Traitements de la sclérose en plaques
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Traitements de la sclérose en plaques
D o s s i e r d u C N H I Revue d’évaluation sur le médicament Publication bimestrielle 1999, XX, 1 Traitements de la sclérose en plaques 1999, XX,1 ÉVALUATION THÉRAPEUTIQUE SOMMAIRE Centre National Hospitalier d’Information sur le Médicament ISSN 0223.5242 M Sommaire Dossier du CNHIM 1999 Tome XX, 1 Tous les articles publiés dans DOSSIER sont le fruit d'un travail collectif, sur le fond et sur la forme, entre les Rédacteurs-Signataires, le Comité de Rédaction, et la Rédaction du CNHIM d'une part, le Comité de lecture et certains experts, spécialistes du sujet traité, d'autre part. Sur chaque sujet, DOSSIER du CNHIM ne publie donc pas les opinions de tel ou tel, mais réalise une analyse scientifique critique, la plus objective possible. Directeur de la Publication : J.M. Kaiser RÉDACTION Rédacteur en chef : M.C. Husson Secrétaire de rédaction : C. Fréville Comité de rédaction : P. Arnaud (Rouen), B. Bastia (Marseille), I. Debrix (Paris), C. Demange (St Dié), J.E. Fontan (Paris), C. 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N° de commission paritaire: 71987 CENTRE NATIONAL HOSPITALIER D'INFORMATION SUR LE MÉDICAMENT (CNHIM) 7, rue du Fer à Moulin 75005 Paris - Tél. : + 33(0) 1 44 08 77 77 Fax : + 33(0) 1 43 36 76 49 - Email : [email protected] Le CNHIM est une association indépendante à but non lucratif (loi 1901) dont la vocation est de dispenser une information rigoureuse et scientifique sur le médicament. Président : J.M. Kaiser Président fondateur : A. Mangeot † Directeur : M.C. Husson Promotion : C. Grevot Secrétariat-Abonnement : M. Bouchot, F. Prince Conseil d'Administration : H. Allemand (Paris), P. Arnaud (Rouen), A. Baumelou (Paris), A. Becker (Paris) , F. Berthet (St Maurice), M.C. Bongrand (Marseille), O. Brault (Paris), Ch. Doreau (Paris), S. Ferry (Lyon), J.E. Fontan (Paris), B. Fragonard (Paris), M.C. Gaillot (Paris), F. Gimenez (Paris), A. Graftieaux (Chalon sur Marne), G. Hazebroucq (Paris), J.M. Kaiser (Paris), J.F. Latour (Lyon), A.V. Lebelle (Angers), R. Leverge (Paris), A.M. Liebbe (Compiègne), Ch. Marty (Paris), N. Nocton (Senlis), C. PenotRagon (Marseille), JP Reynier (Marseille), M. Ricatte (Paris), A. Sarfati (Ivry), B. Sarrut (Paris), B. Van Bockstael (Lomme), G. Willoquet (Évry). Membres d'honneur : J.M.Alexandre,G.Bardelay,JGaulin,M.Legrain. Les articles de Dossier du CNHIM sont indexés dans BIBLIOGRAPHIF ®. Le CNHIM a la propriété des textes publiés dans ce numéro et se réserve tous les droits de reproduction (même partielle), d’adaptation, de traduction, pour tous les pays et par quelque procédé que ce soit (loi du 11 mars 1957, art. 40 et 41 du Code Pénal art. 425). ÉCHOS DU CNHIM Pr Roger Leverge 3 ÉVALUATION THÉRAPEUTIQUE : Éditorial Pr Bruno Brochet 5 1ère PARTIE : GÉNÉRALITÉS Introduction 8 Épidémiologie 8 - Facteurs environnementaux - Facteurs génétiques Physiopathologie 10 - Troubles anatomopathologiques - Hypothèse infectieuse - Hypothèse immunologique Clinique 13 - Formes de début - Formes cliniques - Formes évolutives - Facteurs pronostic - Évolution de la maladie - Diagnostic - Cotation du handicap 2ème PARTIE : TRAITEMENTS Traitement des poussées aiguës : Corticothérapie - ACTH - Méthylprednisolone 21 21 Traitement de fond - Immunomodulateurs : interféron bêta-1a et interféron-1b - Immunomodulateurs en cours d’évaluation (acétate de glati- 35 50 ramère, immunoglobulines normales,) - Immunosuppresseurs en cours d’évaluation (azathioprine 64 cyclophosphamide, ciclosporine A, méthotrexate, mitoxantrone) Traitement symptomatique 89 Rééducation 98 Stratégie thérapeutique 100 Conclusion 100 Annexes 101 Bulletin d’abonnement Ventes 1999 (prix TTC) Abonnement : Institutions Hospitalières et Particuliers : 922,00 F, Laboratoires : 1844,00 F, Numéro : Institutions Hospitalières et Particuliers : 174,00F Laboratoires : 348,00 F (tarif dégressif envisageable). Échos du CNHIM POUR UNE RECONNAISSANCE DEFINITIVE DU PHARMACIEN HOSPITALIER Depuis deux décennies les pharmaciens des hôpitaux réfléchissent, exposent, écrivent sur un circuit du médicament adapté aux contraintes de l’hôpital et à une thérapeutique de qualité pour les patients. Mais les réalisations sont encore rares et souvent incomplètes, malgré l’existence de textes réglementaires. Il a manqué à tous la conviction et l’énergie suffisante pour convaincre les partenaires concernés : médecins frileux et susceptibles, directeurs économes des deniers hospitaliers pour toute opération peu valorisante de leur image. «.Un technocratisme économique poussé jusqu’à la caricature... » (plaidoirie de l’avocat général au récent procès du sang contaminé ! ) empêche toute initiative éventuellement coûteuse dès lors qu’elle constitue un investissement de bon sens, mais sans lustre, ni retentissement scientifique et médical de type médiatique. Ainsi le pharmacien, « gardien des poisons », et « comptable matière » dans sa fonction traditionnelle, n’arrive pas à justifier de ses aptitudes et compétences dans un domaine où pourtant les patients en bénéficieraient certainement. La profession, épisodiquement, réagit avec enthousiasme pour lancer telle ou telle initiative d’optimisation du circuit du médicament, notamment en soutenant depuis 20 ans les réalisations du CNHIM, dans le cadre d’une information objective sur tous les médicaments disponibles par des moyens écrits et informatisés, récemment illustrées par le passage sur Internet de la base Thériaque. Celle-ci a atteint un degré de maturité remarquable qui la rend seule utilisable dans les systèmes experts de prescription informatisée à l’hôpital, permettant ainsi d’initier un circuit du médicament sûr et économique au bénéfice de tous, patients et praticiens. Il faut donc dépasser les dernières réticences, ou résistances, en démontrant le bien fondé de toute notre démarche. Parmi les moyens disponibles, pourquoi ne pas regarder lucidement outre-atlantique : là où les avocats et les compagnies d’assurance ont rendu la qualité des soins impérative, les pharmaciens des hôpitaux sous l’égide de l’ASHP et de l’USP, continuent d’apporter les preuves de la nécessité de leur action, en lançant sur tous les hôpitaux des Etats-Unis l’opération « audit des erreurs médicamenteuses à l’hôpital ». Nous devons suivre un tel exemple professionnel en organisant dans les mois à venir une démarche similaire, avec des procédures aussi rigoureuses*, sous la forme par exemple d’une enquête d’un jour sur ce thème dans tous les hôpitaux français. Professeur Roger Leverge Vice-président du CNHIM Pharmacien des hôpitaux Hôpital Lariboisière, AP-HP * http://www.nccmerp.org Dossier 1999, XX, 1 3 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques É d i t o r i a l La sclérose en plaques (SEP) est la première cause de handicap neurologique non traumatique du sujet jeune. Les sujets touchés par cette maladie chronique sont le plus souvent des adultes jeunes en période d'activité professionnelle. Même s'il existe des formes plus bénignes que d'autres le handicap généré par cette maladie peut être considérable et durable. La SEP est caractérisée par son polymorphisme clinique et évolutif. Il existe plusieurs formes évolutives, rémittentes, progressives primaires et progressives secondaires. Il est clairement établi que le pronostic des formes progressives est plus sévère que celui des formes de début rémittent mais le pronostic fonctionnel peut être fort variable à l'échelon individuel. Il n'existe pas à l'heure actuelle de moyen satisfaisant clinique ou paraclinique de prédire dès le début de la maladie la constitution d'un handicap sévère. La mise à disposition depuis quelques années de nouvelles thérapeutiques agissant sur le processus lésionnel comme l'interféron bêta ou l'acétate de glatiramère laisse envisager la possibilité de prévenir l'évolution du handicap. Mais l'action de ces médicaments portera avant tout sur la prévention des poussées et de la formation de nouvelles plaques en imagerie par résonance magnétique (IRM). Cependant l'évolution des concepts physiopathologiques concernant la maladie suggère que les marqueurs habituels de l'activité de la maladie, c'est-à-dire les poussées cliniques et leur corollaire les lésions inflammatoires vues sur l'IRM, doivent être reconsidérés. Il a été montré par de nouvelles techniques IRM que le processus lésionnel est en fait plus diffus. Récemment l'attention a été portée sur la précocité des phénomènes d'atteinte axonale qui peuvent intéresser la substance blanche en dehors des plaques. Enfin la fréquence des poussées et des nouvelles plaques en IRM ne prédit pas correctement l'évolution progressive tardive. La contribution à la progression du handicap d'un processus diffus atteignant les axones parait ainsi probable. Une prescription à un stade précoce des nouvelles thérapeutiques sera probablement nécessaire pour prévenir l'évolution vers un handicap sévère. Une réduction significative du risque d'une telle évolution pourrait induire une réduction importante des coûts et constituerait une justification économique de ces thérapeutiques. Cependant leur coût impose de disposer de marqueurs fiables et validés de l'évolution permettant de prédire le pronostic dès le début de la maladie et de démontrer l'efficacité de ces traitements à long terme. Bruno Brochet Professeur de Neurologie, Service de Neurologie CHU Pellegrin, 33076 Bordeaux Cedex & Laboratoire de Neurobiologie des Affections Acquises de la Myéline, Université Victor Segalen, 33076 Bordeaux Cedex Dossier 1999, XX, 1 5 Évaluation thérapeutique Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Traitements de la sclérose en plaques Avec la participation de A Forestier*, S Galliano*, J Serratrice**, Ph Siouffi* et du Comité de Rédaction * Service Pharmacie - Hôpital de la Conception - Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille ** Service Médecine Interne - Hôpital de la Timone - Assistance Publique - Hôpitaux de Marseille Remerciements : B Brochet (Bordeaux), C Masson (Clichy) La sclérose en plaque (SEP) est la principale des maladies démyélinisantes inflammatoires du système nerveux central. Sa prévalence est fonction de facteurs environnementaux et génétiques. Elle est caractérisée par la présence de plaques de démyélinisation localisées de façon prépondérante au niveau de la substance blanche du cerveau, résultant d’un processus inflammatoire, d’une démyélinisation, et d’une sclérose. Une éventuelle remyélinisation termine la séquence. Deux grandes hypothèses physiopathologiques - infectieuses (virales) et immunologiques (syndrome dysimmunitaire, impliquant à la fois les lymphocytes T, les lymphocytes B, les cellules macrophagiques) ont été avancées. Classiquement, la SEP débute par une atteinte isolée des fibres nerveuses longues (responsable des troubles sensitivomoteurs ou sphinctériens), une atteinte des nerfs optiques ou bien une atteinte du tronc cérébral. Trois principaux modes d’évolution peuvent être distingués : la forme rémittente caractérisée par une succession de périodes de rémission et de poussées, la forme rémittente progressive, caractérisée par un fond déficitaire d’aggravation lente, la forme progressive d’emblée ou secondairement. Après de longues années s’installe une forme chronique caractérisée par un déficit permanent stable. Les traitements visent soit à lutter contre la réaction auto-immune ou les phénomènes inflammatoires, soit à promouvoir la remyélinisation et la réparation des lésions. L'hormone adréno-corticotrope hypophysaire (ACTH) et les corticoïdes de synthèse - méthylprednisolone et prednisolone -, utilisés à fortes doses, permettent d’obtenir une amélioration significative à court terme sur les poussées même dans les formes progressives de SEP mais sont sans effet sur la prévention des rechutes. Les interférons bêta-1b et -1a sont bénéfiques dans les formes rémittentes de SEP, notamment sur les phénomènes inflammatoires. L’interféron bêta-1a ralentit la progression du handicap et diminue la fréquence des rechutes sur 2 ans. L’interféron bêta-1b n’a pas d’effet sur le handicap. Les résultats obtenus dans les formes secondairement progressives et débutantes permettront peut-être d’élargir leur intérêt. L’acétate de glatiramère (copolymère 1) permet de diminuer le nombre de nouvelles poussées et améliorer significativement les SEP rémittentes. Son effet sur l’évolution de la maladie reste modeste. Les immunoglobulines normales intraveineuses contribueraient au retour à l’équilibre du réseau immunitaire. Elles auraient un effet bénéfique sur le nombre annuel de poussées et l’évolution du handicap. D’autres immunosuppresseurs sont en cours d’évaluation : l'azathioprine réduit le nombre de poussées mais n’a pas montré d’effet sur le handicap ; la ciclosporine A présente un effet très faiblement significatif, même à posologies relativement élevées s’accompagnant de nombreux effets indésirables ; le cyclophosphamide, administré par voie IV sur une période d’un an, semble intéressant pour infléchir l’évolutions des formes chroniques progressives ; le méthotrexate présente un effet marginal dans les formes en poussées mais est intéressant pour les formes progressives ; la mitoxantrone est efficace sur l’apparition de lésions en IRM et sur la fréquence des poussées et le handicap (mais il faut tenir compte de sa toxicité cardiaque). Le traitement symptomatique fait appel à divers médicaments : vitamine B12 pour les troubles sensitifs (hypoesthésie et dyesthésie) ; clonazépam et amitriptyline pour les troubles sensitifs douloureux ; clonazépam ou carbamazépine pour les manifestations paroxystiques (dysarthries paroxystiques et signes de Lhermitte) ; baclofène, dantrolène, techniques invasives (infiltrations locales, stimulation électrique médullaire, techniques de neurochirurgie) pour la spasticité ; oxybutynine et desmopressine pour l’hyperactivité vésicale ; urécholine, néostigmine pour les troubles de la vidange vésicale : alpha-bloquants pour l’hyperactivité du sphincter lisse de l’urètre. La rééducation doit aider à la correction des symptômes sur le mouvement, mais aussi apporter des compensations pour une meilleure adaptation à la vie courante. La prise en charge thérapeutique de la SEP se limite actuellement à traiter les poussées et à prévenir la survenue de nouvelles poussées ou l’installation d’un handicap. La stratégie reste fondée sur les techniques immunosuppressives même si d’autres voies sont envisagées pour favoriser la remyélinisation des lésions ou la conduction de l’influx nerveux dans les lésions démyélinisés. Mots clés : ACTH, Azathioprine, Ciclosporine, Copolymère, Cyclophosphamide, Immunoglobuline, Interféron bêta, Méthylprednisolone, Méthotrexate, Mithoxantrone, Prednisolone, Rééducation, Sclérose en plaques Dossier 1999, XX, 1 6 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques PREMIÈRE PARTIE : GÉ NÉR A LI TÉS INTRODUCTION ÉPIDÉMIOLOGIE PHYSIOPATHOLOGIE CLINIQUE Dossier 1999, XX, 1 7 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques INTRODUCTION La sclérose en plaque (SEP) est la principale des maladies démyélinisantes inflammatoires du système nerveux central. Elle se définit par une caractéristique anatomo-pathologique : disséminée dans l’espace et le temps, la destruction multifocale des gaines de myéline matures normales du système nerveux central, associée à un syndrome inflammatoire. Malgré un intérêt précoce des équipes de recherche, de nombreuses zones d’ombres subsistent, notamment sur le mécanisme précis de la démyélinisation. Longtemps considérée comme une maladie incurable, des avancées importantes dans le diagnostic et le traitement ont été réalisées depuis une conférence internationale sur les essais thérapeutiques tenue aux Etats-Unis en 1982. Inégalement répartie dans le monde, elle affecte près d’un million de jeunes adultes chez qui elle représente la première cause de handicap neurologique. C’est une affection chronique évoluant le plus souvent par poussées plus ou moins agressives aboutissant à un déclin physique sur plusieurs dizaines d’années. Les médicaments disponibles actuellement ont pour but de prévenir les poussées et l’aggravation progressive du handicap. La prise en charge de ces patients est pour une part médicamenteuse (traitement des poussées aiguës par les corticoïdes et traitement de fond par les Immunomodulateurs, associé à un traitement symptomatique), mais fait aussi une large place à la rééducation. Les premières descriptions anatomiques ont été faites par Cruveilhier (1835 - 1842) et Carswell (1838) ; plus tard Charcot et Vulpian (1868) réalisent une description précise de la symptomatologie clinique. ÉPIDÉMIOLOGIE L’étude épidémiologique de la SEP révèle certaines spécificités. Ainsi, plusieurs facteurs semblent être sinon déterminants tout au moins prédisposants : facteurs environnementaux (latitude, mouvements migratoires) et facteurs génétiques (gène de susceptibilité, gémellité). En bref La sclérose en plaques touche davantages les femmes que les hommes. Elle débute généralement entre 20 et 40 ans. Sa prévalence est fonction : 1) de facteurs environnementaux comme la latitude (elle est plus grande dans les pays tempérés que dans les pays chauds), les flux migratoires, les habitudes alimentaires..., 2) de facteurs génétiques de susceptibilité (les haplotypes HLA DRB1, HLA DQA10102, et HLA DQB10602 semblent déterminants) ; ainsi, le risque de développer une SEP chez les membres d’une famille où une personne est atteinte de la maladie est augmenté et plus encore en cas de gémellité homozygote. Facteurs environnementaux 1. Latitude La caractéristique épidémiologique principale de la SEP est sa répartition géographique hétérogène à la surface du globe (6, 7, 31). La maladie est très rare dans les pays tropicaux (plus généralement dans les pays chauds) alors que sa fréquence augmente dans les pays tempérés. Les études menées à partir des années 1960 ont rapidement permis de mettre en évidence la relation entre la prévalence de la sclérose en plaque et la latitude (1). Généralités La sclérose en plaques (SEP) est une pathologie touchant davantage les femmes que les hommes : 1,7 femme pour 1 homme. Elle touche 40 000 personnes en France, avec une incidence de 2000 nouveaux cas par an. L’âge habituel du début de la maladie est compris entre 20 et 40 ans. Cependant, il existe des maladies à début précoce (dans l’enfance) et d’autres à début tardif (7, 24). Dossier 1999, XX, 1 La prévalence dans l’hémisphère Nord (principalement aux Etats-Unis et en Europe) est plus élevée dans le nord que dans le sud ; un gradient en sens inverse est observé dans l’hémisphère Sud (1). 8 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Facteurs génétiques L’hémisphère Nord peut être divisé en trois zones épidémiologiques : 1. Gènes de susceptibilité - la première limitée par le 20ème parallèle, où la prévalence est inférieure à 5/100 000 habitants, L’existence d’une susceptibilité génétique à la SEP résulte de l’observation de l’influence des flux migratoires sur la prévalence de la maladie. - la deuxième entre le 20ème et le 40ème parallèle, où la prévalence varie entre 5 et 30/100 000 habitants , - la troisième située au delà du 65ème parallèle où la prévalence devient supérieure à 30/100 000 habitants (1). Une étude (12) a montré que la migration de populations venant d’Europe (zone de forte prévalence) vers l’Afrique du Sud a augmenté la prévalence de la SEP dans la population blanche mais pas dans la population noire. Cette constatation s’ajoute à celle faite aux États-Unis où la SEP est faiblement rencontrée dans la population noire (22). L’étude de la population asiatique montre la rareté de la SEP au Japon, en Chine, chez les esquimaux, mais aussi dans les populations d’origine japonaise aux USA (5). La prévalence de la SEP en France est de 50/ 100 000 habitants. Cependant, la latitude ne permet pas d’interpréter toutes les variations de prévalence constatées (20) ; ainsi, la prévalence de la SEP dans des pays comme le Japon et la Sardaigne (9), n’est pas celle qui correspond à leur latitude (1, 10). Une corrélation entre SEP et molécules du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) a été mise en évidence (19). Les haplotypes HLA A3 et B7 (classe I) ou plus récemment, l’haplotype DR2 (classe II) ont été retrouvés chez des patients de race blanche de type caucasien atteints de SEP en Europe et en Amérique du Nord. Dans certaines populations (21, 17), les haplotypes HLA DR4 ou DR6 ont été retrouvés associés à la SEP. Depuis peu, la Polymerase Chain Reaction a permis de spécifier d’avantage la susceptibilité génétique à la SEP. Les haplotypes HLA DRB1, HLA DQA10102, et HLA DQB10602 semblent déterminants. 2. Les mouvements migratoires L’étude des populations migrantes permet de connaître l’influence de l’environnement et des facteurs génétiques sur la survenue de la SEP. Ainsi, il a été établi que l’immigration de populations venant d’Europe (zone de forte prévalence) vers Israël (zone de faible prévalence) a entraîné une diminution de la prévalence globale de la SEP dans l’état hébreu (12, 20). L’immigration d’un pays de faible prévalence vers un pays de forte prévalence donne des résultats inverses, mais le risque augmente peu. D’autres susceptibilités antigéniques, comme les gènes impliqués dans la réponse immune (codants pour les récepteurs des lymphocytes T, pour la protéine basique de la myéline, pour le TNFα), ont été recherchées mais sans résultat probant. Par ailleurs, la prévalence dans la population migrante est fonction de l’âge de migration : - elle est proche de celle du pays d’accueil si l’immigration a lieu avant l’âge de 15 ans, 2. Risque héréditaire - Gémellité - elle reste celle du pays d’origine quand l’immigration se produit à l’âge adulte. Une étude (33) concernant 352 patients montre que 14 % d’entre eux sont issus de familles à cas multiples de maladies auto-immunes. Le risque de développer une SEP chez les membres d’une famille où une personne est atteinte de la maladie est multiplié par 30 (7). 3. Conclusion La prévalence de la SEP peut être reliée à la latitude en tenant compte que celle-ci est le reflet d’un grand nombre de facteurs environnementaux (agents infectieux ou toxiques, climat, habitudes alimentaires...) qu’il faut encore préciser. L’étude de paires de jumeaux monozygotes et dizygotes est instructive bien que certaines fois discordantes. L’étude réalisée en France (2) montre un taux de concordance respectivement de 5,9 % (pour les monozygotes) et 2,7 % (pour les dizygotes). Les mêmes études réalisées au Canada (13, 32, 33) révèlent des taux de concordances nettement supérieurs. En fait, la latitude est surtout un bon reflet des spécificités génétiques des populations concernées. Dossier 1999, XX, 1 9 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Deux faits peuvent expliquer cette différence, d’une part la prévalence de la maladie deux fois supérieures au Canada qu’en France, et d’autre part le nombre de paires de jumeaux testées dans l’étude Française plus faible (17 paires monozygotes et 37 paires dizygotes). Taux de concordance entre paire de jumeaux monozygotes et dizygotes d’après différentes études Monozygote Dizygote Étude Française (5,9%) (2,7%) Ebers (1986) 7/27 (26 %) 1/43 (2,3 %) Sadovnick (1993) 8/29 (27 %) 2/43 (4,6 %) Conclusion La SEP est une maladie multifactorielle qui apparaîtrait chez des sujets génétiquement prédisposés, vivant dans un environnement géographique et psychologique favorisant. PHYSIOPATHOLOGIE Troubles anatomopathologiques En bref La définition de la SEP est à l’heure actuelle toujours anatomoclinique. La SEP est caractérisée par la présence de plaques de démyélinisation localisées de façon prépondérante au niveau de la substance blanche du cerveau, résultant d’un processus inflammatoire, d’une démyélinisation, et d’une sclérose. La remyélinisation termine la séquence. Des plaques jeunes, actives et des plaques chroniques inactives démyélinisées et sclérosées cohabitent. L’étude du LCR de patients atteints de SEP montre une augmentation modérée de la protéinorachie et du taux des immunoglobulines (sécrétées localement). La physiopathologie de la SEP repose sur deux grandes hypothèses : infectieuses (virales : paramyxoviridae, herpesviridae) et immunologiques (syndrome dysimmunitaire, impliquant à la fois les lymphocytes T et B et les cellules macrophagiques). Le facteur déclenchant de la maladie à l’origine d’une activation des cellules du système lymphocytaire par un antigène environnemental serait d’origine virale. Par la suite, probablement par le biais de déterminant antigénique commun entre certains peptides viraux et des protéines de la myéline, se développe une réaction immunitaire croisée qui aboutit à la destruction des gaines de myéline. 1. Les plaques de démyélinisation (4, 5, 8, 18) 1.1. Aspect anatomique Macroscopiquement, le cerveau de patients atteints de SEP évoluée est caractérisé avant tout par la présence de plaques de démyélinisation visibles à l’oeil nu, ainsi que par une atrophie cérébrale localisée au niveau de la moelle. Ces plaques sont hétérogènes en taille, en forme et en couleur. Elles présentent des lésions inflammatoires et démyélinisantes. L’observation microscopique révèle qu’elles sont centrées sur les vaisseaux. Elles sont localisées de façon prépondérante au niveau de la substance blanche mais s’observent aussi dans la substance grise. Il existe une corrélation évidente entre leur localisation sur le trajet du SNC et les signes cliniques observés au niveau des nerfs optiques, de la moelle épinière, des hémisphères cérébraux, et de la protubérance. Il est également observé des phénomènes de rupture axonale (38). 1.2. Formation Le processus lésionnel de la substance blanche aboutit à la formation de plaque et comporte plusieurs étapes : un processus inflammatoire, une démyélinisation, une sclérose, et enfin une remyélinisation. La définition de la SEP est à l’heure actuelle toujours anatomoclinique (34). La physiopathologie de la SEP repose sur deux grandes hypothèses : infectieuses et immunologiques. Dossier 1999, XX, 1 * L’inflammation résulte d’une ouverture de la barrière hématoencéphalique, suivi d’un œdème et d’infiltration cellulaire. 10 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques * La démyélinisation (correspond à la phagocytose de la myéline par les macrophages). Les oligodendrocytes - cellules qui synthétisent les gaines de myéline - sont à ce stade très rares au sein des plaques. Il est noté une perte axonale précoce (38). Cette dissociation myélino-axonale explique la possibilité d’une récupération. L’étude du LCR de patients en phase active montre des concentrations importantes d’IL2, alors que le TNFα est inconstamment retrouvé (4). Hypothèses infectieuses * Gliose Les oligodendrocytes sont la cible privilégiée de l’action toxique des cytokines issues de la réaction inflammatoire (interféron γ, TNF α). Détruits, ils ne remplissent plus leurs fonctions de synthèse de la myéline. La gliose se produit alors et résulte d’une infiltration astrocytaire réactionnelle. Les lésions sont diffuses et non confinées aux plaques (38). 1. Historique L’hypothèse d’un agent infectieux responsable de la SEP a été avancée après l’analyse de son développement dans les îles Faroes (22). Bien que ces îles soient situées dans une zone de forte prévalence (latitude de 62° N), la SEP y était inconnue jusqu’à l’occupation par les troupes Britanniques en1939-1945. Sa prévalence passe alors de 41/100 000 habitants en 1950 à 64/100 000 habitants en 1961 et diminue en 1977 avec 34/100 000 habitants. D’où l’hypothèse émise par Kurtzke d’un agent infectieux apporté par les Britanniques, responsable de la SEP. * Remyélinisation La remyélinisation termine la séquence. Cette étape représente la deuxième possibilité de récupération clinique. Elle est fonction de la présence des oligodendrocytes au sein des lésions, de leurs progéniteurs, mais surtout de l’intégrité axonale (3). Ces zones de remyélinisation correspondent aux « Shadow Plaques » observées macroscopiquement (5). Au sein de lésions récentes, les plaques jeunes actives remyélinisées peuvent être le siège d’une nouvelle attaque de la myéline. 2. Virus impliqués * Généralités 1.3. Plaques jeunes et anciennes Les virus (11, 25) incriminés dans le développement de la SEP sont nombreux, notamment : L’examen microscopique permet de distinguer : - les paramyxoviridae : varicelle, rougeole, rubéole, - des plaques jeunes, actives caractérisées par une hypercellularité contenant des amas lymphocytaires, des polynucléaires neutrophiles, et des cellules microgliales ainsi que des macrophages incluant des débris de myéline (4), - les herpesviridae : Epstein-Barr virus, herpes simplex virus de type 1 ou HSV 1, et plus récemment le human herpès virus de type 6 ou HHV 6, ainsi qu’un rétrovirus le HTLV 1... Aucun à ce jour n’a fait la preuve de son rôle dans la SEP. Il est possible que les virus jouent un rôle non spécifique de déclenchement de la maladie chez certains patients et non un rôle pathogène. - des plaques chroniques inactives démyélinisées et sclérosées. Au bout d’un an d’évolution, les produits de dégradation de la myéline apparaissent ; les plaques deviennent alors des lésions chroniques. Les plaques évoluent indépendamment les unes des autres,. Les plaques jeunes et les plaques anciennes cohabitent (4) et parfois il y a réactivation d’une plaque ancienne. * Implication du virus d’Epstein-Barr Le virus d’Epstein-Barr (25) a été l’un des plus étudié. 99 % des patients atteints de SEP ont une sérologie EBV positive contre 85 % à 95 % pour un groupe témoin non malade (25). 2. LCR et SEP L’étude du LCR de patients atteints de SEP montre une hyperprotéinorachie, une augmentation du taux des immunoglobulines (sécrétées localement) dont le profil électrophorétique est oligoclonal (4, 34), et une pléïocytose (4) avec un nombre de cellule variant entre 4 et 35/ml. Les lymphocytes (essentiellement des lymphocytes T CD4+) représentent 85 % des cellules retrouvées au niveau du LCR. Ils expriment à leur surface, de façon accrue, des récepteurs à l’interleukine 2 et des molécules HLA de classe II. Dossier 1999, XX, 1 * Implication du virus de la rougeole De nombreuses études (26) ont mis en évidence la présence dans le LCR de patients atteints de SEP de forte concentration d’anticorps antirougeole (qui peut aller jusqu’à 50% des patients) (10). Cette présence d’anticorps pourrait signifier une responsabilité virale dans le déclenchement de la SEP. 11 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques * Implication du virus MSRV Récemment, un nouvel auto-antigène potentiel intervenant à des stades précoces a été rapporté, l’αB-crystalline (36). Cette protéine est encéphalitogène chez la souris. Un rétrovirus (oncovirus de type C) dénommé MSRV (Multiple Sclerosis RetroVirus) a été identifié et séquencé à partir de cellules du plexus choroïde de malades atteints de SEP (28). Ce virus est présent chez 5 patients sur 10 atteint de SEP, alors qu’il est totalement absent dans le LCR de patients atteints d’autres maladies neurologiques. L’épidémiologie devra bien entendu confirmer la présence de ce virus chez tous les patients atteints de SEP. 3. L’hypothèse immunitaire La physiopathologie de la SEP met en jeu un profond syndrome dysimmunitaire, impliquant à la fois les lymphocytes T (32), les lymphocytes B, et les cellules macrophagiques. Toutefois, les éléments à l’origine de son déclenchement sont l’objet de controverses. Le facteur déclenchant de la maladie à l’origine d’une activation des cellules du système lymphocytaire par un antigène environnemental serait d’origine virale. Par la suite, probablement par le biais de déterminant antigénique commun entre certains peptides viraux et des protéines de la myéline, se développe une réaction immunitaire croisée qui aboutit à la destruction des chaînes de myéline. Hypothèses immunologiques (3, 4, 7, 34) La description des lésions cérébrales induites par la SEP n’est qu’un élément de compréhension de cette maladie. Il reste à mettre en évidence le mécanisme conduisant à la destruction de la gaine de myéline mais surtout à en identifier les causes exactes. L’hypothèse de l’origine dysimmunitaire de la SEP résulte de plusieurs constations dont la présence au sein du SNC d’une réaction inflammatoire anormale et de lymphocytes activés. Deux types d’immunités sont envisagés : - l’une à médiation cellulaire de type Th1, retrouvée au cours de la période active (30) et pendant laquelle sont sécrétées l’interféron gamma, l’IL2, TNFα (8), 1. Le modèle expérimental : l’Encephalomyélite Allergique Expérimentale - l’autre à médiation humorale de type Th2 (sécrétions de IL6 et IL10), prépondérante dans les périodes de rémissions. Un parallélisme clinique et anatomopathologique peut être fait entre la SEP et l’Encéphalomyélite Allergique Expérimentale (EAE), modèle animal expérimental pour l’étude des maladies auto-immunes. L’EAE est obtenue soit par injection d’un homogénat de moelle épinière, de cerveau ou de protéine purifiée du SNC en particulier la protéine basique de la myéline (PBM) ou bien par transfert de lymphocytes T issus de ganglions d’animaux malades ou de lymphocytes T purifiés spécifiques de la PBM (36). Ainsi, l’EAE devient un très bon moyen d’étude des mécanismes auto-immuns de la SEP, bien qu’elle ne soit pas directement superposable (27). Les lymphocytes T restreints par le CMH font intervenir des molécules d’adhésion (ICAM-1 et VCAM-1) lors de leur fixation aux cellules endothéliales . Ces molécules facilitent la traversée de la barrière hématoencéphalique par les lymphocytes. Le TNFα en favorisant leur expression serait un élément essentiel dans la pathogenèse de la SEP. Au plan expérimental le modèle de l’EAE a mis en évidence les capacités du TGFb (Transforming Growth Factor) à inhiber l’expression de l’ IFNγ chez des patients porteurs d'une SEP. Cette dernière cytokine pourrait représenter un potentiel thérapeutique majeur. 2. Les auto-antigènes La PBM est l’auto-antigène le plus étudié (37). Il existe d’autres protéines susceptibles de se comporter comme des auto-antigènes : la protéolipide myélinique (PLP), la myelin oligodendrocyte glycoprotéine (MOG), ou myelin-associated glycoprotein (MAG). Ces auto-antigènes sont des protéines de la myéline. Enfin, l’immunité humorale entre en jeu comme le montre le profil électrophorétique oligoclonal du LCR. La synthèse d’anticorps spécifique de la myéline concourrerait au processus de démyélinisation (3). Chez l’homme aucun résultat probant ne permet de conclure à la responsabilité de l’un ou l’autre de ces auto-antigènes. Dossier 1999, XX, 1 12 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques CLINIQUE En bref. Après quelques années d’évolution, le tableau clinique observé est polysymptomatique. Les atteintes multiples du névraxe ont laissé des séquelles. La dissémination dans le temps évoque la succession des poussées au cours des années d’évolution de la maladie. Il n’est pas réellement possible de dresser une liste des signes inauguraux de la maladie tant ils sont nombreux. Par contre il est possible de décrire les plus évocateurs d’entre eux sans tenir compte de leur fréquence, ni de leur ordre d’apparition. L’évolution naturelle de la maladie est imprévisible et très variable d’un patient à l’autre. Trois principaux modes d’évolution peuvent être distinguées : - la forme rémittente caractérisée par une succession de périodes de rémission et de poussées, - la forme rémittente progressive, caractérisée par un fond déficitaire d’aggravation lente, - la forme progressive d’emblée ou secondairement. Ces trois formes aboutissent après de longues années à une forme chronique caractérisée par un déficit permanent stable. En début de la maladie rien ne permet de prédire le mode d’évolution ; plusieurs années d’observation seront nécessaire pour savoir s’il s’agit d’une forme bénigne ou sévère. Forme de début Classiquement, dans 45 à 65 % des cas, le début est monosymptomatique (17), avec : Le devenir d’un patient atteint de SEP est imprévisible. Les facteurs pronostics sont peu nombreux et inconstants. La combinaison de la clinique et des anomalies de la substance blanche, objectivées à l’IRM, des potentiels évoqués, du LCR permet de poser un diagnostic différentiel de SEP. La cotation du handicap dans la SEP peut être réalisée par la cotation et les échelles de Kurtzke. - une atteint isolée des fibres longues dans 50 % des cas (responsable des troubles sensitivomoteurs ou sphinctériens), - une atteinte des nerfs optiques dans 15 % des cas - ou bien une atteinte du tronc cérébral dans 10 % des cas. Forme cliniques GÉNÉRALITÉS Tableau I Le début de la maladie varie d’un individu à l’autre. Il peut se révéler : Après quelques années d’évolution, le tableau clinique observé est polysymptomatique. Les atteintes multiples du névraxe ont laissé des séquelles. - soit à la suite d’une poussée à la symptomatologie bruyante, - soit, au contraire de manière beaucoup plus frustre. Dans ce deuxième cas, les symptômes sont peu caractéristiques et ne conduisent pas forcément le patient à une consultation, alors qu’il s’agit déjà de la première poussée. C’est à l’occasion d’une atteinte neurologique ultérieure, plus importante, que le malade consulte et se souvient de cet épisode. Formes évolutives L’évolution naturelle de la maladie est imprévisible et très variable d’un patient à l’autre. Néanmoins, 3 principaux modes d’évolution peuvent être distinguées (cf Annexe 1) : En fait, il y a « dissémination dans l’espace » et de « dissémination dans le temps » (5). La dissémination dans l’espace est due à une atteinte multifocale des voies nerveuses ; la symptomatologie sera différente suivant le lieu de l’atteinte de la substance blanche. - la forme rémittente, - la forme rémittente progressive - et la forme progressive, d’emblée ou secondairement. Dossier 1999, XX, 1 13 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques 1. La forme rémittente 4. Évolution La forme rémittente est la plus fréquente caractérisée par une succession de périodes de rémission et de poussées. Elle concerne 80 % des patients, ; 1/3 d’entre eux reste sous forme rémittente pure . Une poussée est caractérisée par l’apparition ou l’aggravation de signes neurologiques durant plus de 24 heures (de quelques jours à plusieurs mois) et espacée de la précédente de plus d’un mois (35) . Ces trois formes différentes par leur modalités d’évolution aboutissent, après de longues années, à une forme chronique. Toutefois, il existe des formes bénignes, n’entraînant pas d’incapacité après plusieurs décennies d’évolution. Facteurs pronostics Le devenir d’un patient atteint de SEP est imprévisible. Les facteurs pronostics sont peu nombreux et inconstants. Au cours de la première poussée, les troubles moteurs pyramidaux sont les plus fréquents (40 % des poussées initiales) (27), puis surviennent les troubles de coordinations, les troubles visuels et sensitifs. Globalement la maladie évolue durant 6 années avant qu’un handicap coté 3 sur l’échelle de Kurtzke (EDSS) soit atteint. À ce stade le handicap est modéré, le patient est autonome pour la marche. Douze années sont nécessaires pour atteindre un score de 6 (le patient se déplace alors avec une aide, une canne par exemple). Le malade est confiné à son domicile après 18 ans d’évolution et la survie semblerait être de 35 ans. Les premières poussées régressent en général de façon incomplète. Lors des poussées suivantes, les séquelles persistent et sont responsables d’un déficit permanent qui augmente avec le nombre de poussées. Les formes rémittentes avec un début avant 40 ans semblent plutôt de bon pronostic, d’autant plus que la première rémission est de longue durée, mais toutes ne sont pas de bons pronostics. À l’inverse la forme progressive à un âge supérieur à 40 ans, avec début tardif, et ayant présenté un intervalle de temps court entre deux poussées, est de mauvais pronostic. Ces chiffres sont des moyennes, masquant des différences individuelles souvent importantes. Le délai moyen entre deux poussées est d’environ 3 ans (7). Le nombre de poussées n’a pas de valeur pronostique. C’est plutôt le temps qui sépare deux poussées qui est intéressant (s’il est long la maladie évoluera plutôt sur un mode bénin). La fréquence des poussées diminue avec le temps. 2. La forme rémittente progressive (ou secondairement progressive) Évolution de la maladie La deuxième phase d’évolution de la maladie, intermédiaire entre une forme évolutive et une forme chronique, est la forme rémittente progressive (ou secondairement progressive). Elle fait suite à la forme rémittente après environ 7 années d’évolution( 7) et concerne en moyenne les sujets de plus de 35 ans. La maladie est émaillée de manifestations non spécifiques qui sont la conséquence de certains symptômes particuliers ou de conditions de vie du patient. - Le déficit moteur et la spasticité sont susceptibles d’entraîner des déséquilibres musculaires pouvant aboutir à des rétractions musculaires ou une ankylose avec raideur articulaire, sources supplémentaires d’invalidité du sujet. Cette forme est caractérisée par un fond déficitaire d’aggravation lente sur lequel se greffent parfois des poussées suivi de phases de récupération plus ou moins complète. - L’état d’immobilité engendre de nombreuses complications particulièrement redoutées. Les escarres, les complications pulmonaires (essentiellement liées à la stase et à la difficulté d’expectoration mais aussi à de nombreuses fausses routes, les accidents veineux des membres inférieurs et enfin la survenue d’ostéoporose sont les plus fréquentes. Ces complications doivent être prévenues. Ceci nécessite une surveillance précise et une intervention éventuelle auprès de spécialistes. Elles constituent toujours un facteur irritatif pouvant majorer la spasticité ou déséquilibrer une fonction urinaire précaire, souvent à l’origine d’épisodes infectieux. 3. La forme progressive d’emblée (ou progressive primaire) La forme progressive d’emblée (ou progressive primaire) représente 15 à 20 % des cas. Le début de la maladie survient de manière progressive d’emblée, chez des patients en général plus âgés que ceux atteints de forme rémittentes (37 ans). Son évolution semble plus grave. Les patients présentent un déficit paraparétique progressif pyramidal d’évolution progressive c’est à dire sans poussée, ou atteinte cérébelleuse progressive. Dossier 1999, XX, 1 14 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau I : Principaux signes cliniques observés au cours d’une Sclérose en Plaque Les troubles moteurs et pyramidaux - Déficit lors de la réalisation d’une tache habituelle: maladresse dans les gestes, difficulté à l’écriture, associé très souvent à une faiblesse musculaire. - Membres inférieurs sont atteints en premier de manière unilatérale réalisant un tableau d’une atteinte hémiparétique (19) ; des tableaux de paraparésie avec hypertonie musculaire sont fréquents (27). - Réflexes ostéotendineux peuvant être exagérés avec un signe de Babinski bilatéral à l’examen. - Les signes pyramidaux décrits sont des réflexes vifs associés à une spasticité. Les signes pyramidaux sans déficits sont assez fréquents. Le plus courant est l’abolition des réflexes cutanés abdominaux. Les troubles sensitifs - Le signe de Lhermitte (décharge électrique parcourant le névraxe et les membres inférieurs voire supérieurs lors d’une flexion de la tête) est le plus caractéristique, mais n’est pas constant. On voit plus fréquemment des fourmillements, et des engourdissements, ou des picotement des extrémités, une sensation d’eau chaude et froide coulant sur le corps (7). - Une douleur est habituellement décrite par les patients. L’hypertonie pyramidale, le déficit moteur s’exprimant cliniquement par des lombalgies et des sciatiques, en sont probablement responsables. La névralgie du trijumeau (douleur neurologique autonome à type de douleur cordonale) en est l’expression la plus aiguë (7). Les troubles cérébelleux - Le tremblement (l’un des signes constituant la triade de Charcot) est le plus fréquent d’entre eux et se rencontre quelque soit la forme évolutive de la maladie. - Dans les formes progressives ou rémittentes, on décrit aussi l’ataxie locomotrice sévère, les dyskinésies d’attitude associées à une dysarthrie cérébelleuse, l’adiadococinésie et les hypotonies. Les troubles sphinctériens et sexuels - L’atteinte de la sphère uro-génitale constitue l’une des causes les plus importantes du handicap dans la SEP, d’autant qu’il existe une corrélation directe entre la gravité de ces signes et le degré d’atteinte neurologique. Les manifestations cliniques sont très diverses: rétention urinaire, miction impérieuse ou incomplète, énurésie voire même incontinence. - Des complications à type de lithiase et d’infection urinaire ou une altération du détrusor ne sont pas rares et sont souvent aggravées par la position couchée. - Les troubles sexuels existent, notamment les troubles de l’érection. L’atteinte spinale en est la principale cause mais l’hypothèse d’une composante psychologique n’est pas à écarter. Dossier 1999, XX, 1 15 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau I : Principaux signes cliniques observés au cours d’une Sclérose en Plaque (suite) Les troubles oculaires Les atteintes oculaires sont fréquentes, d’origines diverses et responsables de signes cliniques hétérogènes. - La névrite optique rétrobulbaire (NORB), est la plus fréquente d’entre elles. Elle désigne l’atteinte du nerf optique au cours d’une poussée et constitue un signe révélateur de la maladie, notamment au début. Cette névrite est la conséquence d’une atteinte aiguë du nerf optique (15). Les patients consultent après une baisse brutale et unilatérale de l’acuité visuelle associée à une douleur rétro-oculaire. Elle dure de quelques heures à un ou deux jours. A ce stade, l’examen du champ visuel montre un scotome central ou paracentral alors que le fond d’oeil s’avère normal. L’amélioration de l’acuité visuelle se fait spontanément mais, après plusieurs poussées des séquelles définitives apparaissent comme par exemple une amputation centrale du champ visuel. Dans les rares cas d’évolution vers une cécité grave, le fond d’oeil révèle alors une atrophie optique (pâleur anormale du secteur temporal de la papille) qui peut être totale et responsable d’une amaurose à la suite de plusieurs atteintes. La cécité survient après plusieurs années d’évolution de la maladie. - Le nystagmus est la conséquence d’une atteinte du tronc cérébral et des voies vestibulaires. C’est un signe fréquent retrouvé chez 50 à 70 % de patients atteints de SEP. Il peut être uni ou bilatéral. - Les troubles oculomoteurs à type de diplopie, de paralysie (nucléaire, internucléaire et supranucléaire) se retrouvent chez 30 % de patients. Les troubles psychiques Ils sont essentiellement de deux ordres: thymiques et cognitifs. - Un état dépressif s’observe chez 25 à 55 % des patients (selon les séries). Pour certains (14) la dépression précède la SEP, mais pour d’autre, elle en est la conséquence. En fait les troubles neurologiques apparaissent avant les troubles dépressifs. La dépression est surtout caractérisée par une irritabilité et de l’inquiétude, avec des taux de suicides entre 2 et 3%. - Il est plus déroutant de rencontrer une euphorie démesurée probablement réactionnelle (« euphoria sclerotica »). Les patients pourtant conscients de leur état montrent un optimisme et une satisfaction inexplicable. - La perte de mémoire et la démence sont les signes les plus francs de la présence de troubles cognitifs associés à la SEP. Il semblerait que ces troubles dépendent de l’état d’avancement de la maladie. La perte de mémoire est faible si l’atteinte neurologique est modérée (5). Elle touche essentiellement la mémoire récente mais aussi les raisonnements abstraits et conceptuels. Autres signes Cette maladie n’altère en aucun cas ni le système nerveux périphérique ni le cortex cérébral, d’où l’absence de signes associés tels que l’aphasie, l’apraxie, ou l’épilepsie. - La fatigue est décrite fréquemment de façon précoce (7) sans qu’il soit possible d’établir une corrélation avec l’évolution de la maladie, c’est à dire avec le déficit moteur. - Manifestations paroxystiques : les crises tonicocloniques et les névralgies faciales. La triade de Charcot Elle associe nystagmus, tremblement intentionnel et marche ataxo-spasmodique, et correspond au tableau clinique des formes évoluées de SEP. Dossier 1999, XX, 1 16 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques - Le décès des patients est exceptionnellement dû à une poussée de la maladie (poussée bulbaire par exemple avec des troubles respiratoires et de la déglutition). La SEP influe peu sur l’espérance de survie. Le décès intervient au décours d’une complication de décubitus (escarres, infections urinaire ou respiratoire, avec risque d’embolie). Les lésions prédominent au contact des ventricules cérébraux. Les aspects observés lors de l’IRM ne sont pas spécifiques et peuvent être rencontrées au cours d’autres affections (neurosarcoïdose, collagénose, lésions vasculaires...). L’analyse de l’IRM est aujourd’hui une étape essentielle. Il ne faut pas assimiler « plusieurs anomalies du signal de la substance blanche en T2 » et SEP. Diagnostic Le diagnostic automatique est dangereux. La combinaison de la clinique, des anomalies de la substance blanche, objectivées à l’IRM, du LCR et des potentiels évoqués, permet de poser un diagnostic différentiel de SEP. 3. Étude LCR Le LCR est anormal dans 90 % des cas de SEP définie et dans 40 % de SEP probable. 1. Critères cliniques - Le taux des immunoglobulines G est élevé du fait d’une synthèse intrathécale. Leur distribution est oligoclonale et reste stable en cours d'évolution. Toutefois, il existe une contamination du LCR par le sérum, consécutive à la perturbation de la barrière hématoencéphalique (BHE) qui entraîne aussi une élévation du taux d'IgG. Il est donc nécessaire de distinguer cette transsudation de la synthèse intrathécale en se fiant à l'index d'IgG (quotient du rapport IgG/albumine du LCR et du rapport IgG/albumine du sérum). Un index supérieur à 0,70 est considéré comme traduisant une synthèse intrathécale. Le diagnostic de SEP est avant tout clinique (16, 35). Il repose sur des critères de dissémination : - dans le temps : évolution par poussées successives, - dans l’espace : présence d’au moins deux lésions distinctes dans le SNC (névraxe et nerf optique). L’examen neurologique doit mettre en évidence une atteinte du système nerveux central donnant à l’examen clinique des signes traduisant une atteinte prédominante de la substance blanche (atteinte des faisceaux moteurs ou sensitifs, du tronc cérébral, du cervelet). - Il coexiste une hypercytose modérée faite de lymphocytes normaux, compris entre 5 et 20 éléments/mm3 ; un taux supérieur à 50/mm3 doit faire rediscuter le diagnostic de SEP, une hyperprotéinorachie modérée. L’évolution est caractérisée soit par une progression des symptômes sur au moins 6 mois, soit par la survenue de 2 poussées séparées par un intervalle d’au moins un mois. Aucune de ces anomalies n’est spécifiques. Elles peuvent être observées dans d’autres affections inflammatoires ou infectieuses du système nerveux central (atteintes neurologiques du SIDA, syphilis, neurobrucelloses, méningites). Enfin, un âge de début compris entre 18 et 50 ans vient compléter le tableau clinique. L’absence d’une autre affection pouvant expliquer les symptômes et signes doit être prouvée (en l’absence d’un critère de certitude, autre que l’anatomopathologie) 4. Potentiels évoqués 2. Imagerie par résonance magnétique nucléaire L'étude des potentiels évoqués (PE) visuels, auditifs, somesthésiques et moteurs permet de détecter une dissémination infraclinique des lésions mais il n'y a pas de corrélation nette avec la clinique (cf Tableau II). Des potentiels évoqués anormaux renforcent la notion de dissémination dans l'espace des lésions de sclérose en plaques. L’imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM) a permis de bouleverser à la fois l’analyse, la compréhension et la connaissance de l’histoire naturelle de la SEP. Les lésions de démyélinisation apparaissent sous la forme de zone d’hypersignal en T2. Elles prédominent dans les régions riches en myéline. L'injection de gadolinium (qui traverse la barrière hématoencéphalique) permet de rehausser les signaux et de localiser les plaques datant de moins de 3 mois, permettant de distinguer les lésions récentes des anciennes et donc de suivre l’évolution de la maladie. L'IRM encéphalique est l'examen de choix lorsqu'une SEP, est suspectée. Elle est anormale dans près de 90 % des cas. Dossier 1999, XX, 1 5. Critères de diagnostic selon Poser (29) Tableau III Poser a proposé en 1983 de combiner les résultats de l’IRM, les potentiels évoqués et l’étude du LCR afin d’établir un diagnostic plus précoce dans l’évolution de la maladie (35). 17 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau II : Corrélation entre le taux d’anormalité des PE et le caractère de la SEP PE visuels PE auditifs PE somesthésiques PE moteurs SEP définie 80 % 60 % 75 % 90 % SEP probable 50 % 40 % 50 % 60 % Tableau III : Critères diagnostic de la SEP selon Poser et al. Catégories Poussées antérieures (nombre) Signes cliniques (nombre) Signes paracliniques (IRM, PEV,...) et 1 ou 1 et 1 et 1 A) SEP définie cliniquement A1 A2 ≥2 ≥2 ≥2 1 B) SEP définie à l’aide d’examen de laboratoire B1 B2 B3 ≥2 1 1 1 ≥2 1 C) SEP probable cliniquement C1 C2 C3 ≥2 1 1 1 ≥2 1 D1 ≥2 D) SEP probable à l’aide d’examens de laboratoire + + + 2. Échelles de Kurtzke : DSS et EDSS L’ensemble des critères permet de définir deux groupes de SEP (définie ou probable). Chaque sous-groupe est subdivisé en deux sous-groupes selon les critères cliniques ou biologiques. Ils sont basés sur le nombre de poussées et de signes cliniques, les signes paracliniques (IRM, potentiels évoqués, bilan urodynamique) et la distribution oligoclonale des IgG dans le LCR. À partir de cette cotation, une échelle a été établie : DSS (Disability Status Scale), notée de 0, stade de normalité des fonctions physiologiques sus-citées à 10 correspondant au décès lié à la SEP. N’étant pas assez sensible aux changements , chaque grade a été divisée en deux (27), constituant l’échelle étendue EDSS (Expanded Disability Status Scale), désormais utilisée (cf annexe 3). Cotation du handicap (cf Annexes 2 et 3) L’utilisation de l’EDSS comme critère de jugement n’est pas considéré par certains auteurs comme un indicateur fiable de la progression de la maladie. La cotation du handicap dans la SEP peut être réalisée par la cotation et les échelles de Kurtzke, définies en 1955 et révisées en 1983, restent encore aujourd’hui les outils les plus utilisés (23). 3. Autres critères 1. Cotation de Kurtzke Il existe également d’autres scores permettant l’évaluation de l’atteinte du patient tels l’index ambulatoire, (Ambulatory Index : AI); l’indice de gravité de la maladie de Mickey, ISS (Illness Severity Score), le score de l’examen neurologique standard, SNE (Standard Neurologic Examination Score) et le B.B.T. (Box and Block Test) et le 9 H.P.T. (9 Hole Peg Test). La cotation est basée sur l’étude de tous les paramètres fonctionnels évalués un à un. Les fonctions pyramidale, cérébelleuse, du tronc cérébral, sensitive, du transit intestinal ainsi que les fonctions urinaire, visuelle, cérébrale, mentale et autres fonctions sont étudiées. Chacune de ces huit fonctions est cotée de 0 à 6. Un score de 0 correspond à une fonction normale, un score de 6 à une perte totale de la fonction (cf annexe 2). Dossier 1999, XX, 1 IgG oligoclonales dans le LCR 18 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 20. Julien J, Ferrer X. Multiple sclerosis: an overview. Biomed Pharmacother 1989 ; 43 : 335-46. 1 - Alperovitch A. Épidémiologie de la sclérose en plaque. Méd Thérap 1995 ; 1 : (6) : 545-8. 21 - Kurdi A. Different B lymphocyt alloantigen associated with MS in Arabs and Northern Europeans. Lancet 1977 ; 1 : 1123-5. 2 - Alperovitch A, Patois E. Les études de jumeaux dans la sclérose en plaques. In twins and multiple sclerosis. Ed John Libbey. 22 - Kurtzke JF, Hyllested K. Multiple sclerosis in the Faroes Islands. Neurology 1986 ; 36 : 307. 3 - Amor S. Baker D. Multiple Sclerosis: variations on a theme. Immunol Today 1997 ; 18 (8) : 368-70. 23 - Kurtzke JF. 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Histocompatibility determinants in multiple sclerosis with special reference to clinical course. Lancet 1973 ;2 : 1221-5. Dossier 1999, XX, 1 19 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques DEUXIÈME PARTIE : TRAIT EMENTS TRAITEMENT DES POUSSÉES AIGUËS : CORTICOTHÉRAPIE ACTH Méthylprednisolone TRAITEMENT DE FOND Immunomodulateurs : Interféron bêta-1a et Interféron bêta-1b Immunomodulateurs en cours d’évaluation Acétate de glatiramère (Copolymère 1) Immunoglobulines normales Immunosuppresseurs en cours d’évaluation Azathioprine Cyclophosphamide Ciclosporine A Méthotrexate Mitoxantrone TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE Troubles sensitifs (Vitamines B 12) Troubles sensitifs douloureux Manifestations paroxystiques Spasticité Troubles urinaires Fatigue RÉÉDUCATION STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE Dossier 1999, XX, 1 20 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques INTRODUCTION Parmi les approches thérapeutiques de la sclérose en plaques (SEP), certaines visent à lutter contre la réaction auto-immune ou les phénomènes inflammatoires, d’autres à promouvoir la remyélinisation et la réparation des lésions. Enfin, la rééducation doit aider à la correction des symptômes sur le mouvement, mais aussi apporter des compensations pour une meilleure adaptation à la vie courante. Plusieurs phases dans la progression du handicap fonctionnel vont nécessiter des prises en charges spécifiques : la phase autonome, la phase d’autonomie en fauteuil et la phase de dépendance. TRAITEMENT DES POUSSÉES AIGUÊS : CORTICOTHÉRAPIE 2. Mécanisme d'action En bref L'hormone adréno-corticotrope hypophysaire (ACTH) ou tétracosactide apporte une amélioration significative à court terme (mais qui n'est plus présente à 6 mois) dans le traitement de la SEP en poussées (par accélération de la récupération) mais elle est sans effet sur la prévention des rechutes. Les corticoïdes de synthèse - méthylprednisolone et prednisolone - utilisés à fortes doses, permettent d’obtenir une amélioration significative à court terme (quelques mois) même dans les formes progressives de SEP, une amélioration de la fonction pyramidale, un raccourcissement de la période de récupération après exacerbation mais est sans effet sur la prévention des rechutes. Ils agissent par leur activité anti-œdémateuse, anti-inflammatoire et immunosuppressive. Une grande variabilité de réponse est observée. La plupart des patients sont répondeurs au début mais développent une résistance secondaire Le traitement par les corticoïdes est symptomatique puisqu'il ne semble pas modifier l'état des patients à long terme. Il n'a pas été montré de différence significative entre ACTH et méthylprednisolone. L'hormone adréno-corticotrope hypophysaire (ACTH) ou tétracosactide est une corticostimuline de synthèse stimulant la sécrétion des hormones corticosurrénaliennes naturelles (glucocorticoïdes, androgènes et aldostérone). Les propriétés pharmacologiques utilisées dans le traitement de la SEP sont celles des stéroïdes de synthèse (détaillées plus loin). 3. Evaluation clinique dans la SEP Tableau VI Les premières études d’efficacité des stéroïdes dans le traitement de la SEP ont été menées avec l’ACTH. Lors de la première étude réalisée dans le traitement de la SEP en poussées, sur un faible effectif, l’administration de 60 UI d’ACTH deux fois par jour par voie IM pendant 2 semaines, a permis d’obtenir une amélioration clinique significative (19). Une étude portant sur un effectif plus important (197 patients) (2) est souvent citée comme référence en faveur du traitement par l’ACTH. Hors le bénéfice rapporté semble modeste, compte tenu des 69 % de patients sous placebo améliorés. En fait, les auteurs ne donnent pas d'argument en faveur de l’utilisation de l’ACTH dans le traitement des poussées.` Hormone adréno-corticotrope hypophysaire (ACTH) (AMM) SYNACTHENE IMMEDIAT® IM et IV 0,25 mg SYNACTHENE RETARD® IM 0,5 et 1 mg Depuis, il a été montré que l’ACTH apporte une amélioration significative à court terme (mais qui n'est plus présente à 6 mois) dans le traitement de la SEP en poussées (par accélération de la récupération) mais qu’il est sans effet sur la prévention des rechutes (16). 1. Renseignements généraux et galénique Tableau IV Dossier 1999, XX, 1 21 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques 4. Effets indésirables Sa faible durée d’action expliquerait son inefficacité dans la prévention des rechutes. Le SYNACTHENE® ne doit pas être utilisé en cas d'allergie connue au tétracosactide et aux ACTH d'origine animale, de certaines maladies endocriniennes (syndrome de Cushing, insuffisance cortico-surrénalienne), de maladies infectieuses, d'insuffisance cardiaque et de grossesse. 3. Evaluation clinique dans la SEP (méthylprednisolone) Tableau VII Les allergies représentent le principal effet indésirable mais il est également observé des cas d’hypokaliémie, de rétention hydrique, d’hyperglycémie, d’ostéoporose et de modification du psychisme. La plupart des études évaluant le bénéfice des corticoïdes dans le traitement de la SEP ont été réalisées avec la méthylprednisolone souvent à forte dose (1 g/j). Elles ont prouvé son efficacité dans la névrite optique (6). 5. Renseignements thérapeutiques Qu’elles soient ouvertes (3, 14) ou contrôlées (10, 12, 20), les études cliniques montrent que la méthylprednisolone : - Cf RCP des spécialités correspondantes. - permet d’obtenir : . une amélioration significative à court terme (quelques mois) même dans les formes progressives de SEP, . une amélioration de la fonction pyramidale (10, 20) . un raccourcissement de la période de récupération après exacerbation (12), - L’ACTH est notamment indiqué dans le traitement de la sclérose en plaques en poussées . Corticoïdes de synthèse (AMM) - est sans effet sur la prévention des rechutes, mise à part une étude en association avec la prednisolone orale (5). 1. Renseignements généraux et galénique Des résultats comparables ont été obtenus avec la dexaméthasone (15, 17). Tableau V Une grande variabilité de réponse est observée non seulement d'un patient à l'autre mais aussi chez un même patient d'un moment évolutif à l'autre. 2. Mécanisme d'action 2.1. Propriétés pharmacologiques impliquées La plupart des patients sont répondeurs au début mais développent une résistance secondaire Plusieurs propriétés pharmacologiques des corticoïdes de synthèse sont mises à profit dans le traitement de la SEP : - anti-œdémateuse : l’œdème est une composante des plaques de démyélinisation et peut être responsable d’un bloc de conduction quand il gonfle l’axone d’une fibre démyélinisée, 4. Effets indésirables (méthylprednisolone) Lors d’étude rétrospective (9) portant sur 240 patients atteints de SEP probable ou définie traités avec de la méthylprednisolone IV, à la posologie de 1g/j pendant 5 jours, suivi de 60 mg/j de prednisolone per os pendant 10 jours il a été observé : - anti-inflammatoire et immunosuppressive surtout ; mais l’ACTH pourrait avoir des effets bénéfiques qui ne sont pas en relation avec son action anti-inflammatoire (9). Les corticoïdes de synthèse auraient aussi une action de restauration de la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique, contrairement à l'ACTH, et sur la conduction des fibres démyélinisées. - 4 infections génito-urinaires, - 2 épilepsies, - 11 hyperglycémies, 2.1. Méthylprednisolone - 5 douleurs abdominales, De fortes doses de méthylprednisolone IV produisent une immunodépression au niveau du SNC (diminution de la synthèse des IgG) ; cette action, combinée avec l’effet antiinflammatoire pourrait contribuer à l’amélioration clinique initiale (12). - 3 exacerbations d’acné. Dossier 1999, XX, 1 Des allergies sans gravité dès les premiers instants de perfusion sont souvent mentionnées, elle peuvent nécessiter le remplacement de la méthylprednisolone par la dexaméthasone. 22 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau IV : ACTH - Renseignements généraux et galéniques Nom déposé SYNACTHENE IMMEDIAT® SYNACTHENE RETARD® DCI tétracosactide tétracosactide Excipients acide acétique, acétate de sodium, chlorure de sodium phosphate de sodium, alcool benzylique, chlorure de sodium, hydroxyde de sodium Solvant Eau ppi Eau ppi Conservation réfrigérateur (+ 2 à + 8°C) abri de la lumière réfrigérateur (+ 2 à + 8°C) abri de la lumière Présentation Solution injectable IM et IV 0,25 mg solution injectable IM 1 mg Laboratoire Novartis Pharma Novartis Pharma AMM 318 286.9 (1967) : 0,25 mg 310 258.6 (1969) : 1 mg 318 256.3 (1969 ) : 0,5 mg Liste I Liste Tableau V : Corticoïdes de synthèse (méthylprednisolone et prednisolone) - Renseignements généraux et galéniques Nom déposé DCI SOLU-MÉDROL® méthylprednisolone hémisuccinate MÉDROL® méthylprednisolone SOLUPRED® prednisolone CORTANCTYL® prednisolone Présentation Poudre pour usage parentéral 20, 40, 120 mg en IM profonde, IV lente ou perfusion Comprimés à 4, 16, 32 100 mg en plaquettes thermoformées * réservé à l’usage hospitalier Comprimés effervescents à 5 et 20 mg Solution buvable à 1 mg/ml Comprimés à 1, 5 et 20 mg Laboratoire Pharmacia & Upjohn SA Pharmacia & Upjohn SA Hoechst Houdé Roussel Diamant AMM - 309 717.0 (1991 ) : 20 mg - 309 718.7 (1991) : 40 mg - 315 528.1 (1991) : 120 mg - 320 192.8 (1991) : 500 mg* - 558 648.2 (1995) : 20 mg, 10 fl - 558 650.7 (1995) : 40 mg, 10 fl - 558 653.6 (1995) : 120 mg, 10 fl - 306 559.5 (1991) : 4 mg, 30 cp - 553 946.5 (1991) : 4 mg, 100 cp - 331 898.4 (1989) : 16 mg, 20 cp - 556 820.2 (1991) : 16 mg, 100 cp - 557 336.7 (1989) : 32 mg, 100 cp - 560.082.2 (1997) : 100 mg* - 309.752.0 (1964, validée en 1991) : 5 mg - 320.146.6 (1976, validée en 1991) : 20 mg - 328 203.9 (1985, validée en 1991, révisée en 1998) : 1 mg/ml - 302.589.7 (1956 validée en 1991, révisée en 1998) : 1 mg - 302.590.5 (1955 validée en 1991, révisée en 1998) : 5 mg - 332.838.5 (1990 validée en 1991, révisée en 1998) : 20 mg Liste I Liste I Liste I Liste I * N’a pas l’AMM dans la SEP Remarque : les formes orales sont indiquées en relais d’une corticothérapie intraveineuse Dossier 1999, XX, 1 23 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Remarque : tous les effets indésirables des corticoïdes utilisés à fortes doses ne sont pas rapportés ici (HTA, risque infectieux...) même s’ils peuvent théoriquement apparaître lors du traitement de la SEP (21, 22, 23). 2 - Baethge BA, Lidsky MD, Goldberg JW. A study of adverse effects of high dose intravenous (pulse) methylprednisolone therapy in patients with rheumatic disease. Ann Pharmacother 1992 ; 26 : 3169. 3 - Barkhof F, Tas MW, Frequin ST et al. Limited duration of the effect of methylprednisolone on changes on MRI in multiple sclerosis. Neuroradiology 1994 ; 36 : 382-7. 5. Renseignements thérapeutiques - Cf RCP des spécialités correspondantes. 4 - Barnes D, Hughes RA, Morris RW et al. Randomised trial of oral and intravenous methylprednisolone in acute relapses of multiple sclerosis. Lancet 1997 ; 349 : 902-6. - La posologie optimale de méthylprednisolone n’est pas déterminée mais les faibles doses n’ont pas d’intérêt et une étude en ouvert chez 32 patients en rechute (8) a montré que 5 injections consécutives de 1g étaient significativement plus efficaces qu’une seule. La voie IV est la plus utilisée et la voie intrathécale n’a pas montré de supériorité (19, 20). Il a également été montré (7, 11) que la voie orale donnait des résultats similaires à la voir IV et qu’elle présentait en outre un intérêt dans la réduction des coûts et de la durée d’hospitalisation. 5 - Beck RW, Cleary PA, Trobe JD et al. The effect of corticosteroids for acute optic neuritis on the subsequent development of multiple sclerosis. N Engl J Med 1993 ; 329 (24) : 1764-9. 6 - Beck RW, Cleary PA, Anderson MM et al. A randomized, controlled trial of corticosteroids in the treatment of acute optic neuritis. N Engl J Med 1992 ; 326 (9) : 581-8. 7 - Bindoff L, Lyons PR, Newman PK, Saunders M. Methylprednisolone in multiple sclerosis : a comparative dose study. J Neurol Neurosurg Psychiatry 1988 ; 51 : 1108-9. - Les formes fortement dosées de méthylprednisolone (MÉDROL® 100 mg et SOLU-MÉDROL 500 mg) n’ont pas l’indication dans la SEP. Cependant, les études cliniques montrent une efficacité de la méthylprednisolone à fortes doses, celle des faibles doses étant discutée. La méthylprednisolone et la prednisolone par voie orale sont indiquées en relais d'une corticothérapie intraveineuse. 8 - Bonnotte B, Huyen TE, Chauffert B, Jouve JL, Martin F, Lorcerie B. Bolus de corticoïdes : effets secondaires et précautions d’emploi. Press Méd 1997 ; 26 (22) : 1070-3. 9 - Born J, Schawb B, Schwab R, Scheiber H. Acute and long-term effects of adrenocorticotropin and dexamethasone on the auditory brainstem response in multiple sclerosis patients. J Neurology 1993 ; 241 (2) : 75-80. 6. Stratégie thérapeutique 10 - Cazzato G, Mesiano T, Antonello R et al. Doubleblind, placebo-controlled, randomized, crossover trial of high-dose méthylprednisolone in patients with chronic progressive form of multiple sclerosis. Eur Neurol 1995 ; 35 : 193-8. Le traitement par les corticoïdes est symptomatique puisqu'il ne semble pas modifier l'état des patients à long terme (17). Leur action se réduit à une accélération de la récupération à la suite des poussées de la maladie. Toutefois, ils pourraient agir sur le site lésionnel contrairement aux autres traitements symptomatiques ce qui permettrait de faire le lien (encore inconnu) entre lésions et symptômes. 11 - Defer G, Cesaro P, Degos JD. Corticoïdes et sclérose en plaques. Ann Med Intern 1994 ; 145 (suppl n°2) : 37-41. 12 - Durelli L, Cocito D, Riccio A et al. High-dose intravenous methylprednisolone in the treatment of multiple sclerosis : clinical-immunologic correlations. Neurology 1986 ; 36 : 238-43. Il n'a pas été montré de différence significative entre ACTH et méthylprednisolone (10) mais le mode d'administration de la méthylprednisolone est plus simple. Les études rapportées montrent l’intérêt des fortes doses de corticoïdes. Les faibles doses sont au contraire très discutées. Les études sur les névrites optiques (1, 2) ont montré une inefficacité des doses faibles par voie orale, alors que les doses fortes IV ont un effet à court terme important. L’expérience quotidienne est en faveur des fortes doses IV. 13 - Filipovic SR, Drulovic J, Stojsavljevic N, Levic Z. The effects of high-dose intravenous méthylprednisolone on event-related potentials in patients with multiple sclerosis. J Neurol Sci 1997 ; 152 : 147-53. 14 - Frequin ST, Lamers KJ, Barkhof F, Borm GF, Hommes OR. Follow-up study of MS patients treated with high-dose intravenous methylprednisolone. Acta Neurol Scand 1994 ; 90 : 105-10. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 15 - Heun R, Sliwka U, Rüttinger H, Schimrigk K. Intrathecal versus systemic corticosteroids in the treatment of multiple sclerosis : results of a pilot study. J Neuro 1992 ; 239 : 31-5. 1 - Alam SM, Kyriakides T, Lawden M, Newman PK. Methylprednisolone in multiple sclerosis : a comparison of oral with intravenous therapy at equivalent high dose. J Neurol Neurosurg Psychiatry 1996 ; 56 : 1219-20. Dossier 1999, XX, 1 24 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques 16 - Hoogstraten MC, Minderhoud JM. Long-term effect of ACTH treatment of relapse in multiple sclerosis. Acta Neurol Scand 1990 ; 82 (1) : 74-7. 21 - Rose AS, Kuzma JW, Kurtzke JF, Namerow NS, Sibley WA, Tourtellotte WW. Cooperative study in evaluation of therapy in multiple sclerosis : ACTH vs placebo. Finale report. Neurology 1970 ; 20 : 1-59. 17 - La Mantia L, Eoli M, Milanese C, Salmaggi A, Dufour A, Torri V. Double-blind trial of dexamethasone versus méthylprednisolone in multiple sclerosis acute relapses. Eur Neurol 1994 ; 34 : 199-203. 22 - Thompson AJ, Kennard C, Swash M et al. Relative efficacy of intravenous méthylprednisolone and ACTH in the treatment of acute relapse in MS. Neurology 1989 ; 39 : 969-71. 18 - Lyons PR, Newman PK, Saunders M. Methylprednisolone therapy in multiple sclerosis : a profile of adverse effects. 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Objectif Évaluer l’effet à long terme l’efficacité de l’ACTH dans le ment des rechutes Inclusion SEP définie cliniquement (critères de Poser) en rechute (nouveaux symptômes ou détérioration > 24 h) Protocole Étude contrôlée, randomisée, multicentrique (3 centres) 28 patients Évaluation - À l’entrée : . EDSS, . Kurtzke functional systems (FS), . Ambulation index (AI), . Incapacity status scale (ISS) - Semaine 6 et 12 puis à 6, 9, et 12 mois . EDSS, . Kurtzke functional systems (FS), . Ambulation index (AI), . Incapacity status scale (ISS) Schéma posologique - Groupe 1 (n = 14) repos au lit pdt 3 semaines + 1 mg ACTH pdt 12 semaines + vitamines B IM - Groupe 2 (n = 14) repos au lit pdt 3 semaines + vitamines B IM - Amélioration significative Grp 1 > Grp 2 (p non connu) pdt 12 sem - Aucune différence significative à 6 mois sur tous les scores - Rechutes plus fréquentes dans le groupe 1 (NS) Tolérance Effets indésirables (% non renseigné) significativement plus fréquents dans groupe 1 (p = 0.004) Durée 1 an Conclusion Conclusion de l'article Pas d’effet à long terme (plus de 6 mois) et taux de rechute serait plus élevé Conclusion CNHIM Confirmation d'un effet bref Dossier 1999, XX, 1 Résultats Sorties d’étude : - Grp 1 : 1 pour rechute en cours traitede traitement - Grp 2 : 1 détérioration, 1 rechute 25 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau VII : Corticoïdes de synthèse (méthylprednisolone et prednisolone) - Études cliniques Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion High-dose intravenous methylprednisolone in the treatment of multiple sclerosis : clinical-immunologic correlations - 1996 (12). Protocole Étude contrôlée, randomisée, en double-aveugle 23 patients avec SEP rémittente Schéma posologique - Groupe A (n = 13) methylprednisolone IV : J1-3 : 15 mg/kg/j J4-6 : 10 mg/kg/j J7-9 : 5 mg/kg/j J10-12 : 2,5 mg/kg/j J13-15 : 1 mg/kg/j - Groupe B (n = 10) 500 ml de solution physiologique pendant 15 j puis même schéma que groupe A Inclusion - au moins 2 poussées dans les 3 précédentes années - en poussée depuis moins de 8 semaines - sans amélioration spontanée depuis plus de 10 ans Évaluation - EDSS et échelle fonctionnelle de Kurtzke (FS) - Évaluation tous les jours pendant la phase contrôlée puis tous les 5 à 7j pendant la phase orale et tous les mois jusqu’à un an - Amélioration clinique jugée sur l'augmentation de 1 degré sur l'échelle de Kurtzke Les 2 groupes reçoivent ensuite de la prednisolone per os 100 mg/j diminué de 12.5 mg/sem chaque deuxième jour pendant 120 j Durée 1 an Conclusion Conclusion de l'article - effet bref à forte dose - pas de prévention des rechutes Conclusion CNHIM ne modifie pas l'évolution de la maladie Dossier 1999, XX, 1 26 Résultats 2 patients exclus du groupe A pour la comparaison entre groupes - Amélioration : Groupe A : 12 patients Groupe B : 9 patients Pourcentage d’amélioration en faveur de la methylprednisolone pendant les 15 premiers jours (p < 0,05) mais différence NS de J15 à 60 - Durée de phase aiguë : Groupe A : 32 jours Groupe B : 45 jours (p < 0,02) Tolérance - Effets indésirables mineurs et similaires dans les 2 groupes (altération du goût, insomnie) - Effets plus importants dus à la prednisolone per os : gain pondéral et œdème (18), insomnie (14) Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau VII : Corticoïdes de synthèse (méthylprednisolone et prednisolone) - Études cliniques (suite 1) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion A double-blind controlled trial of high dose methylprednisolone in patients with multiple sclerosis : clinical effects - 1987 (20). Objectif Evaluer l’efficacité de la méthylprednisolone dans les rechutes aiguës et dans les formes progressives Inclusion 50 patients atteints de SEP (22 en rechute aiguë et 28 avec affection chronique progressive) Protocole Étude contrôlée, randomisée, double-aveugle 50 patients Exclusion - Névrite optique - Grossesse - Diabète - Hypertension Schéma posologique - Groupe 1 (n = 26 : 13 rechutes et 13 chroniques) methylprednisolone IV : 500 mg/j en dose unique dans 100 ml de solution saline pdt 5j - Groupe 2 (n = 24 : 9 rechutes et 15 chroniques) 100 ml de solution saline/j pdt 5j Résultats 1 patient en rechute sorti pour psychose (groupe 2) - Amélioration clinique rapide mais sans effet dans la prévention des des rechutes ou de la progression Évaluation EDSS à semaines 1 et 4 - À 4 semaines, effet supérieur de la méthylprednisolone IV pour tous les patients (p < 0,001) : . patients en rechute ; (p < 0.05) . patients chroniques: (p < 0.01) Tolérance Pas d’effets indésirables majeurs notés Durée 1 mois Conclusion Conclusion de l'article Efficacité à haute dose sur les rechutes et dans les formes progressives Conclusion CNHIM Effet de courte durée sans prévention des rechutes mais bien toléré Remarque : à l’entrée, les patients chroniques présentent une différence pour : - l’âge moyen : groupe 1 = 34 ans, groupe 2 = 49 ans (p < 0.05) - et l’âge de début de SEP : groupe 1 = 27 ans , groupe 2 = 39 ans (p < 0.01) Dossier 1999, XX, 1 À l’entrée, les scores cliniques sont meilleurs dans le groupe 1 (p < 0.01) 27 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau VII : Corticoïdes de synthèse (méthylprednisolone et prednisolone) - Études cliniques (suite 2) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Relative efficacy of intravenous methylprednisolone and ACTH in the treatment of acute relapse in MS - 1989 (22). Objectif Comparer l'efficacité de la méthylprednisolone haute dose avec l'ACTH IM dans le traitement des rechutes Inclusion Patients avec SEP définie cliniquement et vus dans les 4 semaines après le début de la rechute (nouveaux symptômes ou détérioration de plus de 24 h) Résultats Sorties d’étude - Groupe A : 3 (1 hyperglycémie, 1 détérioration, 1 perdu de vue à 3 mois) - Groupe B : 2 (1 agitation, 1 perdu de vue à 3 mois) Protocole Étude contrôlée, randomisée, double-aveugle, multicentrique (5 centres) 61 patients Exclusion - En cas d’amélioration - Grossesse - Prise de stéroïdes dans les 6 mois précédents - Prise d’immunosuppresseurs - Désordres neurologiques - Amélioration dans les 2 groupes (surtout les 14 premiers jours) - Pas de différence significative entre les 2 groupes (p non renseigné) Schéma posologique - Groupe A (n = 32) methylprednisolone IV : 1 g/j MP IV pendant 3 jours + placebo IM pendant 14 j - Groupe B (n = 29) placebo IV/j pendant 3j + ACTH IM pendant 14 jours (80 unités : 7 j - 40 unités : 4 j , 20 unités : 3 j) Évaluation - Examen clinique - Échelle de Kurtzke à J3, J7, J14, J28 et à 3 mois Tolérance - Groupe A : semble bien toléré - Groupe B : 3 œdèmes 3 glycosuries, 1 infection urinaire Durée 3 mois Conclusion Conclusion de l'article - Pas de différence d'efficacité entre les deux traitements - Avantage à methylprednisolone IV haute-dose en termes de confort Conclusion CNHIM La méthylprednisolone IV haute-dose semble préférable à ACTH en termes de tolérance. Dossier 1999, XX, 1 28 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau VII : Corticoïdes de synthèse (méthylprednisolone et prednisolone) - Études cliniques (suite 3) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Intrathecal versus systemic corticosteroids in the treatment of multiple sclerosis : results of a pilot study - 1992 (15). Objectif Comparer l’efficacité des corticoïdes par voie systémique et par voie intrathécale dans le traitement de la SEP Protocole Étude non contrôlée, randomisée, (double-aveugle : NR) 50 patients Schéma posologique - Groupe 1 (n = 25) 40 mg triamcinolone intrathécale à J1, 8, 15 - Groupe 2 (n = 25) . méthylprednisolone IV : J1-5 : 100 mg/j J6-10 : 80 mg/j J11-15 : 60 mg/j . méthylprednisolone per os : J16-20 : 40 mg/j J21-25 : 20 mg/j + 20 mg chaque deuxième jour pdt 10 j Inclusion - SEP définie cliniquement (critères de Poser) - Détérioration récente ou forme progressive Résultats Sorties d’essai : 4 . 1 épilepsie . 2 céphalées . 1 diabète Évaluation À J21 : - EDSS - Ambulatory Index (AI) - Incapacity Scale (IS) - Différences entre groupes à l’entrée sur : . EDSS (p = 0,01) . AI (p = 0,01) . IS (p = 0,01) - Pas de différence sur les 3 scores à J21 Tolérance Non renseigné Durée 3 semaines Conclusion Conclusion de l'article pas de stratégie supérieure à l'autre Conclusion CNHIM pas de conclusion possible car effets indésirables non relevés Dossier 1999, XX, 1 29 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau VII : Corticoïdes de synthèse (méthylprednisolone et prednisolone) - Études cliniques (suite 4) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion The effect of corticosteroids for acute optic neuritis on the subsequent development of multiple sclerosis - 1993 (5). Objectif Évaluer les facteurs de risque du développement de SEP chez les patients avec névrite optique traitée par corticoïdes Protocole Étude contrôlée, randomisée, multicentrique (15 centres) 457 patients 389 évalués Schéma posologique - Groupe 1 (n = 134) . méthylprednisolone IV 250 mg/6 h pdt 3jours . puis 1 mg/kg/j de prednisolone per os pendant 11 j - Groupe 2 (n = 129) prednisolone per os 1 mg/kg/j pendant 14 j - Groupe 3 (n = 126) Placebo per os pendant 14 j Pour les groupes 1 et 2 : prednisolone per os 20 mg à J15 et 10 mg à J16 et 18 Inclusion - âge : 18 à 46 ans - névrite optique unilatérale aiguë avec symptômes visuels - absence d’antécédents de signes ophtalmiques ou de névrite de l'oeil affecté - absence d’antécédents de traitement par les corticoïdes pour névrite optique Évaluation - Examen oculaire et neurologique + test visuel + IRM du cerveau, à l’entrée, à 6 mois, à 1 et à 2 ans - Efficacité jugée sur le développement de la SEP dans les 2 ans d’après un examen clinique : . attaque démyélinisante de plus de 24 heures, séparée de la précédente par 4 semaines . SEP définie en cas de 2ème attaque avec anomalies au scanner . SEP probable en cas de 2ème attaque sans anomalies au scanner Les névrites optiques récurrentes ne sont pas un critère de SEP Résultats - Apparition de SEP définie : . Groupe 1 : 7,5 % . Groupe 2 : 14,7 % . Groupe 3 : 16,7 % . Total : 12,9 % - Apparition de SEP probable : . Groupe 1 : 6 % . Groupe 2 : 9,3 % . Groupe 3 : 8,7 % . Total : 8 % - Incidence plus basse dans le groupe 1 par rapport au groupe 3 (p = 0,03) - Différence non significative entre les groupes 2 et 3 (p = 0,54) - Données manquantes à 2 ans pour 50 patients Tolérance Non renseigné Pour les groupes 2 et 3 : traitement commencé en moyenne 5 jours après les symptômes Durée : 2 ans Conclusion Conclusion de l'article - L’association methylprednisolone IV + prednisolone per os réduit le risque de nouvelle manifestation de SEP dans les 2 ans mais possède peu d'effet sur la récupération visuelle - Effet plus important chez patients à haut risque (anomalies multiple au scanner) - Pas d'explication sur la différence entre les voies IV et per os Conclusion CNHIM Effet bénéfique marginal à long terme Dossier 1999, XX, 1 30 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau VII : Corticoïdes de synthèse (méthylprednisolone et prednisolone) - Études cliniques (suite 5) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Double-blind trial of dexamethasone versus methylprednisolone in multiple sclerosis acute relapses - 1994 (17). Objectif Comparer l’efficacité de la dexamethasone et de la methylprednisolone à faible et forte dose dans les rechutes de SEP Inclusion 24 SEP définie et 6 probables (formes rémittentes) Évaluation EDSS après 2, 7, 15, 45, 75, 135, 195, 365 jours Protocole Étude, randomisée, double-aveugle, 31 patients Résultats - Absence d’exacerbation à 1 an : . méthylprednisolone à forte dose : 66 % . dexamethasone : 36 % . méthylprednisolone à faible dose : 13 % (p = 0, 01) - Proportion de patient en rémission en défaveur du groupe 2 (p = 0,04) Tolérance Pas d’effets indésirables rapportés Schéma posologique - Groupe 1 (n = 11) dexamethasone 8 mg/j pdt 7j 4 mg/j pdt 4j 2 mg/j pdt 3j - Groupe 2 (n = 10) méthylprednisolone faible dose 40 mg/j pdt 7j 20 mg/j pdt 4j 10 mg/j pdt 3j - Groupe 3 (n = 10) méthylprednisolone forte dose 1 g/j pdt 3j 500 mg/j pdt 3j 250 mg/j pdt 3j 125 mg/j pdt 3j 62,5 mg/j pdt 2j Durée 1 an Conclusion Conclusion de l'article - La dexaméthasone et la méthylprednisolone à forte dose ont des effets comparables à court terme - La methylprednisolone à faible dose ne donne pas de résultats satisfaisants Conclusion CNHIM Effectif trop faible pour conclure Dossier 1999, XX, 1 31 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau VII : Corticoïdes de synthèse (méthylprednisolone et prednisolone) - Études cliniques (suite 6) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Double-blind, placebo-controlled, randomized, crossover trial of high-dose methylprednisolone in patients with chronic progressive form of multiple sclerosis - 1995 (10). Objectif Évaluer l’efficacité de la méthylprednisolone à haute dose en une seule cure dans la SEP Protocole Étude contrôlée, randomisée, en double-aveugle et cross-over 35 patients 13 hommes et 22 femmes âge moyen 44 ans Inclusion SEP chronique progressive définie cliniquement (critères de Poser) Évaluation - À l’entrée : IRM, potentiels évoqués, ponction lombaire, tests psychométriques - EDSS et test psychométriques à J10, 30 et 90 Schéma posologique * Première phase (effectifs non renseignés) - Groupe méthylprednisolone . 1g/j IV pdt 5j . suivi de prednisolone per os (50 mg/j pdt 2j puis 25 mg/j pdt 2j) - Groupe placebo . 250 ml solution physiologique pdt 5j . suivi de 4 j de placebo per os * Deuxième phase Après 4 mois, interversion des groupes Résultats - Amélioration : supériorité de la méthylprednisolone sur EDSS : à J10 : p < 0,005 à J30 : p < 0,002 à J90 : p < 0,001 - L’effet porte surtout sur symptômes cérébelleux, pyramidaux et sensitifs et ne dépasse pas 4 mois (EDSS non modifié dans 70 % des cas à J120) Tolérance Pas d’effets indésirables importants notés : - insomnies, - altérations du goût(17 %), - céphalées Durée 3 mois Conclusion Conclusion de l'article Effet bénéfique de courte durée Conclusion CNHIM Méthylprednisolone en 1 seule cure efficace à court terme (intérêt d'un traitement d'entretien ?) Dossier 1999, XX, 1 32 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau VII : Corticoïdes de synthèse (méthylprednisolone et prednisolone) - Études cliniques (suite 7) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Randomised trial of oral and intravenous methylprednisolone in acute relapses of multiple sclerosis - 1997 (4). Objectif Comparer les stéroïdes per os et IV dans les rechutes aiguës de SEP Protocole Étude contrôlée, randomisée double-aveugle 80 patients Schéma posologique - Groupe 1 (n = 42) méthyprednisolone per os : . 48 mg/j en une fois pdt 7j . puis 24 mg/j pdt 7j . et 12 mg/j pdt 7j - Groupe 2 (n = 38) méthyprednisolone IV 1 g/j pdt 3j dans 100 ml de glucose 5 % Inclusion - rechute dans les 4 semaines précédentes - âge > 16 ans - SEP définie cliniquement Résultats EDSS à 4 semaine : pas de différence significative entre les deux groupes (p = 0,13) Exclusion - grossesse - traitements immunosuppresseurs dans les mois précédents - affection psychiatrique Tolérance Pas d’effets indésirables majeurs rapportés Évaluation - Bilans à 1, 4, 12 et 24 semaines - EDSS, - Hauser’s Ambulatory Index Durée 6 mois Conclusion Conclusion de l'article Intérêt de la voie orale pour diminuer les coûts, la durée d’hospitalisation et les effets indésirables (?) Conclusion CNHIM Pas d'avantage pour la forme IV mais intérêt de la forme orale à démontrer. En fait, la méthodologie de cette étude (petit groupe, handicap antérieur non connu, cure IV limitée à 3 jours) rend difficile son interprétation. Dossier 1999, XX, 1 33 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau VII : Corticoïdes de synthèse (méthylprednisolone et prednisolone) - Études cliniques (suite 8) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Methylprednisolone in multiple sclerosis : a comparison of oral with intravenous therapy at equivalent high dose - 1996 (1). Objectif Comparer méthylprednisolone orale et IV dans le traitement des rechutes de SEP Protocole Étude contrôlée, randomisée, double-aveugle 38 patients mais 35 étudiés : 9 hommes 26 femmes âge moyen 41,5 ans Inclusion SEP définie cliniquement Évaluation - score de Kurtzke à J0, J5 et J28 - Évaluation des effets indésirables Résultats Sorties d’étude : 3 (cause non renseignée) - Amélioration du score de Kurtzke à J28 : . Groupe 1: 16/20 diminution de 4,85 à 3,5 . Groupe 2 : 10/15 diminution de 4,8 à 3,67 - Pas de différence entre les 2 groupes à J5 et 28 mais amélioration significative dans les 2 groupes pendant la durée de l'étude (p < 0,01) Schéma posologique - Groupe 1 (n = 20, 4 hommes) . méthylprednisolone IV 500 mg dans 100 ml de solution saline . + 5 cp de placebo - Groupe 2 (n = 15, 4 hommes) . 100 ml placebo IV . + 5 cp de 100 mg de méthylprednisolone Tolérance - Pas d'effets indésirables majeurs - Effets indésirables mineurs : . maux de tête, . acné, . flush, . phlébite dans les deux groupes (pas de %) 5 jours de traitement pour les 2 groupes Durée 1 mois Conclusion Conclusion de l'article Méthylprednisolone IV aussi efficace et bien toléré que methylprednisolone per os dans les rechutes Conclusion CNHIM Méthylprednisolone per os intéressante pour sa facilité d'administration Dossier 1999, XX, 1 34 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques TRAITEMENT DE FOND Immunomodulateurs : interférons bêta (AMM) Structure des interférons recombinants En bref. Les effets bénéfiques des interférons bêta-1b et -1a dans les formes rémittentes de SEP, notamment sur les phénomènes inflammatoires, s’expliquent par son mode d’action immunomodulateur. L’hypothèse virale n’est plus retenue. Ils permettent d’obtenir une réduction de la fréquence des poussées, constituant ainsi un traitement standard de la SEP évoluant par poussées. . L’intreféron bêta-1a ralentit la progression du handicap et diminue la fréquence des rechutes sur 2 ans. L’interféron bêta-1b n’a pas d’effet sur le handicap. Ils représentent une alternative au traitement immunosuppresseur (hors AMM) tout en tenant compte des enjeux économiques et humains de la maladie. Les résultats obtenus dans les formes de SEP secondairement progressives et débutantes permettront peut-être d’élargir leur intérêt dans cette maladie. Les effets indésirables (syndrome pseudo-grippal, réactions d’hypersensibilité, symptômes psychiatriques, divers effets systémiques et locaux) sont Interféron bêta-1b Interféron bêta-1a Interféron bêta-1a BÉTAFÉRON® AVONEX® REBIF® Escherichia coli cellules mammifères CHO (ovaires de hamster chinois) - 166 acides aminés - enchaînement protéique identique à l’interféron bêta naturel - glycosylation cellules mammifères CHO (ovaires de hamster chinois) - 166 acides aminés - enchaînement protéique identique à l’interféron bêta naturel - glycosylation - 165 acides aminés - absence de méthionine en position N-terminale - substitution en position 17 d’une cystéine par une sérine - absence de glycosylation 1. Introduction L’interféron bêta naturel est produit par divers types de cellules dont les fibroblastes et les macrophages. C’est une glycoprotéine constituée de 166 acides aminés. L’interféron bêta-1b, commercialisé sous le nom de BÉTAFÉRON®, dosé à 8 MUI/1 ml, a été le premier médicament disposant d’une AMM pour le traitement de la sclérose en plaques (SEP) évoluant par poussées. Les techniques de recombinaison génétique ont permis d’obtenir des interférons recombinants (Tableau II), dont la similitude avec la protéine humaine est supérieure car faisant appel aux cellules mammifères et permettant d’obtenir des molécules glycosylées. L’interféron bêta-1a commercialisé sous le nom de AVONEX®, dosé à 6 MUI/1 ml, a obtenu une AMM similaire en Juin 1997 ; son inscription sur la liste des médicaments remboursables aux assurés sociaux date de Novembre 1997. Malgré ces différences, l’activité biologique et les effets cliniques sont les mêmes quel que soit l’interféron bêta . 4. Pharmacologie Un nouvel interféron bêta-1a, le REBIF®, vient d’obtenir l’AMM dans cette indication. 4.1. Propriétés pharmacologiques des interférons AVONEX® a reçu de la commission de la transparence de l’Agence du médicament une Amélioration de Service Médical Rendu (ASMR) majeure, de niveau I ; alors que le BÉTAFÉRON® n’a obtenu qu’une ASMR importante, c’est à dire de niveau II. Les interférons sont une famille de protéines d’origine naturelle produites par les cellules eucaryotes en réponse à une infection virale et à d’autres inducteurs biologiques. Cinq classes d’interférons - alpha, bêta, gamma, oméga et tau - sont distinguées selon le type cellulaire responsable de leur production (leucocytes, fibroblastes ou lymphocytes T). 2. Renseignements généraux et galéniques Tableau VIII Il s’agit de cytokines médiatrices. Elles ont été décrites dès 1957 ; leur rôle dans la régulation de la réponse immunitaire fût rapidement montré (33). 3. Préparation et structure Cf ci-contre Dossier 1999, XX, 1 35 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau VIII : Caractéristiques générales des interféron-bêta recombinants ayant une A.M.M. en France en 1997 (34) Nom déposé BÉTAFÉRON® DCI interféron bêta-1b interféron-bêta-1a interféron-bêta-1a Préparation bactérie : Escherichia coli cellule de mammifère : lignée CHO (ovaires de hamster chinois) cellule de mammifère : lignée CHO (ovaires de hamster chinois) Présentation - lyophilisat : flc contenant 9,6 millions d’UI soit 0,3 mg - solvant : flacon de 2 ml - boîte de 15 - lyophilisat : flc contenant 6 millions d’UI soit 30 µg - solvant : seringue en verre préremplie de 1 ml - boîte de 4 - seringue pré-remplie 6 millions d’UI † soit 22 µg - boîte de 12 Dosage - lyophilisat : interféron bêta-1b : 0,3 mg albumine humaine : 15 mg dextrose : 15 mg - solvant : 2 ml chlorure de sodium 0,54 % dont seulement 1,2 ml sont utilisés pour la reconstitution - lyophilisat* : interféron bêta-1a : 30 µg albumine humaine : 15 mg phosphate sodium monobasique : 1,2 mg phosphate sodium dibasique : 5,7 mg chlorure de sodium : 5,8 mg - solvant : eau PPI 1ml - interféron bêta-1a : 22 µg mannitol, sérum albumine humaine, acétate de sodium, acide acétique, hydroxyde de sodium, - solvant : eau ppi 0,5 ml Solution reconstituée à 8 MUI/ml (0,25 mg par ml) Solution reconstituée à 6 MUI/ml (30 µg par ml) Voie Sous-cutanée Intra-musculaire Sous-cutanée Laboratoire Schering SA Biogen France SA. Ares-Serono (Europe) Ltd Conservation Entre + 2 et + 8°C : 2 ans Ne pas congeler À température ambiante : 24 mois Ne pas congeler Entre + 2 et + 8°C : 18 mois Dans son conditionnement d’origine et à l’abri de la lumière Ne pas congeler Après reconstitution dans 1,2 ml de solvant : au maximum 3 heures entre + 2 et + 8°C Après reconstitution dans 1 ml de solvant : au maximum 6 heures entre + 2 et + 8°C - AMM : 340 409-2 (30 - 11 1995) - EU/1/95/003/001 ( 12-1995) - AMM : 343 232-6 (13-3-97) - AMM : 347 415-8 - EU/1/97/033/001 (1997) - AMM : 347 416-4 - AMM : 347 417-0 - EU/1/98/063/001/002/003 Liste I Liste I Liste I Arrêté du 17 Novembre 1997 Remb Séc soc : 65 % selon la procédure des médicaments d’exception Agréé aux Collectivités Agréé aux Collectivités Remb Séc soc : 65 % selon la procédure des médicaments d’exception Agréé aux Collectivités Rens. administ. Remboursements Arrêté du 17 Juillet 1996 Remb Séc soc : 65 % selon la procédure des médicaments d’exception Agréé aux Collectivités AVONEX® REBIF® † mesuré par bio-essai CPE (effet cytopathique) * les valeurs indiquées sont celles reçues effectivement par le patient, 10 % en plus de tous les composants sont présents dans les présentations correspondant au volume mort Dossier 1999, XX, 1 36 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques 5.1. Hypothèse immunologique Les interférons possèdent des activités antivirales, antiprolifératives, antitumorales et immunomodulatrices, directement liées à leur liaison à des récepteurs spécifiques situés à la surface des cellules. La fixation à ces récepteurs induit ou inhibe l’expression de produits codés par divers gènes. Les deux interférons, l’alpha et le bêta, ont d’abord été testés en raison de leurs propriétés immunomodulatrices ; mais les deux essais menés n’ont pas apporté de résultats concluants (2, 15). L’interféron gamma jouerait un rôle actif dans la genèse des lésions caractéristiques de la SEP (21). 5.2. Hypothèse virale * Généralités 4.2. Propriétés pharmacologiques de l’interféron bêta Le postulat d’une origine virale de la sclérose en plaques a ensuite été émis. Aussi, l’interféron bêta naturel a-t-il été testé pour ses propriétés antivirales (12) lors d’une étude contrôlée qui a montré une réduction significative de la fréquence des poussées par rapport au placebo. Deux études prospectives (20, 28) ont montré que les infections virales intercurrentes déclencheraient de nouvelles poussées, ce qui pourrait signifier qu’elles constituent un facteur environnemental déterminant sur le processus d’évolution de la SEP. Ces résultats ont incité à poursuivre les études cliniques avec l’interféron. Les effets bénéfiques des interférons bêta-1b et -1a dans les formes rémittentes de SEP, notamment sur les phénomènes inflammatoires, s’expliquent par son mode d’action immunomodulateur. L’hypothèse virale n’est plus retenue. * Action immunomodulatrice Les interférons alpha et bêta accroissent les fonctions inhibitrices des lymphocytes T non spécifiques (18). Ils bloquent l’expression, induite par l’interféron gamma au niveau de certains types cellulaires, des antigènes-HLA de classe II du complexe majeur d’histocompatibilité (CMH) (24). Cette action est liée à leur effet inhibiteur sur la sécrétion d’interféron gamma dans certains systèmes (5, 19). Ils induisent aussi l’expression du gène codant pour l’IL-10 in-vivo (25). Toutefois, aujourd’hui, l’hypothèse virale n’est plus retenue pour expliquer le mode d’action de l’interféron bêta dans la SEP. 5.3. Schéma posologique * D’autres hypothèses ont été rapportées (7, 10) : * Une étude pilote en double aveugle utilisant de l’interféron bêta-1b en voie sous-cutanée chez des patients atteints d’une forme de SEP évoluant par poussées a permis de montrer qu’il existait une réduction dose-dépendante de la fréquence des poussées, avec une activité efficace et en toute sécurité avec un schéma posologique de 8 MUI tous les deux jours (13). - effet antiprolifératif sur les lymphocytes T, - restauration de la fonction T-suppressive déficiente dans la SEP (18), - augmentation de l’activité cytotoxique des lymphocytes natural killer et des macrophages, - plus récemment, il a été avancé un rôle préventif significatif de l’interféron bêta sur la rupture de la barrière hémato-encéphalique (BHE) observée à l’IRM chez les patients atteints de SEP et qui jouerait un rôle dans la genèse des lésions inflammatoires (29) ; de même, il réduirait la capacité des lymphocytes T à traverser la BHE et ainsi réduirait l’inflammation (16), * Une autre étude de recherche de dose versus placebo a été conduite sur 30 malades présentant une SEP évoluant par poussées aiguës régressives (14). Cette étude en double aveugle testait quatre doses d’interféron bêta-1b : 0,8 MUI, 4 MUI, 8 MUI et 16 MUI d’interféron bêta-1b administrées trois fois par semaine. Elle a abouti au terme de six mois de traitement au choix de la posologie suivante : 8 MUI trois fois par semaine, cela malgré l’absence de différence significative entre les 4 doses testée sur le nombre de poussées aiguës. - enfin, la mise en cause d’une métallo-protéinase dans la physiopathologie de la SEP, serait une clé dans le déclenchement de la démyélinisation d’origine immunitaire. L’interféron bêta diminuerait l’activité de cette enzyme (9). Le schéma posologique à 8 MUI a été poursuivi pendant trois ans. Aucune différence significative avec le groupe placebo n’a été mise en évidence quel que soit le critère de jugement testé : délai avant la survenue d’une poussée aiguë, nombre patients sans poussées aiguës, sévérité et incidence de celles-ci et aggravation du handicap fonctionnel. 5. Évaluation clinique Tableau IX La mise en œuvre d’essais thérapeutiques pour le traitement de la SEP par interféron bêta repose sur deux hypothèses scientifiques : l’une immunologique, l’autre virale. Dossier 1999, XX, 1 37 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques 6. Effets indésirables 5.4. Efficacité de l’interféron bêta * Interféron bêta 1-b 6.1. Effets systémiques La Food and Drugs Administration (FDA) américaine a admis en 1993 l’efficacité de l’interféron bêta 1-b sur l’évolution de la SEP au vu des résultats obtenus dans le cadre d’un essai thérapeutique multicentrique nord-américain randomisé en double insu versus placebo, portant sur 372 malades (22, 30, 31). * Syndrome pseudo-grippal Les effets indésirables les plus fréquemment associés au traitement par interférons sont ceux liés au syndrome pseudo-grippal (52 % des patients traités par IFN bêta-1b et 61% sous IFN bêta-1a). Les symptômes pseudo-grippaux sont les suivants : fièvre, frissons, myalgies, céphalées, nausées, malaise. Ils sont en général transitoires et ont tendance à disparaître lors de la poursuite du traitement. Ces phénomènes peuvent être évités grâce à l’administration concomitante de paracétamol. C’est cette même étude qui est à l’origine de l’autorisation de mise sur le marché obtenue en Europe en 1996. (cf tableaux III, IV et V). * Interféron bêta 1-a * Réactions d’hypersensibilité Des réactions d’hypersensibilité peuvent se manifester et doivent faire l’objet d’un traitement approprié car les manifestations peuvent être graves à type de bronchospasme, réaction anaphylactique et urticaire. - AVONEX® a obtenu une AMM européenne au cours de l’année 1997 suite à une étude dont les résultats ont été rapportés ci-après et a obtenu une ASMR1 et le prix Gallien en 1998. Il ralentit la progression du handicap. - REBIF® a également obtenu une AMM européenne. Six études cliniques multicentriques multinationales incluant au total plus de 1150 patients ont été conduites. Plus particulièrement, trois études ont constitué le programme de développement clinique de phase III de l’interféron bêta-1a d’Ares-Serono dans cette indication. A ce jour, une seule a fait l’objet d’une publication (23), présentée dans le tableau VII. Les résultats de l’étude à plus large recrutement, baptisée PRIMS, ont seulement été présentés lors du Congrès de l’Association Américaine de Neurologie à San Diégo et enfin la troisième n’est pas encore achevé. D’autres études cliniques testent actuellement l’interféron bêta-1a dans des formes de SEP secondairement évolutive (1 étude avec 619 et une autre 350 patients inclus) et des formes débutantes (1 étude incluant 311 sujets atteints de SEP probable). * Symptômes psychiatriques Des symptômes psychiatriques à type de dépression, d’anxiété, de dépersonnalisation, de tentatives de suicide et de confusion ont été relevés au cours des études cliniques. Les troubles psychiques sont fréquents même chez les patients atteints de SEP et non traités, mais une grande prudence s’impose chez les sujets présentant un de ces symptômes. Il en est de même pour ceux ayant une prédisposition aux convulsions. *Autres effets systémiques D’autres effets délétères significatifs ont été rapportés lors de l’étude clinique du BÉTAFÉRON®, tels une asthénie, des troubles menstruels chez la femme en préménopause, des palpitations et une dypsnée, un hyperthyroidisme autoimmun (27). Des évènements indésirables, observés plus fréquemment pour les patients traités par AVONEX®, sont des diarrhées, une anorexie, des arthralgies mais aussi des palpitations, des arythmies. Les études de posologie ont montré l’existence d’un effetdose. 5.4. Stratégie thérapeutique La prise en charge thérapeutique de la SEP dans sa forme rémittente devrait permettre la limitation de la progression du handicap. Les évaluations cliniques des deux interférons - alpha et bêta - n’ont pas été conduits dans la même orientation. L’étude multicentrique Nord-Américaine testant l’interféron bêta-1b n’a pu établir un effet bénéfique sur l’évolution globale de la maladie. L’effet spécifique sur la fréquence des poussées n’a pu être démontré au delà de 2 ans et son intérêt sur le nombre et l’évolution des plaques de sclérose cérébrale n’est toujours pas corrélé avec la sévérité de la maladie (3). Par contre, l’étude évaluant l’interféron bêta-1a, en montrant un ralentissement de la progression du handicap physique, semble plus près de cette approche. Dossier 1999, XX, 1 6.2. Réactions locales Des réactions locales au point d’injection semblent être l’effet indésirable le plus souvent rencontré avec le BÉTAFÉRON®, 85 % des patients traités par interféron bêta-1b à 8 MUI ont présenté ce type de réaction et même 5 % des sujets ont développé une nécrose (8, 31). Il est observé une inflammation, une induration avec douleur locale, une hypersensibilité voir une nécrose. Ce phénomène pourrait parfois être en relation avec une mauvaise dissolution du lyophilisat (1), et est moins important avec AVONEX® (seulement 7 % des patients traités par IFN bêta-1a à 6 MUI). 38 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Pour le BETAFERON® le laboratoire recommande de ne pas réfrigérer ou réchauffer le solvant avant injection, d’alterner les points d’injection et d’appliquer de la glacer après injection. Les conséquences cliniques de la présence de NAb sont en cours d’étude (4, 26). 7. Renseignements thérapeutiques 6.3. Modifications biologiques 7.1. Indications - Posologies et mode d’emploi Des anomalies biologiques sont rapportées pour les deux spécialités, telles une lymphopénie discrète, une neutropénie, une anémie et une thrombopénie. Les anomalies hématologiques n’ont jamais nécessité l’arrêt du traitement quelque soit l’interféron. Tableau X Quelque soit l’interféron, aucune donnée clinique sur l’efficacité n’étant disponible pour une durée de traitement supérieure à deux ans, la prolongation de celui-ci sera décidée au cas par cas par le médecin traitant. Des augmentations transitoires des enzymes hépatiques, ALAT et ASAT, de l’urée sanguine, de la kaliémie et une diminution du calcium. Des arrêts prématurés de traitement peuvent être observés car certains patients se sont révélés non-répondeurs et aucun critère clinique ne permet de prévoir une absence de réponse ou une aggravation sous traitement. La non-réponse est objectivée soit par le recours à au moins trois cures de corticoïdes ou d’ACTH en une année, soit par la progression du handicap sur une période de six mois. 6.4. Production d’anticorps neutralisants (NAb) Les résultats du suivi à 4 ou 5 ans ont montré une diminution de l’efficacité thérapeutique, d’une augmentation du nombre de poussées aiguës, chez les patients traités par interféron bêta-1b et développant des anticorps neutralisants. Pour la période de traitement allant de 13 à 36 mois, le taux de poussées était de 1,06 dans le groupe placebo, de 1,08 pour les patients traités à 8 MUI / NAb+ et de 0,56 pour le même bras mais NAb- (p < 0,001). Une étude parallèle menée par l’équipe de l’Université de Columbia participant à l’essai a montré une réduction d’efficacité de 35 % des patients présentant ces anticorps (32). Remarque : le BETAFERON® a reçu en janvier 1999 l’AMM européenne dans la forme secondaire progressive. 7.2. Contre-indications et précautions d’emploi - Les interférons bêta sont contre-indiqués chez les patients présentant des antécédents d’hypersensibilité , aux interférons bêta naturel et recombinant, à l’albumine ou à l’un des constituants. - Ils le sont aussi durant la grossesse et l’allaitement, chez les sujets présentant des troubles dépressifs graves et/ou des idées suicidaires, chez les patients épileptiques avec des antécédents de crises convulsives non stabilisés par un traitement. Avec AVONEX®, il est observé environ 15 % de patients présentant des anticorps sériques neutralisants après un an de traitement et de 8 à 23 % après deux ans. Il y aurait diminution de l’efficacité et apparition des anticorps (11). Tableau X : Libellé des recommandations de pratique clinique (AMM) BÉTAFÉRON® AVONEX® et REBIF® Indication Réduction de la fréquence et du degré de sévérité des poussées chez des patients ambulatoires présentant une forme de sclérose en plaques évoluant par poussées et caractérisée par au moins deux attaques avec atteinte neurologique au cours des deux années précédentes, suivies de rémissions totales ou partielles. Traitement des patients capables de se déplacer seuls atteints des formes de sclérose en plaques évoluant par poussées, définies par au moins deux poussées récurrentes récurrentes de troubles neurologiques (rechutes) au cours des trois dernières années sans évidence de progression régulière entre les rechutes. L’interféron bêta 1a ralentit la progression du handicap et diminue la fréquence des rechutes sur une période de deux ans. Le traitement doit être interrompu chez les patients développant une forme progressive. Posologie et mode d’emploi 8,0 MUI (0,25 mg) tous les deux jours en injection sous-cutanée, chez l’adulte - AVONEX® : 6 MUI (30 µg soit 1ml de solution) une fois par semaine en injection intramusculaire, - REBIF® : 22 µg 3 fois par semaine en sous-cutanée - Chez le sujet de plus de 16 ans Dossier 1999, XX, 1 39 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques - L’interféron bêta 1a (AVONEX® et REBIF®) peut être prescrit chez les enfants de plus de 16 ans. Ces médicaments sont classés dans les médicaments à prescription restreinte dont les conditions de prise en charge relèvent de la procédure des médicaments d’exception. Des modalités particulières de prescription et de délivrance ont été définies dans les AMM : BÉTAFÉRON® est réservé à l’adulte (plus de 18 ans). - Seul le BÉTAFÉRON® est contre-indiqué en cas de décompensation d’une insuffisance hépatique. - Les patients doivent être prévenu de la possibilité de survenue de troubles dépressifs et d’idées suicidaires qu’ils doivent immédiatement signaler au médecin prescripteur. Ces patients doivent faire l’objet d’une surveillance particulière et dans certains cas, le traitement pourra être arrêté. - prescription initiale annuelle réservée aux spécialistes en Neurologie, - renouvellement de la prescription réservé aux spécialistes en Neurologie. Un carnet de suivi est remis au patient par le neurologue hospitalier lors de la mise sous traitement et pour une durée de 2 ans. Il doit y figurer l’état clinique du patient et son évolution, toutes les prescriptions, les résultats des examens pratiqués et les effets indésirables pouvant survenir en cours de traitement. - Un bilan biologique et une numération de la formule sanguine (formule leucocytaire, ALAT, ASAT notamment) doivent être effectués à l’instauration du traitement puis de façon régulière ensuite. Chez les patients atteints d’une insuffisance médullaire, et particulièrement chez les patients neutropéniques, une surveillance particulière est à apporter. 8. Conclusion - En l’absence de données chez les patients atteints d’insuffisance rénale, la fonction rénale doit faire l’objet d’une surveillance attentive au cours du traitement. Les études récentes sur l’interféron bêta ont montré son intérêt dans les formes de SEP évoluant par poussées (6). - Les malades présentant des troubles cardiaques, tels angor, insuffisance cardiaque congestive ou arythmie, nécessiteront un suivi rigoureux de leur état clinique. Un ECG est réalisé systématiquement lors de la mise sous traitement. À l’inverse de l’interféron bêta-1b, l’interféron bêta-1a ralentit la progression du handicap et ralentit la fréquence des rechutes sur une période de deux ans. Son utilisation dans les formes progressives de SEP n’est pas justifié. Les résultats positifs obtenus au cours des essais cliniques ont mis l’interféron bêta au rang de traitement standard de la SEP évoluant par poussées, mais il reste de nombreuses questions quant à leur utilisation. Il n’est pas encore établi quand et pour quelle durée le traitement doit être entrepris, comment évaluer son efficacité et enfin quand il doit être arrêté. De plus, aucune étude n’évalue la qualité de vie des patients. 7.3. Interactions médicamenteuses Pour les deux interférons, il n’y a pas eu d’études d’interaction avec d’autres médicaments. Cependant, il semblerait que les interférons réduiraient l’activité des enzymes hépatiques dépendant du cytochrome P-450 chez l’homme et l’animal. Une certaine prudence est requise chez des patients traités par des médicaments à marge thérapeutique étroite et dont le métabolisme dépend des cytochromes P450, notamment les antiépileptiques et certaines classes d’antidépresseurs. Les interférons bêta permettent de disposer d’une alternative au traitement immunosuppresseur (hors AMM) tout en tenant compte des enjeux économiques et humains de la maladie. La mise à disposition des deux interférons bêta, avec trois spécialités, représente une avancée dans la prise en charge des patients atteints de sclérose en plaques, mais la restriction de leur efficacité aux formes rémittentes limitent leur champ d’application. L’utilisation concomitante au cours des rechutes de corticoïdes ou d’ACTH est possible avec les deux interférons, en l’absence de données cliniques l’utilisation d’autres immunomodulateurs n’est pas recommandée. Les interférons bêta ne modifient pas significativement l’efficacité d’une contraception orale. Toutefois, les résultats des études en cours dans les formes de SEP secondairement progressive et débutante permettront peut-être d’élargir leur intérêt dans cette maladie. 7.4. Conditions d’utilisation RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES La mise sous traitement par un interféron bêta sera décidée après estimation individuelle du bénéfice thérapeutique attendu. Afin d’apporter une aide à la décision, la Commission de Transparence a rédigé une fiche d’information thérapeutique, pour chaque spécialité, précisant leurs conditions d’utilisation et leur intérêt clinique. Dossier 1999, XX, 1 1 - Albani C, Albani G. A case of cutaneous necrosis during interferon-beta 1b therapy in multiple sclerosis. [letter]. J Neurol Neurosurg Psychiatry 1997 ; 62 (4) : 418. 40 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques 2 - Camenga DL, Johnson KP, Alter M et al. Systemic recombinant alpha 2 interferon therapy in relapsing multiple sclerosis. Arch Neurol 1986 ; 43 : 1239-46. 16 - Leppert D, Waubant E, Burk MR, Oksenberg JR, Hauser SL. Interferon beta-1b inhibits gelatinase secretion and in-vitro migration of human T cells : a possible mechanism for treatment efficacy in multiple sclerosis. Ann Neurol 1996 ; 40 (6) : 846-52. 3 - Compston A. Beta-interferon and multiple sclerosis : not a final solution to the problem. Br J Hosp Med 1995 ; 53 (11) : 547-53. 17 - Noronha A, Toscas A, Jensen MA. Interferon beta augments suppressor cell function in multiple sclerosis. Ann Neurol 1990 ; 27 : 207-10. 4 - Cross AH, Antel JP. Antibodies to beta-interferons in multiple sclerosis. Can we neutralize the controversy ? Neurology 1998 ; 50 : 1206-8. 18 - Norohna A, Toscas A, Jensen MA. Interferon beta augments suppressor cell function in multiple sclerosis. Ann Neurol 1990 ; 27 : 207-10. 5 - Durelli L, Bongioanni MR, Cavallo R et al. Chronic systemic high dose recombinant interferon alpha 2a reduces exacerbation rate, MRI signs of disease activity and lymphocyte interferon gamma production in relapsing remitting MS. Neurology 1994 ; 44 : 406-13. 19 - Noronha A, Toscas A, Jensen MA. Interferon β decreases T-cell activation and interferon g production in multiple sclerosis. J Neuroimmunol 1993 ; 46 : 145-54. 6 - European Study Group on interferon beta 1b in secondary progressive MS. Placebo-Controlled multicentre randomized trial of interferon beta in the treatment of secondary progressive multiple sclerosis. Lancet 1998 ; 352 : 1491-7. 20 - Panitch HS, Bever CT, Katz E, Johnson KP. Upper respiratory tract infections trigger attacks of multiple sclerosis in patients treated with interferon-beta. J Neuroimmunol 1992 ; 35 (suppl 1) : 125. 7 - Hartung HP, Kiesser BC. Targets for the therapeutic action of interferon-beta in multiple sclerosis. [editorial]. Ann Neurol 1996 ; 40 (6) : 825-6. 21 - Panitch HS, Hirsh RL, Haley AS et al. Exacerbations of multiple sclerosis in patients treated with gamma interferon. Lancet 1987; 1 : 893-5. 8 - Gaines AR, Varricchio F. Interferon beta 1b injection site reactions and necroses. 1998 Stokton Press. 4585/98 S12 00. 22 - Paty DW, Li DKB, the UBC MS/MRI Study group and the IFNB Multiple Sclerosis Study Group. Interferon beta1b is effective in relapsing-remitting multiple sclerosis. II. MRI analysis results of a multicenter, randomized, doubleblind, placebo-controlled trial. Neurology 1993 ; 43 : 662-7. 9 - Gearing AJ, Beckett P, Christodoulou M et al. Processing of tumour necrosis factor-alpha precursor by metalloproteinases. Nature 1994 ; 3710 : 555-7. 23 - Pozzilli C, Bastianello S, Koudriavtseva T et al. Magnetic resonance imaging changes with recombinant interferon-b1a : short term study in relapsing-remitting multiple sclerosis. J Neurol Neurosurg Psychiatry 1996 ; 61 : 251-8. 10 - Googkin DE. Interferon beta-1b. Lancet 1994 ; 344 (8929) : 1057-60. 11 - Jacobs LD, Cookfair DL, Rudick RA et al. Intramuscular interferon beta-1a for disease progression in relapsing multiple sclerosis. The multiple Sclerosis Collaborative research Group. Ann Neurol 1996 ; 39 (3) : 285-94. 24 - Ransohoff RM, Devajyothi C, Estes ML et al. Interferon b specifically inhibits interferon-γ induced class II major histocompatability complex gene transcription in a human astrocytoma cell line. J Neuroimmunol 1991; 33 : 103-112. 12 - Jacobs L, Salazar AM, Herndon R et al. Intrathecally administered natural human fibroblast interferon reduces exacerbations of multiple sclerosis : results of a multicenter, double-blinded study. Arch Neurol 1987 ; 44 : 589-95. 25 - Rudick RA, Ransohoff RM, Peppler R, VanderBrug Medendorp S, Lehmann P, Alam J. Interferon beta induces interleukin-10 expression : relevance to multiple sclerosis. Ann Neurol 1996 ; 40 (4) : 618-27. 13 - Johnson KP, Knobler RL, Greenstein JI et al. Recombinant human beta interferon treatment of relapsingremittong multiple sclerosis : pilot study results (abstract). Neurology 1990 ; 40 (suppl 1) : 261. 26 - Rudick RA, Simonian NA, Alam JA et a. Incidence and significance of neutralizing antibodies to interferon beta-1a in multiple sclerosis. Neurology 1998 ; 50 : 1266-72. 27 - Schwid SR, Goodman AD, Mattson DH. Autoimmune hyperthyroidism in multiple sclerosis treated with interferon beta 1-b. Arch Neurol 1997 ; 54 : 1169-70. 14 - Knobler RL, Greenstein JI, Johnson KP et al. Systemic recombinant human interferon-beta of relapsing-remitting multiple sclerosis : pilot study analysis and six-year followup. J-Interferon-Res. 1993 ; 13 : 333-40. 28 - Sibley WA, Bamford CR, Clark K. Clinical viral infections and multiple sclerosis. Lancet 1985 ; 1 : 1313-5. 15 - Knobler RL, Panitch HS, Braheny SL et al. Systemic alpha-interferon therapy of multiple sclerosis. Neurology 1984 ; 34 : 1273-9. Dossier 1999, XX, 1 29 - Stone LA, Frank JA, Albert PS et al. The effect of interferon-beta on blood-brain barrier disruptions demonstrated by contrast-enhanced magnetic resonance imaging in relapsing-remitting multiple sclerosis. Ann Neurol 1995 ; 37 : 611-9. 41 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques 30 - The INFB Multiple Sclerosis Study Group. Interferon beta-1b is effective in relapsing-remitting multiple sclerosis. I. Clinical results of a multicenter, randomized, double-blind, placebo-controlled trial. Neurology 1993 ; 43 : 655-61. 32 - The IFNB Multiple Sclerosis Study Group and the University of British Columbia MS/MRI Analisys Group.. Neutralizing antibodies during treatment of multiple sclerosis with interferon beta-1b: experience during the first three years. Neurology 1996 ; 47 (4) : 889-4. 31 - The IFNB Multiple Sclerosis Study Group and The University of British Columbia MS/MRI Analysis Group. Interferon beta-1b in the treatment of multiple sclerosis : final outcome of the randomized controlled trial. Neurology 1995 ; 45 : 77-85. 33 - Weinstock-Guttman B, Ransohoff RM, Kinkel RP, Rudick RA. The interferons : Biological effects, mechanisms of action, and use in multiple sclerosis. Ann Neurol 1995 ; 37 (1) : 7-15. 34 - Documents des laboratoires Schering A.G. et Biogen. Tableau IX : Interféron bêta - Études cliniques Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion IFNB multiple sclerosis study group - Interferon beta-1b is effective in relapsing-remitting multiple sclerosis. I. Clinical results of a multicenter, randomized, double-blind, placebo-controlled trial - 1993 (30). Objectif Travail regroupant les résultats de deux études multicentriques, une américaine et l’autre canadienne, réalisées dans les mêmes conditions. Intéret de l’interféron bêta-1b sur le nombre de poussées chez les patients atteints de SEP évoluant par poussées Protocole Étude prospective, randomisée, double-aveugle, ne multicentrique (11 centres) comparant l’interféron bêta-1b à un placébo 372 patients - 18 à 50 ans Schéma posologique - Groupe 1 (n = 123) : placebo - Groupe 2 (n = 125) : interféron bêta-1b : 1,6 MUI - Groupe 3 (n = 124) : interféron bêta-1b : 8 MUI Par voie sous-cutanée un jour sur deux pendant deux ans Durée : période de 2 ans étendue à 3. Inclusion - Patients atteints d’une forme de SEP évoluant par poussées - Patients ambulatoires - score E.D.S.S. entre 0 et 5,5 - Présentant au moins 2 poussées aiguës au cours des 2 dernières années - Cliniquement stables depuis au moins 30 jours et n’ayant reçu aucun corticoïde, ni ACTH ni prednisolone pendant cette période - Aucun patient n’avait été traité préalablement par azathiopriou cyclophosphamide Exclusion - progression continue du handicap pendant 6 mois - plus de 3 cures d’ACTH ou de prednisolone depuis un an - mauvaise observance du traitement prévu pendant plus de 2 semaines - effets indésirables toxiques modérés ou sévères persistant lors de la réintroduction de l’interféron Évaluation * Critères principaux : - (1) taux annuel des poussées, - (2) pourcentage de patients indemnes de toutes poussées - Critères secondaires : - (3) délai moyen avant la première poussée (en jours) , - (4) sévérité des poussées (score NRS) * (5) effet sur le handicap (NRS et EDSS) suite page suivante Dossier 1999, XX, 1 42 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau IX : Interféron bêta - Études cliniques suite du tableau de la page précédente Résultats (suite) (en intention de traiter) Sorties d’essai : 65 arrêts au cours des 2 ans et un total de 122 au bout de 3 ans avec une distribution des abandons identique dans les trois groupes. * Critère (1) à 2 ans : réduction des poussées déterminé sur 338 patients (grp placebo = 112 ; grp 1,6 MUI = 111 ; grp 8 MUI 115) - réduction d’environ 30 % des poussées dans le grp 8 MUI (0,84) versus grp placebo (1,27) avec p = 0,0001 - réduction dans le grp 1,6 MUI (1,17) versus grp placebo avec p = 0,01 ; et versus grp 8 MUI avec p = 0,0086 * Critère (1) à 3 ans : réduction des poussées déterminé sur 372 patients (grp placebo = 123 ; grp 1,6 MUI= 125 ; groupe 3 = 124) La différence grp 8 MUI (0,84) versus grp placebo (1,21) reste significative avec p = 0,0004 * Critère (2) à 2 ans : patients indemnes de poussées 31 % de patients indemnes de poussées dans le grp 8 MUI (36/115) versus 16 % dans le grp placebo (18/112) avec p = 0,007; différence non significative entre grp 8 MUI et grp 1,6 MUI (23/111) avec p = 0,076 * Critère (2) à 3 ans : patients indemnes de poussées à 3 ans la différence n’est plus significative entre grp 8 MUI (27/124) et le grp placebo (17/123) avec p = 0,097 * Critère (3) : délai moyen avant la première poussée - le délai est significatif à 2 ans entre le grp 8 MUI (295) versus le grp placebo (153) avec p =0,015 - il le reste à 3 ans avec p = 0,028 * Critère (4) : sévérité des poussées - Il n’a été défini qu’à 2 ans, - Le taux de poussées modérées à sévères est statistiquement différent entre le grp 8 MUI (0,23) versus le grp placebo (0,45) avec p = 0,002 * Critère (5) : effet sur le handicap - Il n’a été déterminé qu’à 3 ans, aucune variation significative des scores NRS et EDSS dans les trois groupes - EDSS : tendance suggérant un handicap moindre à 3 ans dans le grp 8 MUI versus le grp placebo (p = 0,043) - Augmentation de 1 point du score EDSS mesuré à 90 jours : la différence n’est plus significative (p = 0,161) Tolérance : Un syndrome pseudo-grippal et une réaction au point d’injection sont significativement associés au traitement à 8 MUI (p = 0,05) - Inflammation au point d’injection : grp 8 MUI = 69 % ; grp 1,6 MUI = 63 % - Fièvre : grp 8 MUI = 58 % ; grp 1,6 MUI = 40 % - Myalgies : grp 8 MUI = 41 % ; grp 1,6 MUI = 24 % - Lymphopénie intermittente modérée dans tous les groupes Conclusion Conclusion de l'article - Nouveaux essais nécessaires pour déterminer les effets de l’IFNb sur les formes chroniques progressives et secondairement progressives.(le fait de diminuer le nombre de poussées pourrait avoir un effet bénéfique à long terme sur le handicap). - Ils suggèrent que l’effet clinique se maintien au cours du temps. Le taux des poussées avec IFNb 8 MUI à la troisième année de l’étude est resté inférieur à celui du placebo - Enfin, son utilisation à 8 MUI s’est traduit par une réduction significative ( p : NR) du nombre d’hospitalisation et de jours d’hospitalisation (NR) avec une diminution chez les patients à 1,6 MUI. Conclusion CNHIM - Patients inclus : handicap léger à modéré et évoluant par poussées aigues, formes de meilleur pronostic. - Supériorité démontrée à 2 ans de la dose de 8 MUI, par rapport à 1,6 MUI et au placebo, avec une réduction du taux annuel et de la sévérité des poussées. Par contre, à 3 ans il n’existe plus de supériorité significative de l’IFNb (nombre et sévérité des poussées) - Enfin, aucune amélioration du handicap ni aucun effet sur l’évolution globale de la maladie n’ont été démontré Dossier 1999, XX, 1 43 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau IX : Interféron bêta - Études cliniques (suite 1) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion The IFNB Multiple Sclerosis Study Group and The University of British Columbia MS/MRI Analysis Group. Interferon beta-1b in the treatment of multiple sclerosis : final outcome of the randomized controlled trial - 1995 (31). Objectif Trouver un impact positif sur le handicap au long cours lié à la SEP. Protocole Étude randomisée, Résultats du suivi à 5 ans de 200 patients de l’étude multicentrique nord-américaine rapportée dans le tableau précédent. 372 patients à la première inclusion, ramenée à 247 pour la 4ème année et à 166 pour la 5ème année Seulement 5 patients ont été suivis pdt les 5 années Schéma posologique - Groupe 1 (n = 110) : placebo - Groupe 2 (n = 114) : interféron bêta-1b : 1,6 MUI - Groupe 3 (n = 107) : interféron bêta-1b : 8 MUI Les durées médianes de l’étude dans les trois bras sont très voisines : Grp placebo : 46 mois - Grp 1,6 MUI : 45 mois - Grp 8 MUI : 48 mois Inclusion - Exclusion Cf étude multicentrique Nord-Américaine rapportée dans le tableau précédent Évaluation * Critères principaux : - (1) pourcentage de patients ayant connu une aggravation d’au moins un point du score EDSS à 5 ans - (2) : évolution moyenne du score EDSS par rapport à celui mesuré à l’inclusion * Critères secondaires : - (3) taux de poussées annuelles - (4) pourcentage de patients indemnes de toutes poussées - (5) sévérité des poussées (score NRS) - (6) variation des lésions observées à l’IRM entre l’entrée dans l’étude et à 4 ans (valeurs médiane) Résultats Sorties d’essai : 154 patients ont arrêtés prématurément le traitement dont 38 sujets par décision personnelle d’arrêter le protocole après 2 ou 3 ans et 29 pour aggravation de la maladie perçue par le patient ou l’investigateur. Ce sont les deux causes principales, expliquant 44 % des interruptions. Les résultats sont calculés en intention de traiter, mais le nombre très élevé de sorties d’essai a certainement biaisé les résultats * Critère (1) : % patients ayant aggravation au moins un point du score EDSS à 5 ans : - Grp placebo : 46 % - Grp 1,6 MUI : 47 % - Grp 8 MUI : 35 % La différence n’est pas significative entre le Grp placebo et le Grp 8 MUI (p = 0,096) * Critère (2) : non renseigné dans la publication * Critère (3) : La comparaison entre Grp 8 MUI et Grp placebo donne des diminutions successives du nombre de poussées : - 1ère année : 33 % (p < 0,001), - 2ème année : 28 % (p = 0,03), il n’y a plus de différence significative au delà - 3ème année : 28 % (p = 0,084 NS), - 4ème année : 24 %(p = 0,166 NS) - 5ème année : 30 % ( p= 0,393 NS). Significativités non renseignées entre Grp 1,6 MUI et Grp 8 MUI ; et entre Grp 1,6 MUI et Grp placebo suite page suivante Dossier 1999, XX, 1 44 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau IX : Interféron bêta - Études cliniques (suite 1) suite du tableau de la page précédente Résultats (suite) * Critère (4) : non renseigné dans la publication * Critère (5) : non renseigné dans la publication * Critère (6) : variation des lésions observées à l’IRM à 4 ans : - Grp placebo : 18,6 % - Grp 1,6 MUI : 11,7 % - Grp 8 MUI : - 0,8 % Soit une différence significative (p = 0,0055) entre le Grp placebo et le Grp 8 MUI Pour le Grp 8 MUI, il n’y a pas d’augmentation significative des aires des lésions observées à l’IRM année par année ou pour les 5 ans. Tolérance - Syndrome pseudo-grippal 52 % des patients à la première injection(Grp 8 MUI ), 8 % à la première année et seulement 3 % pour la même cohorte de patients sur les 5 ans. Cet effet est relaté avec une fréquence plus élevé chez les patients jeunes (60 % âgés entre 18 et 28 ans) et dont la surface corporelle est plus faible (70 % comprises entre 1,29 et 1,58 m2) - Réactions au point d’injection : passe de 80 % à la première administration à respectivement 44 % et 55 % à 4 et 5 ans. - Symptômes dépressifs Leur fréquence n’est pas comparées entre les doses et au cours des 5 années : . 1ère année : Grp placebo : 14,6 % - Grp 1,6 MUI : 11,2 % ème . 2 année : Grp placebo : 12,3 % - Grp 1,6 MUI : 9,6 % - Grp 1,6 MUI : 10,4 % . 3ème année : Grp placebo : 5,9 % ème . 4 année : Grp placebo : 4,8 % - Grp 1,6 MUI : 12,5 % - Grp 1,6 MUI : 5,5 % . 5ème année : Grp placebo : 5,1 % - Grp 8 MUI : 16,9 % - Grp 8 MUI : 15,7 % - Grp 8 MUI : 13,0 % - Grp 8 MUI : 11,0 % - Grp 8 MUI : 11,1 % - Taux de suicide au cours de la première année: 1,6 % (Grp 8 MUI ) - Développement d’anticorps (AC) anti-interféron La médiane avant la première apparition est de 343 jours. 38 % des patients traités à 8 M UI ont développé des AC à 3 ans. - Modifications biologiques : lymphopénie . à 12 semaines : Grp placebo : 29 % - Grp 8 MUI : 47 % ; . à 4 ans : Grp placebo : 29 % - Grp 8 MUI : 28 % ; . à 5 ans : Grp placebo : 44 % - Grp 8 MUI : 63 % ; significativités non renseignées. Conclusion Conclusion de l'article Malgré un effet certain et persistant de l’interféron bêta sur le taux de poussées et l’activité IRM, un effet sur la réduction du handicap n’est toujours pas documenté et reste spéculative Aussi, il semble prudent d’attendre les résultats de futures études avant de donner une espérance aux patients Conclusion CNHIM De nombreux critères annoncés dans la désignation de l’étude ne sont pas renseignés dans la publication ; il n’y a aucune hiérarchie dans la présentation des résultats Le nombre de sorties d’essai rend difficile l’exploitation des résultats Dossier 1999, XX, 1 45 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau IX : Interféron bêta - Études cliniques (suite 2) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Interferon beta-1b is effective in relapsing-remitting multiple sclerosis. II. MRI analysis results of a multicenter, randomized, double-blind, placebo-controlled trial - 1993 (22). Protocole Étude prospective, randomisée, en double aveugle, multicentrique (11 centres) comparant l’interféron bêta-1b à un placebo 327 patients évalués sur les 372 inclus initialement 70 % de femmes Une IRM à T0 , à 1 an et à 2ans Existence d’un sous-groupe de 52 patients, avec une IRM†† toutes les 6 semaines pendant 2 ans. Schéma posologique * Chez tous les patients : - Groupe 1 (n = 110) : placebo - Groupe 2 (n = 110) : interféron bêta-1b : 1,6 MUI - Groupe 3 (n = 107) : interféron bêta-1b : 8 MUI Par voie sous-cutanée un jour sur deux pendant deux ans * Sous-groupe de 52 patients : - Sous-groupe 1 (n =17) : placebo - Sous-groupe (n = 18) : interféron bêta-1b : 1,6 MUI - Sous-groupe (n = 17) : interféron bêta-1b : 8 MUI Inclusion-Exclusion Les critères d’inclusion et d’exclusion sont identiques à ceux présentés dans l’étude précédente Évaluation * Chez tous les patients : - (1) variation de la charge lésionnelle totale† entre le moment d’entrée dans l’étude et à 1 an, 2 ans et 3 ans (fin d’étude) - (2) variation du % de la lésion de la surface à l’IRM en fin d’étude par rapport à l’inclusion, 3 catégories : soit la variation est < 10 %, soit > 10 %, soit lésion stable - (3) surfaces lésionnelles totales - (4) corrélation entre la charge lésionnelle (surfaces des lésions) et le handicap neurologique (score EDSS) * Sous-groupe de 52 patients : - (5) taux annuel de lésions actives - (6) taux annuel de nouvelles lésions Résultats - (1) variation de la charge lésionnelle totale : grp 8 MUI > grp placebo à 1 an : 1,1 %/12,2 % (p = 0,001), à 2 ans (p = 0,001) et à 3 ans (p = 0,002) Significativités non renseignées entre grp 1,6 MUI et grp 8 MUI, et grp 1,6 MUI et grp placebo - (2) variation % surface lésion à l’IRM : grp 8 MUI > grp placebo ( p = 0,001) Significativités non renseignées entre grp 1,6 MUI et grp 8 MUI, et grp 1,6 MUI et grp placebo - (3) surfaces lésionnelles totales grp 8 MUI > grp placebo : à 1 an ( p = 0,001) 2 ans ( p= 0,0001) et 3 ans (p = 0,0012) Significativités non renseignées entre grp 1,6 MUI et grp 8 MUI, et grp 1,6 MUI et grp placebo - (4) scores EDSS de départ et finaux significativement corrélés à la surface lésionnellle de départ (r = 0,231) et finale (r = 0,262) - (5) taux annuel de lésions actives : grp 1,6 MUI > grp placebo (p = 0,0412) grp 8 MUI > grp placebo (p = 0,0089) présentant une réduction de 83% de la médiane du taux de lésions actives et un nombre de patients exempts de lésions actives sinificatif : grp placebo : 1 / grp 8 MUI : 7 (p = 0,039) Pas de différence entre les deux doses testées. - (6) taux annuel de nouvelles lésions : grp 1,6 MUI > grp placebo (p = 0,0317 ) grp 8 MUI > grp placebo (p = 0,0026) réduction médiane de 75 % du taux d’apparition de nouvelles lésions Conclusion Conclusion de l'article IFNB entraîne à la fois une diminution de l’activité de la maladie et une réduction de la charge lésionnelle. Impact positif de la dose à 8 MUI prescrite au début de la maladie prouvée par la corrélation entre la charge lésionnelle quantifiée à l’IRM et les scores EDSS mesurés au début et à la fin de l’étude Conclusion CNHIM : Aucune supériorité de l’IFNB à la dose de 8 MUI par rapport à 1,6 MUI n’est prouvée,et une corrélation entre le nombre et/ou l’étendue des lésions et la sévérité de la maladie n’a pu être démontré † charge lésionnelle totale : surfaces des lésions additionnées coupe par coupe calculées en mm2 †† IRM sériées de 52 patients : total d’examens réalisés de 282 pour le groupe placébo, 283 pour le groupe 1,6 MUI et 264 dans le groupe 8 MUI Dossier 1999, XX, 1 46 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau IX : Interféron bêta - Études cliniques (suite 3) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Intramuscular interferon beta-1a for disease progression in relapsing multiple sclerosis- 1996 (12). Objectif Déterminer si l’interféron bêta-1a administré par voie systémique peut ralentir l’aggravation du handicap neurologique irréversible dû aux formes rémittentes de SEP Protocole Étude prospective, multicentrique (4 centres) randomisée, en double aveugle, comparant l’interféron bêta-1a à un placebo sur une période de 2 ans 301 patients 18 à 55 ans 73 % de sexe féminin Schéma posologique - Groupe 1 : placebo (n = 143) - Groupe 2 : IFNb-1a (n = 158) 6 MUI (soit 30 mg) IM une fois par semaine pendant 2 ans Avant chaque injection et 24 heures après : administration de 650 mg de paracétamol Durée : 104 semaines Inclusion - Patients atteints d’une forme de SEP évoluant par poussées et rémissions confirmée et diagnostiquée depuis au moins un an - score EDSS de 1,0 à 3,5 - présence de 2 poussées évolutives ou plus au cours des 3 dernières années, mais absence au cours des 2 derniers mois Résultats Sorties d’étude : 23 patients (9 sous et 14 traités) + 5 perdus de vue* Évaluation * Critère principal : (1) délai de survenue d’une aggravation durable du handicap (augmentation supérieure ou égale à 1 point du score EDSS pendant au moins 6 mois) * Critères secondaires : - (2) nombre de poussées évolutives - (3 et 4) nombre et volume des lésions Tolérance - Manifestations grippales (61 % vs 40 %, p < 0,01) ; myalgies (34 % vs 15 %, p < 0,01) ; asthénie (21 % vs 13 %, p = 0,02) ; frissons (21 % vs 7 %, p < 0,01), état fébrile (23 % vs 13 %, p = 0,02) (avec une fréquence de plus de 15 % ) - Réactions au point d’injection, épisodes dépressifs et troubles menstruels (10 à 15 % dans les deux groupes) - Anémie : 3 % vs 1% - Anticorps anti-interféron bêta-1a : 14 % des patients traités à la 52ème semaine 23 % à la 104ème semaine - (1) progression du handicap 2 ans . grp placebo : 34,9 % . grp 6 MUI : 21,9 % (p = 0,02) - (2) nombre de poussées évolutives : . grp placebo : 0,82 . grp 6 MUI : 0,67 (p = 0,04) Significativité supérieure pour le Exclusion sous-groupe traités au moins 104 - traitement antérieur par immunosemaines avec (0,61 vs 0,90 ; p = 0,002) suppresseurs ou interféron Pas de différence significative pour le - traitement par ACTH ou corticoïdes délai médian de survenue de la première au cours des 2 mois précédents poussée (p = 0,34) l’entrée dans l’étude - (3 et 4) nombre et volume des lésions . à 1 an : grp 6 MUI > grp placebo - femme enceinte, allaitante ou refusant un moyen de contraception (p = 0,02 pour les deux paramètres) - SEP progressive . à 2 ans : grp 6 MUI > grp placebo (p = 0,05 pour le nombre de lésions, - atteinte de toute autre maladie sévère p = 0,03 pour leur volume) compromettant une fonction organique Conclusion Conclusion de l'article : IFNb-1a ralentit de la progresson de la sclérose en plaques, avec un pourcentage de sujets aggravés moindre dans le groupe traité, et permet de diminuer la fréquence des poussées aiguës et l’activité pathologique mesurée par des examens IRM en série avec amplification au gadolinium Conclusion CNHIM : Avancée importante dans la prise en charge de la SEP rémittente, avec un effet bénéfique sur la progression du handicap et du passage à la forme progressive avec un produit présentant une bonne tolérance pour sa classe thérapeutique * inclus dans l’analyse : au total 93 % des patients ont reçu la totalité du traitement Dossier 1999, XX, 1 47 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau IX : Interféron bêta - Études cliniques (suite 4) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Magnetic resonance imaging changes with recombinant interferon-b-1a : short term study in relapsing-remitting multiple sclerosis - 1996 (23). Objectif Recherche des effets sur les lésions détectées à l’IRM et sur les poussées en utilisant deux doses d’interféron bêta-1a en comparaison à une période de prétraitement. Inclusion - Patients atteints d’une forme de SEP évoluant par poussées et rémissions, confirmée et diagnostiquée depuis moins de 10 ans - score EDSS de 1,0 à 5 - présence de 2 poussées évolutives ou plus au cours des 2 dernières années Protocole Étude ouverte, multicentrique (2 centres, Italie), comparant deux doses d’interféron bêta-1a sur 6 mois comparées à une période de prétraitement 68 patients de 15 à 45 ans Exclusion - poussée ou traitement par corticoïdes durant les trois derniers mois avant l’inclusion - traitement par immunosuppresseur au cours des 12 mois précédents l’entrée dans l’étude - femme sans moyen de contraception - atteinte de toute autre maladie neurologique ou psychiatrique Schéma posologique * Phase de prétraitement Grp 3 MUI (n = 35) (soit 11 mg IFNb-1a) - Grp 9 MUI (n = 33) (soit 33 mg IFNb-1a) Voie sous-cutanée 3 fois par semaine pendant 6 mois Durée : 6 mois Résultats : Évaluation * Critères principaux : - (1, 2) nombre et volume (en cm3) moyens/mois/patient d’augmentation des lésions observées sur les images IRM mensuelles pondérées en T1 (réhaussée au gadolinium) : . 1 après 6 mois d’observation . 1 par mois au cours des 6 mois de traitement) * Critères secondaires : - (3) nombre moyen de nouvelles lésions - (4) pourcentage de variation du volume (en cm3) des lésions IRM (les images sont pondérées en T2 pour les critères 3 et 4) - (5) taux de poussées cliniques - (6) nombre de patients sans poussées - (7) nombre de cures de méthylprednisolone Sorties d’essai - 98,5 % des patients ont reçu la totalité du traitement - Un seul patient (grp 3 MUI) a arrêté après 40 jours de traitement - 2 arrêts temporaires (1 du grp 3 UI pendant 10 jours, et 1 du groupe 5 MUI durant 12 jours) - 1 diminution de dose (9 à 3 MUI). Tous les patients, même ceux ayant reçu une seule dose, ont été éligibles pour l’analyse des données (analyse en intention de traiter) * Critère (1) nombre d’augmentation des lésions : différences significatives pour les deux doses par rapport à la période d’observation : - 3,5 vs 1,8 pour grp 3 MUI, p < 0,001 = diminution de 49 % - 2,4 vs 0,9 pour grp 9 MUI, p < 0,001) = diminution de 64 % * Critère (2) volume d’augmentation des lésions : différences significatives pour les deux doses par rapport à la période d’observation : - 0,56 vs 0,22 pour grp 3 MUI, p < 0,001 = diminution de 61 % - 0,38 vs 0,10 pour grp 9 MUI, p < 0,001 = diminution de 73 % suite page suivante Dossier 1999, XX, 1 48 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau IX : Interféron bêta - Études cliniques (suite 4) suite du tableau de la page précédente Résultats (suite) * Critère (3) nombre moyen de nouvelles lésions : différences significatives pour les deux doses par rapport à la période d’observation : - réduction globale de 67 % : 4,8 vs 1,6, p < 0,001 - 5,7 vs 2 pour grp 3 MUI, p < 0,001 = diminution de 65 % - 3,9 vs 1,2 pour grp 9 MUI, p < 0,001 = diminution de 70 % * Critère (4) pourcentage de variation du volume (en cm3) des lésions L’évolution au cours de la phase de traitement n’a pas été significative quelle que soit la dose utilisée . grp 3 MUI : 18,1 vs 17,6 (NS) . grp 9 MUI : 12,9 vs 12,8 (NS) Par contre, entre la mesure à l’inclusion et celle à la fin de la période d’observation, une augmentation significative est observée pour les deux bras : . grp 3 MUI : 14,7 vs 18,1 (p < 0,001) . grp 9 MUI : 11,7 vs 12,9 (p = 0,03) * Critère (5) réduction significative du nombre de poussées pour les deux doses par rapport à la période d’observation : . grp 3 MUI : 53 % (p <0,001) . grp 9 MUI : 69 % (p <0,001) * Critère (6) nombre de patients sans poussées : différence significative . phase de prétraitement : 32 patients sur 68 . pendant les 6 mois de traitement : 49 sur 68 (p = 0,003) * Critère (7) nombre de cures de méthylprednisolone : - 43 patients ont reçu le corticoïde durant la phase d’observation (24 du grp 3 MUI et 19 du grp 9 MUI) - 18 patients ont reçu le corticoïde au cours du traitement (13 du grp 3 MUI et 5du grp 9 MUI) Tolérance - Réaction au site d’injection (grp 3 MUI = 40 % ; grp 9 MUI = 61%) - Syndrome pseudo-grippal (grp 3 MUI = 31 % ; grp 9 MUI = 42%) - Autres effets moins fréquents et observés de façon égale dans les deux groupes : céphalées (26 %), état fébrile (21 %), asthénie (15 %), douleurs (13 %), insomnies (10 %) - Effets de fréquence inférieure à 10 % : dépression (6 %), infections respiratoires hautes (4 %), nausées (4 %), cystites (4 %), troubles menstruels (4 %) - Anomalies biologiques : . leucopénie chez 6 patients (9 %, également répartis sur les deux groupes et pour deux d’entre eux préexistante), . augmentation de l’aspartate aminotransférase chez 7 patients (10 % contre 4 % en prétraitement), . augmentation de l’alanine transférase chez 14 patients (21 % contre 7 % en prétraitement) Conclusion Conclusion de l'article Cette étude n’avait pas comme objectif de montrer un intérêt de l’interféron-bêta-1a sur la progression du handicap.Elle établie clairement une efficacité sur la réduction des lésions à l’IRM à court terme. Ceci est accompagné par une réduction du taux de poussées. Cependant, il n’existe toujours pas de corrélation cliniquement définie entre les images IRM et la progression de la maladie. Il faudrait envisager dans un futur proche de larges études cliniques internationales de phase III incluant des formes rémittentes et progressives de SEP Conclusion CNHIM Confirmation de la relative bonne tolérance de l’interféron bêta-1a, Une étude double aveugle (malgré l’analyse des IRM en aveugle) et menée versus placébo et non comparativement à une période de «run-in» aurait été préférable Elle n’apporte aucune information supplémentaire sur le bénéfice de l’IFNb-1a dans la SEP ni significativité avérée entre les deux doses utilisées. Dossier 1999, XX, 1 49 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Immunomodulateurs en cours d’évaluation 1.2. Pharmacologie * Mécanisme d’action 1. Acétate de glatiramère (hors AMM) ** Acétate de glatiramère et maladie auto-immune En bref L’acétate de glatiramère ou copolymère 1 peut prévenir, supprimer et bloquer la survenue d’une Encéphalomyélite Allergique Expérimentale (EAE). Il permet de diminuer le nombre de nouvelles poussées et améliorer significativement le score EDSS dans les SEP rémittentes. Son efficacité dans la SEP secondairement progressive n’est pas établi puisqu’il ne modifie pas de manière significative l’évolution du score EDSS. Son effet sur l’évolution de la maladie reste modeste. Il semble que son intérêt pourrait résider dans l’association copolymère et interféron bêta qui in vitro révèle une activité additif. Le copolymère semble peu toxique (réactions au point d’injection, réactions systémiques`à type de flush, dyspnées, palpitations, sensation d’oppression thoracique). D’après les études menées sur plusieurs espèces animales (14) - souris, rats, lapins, cochons (guinea pigs) et primates (singes rhésus, babouins) - l’acétate de glatiramère se comporte comme un leurre, dans l’hypothèse où la SEP est considérée comme une maladie auto-immune. L’acétate de glatiramère peut prévenir, supprimer et bloquer la survenue d’une EAE (1, 2). Il se fixe avec une grande affinité sur les molécules HLA de classe II portées par les cellules présentatrices d’antigènes d’haplotype HLA différents, et prend la place de molécules considérées comme principal antigène inducteur d’une EAE telles que PBM, PLP (protéolipide myélinique) ou MOG (Myéline oligodendrocyte glycoprotéine) (2). Il est capable de déplacer ces protéines de leurs sites de liaison. La PBM et l’acétate de glatiramère pourraient avoir des déterminants antigéniques communs (3). À l’inverse de la PBM, le copolymère ne semble pas avoir de spécificité d’espèces (15). ** Stimulation de la prolifération de cellules suppressives La découverte de l’action probable de l’acétate de glatiramère ou copolymère 1 dans la SEP a été fortuite (14). Elle a été mise en évidence par une équipe de l’Institut des Sciences Weizmann (Israël), lors de la synthèse d’un analogue de la Protéine Basique de la Myéline (PBM) susceptible d’induire chez des souris une Encéphalomyélite Allergique Expérimentale (EAE). Les souris traitées par le copolymère n’ont pas développé de EAE (1, 2). Une autre hypothèse consiste à penser que l’acétate de glatiramère est capable de stimuler la prolifération de cellules suppressives (lymphocytes T suppresseurs) spécifiques de la PBM. Les études menées sur des lignées cellulaires Th1 spécifiques pour la MBP montrent qu’en présence d’acétate de glatiramère et d’interféron b-1b, il se produit une chute des marqueurs d’activation tels que IL2, IFNγ (12). L’interféron bêta-1b semble être à ce stade plus efficace que l’acétate de glatiramère (mais les doses utilisées ne sont pas celles utilisées en thérapeutique), mais l’élément le plus intéressant est que leur action semble additif (13). 1.1. Renseignements généraux Tableau X Tableau X : Renseignements généraux DCI acétate de glatiramère / Copolymère-1/ COP-1 Nom déposé COPAXONE® Laboratoire Titulaire AMM : TEVA Pharma SA ; exploitant : laboratoires Cassenne AMM en cours disponible sous forme d’ATU nominative attribuée pour un patient atteint de SEP rémittente, en cas d’échec avéré aux interférons bêta ou de contre-indication dues à des effets indésirables. Statut de médicament orphelin, pour son indication dans les SEP rémittente (15) Formule chimique (11) Poly [ L-Glu 13-15, L-Ala 39-46, L-Tyr 8,6-10, L-Lys 30-37] nCH3COOH avec n = 15-24 Préparation polypeptide synthétique obtenu par polymérisation à température ambiante d’un mélange de 4 acides aminés naturels : acide L-glutamique, L-alanine, L-tyrosine et L-lysine avec une fraction molaire moyenne respectivement de 0,141 - 0,427 - 0,093 et 0,337 (14) Le poids moléculaire est compris entre 4700 et 10 000 daltons (11) Dossier 1999, XX, 1 50 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques L’acétate de glatiramère pourrait se lier avec les molécules HLA DR2 et HLA DR4. Il s’agit de molécules HLA habituellement retrouvées chez des patients atteints de SEP (2). L’efficacité de l’acétate de glatiramère (30 mg/j pendant 2 ans) apparaît moins évidente dans ce type d’évolution de la maladie, puisqu’il ne modifie pas de manière significative l’évolution du score EDSS. Il agit favorablement sur la probabilité de progression de la maladie à condition de considérer qu’une progression est une élévation du score EDSS de 0,5 points. Ceci n’est plus vrai lorsque la progression est considérée comme une élévation du score EDSS de 1 point si le niveau d’entrée est de 5 et de 1,5 point si le niveau d’entrée est inférieur à 5. * Pharmacocinétique L’acétate de glatiramère, administré par voie sous-cutanée, est rapidement absorbé et métabolisé en éléments de petits poids moléculaire ; ceci pourrait expliquer qu’il ne soit pas détectable chez l’homme aux doses thérapeutiques (20 mg une fois par jour) (14). * Efficacité/tolérance 1.3. Études Cliniques (Tableau XI) L’acétate de glatiramère apparaît au cours de ces études comme globalement bien toléré mais son effet sur l’évolution de la maladie (taux de poussée et degré de handicap), est modeste bien que réel (12, 18). Il semble que l’intérêt réside dans l’association acétate de glatiramère et interféron bêta qui, in vitro, révèle une activité additive (13). * SEP rémittentes Deux études, l’une monocentrique, l’autre multicentrique, ont évalué la tolérance et l’intérêt de l’acétate de glatiramère dans les SEP rémittentes. Le schéma posologique est identique (20 mg/j pendant 2 ans pour les 2 études ). 1.4. Effets Indésirables L’acétate de glatiramère diminue le nombre de nouvelles poussées et améliorer significativement le score EDSS. L’acétate de glatiramère semble peu toxique (10). * Réactions au point d’injection Selon 3 études (cf tableau XII), elles sont fréquentes, à type d’érythème et d’induration, de douleurs et de prurits ; elles peuvent persister quelques jours. Dans les rechutes, une amélioration IRM (réduction du nombre de lésion en expansion) a été observée. * SEP chroniques Une étude multicentrique a été menée chez des patients atteints de SEP chronique. * Réactions systémiques Des réactions systémiques (flush, dyspnées, palpitations, sensation d’oppression thoracique) peuvent survenir. Tableau XII : Acétate de glatiramère - Réactions au point d’injection Type Étude 1 (3) Étude 2* (7) Étude 3 (4) douleur 92 % patients traités versus 35 % patients sous placebo p < 0,001 80 % patients traités versus 46 % patients sous placebo p = NR 83 % patients traités versus 47 % patients sous placebo p < 0,001 prurit 64 % patients traités versus 22 % patients sous placebo p < 0,01 48 % patients traités versus 5 % patients sous placebo p = NR 61 % patients traités versus 47 % patients sous placebo p < 0,001 gonflement 88 % patients traités versus 17 % patients sous placebo p < 0,01 67 % patients traités versus 18 % patients sous placebo p = NR 80 % patients traités versus 23 % patients sous placebo p < 0,001 rougeur 76 % patients traités versus 48 % patients sous placebo p = NR 71% patients traités versus 16 % patients sous placebo p = NR 85 % patients traités versus 30 % patients sous placebo p < 0,001 (*) ces effets s’observent pour 730 jours de traitement chez 90% des patients sous Copolymère versus 59% des patients sous placebo (p = non défini). Dossier 1999, XX, 1 51 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Lors d’une étude (8), 15 % des patients sous acétate de glatiramère ont présenté ces phénomènes contre 3,2 % des patients du groupe placebo (p = NR). Ils apparaissent entre 30 secondes et 30 minutes après l’injection et disparaissent spontanément sans séquelles, mais sont imprévisibles. 4 - Bornstein MB, Miller A, Slagle S et al. A placebocontrolled, double-blind, randomized, two-center, pilot trial of Cop 1 in chronic progressive multiple sclerosis. Neurology 1991 ; 41 : 533-9. 5 - Clanet M, Azais-Vuillemein C. La place du Copolymère 1 dans le traitement de la sclérose en plaques. Lett Neurol 1997 ; 3 : 2-4. Dans une autre étude (3), 2/25 patients traités ont présenté ce type de réaction : 3 fois en 21 mois chez l’un, 2 fois en 17 mois chez l’autre. Les autres patients avaient à disposition, à titre préventif, de l’éphédrine et des antihistaminiques. Lors d’une étude du même auteur (4), 12 patients ont présenté ce type de réactions (transitoires cessant au bout de quelques minutes voire une heure, avec une moyenne de 12,4 minutes.), ainsi que 3 patients sous placebo. 6 - Johnson KP, Brooks MD, Cohen JA et al. Extended use of glatiramer acetate (Copaxone) is well tolerated and maintains its clinical effect on multiple sclerosis relapse rate and degree of stability. Neurology 1998 ; 50 : 701-8. 7 - Johnson KP, Teitelbaum D. Antibodies to copolymer 1 do not interfer with its clinical effect. 120 th Annu Meet Amer Neurol Assoc (Oct 22-25, 1995, Washington DC) Abst. * Autres réactions : - un cas de réaction allergique de type urticaire (4), - survenue d’anticorps anti-copolymère 1 au bout d’un traitement de longue durée, ne semblant pas affecter l’efficacité du traitement (7), 8 - Johnson KP, Brooks BR, Cohen JA et al. Copolymer 1 reduces relapse rate and improves disability in relapsingremitting multiple sclerosis: Results of a phase III multicenter , double-blind, placebo-controlled trial. Neurology 1995 ; 45 (7) : 1268-76. Au cours d’une étude (8), 3 patientes ont été exclues pour grossesse : une a subi une interruption de grossesse les deux autres ont poursuivi leur grossesse et ont mis au monde des enfants normaux. 9 - Johnson KP. A review of the clinical efficacy profile of copolymer 1 : new U.S.phase III trial data. J Neurol 1996 ; 243 (4, Suppl 1) : S3-S7. 10 - Lea AP, Goa KL. Copolymer-1. A review of its pharmacological properties and therapeutic potential in multiple sclerosis. Clin Immunother 1996 ; 6 (4) : 319-31. * Conclusion La durée des études menées avec l’acétate de glatiramère n’a pas dépassé 30 mois (avec un suivi en ouvert de 6 ans). Sa toxicité est pour l’instant peu connue pour une utilisation au long cours. Une récente étude semble montrer sa bonne tolérance (12). 11 - Lobel E, Riven-Kreitman R, Amselem A, Pinchasi I. Copolymer-1. Drugs Future 1996 ; 21 (2) ; 131-4. 12 - Mancardi GL, Sardanelli F, Parodi RC et al. Effect of copolymer-1 on serial gadolinium-enhanced MRI in relapsing remitting multiple sclerosis. Neurology 199 ; 50 : 1127-33 1.5. Dosage et administration Le dosage recommandé n’est pas encore clairement établi. La posologie recommandée est de 20 mg en sous-cutanée. 13 - Milo R, Panitch H. Additive effects of copolymer-1 and interféron b-1b on the immune response to myelin basic protein. Journal of Neuroimmunology 61 (1995) 185-193. 14 - Rolak LA. Copolymer-1 Therapy for MS. Clin Neuropharmacol 1987 ; 10 (5) : 389-96. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 15 - Stark Y. Expanded Clinical Trials of Treatment for Multiple sclerosis: Copolymer 1 (COP - 1) Treatment Investigational New Drug (IND) Program. Ann Neurology 1994 ; 36 (1) : 114-5. 1 - Arnon R, Sela M, Teitelbaum D. New insights into the mechanism of action of copolymer 1 in experimental allergic encephalomyelitis and multiple sclerosis. J Neurol, 1996 ; 243 (4, Suppl 1) : S8-S13. 16 - Teitelbaum D, Meshorer A et al. Suppression of experimental by several synthetic polypeptides of experimental. Eur J Immunol 1971 ; 1 : 242-8. 2 - Ben-Num A, Mendel I, Bakimer R et al. The autoimmune reactivity to myelin oligodendrocyteglycoprotein (MOG) in multiple sclerosis is potentially pathogenic: effect of copolymer 1 on MOG-induced disease. J Neurol 1996 ; 243 (4, Suppl 1) : S3-S7. 3 - Bornstein MB, Miller A, Slagle S et al. A pilot trial of cop in exarcerbating-remitting multiple sclerosis. N Engl J Med 1987 ; 317 : 408-14. Dossier 1999, XX, 1 17 - Teitelbaum D, Aharoni R et al. Cross-reactions and specifities of monoclonal antibodies against myelin basic protein and against the synthetic copolymer 1. Proc Nat Acad Sci 1991 ; 88 : 9528-32. 18 - Wolinsky JS. Copolymer 1 : Amost reasonable alternative therapy for early relapsing-remitting multiple sclerosis with mild disability. Editorial. Neurology 1995 ; 45 : 1245-7. 52 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XI : Acétate de glatiramère - Études cliniques Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion A pilot trial of cop 1 in exarcerbating-remitting multiple sclerosis - 1987 (3). Objectif Évaluer l’intérêt du copolymère 1 (COP-1) chez des patients présentant une SEP évoluant en poussées Protocole Étude comparative versus placebo, randomisée, double-aveugle Phase II - 50 patients inclus - 48 patients sont appariés et 2 non appariés, moyenne d’âge grp placebo 31 ans grp COP-1 : 30 ans Inclusion - Patients présentant une SEP évoluant en poussées avec un score DSS < 6 - Au moins 2 poussées dans les 2 ans précédents Évaluation - Critère (1) nombre de patients n’ayant pas eu de poussées et fréquence d’apparition des poussées - Critère (2) évolution du score DSS - dans une paire : un reçoit le placebo l’autre le copolymère Schéma posologique - Groupe placebo 10 hommes, 13 femmes - Groupe COP-1 11 hommes, 14 femmes 20 mg une fois /jour pdt 2 ans, en sous-cutané Même schéma COP-1 et placebo * Critère (1) nombre de poussées - Grp placebo : 62 poussées pour 23 patients soit 1,35/an/patient absence de poussées : 26 % - Groupe COP-1 : 16 poussées pour 25 patients soit 0,32/an/patient (p = 0,039) absence de poussées : 56 % - Le grp COP développe significativement moins de poussées par rapport au grp placebo 16/62 (p = 0,045) - 76 % (0,32/1,35) de poussées annuelles en moins ds le groupe traité * Critère (2) : score DSS - Poussées cotées plus de 3 : . Grp placebo : 52 % . Groupe COP-1 : 4 % (p < 0 ,001) - stabilisation ou amélioration du score : . Grp placebo : 52 % . Groupe COP-1 : 80 % (p = 0,064) . score DSS < 2,85 à l’entrée de l’étude : Grp placebo : 30 % Groupe COP-1 : 85 % (p = 0,012) . score DSS > 3 à l’entrée de l’étude : Grp placebo : 69 % Groupe COP-1 : 75 % (p = NS) . score DSS inchangé/amélioré Grp placebo : 52,2 % Groupe COP-1 : 80 % (p = 0,066) . % d’absence de progression Grp placebo : 47,8 % Groupe COP-1 : 80 % (p = 0,034) Durée : 2 ans Conclusion Dans cette étude pilote le COP 1 semble démontrer une certaine efficacité sur le nombre de poussées et sur l’évolution du score DSS, dans ce type de SEP, Ces résultats ont été confirmés par une étude multicentrique * les résultats incomplets ont été analysés. Dossier 1999, XX, 1 Résultats 7 patients n’ont pas terminé les 2 ans de traitement* : - 2 du grp placebo, exclus pour raisons psychologiques et résultats inexploitables - 5 sans précision de groupe mais inclus dans l’analyse L’analyse des résultats porte donc sur : - 25 ayant reçu le COP-1 - 23 ayant reçu un placebo. 53 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XI : Acétate de glatiramère - Études cliniques (suite 1) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion A placebo-controlled, double-blind, randomized, two-center, pilot trial of cop 1 in chronic progressive multiple sclerosis - 1991 (4). Objectif Évaluation , de l’efficacité du COP1 chez des patients atteints de forme secondairement progressive de la SEP Inclusion - diagnostic de SEP selon les critères cliniques de Poser - SEP évoluant depuis plus de 18 mois sur le mode chronique - pas plus de 2 poussées dans les 2 ans précédents - score EDSS entre 2 et 6,5 Protocole Étude randomisée, versus placebo, réalisé dans deux centres 106 patients âge : 20 à 65 ans Évaluation - Critère (1) délai avant une progression confirmée - Critère (2) délai avant une progression non confirmée - Critère (3) délai avant une progression confirmée de 0,5 point du score EDSS - Critère (4) évolution score AI - Critère (5) évolution du score EDSS Schéma posologique - Groupe COP-1 (n = 51) (moyenne d’âge 41,6 ans, 23 hommes, 28 femmes) - Groupe placebo (n = 55) (moyenne d’âge 42,3 ans, 25 hommes, 30 femmes) nb : le délai du degré d’aggravation du score EDSS après 2 examens consécutifs est de : . 1 point si le niveau d’entrée était de 5 . 1,5 points si le niveau d’entrée était inférieur à 5 15 mg deux fois /jour en sous-cutané Même schéma COP-1 et placebo Durée : deux ans Résultats Sorties d’étude (86 patients ont terminé l’étude) 10 dans chaque groupe : - 6 ont souhaité sortir de l’étude, - 5 pour effets indésirables (non précisés), - 3 au moment de l’observation d’une poussée mais avant la confirmation, - 6 pour d’autres raisons non renseignées * Critère (1) délai avant une progression confirmée : - Grp COP-1 : 17,6 % (9 progressions) - Groupe placebo : 25,5 % (14 progressions) Le délai de survenue d’une progression confirmée sur les 2 ans de l’étude ne montrent pas de différence significative entre les 2 groupes. Les courbes de survie montrent : - à 12 mois une probabilité de progression de : . Grp COP-1 : 11,0 % . Groupe placebo : 18,5 % (p = 0,088) - à 24 mois une probabilité de progression de : . Grp COP-1 : 20,4 % . Groupe placebo : 29,5 % (p = 0,086) suite page suivante Dossier 1999, XX, 1 54 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XI : Acétate de glatiramère - Études cliniques (suite 1) suite du tableau de la page précédente Résultats (suite) * Critère (2) délai avant d’atteindre une progression non confirmée (les progressions non confirmées ont été incluses) - Grp COP-1 : 21,6 % (11 progressions) - Groupe placebo : 34,5 % (19 progressions) Les courbes de survie montrent : - à 12 mois une probabilité de progression de : . Grp COP-1 : 15,4 % . Groupe placebo : 27,8 % (p = 0,025) - à 24 mois une probabilité de progression de : . Grp COP-1 : 24,8 % . Groupe placebo : 38,1 % (p = 0,026) * Critère (3) délai avant une progression confirmée de 0,5 point du score EDSS - Grp COP-1 : 39,2 % (20 progressions) - Groupe placebo : 50,9 % (28 progressions) Les courbes de survie sont similaires pendant les 12 premiers mois. Il n’y a pas de différence significative entre les 2 courbes de survies sur la durée de l’étude (24 mois) Probabilité de progression à 24 mois . Grp COP-1 : 44,6 % . Groupe placebo : 58,3 % (p = 0,030) * Critère (4) évolution de l’index ambulatoire (AI) - nombre de patients présentant une progression du score AI, quelle qu’en soit l’importance : . Grp COP-1 : 23 (45,1%) . Groupe placebo : 28 (50,9 %) - nombre de patients présentant une progression de deux points du score AI : . Grp COP-1 : 6/23 (26,1%) . Groupe placebo : 5/28 (17,8 %) Aucune différence significative * Critère (5) évolution du score EDSS - pourcentage de patients améliorés : . Grp COP-1 : 19,6 % . Groupe placebo : 14,5 % - pourcentage de patients stabilisés : . Grp COP-1 : 37,3 % . Groupe placebo : 34,6 % - pourcentage de patients aggravés: . Grp COP-1 : 43,1 % Aucune différence significative . Groupe placebo : 50,9 % Conclusion Conclusion de l'article Le COP semble globalement efficace dans les SEP chroniques progressives. Cette significativité est nette à 12 mois et 24 mois mais n’est plus retrouvée au niveau des courbes de survie dans leur ensemble Conclusion CNHIM Le COP montre son efficacité par rapport au placebo uniquement sur la survenue d’une progression incluant les progressions non confirmées, mais pas sur l’évolution du score EDSS, ni du score AI. les résultats de cette étude pilote doivent être confirmés par une étude multicentrique pivot. Dossier 1999, XX, 1 55 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XI : Acétate de glatiramère - Études cliniques (suite 2) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Copolymer 1 reduces relapse rate and improves disability in relapsing-remitting multiple sclerosis. Results of a phase III multicenter, double-blind, placebo-controlled trial - 1995 (9). Objectif Inclusion Comparer la tolérance et l’impact - SEP rémittente thérapeutique du COP versus placebo, - Groupe COP-1 chez des patients atteints de SEP évolution de la maladie : 7,3 ans, rémittente. EDSS 2,8 - Groupe placebo Protocole évolution de la maladie : 6,6 ans, Étude multicentrique EDSS 2,4 (11 centres universitaires), versus placebo Évaluation phase III - Critère (1) taux de rechute 251 patients ou nombre de poussées - Critère (2) score EDSS Schéma posologique établi par 2 neurologues différents - Groupe COP-1 (n = 125) tous les 3 mois : (moyenne d’âge 34,6 ans, proportion de patients dont le score s’est amélioré, s’est stabilisé ou 37 hommes, 88 femmes) - Groupe placebo (n = 126) s’est détérioré au cours de l’étude (moyenne d’âge 34,3 ans, 30 hommes, 96 femmes) 20 mg/jour en sous-cutané Même schéma COP-1 et placebo Durée : 2 ans Résultats Sorties d’étude - Groupe COP-1 : 19 patients . grossesses : 3 . progression de la maladie : 1 . effets indésirables importants : 2 . réactions systémiques brèves : 3 . perdus de vue : 10 - Groupe placebo : 17 patients . non respect du protocole : 2 . réactions systémiques brèves : 1 . perdus de vue : 14 * Critère (1) Poussées - Nombre de poussées/patient . Grp COP-1 : 1,19 . Grp placebo : 1,68 (p = 0,007) - Temps moyen pour la 1ère poussée . Grp COP-1 : 287 jours . Grp placebo : 198 jours (p = 0,097) - Nombre de patient sans poussées . Grp COP-1 : 42 (33,6 %) . Grp placebo : 34 (27 %) ( p= 0,098) - Efficacité plus grande en cas de score EDSS bas (0-2) à l’entrée dans l’étude par rapport aux scores plus élevés : Grp COP-1 > Grp placebo (33 % de mieux) * Critère (2) score EDSS stable ou amélioré : . Grp COP-1 : 79 % . Grp placebo : 71 % (p = 0,037) Conclusion Cette étude multicentrique confirme les résultats de l’étude précédente, à savoir l’efficacité du COP sur le taux de survenue de poussées (réduction de 29 %) et dans l’évolution du score EDSS associé à une bonne tolérance. Cet essai a été poursuivi en double aveugle à 30 mois (18) : - taux moyen de poussées : 1,34 dans le groupe COP-1 versus 1,98 dans le groupe placebo, ce qui correspond à une réduction de 32 % dans le groupe COP-1 - aggravation du score EDSS de 1,5 point : 21,6 % dans le groupe COP-1 versus 41,6 % dans le groupe placebo (p = 0,001) Dossier 1999, XX, 1 56 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques 2. Immunoglobulines polyvalentes (hors AMM) ** Activité sur le processus de démyélinisation L’activité sur le processus de démyélinisation est objectivée par IRM, par inhibition de l’activation des lymphocytes T en bloquant leur récepteur au fragment Fc. Dans le sang périphérique, l’activation des cellules T induit l’adhésion de molécules (intégrines et sélectines) qui facilite l’interaction de ces derniers avec l’endothélium et leur passage au travers de la barrière hémato-encéphalique. La diminution de ce passage réduit le phénomène inflammatoire responsable en partie de la démyélinisation. L’expression du récepteur au fragment Fc est surproduit à l’intérieur des lésions active de SEP, jouant probablement Elles auraient un effet bénéfique sur le nombre annuel un rôle dans la démyélinisation et contribuant à la réponse de poussées et l’évolution du handicap. Elles pourraient immunitaire à médiation cellulaire (9). En bref Les immunoglobulines polyvalentes intraveineuses contribueraient au retour à l’équilibre du réseau immunitaire. Elles agiraient en diminuant le processus de démyélinisation, en neutralisant les auto-anticorps circulants, par leur effet anti-inflammatoire, en diminuant la production de cytokines et des lymphocytes T et par une action remyélinisante éventuelle. trouver une place dans la prise en charge de patients présentant des formes de SEP rémittentes progressives mais de nouvelles études doivent venir confirmer cette possibilité. De plus, le coût de ces thérapeutiques (médicament plus hospitalisation) et l’incertitude sur la durée de traitement doivent être pris en compte. ** Effet anti-inflammatoire par inhibition du complément, élimination des complexes immuns et induction de cytokines anti-inflammatoires. * Effet sur la production de cytokines (5) principalement sur les TNF (α, β, γ) impliquées dans la destruction des oligodendrocytes et les anticorps anti-TNF peuvent inhiber le développement de l’EAE. Depuis leur première utilisation dans le traitement du purpura thrombopénique idiopathique en 1981, de nombreuses études ont été menées avec les immunoglobulines polyvalentes dans les pathologies dysimmunitaires et particulièrement en neurologie. Elles contribueraient au retour à l’équilibre du réseau immunitaire. ** Diminution de la production de lymphocytes T (autant les T-Helper que les T-Suppresseurs) et de lymphocytes B, liée à une activité régulatrice sur le système immunitaire permettant de rétablir le contrôle de la production d’auto-anticorps largement impliqués dans la physiopathologie de la SEP. 2.1. Renseignements généraux ** Action remyélinisante éventuelle, selon des travaux expérimentaux travaillant sur un modèle de démyélinisation chronique progressive (10). Tableau XIII Les immunoglobulines normales ou polyvalentes intra-veineuses sont des IgG polyspécifiques obtenues à partir de plasma de donneurs sains. * Pharmacocinétique : Non renseigné Aucune demande d’AMM n’est encore déposée dans l’indication sclérose en plaques. 1.3. Études Cliniques (Tableau XIV) - Deux médicaments - TEGELINE® et SANDOGLOBULINE® disposent d’AMM dans différentes indications L’effet bénéfique des immunoglobulines sur le nombre annuel de poussées et l’évolution du handicap a été établi (1, 2, 3). - Les ENDOBULINE® d’Immuno-France sont disponibles par le biais d’une autorisation temporaire d’utilisation (ATU) de cohorte. L’administration mensuelle d’immunoglobulines polyvalents serait au moins aussi efficace que l’interféron bêta sur l’amélioration clinique du handicap et la réduction du nombre de poussées, avec des effets indésirables peu nombreux et peu fréquents (8). - Les GAMMAGARD® des laboratoires Baxter disponibles par le biais d’une ATU nominatives Seuls des essais comparant les deux types de thérapeutique pourront confirmer cette hypothèse qui n’est fondée que sur la mise en parallèle de résultats obtenus dans des conditions différentes. 2.2. Pharmacologie * Mécanismes d’action L’activité des immunoglobulines dans la SEP résulterait de différents mécanismes : Dossier 1999, XX, 1 ** Neutralisation des auto-anticorps circulants par des anti-idiotypes. La prescription chez la femme enceinte a fait l’objet d’une publication (4). 57 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XIII : Renseignements généraux Spécialités/laboratoires Indications validées Posologies associées (valeurs indicatives) TEGELINE® Laboratoire Français des Biotechnologies (LFB) 0,5 g - 2,5 g - 5 g - 10 g Rétinochoroïdite de Birdshot (AMM spécifique) - posologie initiale : 1,6 g/kg sur 2 à 4 jours toutes les 4 semaines pendant 6 mois, - posologie d’entretien : 1,2 g/kg sur 2 à 4 jours toutes les 4 à 10 semaines TEGELINE® Traitement de substitution et SANDOGLOBULINE® Novartis 1 g - 3 g - 6g - 12 g Déficits immunitaires primitifs avec hypogammaglobulinémies ou atteintes fonctionnelles de l’immunité humorale - dose de charge : 0,4 à 0,8 g/kg - puis perfusion de 0,2 à 0,8 g/kg toutes les 2 à 4 semaines pour atteindre un taux résiduel IgG d’au moins 4 à 6 g/l Infections bactériennes récidivantes chez l’enfant infecté par le VIH 0,1g/kg/semaine Déficits immunitaires secondaires de 0,2 à 0,4 g/kg l’immunité humorale en particulier la toutes les 3 à 4 semaines leucémie lymphoïde chronique ou le myélome avec hypogammaglobulinémie et associés à des infections à répétition Traitement immunomodulateur Purpura thrombopénique idiopathique (PTI) chez l’adulte et l’enfant en cas de risque hémorragique important ou avant un acte médical ou chirurgical pour corriger le taux de plaquettes traitement d’attaque : 0,8 à 1 g/kg/au jour 1, éventuellement répété au jour 3, ou 0,4/g/Kg/j pendant 2 à 5 jours Maladie de Kawasaki 1,6 à 2,0 g/kg administrés en plusieurs doses réparties sur 2 à 5 jours ou 2 g/kg en dose unique, associées à l’acide acétylsalicylique Allogreffe de cellules souches hématopoïétiques Prévention des complications infectieuses et de la maladie du greffon contre l’hôte - habituellement 0,5 g/kg/semaine de J-7 à J+90, - 0,5 g/kg/mois jusqu’à J+360 en cas de résultats insuffisants 1.4. Effets Indésirables Il a également été rapporté : Les effets délétères des immunoglobulines polyvalentes sont en général bénins mais relativement fréquents (6). - des effets d’origine vasomotrice : céphalées (25 %), nausées, vertige, flush facial, - des méningites aseptiques, La complication la plus sévère pouvant être rencontrée est une insuffisance rénale aiguë, notamment chez des patients obèses et/ou âgés hypertendus ou présentant une maladie auto-immune (7, 11). Elle est essentielle à connaître. Il existe des facteurs de risque bien codifiés («Warnings» du 16/11/98). Dossier 1999, XX, 1 - des manifestations immuno-allergiques : eczéma, urticaire, frissons et hyperthermie. La plupart des effets indésirables décrits sont liés à l’hyperviscosité induite par le traitement et peuvent être évités par un débit de perfusion lent et une bonne hydratation du malade. 58 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques 2.5. Dosage et administration 3 - Achiron A, Pras E, Gilad R. Open controlled therapeutic trial of intravenous immune globulin in relapsing-remitting multiple sclerosis. Arch Neurol 1992 ; 49 : 1233-6. La posologie des immunoglobulines intraveineuses dans les indication neurologiques est en général de 0,5g/kg/jour pendant 5 jours consécutifs à répéter à intervalle régulier. 4 - Achiron A, Rotstein Z, Noy S et al. Intravenous immunoglobulin treatment in the prevention of childbirth-associated acute exacerbetions in multiple,sclerosis- a pilot study. J Neurol 1996 ; 243 : 25-8. Aucun schéma thérapeutique n’a encore été établi et l’étude la plus récente ayant inclus le plus de patients (1) a utilisé le protocole suivant : 0,15 à 0,2 g/kg une fois par mois pendant au moins deux ans (durée de l’étude). 5 - Anderson UG, Bjork L, Skansen-Saphir U, Anderson JP. Down-regulation of cytokine production and interleukine-2 receptor expression by pooled human IgG. Immunology 1993 ; 79 : 211-6. 2.6. Conclusion 6 - Brannagan TH, Nagle KJ, Lange DJ, Rowland LP. Complications of intravenous treatment in neurologic disease. Neurology 1996 ; 47 : 674-7. Les immunoglobulines polyvalentes auraient un effet bénéfique sur le nombre annuel de poussées et l’évolution du handicap. Plusieurs études sont encourageantes. Elles pourraient trouver une place dans la prise en charge de patients présentant les formes de SEP rémittentes progressives mais de nouvelles études doivent venir confirmer cette possibilité, notamment une étude multicentrique européenne. De plus, le coût de ces thérapeutiques (médicament plus hospitalisation) et l’incertitude sur la durée de traitement doivent être pris en compte. 7 - Decoq G, de Cagny B, Andréjak M, Desablens B. Insuffisance rénale aiguë secondaire à l’administration d’immunoglobulines intraveineuses. Quatre observations et revue de la littérature. Thérapie 1996 ; 51 : 516-26. 8 - Fazekas F, Deisenhammer F, Strasser-Fush S. Randomised placebo-controlled trial of monthly intravenous immunoglobulin therapy in relapsing-remitting multiple sclerosis. Lancet 1997 ; 349 : 589-93. 9 - Jungi TW, Breie M, Kuhnert P et al. Effect of IgG for intravenous use on Fc receptor mediated phagocytosis by human monocytes. Clin Exp Immunol 1990 ; 82 : 163-9. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 10 - Rodriguez M, Lennon VA. Immunoglobulins promote remyelination in the central nervous system. Ann Neurol 1990 ; 27 : 12-7. 1 - Achiron A, Barak Y, Goren M. Intravenous immune globulin in multiple sclerosis: clinical and neuroradiological results and implications for possible mechanisms of action. Clin Exp Immunol 1996 ; 104 (Suppl 1) : 67-70. 11 - Winward DW, Brophy MT. Acute renal failure after administration of intravenous immunoglobulin : review of the litterature and case report. Pharmacotherapy 1995 ; 15 (6) : 765-72. 2 - Achiron A, Gabbay U, Hassin-Baer S et al. Intravenous immunoglobulin treatment in multiple sclerosis : effect on relapse. Neurology 1998 ; 50 : 398-402. Tableau XIV : Immunoglobulines IV - Études cliniques Inclusion-Exclusion/Évaluation Méthodologie Résultats/Conclusion Randomised placebo-controlled trial of monthly intravenous immunoglobulin therapy in relapsing-remitting multiple sclerosis - 1997 (8). Objectif Utilisation des Ig polyvalentes chez des patients présentant une forme rémittente de SEP : effet sur le handicap et sur l’évolution de la maladie Inclusion - Patients atteints de SEP définie cliniquement, évoluant par poussées et rémissions complètes ou incomplètes - présence d’au moins deux poussée clairement identifiées et documentées au cours des deux dernières années - score EDSS : 1,0 à 6,0 Résultats Sorties d’essai : 19 % des sujets - détérioration de l’état clinique : Grp Ig = 2 ; Grp placebo = 8 - non compliance : 10 - troubles psychologiques : 4 - effets indésirables : 4 suite page suivante Dossier 1999, XX, 1 59 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XIV : Immunoglobulines IV - Études cliniques suite du tableau de la page précédente Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Protocole Étude en double aveugle, randomisée, multicentrique versus placebo 150 patients âgés de 16 à 64 ans dont la première manifestation de SEP a eu lieu entre 10 et 59 ans d’âge Exclusion - traitement immunosuppresseur ou immunomodulateur au cours des 3 mois précédents l’entrée dans l’étude - Prise de corticoïde à moins de 2 semaines de l’entrée dans l’étude - absence de contraception fiable Résultats * (1) Critère principal : évolution ** En intention de traiter - Moyenne de la pente du score EDSS : . Grp Ig : légère amélioration (- 0,01305, p = 0,012) . Grp placebo : pas d’amélioration (- 0,0032, p = 0,29) . Différence significative les deux (p = 0,012) - Score EDSS amélioré de 1 point ou plus . Grp Ig : 23/75 patients (31%) . Grp placebo : 10/75 patients (14 %) ** Patients ayant terminés l’essai - Amélioration du handicap . Grp Ig : 21/64 patients (33 %) . Grp placebo : 8/56 patients (14 %) - Détérioration du handicap (perte de 1 point ou plus du score EDSS) . Grp Ig : 11/64 patients (17 %) . Grp placebo : 13/56 patients (23 %) (p = 0,06) * (2) nombre de poussées Grp Ig = 62 ; Grp placebo = 116 * (3) Patients sans poussées Grp Ig = 40 ; Grp placebo = 26 différence NS (p = 0,03) * (4) taux annuel de poussées . Différence entre la 1ère et 2ème année : Grp Ig : aucune Grp placebo : amélioration 2ème année . Différence entre les deux groupes 1ère année : p = 0,011 2ème année : p = 0,006 * (5) délai de survenue 1ère poussée NS entre les deux groupes (p = 0,22) * (6) sévérité des poussées NS entre les deux groupes (p = 0,22) Schéma posologique - Groupe Ig (n = 75) 0,15 à 0,2 g/kg de poids corporel en IV tous les mois (plus ou moins 10 jours) pendant 2 ans - Groupe placebo (n = 75) NaCl 0,9 % Méthylprednisolone (1 g pdt 5 à 10 jours) lors de poussées avec arrêt du traitement Ig et reprise 3 semaines après la dernière dose de corticoïde Évaluation * Critère principal : évolution du handicap, amélioration, stabilité ou détérioration (prouvée par l’augmentation ou la diminution de 1 point du score EDSS entre deux mesures) (1) * Critères secondaires : - (2) nombre de poussées - (3) proportion de patients sans poussées - (4) taux annuel de poussées - (5) délai de survenue de la première poussée (5), - (6) sévérité des poussées mesurée par EDSS Tolérance - Effets indésirables Grp Ig : 3 cas . rash cutané : 2 . dépression : 12 - Effets indésirables Grp placebo : 4 cas . éosinophilie : 1 . douleurs gastriques : 1 . infarctus : 1 . iléus : 1 Conclusion Conclusion de l'article : L’administration mensuelle d’Ig polyvalentes au long cours améliorerait l’évolution du handicap et diminuerait la fréquence des poussées. Conclusion CNHIM : Une différence hautement significative de l’évolution du score EDSS entre les deux groupes (p = 0,008) a bien été prouvé, mais même si les poussées sont moins nombreuses et plus espacées, elles sont tout de même de sévérité comparable. Toutefois, le faible effectif et l’absence d’effet placebo qui suggère un double-aveugle non correct, imposent d’attendre confirmation par des études évaluant l’efficacité des immunoglobulines polyvalentes dans la SEP par l’analyse d’images IRM sur la progression de la maladie (notamment une étude européenne multicentrique en cours). Dossier 1999, XX, 1 60 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XIV : Immunoglobulines IV - Études cliniques (suite 1) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Open controlled therapeutic trial of intravenous immune globulin in relapsing-remitting multiple sclerosis. - 1992 (10). Intravenous immune globulin in multiple sclerosis: clinical and neuroradiological results and implications for possible mechanisms of action - 1996 (3). Objectif Recherche d’un effet bénéfique des Ig polyvalentes sur le nombre annuel de poussées, les lésions cérébrales observées à l’IRM et l’évolution du handicap Protocole Étude ouverte contrôlée sur un an initialement, prolongée à 3 ans 20 patients âgés de 29 à 50 ans Schéma posologique - Groupe Ig (n = 10) . 0,4 g/kg de poids corporel/j d’Ig IV durant 5 jours consécutifs, . puis 0,4 g/kg 1 jour répétée 1 fois tous les 2 mois pendant 3 ans - Groupe contrôle (n = 10) ne reçoit rien Inclusion - Patients atteints de SEP rémittente ans dont la maladie évoluait depuis 2 à 10 ans - SEP définie cliniquement avec rémissions complètes ou incomplètes - Âge de 20 à 55 ans - présence d’une à trois poussées clairement identifiées et documentées - score EDSS < 6 Résultats Sorties d’essai : aucune * (1) taux annuel de poussées : - Taux avant l’étude et au bout d’1 an . Grp Ig : 3,7 ± 1,2 vs 1,0 ± 0,7 (p < 0,001) . Grp témoin : 3,3 ± 1,4 vs 3,0 ± 1,6, (p = NS) - Diminution prolongé pour le Grp Ig : 0,8 ± 0,8 à 2 ans ; 0,5 ± 0,5 à 3 ans Inversement corrélée avec la durée du traitement (r = - 0,74 ; p < 0,001) et la progression du handicap à 3 ans (r =-0,7 ; p<0,001) Exclusion - Troubles psychiatriques, détérioration cognitive sévère - Prise de corticoïde durant le mois précédent l’inclusion - Prise d’immunosuppresseurs l’année * (2) Différence score IRM moyen à précédente l’entrée de l’étude et au bout de 3 ans : - Déficit en IgA - Grp Ig : 2,89 vs 2,70, p = 0,58, NS) - Épisode anaphylactique après une - Grp témoin : 2,13 vs 3,33 (p = 0,019) transfusion sanguine * (3) Nombre de poussées aiguës : Évaluation Grp Ig = 10/Grp témoin = 30 (p : NR) * Critères principaux : - (1) taux annuel de poussées * (4) sévérité des poussées : - (2) IRM cérébral avec un score fondé - Grp Ig : bénignes à modérées en majorité sur 2 paramètres (nombre et diamètre - Grp témoin : exacerbations modérées des plaques de démyélinisation ; à sévères (p < 0,01) plus le score est élevé, plus l’atteinte * score EDSS (progression du handicap) est prononcée) ; utilisé que dans la - Grp Ig : diminution non significative 4,45 à 4,15 (p = 0,11) deuxième phase de l’étude - Grp témoin : augmentation non signi(prolongation à 3 ans) * Critères secondaires : ficative (3,55 à 3,75, p = 0,545) - (3) nombre de poussées aiguës - (4) sévérité des poussées (non défini) Tolérance - (5) progression du handicap (évaluée Non renseignée en tant que telle Bonne tolérance (d’après les auteurs) par le score EDSS) Conclusion Conclusion de l'article Les résultats obtenus suggèrent que les immunoglobulines intra-veineuses répriment l’évolution du processus pathologique de la SEP et pourraient être un traitement prometteur dans la prévention des poussées de cette maladie. Conclusion CNHIM Il semble que l’utilisation des Ig sur une longue période améliore le taux annuel des poussées, mais l’absence de significativité sur les scores IRM et surtout sur la progression du handicap tend à limiter leur intérêt. De plus, il eut été souhaitable de disposer des critères d’évaluation de la sévérité des poussées et d’un descriptif des effets indésirables. Dossier 1999, XX, 1 61 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XIV : Immunoglobulines IV - Études cliniques (suite 2) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Intravenous immunoglobulin treatment in multiple sclerosis : effect on relapse - 1998 (2). Objectif Évaluer le bénéfice des immunoglobulines sur la réduction de la fréquence des exacerbations dans les formes rémittentes de SEP Protocole Étude contrôlée, en double-aveugle, versus placebo sur deux ans. 40 patients âgés de 19 à 60 ans 75 % de femmes dans les deux groupes Schéma posologique - Groupe Ig (n = 13) . dose de charge de 0,4 g/kg de poids corporel/j par voie IV pendant 5 jours consécutifs . suivi d’une dose d’entretien (0,4 g/kg de poids corporel) ou d’un placebo 1 fois tous les 2 mois pendant 2 ans - Groupe placebo (n = 12) (sérum physiologique) Même protocole Remarque Les patients présentant des poussées modérées ou sévères ont été traités par méthylprednisolone IV (1g/j) ou prednisolone (60 mg/j) pendant 5 jours Inclusion - Patients atteints de SEP rémittente, définie cliniquement, confirmée par IRM cérébrale et diagnostiquée depuis au moins 1 an - âge : 18 à 60 ans - nombre d’exacerbations annuelles : entre 0,5 et 3 au cours des deux années précédentes - score EDSS compris entre 0 et 6,0 Exclusion - SEP secondairement progressive - déficit en IgA - traitement au long cours par corticoïdes ou appel aux cytotoxiques au cours des 12 mois précédents, - désordre psychiatrique majeur - diminution majeure des fonctions cognitives Évaluation * Critères principaux : - (1) taux d’exacerbations annuelles (YER) - (2) proportion de patients sans poussée - (3) délai avant la première poussée * Critères secondaires : - (4) évolution du handicap mesuré par le score EDSS - (5) taux de poussées classées sévères (changement de 2 points du score EDSS) - (6) étendue des lésions à l’IRM Durée : 2 ans Résultats Sorties d’essai : - Grp Ig : 1 patient (pour participer à une autre étude) - Grp placebo : 1 patient (aggravation perçue par le patient lui-même) - 95 % des patients ont reçu un traitement complet * Critères principaux : - (1) taux d’exacerbations annuelles (YER) . 1ère année : Grp Ig = 0,75 ± 0,26 versus Grp placebo = 1,8 ± 0,17 (p = 0,0002) . 2ème année : Grp Ig = 0,42 ± 0,14 versus Grp placebo = 1,42 ± 0,23 (p = 0,0009) . sur les 2 ans cumulés : Grp Ig = 0,59 versus Grp placebo = 1,61 (p = 0,0006) suite page suivante Dossier 1999, XX, 1 62 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XIV : Immunoglobulines IV - Études cliniques (suite 2) suite du tableau de la page précédente Résultats (suite) Comparés aux YER à l’entrée dans l’étude, seul le Grp Ig est significativement différent pour les 2 années : - diminution de 68 % après la première année : 1,85 à l’entrée à 0,75 première année versus 1,55 à l’entrée à 1,8 première année et à 1,42 après 2 ans - diminution moyenne de 38,6 % sur la durée de l’étude versus 4,2 % - (2) proportion de patients sans poussées . 1ère année : Grp Ig = 8 versus Grp placebo = 1 (p = 0,001) ème . 2 année : Grp Ig = 12 ± 0,14 versus Grp placebo = 3 (p = 0,001) . sur les 2 ans cumulés : Grp Ig = 6 versus Grp placebo = 0 (p = 0,001) - (3) délai avant la première poussée : médiane du nombre de jours avant la première poussée : Grp Ig = 233 versus Grp placebo = 82 (p = 0,003) * Critères secondaires : - (4) évolution du handicap mesuré par le score EDSS moyen Grp Ig = diminution de 0,3 versus Grp placebo = augmentation de 0,15 (p = NS) - (5) taux de poussées classées sévères (changement de 2 points du score EDSS) . 1ère année : Grp Ig = 1,62 versus Grp placebo = 1,82 (p = NS) ème . 2 année : Grp Ig = 2,28 versus Grp placebo = 2,19 (p = NS) - (6) étendue des lésions à l’IRM : score moyen des lésions IRM après un an comparé à l’entrée dans l’étude Grp Ig = augmentation de 11,8 % versus Grp placebo = augmentation de 29,6 (p = NS) Tolérance (sur un total de 630 injections) Effets indésirables : Grp Ig = 12/316 injections (3,8 %) versus Grp placebo = 7/314 (2,2 %) (p < 0,05) Les évènements décrits dans les deux groupes asthénie, céphalées, rash cutanés, fébricule disparaissant spontanément en quelques heures (pourcentages non renseignés). Conclusion Conclusion de l'article : Le traitement par immunoglobulines IV a été associé à des effets indésirables mineurs et peu nombreux. Il peut être utilisé sans risque chez la femme enceinte, ce qui est une notion importante dans le choix des modalités de traitement pour une maladie qui atteint principalement des femmes jeunes en âge de procréer. Les Ig IV ont montré un bénéfice significatif dans la réduction des poussées chez des patients atteints de SEP rémittente et pourrait être envisagées comme une thérapeutique prévenant les rechute. Conclusion CNHIM : Cette étude récente confirme la sûreté et le bénéfice des immunoglobulines IV en terme de réduction des poussées, mais sans agir sur leur sévérité. Une nouvelle preuve est encore apportée sur leur inefficacité dans l’évolution de la maladie. Les auteurs concluent, en faisant référence à une autre étude, quant à leur utilisation chez la femme enceinte (7). Dossier 1999, XX, 1 63 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Immunosuppresseurs en cours d’évaluation 1.2. Pharmacologie * Mécanisme d'action En bref D’autres immunosuppresseurs sont en cours d’évaluation. L'azathioprine n’a pas montré d’effet sur le handicap ; mais son effet sur les poussées (réduction de 30 %), son faible coût, sa voie d’administration orale et sa bonne tolérance (sous réserve d’une surveillance hématologique) en font une alternative à l’interféron dans les formes rémittentes sans séquelles. La ciclosporine A agit sur la réponse immunitaire à médiation cellulaire. Compte tenu de ses nombreux effets indésirables et d’un effet très faiblement significatif dans la sclérose en plaques obtenu avec des posologies relativement élevées, la ciclosporine ne paraît pas représenter une alternative thérapeutique envisageable à grande échelle. Le cyclophosphamide - agent sélectivement lymphocytoxique - semble intéressante administré par voie IV sur une période d’un an, pour infléchir l’évolutions des formes chroniques progressives, même si les résultats sont quelquefois contradictoires. Le méthotrexate - agent anticancéreux anti-inflammatoire, immunomodulateur, et immunorégulateur utilisé à faible dose dans la polyarthrite rhumatoïde - est utilisé dans la SEP en raison de la similitude de l’altération immunitaire au cours de ces deux maladies. Il peut être utilisé dans la SEP quelle que soit sa forme d’évolution. L’effet est marginal pour les formes en poussées mais intéressant pour les formes progressives. La mitoxantrone - classiquement utilisée comme anticancéreux - possède une activité antiproliférative et immunomodulatrice ainsi que d’une action suppressive de la réponse immunitaire à médiation humorale. Elle est efficace sur l’apparition de lésions en IRM et sur la fréquence des poussées et le handicap. Mais il faut tenir compte de sa toxicité cardiaque qui impose une durée maximale de traitement. L'azathioprine est métabolisée dans le sang en 6-mercaptopurine qui entre en compétition avec l’hypoxanthine au niveau de la synthèse des acides nucléiques. Des essais in vitro ont démontré des effets sur les lymphocytes B et T en particulier l’inhibition de l’expression de récepteurs de surface (surtout CD2). Elle ne semble pas prévenir la démyélinisation et a une faible action anti-inflammatoire. Malgré une inhibition de certains anticorps humoraux, elle ne réduit que faiblement la transformation lymphocytaire et aucune corrélation n’a été démontrée entre réponse clinique et diminution des lymphocytes et des gamma-globulines (5). * Pharmacocinétique : cf RCP 1.3. Évaluation clinique dans la SEP Tableau XVI L’azathioprine a été utilisée depuis une trentaine d’années (1) dans la SEP en raison de sa relative facilité d'administration et d’une réputation de moins grande toxicité par rapport à d'autres immunosuppresseurs comme le cyclophosphamide. Elle n’a pas montré d’effet sur le handicap. La plupart des études - déjà anciennes et de méthodologie pas toujours satisfaisantes - ont évalué l’efficacité de l’azathioprine à long terme (entre 2 et 3 ans). L’EDSS a été le critère de jugement le plus fréquent. La posologie la plus fréquemment employée est de 2,5 mg/kg/j. L’étude ayant regroupé le plus grand nombre de patients (3) ne recommande pas de façon générale l’usage de l’azathioprine car elle n’a démontré qu’un léger bénéfice non significatif par rapport au placebo. Dans les formes rémittentes ou progressives (12), une étude a montré que l'azathioprine ralentit légèrement la progression de la maladie et la fréquence des rechutes sur l'échelle EDSS. Cet effet s'observe au bout d'un an et s'accroit avec le temps, ce qui est en faveur d’un traitement au long cours. D’autres auteurs (8) ont montré qu’elle permet une amélioration significative du taux d’exacerbations dans les formes rémittentes sans qu’il y ait de différence en terme de survie à 2 ans par rapport au placebo. 1. Azathioprine (hors AMM) 1.1. Renseignements généraux et galéniques L’azathioprine n’est pas plus efficace que la méthylprednisolone sur le taux de rechutes à 15 mois dans les formes rémittentes (13) et l’association des deux n’est pas recommandée dans les formes progressives (7). Tableau XV : Azathioprine - Renseignements généraux et galéniques Nom déposé IMUREL® Laboratoire Glaxo Wellcome Présentation comprimé sécable à 50 mg Substances auxiliaires lactose, amidon de maïs, acide stéarique, stéarate de magnésium Dossier 1999, XX, 1 Chez les patients corticorésistants, l’azathioprine n’apporte pas de bénéfice dans la prévention des rechutes (5). Dans les formes sévères et progressives ne répondant plus aux stéroïdes, l’association de fortes doses d’immunoglobulines intraveineuses, d’une lymphocytaphérèse et d’azathioprine pendant 6 mois n’a pas montré de bénéfice sur l’échelle EDSS (15). 64 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques De même, l'association d'azathioprine et d'un échange plasmatique 1 fois par semaine pendant 4 semaines puis toutes les deux semaines pendant 20 semaines n'a pas montré de bénéfice significatif dans une étude en simple aveugle (14). L’intérêt de son association à l’interféron bêta-1a est en cours d’évaluation (ERAZIMUS) (4). Elle peut être essayée chez les patients intolérants à l’IFNb ou au Cop 1 ou ayant développés des anticorps à l’IFN-b mais des essais comparatifs seraient nécessaires pour juger de son intérêt (10). Elle sera prochainement évaluée en association avec l’interféron bêta-1a (ERAZIMUS) (13). 1.4. Effets indésirables RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Les effets indésirables de l’azathioprine sont fréquents, dose-dépendants et réversibles à l'arrêt du traitement. Lors d’une étude menée chez 219 patients (2) : leucopénie (36 cas), élévation des enzymes hépatiques (18 cas), troubles gastro-intestinaux (17 cas), anémie (6 cas), thrombopénie (6 cas), herpès (5). Le traitement a du être suspendu dans 26 cas (11,9 %). 1 - Aimard G, Girard PF, Raveau J. Sclérose en plaques et processus d'auto-immunisation : traitement par les antimitotiques. Lyon Médical 1966 ; 215 : 345-52. 2 - Amato MP, Pracucci G, Ponziani G et al. Long-term safety of azathioprine therapy in multiple sclerosis. Neurology 1993 ; 43 : 831-3. 3 - Bristish and Dutch Multiple Sclerosis Azathioprine Trial Group. Double-masked trial of azathioprine in multiple sclerosis. Lancet 1988 ; 23 : 179-83. Le risque de cancer (notamment de lymphome nonHodgkinien) est relativement faible (9). Une étude castémoin (6) a montré que ce risque augmente de 1,3 pour les patients traités moins de 5 ans, de 2 pour ceux traités entre 5 et 10 ans et de 4,4 pour ceux traités plus de 10 ans. Il existerait donc une relation dose-réponse, le risque devenant significatif après 10 ans mais des études prospectives sont nécessaires pour confirmer ces résultats. 4 - Cavazzuti M. Lesion load quantification in serial MR of early relapsing multiple sclerosis patients in azathioprine treatment. Euro Neurol 1997 ; 38 ; 284-90. 5 - Cendrowski WS. Therapeutic trial of imuran (azathioprine) in multiple sclerosis. Acta Neurol Scand 1971 ; 47 : 254-60. Il existe également un risque d’hypersensibilité, certes rare, mais souvent mal diagnostiquée (ou avec retard) car pouvant être confondue avec une pathologie infectieuse. 6 - Confavreux C, Saddier P, Grimaud J et al. Risk of cancer from azathioprine therapy in multiple sclerosis. Neurology 1996 ; 46 (6) : 1607-12. L'azathioprine est tératogène chez l’animal. Toutefois la large expérience acquise chez les patientes transplantées est plutôt rassurante. 7 - Ellison GW, Myers LW, Mickey MR, Graves MC, Tourtellotte WW, Syndulko K. A placebo-controlled, randomized, double-masked, variable dosage, clinical trial of azathioprine with and without methylprednisolone in multiple sclerosis. Neurology 1989 ; 39 : 1018-26. 1.5. Stratégie thérapeutique Une méta-analyse de tous les essais contrôlés randomisés en aveugle a été faite en 1991 (16). Elle regroupe 793 patients dans 5 essais en double aveugle et 2 en simple aveugle. Les deux critères de jugements retenus ont été l'échelle d’invalidité de Kurtzke et la probabilité d’absence de rechute. Selon le premier critère, un léger bénéfice (non significatif) ne s’observe qu'au bout de 2 ans de traitement et persiste à 3 ans sans s’accroître. La probabilité d’absence de rechute est significativement plus élevé avec l’azathioprine au cours des 3 premières années mais n’est pas considéré comme un critère de jugement majeur dans l’étude la plus importante (3). 8 - Goodkin DE, Bailly RC, Teetzen ML, Hertsgaard D, Beatty WW. The efficacy of azathioprine in relapsingremitting multiple sclerosis. Neurology 1991 ; 41 : 20-5. 9 - Lhermitte F, Marteau R, Roullet E. Not so benign longterm immunosuppression in multiple sclerosis? Lancet 1984 ; i : 276-7. 10 - Martin R, Hohlfeld R. Current immunotherapy of sclerosis. A review of clinical experience. Clin. Immunother 1996 ; 5 (Suppl 1) : 12-21. 11 - Mertin J, Kremer M, Knight SC, Batchelor JR, Halliday AM, Rudge P. Double-blind controlled trial of immunosuppression in the treatment of multiple sclerosis : final report. Lancet 1982 ; 14 : 351-3. En fait, si elle n’a pas montré d’effet sur le handicap, son effet sur les poussées (réduction de 30 %), son faible coût, sa voie d’administration orale et sa bonne tolérance (sous réserve d’une surveillance hématologique et sans dépasser 10 ans de traitement) font de l’azathioprine une alternative à l’interféron bêta dans les formes rémittentes sans séquelles (6). Dossier 1999, XX, 1 12 - Milanese C, La Mantia L, Salmaggi A et al. A double blind study on azathioprine efficacy in multiple sclerosis : final report. J Neurol 1993 ; 240 : 295-298. 65 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques 13 - Moreau Th. La place de l’azathioprine. Neurologies 1998 n01. 15 - Ucelli A, Capelli E, Fenoglio D. Intravenous immunoglobulin, plasmalymphocytapheresis adn azathioprine in chronic progressive multiple sclerosis. Italian Journal of Neurological Sciences 1994 ; 15 (1) : 51-3. 14 - Sorensen PS, Wanscher B, Szpirt W. Plasma exchange combined with azathioprine in multiple sclerosis using gadolinium-enhanced MRI to monitor disease activity : a randomized single-masked cross-over pilot study. Neurology 1996 ; 46 (6) : 1620-5. 16 - Yudkin PL, Ellison GW, Hezzi A et al. Overview of azathioprine treatment in multiple sclerosis. Lancet 1991 ; 338 : 1051-5. Tableau XVI : Azathioprine - Études cliniques Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Therapeutic trial of imuran (azathioprine) in multiple sclerosis - 1971 (5). Objectif Déterminer si l’azathioprine est efficace chez les non-répondeurs aux stéroïdes et s’il prévient les rechutes Protocole Étude contrôlée 30 patients 18 à 52 ans - groupe azathioprine (n = 21) (15 non répondeurs aux corticoïdes, 5 partiellement répondeurs et 1 naïf) 11 femmes, 10 hommes - groupe placebo (n = 9) (4 non répondeurs aux corticoïdes, 4 partiellement répondeurs et 1 naïf) 4 femmes, 5 hommes Inclusion SEP définie cliniquement Exclusion - rémission > 2 ans - infections urinaires ou tuberculose - EDSS de 9 Évaluation - Statut neurologique et EDSS - Suivi de 4 à 17 mois Résultats - Chez les sujets non répondeurs aux corticoïdes : pas de différence significative entre le groupe azathioprine* et le groupe placebo (p < 0,5)** - Chez les sujets partiellement répondeurs pas d’amélioration significative - Taux de rechute (1 ou 2 ) : . groupe azathioprine : 8/21 patients . groupe placebo : 1/9 patients (p = NS) (différence due au suivi plus court des patients sous placebo) Tolérance 1 bronchopneumonie sévère Schéma posologique - Grp azathioprine 125 mg/j (certains à 200 mg/J) pdt 9 à 14 sem - Grp placebo administré 3 fois/j pdt 4 à 9 sem Prise en ouvert Durée : 17 mois * suivi sur 4 - 17 mois ** suivi sur 4 à 6 mois Conclusion Conclusion de l'article L’azathioprine n’apporte pas de bénéfice dans la prévention des rechutes chez les malades cortico-résistants (p < 0,5) Il est impossible de conclure chez les autres Conclusion CNHIM L’azathioprine n’apporte pas de bénéfice dans le traitement de la SEP Dossier 1999, XX, 1 66 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XVI : Azathioprine - Études cliniques (suite 1) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Double-blind controlled trial of immunosuppression in the treatment of multiple sclerosis : final report - 1982 (11). Objectif Évaluer l’effet d’un traitement comprenant de l’azathioprine dans les formes rémittentes Protocole Étude contrôlée, randomisée, double-aveugle 45 patients Schéma posologique - Groupe traitement . prednisolone 150 mg/j, diminuée jusqu’à 20 mg pdt 4 sem . + azathioprine 3 mg/kg/j pdt 14 mois . + globulines antilymphocytaires 500-750 mg/j pdt 15j - Groupe placebo : non renseigné Inclusion - SEP formes rémittentes (critères de McAlpine) - âge : 15 à 45 ans - au moins une rechute/an dans les 2 à 3 dernières années - Score EDSS : . grp placebo : 18/22 EDSS < 0,5 . grp traitement : 18/22 EDSS < 0,5 Évaluation - score EDSS - échelle fonctionnelle de Kurtzke - potentiels évoqués à l’entrée et à 15 mois Durée : 15 mois Résultats Sorties d’essai : 1 dans chaque groupe, après 4 semaines - Nombre de rechutes à 15 mois : différence non significative entre les deux groupes (p < 0,13) - score EDSS : différence non significative entre les deux groupes (p < 0,19) - potentiels évoqués : différence significative entre les deux groupes p = 0,046) Tolérance Interruption de traitement chez 2 patients (à 6 et 11 mois) pour respectivement : pneumonie et gastralgie anémie légère et résolutive (2 patients) Conclusion Conclusion de l'article : Effet clinique marginal Conclusion CNHIM : pas de bénéfice net dans les formes rémittentes. Double-masked trial of azathioprine in multiple sclerosis - 1988 (3). Objectif Évaluer l’efficacité de l’azathioprine à long terme dans la SEP Inclusion - SEP définie cliniquement - âge : 15 à 50 ans Protocole Étude contrôlée, randomisée, double-aveugle, multicentrique 354 patients - groupe azathioprine : 113 femmes + 61 hommes - groupe placebo : 94 femmes + 86 hommes Schéma posologique - Groupe azathioprine : 2,5 mg/kg/j Évaluation - EDSS - Ambulatory Index - Taux de rechutes Durée : 3 ans Résultats Pas de différence significative sur les 3 paramètres à 1, 2, 3 ans Tendance en faveur de l’azathioprine Tolérance - 2 morts (pneumonie) dans le grp placebo - 7 morts dans le grp azathioprine (1 pneumonie, 2 infections urinaires, 2 carcinomes, 1 overdose (suicide), 1 accident) Effets indésirables dans la première année : leucopénie (36), anorexie (29), vomissements (21), rash (13), anémie (6), myalgies (7), troubles hépatiques (15), troubles digestifs (18) Conclusion Conclusion de l'article : l’azathioprine n’est pas recommandé dans la SEP Conclusion CNHIM : bénéfice marginal ne justifiant pas l’utilisation de l’azathioprine Dossier 1999, XX, 1 67 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XVI : Azathioprine - Études cliniques (suite 2) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion A placebo-controlled, randomized, double-masked, variable dosage, clinical trial of azathioprine with and without methylprednisolone in multiple sclerosis - (7). Objectif Évaluer l’efficacité de l'azathioprine (AZA) et/ou de la methylprednisolone (MP) dans la SEP à long terme Inclusion - SEP progressive - définie cliniquement - âge > 18 ans Protocole Étude contrôlée, randomisée en double-aveugle Durée : 3ans 98 patients - 3 bras : - AM = AZA + MP (n = 33) - AP = AZA + placebo (n = 31) - PP = placebo + placebo (n = 34) Exclusion - grossesse - infection - prise de corticoïdes dans les 3 derniers mois - prise de cytotoxiques dans les 6 derniers mois Évaluation Schéma posologique - Illness Severity Score (ISS), - MP : 96 mg/j 1 jour sur 2 - score EDSS - Standard Neurologic Examination diminué chaque mois à 72 puis 48 mg Score (SNE) diminué de 4 mg toutes les 2 semaines - Kurtzke’s Functionnal Systems traitement de 36 semaines Scores (FSS) entre les 3 groupes) - AZA : 2,2 mg/kg/j - neuro-performance tests (NP) augmenté de 25 mg tous les mois tous les 3 mois Résultats Sorties d’étude : 41 . 4 protocoles non suivis . 6 non évaluables . 11 effets indésirables . 17 abandons/perdus de vue . 3 morts - SNE AM et AP plus efficaces que PP (p = 0,035 et p = 0,045) - Autres paramètres Différence significative entre les 3 groupes Tolérance AZA : effets hématologiques (différence non significative) Conclusion Conclusion de l'article : bénéfice de l’AZA non supérieur aux risques Conclusion CNHIM : l’association AM n’est pas recommandée dans la SEP en phase progressive The efficacy of azathioprine in relapsing-remitting multiple sclerosis - 1991 (8). Objectif Évaluer le bénéfice de l'azathioprine (AZA) dans les formes rémittentes Protocole Étude contrôlée, randomisée en double-aveugle 54 patients Schéma posologique - Groupe AZA (n = 29) 3 mg/kg/j per os pdt 2 ans - Groupe placebo non renseigné Inclusion - Formes rémittentes définie cliniquement - au moins 2 exacerbations (d'au moins 5 j) dans les 18 mois précédents - âge : entre 18 et 65 ans Exclusion prise de corticoïdes dans le mois précédent Évaluation Scores EDSS et AI tous les 6 mois pdt 2 ans Conclusion Conclusion de l'article : l’AZA ne ralentit pas la progressio Conclusion CNHIM : effet modeste de l’AZA sur le taux de rechute L’effectif est trop faible pour faire apparaître des différences significatives Dossier 1999, XX, 1 68 Résultats 52 patients ont suivi le protocole pdt 2 ans (27 azathioprine) et 43 ont été évalués (21 azathioprine et 22 placebo) Sorties d'essai : . AZE : 5 rash, 1 intolérance digestive, . placebo : 1 fièvre, 1 grossesse, 1 pour raisons personnelles - taux d'exacerbations : AZA > placebo (p = 0, 05) - EDSS : différence NS (p = 0.51) - AI : différence NS (p = 0.12) - Durée sans détérioration (EDSS) AZA > placebo (p = 0,08) - Durée sans détérioration (AI) AZA > placebo (p = 0,06) - survie : différence NS (p = 0,25) Tolérance : pas d’effet significatif Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XVI : Azathioprine - Études cliniques (suite 3) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion A double blind study on azathioprine efficacy in multiple sclerosis : final report - 1993 (12). Objectif Évaluer l’efficacité de l'azathioprine (AZA) dans la SEP à long terme Protocole Étude contrôlée, randomisée en double-aveugle 40 patients Schéma posologique - Groupe AZA (n = 19) 2 mg/kg/j pdt 3 ans - Groupe placebo (n = 21) lactose per os Inclusion - SEP rémittentes ou progressives - au moins 2 rechutes dans les 2 dernières années ou diminution d’un point EDSS dans l’année précédente Évaluation - score EDSS tous les 3 mois - score FS (Functional Systems) tous les 3 mois - nombre de rechutes/an - nombre de patients ayant une rechute durant l’étude Durée 3 ans Résultats Sorties d’étude : 21 . AZA : 12 2 troubles gastriques 1 zona 1 pancytopénie 1 changement d’adresse 7 levées de l’aveugle . placebo : 9 1 changement d’adresse 1 cystite 1 grossesse 6 levées de l’aveugle - EDSS . score moyen annuel différence non statistiquement significative entre les 2 groupes (Aza > placebo) . aggravation à 3 ans : Groupe AZA : 38 % Groupe placebo : 82 % (p = 0,051) - Taux de rechute . taux annuel différence non significative entre les 2 groupes . absence de rechute à 3 ans : Groupe AZA : 40 % Groupe placebo : 10 % (p = 0,07) Tolérance Effets indésirables (en plus des sorties) 4 leucopénies modérées transitoires 5 macrocytoses 4 leucopénies modérées Conclusion Conclusion auteurs : tendance à la diminution en faveur de l’azathioprine pour la fréquence de rechutes et la progression du handicap Conclusion CNHIM : Efficacité modeste de l’AZA sur les rechutes mais nécessite un traitement de longue durée Dossier 1999, XX, 1 69 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques 2. Ciclosporine (hors AMM) Cependant, il n’y a pas d’inhibition de la production d’IL-2 dans le liquide céphalorachidien, probablement à cause du poids moléculaire de la ciclosporine qui l’empêche de traverser la barrière hémato-encéphalique (2, 4). La ciclosporine A, immunosuppresseur agissant sur la réponse immunitaire à médiation cellulaire largement utilisé en transplantation, a tout d’abord montré son efficacité pour le traitement d’EAE chez des modèles animaux (1, 5). * Pharmacocinétique : non renseigné D’autres expérimentations animales ont démontré un passage à la chronicité d’EAE et d’autres maladies affectant le système lymphoïde après traitement par ciclosporine (6, 7). 2.3. Études cliniques Tableau XVIII 2.1. Renseignements généraux et galéniques Au travers de deux études, la ciclosporine n’a pas apporté suffisamment de résultats probants pour faire l’objet de nouveaux essais à large recrutement. Tableau XVII 2.2. Pharmacologie * Mécanisme d’action Malgré tout, elle pourrait trouver un intérêt dans certaines formes progressives, mais administrée à une posologie impliquant le moins possible d’effets délétères. La ciclosporine a montré in vitro une action sur la phase précoce de la réponse immunitaire à médiation cellulaire (5). 2.4. Effets indésirables Elle agirait en amont de l’activation des lymphocytes T-helper en inhibant la transcription de l’ARNm codant pour l’IL-2 et d’autres lymphokines (3). Les effets indésirables de la ciclosporine sont bien établis. Ils peuvent être particulièrement sévères. Il s’agit, par exemple, de possibilités d’insuffisance rénale, d’hyperplasie gingivale, d’hypertension artérielle ou d’hirsutisme. Tableau XVII : Ciclosporine - Renseignements généraux et galéniques Spécialité/Formes et dosages Posologies Indications SANDIMMUN® Novartis Pharma SA - capsules : 25, 50 et 100 mg - solution buvable : 100 mg/ml - 6 à 15 mg/kg/j en 2 à 3 prises - puis diminution progressive entre 2 prises * Indications validées (AMM) : - Transplantations d’organes (rein, coeur, foie, poumon) - Greffes de moelle osseuse NÉORAL® Novartis Pharma SA Idem * Traitement de 2ème intention : - des formes étendues et sévère de psoriasis, - des dermatites atopiques de l’adulte, - des syndromes néphrotiques avec lésions glomérulaires minimes ou hyalinose segmentaire et focales primitives de l’adulte et de l’enfant, cortico-dépendants et cortico-résistants - des formes actives et sévères de polyarthrite rhumatoïde - des aplasies médullaires acquises sévères ne pouvant bénéficier d’une greffe de moelle allogénique * En cours d’évaluation (hors AMM) : - myasthénies réfractaires au traitement par azathioprine associée aux corticoïdes - diabète insulino-dépendant - uvéites - cirrhoses biliaires primitives Sandimmum® ampoules à 50 mg (1 ml) 250 mg ( 5ml) Dossier 1999, XX, 1 - Perfusion IV : 2 à 5 mg/kg/jour - puis relais per os * Transplantations d’organes (rein, coeur, foie, poumon) * Greffes de moelle osseuse 70 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques D’autres, moins graves tels hirsutisme, céphalées, nausées, paresthésies, rash, hyperplasie gingivale, œdèmes et troubles intestinaux, rendent tout de même difficile son utilisation au long cours par un grand nombre de sujets. 3 - Di Padova PE. Pharmacology of cyclosporine (Sandimmun). V. Pharmacological effects on immune function : in vitro studies. Pharmacol Rev 1989 ; 41 : 373-405. 2.5. Posologie et mode d’administration au cours des études dans la SEP : 5 à 10 mg/kg/jour au long cours par voie orale avec un ajustement de la posologie en fonction des concentrations plasmatiques en ciclosporine A (entre 200 et 720 ng/ml). 5 - Hinrichs DJ, Wegmann KW, Peters BA. The influence of cyclosporine A on development of actively induced and passively transferred experimental allergic encephalomielytis. Cell Immunol 1983 ; 77 : 202-9. 4 - Fazakerley J.K., Webb HE. Cyclosporine, blood-brain barrier, and multiple sclerosis. Lancet 1990 ; 2 : 889-90. 6 - Mc Combe PA, Van Der KreeK SA, Pender MP. The effect of prophylactic cyclosporine A on experimental allergic neuritis (EAN) in the lewis rat. Induction of relapsing EAN using low dose cyclosporine A. J Neuroimmunol 1990 ; 28 : 131-40. 2.6. Conclusion Compte tenu de sa maniabilité limitée, liée aux nombreux effets indésirables impliquant un suivi thérapeutique rigoureux, et d’un effet très faiblement significatif dans la sclérose en plaques obtenu avec des posologies relativement élevées, la ciclosporine ne paraît pas représenter une alternative thérapeutique envisageable à grande échelle. 7 - Polman CH, Matthaei I., De Groot C.J. et al. Low-dose cyclosporine A induces relapsing remitting experimental allergic encephalomyelitis in the lewis rat. J Neuroimmunol 1988 ; 17 : 209-16. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 8 - Rudge P, Koetsier JC, Mertin J et al. Randomised double blind controlled trial of cyclosporin in multiple sclerosis. J Neurol Neurosurg Psychiat 1989 ; 52 : 559-65. 1 - Bolton C, Borel JF, Cuzner ML et al. Immunosuppression by cyclosporine A of experimental allergic encephalomyelitis. J Neurol Sci 1982 ; 5 : 147-53. 9 - The Multiple Sclerosis Study Group. Efficacy and Toxicity of Cyclosporine in Chronic Progressive Multiple Sclerosis: a randomized, double -blinded, placebo-controlled clinical trial. Ann Neuro 1990 ; 27 : 591-605. 2 - Calder VL, Bellamy AS, Owen S et al. Effects of cyclosporine A on expression of IL-2 and IL-2 receptors in normal and multiple sclerosis patients. Clin Exp Immunol 1987 ; 70 : 570-7. Tableau XVIII : Ciclosporine - Études cliniques Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Efficacy and Toxicity of Cyclosporine in Chronic Progressive Multiple Sclerosis : a randomized, double-blinded, placebo-controlled clinical trial. Evaluate of the efficacy and safety of cyclosporine in the treatment of chronic progressive multiple sclerosis - 1990 (9). Objectif Évaluer l’efficacité et tolérance de la ciclosporine dans les formes progressives de SEP Protocole Étude contrôlée, randomisée, double-aveugle, multicentrique (12 centres) sur 2 ans 547 patients Dossier 1999, XX, 1 Inclusion - SEP cliniquement définie depuis au moins 1 an - score EDSS entre 3 et 7 - âge de 18 à 55 ans - progression de 1 à 3 grades EDSS dans l'année précédente Exclusion - détérioration de 3 grades EDSS dans les 12 derniers mois - rechute dans les 3 derniers mois - traitements immunosuppresseurs dans les 3 derniers mois 71 Résultats Sorties d'essai : - Compliance : Grp ciclosporine : 153 (56 %) Grp placebo : 187 (68%) (p = 0,003) - Plus d’effets indésirables sous ciclosporine (p < 0,001) : . 13 troubles rénaux . 8 hypertension . 5 troubles intestinaux . 2 céphalées . 1 hyperplasie gingivale suite page suivante Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XVIII : Ciclosporine - Études cliniques suite du tableau de la page précédente Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Schéma posologique - Groupe ciclosporine (n = 273) 6 mg/kg/j pendant 2 ans - Groupe placebo (n = 274) non renseigné Évaluation Tous les 3 mois : - score EDSS - score Functional system - Ambulation Index (AI) - score ISS - examen neurologique - Multiple Sclerosis Minimal Record of Disability (MSMRD) - quantitative examination of neurological function (QENF) Résultats - score EDSS moyens Grp ciclosporine > Grp placebo . Pour tous les patients : à 21 mois (p = 0,007) à 24 mois (p = 0,005) . Pour ceux ayant termine le traitement : à 15 mois (p = 0,012) à 18 mois (p = 0,017) à 21 mois (p = 0,006) à 24 mois (p = 0,005) Durée : 2 ans - Ambulation Index (AI) Résultats similaires à ceux obtenus avec EDSS - Fauteuil roulant : utilisation plus tardive pour le Grp ciclosporine Tolérance Grp ciclosporine : hirsutisme (66,5 %), céphalées (38,9 %), hypertension (34,9 %), nausées (28,4 %), paresthésies (27,3 %), rash (14,5 %), hyperplasie gingivale (32,7 %), œdèmes (25,8 %), troubles intestinaux (21,1 %), fatigue (14,9 %) Conclusion Conclusion de l'article Cette étude a montré que l’utilisation orale continue de la ciclosporine est associée avec un délai plus long statistiquement significatif mais cliniquement modeste dans l’évolution des désordres neurologiques chez les patients atteint de SEP progressive choisis pour leur maladie chronique active Elle n’a pas permis de connaître l’efficacité de la molécule au delà de deux ans d’utilisation La lourdeur de l’administration et la toxicité de la ciclosporine doivent modérer l’intérêt de son utilisation dans la maladie Conclusion CNHIM Les taux élevés de sorties d'essai (44% contre 32%) ont compliqué l'analyse des résultats Seul un ralentissement cliniquement modeste de la progression de la maladie a été obtenu avec la ciclosporine Dossier 1999, XX, 1 72 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XVIII : Ciclosporine - Études cliniques (suite 1) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Randomised double blind controlled trial of cyclosporin in multiple sclerosis. Evaluate the effect upon the progression of the disease, relapse rate and relapse severity - 1989 (8). Objectif Evaluer l’efficacité de la ciclosporine sur l’évolution de la SEP et le taux de rechutes sur deux ans. Inclusion - SEP définie cliniquement - âge entre 15 et 50 ans Protocole Étude contrôlée en double-aveugle, multicentrique (2 centres) 80 patients Exclusion - Grossesse - Spondylarthrite ankylosante - Maladies hépatique Schéma posologique - Groupe ciclosporine (n = 40) 10 mg/kg/j pendant 2 mois puis 8 mg/kg/j pendant 22 mois à adapter en fonction des effets indésirables Posologie moyenne . à Londres : 7,2 mg/Kg/j . à Amsterdam < 5 mg/Kg/j Traitements associés : stéroïdes en cure courte en cas de rechute Évaluation - EDSS, Functional system - Potentiels évoqués à 6, 12 et 24 mois Résultats Sorties d'essais : - Grp ciclosporine effets indésirables : 4 arrêts volontaires : 5 - Grp placebo mort : 1 ; grossesse : 1 - EDSS . amélioration à 6 mois Grp ciclosporine > Grp placebo (p = 0,03) . scores neurologiques à 1 et 2 ans (p = 0,05 à 6 mois, p = 0,03 à un an) - Taux de rechutes : différence NS ; la première rechute apparaît plus tôt avec le placebo (p = 0,03) et les rechutes sont plus sévères (p = 0,01) Tolérance - hypertension - insuffisance rénale - anémie trop sévères pour un usage en routine - Groupe placebo (n = 40) Durée : NR Conclusion Conclusion de l'article La ciclosporine donnée à une posologie relativement élevée pendant 2 ans a un petit effet bénéfique mais des effets adverses sévères limitant son utilisation en routine dans la SEP Conclusion CNHIM Bénéfice marginal sur la progression de la maladie et sur les rechute Seul un centre sur deux a obtenu des résultats significatif sur le nombre de poussées et le délai d’apparition de la première et aussi sur la régression du handicap (diminution de 1 point du score EDSS). Ces effets bénéfiques n’ont pas été observés dans le deuxième centre. Il n’a pas été établi si cela était lié à des posologies moyennes moins élevées ou à des patients avec des atteintes plus sévères à l’inclusion Dossier 1999, XX, 1 73 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques 3. Cyclophosphamide (hors AMM En revanche dans les formes progressives, une étude sur 256 patients (12) a montré qu’un traitement d’entretien en association à l’ACTH ralentit la progression à 2 ans et augmente la durée sans progression. Le type de SEP au début du traitement et un traitement antérieur aux corticoïdes ne sont pas des facteurs pronostics de survie à 24 mois mais par contre, la réponse est supérieure chez les patients de moins de 40 ans, ce qui est en faveur d’un traitement précoce. Cependant, l’intérêt d'un traitement d’entretien n’est pas déterminé pour d’autres auteurs (4). 2.1. Renseignements généraux et galéniques DCI cyclophosphamide Nom déposé ENDOXAN Laboratoire ASTA Medica Présentations - poudre pour usage parentéral à 100, 500 et 1000 mg (réservée à l'usage hospitalier) - comprimés enrobés à 50 mg Substances auxiliaires L’association avec la prednisone ou la plasmaphérèse ne semble pas apporter de bénéfice (5, 6) bien qu’une étude (8) ait démontré une amélioration significative à 4 et 11 mois avec l’association des trois, l’effet ne se manifestant pas avant 10 semaines. - poudre pour usage parentéral chlorure de sodium - comprimés : stéarate de magnésium, lactose, talc, amidon de maïs, gélatine, glycérol 3.4. Effets indésirables Une étude non contrôlée sur 164 patients (1) utilisant une posologie de 500 mg/j en cure courte a mis en évidence les effets suivants : alopécie (100 %), nausée (27 %), infections mineures (26 %), nausées et vomissements (20 %), les autres effets (hématurie, mucite, infections majeures) ne dépassant pas 5 %. Exception faite de l’alopécie, les complications sont considérées comme acceptables mais les effets à long terme ne sont pas connus. 3.2. Mécanisme d’action Le cyclophosphamide est un agent alkylant agissant par intercalation dans l’ADN. Il semble plus sélectivement lymphocytoxique que d’autres immunosuppresseurs. Il diminue la réponse immunitaire à fortes doses par inhibition des cellules effectrices dans le système nerveux central lui-même et diminue en particulier le nombre de CD4. Il existe cependant un risque théorique de potentialisation de la réponse immune à faible dose qui pourrait aggraver la maladie (5). Le risque de cancer de la vessie (3) et d’insuffisance ovarienne avec aménorrhée (12) doit être rappelé. D’autres auteurs (11) ont montré qu’avec des posologies mensuelles de 400 à 800 mg/m2 (posologie peu élevée,) les effets indésirables notamment hématologiques (leucopénie, anémie) et gastro-intestinaux sont sévères et fréquents, ce qui rend irréalisable un traitement à long terme. 3.3. Évaluation clinique dans la SEP Tableau XIX La plupart des études non contrôlées ont étudié l’effet du cyclophosphamide à fortes doses en cure courte associé à l’ACTH. 3.5. Stratégie thérapeutique Même si les résultats sont contradictoires et les études anciennes et non satisfaisantes, il apparaît que le cyclophosphamide a un intérêt administré par voie IV sur une courte période (1 an) pour infléchir l’évolution des formes progressives. Dans les formes chroniques progressives (1), 80% des patients sont améliorés ou stabilisés à un an et les patients qui rechutent sont de nouveau traités avec 70 % de succès mais sans rémission complète. Après un traitement d’attaque, le délai avant reprogression est de 18 mois. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Les facteurs de bonne réponse ont été identifiés (7) : l’âge de début de la maladie (avant 28 ans), un faible handicap initial, une progression rapide de la maladie, un traitement précoce. Une étude dans les formes rémittentes (9) utilisant une posologie mensuelle de 750 mg/m2 pendant un an n’a pas montré d’effet significatif sur le nombre et la durée des crises et ne recommande pas l’emploi du cyclophosphamide en routine bien que celui-ci ait un effet favorable sur la prévention des rechutes. Dossier 1999, XX, 1 1 - Carter JL, Hafler DA, Dawson DM, Orav J, Weiner HL. Immunosuppression with high-dose IV cyclophosphamide and ACTH in progressive multiple sclerosis : cumulative 6 years experience in 164 patients. Neurology 1988 ; 38 (suppl 2) : 9-14. 2 - Chi Chiu Mok, Chak Sing Lau, Woon Sing Wong R. Risk factor for ovarian in patients with systemic lupus erythematosus receiving cyclophosphamide therapy. Arthritis and Rheumatism 1998 ; 41 (5) : 831-7. 74 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques 3 - de Ridder D, van Poppel H, Demonty L et al. Bladder cancer in patients with multiple sclerosis treated with cyclophosphamide. J Urol 1998 ; 159 : 1881-4. 8 - Khatri BO, McQuillen MP, Harrington GJ, Schmoll D, Hoffmann RG. Chronic progressive multiple sclerosis : double-blind controlled study of plasmapheresis in patients taking immunosuppresive drugs. Neurology 1985 ; 35 : 312-9. 4 - Goodkin DE, Plencner S, Palmer-Saxerud J, Teetzen M, Hertsgaard D. Cyclophosphamide in chronic progressive multiple sclerosis. Arch Neurol 1987 ; 44 : 823-827. 9 - Killian JM, Bressler RB, Armstrong RM, Huston DP. Controlled pilot trial of monthly intravenous cyclophosphamide in multiple sclerosis. Arch Neurol 1988 ; 45 : 27-30. 5 - Group TCCMSS, The Canadian cooperative trial of cyclophosphamide and plasma exchange in progressive multiple sclerosis. Lancet 1991 ; 337 : 441-6. 10 - Likosky WH, Fireman B, Elmore R et al. Intense immunosuppression in chronic progressive multiple sclerosis : the Kaiser study. J Neurol Neurosurg Psy 1991 ; 54 : 1055-1060. 6 - Hauser SL, Dawson DM, Lehrich JR et al. Intensive immunosuppression in progressive multiple sclerosis. N Engl J Med 1983 ; 308 (4) : 173-180. 11 - Myers LW, Fahey JL, Moody DJ, Mickey MR, Frane MV, Ellison GW. Cyclophosphamide « pulses » in chronic progressive multiple sclerosis. Arch Neurol 1987 ; 44 : 828-32. 7 - Hommes OR, Lamers KJB, Reekers P. Effect of intensive immunosuppression on the course of chronic progressive multiple sclerosis. J Neurol 1980 ; 223 : 177-90. 12 - Weiner HL, Mackin GA, Orav EJ, Hafler DA, Dawson DM, La Pierre Y. Intermittent cyclophosphamide pulse therapy in progressive multiple sclerosis. Neurology 1993 ; 43 : 910-8. Tableau XIX : Cyclophosphamide - Études cliniques Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Intensive immunosuppression in progressive multiple sclerosis - 1983 (6). Objectif Déterminer l’intérêt d’un traitement intensif de courte durée par le cyclophosphamide dans la SEP Inclusion - SEP sévère progressive définie cliniquement - âge : entre 20 et 52 ans - aggravation dans les 9 mois précédents Protocole Étude randomisée, ouverte, durée 1 an 58 patients Exclusion Traitement immunosuppresseur Schéma posologique depuis 1 an (sauf corticoïdes pour 6) - Groupe 1 (n = 20) : . ACTH IV : 25 UI J1-J3, 20 UI J4-J6, 15 UI J7-J9 Évaluation - Réponse clinique 10 UI J10-J12, 5 UI J13-J15 . ACTH IM : 40 UI J16-J18 - scores quantitatifs (EDSS, - Groupe 2 (n = 20) : examen neurologique quantitatif, . cyclophosphamide : 400 à 500 mg/j score fonctionnel, Index ambulatoire) pdt 10 à 14 j à l’entrée, à 6 et 12 mois . + ACTH IV (idem groupe 1), commencé le même jour - Groupe 3 (n = 18) : . 4 à 5 échanges plasmatiques pdt 15 j . + ACTH IV (idem groupe 1) (21 j) . + cyclophosphamide per os (2 mg/kg/j pdt 8 semaines) Résultats - Réponse clinique (stabilisation ou amélioration) : . Grp 2 > Grp 1 à 6 mois (p = 0,002) et à 12 mois (p = 0,0004) . Grp 2 vs Grp 3 : NS à 6 mois (p = 0,058) et à 12 mois (p = 0,087) . Grp 1 vs Grp 3 : NS à 6 mois (p = 0,33) et à 12 mois (p = 0,087) . Stabilisation : Grp 2 = 80 %, Grp 3 = 50 %, Grp 1 = 20 % - Scores quantitatifs à 12 mois : . Grp 2 > Grp 1 (p = 0,0002) . Grp 2 vs Grp 3 (p = 0.056) . Grp 3 vs Grp 1 (p = 0.027) Tolérance - Grp 1 : modification de l’humeur (50 %) - Grp 2 : alopécie (100 %) hématurie (20 %) - Grp 3 : urticaire (5 %) Conclusion de l'article : ACTH + cyclophosphamide recommandés en deuxième intention Intérêt de l’échange plasmatique à déterminer Dossier 1999, XX, 1 75 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XIX : Cyclophosphamide - Études cliniques (suite 1) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Chronic progressive multiple sclerosis : double-blind controlled study of plasmapheresis in patients taking immunosuppresive drugs - 1985 (8). Objectif Évaluer l’efficacité de l’association prednisone + cyclophosphamide + plasmaphérèse dans la SEP Protocole Étude contrôlée, randomisée, double-aveugle, durée 6 mois 59 patients Schéma posologique - Tous les patients reçoivent : . cyclophosphamide per os, 1,5 mg/kg/j pdt 21 sem . prednisone per os, 1 mg/kg/j diminué progressivement à partir de la 15ème semaine, pdt 21 sem - Groupe 1(n = 30) plasmaphérèse (PP), 1 fois/sem pdt 20 sem (échange de 5% du poids par albumine 5%) - Groupe 2 (n = 29) PP feinte (retour du plasma), même protocole Inclusion SEP chronique progressive définie cliniquement (aggravation continue dans les 12 mois précédents) Résultats Sorties d’étude : . Grp 1 : 4 sorties (1 infection urinaire, 1 méningiome, 1 fracture du rachis, 1 pour raisons personnelles) Évaluation EDSS + échelle Canter (mesure de l’activité quotidienne) à l’entrée, toutes les semaines, à la fin de l’essai et 6 mois après - Amélioration EDSS + échelle Canter Grp 1 > Grp 2 . de 1 à 4 mois (p < 0,007) . à 11 mois (p < 0,017) Pas d’amélioration avant 10 semaines Tolérance - Grp 1 : hypotension (11), fatigue (20) - Grp 2 : hypotension (2) - Effets dus au cyclophosphamide : alopécie (tous), psychose (1), infections urinaires (nombre non rapporté) Conclusion Conclusion de l'article : effet tardif et traitement onéreux Conclusion CNHIM : traitement non recommandé Controlled pilot trial of monthly intravenous cyclophosphamide in multiple sclerosis - 1988 (9). Objectif Comparer l’administration mensuelle de cyclophosphamide versus placebo Protocole Étude contrôlée, randomisée, en double-aveugle, durée 1 an 14 patients Schéma posologique - Groupe 1 (n = 6) cyclophosphamide IV, 750 mg/m2 - Groupe 2 (n = 8) placebo IV Traitements répétés tous les mois pendant 1 an Inclusion - SEP rémittentes selon critères de Schumacher - exacerbations dans les 2 années précédentes - EDSS minimal de 1 - globulines élevées dans le LCR Évaluation EDSS, Ambulatory Index (AI) à l’entrée, tous les mois et pendant les exacerbations Résultats Sorties d’étude dans le Grp 2 : . 1après 6 mois pour poussée . 5 autres ont reçu cyclophosphamide en ouvert à la fin de l'étude - Amélioration (diminution du nombre d'attaques et de la durée des épisodes) différence non significative entre les deux groupes (p = 0,06) Tolérance Grp 1 : nausées et vomissements (4), aménorrhée (1), urticaires (1) Conclusion Conclusion de l'article : le cyclophosphamide peut avoir un effet favorable sur les rechutes (fréquence et durée) Conclusion CNHIM : le cyclophosphamide n’est pas recommandé en pratique Dossier 1999, XX, 1 76 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XIX : Cyclophosphamide - Études cliniques (suite 2) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Cyclophosphamide in chronic progressive multiple sclerosis. - 1987 (4). Objectif Evaluer l’efficacité du cyclophosphamide à hautes doses dans la SEP Protocole Étude contrôlée, randomisée, (uniquement pour induction et entretien), en simple aveugle (les patients choisissent le groupe) durée 2 ans 51 patients Schéma posologique * Groupe cyclophosphamide (n = 27) ** Induction - hospitalisés (n = 20) . cyclophosphamide IV 500 mg/j pdt 14j . + ACTH IV : 25 UI J1-3, 20 UI J4-6 15 UI J7-9, 10 UI J10-12 5 UI J13-15 . + ACTH IM : 40 UI J16-18, 20 UI J19-21 - ambulatoires (n = 7) . cyclophosphamide IV 700 mg/m2 1 jour/sem pdt 6 sem . + prednisone per os 60 mg/j sem1, 40 mg/j sem2 20 mg/j sem3 ** Entretien (n = 10) cyclophosphamide IV 700 mg/m2/mois pdt 24 mois Inclusion - SEP chronique progressive définie cliniquement - âge : entre 24 et 70 ans Exclusion traitement immunosuppresseur antérieur Évaluation À l’entrée et à 6, 12, 18 et 24 mois - EDSS - Ambulatory Index (AI) - score fonctionnel Résultats - Stabilisation : . supériorité du cyclophosphamide à 12 mois (p = 0,0018), à 18 mois (p = 0,084) et 24 mois (p = 0,086) . différence non significative entre hospitalisés et ambulatoires : à 12 mois (p = 0,38), à 18 mois (p = 0,18) et 24 mois (p = 0,68) - Différence entre induction et entretien non significative* à 12 mois (p = 0,18), à 18 mois (p = 0,16) et 24 mois (p = 0,11) Tolérance * Groupe cyclophosphamide : - alopécie (tous), - nausées et vomissements (55 %) * Groupe cyclophosphamide (ambulatoire) : - alopécie (71 %) - nausées et vomissements (71 %) * Groupe cyclophosphamide (entretien) : vomissements (tous) * Groupe placebo (n = 24) : NR Durée : 2 ans Conclusion Conclusion de l'article Efficacité certaine mais intérêt d’un traitement d’entretien Conclusion CNHIM Les vomissements limitent l’utilisation. Grâce aux sétrons, cet effet aujourd’hui peut être contrôlé. * après sortie de 4 patients en induction (n = 13) pour vomissements sévères Dossier 1999, XX, 1 77 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XIX : Cyclophosphamide - Études cliniques (suite 3) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Group TCCMSS, The Canadian cooperative trial of cyclophosphamide and plasma exchange in progressive multiple sclerosis - 1991 (5). Objectif Évaluer l’efficacité du cyclophosphamide dans la SEP Protocole Étude contrôlée, randomisée, simple-aveugle, multicentrique (9 centres) 168 patients Schéma posologique - Groupe cyclophosphamide (C) (n = 55) . 1 g IV 1j/2 (jusqu’à 9 g) . + prednisone per os 40 mg pdt 10 j puis 10 mg 1j/2 jusqu’à J16 - Groupe échange plasmatique (PE) (n = 57) . cyclophosphamide per os 1,5 à 2 mg/kg/j pdt 22 sem . + prednisone per os 20 mg/j diminué sur 22 sem . + échange de 40 ml/kg/sem de plasma pendant 20 semaines par albumine 5 % - Groupe placebo (P) (n = 56) . placebo cyclophosphamide . + placebo prednisone tous les jours pdt 22 sem . + faux échange (retour du plasma) 1 fois/sem Inclusion - SEP progressive définie cliniquement - aggravation d’un point EDSS dans les 12 mois précédent Exclusion Traitement immunosuppresseur antérieur Évaluation EDSS à l'entrée, et tous les 6 mois pdt 30 mois - Taux d'échecs : Grp C (35 %), Grp PE (32 %), Grp P (29 %) différence non significative - Durées avant échec : Grp C (24 mois), Grp PE ( (29 mois), Grp P ( (20 mois) différence non significative - Aucun traitement n'a prolongé ces durées : p = 0,78 pour Grp C et p = 0,26 pour Grp P - Amélioration ou stabilisation . Amélioration : Grp C (4 %), différence non significative différence non significative . Stabilisation : Grp C (44 %), Grp PE (59 %), Grp P (59 %) différence non significative . Grp C vs Grp P (p = 0,29) . Grp PE vs Grp P (p = 0,99) Tolérance - Grp C : alopécie (tous), aménorrhée (42 %), 2 cystites hémorragiques, 1 angor 3 sepsis, 1 herpès, 1 diabète - Grp PE : alopécie (51 %), aménorrhée (77 %), 1 collapsus vasculaire, 1 hypertension, dépressions, 1 herpès, 1 diabète - Grp P : aménorrhée (11 %), 1 angor Durée : 30 mois Conclusion Conclusion de l'article : pas d’amélioration quel que soit le groupe Conclusion CNHIM : traitement non recommandé Dossier 1999, XX, 1 Résultats - Mortalité : . Grp C : 1 mort après 6 mois (pneumonie aiguë) . Grp P : 1 mort après 33 mois (hépatite) 78 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XIX : Cyclophosphamide - Études cliniques (suite 4) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Intense immunosuppression in chronic progressive multiple sclerosis : the Kaiser study - 1991 (10). Objectif Déterminer l’intérêt d’une cure courte de cyclophosphamide dans les formes progressives de SEP Protocole Étude contrôlée, randomisée, simple-aveugle, durée 2 ans 42 patients Schéma posologique - Groupe cyclophosphasmide (C) (n = 22) 400 à 500 mg IV 5j/sem jusqu'à leucocytes < 4000/mm3 - Groupe placebo (n = 20) acide folinique 1 mg IV 5j/sem pdt 2 sem Inclusion - SEP chronique progressive définie cliniquement (critères de Schumacher) - aggravation d'un point EDSS ou AI dans l'année précédente - âge : entre 18 et 60 ans Évaluation - EDSS, Index ambulatoire (AI) et score fonctionnel (FSS) à l'entrée puis à 12, 18 et 24 mois - statuts d'incapacité (IS) et environnemental (ES) à l'entrée et à 24 mois Résultats - Stabilisation : différence non significative à . 12 mois (p = 0,94) . 18 mois (p = 0,36) . 24 mois (p = 0,34) Tolérance groupe cyclophosphamide : - 3 morts - alopécie (tous), - nausées (7) - nausées et vomissements (9) Conclusion Conclusion de l'article : pas de modification favorable de l’évolution Conclusion CNHIM : pas d’amélioration Intermittent cyclophosphamide pulse therapy in progressive multiple sclerosis - 1993 (12). Objectif Déterminer si le cyclophosphamide affecte le nombre de rechute Protocole Étude randomisée, multicentrique (21 centres) en simple-aveugle 4 groupes, durée 3 ans 256 patients Schéma posologique * Induction à l'hôpital - Grp 1 et 2 (déjà publié): . cyclophosphamide IV 125 mg 4 fois/j pdt 8 à 18 jours . + ACTH IV comme réf 6 - Grp 3 et 4 (modifié) : . cyclophosphamide IV 600 mg/m2 à J1,2,4,6,8 . + ACTH IM : 40 UI 2 fois/j pdt 7j 40 UI/J pdt 4j ; 20 UI/J pdt 3j * Entretien - Grp 2 et 4 (n = 127) : cyclophosphamide IV 700 mg/m2 tous les 2 mois pdt 2 ans - Grp 1 et 3 non traités (n = 129) Inclusion - SEP chronique progressive définie cliniquement (critères de Schumacher) - aggravation d'un point EDSS dans les 12 mois précédents Évaluation - EDSS et Ambulatory Index (AI) à l'entrée et à 6 mois d'intervalle pendant 3 ans - Échec si diminution d'un point d'EDSS maintenue 2 mois - Comparaison entre publié et modifié différence de réponse non significative à 6 mois (p = 0,43), 1 an (p = 0,48) et 2 ans (p = 0,91) - Comparaison entretien - non traités progression ralentie avec entretien à 2 ans (p = 0,04) mais pas à 1 an (p = 0,71) Pas de différence de survie (p = 0,18) - Efficacité maintenue à 30 mois (p = 0,04) - Durée sans progression rallongée en cas d’entretien ( p= 0,03) le bénéfice est significatif entre 18 et 40 ans (p = 0,003) mais pas entre 41 et 55 ans (p = 0,97) - Pronostic à 12 mois moins bon avec SEP progressive primitive que secondaire (p = 0,04) Tolérance : alopécie (tous), neutropénie fébrile (29), infections urinaires (14), hématurie (3) Conclusion : efficacité sur l’évolution de la maladie mais toxicité limitante Dossier 1999, XX, 1 Résultats Sorties d’étude : 26 pour complications (aggravation), respectivement 2, 10, 4 et 10 79 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques 4. Méthotrexate (hors AMM) Trois études ont évaluée l’intérêt du MTX faible dose dans le traitement de la SEP : deux dans le traitement de la SEP chronique progressive, et une dans les formes rémittentes et chroniques progressives. 4.1. Renseignements généraux et galéniques Tableau XX Les schémas posologiques sont identiques : 7,5 mg/semaine. La durée de traitement va de 12 mois à 24 mois. Le nombre de patient inclus dans chacune des études est assez faible. 4.2. Pharmacologie * Mécanisme d’action Dans les SEP chroniques, son intérêt a été démontré non seulement sur les scores BBT et 9HPT, mais aussi sur l’IRM et sur le score composite clinique global. L’effet IRM peut laisser penser qu’une dose plus forte serait plus efficace. Le méthotrexate (MTX) est un analogue de l’acide folique. Il agit comme un faux substrat inhibant compétitivement la dihydrofolate réductase, bloquant la synthèse des bases puriques et pyrimidiques. Il est également anti-inflammatoire, immunomodulateur, et immunorégulateur utilisé à faible dose avec succès dans la polyarthrite rhumatoïde. L’utilisation du MTX dans la SEP est basée sur l’existence d’une similitude de l’altération immunitaire au cours de la SEP et de la polyarthrite rhumatoïde. De plus, le MTX semble inhiber le développement de l’EAE (3). Le MTX peut être utilisé dans la SEP quelle que soit sa forme d’évolution. L’effet est marginal pour les formes en poussées mais intéressant pour les formes progressives. 4.4. Effets indésirables * Pharmacocinétique : non renseigné Le MTX utilisé comme agent anticancéreux possède une toxicité hépatique certaine. Cette toxicité a peu ou pas été retrouvé dans les études conduites dans la SEP essentiellement à cause de la faible posologie utilisée. La toxicité observée, surtout au niveau hépatique, est faible. 4.3. Évaluation clinique dans la SEP Tableau XXI Tableau XX : Renseignements généraux et galéniques Spécialités Laboratoire Formes et Dosages MÉTHOTREXATE® ROR - comprimé : 2,5 mg - solution injectable : 5 mg, 20 mg, 50 mg, 500 mg LEDERTREXATE® Wyeth Léderlé NOVATREX® Wyeth Léderlé Posologies Voies IM ou IV (ou orale pour les faibles posologies), IR - Leucémies aigus lymphoblastiques (LAL) : 15 à 25 mg/m2 - solution injectable : et par semaine 5 mg, 25 mg, 50 mg,: - Tumeurs solides : 100 mg, 500 mg 40 à 50 mg/m2 avec 5 g, intervalles de 30 jours - solution lyo inject : entre les cures (doses 1g de 0,3 à 10 mg/m2 en associations à l’acide folinique - comprimé 2,5 mg 7,5 à 15 mg/semaine en 1 prise et jusqu’à 25 mg dans le psoriasis Indications - Choriocarcinome, adénocarcinome du sein, de l’ovaire, carcinome bronchique à petites cellules, cancers des voies aérodigestives supérieures - Lymphomes non hodgkiniens et sarcomes ostéogéniques (hautes doses) - Traitement d’entretien des LAL - Par voie intrarachidienne : prévention des rechutes à localisations neuroméningées des leucémies lymphoblastiques aiguës - Polyarthrite rhumatoïde - Psoriasis sévère et résistant aux autres traitements La posologie préconisée dans le traitement de la SEP est de 7,5mg par semaine en une seule prise Dossier 1999, XX, 1 80 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES Une seule étude (1) relate la survenue d’une élévation des transaminases de façon modérée chez 8 patients sur 22 traités par MTX ; pour un seul d’entre eux, cette augmentation a persisté. L’arrêt du traitement a permis un retour à des valeurs normales. 1 - Currier R, Haerer AF, Meydrech EF. Low-dose oral méthotrexate treatment of multiple sclerosis : a pilot study. J Neurol Neurosurg Psychiatr 1993 ; 56 : 1217-8. 4.5. Conclusion 2. Goodkins DE, Rudick RA et al. Low-dose (7,5 mg) oral méthotrexate reduces the rates of progression in chronic progressive multiple sclerosis. Ann Neurol 1995 ; 37 : 30-40. L’efficacité du méthotrexate dans le traitement de la SEP semble être modeste. Les faibles posologies employées ne semblent pas être responsables d’une toxicité particulière, ou tout au moins qui limiterait son utilisation. 3 - Goodkins D.E, Rudick R.A et al. Low-dose of méthotrexate on chronic progressive multiple sclerosis : analyses of serial MRIs. Neurology 1996 ; 47 : 1153-7. Tableau XXI : Méthotrexate - Études cliniques Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Low-dose oral méthotrexate (MTX) in chronic progressive multiple sclerosis:Analyses of serial MRIs - 1996 (3). Objectif Évaluer l’efficacité du MTX faible dose sur l’IRM de patients atteints de SEP chronique Protocole Étude randomisée versus placebo double-aveugle 60 patients Durée de l’étude pas clairement notée Inclusion - SEP chronique progressive cliniquement définie - 56/60 patients inclus ont eu au moins un cliché interprétable (Grp : MTX : 28 ; grp placebo : 28) - IRM à l’inclusion et à la 52ème sem. 37 patients : 20 grp MTX et 17 grp placebo - IRM à l’inclusion et à la 104ème sem. 25 patients : 10 grp MTX et 15 grp placebo - au moins 2 IRM 44 patients : 21grp MTX et 23 grp placebo Le nombre de patient et le nombre d’IRM évalués n’est pas clairement établi Résultats - Résultats ininterprétables . grp placebo : 1 pacemaker . grp MTX : 1 trop gros pour l’IRM 2 non compliants - (1) IRM/instauration/année . Diminution du nombre de patient ayant subi un IRM à la 52ème semaine et à la 104ème semaine du à la non compliance Schéma posologique des patients sans qu’il y est de rapport - Groupe MTX (n = 32) avec une altération générale de leur état . 7,5 mg par semaine per os (cp) . surface des lésions enregistrées . +1 mg/jour d’acide folique per os grp MTX : 16,4 cm2 (7,8-30,5) - Groupe placebo : cp grp placebo : 26,6 cm2 (9,1-42,2) . augmentation d’au moins une lésion : . +1 mg/jour d’acide folique per os grp MTX : 16 % (4 /25) patients grp placebo : 32 % (28 patients) Évaluation Résultats ne sont pas significatifs (1) Évolution de l’IRM au gadolinium (p = non defini) réalisée à l’instauration du traitement - (2) IRM/6 semaines et chaque année . totalité des IRM prévue : 31 patients (2) IRM au gadolinium pratiqué sur 35 patients toutes les 6 semaines (16 grp MTX ; 15 grp placebo) pendant 6 mois . surface des lésions : grp MTX > grp placebo (p = 0,036) . nombre de lésions élargies : différence non significative (p = 0,072) . nombre de lésions actives : différence Conclusion de l'article : non significative (p = 0,096) . nombre de nouvelles lésions : différence Les résultats obtenus montrent l’efficacité modeste du MTX dans le traitement de SEP chronique progressive non significative (p = 0,155) Dossier 1999, XX, 1 81 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XXI : Méthotrexate - Études cliniques (suite 1) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Low-dose oral méthotrexate treatment of multiple sclerosis : a pilot study - 1993 (1). Objectif Étude de l’efficacité du méthotrexate (MTX) faible dose chez des patients atteints de SEP quelle que soit sa forme d’évolution Protocole Étude randomisée, double-aveugle versus placebo 45 patients Initialement de 12 mois, la durée est passée à 18 mois en cours d’étude Inclusion - SEP rémittente : n = 20 - SEP chronique : n = 24 . forme rémittente progressive : 18 . forme progressive : 3 . atteinte spinale : 3 Évaluation - (1) Nombre de poussées - (2) score EDSS - Groupe SEP rémittente (n = 20) 11 placebo, 9 MTX 14 femmes, 6 hommes moyenne âge 39,5 ans - Groupe SEP chronique( n = 24) 11 placebo, 13 MTX 19 femmes, 5 hommes moyenne âge 46,8 ans Schéma posologique 1 cp à 2,5 mg (MTX ou placebo) toutes les 12 heures, 3 fois consécutivement (soit la dose totale de 7,5 mg/semaine) * Groupe SEP rémittente - (1) Nombre de poussées . grp MTX : 3 sur une période de 150 mois de traitement (moyenne de 1 poussée tous les 14 mois) . grp placebo : 12 sur une période de 169 mois de traitement (moyenne de 1 poussée tous les 14 mois) Le nombre de patients ayant une poussée n’est pas significativement différent entre les 2 groupes (p = 0,09) Le nombre moyen de poussées enregistré dans chaque groupe est tout juste significatif (p = 0,05) - (2) aggravation d’au moins 1 point du score EDSS : grp MTX = 3 ; grp placebo = 11 (p = non défini) * Groupe SEP chronique - (1) Nombre de poussées . grp MTX : 9 (chez 9 patients) sur une période de 230 mois (moyenne de 1 poussée tous les 25,5 mois) . grp placebo : 3 (chez 2 patients) sur une période de 156 mois (moyenne de 1 poussée tous les 52 mois) . différence non significative : proportion de poussée : p = 0,15 nombre de poussée : p = 0,11 - (2) aggravation d’au moins 1 point du score EDSS : grp MTX = 2 ; grp placebo = 9 (p = non défini) Conclusion article Le MTX semble bien toléré au niveau hépatique Son efficacité dans la SEP semble dépendre du type d’évolution de la maladie Tolérance grp MTX : - perte modérée des cheveux (1) - augmentation modérée des enzymes hépatiques (8) (placebo : 1) La posologie peut semble t il être revue. Les résultats obtenus dans le groupe SEP rémittente seraient plus encourageants Dossier 1999, XX, 1 Résultats Sortie d’étude : 1 patient exclu (prise d’1 seul comprimé par semaine) 44 patients analysés dont 6 ont arrêté leur traitement avant les 12 mois 82 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XXI : Méthotrexate - Études cliniques (suite 2) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Low-dose (7.5 mg) oral methotrexate reduces the rates of progression in chronic progressive multiple sclerosis - 1995 (2). Objectif Étude de l’efficacité du méthotrexate (MTX) faible dose chez des patients atteints de SEP chronique progressive Protocole Étude randomisée, double-aveugle contre placebo (PLC) 60 patients Stratification en 2 groupes - EDSS entre 3.0-5.5( n =19) grp MTX: n = 9 grp placebo : n = 10 - EDSS entre 6.0 - 6.5 (n = 41) grp MTX : n = 22 grp placebo : n = 19 - AI compris entre 2 et 6 Schéma posologique - grp MTX : cp à 7,5 mg une fois par semaine per os - grp placebo : cp placebo une fois par semaine per os Durée Le traitement est administré pdt 2 ans, plus un suivi de 1 an Inclusion SEP chronique progressive cliniquement définie * Grp MTX (n = 31) - 11 hommes, 20 femmes - moyenne âge : 43 ans - évolution (moyenne ) de la maladie depuis 11,5 ans * Grp placebo (n = 29) - 14 hommes, 15 femmes - moyenne âge : 46 ans - évolution (moyenne ) de la maladie depuis 8,3 ans Évaluation - Score EDSS - Ambulation Index (AI) - Box and Block Test (BBT) - 9 Hole Peg Test (9HPT) Remarque : EDSS et AI renseignent sur le statut ambulatoire BBT et 9HPT renseignent plutôt la capacité d’utilisation des membres supérieurs † Définition de l’échec : - si 3 < EDSS < 5 aggravation du score de 1 point - si 5,5 < EDSS < 6,5 aggravation du score de 0,5 point ou plus - AI : aggravation de ce score de 1 point (il varie entre 2 et 6) - Aggravation de 20 % ou plus de la valeur initiale sur la meilleure performance de 2 tests successifs BBT ou 9HPT obtenu avec l’une ou l’autre des 2 mains Résultats Sorties d’étude : - Grp MTX : 7 . traitement jugé inefficace : 3 . traitement jugé contraignant : 1 . tumeur ovarienne 5 mois après l’initiation du traitement : 1 . perdus de vue : 2 - Grp placebo : 2 . traitement jugé inefficace : 1 . antibiothérapie potentiellement incompatible avec le MTX : 1 Au total, 51 patients ont terminé l’étude * Résultats primaires : taux d’échec à un traitement soutenu (≥ 2 mois) évalué sur l’ensemble des 4 scores EDSS, AI, BBT, 9HPT† - sur l’ensemble des patients non stratifiés grp MTX : n = 16 ; grp placebo : n = 24 (p = 0,011) - EDSS < 6 (n = 19) grp MTX : n = 5 ; grp placebo : n = 8 (p = 0,350) - EDSS > 6 (n = 41) grp MTX : n = 11 ; grp placebo : n = = 16 (p = 0,0046) * Résultats secondaires : taux d’échec à un traitement soutenu (≥ 2 mois) évalué sur chaque score pris séparément - sur l’ensemble des patients non stratifiés seul le score 9HPT est en faveur de MTX grp MTX : n = 5 ; grp placebo : n = = 14 (p = 0,007) - EDSS < 6 (n = 19) aucun des résultats n’est significatif - EDSS > 6 (n = 41) : . score 9HP T : grp MTX > grp placebo grp MTX : n = 3 ; grp placebo : n = 10 (p = 0,017) . score BBT : grp MTX > grp placebo grp MTX : n = 3 ; grp placebo : n = 9 (p = 0,037) suite page suivante Dossier 1999, XX, 1 83 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XXI : Méthotrexate - Études cliniques (suite 2) suite du tableau de la page précédente Tolérance 3 patients ont arrêté temporairement ou de façon permanente leur traitement : - 1 patient sous MTX à cause de diarrhées imputées à un traitement par antibiotique prescrit pour une infection urinaire. Le MTX a été ensuite réintroduit sans problème. - 1 patient sous MTX a présenté une élévation temporaire des ASAT (prise d’aspirine), la posologie a été diminuée de 7,5 mg à 5 mg /semaine. Après arrêt de l’aspirine et normalisation des ASAT le traitement est réintroduit sans problème. - 1 patient sous placebo a présenté une thrombopénie, leucopénie et une augmentation des ASAT, imputable à la prise d’isoniazide. Le traitement a été interrompu jusqu’à normalisation des constantes biologiques puis réintroduit. Conclusion : traitement potentiellement bénéfique pour des patients atteints de SEP chronique et qui ne présente pas de toxicité particulière. 5. Mitoxantrone (hors AMM) Elles ont porté sur les SEP rémittentes (1, 6) et les SEP progressives (3, 7). Les durées de traitement sont différentes : 6 mois (3), un an (1, 6), ou18 mois (7). 5.1. Renseignements généraux et galéniques Tableau XXII Le schéma posologique varie d’une étude à l’autre : 8 mg/m2 tous les mois (1, 6) ou toutes les 3 semaines (7) ; une posologie plus importante de 20 mg/mois est utilisée au cours de l’étude associant mitoxantrone à la methylprednisolone (3). 5.2 Pharmacologie. * Mécanisme d’action La mitoxantrone est un agent intercalant de la famille des anthracènediones, classiquement utilisé comme anticancéreux. Elle possède une activité antiproliférative et immunomodulatrice ainsi que d’une action suppressive de la réponse immunitaire à médiation humorale, ciblée préférentiellement sur les lymphocytes B. Elle diminue l’activité des lymphocytes T helpers et favorise celle des lymphocytes T suppresseurs. L’effet observé dans l’étude associant mitoxantrone et méthylprednisolone a été majeur (3). Malgré un effectif modéré et une durée brève, il a pu être montré un effet important sur l’apparition de lésions IRM et sur la fréquence des poussées et le handicap. Ces résultats tiennent en partie au groupe de patients sélectionnés (formes rémittentes très actives) caractérisé par une composante inflammatoire majeure sur laquelle la mitoxantrone semble très active. La limite de ce traitement est le risque de toxicité cardiaque qui impose une durée maximale à ce traitement et donc un relais par une autre thérapeutique. 5.3. Évaluation clinique dans la SEP Tableau XXIII Une étude associant mitoxantrone et interféron va débuter. Trois études ont évalué l’intérêt la mitoxantrone dans la SEP (dont une seule multicentrique, randomisée, contre placebo) (6) et une celui de l’association mitoxantrone methylprednisolone (3). 5.4. Effets Indésirables La mitoxantrone est caractérisée par une toxicité cardiaque lorsqu’elle est utilisée aux posologies préconisées dans les indications anticancéreuses (soit 10 à 15 mg/m2 par cycle). Tableau XII : Renseignements généraux et galéniques Spécialités Laboratoire Formes et Dosages Posologies Indications NOVANTRONE® Wyeth Lederlé fl pour usage parentéral : 10 mg, 20 mg, 25 mg 10 à 14 mg/m2 en cycles de 1 à 5 jours tous les 21 à à 28 jours Cancer du sein Leucémie aiguë myéloblastique Lymphome non hodgkinien Dossier 1999, XX, 1 84 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques 3 - Edan G, Miller D, Clanet M. Therapeutic effect of mitoxantrone combined with methylprednisolone in multiple sclerosis : a randomised multicentre study of active disease using MRI and clinical criteria. J Neurol Neurosurg Psychiatry 1997 ; 62 : 112-8. Avec les doses utilisées dans la SEP (8 mg/m2), cette toxicité n’est pas apparue. Globalement la mitoxantrone dans la SEP est relativement bien tolérée malgré sa toxicité potentielle. Les effets indésirables observés sont des troubles gastrointestinaux (nausées, vomissements et diarrhées), des aménorrhées réversibles à l’arrêt du traitement, des troubles hématologiques (leucopénie et/ou anémie). Il n’a pas rapporté d’infections sévères. 4 - Krapf H, Mauch E, Fretzer.U. Serial gadolinium-enhanced magnetic resonance imaging in patients with multiple sclerosis treated with mitoxantrone. Neuroradiology 1995 ; 37 : 113-9. 5 - Mauch E, Korrnhuber HH, Krapf H. Treatment of multiple sclerosis with mitoxantrone. Eur Arch Psychiatry Clin Neurosciences 1992 ; 242 : 96-102. RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1 - Bastianello S, Pozzilli C, D’Andrea F. A controlled trial of mitoxantrone in multiple sclerosis : Serial MRI. Evaluation at one year. Can J Neurol Sci 1994 ; 21 : 266-70. 6 - Millefiori E, Gasperini C, Pozzilli C. Randomized placebo-controlled trial of mitoxantrone in relapsing-remitting multiple sclerosis : 24 month clinical and MRI outcome. J Neurol 1997 ; 244 : 153-9. 2 - De Castro S, Cartoni D, Millefiori E. Noninvasive Asses ment of Mitoxantrone cardiotoxicity in relapsing-remitting multiple sclerosis. J Clin Pharmacol 1995 ; 35 : 627-32. 7 - Noseworthy JH, Hopkins. MB, Vandervoort MK. An open trial evaluation of mitoxantrone in the treatment of progressive multiple sclerosis. Neurology 1993 ; 43 : 1404-6. Tableau XXIII : Mitoxantrone - Études cliniques Inclusion-Exclusion/Évaluation Méthodologie Résultats/Conclusion An open-trial evaluation of mitoxantrone in the treatment of progressive MS - 1993 (7). Objectif Évaluer la toxicité du mitoxantrone et son efficacité chez des patients atteints de SEP chronique Protocole Étude en ouvert sur 18 mois 13 patients suivis pendant 18 mois (9 l’ont été avant leur inclusion) 7 femmes, 6 hommes moyenne d’âge : 37,6 ans durée d’évolution de la maladie : 9,3 ans Inclusion - SEP progressive objectivée par une augmentation du score EDSS de 1 point sur les 18 mois précédents - score EDSS à l’entrée : au moins de 4 Évaluation - Évolution clinique : fondée sur l’étude du score EDSS et les résultats de l’IRM - Tolérance Schéma posologique - 8 mg/m2 toutes les 3 semaines 7 perfusions effectuées - Les doses sont ajustées en fonction du profil hématologique - 2 patients ont reçu un traitement par corticoïde Résultats Sortie d’étude : aucune Évolution clinique - Score EDSS . amélioré ou inchangé ou aggravé de 0,5 points : à 12 mois : 12/13 patients à 18 mois : 9/13 . évolution de plus de 1 point : 3/13 - IRM : . IRM « actif » : 8/12 patients . lésions : 26 lésions sont apparues 2 se sont élargies, 18 ont diminué 9/687 lésions observées à l’initiation du traitement ont disparu Tolérance - Nausées : 62 % (soit 8/13 patients) - Toxicité cardiaque (objectivé par des critères cliniques ou biologiques) : 0 - Infection sévère : 0 - Aménorrhée 2ère et transitoire : 4/7 - Leucopénie < 2.109 : 0 : 4/7 Conclusion L’intérêt de cette étude est l’étude des effets indésirables potentiellement observés avec le mitoxantrone. L’absence d’un bras contrôle ne permet pas de conclure à une efficacité La mitoxantrone est très bien toléré malgré sa toxicité intrinsèque. Ce résultat devra quand même être confirmé sur des durées de traitement plus importantes Dossier 1999, XX, 1 85 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XXIII : Mitoxantrone - Études cliniques (suite 1) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion Randomized placebo-controlled trial of mitoxantrone in relapsing-remitting multiple sclerosis : 24-month clinical and MRI outcome - 1997 (6). Objectif Évaluer l’efficacité de la mitoxantrone (MX) dans le traitement de patients atteints de SEP rémittente Inclusion - Score EDSS à l’entrée : entre 2 et 5 - 2 poussées au moins dans les 2 années précédentes Résultats * (1) Critères primaires Pourcentage de patient en progression - à 1an : différence NS Grp MX = 2/27 Protocole Pour l’étude IRM : Grp placebo = 6/24 (p = 0,08) Étude randomisée versus placebo 9 des 51 patients n’ont pas terminés - à 2 ans : différence significative multicentrique (8 centres) cette étude soit pour : Grp MX = 0/27 51 patients - traitement ressenti inefficace : Grp placebo = 6/24 (p = 0,01) Grp MX : 2 * (2) Critères secondaires - Groupe mitoxantrone (MX) (n = 27) Grp placebo : 4 - 2a1. baisse du nbre de poussée annuelle 10 hommes, 17 femmes - mauvaise compliance radiologique : au cours de la 1ère année: MX > placebo moyenne d’âge : 30,9 ans, Grp MX : 1 Grp MX = 0,52 durée d’évolution de la maladie : 5,7 ans - Sans aucune raison : Grp placebo = 1,54 (p = 0,001) EDSS à l’entrée 3,6 (moyenne) Grp MX : 1 au cours de la 2ème année: MX > placebo - Groupe placebo (n = 24) Grp placebo : 1 Grp MX = 0,37 Grp placebo = 1,1 (p = 0,005) 6 hommes, 18 femmes moyenne d’âge : 28,7 ans, - 2a2. absence de nouvelles poussées : durée d’évolution de la maladie : 5,3 ans Évaluation au cours de la 1ère année: MX > placebo EDSS à l’entrée 3,5 (moyenne) * (1) Critères primaires Grp MX = 19/27 - EDSS évalué par 4 neurologues Grp placebo = 6/24 (p = 0,003) différents au 12ème et au 24ème mois au cours de la 2ème année: MX > placebo Schéma posologique - Proportion de patients ayant une Grp MX = 21/27 - Groupe MX progression objectivée par Grp placebo = 10/24 (p = 0,01) 2 8 mg/m l’augmentation du score EDSS - 2b moyenne du score EDSS : augmente administré chaque mois en perfusion d’au moins 1 point pour 9 patients (3,8 à l’entrée de l’étude 5,2 au bout de 2 ans), de 30 minutes pendant 1 an - Groupe placebo * (2) Critères secondaires 4 obtiennent un score > 6 NaCl 0,9 % administré chaque - 2a Moyenne annuelle du nombre de - 2c nombre de nouvelles lésions ou mois en perfusion pendant 1 an poussées (2a1) et proportion des patients lésions élargies entre les 2 groupes sans poussée (2a2) d’une année sur l’autre : différence NS - 2b Modification du score EDSS Durée : La durée de l’étude est de 2 ans, (à l’entrée de l’étude-fin d’étude) Tolérance : globalement bonne - Nausées (n = 9) (facilement contrôlées - 2c Nombre de nouvelles lésions les patients ont été traités un an ou de lésions élargies observées en par des antiémétiques) IRM (T2) ; évolution à l’entrée, - Diarrhées, vomissements et fièvre : 1 - Aucun infection sévère au bout de 12 mois, et 24 mois Analyse par 2 neuroradiologues - Infection urinaire : 3 - Infection voies aériennes supérieures : 1 - Aménorrhée transitoire secondaire, (retour à la normale à l’arrêt du traitement) : 5 - Aucun problème cardiaque Conclusion Il s’agit de la 1ère étude contrôlée versus placebo, et semblerait montré une efficacité dans la SEP rémittente. Son efficacité semble assez nette sur le nombre de poussées. Mais les résultats cliniques ne sont pas confortés par les résultats des IRM Dossier 1999, XX, 1 86 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XXIII : Mitoxantrone - Études cliniques (suite 2) Méthodologie Inclusion-Exclusion/Évaluation Résultats/Conclusion A controlled trial of mitoxantrone in MS :serial IRM evaluation at one year - 1994 (1). Objectif Inclusion Étude de l’efficacité de la mitoxantrone - SEP rémittente (MX) (évaluation des images IRM) chez - ≥ 2 poussées dans les 2 ans des patients atteints de SEP rémittente précédent l’entrée dans l’étude - EDSS compris entre 2 et 5 Protocole Étude randomisée versus placebo double-aveugle, multicentrique Évaluation (7 centres italiens ) - (1) EDSS (1 point d’augmentation 25 patients = aggravation) - (2) Nombre de poussées grp MX (n = 13) - (3) IRM : pratiqués au temps 0, 2, 5 hommes, 8 femmes 4, 6, et 12 mois, analysé par 2 grp placebo (n = 12) neuroradiologues appartenant à 5 hommes, 7 femmes 2 centres différents, les lésions d’interprétation difficiles Schéma posologique sont évaluées par un 3ème - Grp MX neuroradiologue 8 mg/m2 tous les mois pendant 1 an en perfusion de 30 minutes - Groupe placebo : solution placebo 1 an en perfusion de 30 minutes Résultats - (1) Aggravation de l’EDSS > 1 point Grp MX = 1 : Grp placebo = 2 p = 0,49 (NS) - (2) Nombre de poussées : Grp MX > Grp placebo (p = 0,02) Grp MX = 5 : Grp placebo = 10 - (3) IRM : nombre de nouvelles lésions, nombre de lésions élargies, nombre de lésions apparues après rehaussement au Gadolinium Tolérance - nausées :7/25 patients - aménorrhée (cessant à l’arrêt du traitement) : 2/15 patientes - diarrhées, vomissements, fièvre : 1 Conclusion : les résultats obtenus ne permettent pas de conclure à l’efficacité du MX Durée : La durée de l’étude est de 2 ans, les patients ont été traités un an. Therapeutic effect of mitoxantrone combined with methylprednisolone in multiple sclerosis: a randomised multicentre study of active disease using MRI and clinical criteria - 1997 (3). Objectif Évaluer l’efficacité de l’association mitoxantrone -méthylprednisolone sur une série de IRM et de critères cliniques chez des patients atteint de SEP confirmée Protocole Étude randomisée double aveugle 42 patients comparant 2 groupes de patient : - Groupe (MX + MP ) (n = 21) mitoxantrone + méthylprednisolone 6 hommes, 15 femmes moyenne âge : 31,4 ans évolution de la maladie : 6,9 ans score EDSS 2 mois avant l’inclusion : 4,4 Inclusion SEP confirmée Évaluation * (1) Critères primaires Proportion de patients développant ou non de nouvelles lésions ou des lésions élargies à l’IRM au Gadolinium, chaque mois * (2) Critères secondaires - 2a Moyenne mensuelle de nouvelles lésions par patients et nombre de nouvelles lésions en T2 entre les mois d’entrée et de sortie - 2b Score EDSS - 2c Nombre de nouvelles poussées Résultats * (1) Critères primaires - % de patients sans nouvelles lésions . Grp MX+MP (4,8 %) > Grp MP (10 %) (p = non défini) . Au bout de 6 mois de traitement, 90,5% des patients du Grp MX+MP sont sans poussées (p = 0,001) suite page suivante Dossier 1999, XX, 1 87 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XXIII : Mitoxantrone - Études cliniques (suite 3) suite du tableau de la page précédente Protocole - Groupe MP (n = 21) méthylprednisolone seule 10 hommes, 11 femmes moyenne âge : 32,2 ans évolution de la maladie : 5,7 ans score EDSS 2 mois avant l’inclusion : 4,47 Résultats * (2) Critères secondaires ** 2a Nouvelles lésions - Moyenne mensuelle de nouvelles lésions par patients . Grp MP : 2,9 à 13,2 . Grp MP + MP : 0,1 et 2,6 (p = non défini) - Les nouvelles lésions obtenues en T2 sont significativement différentes dans le Grp MX+MP (p < 0,01) Schéma posologique - Groupe MP MP 1 g en IV/mois pendant 6 mois - Groupe MX+MP . MX 20mg/mois en IV . + MP 1 g en IV/mois pendant 6 mois ** 2b Score EDSS . Grp MP amélioration : 3/21 détérioration : 6 . Grp MX+MP amélioration : 12/21 détérioration : 1 différence significative : p < 0,01 Durée de l’étude 6 mois ** 2c Absence de nouvelles poussées pendant les 6 mois . Grp MP : 7 patients . Grp MX+MP : 14 patients (p < 0,05) Tolérance - Nombre de patient ayant présenté des effets indésirables : . Grp MP : 6 . Grp MX+MP : 18 (p : non défini) - Aménorrhées : 8/15 femmes transitoires pour 7/8 - Effets observés : . leucopénies mineures : 2 . anémie mineure : 1 . nausées ayant nécessité un traitement : 9 . infection sévère : aucune Conclusion Chez des patients atteints de SEP active, l’association MP - MX s’avère très efficace sur la survenue de nouvelles poussées ainsi que sur les images IRM ce qui ne s’observent pas dans le groupe MP seule Cependant il faut tenir compte de la faible durée du traitement et de la nature du groupe étudié (formes rémittentes très actives) caractérisé par une composante inflammatoire majeure sur laquelle la mitoxantrone semble très active D’autres résultats à long terme doivent confirmer ces données. Dossier 1999, XX, 1 88 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE En bref. Le traitement symptomatique fait appel à divers médicaments. La prise en charge des troubles sensitifs observés au cours de la SEP (hypoesthésie et dyesthésie) fait parfois appel à la vitamine B12. Les troubles sensitifs douloureux sont traités par : le clonazépam et l’amitriptyline. Les manifestations paroxystiques - dysarthries paroxystiques et signes de Lhermitte - peuvent être soulagés par l’administration de clonazépam ou de carbamazépine. La spasticité, particulièrement des membres inférieurs est traitée par les anti-spastiques ou les myorelaxants : baclofène, dantrolène, et par des techniques invasives: infiltrations locales des points moteurs musculaires ou des troncs nerveux, stimulation électrique médullaire, techniques de neurochirurgie (radicotomie ou la radicellotomie). L’hyperactivité vésicale fait appel aux antispasmodiques anticholinergiques (oxybutynine, desmopressine)), les troubles de la vidange vésicale aux médicaments cholinergiques (urécholine, néostigmine), l’hyperactivité du sphincter lisse de l’urètre aux alphabloquants (alfuzosine (XATRAL®)... La fatigue peut être corrigée par l’amantadine. Enfin, il peut être envisagé un recours aux antidépresseurs et aux traitements psychotoniques. La multiplicité des symptômes de la SEP crée un handicap fonctionnel complexe avec retentissement sur la vie quotidienne des patients. La prise en charge des symptômes a pour but d’améliorer leur confort de vie et de prévenir les complications. Elle consiste en l’adaptation des traitements médicamenteux et l’instauration d’un programme de réadaptation qui aidera le patient à s’adapter aux fluctuations de la maladie. Troubles sensitifs (Vitamines B 12) (2, 4, 5, 6) La cyanocobalamine ou vitamine B12 est une vitamine hydrosoluble essentiellement apportée par les protéines d’origine animale. Elle intervient comme coenzyme notamment dans la synthèse de l’ADN et dans le métabolisme des neurones. Une carence en vitamine B12 entraîne une anémie mégaloblastique et des troubles neurologiques à type de paresthésies, ataxie, spasticité et troubles psychiques. Aussi est-elle parfois proposée dans certaines atteintes neurologiques mais sans réel fondement scientifique ni aucune AMM. La spécialité NOVOBEDOUZE®, des laboratoires Bouchara dosée à 10 mg qui disposait d’indications à visée neurologique n’est plus disponible aujourd’hui. Tableau XXIV : Vitamine B12 - Renseignements généraux et galéniques VITAMINE B12® des laboratoires Adrian, Aguettant, Delagrange, Gerda, Lavoisier, Roche, Opolabo Vitamine B12® 1000 Vitamine B12® Dossier 1999, XX, 1 Formes et dosages Indications Posologies et mode d’administration Effets indésirables ampoules à 1 mg carences d’absorption ou d’apport en vitamine B12 10 mg au total au rythme de 1 mg/j ou 3 fois /semaine (associé avec du fer) puis 1 mg/mois en IM stricte intoxications cyanhydriques 0,1g/kg en IV associé à la ventilation par oxygène pur - réactions allergiques - douleurs au point d’injection (IM) - coloration rouge des urines - acné en traitement prolongé - hypokaliémie traitement d’entretien des carences en vitamine B12 lors de contre-indication à l’utilisation de la voie IM - adulte : 1000 mg/j idem - enfant : 250 à 1000 mg/j voie perlinguale ou orale comprimés à 250 mg (très faible résorption) 89 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques 1. Renseignements généraux et galéniques 2.2. Utilisation en neurologie L’amitriptyline (LAROXYL®) est un antidépresseur imipraminique sédatif agissant au niveau cérébral par une diminution du recaptage présynaptique de la noradrénaline et de la sérotonine. Elle associe un effet anticholinergique central et périphérique. Tableau XXIV 2. Utilisation en neurologie La vitamine B12 est parfois utilisée à fortes doses comme antalgique dans les sciatiques et les névralgies cervico-brachiales, les neuropathies douloureuses et les névrites optiques rétro-bulbaires toxiques ou médicamenteuses. La posologie pratiquée dans les douleurs sensitives observées dans la SEP est de 30 à 50 mg d’amitriptyline, soit 30 à 50 gouttes de solution buvable à atteindre progressivement pour éviter le phénomène de somnolence (5). La prise en charge des troubles sensitifs observés au cours de la SEP (hypoesthésie et dyesthésie) fait parfois appel à la vitamine B12. Le schéma posologique est de 10 mg deux fois par semaine pendant 4 à 6 semaines (5). Manifestations paroxystiques Les troubles décrits sont des dysarthries paroxystiques et des signes de Lhermitte (sensation de décharge électrique lors de la flexion de la colonne cervicale). Elle permet de diminuer l’intensité des manifestations sensitives et la sensation de fatigue les accompagnant. Les spécialités comportant une association des trois vitamines B1-B6-B12 étaient parfois utilisées. Ils peuvent être soulagés par l’administration de clonazépam ou de carbamazépine. La posologie de clonazépam peut atteindre dans ce cas 6 mg/jour. Troubles sensitifs douloureux (Clonazépam, amitriptyline) 1. Renseignements généraux et galéniques Deux médicaments sont employés dans les troubles sensitifs douloureux mais sans avoir d’AMM spécifiées : le clonazépam et l’amitriptyline. 1.1. Clonazépam Tableau XXV 1. Clonazépam 1.2. Carbamazépine 1.1. Renseignements généraux et galéniques Tableau XXVII Tableau XXV 1.2. Utilisation en neurologie 2. Utilisation en neurologie Le clonazépam (RIVOTRIL®) est une benzodiazépine à visée antiépileptique associant des propriétés anticonvulsivante, anxiolytique, sédative et myorelaxante. La carbamazépine (TÉGRÉTOL®) est un antiépileptique ayant un effet antalgique dans certaines douleurs, et un effet thymorégulateur et antimaniaque. Elle présente un grand nombre d’indications (cf tableau IV). La posologie dans les douleurs sensitives associées à la SEP est de 1 à 2 mg/jour, atteinte par paliers et administrée à l’aide de la solution buvable (soit 10 à 20 gouttes/j) (5). Il existe des variations inter-individuelles chez les patients traités par carbamazépine ; aussi une adaptation individuelle de posologie est nécessaire en fonction de la réponse clinique observée. 2. Amitriptyline 2.1. Renseignements généraux et galéniques De plus, il est important de prévenir l’éventuelle survenue d’effets délétères par une surveillance hématologique et dermatologique. Tableau XXVI Dossier 1999, XX, 1 90 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XXV : Clonazépam - Renseignements généraux et galéniques RIVOTRIL® des laboratoires Roche Formes et dosages Indications Posologies et mode d’administration ampoules à 1 mg = 1ml - toutes les formes d’épilepsies rebelles - encéphalopathies épileptiques de l’enfant - douleurs de désafférentation fulgurante - en IV lente ou IM - somnolence, incoordination . adulte : 1 à 2 mg motrice, ataxie au début . enfant < 15 ans : - amnésie rétrograde 0,2 à 0,5 mg répétée - effet paradoxal rare avec 4 à 6 fois/jour agressivité, excitation et - voie orale : irritabilité 0,1 mg/kg/jour en 2 3 prises à atteindre progressivement comprimés à 2 mg solution buvable à 0,25 % (1 goutte = 0,1 mg) Effets indésirables Tableau XXVI : Amitriptyline - Renseignements généraux et galéniques LAROXYL® des laboratoires Roche Formes et dosages Indications Posologies et mode d’administration Effets indésirables ampoules à 50 mg - communes : . états dépressifs, y compris les formes sévères . algies sévères ou rebelles en cancérologie - spécifique aux gouttes ou aux cp 25 mg : énurésie - en milieu hospitalier : 100 à 250 mg/jour . soit en perfusion IV pendant 10 à15 j, . soit per os (cp à 50 mg) . soit les 2 associés - en ambulatoire : 50 à 100 mg/jour, diminuée de moitié chez le sujet âgé et chez l’enfant environ 1 mg/kg/j - énurésie : 10 à 50 mg/j selon l’âge - effets anticholinergiques - prise de poids et troubles de la glycorégulation - hypotension orthostatique, tachycardie sinusale - inversion trop rapide de l’humeur avec risque suicidaire comprimés à 25 et 50 mg solution buvable à 4 % (1 goutte = 1mg) Dossier 1999, XX, 1 91 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XXVII : Carbamazépine - Renseignements généraux et galéniques TÉGRÉTOL® des laboratoires Novartis Pharma SA Formes et dosages Indications - Posologies et mode d’administration Effets indésirables - comprimés à 200 mg - suspension à 2 % (1 cuillère-mesure = 100 mg) - comprimés LP à 200 et 400 mg - Épilepsies de type grand mal et épilepsies partielles, épilepsie avec atteinte psychique prédominante : initialement 400 mg/j chez l’adulte (a), 200 mg/j chez l’enfant > 6 ans et 100 mg/j chez l’enfant < 6 ans (e), en deux prises; augmentation progressive par paliers de 100 (e) ou 200 mg (a) jusqu’à obtention de la réponse désirée. - Neurologiques : somnolence, vertige, ataxie, diplopie, confusion mentale - Névralgies faciales essentielles : 400 mg/j puis augmentation de 200 mg tous les 2 jours pour atteindre 600 à 800 mg/j sans dépasser 2000mg/j - Douleurs de désafférentation, douleurs en éclair d’origine tabétique, neuropathies diabétiques, névralgies post-herpétiques, certains paroxysmes douloureux au cours de la SEP : 400 mg/j, puis par paliers jusqu’à la suppression des douleurs (800 à 1200 mg/j, sans dépasser 2000 mg/j) - Effets anticholinergiques - Troubles nécessitant l’arrêt : neutropénie, thrombopénie, agranulocytose, aplasie médullaire, hépatite, hyponatrémie, thromboembolie, protéinurie, troubles de la conduction, éruption cutanée (voire syndrome de Lyell) - Traitement des états d’excitation maniaque ou hypomaniaque : 600 à 1200 mg/j atteints en plusieurs jours. - Prévention des rechutes des psychoses maniacodépressives : 400 à 800 mg/j à dose progressive Remarque : nécessité d’un bilan hépatique et d’un hémogramme avant l’initiation du traitement et de façon régulière ensuite. Spasticité La spasticité «utile» compensant le déficit moteur doit être respectée. Elle peut aider la station debout et permettre au patient de conserver la marche ou de garder son autonomie pour les transferts. Si cette spasticité devient nuisible avec survenue de spasmes, de contractures douloureuses, il faut la traiter La spasticité correspond à une hypertonie musculaire pouvant être douloureuse et surtout invalidante. Les patients atteints de SEP présentent un déficit moteur sévère, particulièrement des membres inférieurs, qui s’accompagne d’une spasticité de la musculature striée. Ces spasmes vont perturber les mouvements volontaires et entraîner une incontinence. Les anti-spastiques ou les myorelaxants permettent de minorer ce trouble. 1. Baclofène La prise en charge de la spasticité vise d’abord à prévenir ou supprimer les facteurs favorisants (épines irritatives) représentés par les escarres, la constipation, les lithiases, les hémorroïdes... Dossier 1999, XX, 1 1.1. Renseignements généraux et galéniques Tableau XXVIII 92 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XXVIII : Baclofène - Renseignements généraux et galéniques LIORÉSAL® des laboratoires Novartis Pharma SA Formes et dosages Indications Posologies et mode d’administration comprimés à 10 mg - Contractures spastiques de la SEP - Contractures spastiques des affections médullaires (d’étiologie infectieuse, dégénérative, traumatique, néoplasique) - Contractures spastiques d’origine cérébrale Posologie à adapter individuellement et progressivement : - adulte : . début : 5 mg 3 fois/j . augmentée de 5 mg, 3 fois/jour tous les 3 j . jusqu’à atteindre la dose d’entretien se situant entre 30 et 75 mg/j en trois prises. (en milieu hospitalier, des doses journalières de 100 à 120 mg peuvent être atteintes) - sujets âgés ou atteints de spasticité cérébrales : la posologie initiale n’est que de 5 à 10 mg/j. solution injectable pour voie intrathécale, ampoules à : - 0,05 mg/1 ml - 10 mg/5 ml - 10 mg/20 ml Traitement symptomatique de la SEP et des lésions médullaires avec spasticité chronique sévère chez les patients pour lesquels la voie orale est inefficace Sous surveillance médicale spécialisée, 3 étapes : - phase de sélection initiale, par bolus intrathécal : . dose-test de 25 mg en 1 minute minimum, . augmentée par paliers de 25 mg /24 h . jusqu’à obtention d’une réponse environ 4 à 8 h après l’injection - phase de détermination de la dose - traitement d’entretien : perfusion continue à long terme grâce à la pose d’un CCI* avec une dose de 10 à 1200 mg/j (moyenne entre 300 à 800 mg/j) * CCI : chambre à cathéter implantable Remarque : La commercialisation d’une forme injectable de baclofène permet un recours possible pour les formes sévères de spasticité chez les sujets résistants aux antispastiques per os ou lorsqu’ils sont mal tolérés. 1.2. Pharmacologie Ils sont liés à une augmentation trop rapide de la posologie ou des doses de départ trop élevées. Ils peuvent être sévères chez les sujets à antécédents psychiatriques, présentant des troubles vasculaires cérébraux ou âgés. Ils ne dépendent pas de la voie d’administration. Le baclofène est un anti-spastique à point d’impact médullaire qui agit par stimulation des récepteurs GABA-B entraînant ainsi une inhibition de la libération des acides aminés excitateurs (glutamate et aspartate) de la transmission réflexe. Parmi les effets graves les plus fréquents, il est noté des convulsions, une dypsnée ou une dépression respiratoire. La plupart de ces effets peuvent être évités par une prescription à dose croissante. 1.3. Utilisation en neurologie À la dose de 10 mg/j, il a un effet bénéfique sur les contractures réflexes des muscles, et, par une action nociceptive, permet une nette amélioration des contractures spastiques douloureuses. Il améliore ainsi la mobilité du malade . * Effets sur le SNC Les plus fréquents sont des cas de somnolence et de nausées surtout au début mais restent transitoires. Par action centrale, le baclofène peut entraîner des cas de céphalées, d’euphorie ou d’états dépressifs, des paresthésies, une hypotonie musculaire, une ataxie, un nystagmus, des troubles de l’accommodation, des hallucinations, des cauchemars. 1.4. Effets indésirables * Généralités Les effets indésirables sont surtout observés en début de traitement. Dossier 1999, XX, 1 93 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques * Effets cardio-vasculaires : hypotension, voir malaises lipothymiques avec la forme intrathécale,ou de bradycardie. 2.3. Utilisation en neurologie Le dantrolène est particulièrement indiqué chez les patients grabataires avec des contractions intenses qui rendent difficile le nursing, alors que la diminution de la force motrice est bien tolérée. * Effets urogénitaux : troubles de la miction ou une énurésie. * Autres effets Occasionnellement, sont décrits des troubles gastro-intestinaux (constipation, diarrhées, vomissements), bouche sèche, asthénie, vertiges, dysgueusie, sueurs, réactions cutanées allergiques. 2.4. Effets indésirables * Hépatotoxicité Le dantrolène présente un potentiel hépatotoxique très élevé qui semble lié à la dose administrée. Cette toxicité peut se manifester par une simple augmentation des transaminases isolée ou associée à une élévation de la bilirubine, réversibles à l’arrêt du traitement et sans suite. Mais il peut aussi provoquer une hépatite cytolytique,. Plusieurs cas mortels ont été rapportés avec un risque plus élevé se situant en général à la fin du 2ème mois de traitement ou à la fin de la 2ème année. * Effets biologiques Des rares cas d’augmentation des transaminases, des phosphatases alcalines et de la glycémie ayant été rapportés. Son utilisation nécessite des contrôles réguliers en cas d’affection hépatique ou de diabète. 1.5. Précautions d’emploi - Son élimination étant à 75 % urinaire, le baclofène doit être utilisé avec prudence en cas d’insuffisance rénale. * Effets sur le SNC - Il faut tenir compte d’un éventuel abaissement du seuil épileptogène. Des signes centraux sont fréquemment observés au début du traitement (somnolence, vertiges, asthénie, troubles confusionnels). Ils peuvent être prévenus par l’augmentation progressive des doses et sont généralement régressifs. - L’utilisation de la voie intra-thécale comporte des risques spécifiques : infection et obstruction du cathéter ou des pannes de la pompe implantable. - L’arrêt du traitement doit se faire de manière progressive, des cas de crises convulsives avec véritable état de mal convulsif, hallucinations, bouffées délirantes aiguës ayant été rapportés. * Autres effets - Des troubles digestifs à type de gastralgies, nauséesvomissements, diarrhées sont possibles. - Une éruption cutanée d’aspect acnéiforme peut survenir. - Le dantrolène peut entraîner un relâchement sphinctérien et une incontinence urinaire iatrogène. 2. Dantrolène 2.1. Renseignements généraux et galéniques - Une coloration orangée des urines peut apparaître au cours du traitement. Tableau XXIX 2.4. Précautions d’emploi 2.2. Pharmacologie - Ne pas associer d’autres médicaments à potentiel hépatotoxique, notamment les contraceptifs oraux. Ne pas consommer d’alcool. Le dantrolène est un myorelaxant qui agit directement et sélectivement sur la contraction des fibres musculaires striées de l’organisme. Il ne modifie pas la conduction nerveuse ni la transmission neuromusculaire. - Ne pas dépasser 400 mg/j. Il découple les processus excitation-contraction musculaires par inhibition de la libération intra-cellulaire de calcium. Il n’a aucune action sur le muscle lisse vasculaire, cardiaque et intestinal aux doses employées en thérapeutique. - Bilan préthérapeutique nécessaire : transaminases, bilirubine, phosphatases alcalines, absolument nécessaire. Pratique des mêmes examens de manière régulière avant la fin du premier mois puis tous les deux mois pendant au minimum un an. Une élévation de plus de deux fois la normale impose l’arrêt du traitement. Son effet sur la spasticité d’origine médullaire ou centrale est une réduction des activités musculaires réflexes phasiques (clonus et spasmes hypertoniques) et permet une facilitation de la mobilisation passive. - Surveillance des symptômes évoquant une hépatite en phase pré-ictérique : asthénie, anorexie, prurit, céphalées, nausées-vomissements. Dossier 1999, XX, 1 94 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Tableau XXIX : Dantrolène - Renseignements généraux et galéniques DANTRIUM® des Laboratoires Lipha-Santé Formes et dosages Indications Posologies et mode d’administration gélules à 25 mg et 100 mg - Traitement des formes évoluées de spasticité d’origine pyramidale associées aux hémiplégies, aux paraplégies et à la SEP Utiliser la plus faible dose possible compatible avec l’efficacité Posologie à adapter individuellement et progressivement : - adulte : . début à 25 mg /jour en 2 ou 3 prises, . augmentée par fractions de 25 mg, sans dépasser 400mg/j (chaque nouvelle posologie sera maintenue quelques jours afin d’évaluer les résultats cliniques). - enfant : . début à 1mg/kg en 2 prises/j . augmentée par fractions de 0,5 mg/g/j . dose thérapeutique usuelle : 3mg/kg/j . ne pas dépasser 6 mg/kg/j - Prévention de l’hyperthermie maligne peranesthésique 1 à 2 mg/kg/jour 3 à 4 fois par jour, 1 à 2 jours avant l’intervention chirurgicale - Traitement curatif de l’hyperthermie maligne peranesthésique Injection IV d’une première dose de 1mg/kg, administration poursuivie en fonction de la régression des symptômes jusqu’à une dose cumulée de 10 mg/kg - Prévention de l’hyperthermie maligne peranesthésique Perfusion d’environ 1 heure en pré-opératoire à la dose de 2,5 mg/kg Flacons de lyophilisat à 20 mg 2.5. Contre-indication Il est contre-indiqué en cas d’insuffisance hépato-cellulaire grave, et nécessite une surveillance chez les insuffisants myocardiques. Son hépatotoxicité en fait, en pratique, un traitement de deuxième intention après le baclofène. 3. Les techniques invasives Il peut être fait appel à des techniques invasives lors de spasticité sévère. * Des infiltrations locales des points moteurs musculaires ou des troncs nerveux se pratiquaient auparavant avec de l’alcool maintenant remplacé par la toxine botulinique au niveau des muscles spastiques avec des résultats encourageants (7). Dossier 1999, XX, 1 * Il peut s’agir aussi de stimulation électrique médullaire et en dernier recours, après échec des traitements médicaux et physiques, les techniques de neurochirurgie peuvent être envisagées. * La radicotomie ou la radicellotomie peuvent être proposées, mais ce sont des techniques ablatives à caractère définitif et malgré tout pas toujours durables en raison de la poursuite de l’évolution de la maladie. * Administration intrathécale de baclofène par pompe implantable. 4 Divers - Kinésithérapie adaptée (étirements), cryothérapie (douche et bain d’eau glacée, compresses froides). - Injection de Toxine botulinique et neurotomie sélective dans les formes très localisées (pied spastique). 95 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques * L’insuffisance du détrusor peut être contrôlée par la prescription de médicaments cholinergiques tels que : Troubles urinaires Les troubles urinaires accompagnant la SEP doivent faire l’objet d’une vigilance constante en raison du retentissement possible sur le haut appareil urinaire. Ils nécessitent de pratiquer régulièrement un interrogatoire du patient, une appréciation du volume urinaire résiduel après miction, un contrôle cytobactériologique, un bilan urodynamique et un bilan radiologique. - l’urécholine (médicament sous Autorisation Temporaire d’Utilisation), - ou la néostigmine (PROSTIGMINE®). * L’hyperactivité du sphincter lisse de l’urètre sera corrigée par l’emploi d’alpha-bloquants comme l’alfuzosine (XATRAL®), celle du sphincter strié de l’urètre par les anti-spastiques sus-cités (LIORESAL®, DANTRIUM®). 1. Hyperactivité vésicale * Pour les situations d’instabilité vésicale rebelle aux traitements habituels, il a été proposé des instillations intravésicales de capsaïcine. L’hyperactivité vésicale (correspondant à une hypercontractilité du détrusor) se traduit par des urgences mictionnelles qui peuvent aboutir à l’incontinence. Les mictions sont fréquentes et de petit volume. * En cas de rétention chronique, les patients devront apprendre les techniques d’autosondages quotidiens qui permettent d’éviter la distension de la vessie et en favorise la rééducation. La prise en charge de cette anomalie passe d’abord par le traitement des infections urinaires qui lui sont souvent associées et fait appel aux antispasmodiques anticholinergiques, notamment l’oxybutynine et en deuxième intention à la desmopressine. * La chirurgie urologique peut être envisagée en cas d’échec des différentes thérapeutiques correctrices. Une dilatation vésicale, une lithotritie ou une myotomie du col peuvent être effectués par voie endoscopique, la voie haute procédera par exemple à un élargissement vésical ou une cystostomie. Enfin, une urétérostomie cutanée transiléale peut être proposée. 1.1. Oxybutynine Tableau XXX 1.2. Desmopressine Lorsque les anticholinergiques sont contre-indiqués ou mal tolérés, la desmopressine, analogue structural de l’hormone antidiurétique naturelle commercialisée sous le nom de MINIRIN® peut être proposée. La fatigue La fatigue est une source majeure de handicap dans la SEP. Lors des séances de rééducation, le patient apprend à s’économiser dans la vie quotidienne, en ayant souvent recours à des aides techniques. 2. Troubles de la vidange vésicale Les troubles de la vidange vésicale se traduisent par une dysurie. Ils sont liés à diverses causes. Tableau XXX : Oxybutynine - Renseignements généraux et galéniques DITROPAN® des laboratoires Synthélabo Formes et dosages Indications Posologies et mode d’administration Effets indésirables cp à 5 mg - Impériosité urinaire chez la femme (en cas de vessie instable) - Énurésie (immaturité vésicale) - Vessies neurogènes spastiques - adulte : 5 à 15 mg/jour en 2 à 3 prises - enfant >5 ans : 10 mg/j au maximum en 2 à 3 prises - sécheresse de la muqueuse buccale - mydriase, - troubles de l’accommodation - élévation de la pression intra-oculaire - constipation Dossier 1999, XX, 1 96 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques 1. Amantadine Les troubles sexuels : consultation d’un urologue ou d’un sexologue voire d’un psychologue - Tableau XXXI L’amantadine est agoniste dopaminergique, a fait l’objet de plusieurs études montrant son efficacité pour diminuer la fatigue. Une dose de 200 mg par jour est en général nécessaire, répartie sur la première partie de la journée pour éviter l’insomnie (6). RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1 - Beneton C, Besson P, Granjon M. Sclérose en plaques et rééducation. Encycl Med Chir (Elsevier Paris), Kinésithérapie- rééducation fonctionnelle 1996. 26-472-A10, 12p. 2. Antidépresseurs et traitements psychotoniques 2 - Brochet B. Aspects physiopathologiques, cliniques, thérapeutiques et actuels de la sclérose en plaques. Encycl Med Chir, Neurologie 1995, 17-074B, 19p. Il peut être envisagé un recours aux antidépresseurs et aux traitements psychotoniques. 3 - Cohen R.A., Fisher M. Amantadine treatment of fatigue associated with multiple sclerosis. Arch Neurol 1989; 46 : 676-680. 4 - Confavreux C.H. Le traitement de la sclérose en plaques. Rev Prat 1994 ; 44 (12) : 1643-8. Divers 5 - Fontaine B, Gout O, Lyon-Caen. Les traitements de la sclérose en plaques. Méd Thérap 1995 ; 1 (6) : 571-6. - L’épilepsie est prise en charge par le traitement habituel. - Les complications cutanées, surtout présentes lors des états grabataires nécessitent des soins de nursing rigoureux et l’installation sur un matériel adapté (lit, coussin...). 6 - Plantier D, Tournebise H, Boucand MH, Dupont C, Eysette M, Boisson D. La spasticité : données cliniques, physiopathologiques et approches thérapeutiques. Une revue (1ere partie). Lyon Pharmaceutique, 1995 ; 46 (7) : 397-406. - Mesures d’hygiène de vie : il faut éviter l’exposition à la chaleur, le surmenage, les infections. Le patient est invité après l’arrêt de la marche à poursuivre la verticalisation (effet sur le transit intestinal, effet trophique, effet bénéfique sur l’état vasculaire...). 7 - Snow BJ, Tsui JKC, Bhatt MH, Valeras M, Hashimoto S.A, Caline DB. Treatment of spasticity with botulinium toxin : a double-blind study. Ann Neurol 1990 ; 28 : 512-5. - La constipation est traitée de manière habituelle en insistant sur les les mesures hygiénodiététiques (apport hydrique, richesse en fibres, verticalisation...). Tableau XXXI : Amantadine - Renseignements généraux et galéniques MANTADIX® Laboratoires Dupont Pharma SA Formes et dosages Indications - Posologies et mode d’administration Effets indésirables gélules à 100 mg Maladie de Parkinson : 200 à 300 mg/j en 2 à 3 prises - Troubles neuro-psychiques : insomnies (30 %), difficultés de concentration, asthénie, état dépressif, confusion mentale, tremblements, ataxie, dysarthrie, myalgies comprimés à 100 mg Prophylaxie de la grippe à virus A chez les sujets non vaccinés : - adulte : 200 mg/j - enfant > 12 ans : 100 à 200 mg/j - enfant > 1 an : 4 à 5 mg/kg/j sans dépasser 150 mg/j Dossier 1999, XX, 1 - Troubles digestifs : anorexie, nausées, vomissement, douleurs abdominales, diarrhées ou constipation, sécheresse buccale - Autres effets : œdème des membres inférieurs, dypsnée, toux, hypotension orthostatique, palpitations, bouffées de chaleur, réactions cutanées allergiques 97 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques RÉÉDUCATION Les patients souffrent à ce stade de monoparésie ou paraparésie associées à des troubles ataxiques. En bref La rééducation doit aider à la correction des symptômes sur le mouvement, mais aussi apporter des compensations pour une meilleure adaptation à la vie courante. Plusieurs phases dans la progression du handicap fonctionnel vont nécessiter des prises en charges spécifiques : la phase autonome, phase d’autonomie en fauteuil et la phase de dépendance. D’une façon générale, la prise en charge de la SEP est multidisciplinaire, et le soutien des patients aux travers d’associations leur apporte une aide psychologique mais aussi dans les contraintes de la vie courante. L’optimisation des possibilités motrices restantes est l’objectif principal avec essentiellement la pratique de la marche, mais aussi des assouplissements, un travail d’équilibre, des séances de stretching adaptées. La prise en charge par un kinésithérapeute et/ou un ergothérapeute intervint sur des périodes limitées et constitue des conseils aux malades dans l’élaboration de programmes incluant les activités suscitées. Des aides techniques peuvent être envisagée à ce stade, débutant par des cannes simples puis à appui brachial, des orthèses (attelles mollet-plante), la stimulation électrique par stimulateur portable, sièges à roulettes type secrétaire, déambulateur, fauteuil roulant manuel léger pour les déplacements de longues distances. La rééducation (7) est bipolaire : elle doit aider à la correction des symptômes sur le mouvement, mais aussi apporter des compensations pour une meilleure adaptation à la vie courante. Elle vise à rééduquer le déficit et à exploiter les possibilités restantes en respectant la fatigue. Phase d’autonomie en fauteuil La phase d’autonomie en fauteuil est caractérisée par un score EDSS compris 6,5 et 7. Elle intervient toujours de manière individualisée, les troubles sensitivomoteurs et fonctionnels évoluant très différemment selon les patients. La paraparésie des muscles inférieurs devient de plus en plus sévère, associé à un déficit sensitif. Les activités de précision grâce aux membres supérieurs sont désormais difficiles, l’atteinte de l’équilibre est de règle et la marche n’est plus possible d’autant que la fatigue est constante. Le passage en fauteuil roulant est obligatoire. généralités Les recommandations générales sont de proscrire une rééducation trop fatiguante et trop intensive, dans une atmosphère trop chaude (la chaleur accentuant les douleurs associées à la SEP). De plus, le nombre de poussées est plus élevé en saison chaude. Les objectifs principaux sont la lutte contre la spasticité et ses conséquences, le maintien des possibilités existantes dont la déambulation, le passage en fauteuil roulant et l’autonomie en fauteuil. La rééducation doit préserver le plus longtemps possible l’indépendance à la marche et l’autonomie dans les activités de la vie quotidienne.. Elle vise aussi à compenser les fonctions manquantes par la recherche d’aides techniques (attelles, déambulateurs fauteuil roulant...). Plusieurs phases dans la progression du handicap fonctionnel vont nécessiter des prises en charges spécifiques. Elles sont définies en fonction du score EDSS : la phase autonome, phase d’autonomie en fauteuil et la phase de dépendance. Les méthodes sont la cryothérapie, la mobilisation passive, les étirements et la prévention des épines irritatives. L’entretien de la force musculaire est effectué au moyen d’exercices globaux dont le maintien des positions de redressement et les exercices de stabilisation du tronc. La rééducation des membres supérieurs correspond à la manipulation d’objets et à leur reconnaissance sans aide visuelle. Le syndrome cérébelleux justifie des attitudes thérapeutiques complémentaires, comme la balnéothérapie et la relaxation. Phase autonome La phase autonome est caractérisée par un score EDSS compris entre 4 et 6 ; les scores inférieurs à 4 ne sont en général pas associés à des troubles fonctionnels. Dossier 1999, XX, 1 98 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Phase de dépendance D’une façon générale, la prise en charge de la SEP est multidisciplinaire, et le soutien des patients aux travers d’associations leur apporte une aide psychologique mais aussi dans les contraintes de la vie courante. La phase de dépendance est caractérisée par un score EDSS supérieur ou égal à 7,5. Le patient va avoir recours rapidement au fauteuil roulant électrique, duquel il ressentira de plus en plus de mal à se transférer. Adresses utiles L’alimentation et la toilette du visage deviennent problématiques. Le maintien de l’autonomie restante et la prévention des complications sont les deux axes primordiaux de la prise en charge. La mobilisation passive, les étirements, la prise de postures d’inhibition, les techniques de relaxation-contraction sont indispensables pour lutter contre la spasticité. La verticalisation est à conserver le plus longtemps possible. - Association Française des Sclérosés en Plaques (NAFSEP) 20, avenue Didier-Daurat L’aéropole 1, bâtiment Fonta 31700 Blagnac Tel : 05/61/71/22/17 - Association pour la recherche sur la sclérose en plaques (ARSEP) 14, rue Louis Chéreau 5013 Paris Tel : 01/45/65/00/36 Parallèlement, la prévention de l’escarre, l’entretien respiratoire et la prévention des troubles circulatoires doivent faire l’objet d’un nursing quotidien. - Ligue Française contre la sclérose en plaques (LFSEP) La rééducation sera de préférence réalisée au cabinet de kinésithérapie. 40, rue Danton 75015 Paris Recommandations Le Professeur Michel Barat, neurologue et professeur de médecine physique et de réadaptation à Bordeaux, a préconisé, lors du 36ème congrès annuel de l’Association Française des sclérosés en plaques, la planification des séances de la manière suivante : - si la maladie est stable, des séries de dix séances avec en moyenne deux séries par an à raison de deux à trois séances par semaine ; - si les troubles de la marche sont permanents, une à deux séances de rééducation ambulatoire hebdomadaire peuvent se justifier; - si la perte de la marche conduit à l’adaptation en fauteuil roulant, deux à trois séances par semaine d’entretien articulaire et de verticalisation systématique doivent être proposées. La durée des séances ne doit pas dépasser 30 à 40 minutes, l’objectif n’étant pas de fatiguer les malades. Dossier 1999, XX, 1 99 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques STRATÉGIE THÉRAPEUTIQUE Le but du traitement de la sclérose en plaques est de prévenir les poussées et de retarder l'aggravation progressive de la maladie. Un traitement modifiant le cours de la maladie doit être envisagé précocement car la récupération des déficits neurologiques n'est pas actuellement possible. Toutefois, environ 10 % des patients ont une maladie relativement bénigne et ne nécessitent sans doute pas tous un traitement modifiant le cours de la maladie. Suivant les formes cliniques évolutives de la maladie, les traitements proposés sont différents: - L'alternative est représenté par l’acétate de glatiramère ou copolymère-1 notamment pour les patients devenus résistants à l'interféron bêta. - Les immunoglobulines intraveineuses semblent aussi intéressantes car elles entraînent une amélioration du handicap et une diminution du nombre de poussées. - Quant à l'azathioprine et à la mitoxantrone, ils pourraient être utiles pour les patients qui ne répondent pas aux traitements précédents car ils présentent un effet sur le taux de poussées sans ralentir la progression. Forme évoluant par poussées Le traitement repose essentiellement sur les corticoïdes qui restaurent la barrière hémato-encéphalique, réduisent l'œdème et amélioreraient la conduction axonale. Une accélération de la récupération et une diminution de la durée des poussées sont observées mais sans modification de l'évolution à long terme ni prévention des rechutes. - La méthylprednisolone a remplacé l'ACTH en raison d'une action plus rapide et moins d'effets indésirables. - L'interféron bêta est le traitement de choix des formes rémittentes : il diminue le taux de poussées et l'activité de la maladie définie par la survenue de nouvelles lésions. Mais la durée optimale du traitement n'est pas connue même si un traitement à long terme semble nécessaire. Formes progressives Le méthotrexate présente un bénéfice clinique faible mais il permet de réduire l'aggravation de la maladie sans trop d’effets indésirables. De plus, il n'y a pas d'alternative non toxique et un traitement doit être envisagé chez des patients présentant une détérioration progressive. - En cas de non réponse, le cyclophosphamide pourrait être envisagé malgré un bénéfice modeste et une toxicité limitante. - Quant à la ciclosporine, sa toxicité semble l'emporter sur ses bénéfices cliniques limités. CONCLUSION La prise en charge thérapeutique de tous les symptômes de la SEP se limite actuellement à traiter les poussées et à prévenir la survenue de nouvelles poussées ou l’installation d’un handicap. Elle impose l’intervention de toute une équipe médicale, paramédicale et sociale Les bénéfices cliniques les plus nets sont observés quand le traitement est instauré précocement mais il est actuellement impossible d’établir un pronostic dès le début de la maladie. En conséquence, la mise en route de traitements non anodins à long terme ne peut se faire que lorsque la maladie a fait la preuve de son évolutivité. Dossier 1999, XX, 1 Même si la connaissance de l’étiologie d’une maladie n’est pas indispensable à son traitement, sa contribution est souvent décisive mais ce n’est pas encore le cas dans la SEP. La stratégie reste fondée sur les techniques immunosuppressives même si d’autres voies sont envisagées pour favoriser la remyélinisation des lésions ou la conduction de l’influx nerveux dans les lésions démyélinisés. De nombreuses pistes thérapeutiques restent à explorer : transplantations de cellules gliales, facteurs de croissance recombinants et éliprodil pour favoriser la régénération, anticorps monoclonaux qui constituent un espoir non négligeable. 100 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques ANNEXE 1 Formes cliniques de la SEP ANNEXE 2 : COTATION DU HANDICAP DANS LA SCLÉROSE EN PLAQUE (selon J. KURTZKE - Neurology, Cleveland, 1983,33 :1444-52) PARAMETRES FONCTIONNELS Commission de la transparence 05/11/97 - J.O. du 20/12/97 et du 19/07/98 Fonction pyramidale 0. Normale 1. Perturbée sans handicap 2. Handicap minimal 3. Paraparésie ou hémiparésie faible à modérée ; monoparésie sévère 4. Paraparésie ou hémiparésie marquée ; quadriparésie modérée ou monoplégie 5. Paraplégie, hémiplégie ou quadriparésie marquée 6. Quadriplégie V. Inconnue Dossier 1999, XX, 1 101 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques ANNEXE 2 (suite 1) Fonction cérébelleuse 0. Normale 1. Perturbée sans handicap 2. Ataxie débutante 3. Ataxie du tronc ou d'un membre modérée 4. Ataxie sévère touchant tous les membres 5. Ataxie ne permet plus la réalisation de mouvements coordonnés V. Inconnue X. Signe à porter après le grade lorsque la faiblesse (niveau 3 ou plus sur la cotation de la fonction pyramidale) perturbe l'évaluation Fonction du tronc cérébral 0. Normale 1. Examen anormal, pas de gêne fonctionnelle 2. Nystagmus modéré ou autre handicap modéré 3. Nystagmus sévère, faiblesse extra-oculaire marquée ou handicap modéré au niveau d'autres nerfs crâniens 4. Dysarthrie ou autre handicap marqué 5. Dans l'impossibilité d'avaler ou de parler V. Inconnue Fonction sensitive 0. Normale 1. Perception des vibrations ou reconnaissance de figures dessinées sur la peau seulement diminuée 2. Légère diminution de la sensibilité au toucher, à la douleur ou du sens de la position, et/ou diminution modérée de la perception des vibrations (ou de figures dessinées) dans 3 ou 4 membres 3. Diminution modérée de la sensibilité au toucher, à la douleur ou du sens de la position, et/ou perte de la perception des vibrations dans 1 ou 2 membres ; ou diminution légère de la sensibilité au toucher ou à la douleur dans tous les tests proprioceptifs dans 3 ou 4 membres 4. Diminution marquée de la sensibilité au toucher ou à la douleur ou perte de la perception proprioceptive, isolées ou associées, dans 1 ou 2 membres ; ou diminution modérée de la sensibilité au toucher ou à la douleur et/ou diminution sévère de la perception proprioceptive dans plus de 2 membres 5. Perte de la sensibilité dans 1 ou 2 membres ; ou diminution modérée de la sensibilité au toucher ou à la douleur et/ou perte de la sensibilité proprioceptive sur la plus grande partie du corps en dessous de la tête 6. Perte de la sensibilité en dessous de la tête V. Inconnue. Dossier 1999, XX, 1 102 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques ANNEXE 2 (suite 2) Transit intestinal et fonction urinaire 0. Normale 1. Rétention urinaire légère ou rares mictions impérieuses 2. Rétention urinaire modérée et mictions impérieuses fréquentes ou incontinence urinaire rare ; constipation ou épisodes diarrhéiques 3. Incontinence urinaire fréquente 4. Nécessité d'une cathétérisation pratiquement constante 5. Incontinence urinaire 6. Incontinence urinaire et fécale V. Inconnue Fonction visuelle 0. Normale 1 .Scotome et/ou acuité visuelle supérieure à 0,7 2. Oeil atteint avec scotome ; acuité visuelle comprise entre 0,4 et 0,7 3. Oeil atteint avec large scotome, ou diminution modérée du champ visuel mais avec une acuité visuelle maximale (avec correction) de 0,2 ou 0,3 4. Oeil le plus atteint avec diminution marquée du champ visuel et acuité visuelle maximale (avec correction) de 0, 1 à 0,2 , ou niveau 3 et acuité maximale de l'autre oeil de 0,3 ou moins 5. Oeil le plus atteint avec acuité visuelle maximale (correction) inférieure à O,l ; ou niveau 4 et acuité visuelle maximale de l'autre oeil de 0,3 ou moins 6. Niveau 5 plus acuité visuelle maximale du meilleur oeil de 0,3 ou moins V. Inconnue X. A utiliser dans les niveaux 0 à 6 lorsqu'il existe une pâleur temporale Fonction cérébrale (ou mentale) 0. Normale 1. Altération isolée de l'humeur (n'interfère pas avec le score DSS) 2. Diminution légère de l'idéation 3. Diminution modérée de l'idéation 4. Diminution marquée de l'idéation ("chronic brain syndrome" modéré) 5. Démence ou "chronic brain syndrome" sévère V. Inconnue Autres fonctions 0. Pas d'altération 1. Toute autre perturbation neurologique attribuable à la SEP (à spécifier) V. Inconnue. Dossier 1999, XX, 1 103 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques ANNEXE 3 : ÉCHELLE DE COTATION DU HANDICAP (EDSS : expanded disability status scale) Commission de la transparence 05/11/97 - J.O. du 20/12/97 et du 19/07/98 0. Examen neurologique normal (tous les paramètres fonctionnels (PF) à 0 ; le niveau du PF mental peut être coté à 1). 1.0 Pas de handicap, signes minimes d'un des PF (c'est-à-dire niveau 1 sauf PF mental) 1.5 Pas de handicap, signes minimes dans plus d'un des PF (plus d'un niveau 1 à l'exclusion PF mental) 2.0 Handicap minime d'un des PF (un niveau 2, les autres niveau 0 ou 1) 2.5 Handicap minime dans deux PF (deux niveaux 2, les autres niveau 0 ou 1) 3.0 Handicap modéré d'un PF (un PF à 3, les autres à 0 ou 1, ou handicap léger au niveau de 3 ou 4 PF (3 ou 4 PF à 2, les autres à 0 ou 1), pas de problème de déambulation 3.5 Pas de problème de déambulation mais handicap modéré dans un PF (1 PF à 3) et 1 ou 2 PF à 2 ; ou 2 PF à 3 ; ou 5 PF à 2 4.0 Pas de problème de déambulation (sans aide), indépendant, debout 12 heures par jour en dépit d'un handicap relativement sévère consistant en un PF à 4 (les autres à 0 ou 1), ou l'association de niveaux inférieurs dépassant les limites des degrés précédents. Capable de marcher 500 mètres sans aide et sans repos 4.5 Déambulation sans aide, debout la plupart du temps durant la journée, capable de travailler une journée entière, peut cependant avoir une limitation dans une activité complète ou réclamer une assistance minimale ; handicap relativement sévère, habituelle-ment caractérisé par un PF à 4 (les autres à 0 ou 1) ou l'association de niveaux inférieurs dépassant les limites des grades précédents. Capable de marcher 300 mètres sans aide et sans repos 5.0 Déambulation sans aide ou repos sur une distance d'environ 200 mètres ; handicap suffisamment sévère pour altérer les activités de tous les jours. (Habituellement, un PF est à 5, les autres à 0 ou 1 ; ou association de niveaux plus faibles dépassant ceux du grade 4.0) 5.5 Déambulation sans aide ou repos sur une distance d'environ 100 mètres ; handicap suffisant pour exclure toute activité complète au cours de la journée 6.0 Aide unilatérale (canne, canne anglaise, béquille), constante ou intermittente, nécessaire pour parcourir environ 100 mètres avec ou sans repos intermédiaire 6.5 Aide permanente et bilatérale (cannes, cannes anglaises, béquilles) nécessaire pour marcher 20 m sans s'arrêter 7.0 Ne peut marcher plus de 5 m avec aide , essentiellement confiné au fauteuil roulant ; fait avancer lui-même son fauteuil et effectue le transfert ; est au fauteuil roulant au moins 12 h par jour 7.5 Incapable de faire quelques pas ; strictement confiné au fauteuil roulant ; a parfois besoin d'une aide pour le transfert ; peut faire avancer lui-même son fauteuil ; ne peut y rester tout la journée ; peut avoir besoin d'un fauteuil électrique 8.0 Essentiellement confiné au lit ou au fauteuil, ou promené en fauteuil par une autre personne ; peut rester hors du lit la majeure partie de la journée : conserve la plupart des fonctions élémentaires ; conserve en général 1'usa-e effectif des bras 8.5 Confiné au lit la majeure partie de la journée, garde un usage partiel des bras -, conserve quelques fonctions élémentaires 9.0 Patient grabataire ; peut communiquer et manger 9.5 Patient totalement impotent, ne peut plus manger ou avaler ni communiquer 10.0 Décès lié à la SEP Dossier 1999, XX, 1 104 Évaluation thérapeutique Traitements de la sclérose en plaques Abstract Multiple sclerosis is the main inflammatory demyelinating disease of the central nervous system. Its prevalence depends on environmental and genetic factors. It is characterised by the presence of demyelinating plaques especially in the brain white matter. These plaques are the result of an inflammatory and a demyelinating process, and of a sclerosis. A remyelinating process can end the sequence. Two main physiopathological hypothesis - viral infection and disimmunatary syndrom - have been brought out. The multiple sclerosis begin with an attack of the long nerve fibers, the optic nerves or the spinal cord. Three developments of the disease can be distinguished : the remittent form (sequences of remissions and acute exacerbations), the relapse chronic progressive form, and the progressive form. After several years a chronic form take hold. The treatments try whether to fight against the immune reaction or the inflammatory processes or whether to promote the remyelinating process and the lesions repairing; High doses of the corticotropin hormone and the synthetic corticosteroids (methyl prednisolone and prednisolone) lead to a significative improvement of the acute exacerbations but are inefficient in the relapses prevention. The interferons beta-1b and beta-1a have some efficacy on the inflammatory processes of the remittent forms. The glatiramere acetat (copolymere 1) lead to a decrease in the new exacerbations and a significative improvement of the remittent forms. The intravenous immunoglobulins could participate to the return to an immune system balance. Other immunodepressant drugs are in development : azathioprine, cyclosporine A, intravenous cyclosphophamide, methotrexate, mitoxantrone. The symptomatic treatment involves several drugs : vitamin B12 (sensitivity troubles) ; clonazepam and amitriptyline (pain sensations) ; clonazepam and carbamazepine (dysarthria and Lhermitte’s signs) ; baclofene, dantrolene and invasive techniques (spasticity) ; oxybutynine and desmopressine (vesical hyperactivity) ; urecholine and neostigmine (emptying of gallblader) ; alphablockers (urethrae sphincter hyperactivity). A physical therapy has to be undergone to correct the symptoms for a better quality of life. Key words : Azathioprine, Cyclosporine, Copolymère, Corticotropin, Cyclophosphamide, Immunoglobuline, Interferon bêta, Methylprednisolone, Methotrexate, Mithoxantrone, Multiple sclerosis, Prednisolone, Reeducation Dossier 1999, XX, 1 105