Mesdames et Messieurs, Chers amis, Cher Ton Elias, C`est un
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Mesdames et Messieurs, Chers amis, Cher Ton Elias, C`est un
Discours de M. Jean-Marc Ayrault Ministre des Affaires étrangères et du Développement international Remise des insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur à Ton ELIAS 21 novembre 2016 Mesdames et Messieurs, Chers amis, Cher Ton Elias, C’est un grand plaisir pour moi de vous accueillir à la Résidence de France à La Haye, à l’issue d’une visite très dense, consacrée, avec mon ami Bert Koenders, à l’avenir de l’Europe, à nos relations bilatérales et aux questions internationales qui mobilisent nos deux pays. 1 Cet événement a une saveur particulière pour moi – qui ai derrière moi 30 années de vie parlementaire ! –, puisqu’il s’agit d’honorer un représentant éminent de la coopération entre nos parlements, un acteur-clé de notre relation bilatérale et un grand ami de la France. Avant de vous remettre ces insignes au nom du Président de la République française, je voudrais, cher Ton Elias, dire un mot de votre parcours. Dans sa grande richesse, celui-ci se caractérise par une constante : du journaliste parlementaire à l’homme politique en passant par l’entrepreneur, vous avez toujours été animé par une grande curiosité et une profonde sympathie à l’égard de la France. C’est aussi pour ce lien singulier tissé au fil des ans que nous souhaitons vous remercier ce soir. 2 Cher Ton Elias, Vous êtes le troisième d’une famille de quatre enfants. C’est votre père, journaliste et spécialiste des questions d’enseignement, qui vous a transmis la passion de son métier et le goût de la politique. De cet ancien déporté et survivant de Buchenwald, très pudique sur l’horreur des camps, vous dites : « il m’a appris à ne jamais baisser les bras et à continuer à me battre contre l’adversité ». Je voulais ici, en votre présence, saluer sa mémoire, car je sais que vous étiez très proche de lui et qu’il reste pour vous, aujourd’hui encore, un modèle d’élégance morale et d’intégrité. Dès vos études de sciences politiques à l’Université d’Amsterdam, vous écrivez au sein de la revue de l’université, Folia 3 Civitatis. Cette appétence pour la chose publique et le débat politique vous conduit, en 1982, à rejoindre l’émission politique « Den Haag Vandaag » (prononcer : comme Dène Har Fandar) journaliste parlementaire. Vous vous y taillez une réputation redoutable pour vos interviews sans concession et votre connaissance approfondie des dossiers. Après un passage à TV10, vous rejoignez RTL4 que vous quittez, en 2000, pour devenir directeur de la communication d’un groupe d’assurances, avant de fonder votre propre société de conseil en communication. Vous êtes donc aussi un homme d’entreprise. Vous dites puiser dans cette expérience d’entrepreneur pour remplir 4 aujourd’hui vos fonctions parlementaires, avec notamment le souci d’exercer pleinement les missions de contrôle sur les finances publiques dévolues au Parlement. Vous êtes fier, à raison, d’avoir présidé la commission d’enquête parlementaire sur les systèmes d’information et de communication du gouvernement. En 2008, vous êtes élu Député à la Seconde Chambre des Etats généraux. Vous vous investissez tout particulièrement dans les questions économiques et financières ainsi que dans celles liées aux transports. Depuis janvier 2016, vous en êtes le Premier Vice-président. Vos proches évoquent d’une même voix votre capacité à tisser des liens humains. Ils rendent aussi hommage à votre grande 5 franchise et votre indépendance d’esprit, à la liberté de ton que vous conservez en toute circonstance. Vous le revendiquez d’ailleurs : « Je considère », dites-vous, « que l’un des plus grand succès de ma vie d’homme politique est d’avoir toujours dit exactement ce que je pensais. Peut-être suis-je devenu un peu plus diplomate avec le temps ; mais pas beaucoup ». Vous êtes également réputé pour votre loyauté en amitié et pour l’exigence dont vous faites preuve, à votre égard et à l’égard des autres. Cher Ton Elias, Au Parlement aussi vous vous employez à tisser et à entretenir des liens privilégiés, ceux qui unissent la France et les PaysBas. Ce rôle de passeur entre nos deux 6 pays s’appuie sur une connaissance et un amour profonds de la France. Cette affection remonte à l’enfance. Vous gardez en mémoire le souvenir de trajets en voiture qui duraient parfois jusqu’à trois jours. Vos parents, pour mieux découvrir la France, prenaient plaisir à n’emprunter que les petites routes « jaunes » ou « blanches », le chemin des écoliers des cartes Michelin. Fin connaisseur de la culture française, vous aimez rappeler, pour souligner notre proximité, que Descartes, Voltaire et Diderot avaient chacun séjourné aux PaysBas. Votre goût pour la langue française, vous le partagez avec votre épouse qui, dans les années 1980, a fait des études de français, mais aussi avec votre fille qui étudie à Paris. 7 Cet attachement à la France, c’est aussi celui à une région, le Gers, où vous rejoignez chaque été votre résidence secondaire. Chacun peut témoigner de votre connaissance encyclopédique de nos terroirs – et notamment de nos vignobles. Cher Ton Elias, Francophile et francophone, vous êtes Président du groupe parlementaire d'amitié entre la France et les Pays-Bas. A ce titre, vous jouez un rôle majeur pour encourager la coopération et les échanges entre nos deux pays. Vous êtes notamment d'une aide précieuse lorsqu’il s’agit d’organiser des rencontres entre parlementaires français et néerlandais. Ce fut notamment le cas lors de la venue aux Pays-Bas du Groupe interparlementaire 8 d’amitié France/Pays-Bas en 2013, et, tout récemment encore, en juin dernier, lors du déjeuner que vous avez donné à la Seconde Chambre en l’honneur des Présidents des groupes interparlementaires d’amitié de l’Assemblée nationale et du Sénat. Cette dimension parlementaire de la relation bilatérale est extrêmement importante à mes yeux et je tiens à remercier, à travers vous ce soir, l’ensemble des membres du Parlement qui m’ont reçu cet après-midi à la Seconde Chambre. Je veux aussi, au nom de la France, remercier chaleureusement le Parlement néerlandais qui a manifesté son soutien lorsque la France a de nouveau été frappée par des attentats, en organisant, 9 dans l’hémicycle, à la dernière rentrée parlementaire, un hommage très émouvant aux victimes. Cher Ton Elias, C’est pour votre parcours et pour votre action au service du rapprochement de nos deux pays et de nos deux peuples que nous sommes réunis ce soir. Ton Elias, au nom du Président de la République et en vertu des pouvoirs qui nous sont conférés, nous vous faisons Chevalier de la Légion d’honneur. 10