Gabarit VA 14-01-2011

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Gabarit VA 14-01-2011
LA VENDÉE AGRICOLE
- 22
JUILLET
23
2016
SOCIAL
HYGIÈNE DE VIE Comment préserver son corps ?
Alimentation, sommeil et travail
Q
u’ils soient exploitants ou salariés,
éleveurs ou producteurs, jeunes
ou moins jeunes, tous
les actifs du secteur
agricole sont confrontés quotidiennement à
des conditions de travail
particulières qui peuvent
détériorer leur état de
santé : tâches pénibles,
horaires atypiques…
Les professions agricoles comptent parmi les
plus éprouvantes. Parce
que votre corps est mis à
rude épreuve, l’alimentation et le sommeil jouent
un rôle capital dans votre
équilibre.
Votre corps est votre premier outil de travail,
préservez-le !
« J’ai des
horaires de travail
atypiques et
je souffre de troubles
du sommeil. »
Le travail dans le secteur agricole se traduit souvent par des
longues journées de travail et
des horaires décalés (très tôt
le matin, très tard le soir, travail de nuit…). Ces conditions
de travail difficiles viennent
effectivement perturber la vie
des travailleurs concernés et
se traduisent souvent par des
repas déséquilibrés et pris sur
le pouce, une accumulation de
fatigue ou un rythme biologique bouleversé. Pour
éviter cela, il est nécessaire
d’adapter votre alimentation et votre sommeil à vos
horaires de travail. Si vous
travaillez la nuit, n’oubliez
pas de prendre une collation pour rester éveillé et
attentif ; si vous travaillez
tôt le matin et quittez le
travail avant midi, déjeunez léger en rentrant afin
de bénéficier d’un sommeil réparateur pendant
la sieste. N’oubliez pas que
la somnolence influe sur le
dynamisme, l’énergie, la
concentration et peut occasionner de graves accidents
du travail.
« Je travaille
en extérieur,
parfois dans des
conditions extrêmes. »
En effet, la plupart des travailleurs agricoles exercent leurs
activités en extérieur. Exposition solaire intensive, fortes
chaleurs l’été, basses tempé-
Prendre soin
de son corps
ratures l’hiver : les agressions
extérieures ne manquent pas
et nécessitent une vigilance
particulière, notamment au
regard du risque de déshydratation. Si vous faites des efforts
physiques en pleine chaleur,
buvez ponctuellement et n’oubliez pas que la dose minimale
est d’1,5 l d’eau par jour. Par
temps froid, la sensation de
soif diminue, pensez donc à
boire régulièrement. Évitez le
café et le thé qui déshydratent
rapidement lors d’excès de
consommation. Pensez également à adapter votre tenue
de travail aux conditions climatiques (vêtements chauds,
respirants…). Vos vêtements
sont aussi importants que vos
outils de travail.
période d’activité intense, un
vrai repas sera votre meilleur
atout pour vous maintenir en
bonne santé et l’occasion de
faire une pause, même courte,
pour profiter d’un moment
convivial avec vos proches :
sauter un repas induit inévitablement une somnolence.
Il vous permettra, en outre, de
faire une vraie coupure et de
reprendre le travail en forme.
Une alimentation prise en
dehors des repas (sous forme
de casse-croûte ou de grignotage) est facteur de surpoids
et de fatigue.
« J’ai un rythme
de travail intense
et peu de temps
pour penser à moi. »
■ Près d’1 agriculteur sur 2
Il est vrai que le travail agricole
est particulièrement physique.
Vous n’avez que très peu de
temps pour vous? Sachez qu’en
CHIFFRES CLÉS
souffre de troubles du sommeil.
■ Entre 35 et 44 ans,
plus d’1 agriculteur sur 2
est en surpoids.
EXPORTATIONS EUROPÉENNES Sans l’embargo russe, les exportations européennes auraient seulement
diminué et l’Union européenne serait restée un partenaire commercial majeur de la Russie.
Les dégâts irréversibles de l’embargo russe
E
n 2014, les prix des matières
premières avaient certes commencé à inquiéter les gouvernements des pays émergents,
mais la crise annoncée n’aurait
jamais eu l’impact d’un
embargo. « En Russie en particulier, la diminution des importations aurait frappé l’ensemble
de ses partenaires commerciaux.
Et sans l’embargo, l’Union européenne serait restée l’un des premiers partenaires commerciaux
de la Fédération. Les exportations
de produits alimentaires européens se seraient poursuivies malgré la dévaluation du rouble et la
diminution des revenus des
Russes », défend Jean Paul
Simier, économiste et co-auteur
au Cyclope. C’est la situation
dans laquelle se trouve justement le Brésil. L’an passé, la
récession économique russe ne
l’a pas empêché de rester un
exportateur majeur alors que ses
ventes de viande de bœuf vers
la Russie avaient diminué de
moitié par rapport à 2014. En
fait, l’embargo décrété par la
Russie a profondément modifié
la géographie des échanges commerciaux mondiaux en laissant
sur le banc les pays hostiles à
l’annexion de l’Ukraine et de la
Crimée par la Russie. Comme
©COMMISSION EUROPÉENNE
Vladimir Poutine, président de la Russie, prolonge l'embargo jusqu'au 31 décembre 2017.
le Brésil, de nombreux pays
émergents ont saisi l’occasion
qui s’offrait pour conquérir un
marché réservé à l’Union européenne, avantagée par sa proximité géographique. Avant 2014,
l’Union européenne écoulait
plus de 700 000 tonnes de porcs
(source Cyclope 2016) et l’équivalent de 1,4 milliards d'euros
de lait vers la Russie sous forme
de poudre, de beurre et de fromage. En Europe, l’embargo est
intervenu alors que la production de lait croissait après 30
années de quotas en 2015.
Relance
de l’agriculture russe
Autre effet collatéral de l’embargo, qui ne porte pas sur les
équipements en matériels d’élevage, est la relance de la production agricole russe et des
investissements dans l’élevage
même si elle est moins rapide
qu’escomptée. L’inflation importante des prix à la consommation permet aux agriculteurs et
aux oligarques d’écouler favo-
rablement leurs produits et de
doper leur production. Par ailleurs, l’embargo prolongé le 27
mai dernier jusqu’à la fin de l’année 2017 incite les entreprises
agricoles à poursuivre leurs politiques d’investissement en
s’équipant de matériels importés, pourtant plus onéreux
compte tenu de la dévaluation
du rouble vis-à-vis de l’euro et
du dollar. De nouvelles porcheries sont construites aussi bien
du côté occidental, pour nourrir les consommateurs russes,
qu’à proximité de la frontière
chinoise pour exporter des porcs
de l’autre côté de la muraille.
Bien qu’isolée sur la scène internationale, la Russie reste ainsi
maîtresse de sa souveraineté.
Elle a les moyens d’imposer un
embargo à la carte, en instaurant des mesures de restriction
spécifiques selon les produits et
les pays visés. Les temps ont
changé. L’arme diplomatique est
plus puissante que l’arme alimentaire. Et lorsque l’embargo
russe a été instauré, rien ne présageait une chute durable des
prix des matières premières. Et
en l’absence d’outils de régulation et d’intervention dans la
PAC actuelle, l’Union européenne est incapable de gérer
efficacement des crises de surproduction. « Ces éléments
conduisent à penser que l'une des
clés de résolution de la crise de
l'élevage en Europe, mais également des difficultés quotidiennes
rencontrées par la population
russe pour se procurer des biens
alimentaires, réside dans la
recherche d'une solution diplomatico-économique entre l'UE et
la Russie », défend Thierry
Pouch économiste de l’Assemblée permanente des chambres
d’agriculture.