Être ou ne pas être – Le professionnalisme dans les soins et l

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Être ou ne pas être – Le professionnalisme dans les soins et l
Child Care Connections
Projet pour le recrutement et la conservation d’un personnel qualifié
en soins aux jeunes enfants
Être ou ne pas être – Le professionnalisme dans les soins et l’éducation
auprès des jeunes enfants
Rôle du statut professionnel dans le recrutement et
la conservation des employées
Sandra Griffin, MA
Directrice administrative
Fédération canadienne des services de garde à l’enfance
Janvier 2002
P2
Child Care Connections tient à remercier pour son soutien financier le programme de Partenariats en
développement social pour les enfants, les familles et les communautés de Développement des
ressources humaines Canada. Les points de vue exprimés dans ces documents ne sont pas
nécessairement le reflet de ceux de Développement des ressources humaines Canada
Introduction : le statut professionnel et les soins et l’éducation auprès des jeunes enfants
« Le concept de “professionnel compétent” est une expression qui attirera sans nul doute
l’attention de tous ceux et toutes celles qui, dans le domaine des soins aux jeunes enfants, ont
le moindre sens éthique; tout le monde veut être perçu comme étant “professionnel” sur le
plan de son travail et tout le monde veut être reconnu comme étant “compétent” dans
l’approche adoptée pour ce travail. » (Clyde et Rodd, 1991, p. 1)
La professionnalisation du secteur des soins aux jeunes enfants est un sujet qui fait, depuis de
nombreuses années, l’objet de vifs débats au sein de la communauté des personnes œuvrant dans
le domaine des soins et de l’éducation auprès des jeunes enfants (SEJE). En mars 1983, un groupe
de femmes œuvrant dans le domaine des SEJE et représentant toutes les provinces et tous les
territoires du Canada s’est réuni à Toronto (Ontario) pendant trois journées pour « explorer la
faisabilité d’une fédération d’envergure nationale à orientation professionnelle » (compte rendu de la
réunion, juin 1983). Lors de cette réunion à Toronto, le groupe a débattu des avantages qu’il pouvait
y avoir à s’efforcer de mettre en place une désignation professionnelle visant à améliorer le statut
des personnes œuvrant dans le secteur. Dans ce débat, le groupe se retrouvait confronté à la réalité,
à savoir qu’une grande majorité des personnes œuvrant dans le secteur ne correspondent pas à la
définition traditionnelle de « professionnel » tel que le terme est défini dans les ouvrages
sociologiques sur les professions. Le groupe a finalement décidé de fonder un organisme, la
Fédération canadienne des services de garde à l’enfance, qui représenterait toutes les personnes
œuvrant dans le secteur des soins et de l’éducation auprès des jeunes enfants, ainsi que tous ceux
et toutes celles qui travaillent dans des métiers ou des professions apparentées et les parents. La
décision du groupe, autrement dit, a consisté à favoriser l’inclusion de tous et de toutes, plutôt que
l’exclusion de certains.
La Fédération canadienne des services de garde à l’enfance offre, depuis cette époque, des services
de grande valeur aux personnes concernées par l’éducation des jeunes enfants. Aujourd’hui,
cependant, près de vingt ans plus tard, nous avons bien une forte fédération d’organismes
provinciaux et territoriaux représentant les personnes œuvrant dans tout un éventail de contextes de
soins et d’éducation auprès des jeunes enfants — des garderies familiales aux programmes
d’éducation des jeunes enfants des collèges communautaires, en passant par les prématernelles et
les agences de ressources et d’affectation — mais nous ne sommes pas beaucoup plus avancées
pour ce qui est de répondre à la question de savoir si nous sommes, oui ou non, une profession et si,
oui on non, nous devrions professionnaliser le secteur. Le présent article explore les problèmes
relatifs à la professionnalisation du secteur des soins et de l’éducation auprès des jeunes enfants et
soutient qu’il est possible d’avoir, grâce au « professionnalisme », un impact sur le recrutement et sur
la conservation d’employées qualifiées dans le secteur, sans être nécessairement parvenu à
répondre à la question de savoir s’il faut professionnaliser le secteur. Il ne sera pas possible de régler
la question de la professionnalisation tant qu’on n’aura pas un modèle qui sera perçu par la majorité
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des personnes œuvrant dans le secteur comme étant le reflet fidèle de ce qu’on considère comme
étant les caractéristiques uniques de ceux et de celles qui « gagnent leur vie à prodiguer des soins ».
Pourquoi le professionnalisme est-il important dans le secteur des soins et de l’éducation
auprès des jeunes enfants?
Il y a un vieux dicton qui dit que « les femmes sages connaissent le pourquoi des choses » (en
anglais : « a wise woman knows her whys »). Avant de nous lancer à fond dans une discussion sur
l’impact du professionnalisme sur le recrutement et la conservation des employées dans notre
secteur et sur ce qu’on peut faire à ce sujet, il convient que nous indiquions clairement pourquoi nous
pensons que le professionnalisme est important et pourquoi nous pensons que tout le monde devrait
se soucier de savoir qui entre dans notre secteur et qui y reste.
La réponse est heureusement simple. D’après les recherches effectuées dans le domaine, il existe
un rapport constant entre la qualité de la personne et la qualité du service offert — aussi bien dans
les services de garde en centre que dans les services de garde familiale (Doherty, 2000). En un mot,
la qualité, ça compte. Il existe un nombre croissant de recherches qui établissent de façon absolue le
lien entre la qualité des contextes dans lesquels les soins sont prodigués et les résultats positifs à
long terme pour les enfants (Copple, 1990; Doherty, 1999, 2000; Dunster, 1998; McCain & Mustard,
1999). De surcroît, d’après une étude récemment publiée sur les salaires et les conditions de travail
dans le secteur des soins aux jeunes enfants au Canada, plusieurs recherches montrent qu’il y a un
lien entre la stabilité du personnel et tant la qualité globale des programmes de soins aux jeunes
enfants que le niveau de développement des enfants (Doherty, Lero, Goelman, LaGrange, & Tougas,
2001).
De plus, on commence à trouver des recherches qui montrent un lien entre les soins aux jeunes
enfants et les avantages financiers dans l’entreprise pour les employeurs des parents des enfants,
en raison de facteurs comme la réduction des journées d’absence des parents de leur travail pour
des raisons familiales, etc. En fait, si on se base sur des calculs utilisant les effectifs actuels des
enfants âgés de deux à cinq ans et de leurs familles, on arrive à un résultat prévu de 4 millions de
dollars par années pour ce qui est des avantages liés aux résultats positifs sur le plan du
développement des enfants, tandis que les avantages pour les mères dans la population active se
chiffrent à plus de 6 millions de dollars par an. D’après les auteurs de ces études, on estime que,
pour chaque dollar investi dans l’amélioration de la qualité des services de soins et d’éducation
auprès des jeunes enfants, ce sont deux dollars d’avantages économiques qui sont générés
(Cleveland et Krashinsky, 1998).
Doherty (2000) décrit le « triangle de fer » (p. 46) de facteurs qui garantissent la qualité des soins : la
formation spécialisée, le taux d’enfants par pourvoyeuse de soins et la taille des groupes. Doherty
cite également d’autres facteurs, comme la rémunération et les conditions de travail, ainsi que le
soutien accordé aux pourvoyeuses de soins. Si la qualité de la pourvoyeuse de soins n’est qu’une
variable parmi plusieurs variables ayant une influence importante sur la qualité des soins, il n’en
reste pas moins que cette qualité de la pourvoyeuse de soins est le pivot de tout le mécanisme.
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Pourquoi la pourvoyeuse de soins joue-t-elle un rôle de pivot? Parce qu’elle a la possibilité d’être à la
fois actrice et metteur en scène dans la pièce — à savoir à la fois la personne qui offre le service et
la personne qui est ou qui peut être à l’origine des changements survenant dans la qualité du service
offert. Et c’est le professionnalisme qui joue un rôle déterminant sur ce plan. Il faut que la
pourvoyeuse de soins soit non seulement capable et compétente, mais aussi qu’elle soit motivée
dans son travail et motivée pour ce qui est de pousser le secteur à effectuer des changements en
son sein en vue d’améliorer les conditions de son travail — parce qu’elle sait que cela compte.
C’est le professionnalisme qui guide la pourvoyeuse de soins dans son travail et qui influence la
façon dont la pourvoyeuse de soins guide son propre travail. Lorsque la pourvoyeuse de soins est
capable, compétente et bien informée — c’est-à-dire lorsqu’elle est « professionnelle » — elle se
préoccupe à la fois du travail lui-même et de l’environnement social plus général dans lequel ce
travail s’inscrit. C’est là la raison pour laquelle le « professionnalisme » joue un rôle crucial dans
l’offre de services de soins et d’éducation auprès des jeunes enfants — quel que soit le statut de la
profession elle-même.
Que faire, alors, pour que les facteurs qui favorisent le professionnalisme dans notre secteur
deviennent bien ancrés dans les faits — et que faire pour recruter et conserver des pourvoyeuses de
soins qui maintiendront un tel niveau de professionnalisme dans la pratique? Il nous faut, tout
d’abord, définir clairement ce que nous craignons dans la professionnalisation de notre secteur. Il
nous faut ensuite nous concentrer sur les caractéristiques et les structures les plus importantes, dont
nous savons qu’elles favorisent le professionnalisme sans favoriser en même temps cette couche
traditionnelle de professionnalisation dont beaucoup pensent qu’elle priverait le secteur des soins et
de l’éducation auprès des jeunes enfants de ce que Aristote appelait, en parlant de l’âme, son
« caractère essentiel ».
Professionnalisation – Les craintes
Kuhn (1999) rend compte d’interviews auprès de sources essentielles d’information dans le secteur
des soins et de l’éducation auprès des jeunes enfants et note que ces sources expriment certaines
réserves concernant la professionnalisation du secteur, en raison de son association négative à la
notion de « culture d’experts » et aux caractéristiques typiques de la plupart des professions, qui
comprennent des « relations impersonnelles entre les experts et les clients, des rapports
hiérarchiques plutôt que collégiaux et la restriction de l’accès au secteur » (p. 67). Dans leur étude
sur les personnes œuvrant dans le secteur des soins aux jeunes enfants au Canada, Beach,
Bertrand et Cleveland (1998) observent que le secteur réagit de façon mitigée au besoin de
professionnaliser les choses. Ces réserves du secteur sont confirmées par les ouvrages généraux
sur les professions, dans lesquels il est dit que « la professionnalisation d’un métier, quel qu’il soit,
est décrite comme le processus par lequel les individus pratiquant un travail tentent de définir, de
protéger et, si possible, d’élargir les frontières de leur champ d’activité » (Griffin et Ricks, 1995, p. 7).
Cette approche de la professionnalisation est de nature exclusive et semble fondée sur la question
de savoir qui « détient » les connaissances et qui détient les clients. En fait, selon les paramètres des
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définitions traditionnelles des professions, le professionnalisme « comprend des concessions
susceptibles de compromettre la qualité de notre travail » (Shimoni et Friesen, s.d., p. 26).
Griffin (1993) est conscient de cette préoccupation et en vient à conclure que la question est bien
plus vaste que le seul problème de la professionnalisation et du professionnalisme. « Ce dont il est
question, c’est la création d’un nouveau paradigme, qui puisse tenir compte de toutes nos
expériences, être le reflet de la valeur de notre travail, nous donner à tous et à toutes voix au
chapitre et incorporer une nouvelle définition de la profession, qui englobe totalement les femmes et
les hommes qui gagnent leur vie en prodiguant des soins, en les traitant comme des individus qui
contribuent de façon honorable et importante à notre mode de vie canadien, et qui permette à tous et
à toutes de participer pleinement aux activités de la profession » (p. 28).
Les choses continuent de bouger, cependant, et nous ne pouvons pas ignorer le travail important qui
est fait au quotidien auprès des enfants pendant que nous élaborons un nouveau paradigme. La
question est donc de savoir si nous pouvons définir le « professionnalisme » dans notre travail en
dehors d’une définition claire de notre profession. Et la réponse est oui.
Caractéristiques et infrastructure : à l’appui du professionnalisme en SEJE
Mayfield (2000) note que « le facteur le plus net de progrès de la profession dans le secteur des
soins et de l’éducation auprès des jeunes enfants est le fait d’avoir des professionnels de qualité qui
sont capables d’offrir des programmes de qualité » (p. 132). Au cours des vingt dernières années, on
a vu que les tentatives pour définir qui fait partie de ce secteur et qui n’en fait pas partie ont eu
tendance à diviser les gens et qu’il est préférable de se contenter de déterminer qui fait partie du
secteur — un point, c’est tout — et ensuite de déterminer ce qu’il faut faire pour s’assurer que les
personnes qui font partie du secteur disposent des structures de soutien dont elles ont besoin pour
être « des professionnelles de qualité qui offrent des programmes de qualité ». Comme le domaine
dans lequel nous œuvrons est un métier dont l’histoire est relativement récente (si on la compare à
bon nombre des professions bien établies), nous avons l’occasion de créer un « paradigme » pour
cette profession qui servira à recruter et à conserver les meilleurs candidates.
Anne Stonehouse (1993) définit le professionnalisme de la façon suivante : « L’expression
professionnalisme fait référence aux caractéristiques de l’individu et se manifeste dans la conviction
qu’a cet individu que son travail est important, dans son engagement à long terme dans le secteur et
dans sa conviction qu’il faut être libre de prendre ses propres décisions » (p. 5). Spodek, Saracho et
Peters (1988) disent que le professionnalisme se rapporte non seulement à la nécessité de faire les
choses bien, mais aussi à celle de faire les choses au bon moment et pour les bonnes raisons (p. 8).
Kuhn (1999) cite « […] la capacité de se préparer de façon bien informée et avec compétence à faire
une différence de façon soutenue; de diagnostiquer et d’analyser des situations, de choisir le type
d’interventions le plus approprié, de mettre en œuvre ces interventions de façon habile et de décrire
les raisons pour lesquelles on les a choisies » (p. 66).
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De surcroît, Beach, Bertrand et Cleveland (1998) mettent en évidence le besoin d’une infrastructure
de réglementation, avec : un code de déontologie et des normes de pratique; des procédures
d’attribution de certificats pour les pourvoyeuses de soins; et un système d’accréditation des
établissements de formation. Pour souligner davantage ce point essentiel, il faut ajouter que « l’étude
du secteur effectuée ici au Canada, le réseau de la communauté européenne sur les soins aux
jeunes enfants et un groupe de travail américain mis en place pendant quatre ans — toutes ces
approches observent que le seul moyen de parvenir à un système de soins aux jeunes enfants de
bonne qualité est d’avoir une infrastructure capable de prendre en charge les fonctions essentielles
qui permettent et soutiennent la mise en place de pratiques souhaitables » (Doherty, 2000, p. 59).
Le développement de ces caractéristiques de base et de l’infrastructure de soutien est influencé
par l’environnement de travail, par les compétences nécessaires et par la reconnaissance de la
valeur du travail (Beach, Bertrand et Cleveland, 1998). On trouvera des descriptions et des
discussions plus approfondies portant sur bon nombre de ces influences dans les autres articles
rédigés dans le cadre du projet pour le recrutement et la conversation des employées qui a parrainé
la préparation de cette série d’articles de réflexion. La discussion ci-dessous décrit les facteurs qui
influencent plus spécifiquement le professionnalisme dans le secteur, avec un éventail d’idées
destinées à contribuer à renforcer le professionnalisme dans le domaine des soins et de l’éducation
auprès des jeunes enfants, en vue de favoriser le recrutement et la conservation d’employées de
grande qualité — parce que la qualité a de l’importance pour nos enfants aujourd’hui et pour l’avenir
du Canada.
L’environnement de travail professionnel
Jorde-Bloom (1989), dans son examen des facteurs essentiels qui conduisent les pourvoyeuses de
soins dans le secteur des soins et de l’éducation auprès des jeunes enfants à abandonner leur
emploi — en d’autres termes, des facteurs qui freinent le recrutement et la conservation du personnel
dans le secteur —, mentionne des facteurs qui se situent à chacun des niveaux décrits ci-dessus.
Elle note que les taux élevés de renouvellement du personnel sont en corrélation avec les conditions
de travail : le nombre d’enfants, le nombre et la fréquence des pauses, le temps passé en contact
direct avec les enfants, mais aussi des facteurs environnementaux, comme le niveau de bruit,
l’éclairage, les lieux de pause, etc. Elle souligne la nécessité d’avoir un environnement de travail
quotidien dans lequel les pourvoyeuses de soins se sentent soutenues :
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« La garde d’enfants est probablement l’un des métiers les plus exigeants qui soient. Ne
serait-ce que l’endurance physique nécessaire pour remplir les fonctions quotidiennes que
sont la préparation des activités, l’enseignement, la supervision des projets, la définition des
limites, la gestion des chocs, le règlement des conflits et l’entretien de l’environnement
d’apprentissage […]. Ce qui rend le rôle potentiellement si stressant, cependant, c’est que
cette dépense physique est associée à une demande considérable sur le plan affectif.
L’enseignante doit réconforter, consoler et élever les enfants et, malgré tout cela, trouver
encore la force affective nécessaire pour répondre à ses propres besoins. La plupart des
pourvoyeuses de soins ne peuvent relever ce défi que si elles se sentent soutenues dans leur
environnement de travail par rapport à leurs propres besoins. » (Jorde-Bloom, 1989, p. 26)
Jorde-Bloom passe alors à une description des raisons pour lesquelles la pourvoyeuse de soins doit
être bien préparée et avoir les connaissances et les compétences nécessaires pour le travail :
« La plupart de celles qui arrivent dans le secteur de l’éducation des jeunes enfants sont des
personnes idéalistes qui veulent faire quelque chose de valable pour les autres […]. Les
enseignantes qu’on a formées dans le domaine du développement des enfants espèrent
qu’elles pourront appliquer ce qu’elles ont appris dans leur formation à leur travail. Au lieu de
cela, elles se retrouvent souvent chargées de tâches banales qui sont très différentes de ce
qu’elles imaginaient […]. La majeure partie — sinon l’intégralité — de leur préparation formelle
se concentre sur les besoins développementaux de l’enfant, sur les méthodes des
programmes d’études et sur les techniques d’enseignement. Elles sont donc mal équipées
pour faire face à l’éventail des activités et des responsabilités qui occupent une grande partie
de leur temps au travail […]. La réalité est souvent, pour elles, source de désenchantement.
[…] Elles travaillent trop fort et ne bénéficient que de trop peu de reconnaissance ou de
compensations. Elles commencent alors à faire leurs comptes et à prendre conscience du fait
que les enfants et les parents à qui elles offrent leurs services ont des besoins bien plus
grands que ceux auxquels elles seront jamais capables de répondre — qu’elles ne seront
jamais capables d’en faire assez. »
En résumé, pour que la pourvoyeuse de soins puisse adopter de façon constante une approche
professionnelle dans son travail, il faut donc qu’elle se trouve dans un environnement dans laquelle
elle se sent soutenue sur le plan affectif en tant que professionnelle. Il faut aussi qu’elle arrive dans
un tel environnement avec le bagage de connaissances, de compétences et de caractéristiques qui
l’aideront à la fois à comprendre cet environnement exigeant et complexe sur le plan physique,
social, affectif et intellectuel et à s’épanouir dans cet environnement. Car c’est précisément ce à quoi
ressemble un environnement occupé par un grand nombre d’enfants tous différents les uns des
autres pendant de nombreuses heures tous les jours!
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Ambiance de travail
L’un des autres domaines qui ont une influence substantielle sur le professionnalisme est le domaine
des rapports que la pourvoyeuse de soins entretient avec ses collègues de travail, ses supérieurs
hiérarchiques (Jorde-Bloom, 1988) et les autres services et professionnels apparentés, ainsi que les
parents dans la communauté. Il faut tenir compte de facteurs comme la confiance et le respect
réciproques, la qualité et la quantité des commentaires et des suggestions concernant le travail
effectué, les encouragements et les formes de soutien utiles et le degré de compétence qu’on
reconnaît à la pourvoyeuse de soins dans son travail. Tous ces facteurs jouent un rôle important
dans la capacité qu’a la pourvoyeuse de soins de tirer profit au maximum de ses propres
compétences et capacités dans son travail. Et tous ces facteurs ont une influence sur le climat global
dans lequel travaille la pourvoyeuse de soins et — à n’en pas douter — sur la capacité qu’aura
l’environnement de conserver la pourvoyeuse de soins.
En fait, l’ambiance de travail a une forte influence sur tous les individus présents dans
l’environnement, les enfants aussi bien que les pourvoyeuses de soins (Doherty, Lero, Goelman,
LaGrange et Tougas, 2001). Par conséquent, plus le climat est pénible, plus le travail sera difficile,
dans tous ses aspects. D’après l’étude Oui, ça me touche (Doherty, 2001), le bagage de formation et
d’expérience professionnelle des directrices des centres de soins et d’éducation auprès des jeunes
enfants a une influence essentielle sur l’ambiance de travail. Pour favoriser le professionnalisme
dans ce cadre, il faut donc que les employeurs et les parents prêtent tout particulièrement attention à
l’identité de celui ou de celle qui « donne le ton », en ce qui concerne les services, et qu’ils
déterminent le type et le niveau de soutien nécessaires. Les directrices qui sont fortes et
compétentes créent une ambiance de travail dans laquelle les pourvoyeuses de soins sont
reconnues pour le caractère professionnel de leur travail et contribuent ainsi à conserver dans le
système des pourvoyeuses de soins fortes et compétentes.
Reconnaissance du travail professionnel
L’une des autres composantes importantes quand on veut favoriser le professionnalisme dans le lieu
de travail, c’est la nécessité de traiter les pourvoyeuses de soins comme des professionnelles. JordeBloom (1989) dit que, « au cœur de la satisfaction dans le travail […] se trouve le foyer de contrôle,
c’est-à-dire le degré de contrôle que la personne a le sentiment d’avoir vis-à-vis de sa propre
vie […] » (p. 30) Si nous voulons que les gens apportent une certaine dose de professionnalisme
dans leur travail, alors il faut que nous favorisions la mise en place d’un environnement dans lequel
on prend en compte les connaissances, les compétences et les capacités de la personne dans le
processus global de prise de décisions concernant ce qui se passe dans l’environnement. Une telle
approche contribue à faire en sorte que le personnel qualifié n’abandonne pas son emploi et la
reconnaissance offerte contribue à attirer d’autres personnes vers une carrière dans le secteur des
soins et de l’éducation auprès des jeunes enfants.
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Financement de soutien au professionnalisme
De même, l’un des facteurs essentiels quand on cherche à promouvoir le professionnalisme dans le
secteur est la nécessité de financer de façon adéquate les services, les salaires et les avantages
sociaux, afin que ceux-ci soient le reflet fidèle de la valeur accordée au travail. Le financement a un
impact immédiat sur le cadre de travail pour ce qui est des ressources et des structures de soutien
qui sont à la disposition de la pourvoyeuse de soins lorsqu’elle cherche à offrir des « services de
qualité » , mais il a aussi un impact plus général en ce sens que le fait de verser un salaire faible à la
pourvoyeuse de soins risque de susciter un stress lié à la pauvreté, peut influencer les possibilités
qu’elle pourrait avoir d’avoir accès à des activités d’épanouissement et de perfectionnement
professionnel (Mayfield, 2001) et peut être considéré comme étant le reflet du faible statut qu’on
accorde à la pourvoyeuse de soins. D’après un récent rapport de Statistiques Canada (1998), les
pourvoyeuses de soins du secteur des soins et de l’éducation auprès des jeunes enfants font partie
des 25 pour cent des métiers au Canada qui sont les moins bien payés. Elles gagnent à peu près le
même montant que les pourvoyeuses de soins aux animaux ou les chauffeurs de taxi. Il est
primordial, si l’on veut favoriser et soutenir le professionnalisme dans le secteur et attirer et
conserver du personnel qualifié et de qualité, d’augmenter de façon globale les niveaux de
financement des services de soins et d’éducation auprès des jeunes enfants.
Une infrastructure qui favorise le travail de niveau professionnel
Kuhn (1999) note que le fait d’avoir des structures en place pour définir et maintenir des normes en
matière de travail professionnel joue un rôle central dans le professionnalisme. Nous avons fait des
progrès dans cette direction au Canada. La Fédération canadienne des services de garde à l’enfance
et un certain nombre d’organismes de soins et d’éducation auprès des jeunes enfants des provinces
organisent à l’heure actuelle des projets qui s’efforcent, en collaboration avec les gens du secteur,
d’élaborer des normes pour le métier, un code de déontologie de portée nationale et des ressources
et des documents visant à encourager la mise en place de partenariats de qualité au sein des
communautés, afin de construire et de consolider une infrastructure en matière de travail de niveau
professionnel. Il reste cependant beaucoup de travail à faire dans ce domaine. Pour s’assurer que la
progression se poursuivre, il faut qu’on augmente les capacités organisationnelles tant au niveau des
provinces et des territoires qu’au niveau national. Il faut que les organismes travaillent en
collaboration étroite avec le secteur et avec la communauté en général afin de susciter un consensus
concernant ce à quoi ressemblent ces caractéristiques plus concrètes de notre « profession en
émergence » et ce qu’on peut faire pour que ces caractéristiques aient un effet d’intégration plutôt
que d’exclusion. Ces supports et ces structures nous fournissent les moyens d’être responsables et
responsabilisés en tant que profession. Une fois qu’ils seront en place, le secteur des soins et de
l’éducation auprès des jeunes enfants sera davantage reconnu comme étant une profession viable et
cela aura un impact prononcé sur le recrutement et la conservation des employées.
Malheureusement, on se heurte ici à une forme de cercle vicieux. La question des capacités
organisationnelles est directement influencée par le manque global de financement du secteur : les
pourvoyeuses de soins mal payées ne peuvent pas se permettre les frais d’adhésion qui
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permettraient de financer de façon adéquate les organismes provinciaux ou territoriaux et nationaux
qui pourraient assumer ce travail. D’un autre côté, si ce travail n’est pas fait, la valeur globale du
secteur n’augmentera pas et le financement accordé au secteur continuera de faire problème. L’un
des indices essentiels concernant les prévisions en matière de perfectionnement professionnel est la
quantité de formation post-secondaire que possède la pourvoyeuse de soin (Read et Smey-Carston,
1998), mais il est difficile d’avoir accès à de la formation quand on ne peut pas se permettre les frais
d’inscription! De plus, les sentiments généraux en matière d’estime de soi et de confiance en soi sont
eux aussi influencés par ce cercle vicieux et « les pourvoyeuses de soins qui ont un niveau de
confiance en soi moins élevé dans leur métier ont tendance à s’évaluer elles-mêmes de façon
négative » (Zeece et Fuqua, 1988). Les articles sur le rôle du facteur politique et des attitudes de la
société dans le recrutement et la conservation des pourvoyeuses de soins nous donnent certaines
pistes concernant les origines de ce dilemme.
Pour finir…
Le présent article met en évidence les problèmes non résolus qui sous-tendent la
professionnalisation du secteur et montrent qu’on peut soutenir le professionnalisme dans les soins
et l’éducation auprès des jeunes enfants et en faire un facteur important pour ce qui est du
recrutement et de la conservation de pourvoyeuses de soins de qualité. Il est temps, cependant,
d’aller de l’avant et de s’attaquer à nos craintes concernant la professionnalisation du secteur. Le
problème du recrutement et de la conservation d’un personnel qualifié dans le secteur des soins et
de l’éducation auprès des jeunes enfants est affecté par le statut de la profession au Canada. Pour
pouvoir régler ce problème à long terme, il faut considérer ce statut comme étant un facteur crucial.
Kuhn (1999) énonce clairement les défis et les possibilités qui se présentent si on veut aller de
l’avant et professionnaliser le secteur :
Défis :
•
faire participer la majorité des pourvoyeuses de soins au processus requis pour établir les
soins et l’éducation auprès des jeunes enfants en tant que profession; les étapes sont
claires sur le plan technique, mais elles ne pourront pas se faire sans le soutien et la
participation des pourvoyeuses de soins
•
obtenir le soutien du grand public pour les soins aux jeunes enfants en tant que
profession
•
régler les différences dans les priorités concernant l’obtention d’une reconnaissance
juridique
•
éliminer les divisions au sein du secteur, afin d’adopter une approche favorisant
l’intégration, pour la reconnaissance et l’acceptation des soins et de l’éducation auprès
des jeunes enfants comme domaine de savoir-faire, quel que soit le cadre dans lequel on
exerce la profession
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Possibilités :
•
fait que la plupart des gens reconnaissent l’importance des normes professionnelles en
tant qu’outil de dialogue et en tant que critère de qualité du travail
•
reconnaissance de l’importance des études et de la formation, à la fois pour ce qui est de
la qualité et pour ce qui est du professionnalisme
Conclusion
Anne Stonehouse (1991, p. 10), dans un discours revigorant prononcé devant des pourvoyeuses de
soins en Australie, nous donne les meilleurs conseils que j’aie pu trouver jusqu’à présent. Elle nous
invite clairement à passer à l’action et à prendre en main le développement de notre profession. En
faisant cela, nous construirons la structure professionnelle qui permettra de recruter et de conserver
les meilleures pourvoyeuses de soins dans le secteur des soins et de l’éducation auprès des jeunes
enfants :
(1)
Arrêtons de pleurnicher, de nous plaindre de notre statut professionnel et du manque de
valeur accordée par les autres à notre profession. Il est temps pour nous d’aller au-delà
des pleurnicheries concernant le fait que nous sommes mal comprises et sousestimées. Passons à l’action afin de rectifier la situation.
(2)
Soyons fortes, exprimons-nous. La Bible nous dit peut-être : « Heureux, vous les
pauvres : le Royaume de Dieu est à vous. » Mais cela ne nous donnera pas un meilleur
statut ou la reconnaissance de notre valeur dans la communauté.
(3)
Sortons de chez nous : […] si, en tant que profession, nous ne dépendons plus
exclusivement ou même pour une grande part de nos interactions avec les enfants pour
nous faire un nom, mais que nous pénétrions dans d’autres domaines et transmettions
nos connaissances et nos compétences à d’autres qui contribuent à façonner le
développement des enfants. Il faut que nous consacrions plus d’énergie à la création
d’une société où les valeurs et les activités proposées aux enfants dans nos
programmes se reflètent dans les valeurs et les activités qui font partie de la vie de
l’enfant en dehors des programmes, c’est-à-dire à la maison et dans la communauté.
(4)
Cherchons à réaliser l’unité dans la diversité. Si nous voulons être des interlocuteurs
forts pour défendre les enfants, alors il faut que les choses que nous avons en commun
et qui nous unissent soient plus fortes que les différences qui nous divisent.
(5)
Formons une équipe, un organisme professionnel.
11./ GRIFFIN Sandra / Le statut professionnel / Projet sur le recrutement et la conservation d’un personnel qualifié
en soins aux jeunes enfants / Child Care Connections 2002
(6)
Fonctionnons en nous appuyant sur une « conviction optimale ». Il faut que nous ayons
suffisamment de conviction pour avoir confiance en nous-mêmes quel que soit notre
rôle, pour pouvoir défendre avec force ce à quoi nous sommes attachées et pour
poursuivre notre combat dans l’adversité et en dépit des critiques, mais en même temps
il faut que nous fassions preuve de suffisamment d’ouverture d’esprit pour pouvoir
reconnaître notre propre ethnocentrisme sur le plan professionnel et culturel, pour
accepter la diversité, pour croire en l’idée qu’il existe plus qu’une bonne manière
d’élever et de travailler auprès des enfants et nous appuyer sur cette croyance dans
notre travail, pour faire des compromis et pour changer.
(7)
Préservons nos idéaux. La préservation de cet idéalisme, la clarification de la direction
dans laquelle notre profession s’engage et de l’objectif que nous nous sommes fixé […]
constituent un défi tout particulier. Sans cela, nous ne faisons qu’errer sans but.
(8)
Assurons-nous que les personnes qui s’apprêtent à entrer dans notre profession soient
mises au fait des problèmes auxquels la profession fait face. […] Plus que jamais, il faut
que les professionnelles des soins aux jeunes enfants soient flexibles et capables de
s’adapter et de défendre leur profession et les intérêts des enfants.
(9)
Soutenons l’utilisation d’un code de déontologie. […] Ce code définit en fait ce qu’est le
professionnalisme. Il est assez clair que notre responsabilité ultime est le bien-être des
enfants, mais les professionnelles des soins aux jeunes enfants du monde d’aujourd’hui
ont aussi des obligations vis-à-vis des parents, de leurs collègues, de la communauté et
d’elles-mêmes en tant que professionnelles.
Nous apportons une contribution importante au fonctionnement de la société canadienne et c’est bel
et bien notre professionnalisme — dans le vaste éventail des services offerts par notre secteur aux
enfants et aux familles du Canada — qui nous a fait tant progresser depuis cette réunion de 1983 à
Toronto. Et c’est bel et bien notre professionnalisme qui nous mènera jusqu’au développement
complet d’une profession qui a les ressources et les caractéristiques nécessaires pour recruter et
conserver des pourvoyeuses de soins de la plus grande qualité. Ces pourvoyeuses de soins offriront
aux enfants ce à quoi ils ont droit, c’est-à-dire des soins et une éducation qui soient guidés par
l’intérêt supérieur des enfants (Convention des Nations Unies sur les droits de l’enfant, articles 3 et
18).
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