Transcription d`une entrevue à CBC Radio One

Transcription

Transcription d`une entrevue à CBC Radio One
Aide juridique Ontario
Transcription d’une entrevue à CBC
Radio One
Description : Entrevue de John McCamus et Fallon Melander à CBC Radio One
Date :
29 novembre 2013
Début de l’enregistrement
Animatrice :
Vous écoutez CBC Radio One, le mercredi 20 novembre. Comme vous le savez, le
Sommet sur la Justice de la Nation Nishnawbe Aski (NNA) se poursuit aujourd’hui à
Thunder Bay. Hier, nous avons entendu les raisons pour lesquelles la NNA veut
changer l'administration de la justice dans ses communautés. Elle affirme que le
système actuel ne répond pas à leurs besoins.
Monsieur John McCamus est le président du conseil d'administration d'Aide juridique
Ontario, organisme qui finance la NAN Legal Services (clinique de services juridiques
de la NNA). Il s'adressera aujourd'hui aux participants du Sommet. Il est ici ce matin
pour nous parler du rôle de l'aide juridique par rapport aux problèmes auxquels font
face les communautés des Premières Nations. Madame Fallon Melander qui avocate
en matière de politiques pour Aide juridique Ontario est également avec nous.
Madame Fallon, Monsieur McCamus, bonjour à vous deux. Merci d'être venu.
J. McCamus :
Ça me fait plaisir d'être ici.
Animatrice :
M. McCamus, permettez-moi de m'adresser à vous d'abord. Hier, nous avons
beaucoup entendu parler des préoccupations de la NNA au sujet de l'administration
de la justice chez les peuples des premières Nations en Ontario. Comment AJO se
place-t-elle dans ce contexte? Quel rôle joue-t-elle?
J. McCamus :
Essentiellement, l'Aide juridique Ontario fournit le financement des services des
avocats qui représentent les personnes accusées d'infractions criminelles, celles qui
font face à des problèmes de droit de la famille et d'autres types de problèmes. Les
cliniques procurent des services en droit des pauvres. Nous voulons renforcer notre
capacité de fournir de bons services, de haute qualité, dans tous ces domaines, et plus
particulièrement augmenter le nombre de services fournis en droit des pauvres aux
communautés autochtones par les organismes que nous finançons. Nous voulons
aussi travailler avec nos partenaires du Nord pour ajouter à ce que nous faisons déjà
ici.
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Animatrice :
Je m'adresse à vous Fallon; je sais qu'il y a une Stratégie de justice applicable aux
Autochtones. Pourriez-vous m'en parler un peu? Comment s'inscrit-elle dans le cadre
qui nous intéresse?
F. Melander :
Avec plaisir. Nous avons mis en œuvre la Stratégie de justice applicable aux
Autochtones en 2008 pour examiner ce que nous faisions pour nos clients et
communautés autochtones et pour renforcer les services à leur intention. Ainsi dans
les cinq premières années de la Stratégie, nous avons examiné ce que nous faisions à
l'interne pour faire en sorte que nos avocats et notre personnel avaient la compétence
requise pour offrir ces services et la connaissance des communautés autochtones
qu'ils servaient
Puis, nous avons décidé de prolonger la Stratégie pour un autre cinq ans. Nous
examinons maintenant ce que nous faisons au sein des communautés, comment nous
procurons les services et ce que les communautés veulent comme système de justice.
Animatrice :
Comment y arrivez-vous, parce que quand j’y pense maintenant, les communautés
sont tellement éloignées ici dans le Nord de l'Ontario? Dans le Sud de l'Ontario, c'est
un milieu plutôt urbain, alors comment la Stratégie peut-elle convenir à une si grande
gamme de personnes?
F. Melander :
Oui, c'est un véritable défi et nous nous sommes rendu compte dans les cinq
premières années que les communautés en Ontario sont toutes différentes les unes
des autres; qu’elles soient de l'Ouest et du Nord ou qu’elles soient voisines, elles font
face à des difficultés et à des problèmes différents et elles ont différentes manières de
les traiter.
Nous avons trouvé que le mieux c'était de travailler au sein de la communauté et de
dialoguer avec ses membres au sujet de leurs besoins, de ce qu'ils veulent, de ce qu'ils
veulent faire, des services qui leur conviennent le mieux et de la meilleure manière de
procurer ces services, donc de faire l'examen au niveau local et d'élargir la capacité de
procurer les services et d'offrir des services qui sont pertinents à la communauté.
Animatrice :
M. McCamus, étant donné l'éloignement de certaines communautés, si quelqu'un qui
vit dans un endroit comme Pikangikum a des problèmes juridiques, comment l'aide
juridique le sait-elle? que fait-elle pour rejoindre les personnes vivant dans les régions
éloignées? et connaître leurs besoins?
J. McCamus :
Notre travail consiste essentiellement à financer nos partenaires dans le nord, pas
seulement ici, dans la région du Traité 9, mais aussi dans celle du Traité 3 et bien sûr,
dans toute la province. Bien sûr, c'est un véritable défi. Et le récent rapport du juge
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Bode sur les tribunaux accessibles par avion recommande que nous essayions tous de
faire un usage plus efficace de la technologie pour communiquer à l'avance aux clients
les dates d'audience et pour améliorer la qualité de nos services par des moyens
technologiques de communication par exemple.
Mais c’est vraiment très dur. NAN Legal a accompli un merveilleux travail pour
atteindre ces communautés, mais ils sont toujours à la recherche de moyen de faire
mieux et nous voulons les aider.
Animatrice :
Comme la prémisse de ce rassemblement, la raison de votre présence ici au sein de la
Nation Nishnawbe Aski, ce sommet sur la justice est en quelque sorte pour
s'approprier le système de justice c'est-à-dire être capable de se forger un système qui
fonctionne. Comment l'aide juridique peut-elle fonctionner pour eux, comment
s'inscrit-elle dans tout cela? C'est à Fallon que je pose la question.
F. Melander :
Oui, ce sont de très bonnes questions. Nous avons besoin de créer des partenariats.
Nous devons collaborer avec les communautés. Nous avons besoin de meilleures
communications sur ce que sont les besoins et répondre réellement à ces besoins.
Nous avons beaucoup d'employés sur le terrain qui travaillent étroitement avec les
communautés autochtones et avec NAN Legal à créer des partenariats et à améliorer
les relations pour faire ce qu'il y a à faire.
Vous savez, tout au long de la conférence hier, ils ont beaucoup parlé de la manière
dont les rapports, commissions et enquêtes ont été ébauchés et mis de l'avant et du
fait qu'on en parle beaucoup, mais, en fait, il faut agir et progresser en vue d'apporter
des solutions à des problèmes profonds et qui existent depuis longtemps.
Animatrice :
Un des problèmes courants et nous en avons entendu parler un peu — nous en avons
parlé hier et encore brièvement ce matin — concerne les rapports Gladue lorsque
nous n'avons qu'une seule personne au Centre d'accueil pour les Indiens ici chargée
de la rédaction de ces rapports. Nous savons qu'ils peuvent être faits par des agents de
probation et autres personnes de ce genre, mais qu'en est-il de l'aide juridique? Je
veux dire, l'aide juridique s'en préoccupe-t-elle?
J. McCamus :
Bien sûr, qu'elle s'en préoccupe. Le rôle principal de l'aide juridique dans le contexte
Gladue, c'est de financer les services d'un avocat qui prépare des observations Gladue
au moment opportun dans les instances criminelles. Mais bien sûr, les rapports Gladue
doivent aussi être rédigés et je crois que c'est sur cela que porte votre question.
Animatrice :
Hem
J. McCamus:
Encore une fois, nous voulons appuyer NAN Legal du mieux qu'on peut en
augmentant la capacité de rédaction de ces rapports. Ce problème existe non
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seulement ici, dans la région du Traité 9, mais partout dans la province. Nous avons à
Toronto un groupe de personnes chargées de la rédaction des rapports Gladue, à la
Aboriginal Legal Services Clinic. Nous devons étendre efficacement ce genre de
service à toute la province.
Animatrice :
Fallon, vous assistiez au sommet hier. Qu'est-ce que est ressorti de la première journée
du sommet? Qu'avez-vous appris?
F. Melander :
J'aimerais d'abord dire que je crois que c'est extraordinaire d’avoir une telle diversité
de personnes à un sommet comme celui-là. Il n'y a pas seulement des avocats ou des
juges ou, vous savez, des chefs de bande, mais il y avait aussi des membres de la
communauté, des auxiliaires juridiques, des personnes qui travaillent sur le terrain et
qui ont différents aperçus et différentes opinions sur ce qui fonctionne et, plus
important encore, sur ce qui ne fonctionne pas. C'est pourquoi écouter ces personnes
et les entendre parler des vrais problèmes qui touchent les communautés et leurs
membres et proposer des solutions me fait avoir hâte aux deux prochains jours pour
entendre davantage de rétroaction et de suggestions de changements.
Animatrice :
M. McCamus, êtes-vous ici pour écouter ou pour parler?
J. McCamus :
Je suis ici d'abord et avant tout pour écouter et apprendre. Vous savez, pour des gens
comme moi qui viennent du Sud de l'Ontario, nous n'en savons pas autant sur le nord
que nous devrions et il s'agit d'une occasion formidable pour moi, non seulement
d'écouter les personnes, mais aussi de les rencontrer et de parler des problèmes
auxquels ils font face et de penser à la manière dont l'aide juridique peut augmenter
sa capacité de les soutenir et de travailler avec eux en se servant de leurs idées sur les
améliorations à apporter aux services que nous finançons.
Animatrice :
Je me demande parfois si ce n'est pas une question de financement. Je veux dire que
souvent quand on parle d'aide juridique, il semble qu'il y ait de vrais problèmes reliés
au financement. Il y aurait plus de services s'il y avait plus d'argent.
J. McCamus :
Certainement. Nous bénéficions d'un soutien très généreux du gouvernement
provincial et nous lui en sommes reconnaissants. De plus, de temps en temps, nous
recevons un soutien additionnel. Mais en même temps, nous pensons que les services
variés que nous offrons dans les domaines du droit où nous œuvrons pourraient être
renforcés. Nous ne procurons pas assez de services à assez de gens. Les normes
d'admissibilités pour obtenir de l'aide juridique sont très sévères et elles n'ont pas
changé depuis plus d'une douzaine d'années; par conséquent il y a de nombreux
besoins qui ne sont pas satisfaits. Évidemment, davantage de ressources seraient très
utiles pour nous permettre de répondre à ces besoins.
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Animatrice :
Et je pense que c'est aussi ce que dit la NNA, le système n'est pas à la hauteur; il ne leur
procure pas l'aide dont ils ont besoin. Merci d'être venu. Cela a été un plaisir de
m'entretenir avec vous.
F. Melander :
Merci
J. McCamus :
C'est moi qui vous remercie.
Animatrice :
Je me suis entretenue avec Fallon Melander Elle est avocate au service des politiques à
Aide juridique Ontario John McCamus est le président d'Aide juridique Ontario. Les
deux participent au sommet sur la justice de la Nation Nishnawbe Aski.
Fin de l’enregistrement
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