PRIX JEAN PIERRE-BLOCH – 15 DECEMBRE 2016

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PRIX JEAN PIERRE-BLOCH – 15 DECEMBRE 2016
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PRIX JEAN PIERRE-BLOCH – 15 DECEMBRE 2016
INTERVENTION DE MARTINE BENAYOUN, VICE-PRESIDENTE DE LA LICRA
PRESIDENTE DU JURY JEAN PIERRE-BLOCH
Madame la Ministre de la Culture et de la Communication
Cher Pierre Aidenbaum, Président d’Honneur de la LICRA,
Chère Michèle, cher Claude, enfants de Jean Pierre-Bloch
Cher Alain,
Chers membres du Jury,
Mesdames, Messieurs,
Chers amis,
Cher Radu,
Chaque année lors de la cérémonie du Prix JPB, j’ai un rituel, je cite le poète Aimé
Césaire : « La culture permet de nous retrouver ». Parce que cette citation simple et
si belle, résume parfaitement l'objet et l’esprit de ce Prix JPB, qui récompense « un
(e) artiste et son œuvre dans son rapport aux droits de l’Homme ».
Ce Prix, conçu il y a cinq ans, est l'aboutissement, au sein de la LICRA, d'une réflexion
sur la culture et l'antiracisme. Parce que les arts et la culture participent du bien vivre
ensemble. Parce que les arts et la culture réunissent et rapprochent les êtres. Même
si la culture ne peut pas tout, la culture est une passerelle entre les êtres, une chaîne
d’union qui ne se rompt jamais, une « voie d’entrée possible » des uns vers les autres.
Et puis, elle est, je l’espère, un rempart contre toutes les formes d’exclusion, contre
l'ignorance, contre l’obscurantisme.
Alain Jakubowicz l’a largement évoqué dans son discours, la Culture est au cœur de
notre combat antiraciste et la Licra compte sur les artistes pour le mener avec elle.
Eux qui, par leur talent, s’aventurent sur le chemin de la création, de l’originalité, de
la liberté sont les relais incontournables de notre expression et de nos messages.
D’une façon propre à chacun d’entre eux, ils nous accompagnent dans le combat
pour les droits de l’Homme.
Les lauréats du Prix JPB sont des artistes engagés, qui s'attachent à des thèmes forts
comme l'intolérance, le racisme, le droit à la dignité des êtres humains. Ils sont des
passeurs de mémoire, ils sont des passeurs d’histoires aussi, à travers leur art auquel
ils se donnent éperdument, passionnément, intensément et parfois follement… AG
Ils sont des passeurs de valeurs. De chacune de leur œuvre émane quelque chose de
spécial, un petit supplément d'âme, une mission peut-être, un talent certainement,
pour exprimer, au nom de ceux qui n'ont pas pu ou ne peuvent pas, une émotion,
une préoccupation, une souffrance, une joie, un message. Ils l'expriment en
interprétant une œuvre, en écrivant un poème, en utilisant un pinceau, en mettant
en scène un texte, ou en réalisant un film pour raconter une histoire. Et de leur
discipline, ils font un outil de connaissance, de questionnement et de transmission.
Ce sont ces artistes qui intéressent et interpellent le Jury du Prix JPB. Je remercie les
membres du Jury, qui chaque année présente avec talent des artistes magnifiques.
C’est un Jury brillant et généreux, composé de nombreuses personnalités du monde
des arts et de la culture. Je tiens à les saluer ce soir chaleureusement car ce Prix est
l’aboutissement d’un travail collectif bouillonnant d’idées et de propositions souvent
audacieuses. Grâce à eux, le Prix JPB est un projet qui rassemble, un projet qui
nourrit la réflexion, qui procure de la joie, de la grâce, de la beauté, de la fraternité,
de l’émotion. Et je dois avouer, l’excellence est toujours au rendez-vous avec eux et
grâce à eux.
Cette année le Prix Jean Pierre-Bloch est décerné au cinéaste et réalisateur Radu
Mihaileanu. Le cinéaste qui donne à voir, à penser, à réfléchir, à rire, à sourire, parfois
à se ressaisir. Mais il ne me revient pas ce soir d’évoquer la personnalité, le parcours,
la vie, l’œuvre, les combats de Radu Mihaileanu même si je serais très tentée de le
faire. J’ai vu tous ses films, j’ai un faible pour Va vis et deviens, je suis de très près ses
engagements notamment en faveur de la liberté d’expression et des droits de
l’homme, son combat pour la construction de la démocratie par la diversité de la
culture et de l’éducation, bref… Je pourrais continuer… Mais je m’arrête parce que…
Cela revient à notre Ministre de la Culture, Madame Audrey Azoulay de le faire. Et
c’est bien normal, bien légitime, en votre qualité de Ministre de la culture tout
d’abord, mais aussi parce que vous connaissez infiniment bien et mieux que nous à la
Licra, le monde du cinéma, les artistes, les acteurs/actrices, les
réalisateurs/Réalisatrices. Et en particulier notre lauréat 2016, Radu Mihaileanu.
Remercier Pierre Margara, qui comme chaque année, créé spécialement pour
l’occasion une sculpture superbe avec du marbre de Carrare, pour le Lauréat. Pierre
Margara vit dans les montagnes près de Megève où ce soir un hommage lui est
rendu. Il ne peut donc être parmi nous. « Le talent c’est une question d’amour ».
Romy Schneider. Et Radu il en a revendre ! Il en a fait un film! L’Histoire de l’Amour !