les tables experience
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les tables experience
Pourquoi Pourquoi utiliser utiliser des des tables tables d’expérience d’expérience ?? La tarification et, plus encore, le provisionnement des risques "arrêt de travail" et "vie/décès" sont strictement encadrés par la réglementation ; celle-ci impose notamment des contraintes sur le taux technique utilisé et sur la table de survenance ou de maintien. Mais l'article A335-1 du Code des Assurances (respectivement A931-10-10 du Code de la Sécurité Sociale et A212-10 du Code de la Mutualité), qui fixe ce cadre, permet également aux organismes assureurs d'utiliser, dans certaines conditions, des tables d'expérience construites sur la base des données propres au portefeuille, ou de toute autre source, pour autant qu'elles permettent de mieux évaluer les engagements contractés. Il peut apparaître opportun de cerner au mieux tout "comportement" de la population assurée qui serait significativement différent des tables réglementaires. En effet, les études récentes, ainsi que les observations que l'on peut faire sur le marché, conduisent à formuler les constats suivants : 9 la sinistralité "arrêt de travail" dérive et les barèmes proposés par le BCAC en 1996 peuvent conduire à une sous-tarification sensible, notamment aux âges les plus élevés ; 9 la mortalité poursuit sa baisse tendancielle et les tables générationnelles de 1993 n'intègrent plus aujourd'hui de marge de sécurité pour une population féminine (sans même tenir compte de l'anti-sélection naturelle d'un portefeuille de rentiers). En pratique, on constate aujourd'hui, sur des portefeuilles mixtes de rentiers, une sous-mortalité de 10 à 20%, suivant l'âge, par rapport aux tables prospectives générationnelles. Mais le "comportement" de la population assurée n'est pas une notion aussi simple à appréhender qu'il parait tout d'abord. Qu’est-ce qu’une Qu’est Qu’est-ce qu’une table table d’expérience d’expérience ?? L'exercice semble a priori relativement aisé : il s'agit de comptabiliser l'occurrence d'un événement (décès, survenance d'un arrêt de travail, reprise d'activité, etc.) dans une population donnée, en fonction d'une ou plusieurs variables explicatives, telle que l'âge, le niveau de la couverture, le sexe, etc. Mais, en pratique, l'obtention d'une table fiable est un exercice délicat, qui met en jeu : 9 des aspects "démographiques" associés au comportement que l'on pourrait qualifier d'objectif de la population sous risque (et qui sont associés à la partie du risque indépendante du comportement de l’assuré et de son niveau de couverture) ; 9 les limitations et contraintes d'observation (franchises, résiliations, limitations dans la qualité des données disponibles) ; 9 l'impact des couvertures sur le risque (sélection médicale, niveau et étendue des garanties). On voit ainsi qu'une table d'expérience est à l'intersection d'un phénomène statistique (le décès, la survenance et la durée d'un arrêt de travail) sur un groupe donné et des distorsions induites par les termes du contrat et sa gestion par rapport à l'appréciation naïve du phénomène. Cette observation conduit tout naturellement à définir des tables d'expérience pour des contrats ou des familles de contrats bien définis, et non au niveau d'un portefeuille tout entier. Le choix du modèle retenu pour "estimer" la ou les tables s'avère également délicat et les possibilités sont nombreuses : estimation "Kaplan-Meier" classique, modèle de Cox, stratifié ou non, modèle de Lee & Carter, etc. On remarquera, à ce niveau, que l'utilisation des méthodes "standards" reposant sur une simple estimation des taux bruts (de mortalité ou de sortie de l’état d’arrêt de travail) avec un lissage et un ajustement à des lois classiques s'avère souvent inadapté et ne permet pas une mesure suffisamment précise du phénomène sous-jacent (sauf dans le cas particulier, rare, de groupes très importants). Le choix du modèle constituera par conséquent une étape importante du processus d’élaboration de la table d’expérience ; il interviendra après l’analyse rigoureuse des populations sous risque, des garanties offertes et du volume et de la qualité des données disponibles. Le Le cas cas du du risque risque vie/décès vie/décès Le Le cas cas du du risque risque arrêt arrêt de de travail travail La construction de tables de mortalité bénéficie d'un avantage sensible par rapport à l'arrêt de travail : l'anti-sélection et surtout le "hasard moral" sont plus faibles pour ce risque : l'existence d'une couverture vie/décès n'incite pas souvent l'assuré à dégrader son risque pour profiter de la couverture. Toutefois, l’anti-sélection est bien présente dans les souscriptions. L'expérience nous apprend que, pour le décès, l'âge est une variable discriminante décisive... Mais, pour le risque arrêt de travail, la situation se complique : Ainsi, un portefeuille de rentiers issus d'une population particulière (par exemple, des réversataires dans le cas d'un régime de retraite supplémentaire à prestations définies de cadres dirigeants) peut avoir une mortalité sensiblement différente de celle de la population générale qui aura été utilisée comme référence tarifaire. On peut observer aujourd'hui les tendances suivantes : 9 Risque décès (vie entière, temporaire décès, garanties plancher sur les contrats en unités de compte). On observe classiquement des abattements de 50 à 60% par rapport à la TD88/90 (table de mortalité de la population masculine française sur la période 1988 – 1990) avec une table d'expérience sur un contrat "temporaire décès" d'entrée de gamme, et l'abattement peut aller jusqu'à 70% sur des contrats "haut de gamme". 9 Tarification et provisionnement des rentes Il est aujourd'hui difficile, compte tenu du niveau des marchés obligataires et actions, de compenser des pertes techniques par des produits financiers : le risque d'un sous-provisionnement significatif est donc réel au moment où l’on observe une sousmortalité sur certains portefeuilles de rentiers pouvant aller jusqu'à 20% par rapport aux tables réglementaires en vigueur. Par ailleurs, l'allongement tendanciel d'un trimestre par an de l'espérance de vie se poursuit et, sur certains portefeuilles, les écarts avec les tables réglementaires se creusent. 9 d'une part, l'âge seul s'avère souvent insuffisant pour décrire correctement le maintien en arrêt de travail ; 9 d'autre part, le libellé des contrats amène parfois à s’interroger : faut-il distinguer, au sein d'un même risque "objectif", deux risques "contractuels", l'incapacité temporaire de travail et l'invalidité, ou faut-il considérer qu’il s’agit d’un seul et même risque ? Les contentieux en cours sur le sujet sont loin d’être tranchés. La conséquence du premier point est que les lois de maintien "arrêt de travail" sont souvent construites selon le double critère "âge/ancienneté", ce qui impose de disposer d'une quantité importante d'observations, parfois difficile à obtenir en pratique (surtout pour l’invalidité !). Au surplus, il convient d'utiliser, comme dans le cas des tables de mortalité générationnelles, un modèle intégrant de manière conjointe les deux dimensions "âge à l'entrée dans l'état" et "ancienneté dans l'état". D’autres variables mériteront d’être suivies : secteur d’activité, durée de la franchise du contrat, contexte économique, existence d’autres couvertures (contrats "emprunteur", notamment). En terme de tendance, le fait le plus marquant, en ce milieu d'année 2004, est l'impact de la modification de la gestion des fins de carrière induit par la Loi du 21 août 2003 : on note en effet, dans certains cas, une augmentation sensible des arrêts après 55 ans, le contrat de prévoyance apparaissant comme une sorte d'"amortisseur" utilisé pour absorber l'abandon du recours à la mise à la retraite par l'employeur avant 65 ans. Cet effet induit peut avoir un impact lourd sur le compte de résultats du régime et il importe de disposer d'outils de mesure pour le quantifier en temps réel et, bien souvent, adapter les méthodes de provisionnement. En En conclusion… conclusion… Il apparaît aujourd'hui indispensable de faire appel aux tables d'expérience pour suivre les risques vie/décès et arrêt de travail dans de bonnes conditions, à un moment où il est peu réaliste d'espérer compenser des pertes techniques par des produits financiers. L'usage de telles tables fournit, en particulier, une aide précieuse pour le pilotage des risques associés aux grands comptes "entreprise" en permettant de justifier, sur des bases incontestables, les particularités du groupe concerné en termes de tarif et de provisionnement, posant ainsi les bases d'une relation pérenne avec l'entreprise. La réalisation de tables d'expérience robustes repose cependant sur des méthodes statistiques complexes qui doivent être capables d'intégrer la double dimension "génération" (ou âge) et "âge" (ou ancienneté) ainsi que, le cas échéant, des variables explicatives telles que le niveau du contrat ou l'origine socioculturelle des assurés. La mise en place de ces outils nécessite donc un travail de réflexion préalable sur la mise en place du modèle, travail qui conditionne l'efficacité de la table d'expérience et son adéquation à la situation. Cabinet Joël WINTER & Associés -Actuaires Enfin, on observera que, au-delà de la table d'expérience elle-même, la démarche conduisant à bâtir la table mène à la mise en place d'indicateurs de suivi du risque permettant d'en anticiper les éventuelles dérives. 18, av. Felix Faure - F-69007 LYON C'est sans doute là que réside l'intérêt principal des tables d'expérience : le risque technique n'est plus subi, mais piloté. à PARIS : 9, rue Beaujon - F-75008 PARIS Tél.: 33(0)1 45 72 63 00 Fax: 33(0)1 45 74 14 40 à LYON : Tél.: 33 (0)4 37 37 80 90 Fax: 33 (0)4 37 37 80 Vous pouvez aussi nous contacter sur internet à l'adresse suivante : http://www.jwa.fr S.A. au capital de 851 717,41 € -APE 741 G -RCS Paris B 402 730 774