L`UPJV de plus en plus picarde
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L`UPJV de plus en plus picarde
RÉGION À LA UNE 3 JEUDI 24 SEPTEMBRE 2015 COURRIER PICARD ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR L’UPJV de plus en plus picarde La fac a fait sa rentrée. Et avec quel succès ! L’UPJV attire de plus en plus d’étudiants picards ce qui lui permet d’affirmer son double caractère, régional et social. es mouvements d’humeur en STAPS, des problèmes de notation en langues, certes ; mais aussi et avant tout, de vraies réussites en termes d’ascenseur social, d’insertion professionnelle et de recherche… Quelques jours après la rentrée universitaire, Michel Brazier, le président de l’Université de Picardie Jules-Verne (UPJV) dresse le portait d’une fac qui occupe une place à part dans le paysage universitaire français et qui s’affirme de plus en plus comme un outil du développement régional. D L’OISE EN TÊTE On la pensait essentiellement amiénoise, au mieux samarienne. En réalité, les étudiants inscrits à l’UPJV viennent majoritairement de l’Oise (à 44 %). La Somme suit de près (40 %), tandis que les étudiants originaires de l’Aisne, département écartelé entre le Nord, la Champagne et la Picardie, ne représentent que 16 % des effectifs. De quoi tordre le cou à une idée largement répandue, et (ré)affirmer clairement le caractère régional de cet outil de formation qu’est l’UPJV. D’autant plus remarquable que le Sud-Oise subit évidemment l’attractivité des facs franciliennes. La folie STAPS Les étudiants manifestaient hier à Amiens. En STAPS (éducation physique), les inscriptions ont explosé cette année (489 en 2014, 672 en 2015), ce qui a fini par poser des problèmes. Moins en termes de locaux si l’on en croit le président Brazier, qu’en termes de moyens enseignants. Pour y remédier, l’UPJV dédoublera les cours magistraux de 1ère année et fera appels aux 12 enseignants de Suaps (le sport universitaire). De quoi fonctionner a minima en attendant une vraie réflexion sur le devenir de cette filière. Car se posent évidemment la question des débouchés, mais aussi celle du recrutement, totalement ouvert à ce jour. Avec parfois des surprises pour les jeunes étudiants qui, semble-t-il, n’imaginent pas toujours l’étendue des prérequis académiques et sportifs indispensables pour suivre avec succès cette formation. 1 De plus en d’étudiants de la région choisissent l’UPJV qui propose aussi des formations en alternance. (Photo Fred DOUCHET) TOUJOURS PLUS NOMBREUX À la même date, il était 4 700 l’année dernière. Ils sont 5 660 cette année… Les néobacheliers s’inscrivent en masse à l’UPJV (+20 % !), principalement en médecine, en STAPS (éducation physique), en droit… Au final, l’UPJV devrait passer cette année le cap des 26 000 étudiants, dont 20 000 dans la seule ville d’Amiens. Les raisons de ce boum sont essentiellement démographiques, l’UPJV n’étant pas la seule fac impactée en France. qui a fait de l’égalité des chances sont premier combat. Ambassadeurs, moniteurs, tuteurs… On ne compte plus les dispositifs d’accompagnement des lycéens et néobacheliers. Un seul objectif : assurer un maximum de réussite, même si on est très loin de celui fixé récemment par François Hollande, à savoir 50 % d’une classe d’âge titulaire d’une licence. Des grands discours qui posent la délicate question des moyens. Mais ceci est une autre histoire. RECORD Celui-là n’est pas forcément enviable. Avec 53 % d’étudiants boursiers inscrits en licence, l’UPJV détient un record de France. A contrario, cette donne structure aussi profondément le fonctionnement d’une université UN TIERS À l’UPJV on se concentre pour l’heure sur l’amélioration du taux de réussite en licence. Il est actuellement de 30 % en trois ans, 40 % si on ajoute une année supplémentaire. L’autre objectif, c’est de permettre aux étudiants de pour- 2 3 4 suivre leurs études en master en Picardie. Là, c’est beaucoup plus compliqué. SOCIAL On l’a dit et redit. L’UPJV a une évidente fonction sociale qu’elle assume comme étant partie intégrante de son ADN. C’est pourquoi elle s’efforce de promouvoir la formation en alternance, formule qui permet à des jeunes d’origine modeste de poursuivre des études. C’est pourquoi aussi, elle développe le monitorat et le tutorat qui permettent à des étudiants de bénéficier de revenus d’appoint dans le cadre des aidées apportés aux 1ère années, en médecine notamment. De quoi enfin, éviter à ces mêmes étudiants de 1ère année, les ruineuses préparations privées qui prospèrent à Amiens. 5 DIVORCE Le PRES (pôle de recherche et d’enseignement supérieur) créé entre l’URCA de Reims et l’UPJV d’Amiens devait permettre d’atteindre la masse critique indispensable pour lutter contre les mégas facs de Paris, Strasbourg, Toulouse, Grenoble, Lille. Il est mort et enterré. En toute discrétion, le 19 mai dernier, à la faveur d’un décret. Inopérant, inadapté, dépassé aussi par les fusions de régions… En lieu et place la Picardie a opté pour une association souple entre tous les établissements d’enseignement supérieur sous la conduite de l’UPJV : institut La Salle de Beauvais, UTC de Compiègne, ESIEE, INSEET Saint-Quentin… Elisa, la dernière née des écoles d’ingénieurs rejoindra prochainement la structure. 6 PONCTION Jamais à court d’idée quand il s’agit de trouver de l’argent, l’État (le même qui veut favoriser la réussite…) avait « ponctionné » l’année dernière les fonds de roulement de certaines universités, dont l’UTC. L’UPJV y avait échappé, et espère bien s’y soustraire encore. « Les investissements que nous avons prévus dans les années à venir pour assurer un accueil optimal des étudiants (NDLR : projet Citadelle, projet PACES etc.) mobiliseront toutes nos ressources, rappelle Michel Brazier. Je comprendrais mal qu’on vienne couper cet élan… » Le même président qui regrette par ailleurs un modèle de répartition des moyens qui désavantage Amiens : « J’aurais souhaité qu’on prenne en compte du rôle social de notre université… » Façon polie de rappeler que pour l’heure, l’argent va encore et toujours aux plus riches. S’il n’y avait qu’à la fac… PHILIPPE FLUCKIGER 7 PRENDRE EN COMPTE LE HANDICAP LE CHIFFRE LA PHRASE ▶Très engagée dans la villes de Picardie accueillent les onze unités de formation et de 6recherche de l’UPJV. Il y a bien sûr « Nous sommes sur un modèle de répartition des moyens qui se traduit par un manque d’enseignants, et qui pénalise notamment la recherche » question du handicap, l’UPJV a adopté un schéma directeur et créé un service dédié. Elle accueille plus de 300 étudiants qui présentent un handicap. ▶Même si son action ne se résume pas à l’adaptation des locaux, l’UPJV investira 12 M¤ en neuf ans, dans l’accessibilité. Amiens, mais également Creil, Beauvais, Saint-Quentin, Cuffies-Soissons et Laon. Michel Slama, premier vice-président de l’UPJV TRE02.