Les pieds sur terre, le cœur avec les hommes, la tête dans les

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Les pieds sur terre, le cœur avec les hommes, la tête dans les
Les pieds sur terre,
le cœur avec les hommes,
la tête dans les étoiles
Résumé du projet
« Enseigner est une œuvre de mémoire et d’évolution qui nous permet de léguer un héritage
commun et de contribuer à la marche de la société et du savoir collectif. C’est notre conviction. »
Extrait du Manifeste de la défunte Fédération Autonome du Collégial
Qu’est-ce que le développement durable ?
Trop souvent réduit aux discours alarmistes de certains environnementalistes engagés ou simplifié à un
contrepoids vert au développement effréné de la mondialisation économique, le développement durable
représente sans conteste une préoccupation contemporaine mondiale victime de mésinterprétation ou de
vulgarisation excessive. En fait, le développement durable correspond à une remise en question
incontournable de notre manière de vivre ensemble et de l’aménagement de notre organisation humaine
globale.
La première définition généralement acceptée fut celle de la Norvégienne Mme Brundtland : « Un
développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures
de répondre aux leurs ».
Ainsi, une approche d’enseignement portant sur le développement durable se propose d’interroger les
rapports multiples entre les trois grandes sphères de notre activité humaine, c’est-à-dire l’économique, le
social et l’écologique, afin de donner forme { un projet de vie et de société cohérent, viable, équitable,
favorisant l’essor de l’humanité présente et { venir. Cette approche est, par définition, multi, inter ou
transdisciplinaire.
L’état de la situation à l’échelle planétaire
Adopter des pratiques et des façons de vivre durables n’est plus une option, mais une nécessité pour
permettre la poursuite de l’aventure humaine (ou du moins de notre civilisation) au delà du prochain
siècle. Or, pour que ces pratiques soient partagées par une masse critique, il faut non seulement
sensibiliser et éduquer les gens, mais également former une génération de leaders (agents de
changement) qui exerceront leur influence dans les différentes sphères de leur vie. Il faut créer un effet
boule de neige, quoi.
Mais pourquoi un projet pédagogique et pas seulement des cours ?
L’enseignement de notions de développement durable est un début, cela fait partie de la démarche large,
mais ce n’est pas suffisant. L’expérience1 a démontré que pour que les gens puissent croire que leurs
actions ont un impact significatif et pertinent, ils doivent réaliser quelque chose de concret. D’ailleurs, ce
raisonnement vaut aussi pour les profs ! Les cours peuvent préparer à la réalisation de quelque chose,
certes, mais le sentiment de valorisation prend racine dans l’accomplissement de quelque chose de plus
1
Voir le texte ci-joint de Véronique Brouillette : « Comment parler d’avenir aux jeunes ».
grand qu’un cours. Aussi, l’entrepreneuriat et les valeurs d’action et de créativité qui lui sont associées
sont des éléments essentiels à ce projet.
Structure du projet et cheminement de l’étudiante ou de l’étudiant
Pour avoir droit à cette reconnaissance au diplôme, une étudiante ou un étudiant devrait respecter les
critères de réussite attachés aux trois étapes suivantes :
1. Elle ou il doit s’inscrire et réussir l’un des deux cours complémentaires du 6e domaine portant sur
le développement durable;
2. Elle ou il doit participer à un projet concret ou réaliser un stage ayant un lien fort avec les valeurs
du développement durable;
3. Elle ou il doit répondre aux exigences élaborées par son programme d’attache au cours de son DEC.
1- Les deux cours complémentaires du 6e domaine et les compétences visées
Cours 1 (ensemble 1) : Considérer des problématiques contemporaines dans une perspective
transdisciplinaire.
Cours 2 (ensemble 2) : Traiter d’une problématique contemporaine dans une perspective
transdisciplinaire.
Les deux cours ne sont pas préalables l’un { l’autre.
Toutes les disciplines sont potentiellement visées.
L’objectif de ce projet nécessitera la création d’une équipe multidisciplinaire dont les membres
collaboreront à la création de « blocs de contenu » qui seront donnés par les différents professeurs
de l’équipe.
Par exemple, il serait possible d’en arriver à créer deux blocs de 15 heures, quatre blocs de
9 heures, deux blocs de 6 heures et quatre blocs de 3 heures. Ce projet bénéficierait de l’apport de
douze profs provenant de plusieurs départements.
Le choix de la division sera fait par consensus entre les profs qui désirent s’impliquer dans le
projet.
Un nouveau concept : des coordonnateurs de cours !
Une telle division fait en sorte qu’une personne devra assumer la coordination des changements
de profs et des évaluations prévues au plan de cours. Le ou les coordonnateurs de cours auraient
une responsabilité plus grande que leur stricte part d’enseignement. Ils pourraient également
contribuer à faire le pont entre les cours et les projets ou les stages.
La description des cours
Il fallait bien tenter de les décrire quelque part une première fois pour rendre le tout plus facile à
conceptualiser. L’organisation et la définition plus fine du contenu seront faites par tous les profs
impliqués. Il se peut que vous ayez vu des descriptions différentes dans le passé. En effet, l’idée
initiale était d’offrir des cours complémentaires en séquence, l’un étant préalable { l’autre. Cette
idée imposait toutefois trop de contraintes et elle fut rejetée. Il faut prendre note que ces
descriptions pourraient être appelées à se préciser une fois le contenu des cours défini par l’équipe
de professeurs.
Cours 1 : Interprétation du développement durable
Le cours Interprétation du développement durable, principalement axé sur une approche
multidisciplinaire des théories portant sur le développement durable, se veut avant tout une
introduction générale aux principaux concepts, tendances et enjeux liés aux grandes
problématiques contemporaines que sont l’environnement et les ressources, la production et la
consommation, etc. C’est en effet { travers le croisement de diverses disciplines que sera élaboré
un contenu général de réflexion. Visant une utilisation appropriée du langage propre aux
différents domaines contributifs, ce cours cherche, par ailleurs, { favoriser chez l’étudiante et
l’étudiant le développement d’une sensibilité fine aux différents discours portant sur le
développement durable, en plus de lui fournir les outils d’analyse et d’interprétation nécessaires à
la bonne compréhension et à la maitrise du sujet.
Cours 2 : Application du développement durable
Le cours Application du développement durable, basé sur une approche multidisciplinaire, traite
également des problématiques contemporaines, mais davantage au moyen de mises en situation
concrètes. Les composantes plus idéologiques du développement durable font place ici à une
approche plus pragmatique, plus technologique ou scientifique, visant { placer l’étudiant en mode
solution pour faire face aux problèmes de son milieu. Ainsi, le développement et la réalisation
d’activités de types laboratoires ou projets sont au cœur de ce cours qui propose un déploiement
progressif de quatre pôles complémentaires : la formulation d’un problème de recherche, l’analyse
multidisciplinaire et la mise en place d’une méthodologie adéquate, la proposition de solutions
conséquentes et, finalement, la mise en forme d’une activité visant { rendre effectives ces solutions
dans le milieu.
2- La réalisation d’un projet ou d’un stage
Comme mentionné précédemment, la réalisation d’un projet ou d’un stage est essentielle à la cohérence
du projet pédagogique. Ces activités doivent dépasser le cadre d’un cours et avoir un impact significatif et
gratifiant pour les étudiantes et les étudiants. Les projets et les stages, qu’ils soient individuels ou
collectifs, peuvent se préparer à partir des cours complémentaires ou d’autres, mais leur réalisation
dépasse le cadre temporel du cours. Ils devront être préalablement soumis aux profs impliqués qui
valideront s’ils sont conformes aux objectifs du profil de sortie en développement durable.
Les étudiantes et les étudiants sont les premiers responsables de la réalisation des projets ou des stages.
Ils devront voir à leur planification et participer à leur réalisation. Les cours complémentaires devraient
autant que possible favoriser cette planification en offrant un encadrement sécurisant. Mais pour les
mener à terme, ils devront notamment se trouver un tuteur ou un mentor. Les profs peuvent évidemment
agir comme tuteurs, mentors ou conseillers s’ils sont sollicités, mais il faut garder { l’esprit que les
étudiantes et les étudiants en sont les acteurs principaux. Afin de les encadrer et les soutenir, un guide
d’accompagnement ainsi qu’un journal de bord ou un cahier de stage leur seraient également fournis. Les
coordonnateurs de cours et les autres profs impliqués pourront effectuer un suivi au besoin.
Les résultats de leurs expériences seront présentés à un comité qui validera si le stage ou le projet a
répondu aux critères préalablement fixés. Cela pourrait être souligné dans le cadre d’une soirée visant la
reconnaissance de l’engagement étudiant (l’autre gala ?).
Le stage
Les stages peuvent prendre différentes formes. En voici une liste non exhaustive :
Voyages { l’international { caractère humanitaire ou scientifique;
Voyages visant à observer des phénomènes à caractères durables et avant-gardistes;
Stages dans une organisation dont la mission est pertinente;
Stage dans un département d’entreprise pertinent;
Etc.
Le projet
Les projets peuvent aussi prendre différentes formes. En voici quelques exemples :
Création d’un service communautaire en collaboration avec la municipalité;
Campagne de sensibilisation sur un sujet pertinent;
Intervention visant à résoudre un problème précis;
Évaluation du caractère durable d’un projet de la région;
Création d’une entreprise dont la mission est pertinente;
Etc.
Un objectif à moyen terme : la création d’une Coop de solidarité
Pour favoriser la création et la gestion en continue de projets développés au fil du temps, La
création d’une Coop de solidarité pourrait jouer le rôle d’incubateur de projets et d’entrepriseécole. Les étudiants pourraient y trouver un soutien pour la réalisation de leurs projets ou un lieu
de stage pour acquérir de l’expérience. Sans vouloir mettre la charrue devant les bœufs, cela
restera un objectif { garder { l’esprit.
3- Satisfaire aux exigences déterminées du programme d’attache et de la formation générale
Dans le respect de l’autonomie et des départements et des programmes, cela se veut une invitation
à « infuser » des notions de développement durable dans chacun des programmes et dans les cours de la
formation générale. Chaque programme et département aura la liberté de choisir ce qu’il veux introduire
dans un ou plusieurs cours spécifiques. Cette approche peut s’implanter de manière progressive selon le
rythme de chacun.
Exemple : Techniques administratives
Dans le cadre du cours d’Entrepreneurship et démarrage d’entreprise, les étudiantes et étudiants
doivent réaliser un plan d’affaires sur une entreprise qui répond aux critères de développement
durable. Certaines équipes ont travaillé en collaboration avec les programmes d’EHST et
d’Informatique, favorisant ainsi l’interaction disciplinaire.
Le même type d’infusion pourrait aussi se faire dans d’autres cours du programme et avoir une
couleur bien différente.
Le répondant en développement durable de chacun des programmes aura la responsabilité d’informer le
comité de profs impliqués de la satisfaction ou non des exigences des étudiantes et des étudiants du
programme inscrits dans le profil en développement durable.
Quelques citations à propos…
Mathieu Darche :
« Quand ça va mal, si tu ne fais pas partie de la solution, tu fais partie du problème »
Gandi :
« Sois le changement que tu veux voir naitre dans le monde »
St-Exupéry :
« Nous n'héritons pas la terre de nos ancètres, nous l'empruntons à nos enfants »
Kofi Annan :
«
Victor Hugo:
« L’utopie, c’est la réalité de demain »
Hervé de Bellefon :
« Accueillir le monde comme un don qu’on reçoit tous ensemble et non comme une
proie qu’on s’arrache. Accueillir la vie avec un cœur d’enfant, une confiance spontanée,
une capacité inlassable de toujours recommencer, une foi paisible en l’avenir »
Richard Kool :
« Nous n’avons pas l’obligation de réussir. Mais nous n’avons pas la possibilité de ne
pas essayer »
)
Références intéressantes
World Wildlife Fund,
www.wwf.ca
-
,
-
.
»
John-Michael Greer, The long descent : A User's Guide to the End of the Industrial Age,
(New Society Publishers, September 2008)
L’auteur explique d’une façon claire et limpide que notre civilisation est sur le point de connaître un effondrement
similaire à celui qui a emporté les Romains et les Mayas. Il refuse cependant de souscrire aux fantaisies apocalyptiques
et survivalistes si communes dans le monde de l’écologie radicale. Sa vision s’appuie sur des données et des faits qu’il
présente selon une perspective historique. Son message est d’une efficacité déconcertante. Si ce volume ne vous
sensibilise pas à la cause, nous ne saurions vous en présenter un meilleur ! Seul problème, il n’ y a pas encore de
traduction française…
CSQ, La section Établissement Vert Bruntdland (EVB). www.evb.csq.qc.net
Un site qui est une référence sur plusieurs sujets touchant l’enseignement du développement durable. Un excellent point
de départ.
Alexandre Lebœuf, Philosophie
Louis-Philippe Paulet, Techniques administratives

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