La Voix du Luxembourg
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La Voix du Luxembourg
http://www.wort.lu/articles/pf_5956681.html La Voix du Luxembourg «Un droit fondamental» La commission consultative des droits de l'Homme sur la modification de la loi sur le droit d'asile La commission consultative des droits de l'Homme (CCDE) exprime des inquiétudes par rapport à la modification de la loi du 5 mai 2006 sur l'immigration. Certains demandeurs d'asile n'auraient pas le droit de demander le statut de la protection judiciaire prévu par la loi en question. Avant la loi de 2006 sur l'immigration, le Luxembourg ne connaissait que le statut de «réfugié politique» donnant droit à l'asile politique , tel que défini par la convention de Genève. En règle générale , la procédure était unique et un refus définitif, à moins que le demandeur ne puisse apporter des éléments nouveaux à son dossier . La nouvelle loi de 2006 instaurait également le statut de «protection subsidiaire», que le demandeur d'asile peut réclamer s'il ne remplit pas les conditions d'octroi pour obtenir le statut de réfugié politique. Or, le 16 mai 2007, le tribunal administratif décidait qu'un demandeur débouté sous l'ancienne législation (alors que le statut de protection subsidiaire n 'existait pas encore) ne pouvait être considéré comme ayant été définitivement refusé. Par conséquence, tout demandeur d'asile débouté avant l'entrée en vigueur de la loi de 2006 peut théoriquement présenter une nouvelle fois sa demande afin qu'elle soit analysée par rapport aux nouveaux critères du statut de la protection subsidiaire sans que la demande ne puisse être déclarée irrecevable. Afin de se protéger d'une vague de demandes présentées par des demandeurs déboutés sous l'ancienne législation, le ministre des Affaires étrangères et de l'Immigration a déposé un projet de loi visant à modifier la loi de 2006. Si cette modification n'exclue pas d'office l'examen de la protection subsidiaire chez des demandeurs déboutés, celui-ci se fera dans le cadre de la procédure de recevabilité et non dans une procédure au fond . Or, pour être recevable, le demandeur doit présenter des faits nouveaux par rapport à son dossier. La CCDH craint que cette condition ne crée un obstacle quasi insurmontable pour les demandeurs d'asile qui n'auraient jamais eu l'occasion de demander la protection subsidiaire puisque cette dernière n'existait pas à l'époque où leur demande a été faite et que maintenant leur dossier ne peut plus être considéré faute d'éléments neufs. Et la CCDH rappelle que cette protection a été instituée pour protéger des droits fondamentaux et que, par conséquent: «le droit de pouvoir présenter une telle demande et de la voir effectivement examinée nous semble constituer un droit fondamental au même titre que l'accès au droit d'asile.» La commission invite donc le gouvernement à prendre en compte cette réflexion et à s'en tenir au respect de la jurisprudence du tribunal administratif. De même, la CCDH a également exprimé ses inquiétudes par rapport à l'établissement d'une liste de pays sûrs dont les ressortissants n'ont aucune chance ou presque de bénéficier d'un droit d'asile. Cette liste supposerait une discrimination entre réfugiés en raison de leur nationalité , discrimination interdite par la convention de Genève. La CCDH s'interroge sur les méthodes et critères pris en compte et déplore que des modalités ne soient pas prévues afin de modifier rapidement la liste en cas de changement de situation dans les pays en question. Nicolas Anen 1 sur 1 9/07/07 20:58