Dans le sillage du bateau de Jules Verne
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Dans le sillage du bateau de Jules Verne
Atlantique Vendée 1 1. Baptême de l’eau pour le Saint-Michel II – superbe réplique d’un cotre de 1876 – qui recevra bientôt ses 180 m2 de voilure. 2. Dans l’atelier, la coque est terminée. La mise en couleur interviendra ensuite. Daniel Duval Farah Cotten 2 LOIRE-ATLANTIQUE Dans le sillage du bateau de Jules Verne 27 juin 2009, cale n° 3 de l’île de Nantes, la foule assiste à la mise à l’eau du Saint-Michel II, une reproduction à l’identique du voilier ayant appartenu au plus célèbre enfant du pays. D ominique, l’un des cent cinquante bénévoles de La Cale 2 l’île, association nantaise qui œuvre depuis vingt ans à la valorisation du patrimoine nautique et fluvial, ne masque pas son émotion. Devant plus d’un millier de personnes et sous un beau soleil, le Saint-Michel II s’apprête à faire ses tout premiers essais sur l’eau, plus précisément sur le fleuve Loire. 13,27 mètres de long, 3,52 mètres de large, de belles proportions pour un voilier auquel il ne manque que… les voiles. Pour l’heure, on célèbre l’achèvement de la coque avec un lancement à l’ancienne, source d’excitation pour tous ceux qui ont participé de près ou de loin à sa construction. Le baptême est célébré dans les règles de l’art. En référence à une vieille tradition maritime destinée à conjurer le sort, une bouteille – issue d’une cuvée spéciale du muscadet « Saint-Michel II » – est brisée sur la coque. « 5, 4, 3, 2, 1 ! » Le bateau glisse avec panache le long de la rampe de bois pour atteindre l’eau en quelques secondes, sous les applaudissements. Quinze mille heures de travail pour réaliser la coque Bien que destiné à la plaisance, cet élégant voilier rouge et noir s’inspire des plans des cotres, bateaux de travail aussi appelés « Hirondelles de la Manche ». Reconstruire le bateau de Jules Verne, c’est le pari fou lancé en 2005 par l’association La Cale 2 l’île à l’occasion du centième anniversaire de la mort de l’écrivain. Le Crédit Agricole d’Atlantique Vendée et la Caisse locale de Nantes ont très tôt manifesté leur soutien à ce projet. Près de quinze mille heures de travail ont été nécessaires pour réaliser la coque et le pont. « C’est un projet collectif. Ce bateau, on l’a construit ensemble » insiste Dominique en nous faisant visiter le hangar où ont été assemblés les premiers éléments de l’embarcation, espace aménagé pour l’occasion en lieu d’exposition. Parmi les bénévoles, des personnes en difficulté ont intégré le chantier pour découvrir une formation, et surtout une passion. Des patients de l’hôpital de jour se sont associés au projet, certains ont photographié des moments forts vécus sur le chantier. On retrouve ces clichés exposés sur les murs du bâtiment, comme autant de visions singulières d’un projet commun. « C’est ça le plus important, l’aspect humain » ajoute Dominique en ouvrant fièrement l’épais livre d’or rempli de mots d’admiration et d’encouragement. « Nous, on fabrique du patrimoine, on le fait vivre. » I LA CALE 2 L’ÎLE Hangar 31, quai des Antilles, 44200 Nantes. Tél. 02 40 12 09 87. http://lacale2lile.fr Si l’on connaît les grands titres de l’œuvre de Jules Verne, on connaît moins sa passion pour l’océan. Sur son premier bateau, le Saint-Michel I (une modeste chaloupe de pêche aménagée pour la plaisance), il écrit Vingt mille lieues sous les mers. En 1874, il est admis au Yacht Club de France en tant qu’écrivain et marin : il souhaite alors acquérir un bateau digne de l’honneur qui lui 46 Détours en France est fait. Il commande le Saint-Michel II aux chantiers Abel Lemarchand du Havre en 1875, et supervise toutes les étapes de sa construction. En quelques mois, dès 1876, le bateau est fin prêt. Pourquoi se nommet-il le Saint-Michel II ? Michel est le nom de son fils, et Jules Verne a détenu successivement trois « Saint-Michel » numérotés de I à III. CIJV Jules Verne, un amoureux de la mer