat, la divinité Toutou, etc. La vénération des temps glorieux et
lointains suscite la divinisation de plusieurs grandes figures de l'histoire égyptienne comme Imhotep,
Amenhotep, fils de Hapou, ou encore Horemheb. Du côté religieux, le culte des animaux, comme le
taureau Apis, gagne en popularité. Le culte d'Osiris et d'Isis se développe considérablement, cet
intérêt soudain trouvant certainement son origine dans la souffrance subie par les Égyptiens lors des
multiples occupations.
DESCRIPTION
Cette statuette représente Osiris, dieu égyptien et roi de l'Égypte antique. Il invente l'agriculture et la
religion. Il meurt noyé dans le Nil, assassiné dans un complot organisé par Seth, son frère et dieu de
la confusion, du désordre et de la perturbation. Malgré sa noyade, Osiris retrouve la vie par la
puissance magique de ses sœurs Isis et Nephtys. Il gagne alors le monde de l'au-delà dont il devient le
roi et le juge suprême des lois de Maât.
Il est représenté ici débout, momifié, avec les ragalia (attributs du pharaons) : Le Pschent (couronne
représentant l'union des deux Égypte, souvent cornue), L' Uræus (cobra symbolisant la protection, le
pouvoir et la bienfaisance), le sceptre-Héqa (crosse de berger qui est un bâton avec une extrémité
recourbée, symbolisant le pouvoir, l'autorité et la souveraineté) et le fléau-Nekhekh (Fléau qui sert à
aiguillonner, guider le bétail. Il signifie la protection et la puissance féconde du roi, nourrisseur de
son peuple), la barbe postiche (barbe cérémonielle, insigne royal, le pharaon partage cet attribut
avec les divinités mâles, ce qui sert à le distinguer du commun des mortels).
INTERPRETATION
Osiris, est donc ici représenté debout, mais momifié avec les attributs du pharaon, comme si il venait
de sortir de son sarcophage. Nous pensons donc que ça signifie le triomphe d'Osiris sur la mort,
fière, debout, vainqueur. Ainsi que la protection qu'il offre ou égyptien et sa souveraineté sur le
monde des morts.
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POSEIDON
C'est une statuette grecque de Poséidon, qui date de l'époque hellénistique, 1er siècle avant J.C. Elle est en bronze de dimensions 22,2x10x5 cm, conservée au musée d'Art et d'Histoire de
Genève.
CONTEXTE HISTORIQUE
Cette statuette a été faite durant l'époque hellénistique (-338 jusqu'à -30 avant J.-C.) époque durant
laquelle en matière d'art, plus précisément dans la sculpture, les artistes cherchaient un effet
théâtral ; justifiant cette précision et ce réalisme hors pair.
Quelques autres exemples de sculpture datant de l'ère hellénistique :
Groupe du Laocoon, par les
Rhodiens
Agésandros, Athanadoros et
Polydoros, Ier siècle av. J.C
Faune Barberini, copie
en marbre d'un
original en bronze, v.
200 av. J.-C.
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Réaliste, vivant, et empli d'émotions, des caractéristiques de cette époque qui contrastent
considérablement avec la sobriété et la sérénité régnant dans les époques antérieures (en tout
cas en ce qui est de la sculpture.)
On doit tout cela au mélange de populations grecques et étrangères, conquises par Alexandre
le Grand en -336. Cette diversité a apporté de nouveaux savoirs et de nouvelles techniques aux
très nombreux artistes de l'époque. Dans le domaine de l'art, l'époque hellénistique est une
époque prospère.
DESCRIPTION
Cette statuette représente Poséidon, dieu des mers et des océans, mais aussi divinité
chthonienne souterraine, responsable des catastrophes naturelles telles que les tremblements
de terre. Il est sculpté nu, tenant dans une main baissée ce qui semble être un coquillage, et
dans son autre main, levée, il tient ce qui pourrait être une pierre. Il est debout, regardant la
pierre, avec une certaine tristesse, mélancolie dans le regard. Enfin, ses pieds ont les orteils
collés entre eux, comme s'ils étaient palmés.
INTERPRETATION
Comme mentionné au dessus, avant d'être le gardien des mers et des océans, Poséidon était
auparavant dieu de la terre ; de la terre souterraine plus exactement. Dans une main, il aurait un
coquillage et dans l'autre une pierre. Ces deux objets pourraient symboliser son ou ses pouvoirs qui
lui appartiennent donc qu'il tient.
Pourquoi cette tristesse dans le regard, qui est orienté vers cette pierre dans sa main levée ? Selon
nous, Poséidon doit renoncer aux pouvoirs qui lui ont été attribués dans le domaine terrestre, pour
devenir gardien des mers. Ce choix étant fait à contre-coeur, le regard triste de notre héros
symbolise un sentiment d'impuissance face à la situation à laquelle il est confronté.
Un détail qui nous semble distinctif d'une possible transition physique de Poséidon, les pieds palmés,
pour lui permettre de mieux se déplacer sous l'eau.
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SARAPIS
C'est une statue de Sarapis, de Vérone en Italie, fabriqué vers 100-150 apr. J.-C, faites en marbre du
Pentélique grec dont les dimensions sont 158 × 54 cm, elle est conservé dans la Collection des
Musées d’art et d’histoire de la Ville de Genève.
CONTEXTE HISTORIQUE
Comme dit plus haut, les égyptiens ont été mainte fois conquis par de nombreuses civilisations.
Sarapis est un fruit du mélange de la culture grecque et égyptienne. Crée lors de la dynastie des
ptomlémées, successeurs d'Alexandre le Grand, c'est une sorte de fusion des dieux Hadès (grec) et
Apis aussi appelé Osiris-Apis (égyptien), un symbole du rapprochement des deux peuples. Il s’agit
plutôt d’un dieu grec ce qui symbolise une Égypte devenue grecque.
L’Égypte hellénisée a mené à son apogée cette faculté de proposer aux Égyptiens de nouveaux dieux
façonnés à la grecque. Que l'on appelle «syncrétisme» (influence, fusion), ce phénomène conduit à un
mélange des divinités et de leurs identités.
Encore une fois, on remarque l'effet théâtral, vivant et réaliste de l'art hellénistique.
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DECRIPTION
On voit le dieu Sarapis en toge et sandale, debout. On peut supposer qu'il tenait un sceptre dans la
main droite et autre chose dans la main gauche mais ce ne sont que des conjectures. Sarapis est
représenté comme un homme avec de longs cheveux bouclés et de la barbe, ainsi qu'avec un
récipient servant à mesurer le grain (kalathos) symbole de fertilité.
INTERPRETATION
« La création par les Ptolémées du dieu Sarapis en est un des exemples les plus remarquables : il
incarne l’Apis et l’Osiris des Égyptiens, il symbolise le nouveau pouvoir des héritiers grecs
d’Alexandre en Égypte... » commentaire de l'exposition.
On voit donc dans cette représentation que tout les traits égyptiens du dieu ont disparu. C'est donc la
domination grecque sur la culture égyptienne. Mais cependant, ces civilisations avait la particularité
d’absorber les religions et cultures des pays conquis (Isis est par exemple une déesse égyptienne
devenue gréco-romaine). Ils dominent mais n'exterminent pas.
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