PROJET - Ville de Bouillon

Transcription

PROJET - Ville de Bouillon
PROJET
Plan
communal
de Développement
de la Nature
de Bouillon
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 1
Table des matières
1. Introduction : philosophie générale du PCDN................................................................ 4
1.1. Philosophie d’un PCDN.....................................................................................................4
1.2. Principes du PCDN............................................................................................................5
1.3. Motivations spécifiques à la Communale de Bouillon........................................................7
2. Description synthétique de la Commune de Bouillon.................................................... 9
2.1. Situation géographique et vie socio-économique..............................................................9
2.2. Le réseau écologique .....................................................................................................12
2.3. Le réseau humain............................................................................................................18
3. Programme d’actions...................................................................................................... 21
3.1. Stratégie générale...........................................................................................................21
3.2. Stratégie par milieux/thèmes/groupes ............................................................................22
3.3. Les fiches projets.............................................................................................................24
4. Conclusion et perspectives.............................................................................................27
Les annexes : ………………………………………………………………………………………28
- Fiches projets
- Présentation des partenaires
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 2
Préambule :
Le problème de la conservation de la nature n’appartient plus aujourd’hui uniquement
aux gestionnaires des réserves naturelles !
« Ça va mal pour la faune et la flore, bref notre environnement… » mais est-ce vraiment
correct de dire cela pour la Commune de Bouillon ?
C’est à vérifier ! Justement le PCDN va permettre de se rendre compte vraiment de la
situation, par nous-mêmes et avec l’aide de spécialistes.
Le PCDN de Bouillon est donc né de la volonté de permettre la participation de chaque
citoyen désireux de participer à la sauvegarde et à la valorisation de notre patrimoine
naturel commun.
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 3
Chapitre 1 - Introduction : philosophie générale du PCDN
1.1.
Philosophie du PCDN :
Les Plans Communaux de Développement de la Nature (PCDN) visent à maintenir, à
développer ou à restaurer la biodiversité au niveau communal en impliquant tous les
acteurs locaux et après avoir dégagé une vision commune de la nature et de son avenir
au niveau local.
Dans la foulée de Rio et à l’occasion de l’Année Européenne de la Conservation de la Nature
en 1995, la Région wallonne lançait vers les communes wallonnes un programme de
sauvegarde de la BIODIVERSITE.
Biodiversité ? Sans entrer dans les détails scientifiques, c’est la diversité du vivant. Elle
concerne tout le vivant et la dynamique des interactions au sein du vivant. L’homme en fait
donc partie. L’enjeu véritable qui se cache derrière les PCDN est bien la pérennité du vivant !
En voulant dominer la nature, l’homme s’est petit à petit déconnecté de cette réalité vitale pour
lui ! Car sans l’homme, la nature pourra sans doute continuer à évoluer, mais l’inverse est-il
possible ?
Le PCDN met en avant quatre dimensions importantes de l’action citoyenne :
- l’esprit d’ouverture : chacun met au vestiaire ses préjugés, écoute l’autre et apprend
à mieux connaître les différentes réalités des activités humaines,…
- l’espace de dialogue (= partenariat) : chacun peut s’exprimer, donner son avis, attirer
l’attention sur des points particuliers.
- la collaboration et le consensus : on se met d’accord sur des objectifs communs
que l’on tente de concrétiser ensemble, chacun amenant sa pierre à l’édifice selon ses
qualités et ses capacités,…
- l’aspect évolutif du document global P.C.D.N., de la dynamique et des projets : audelà de la signature du « contrat » (voir ci-après), il faudra continuellement s’adapter
aux réalités du moment : opportunités, nouveaux partenaires, nouveaux projets,
remodeler un projet qui n’est plus adéquat,…
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 4
L’aboutissement du P.C.D.N. réside en la signature d’un « Contrat communal de
développement de la nature » par le partenariat local. Chaque partenaire va donc s’engager
à tenter de concrétiser le Plan et son programme d’actions pour les dix années à venir (et audelà).
En signant le P.C.D.N., cela signifie pour le partenaire :
- qu’il est d’accord avec les objectifs de la stratégie générale en faveur du réseau
écologique de la commune et avec les objectifs des stratégies particulières à chaque
thème (tourisme, eaux, espaces verts,…).
- qu’en tant que partenaire-signataire, il va tout faire, dans la mesure de ses possibilités
(temps disponible, compétences personnelles,…), pour aider le partenariat à réaliser
concrètement ces objectifs via leurs projets définis ou via de nouveaux projets à définir
(opportunité, urgence, nouveaux partenaires,…).
- qu’en définitive, il s’engage moralement vis-à-vis du groupe P.C.D.N. local à mieux
respecter la nature ou à œuvrer en sa faveur, aussi bien dans ses activités
quotidiennes (de gestionnaire, d’élu, d’enseignant, de citoyens…) qu’à travers les
activités du partenariat.
1.2.
Principes du PCDN :
L’objectif d’un PCDN est de préserver et d’améliorer le patrimoine naturel et paysager d’un
territoire communal dans ses composantes physiques et biologiques tout en respectant et en
favorisant le développement économique et social des habitants.
Préserver la nature se révèle donc un challenge ambitieux, concernant chacun d’entre nous
et notamment les communes où l’on peut retrouver une variété de milieux différents : cours
d’eau, carrières, zones agricoles et forestières, friches,…
Gérer ces différents milieux, tenir compte des relations qui existent entre eux, mettre sur pied
des projets visant à conserver ces sites, c’est également permettre à la nature de s’y
développer ou d’y retrouver une place. Pour y parvenir, il est donc nécessaire de planifier
toutes les actions envisagées.
Un Plan Communal de Développement de
la Nature est un programme d’actions qui
tente de faire participer tous les acteurs
locaux. Celui-ci est échelonné dans le
temps sur le territoire d’une commune et vise
à permettre à la nature de garder ou de
retrouver une place dans notre vie de tous
les jours.
Le PCDN s’ouvre à tout un chacun:
l’Administration communale, des particuliers
intéressés par la nature, des professionnels,
forestiers ou agriculteurs, des ASBL, des
clubs, etc… Chacun y est toujours le
bienvenu !
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 5
Tous ces partenaires ont un but en commun : celui de préserver, de protéger ou encore
d’accroître la biodiversité de leur commune.
Ces acteurs concernés par la conservation de la nature peuvent dialoguer entre eux librement,
en se respectant les uns les autres et en apprenant à mieux connaître les différentes réalités
des activités humaines.
Un esprit de collaboration et de consensus peut alors s’installer afin de mettre en commun des
objectifs que l’on tente ensuite de concrétiser ensemble en fonction des compétences et des
disponibilités de chacun.
Le PCDN en action : Cette nouvelle prise en compte du patrimoine naturel doit donc passer
par les ACTEURS locaux.
Chaque commune élabore et développe son propre plan, selon les caractéristiques des
milieux et des acteurs présents sur son territoire. Chaque plan contient au moins deux piliers
pour mettre en œuvre cette évolution locale:
- la concrétisation des projets avec les acteurs concernés (mares dans les écoles,
vergers, haies, jardins naturels chez les particuliers, les opérations "Combles et
clochers" et "bords de routes",…) : c'est le pilier conservation et développement du
réseau écologique communal.
- la sensibilisation continue de l'ensemble de la population, parmi lesquels une grande
partie d'acteurs qui ne sont pas encore partenaires du PCDN et qu'il reste à
convaincre : c'est le pilier information, sensibilisation, éducation de la population en
général et de certains publics cibles.
Cette démarche est nouvelle car, pour protéger la nature en Région wallonne, la politique la
plus évidente a consisté en la mise en réserves naturelles des sites les plus riches en
biodiversité (la nature extraordinaire). Hors, le constat est que cette mise en réserve ne suffit
pas ; malgré que la surface des réserves augmente, la biodiversité continue à diminuer ! Citons
juste deux phénomènes faciles à comprendre :
- Une réserve est toujours placée dans un ensemble et reste donc soumise
aux influences de ce qui se développe autour d’elle (qualité de l’air, de l’eau,
etc.) ;
- La nature est par essence dynamique, mobile et évolutive. Elle ne se
confine pas nécessairement dans la réserve érigée par l’homme !
Les réserves naturelles sont des zones noyaux importantes pour la biodiversité mais seules
et isolées, elles ne peuvent répondre au problème global de la nature. D’où l’émergence de la
notion de réseau écologique. Cette notion est un outil pour tenter d’instaurer une prise en
compte de la nature dans et hors des réserves (nature extraordinaire et ordinaire), ce qui
signifie sur l’ensemble du territoire.
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 6
1.3.
Motivations spécifiques à la Commune de Bouillon
Alors qu’un PCDR-Agenda21Local fut mis en place avant le PCDN, un Agenda 21Local fut
tout récemment créé. Soulignons qu’au-delà d’octroyer à la Commune une aide à
l’engagement d’un éco-conseiller, l’Agenda 21 Local (et/ou le PCDR-Agenda21 Local) permet
de bien situer les actions du PCDN dans une démarche globale de développement durable,
renforçant sa crédibilité. Le PCDN fait donc partie intégrante des actions inscrites dans le
PCDR-Agenda21local et l’Agenda 21 Local. A Bouillon, il apparaît que la dynamique PCDRPCDN est intéressante à développer.
Depuis 2011, l’Administration communale de Bouillon initie un Plan Communal de
Développement de la Nature. La ville de Bouillon voit son PCDN remis sur les rails dès janvier
2014. La présence et la réactivité du public au démarrage du PCDN indiquent qu’une frange
non négligeable de la population est prête à se mobiliser.
Nombreux citoyens de la commune de Bouillon sont conscients de vivre dans un
environnement privilégié et encore préservé.
Un projet tel que le PCDN comporte un aspect démocratique intéressant à travers le processus
de partenariat et de participation en proposant de réunir des intérêts contradictoires dans un
seul objectif : mener des actions concrètes en faveur de l’environnement.
Le PCDN de Bouillon est donc né de la volonté de permettre la participation de chaque citoyen
désireux de participer à la sauvegarde et à la valorisation de notre patrimoine naturel commun.
Un partenariat, structuré en quatre groupes de travail thématiques s’est mis en place à
l’initiative de l’Administration communale et est chargé d’étudier et d’élaborer des projets
concrets en relation avec les buts poursuivis par le PCDN :
 Groupe de travail « H2O »
 Groupe de travail « Zéro pesticide et insectes pollinisateurs »
 Groupe de travail « Jardins au Naturel »
 Groupe de travail « Tourisme Vert »
Le PCDN est un document de référence qui doit permettre de mieux intégrer la nature dans
une politique communale responsable. C’est donc beaucoup plus qu’une bonne intention, il
marque une volonté.
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 7
Chapitre 2 – Description synthétique de la Commune
2.1.
Situation géographique et vie socio-économique :
La Commune de Bouillon est située en Province de Luxembourg et dans l'arrondissement de
Neufchâteau. Elle est située en Ardenne centrale.
Couvrant une aire de 149 km2, elle
réunit une population de 5430 habitants
au 31.12.2014, ce qui représente une
densité de population de 37 habitants
par km2. Cette commune est composée
de 11 entités. Les communes voisines
depuis l’ouest sont Vresse-sur-Semois
et Bièvres en province de Namur,
Paliseul, Bertrix et Florenville en
province d Luxembourg.
La principale infrastructure de
transport qui traverse la
commune est la N89 SedanLibramont et qui constitue une
barrière écologique importante,
les 9 autres nationales qui
irriguent le territoire constituant
des barrières écologiques plus
modestes globalement mais
pouvant
être
importantes
localement (lieux de passages
à batraciens).
La Commune de Bouillon est
inscrite
dans
le
district
phytogéographique continental
et
dans
4
territoires
écologiques,
principalement
l’Ardenne occidentale, plus
secondairement, aux vallées
moyennes et supérieures de la
Meuse, en liaison avec le
parcours de la Semois et
marginalement à l’Ardenne
méridionale.
Sources cartes : CR Semois-Chiers
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 8
Son relief très marqué par la Semois et ses affluents est compris entre190m et 450m d’altitude
et caractérisé par d’importants dénivelés. Son territoire est actuellement couvert par 3% de
terres urbanisées, 21% de terres agricoles, 68% de forêts et 2% d’espaces semi-naturels. Il
ne s’y déploie pas de grandes activités industrielles. Le caractère rural est donc fortement
marqué et plus particulièrement par la forêt.
Deux grands types de paysages caractérisent le territoire : les vallées méandreuses de la
Semois avec sa plaine plus ou moins développée et plutôt ouverte et ses versants toujours
escarpés et boisés et les plateaux boisés possédant de larges clairières pâturées et/ou
cultivées dans lesquelles s’insèrent pour les plus importantes, des villages et hameaux.
Principales composantes naturelles du territoire
-
Climat
Bouillon étant inscrit dans le domaine biogéographique continental est caractérisé par des
hivers plus froids et des étés plus chauds que leurs équivalents dans le domaine atlantique.
Toutefois, l’altitude renforce le froid en hiver et tempère l’élévation de température en été et
provoque aussi une pluviosité annuelle moyenne plus élevée. La vallée de la Semois, en
raison de son encaissement et de l’inertie thermique de l’eau profite de températures plus
douces en moyenne de 2° plus élevée que sur les plateaux, les phénomènes de brouillard y
sont aussi plus fréquents. C’est cette caractéristique climatique et l’absence de pollution
industrielle qui explique la richesse exceptionnelle en lichens et bryophytes (mousses
et sphaignes) de cette section de la Semois.
-
Géologie
Ce qui caractérise la géologie de Bouillon est la prédominance des roches acides du
Dévonien inférieur, des schistes dont certains ardoisiers, des phyllades et des
quartzophyllades. Les rares faciès calcareux de ces roches sont situés dans les méandres les
plus larges de la Semois.
Les schistes ardoisiers ont fait l’objet de nombreuses exploitations qui ont entrainé des galeries
souterraines favorables aux chiroptères (chauve-souris) ou des pierriers riches également en
cryptogames (plantes sans fleurs, telles que les champignons et fougères).
Les fonds de vallée présentent des alluvions modernes de matériaux plus variés.
-
Pédologie
La nature des matériaux géologiques influence fortement le pH des sols qui s’y développent.
Les sols de pentes sont donc à prédominance caillouteux et acides, sur plateaux, ils
sont plus limoneux et moins acides. Mais la dominance acide et le drainage généralement
bons de ces sols induisent une faible variété biotopique et la prédominance absolue de la
hêtraie acidophile à luzule ou ses milieux de substitution comme les chênaies à luzule, les
pessières ou les landes à callunes. Par contre, la variété de relief induit la présence de
quasi toutes les variantes de cette végétation prédominante.
Les sols de vallées peuvent être moins bien drainés et accueillir des milieux marécageux voire
tourbeux assez fréquents en Ardenne mais restant relativement peu étendus à Bouillon.
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 9
-
Hydrologie
Bouillon est entièrement inclus dans le district hydrographique de la Meuse principalement par
la présence de la Semois et plus marginalement par le sous-bassin de la Chiers. Ces cours
d’eau et leurs affluents sont responsables du profond découpage du relief et ont permis
l’émergence de milieux différents comme des érablières de ravins en fortes pentes
ombragées, des chênaies sessiles sur fortes pentes ensoleillées, des aulnaies-frênaies et son
milieu de substitution qu’est la mégaphorbiaie* dans la plaine alluviale et quelques milieux
marécageux.
La Semois est un biotope en soit avec son cours plus lent que ses affluents. Ensemble, ils
produisent une belle diversité biologique dulçaciquole* peu commune ailleurs en Wallonie.
* Mégaphorbiaie : Désigne une prairie d’herbes hautes (1,5 à 2 mètres) posée sur un sol frais et
humide.
* Un organisme dulçaquicole est un organisme qui vit et se reproduit exclusivement dans les eaux
douces.
Vie socio-économique de la Commune de Bouillon
En dehors de l’évolution naturelle du climat, la biodiversité du territoire de Bouillon a été
modifiée aux cours des derniers millénaires essentiellement par les activités humaines qui se
sont exercées d’abord exclusivement sur son territoire puis de plus en plus aussi, sur les
contrées voisines.
L’absence de grands zonings d’activité économiques conduit à ce que la seule activité pouvant
être qualifiée d’industrielle à Bouillon a été l’activité extractive. L’activité économique à
Bouillon est essentiellement primaire et tertiaire dont une part importante consacrée au
tourisme.
Il ressort de l’examen des pressions que ce sont l’intensification des pratiques agricoles et
sylvicoles qui pèsent le plus de manière diffuse sur l’ensemble des compartiments.
L’abandon des pratiques agricoles anciennes, le drainage des pelouses humides et le
reboisement spontané des terres en déprise agricole agissent de manière localisée mais de
manière forte sur des habitats de haute valeur biologique devenus très rares. Il s’agit dès lors
de soutenir avec force et créativité le secteur agricole, particulièrement touché par l’économie
mondiale, pour faire évoluer ces pratiques pour une bien meilleure prise en compte de
l’environnement. La diversification de la forêt est un autre enjeu majeur.
La chasse continue à exercer une action positive en conservant de la quiétude dans les
grands massifs forestiers. Mais la surproduction de gibier, notamment par le maintien d’un
nourrissage soutenu et l’absence d’une régulation forte induit des dommages à tous les milieux
naturels et en particulier la forêt.
L’urbanisation agit surtout sur la fragmentation des habitats et celle-ci continue à
progresser, ensuite sur la qualité des eaux mais celle-ci continue à s’améliorer. Mais à
Bouillon, elle contribue aussi à renforcer les structures bocagères et le maillage pierreux.
Une attention, toute particulière doit être apportée à l’installation de nouveaux parcs éoliens
en raison de la sensibilité chiroptèrologique (liée aux chauves-souris) du territoire. La
gestion de la mobilité des personnes et des marchandises est aussi un enjeu important pour
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 10
freiner la fragmentation du territoire. Le maintien d’un tourisme doux peut constituer un bon
compromis au maintien de certaines pressions négatives supportables (une certaine perte de
quiétude notamment) tout en donnant des motivations et des moyens pour la mise en valeur
du patrimoine naturel.
La conversion des chênaies et des pessières en peuplements moins biogènes * constitue la
principale menace sur la forêt. Il manque cruellement aussi de bois mort en suffisance.
La gestion des espèces invasives est un enjeu émergeant important dans tous les secteurs
d’activité.
* Biogène : Adjectif relatif à ce qui est produit par les êtres vivants, ou qui est nécessaire à la vie.
2.2.
Réseau écologique :
Avant de vous décrire le réseau écologique de la Commune de Bouillon, voici ci-dessous
quelques définitions et explication de la méthodologie appliquée:
La cartographie du réseau écologique a pour but d’identifier, de localiser et de hiérarchiser les
habitats en fonction de leur intérêt biologique, notamment sur base de leur état de conservation
et de leur interaction avec les autres habitats. Cette mission permet, par la même occasion,
de signaler un certain nombre d’atouts, de faiblesses, de sensibilités ou de potentialités
particulières du territoire communal, afin de pouvoir en tenir compte lors de la phase
d’élaboration des propositions de développement de la nature. Ce document constitue une
base de réflexion qui permettra aux partenaires de guider leur stratégie pour l’élaboration de
leur Plan Communal de Développement de la Nature.
En pratique, la démarche suivie repose d’une part sur une prospection générale sur le terrain,
de l’ensemble du territoire communal et d’autre part sur l’analyse de divers documents
existants.
La prospection de terrain s'accompagne logiquement de relevés floristiques et d'observations
faunistiques nécessaires à la caractérisation la plus précise possible des habitats écologiques
rencontrés (en particulier pour les habitats d'intérêt biologique). Toutefois, cet inventaire peut
difficilement rencontrer l'exhaustivité au vu du temps et du délai qui lui est imparti (un ou deux
passages maximums par site à de périodes ou des moments qui ne sont pas toujours
favorables à l'observation de certaines espèces, en particulier animales). L'inventaire doit donc
idéalement être complété par une collecte de données provenant de partenaires locaux qui
peuvent disposer d'observations fines entre autres sur plusieurs années ainsi que par les
relevés effectués antérieurement et disponibles dans divers documents.
La description du réseau écologique repose habituellement sur la définition de différentes
zones : les “ zones centrales ”, les “ zones de développement ” et les “ zones de liaison ”. Cette
terminologie fait référence à l’intérêt actuel et potentiel (c’est-à-dire lié à la qualité du biotope
et non à l’occupation effective du sol) du milieu naturel pour la conservation de la nature.
-
Les zones centrales : elles sont à considérer comme des “ sanctuaires ” ; elles doivent être
affectées en priorité à la conservation de la nature ; ce sont des milieux où tout doit être mis
en œuvre pour conserver, restaurer ou développer la diversité biologique. On distingue plus
précisément les zones centrales dites "caractéristiques" des zones centrales dites
"restaurables". Les zones centrales caractéristiques sont celles qui présentent un bon état de
conservation en termes de patrimoine naturel. Les zones centrales restaurables sont celles
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 11
qui présentent un intérêt potentiel remarquable mais dont le patrimoine naturel est altéré et
nécessite une intervention afin d'être restauré.
-
Les zones de développement : elles concernent des milieux où la conservation de la nature
est compatible avec un autre type d’exploitation du milieu, comme l’agriculture, la sylviculture,
la pêche ou le tourisme.
-
Les éléments et zones de liaison : les éléments de liaison sont généralement des éléments
linéaires qui offrent des supports pour le déplacement des espèces sauvages de la flore et de
la faune et assurent des contacts entre zones centrales et/ou zones de développement. Les
zones de liaison sont quant à elles des zones où la densité d’éléments de liaison est
importante et dès lors très favorable au déplacement des espèces.
Cette subdivision héritée de l’époque de la mise en œuvre de la loi sur la conservation de la
nature a comme principale vertu de faire comprendre que les activités humaines peuvent avoir
des conséquences plus ou moins graves sur la biodiversité selon les lieux.
La qualification de ces zones est principalement basé sur la végétation et beaucoup moins sur
les espèces qui les occupent. Ainsi, une voie ferrée qui peut être simplement considérée
comme zone de liaison d’une manière générale est aussi une zone centrale parfois même
caractéristique pour la plupart des reptiles. C’est d’ailleurs cette dernière caractérisation qui
devrait être retenue vu l’état défavorable de conservation de ces animaux à l’échelle wallonne.
De même, la plupart des zones de développement sont des lieux essentiels pour la survie
d’espèces rares ou menacées et inféodées à ces zones. C’est le cas aussi de zones non
reprises dans la classification comme les terres de grandes cultures qui peuvent accueillir des
espèces rares (busards) ou rarissimes (râle des genêts).
La méthode que le bureau d’études BIeOG a retenue est l’identification des principaux réseaux
écologiques fonctionnels sur le territoire de Bouillon et au sein de ces réseaux les habitats ou
les espèces clés de ces réseaux et les endroits où ils sont les mieux présents et dans les
meilleurs états de conservation.
Ces endroits correspondent en partie aux SGIB reconnus ou aux espaces proposés en Natura
2000.
Le réseau forestier
Le premier réseau qui prédomine le territoire bouillonnais
est le réseau forestier, puisqu’il le couvre à près de 70%. Dans
ce cas, on pourrait parler plus d’une matrice forestière dans
laquelle les autres réseaux s’inscrivent. Au sein de cette
matrice, il y a néanmoins 4 sous-réseaux forestiers qui se
distinguent, les premiers étant strictement liés aux vallées:
- celui des aulnaies-frênaies alluviales et marécageuses,
et les chênaies pédonculées, qui a été fragmenté par le
défrichement des fonds alluviaux ;
- celui des érablières de ravins sur fortes pentes ombragées;
- celui des chênaies sessiflores sur fortes pentes ensoleillées;
- celui des chênaies-hêtraies à luzule qui a été fortement fragmenté par des
enrésinements (épicéas surtout) et des voiries.
Malgré le déficit de bois mort, l’importance surfacique de ce réseau permet la nidification ou
l’estivage, d’oiseaux dont les pics noirs et mar (EIC*) et de chauves-souris cavernicoles.
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 12
La structure dominante en taillis sous futés par endroits reste favorable à la gélinotte des
bois (EIC*), une espèce dont les populations sont en perte de vitesse dramatique. Ces forêts
peuvent accueillir aussi la cigogne noire (EIC*) et la bondrée apivore (EIC*). Leur richesse
fongique* est aussi impressionnante.
Les formations feuillues à forte quantité de bois morts sont les seules à pouvoir être classées
en zones centrales caractéristiques, elles se situent principalement dans les érablières et
les aulnaies. Toutes les autres formations forestières feuillues sont à classer en zones
centrale à restaurer, notamment en augmentant de manière significative le volume de bois
morts et sénescents, les formations résineuses sont à classer en zones de développement
sauf les pinèdes en raison de leur couvert clair favorable à une grande biodiversité, surtout vis
à vis des champignons.
Deux autres milieux intra ou périforestiers, devenus très marginaux à Bouillon sont associés à
ce réseau, les landes à callunes en milieux drainés et les nardaies en milieux plus humides.
Ils sont à classer en zones centrales à restaurer.
*EIC : Espèce d’intérêt communautaire
*fongique : les champignons
Le réseau hydrique
Le réseau hydrique est composé des cours d’eau, des
plans d’eau qu’ils alimentent, des milieux humides des
fonds de vallée qui les longent ou les ceinturent y
compris les mares qui y ont été creusées.
A Bouillon, il est particulièrement développé et puissant
sur la Semois et ses principaux affluents. Le milieu
humide le plus continu est bien sûr le cours d’eau à
renoncule aquatique que constituent la Semois et ses berges. Ils accueillent plusieurs espèces
d’intérêt communautaire (le martin pêcheur, le cingle pêcheur, le balbuzard pêcheur, chabot,
lamproie de Planer, mulette épaisse). Quelques plantes rares ponctuent ces milieux comme
acore odorant (Acorus calamus), jonc fleuri (Butomus umbellatus), hottonie des marais
(Hottonia palustris), léersie faux riz (Leersia oryzoides), potamot perfolié (Potamogeton
perfoliatus), sagittaire à feuilles en flèche (sagittaria sagittifolia), pigamon jaune (Thalictrum
flavum). Malheureusement, on y rencontre aussi une plante invasive : l’impatience de
l’Himalaya (Impatiens glandulifera).
Vu la dégradation soit chimique (pour la Semois) soit hydromorphologique pour les affluents
et la présence de l’impatience, ces cours d’eau doivent être considérés comme zones
centrales à restaurer.
Dans les plaines alluviales, ce sont les mégaphorbiaies et les prairies mésophiles humides en
particulier à bistorte (qui peuvent accueillir le damier de la bistorte, un papillon d’intérêt
communautaire).
Les petites mares complètent ce réseau où amphibiens et odonates (libellules) y trouvent
refuges.
Il faut encore citer les nombreuses chauves-souris dont plusieurs EIC qui sont fortement
dépendantes de ce réseau.
La plupart des SGIB* et ZHIB* de Bouillon appartiennent à ce réseau.
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 13
*SGIB : Sites de Grands Intérêts biologiques
*ZHIB : Zones de hauts intérêts biologiques
Le réseau pierreux
Ce réseau inclut les milieux typiquement rocheux (falaises et
escarpements, éboulis) qui peuvent être classés en zones
centrales caractéristiques s’ils ne sont pas envahis
d’espèces invasives, mais aussi les arènes minérales et les
éboulis artificiels liés à l’extraction et les vieux murs.
Ces milieux sont concentrés principalement aussi le long de la
vallée de la Semois mais de manière très naturellement
discontinue. C’est l’activité humaine qui a d’ailleurs renforcé ce
réseau. La recolonisation forestière réduit actuellement son importance.
Les anciennes galeries d’extraction sont des zones centrales (caractéristiques si protégées)
d’hibernation de plusieurs espèces de chauves-souris.
La plupart de ces milieux sont reconnus en SGIB et repris dans le réseau Natura 2000.
Le réseau bocager
Le réseau bocager n’a jamais été très
développé à Bouillon. Ce qui en reste est
concentré près des villages. Il est
constitué de prairies la plupart intensives
mais avec un maillage de haies
relativement lâche. L’abondance du bâti en
moellons schisto-gréseux dans ces villages
induit aussi une interconnexion forte de ce
réseau avec le réseau minéral. Les villages
sont aussi les lieux privilégiés de nidification
des hirondelles de cheminées et des fenêtres, du martinet noir qui y forment des colonies
comme la pipistrelle commune, toutes espèces qui se nourrissent principalement dans les
prairies bocagères. C’est aussi une raison supplémentaire pour les intégrer dans ce réseau.
Les quelques vergers hautes-tiges (VHT) rencontrés à Bouillon ont été rattachés
naturellement à ce réseau bocager.
Ce réseau est à classer comme zone en développement à restaurer.
L’espace des grandes cultures
L’espace réservé aux grandes cultures (13% du
territoire), principalement concentré au nord de la
Commune est beaucoup moins maillé d’éléments
favorables à la biodiversité et l’agriculture intensive
qui s’y déroule exerce de fortes pressions sur la
biodiversité. La logique voudrait de les exclure du
réseau écologique. Mais leur encerclement ou
traversée à des distances qui restent proches des
cultures, la subsistance d’éléments de maillage
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 14
(haies, talus herbeux, fossés) et le développement de l’agriculture biologique et de MAE,
principalement sous forme de bandes enherbées fleuries ailleurs font qu’à Bouillon ces
espaces sont loin d’être des déserts biologiques. Ils peuvent accueillir toute une petite faune
de gibier traditionnel (perdrix, caille des blés, lièvre) mais les plantes messicoles* ont
néanmoins complètement disparu.
Ils sont dès lors à classer en zones de développement à forte pression qui est une nuance
que nous tenons à apporter aux zones bocagères classées en zones de développement qui
conservent un potentiel nature plus constant. Les surfaces culturales en bio ou en MAE
peuvent disparaître dans des délais rapides et de manière massive. De plus selon la rotation
des cultures, les espèces messicoles* se déplacent d’année en année à des endroits différents
dans la matrice agricole.
* Une plante messicole est une plante qui littéralement “habite
dans les champs”. Elles sont liées aux moissons
Les barrières écologiques
Incontestablement, la N89 qui traverse du nord au sud la commune, surtout, et les routes
régionales qui traversent l’entité sont des barrières écologiques pour de nombreux
animaux des réseaux écologiques terrestres. Il n’existe aucun écoduc* organisé sur le territoire
de Bouillon.
L’agglomération de Bouillon constitue majoritairement une barrière écologique plutôt qu’un
milieu d’accueil pour la biodiversité. Mais il faut noter que les hirondelles et les chauves-souris
n’y sont pas absentes et le réseau pierreux continue à s’y exercer.
Les parties des cours d’eau traversant les villages et certains étangs traversés en plein
constituent des barrières longitudinales dans le réseau hydrique pour la faune aquatique.
Le développement des parcs éoliens pourrait aussi constituer une forme de barrière aérienne
pour les chauves-souris voire certains oiseaux.
*écoduc : passage aménagé à destination des animaux
Objectifs prioritaires de gestion des réseaux écologiques
Bouillon
possède
une
responsabilité
régionale
incontestable pour la biodiversité. Il s’agit d’abord du
complexe cours d’eau à herbiers aquatiques-milieux
alluviaux naturels et semi-naturels forêts de pentes et
pierreux de la vallée de la Semois que la commune
partage avec ses voisines en aval et en amont.
Ensuite, il s’agit d’un des plus grands massifs de la hêtraie
à luzule d’Europe.
Pour la vallée, il s’agit de protéger et restaurer ces milieux en commençant par priorité à
assurer l’épuration complète des eaux de rejets usées et réduisant les apports des fertilisants
agricoles en tête des ruisseaux.
En termes de restauration, les milieux rocheux mériteraient une attention plus accrue.
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 15
En ce qui concerne les chênaies-hêtraies à luzule, la taille des
massifs permet d’envisager le placement de grandes réserves
intégrales et d’atteindre l’objectif de 20m3 de bois morts à
l’hectare, au moins dans la forêt publique. Sinon, il s’agit de
réduire la pression du gibier à travers une diminution sensible de
la densité des populations de gibier et l’abandon des pratiques
de nourrissage.
D’une manière générale, le maintien et la restauration du
maillage ligneux, des ourlets et fossés, de l’espace bocager qui
reste un espace fragile doivent être encouragé, si possible en y associant une certaine désintensification des pâtures et en tous cas en évitant la fertilisation des dernières pelouses
mésophiles*.
La préservation des gites d’accueil de la faune sauvage dans les villages
(hirondelles, chauves-souris, rapaces) est également un objectif important.
Un objectif permanent doit être la saisie d’opportunités et de moyens pour booster
la biodiversité dans tous les réseaux comme :
-
créer des nouvelles mares dans l’espace bocager ;
créer des passages à batraciens permanents dans leurs lieux de migrations ;
créer des hôtels à chauves-souris dans les anciens bâtiments en ruine;
pousser les MAE et l’agriculture biologique ;
conduire à des jardins et des espaces publics bien plus accueillants pour la faune, la
flore et la fonge* indigènes.
*mésophile : qui croissent dans
des conditions moyennes
d’humidité et de sécheresse.
*fonge : les champignons
REM : Soulignons qu’il s’agit ici d’une synthèse de l’inventaire du réseau écologique. Nous
vous rappelons que l’entièreté détaillée de cette étude du réseau écologique est accessible
sur simple demande au service environnement de votre Commune.
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 16
2.3.
Le réseau humain :
Avant la mise en place du PCDN, plusieurs structures étaient déjà actives sur le territoire
bouillonnais dont des opérateurs de la conservation de la nature : Natagora et en particulier
sa régionale « Semois ardennaise », les CNB – Cercle des Naturalistes de Belgique et le
Cercle Ornithologique de Bouillon (COB). La Commune de Bouillon compte également des
groupes de citoyens actifs dans le domaine de la nature et plus particulièrement sur la
réhabilitation des sentiers. Elle dispose aussi d’excellents naturalistes.
La première étape de la mise en place du PCDN de Bouillon a été de désigner, au sein de son
personnel, une personne pouvant assurer le rôle de coordinateur.
L’éco-conseillère engagée en septembre 2013, pour la coordination des divers dossiers et
plans environnementaux fut – sans jeu de mot – tout naturellement chargée du suivi et de la
coordination de ce PCDN, remis sur les rails en janvier 2014.
Est venue ensuite, en seconde étape du PCDN : la mise en place du partenariat. Celui-ci est
relativement bien diversifié et de nombreux secteurs y sont représentés. Il regroupe
actuellement les associations locales citées ci-dessus, des associations régionales
‘parapubliques’ telles que le Contrat de rivière Semois-Chiers et la FRW, des représentants
de la Commune (échevins, employé(e)), divers services de la Région wallonne (DNF, service
de la pêche), des écoles de la Commune et également et surtout des citoyens au profil varié
(âge, village, sensibilité à la nature, pêcheurs, apiculteurs, …). Le secteur économique est
également représenté avec la participation d’agriculteurs, de commerçants, des acteurs du
secteur touristique. Environ une quarantaine de personnes participe au PCDN.
Les premiers contacts pour assoir ce partenariat ont été assurés par des courriers
personnalisés, un « toute-boite » d’annonce du lancement du PCDN et plusieurs articles dans
le bulletin communal. La 1ère réunion (plénière) de présentation du PCDN fut un succès avec
plus de 60 participants, preuve d’un intérêt ‘nature’ existant sur la Commune. Au vu du nombre
important des participants et des intérêts divergents, une soirée « World café » a été organisée
afin de recueillir un maximum d’idées et de permettre à tout un chacun de découvrir les
différents axes possibles dans le PCDN. Durant cette soirée des tables
« thématiques tournantes » ont été organisées. Sur base du retour de ce « world café »,
quatre groupes thématiques ont pu être déterminés de manière presque spontanée:




Groupe thématique « H2O »
Groupe thématique « Zéro pesticide et insectes pollinisateurs »
Groupe thématique « Jardins au Naturel »
Groupe thématique « Tourisme Vert »
Dans 3 de ces groupes, un « rapporteur » a été désigné. Au lancement du PCDN, les groupes
se réunissaient une fois tous les 2 mois.
Parallèlement à ces réunions de groupes thématiques, diverses réunions plénières se sont
organisées. Afin de conserver ou renforcer cette dynamique, il est important de poursuivre
l’organisation des réunions thématiques et des plénières.
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 17
Ci-après vous trouverez les initiatives ‘nature’ qui existaient dans la Commune avant le PCDN
et qui se poursuivront voire seront renforcées dans le cadre de celui-ci :
o
Plan Maya
o
Actions du Contrat de rivière Semois-Chiers (ex : sensibilisation et gestion des
plantes invasives ; « Opération Communes et rivière propres » ; …)
o
Animations et certaines actions de Natagora : « Opération de sauvetage des
batraciens »
o
Actions du COB : stages extrascolaires de création de nichoirs ; inventaire
des sites d’hirondelles de rivages ; …
o
Actions de sensibilisation des CNB
o
Actions de sensibilisation et de lutte contre la pollution lumineuse :
organisation de « la nuit de l’obscurité » par la Ferme des fées
Parallèlement et en lien avec le PCDN, diverses initiatives ‘nature’ ont vu le jour telles que :
o
La gestion différenciée des espaces verts communaux
o
Divers dossiers de demandes de subventions « Semaine de l’arbre »
o
La pose du nouveau balisage des 39 promenades reconnues par le CGT
(Commissariat Général au Tourisme)
o
La valorisation touristique du massif forestier de la vallée de la Semois et de
la Houille
o
Le GAL et Parc naturel Semois et Lesse
o
Divers projets touristiques (tels que la création d’une passerelle d’une berge à
l’autre de la Semois)
L’idée n’est pas de compartimenter ces divers plans ou projets, mais au contraire, de faire que
l’agenda 21 local et le PCDN soient les outils fédérateurs de toutes ces matières, initiatives et
acteurs. Des ponts ont été établis entre ceux-ci et le PCDN. Ces divers plans ou dossiers
alimentent le PCDN ou sont pour certains une source de financement dans la mise en place
des actions. Ces matières étant de plus gérer par la même coordinatrice.
Le fait que le PCDN ait été inscrit dans une réflexion globale dans le PCDR-Agenda21local et
l’Agenda 21 local, comme axe d’action, et que les nombreuses études (GAL, Parc Naturel,
ADL, schéma de structure, …) pointent le caractère naturel et le patrimoine remarquable du
territoire, contribuent certainement à l’intérêt que porte les citoyens à leur environnement, à la
nature et donc au PCDN. On peut affirmer que la plupart des habitants du Grand’Bouillon ont
conscience du riche patrimoine naturel qui les entoure. Ils souhaitent qu’il soit valorisé, protégé
voire développé. C’est cette force qui leur donne envie d’avancer dans le partenariat et la mise
en place d’actions.
En guise de conclusion, on peut avancer que ce noyau d’une quarantaine de participants
repose sur un partenariat solide. Les membres du PCDN sont motivés, intéressés et sensibles
à la nature de manière globale. La mise en place de ces groupes thématiques a permis de
tisser des liens entre citoyens (qui ne se connaissaient pas tous) et de travailler dans une
bonne ambiance conviviale.
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 18
Il faut cependant garder à l’esprit que cette dynamique peut vite retomber au vue de la lenteur
administrative et d’un certain manque d’autonomie des groupes thématiques. En effet, certains
partenaires s’impatientent et ne comprennent pas toujours les diverses étapes administratives
indispensables à la signature de ce plan. « Arrêtons les réunions, il faudrait avancer sur le
terrain ». Pour faire face à cette petite tâche d’ombre, un ou deux projets par groupe
thématique ont démarré et ont pu voir le jour avec fruit. Il n’a pas été facile de doser
l’avancement des projets des quatre groupes thématiques simultanément, (tout en avançant
dans la rédaction de ce plan) et surtout en étant attentifs et en phase aux recommandations
de l’étude du réseau écologique. Il serait intéressant de rendre davantage autonome les
groupes thématiques.
+ photos
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 19
Chapitre 3 – Programme d’actions
3.1.
Stratégie générale
L’Agenda 21 Local (et/ou le PCDR-Agenda21 Local) permet de bien situer les actions du
PCDN dans une démarche globale de développement durable, renforçant sa crédibilité. Le
PCDN fait donc partie intégrante des actions inscrites dans le PCDR-Agenda21local et
l’Agenda 21 Local. A Bouillon, il apparaît que la dynamique PCDR-PCDN est intéressante à
développer.
En cohérence avec le chapitre 2 relatif à la description de la Commune de Bouillon (situation
géographique et vie socio-économique et le réseau écologique et humain), les grands axes
d’actions et les priorités d’actions sont les suivants :
Un 1er axe d’actions qui est apparu très vite essentiel pour la Commune touristique et au riche
patrimoine historique et forestier qu’est Bouillon, est celui du « Tourisme vert » : Revitaliser
les sentiers et chemins du Grand’Bouillon, « Parrainer les promenades » organiser des
balades nature, et valorisation des paysages et de la forêt (arboretum) sont quelques priorités
pour ce thème qui veut allier nature et tourisme.
Le second axe « Zéro pesticide et insectes pollinisateurs» se penchera sur le Plan Maya et
problématique de l'emploi de pesticides notamment dans les cultures de sapins de noël. En
effet l’étude du réseau écologique a inventorié plus de 50 ha de cultures de sapins de noël sur
le territoire bouillonnais.
L’axe « Jardins au naturel » s’efforcera de promouvoir les jardins au naturel, créer des vergers,
des potagers et valorisera les murs-terrasses et les murs en pierre sèche.
Dernier axe, et non des moindre au vue du patrimoine hydrique omniprésent sur la commune,
est celui de l’eau ou dit H2O. Dont les priorités majeures seront d’inventorier et protéger
l’existant (zones humides, sources et cours d’eau), gérer les plantes invasives et l’aménager
des frayères.
Le PCDN a pour objectif la préservation et l’amélioration du patrimoine naturel du territoire
communal, en prenant en compte le développement socio-économique global. La nature est
un élément à intégrer et non opposer à l’ensemble des activités humaines qui occupent ce
même territoire. Elle n’est plus perçue comme une contrainte mais comme une richesse pour
le développement futur.
Etant donné les caractéristiques naturelles et humaines de la Commune de Bouillon, la
stratégie générale d’actions en faveur de la biodiversité communale comprend les aspects
suivants :
- le dialogue : il doit se poursuivre, et même être renforcé. Le partenariat est ouvert à
de nouveaux acteurs désireux d’intégrer la nature à leur préoccupation.
- les actions concrètes : thématiques ou générales, tout en gardant une vision globale
de préservation, de restauration et de développement de la biodiversité.
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 20
- la communication : poursuivre et intensifier la sensibilisation, l’éducation et
l’information.
- l’évolution continue : une évaluation du programme réalisé chaque année est
intéressante et permettra le cas échéant, d’adapter les actions ou de les réorienter. Une mise
au point plus globale serait l’occasion de mettre à jour l’étude du réseau écologique qui,
rappelons-le, doit être considérée comme le carnet de bord du PCDN.
3.2.
Stratégie par milieux/thèmes/groupes
Quatre groupes de travail (GT) thématiques se sont créés, avec différents objectifs décrits ciaprès:
 GT. Tourisme vert
En s’appuyant à court terme sur un réseau de promenades existantes et nouvellement
reconnues par le CGT (39 promenades), la volonté est de l’utiliser pour faire découvrir les
richesses naturelles de Bouillon. D’abord en créant des fiches nature qui seront glissées
dans les pochettes de balade, ensuite en organisant occasionnellement des balades
thématiques sur ces circuits.
Dans un second temps, des promenades supplémentaires viendront s’additionner au
réseau actuel pour étoffer le potentiel de découverte nature de notre territoire. Des
aménagements nature le long de ces sentiers de promenade verront le jour au grès des
possibilités.
A long terme, c’est la valorisation du Ravel, de l’arboretum et du massif forestier qui sont
visés dans les fiches projets rédigées par ce groupe.
 GT. Zéro pesticide et insectes pollinisateurs
Ce GT a pour objectif global de participer à la
mise en œuvre des actions du « Plan Maya »,
avec
notamment
en
actions phares
l’organisation de la « semaine de l’abeille et du
miel » tous les deux ans et la réalisation du
‘plan de plantations’ sur les terrains
communaux. Un bel exemple de projet à court
terme à mener en partenariat avec notamment
l’école communale, est celui de la valorisation
du verger existant de Noirefontaine. Un autre
axe d’actions à réaliser à moyen terme sont les
projets liés à la problématique de l’utilisation
des herbicides et fongicides dans les cultures de sapins de noël, très nombreuses sur la
Commune de Bouillon.
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 21
 GT. Jardins au naturel
Ce GT a principalement deux axes d’orientation en termes d’actions. D’une part un axe
de communication-sensibilisation des citoyens, avec l’encouragement des particuliers à
la plantation de haies et/ou arbustes indigènes, l’organisation d’ateliers démonstratifs tels
que la création de prairies fleuries ou de taille de fruitiers et l’organisation de visites de
jardins (ouverts) au naturel.
D’autre part, des projets d’actions concrets de création de vergers, de jardin médiéval, et
de potagers au sein des écoles.
Ce GT se penchera aussi à plus long terme sur la valorisation des anciens murs en pierre
sèche (murs-terrasses) et l’entretien de parcelles en contrebas du château-fort par
pâturage.
 GT. H2O
Un 1er objectif de ce groupe thématique à court terme (et déjà en cours), est l’amélioration
des connaissances via la réalisation d’un inventaire des cours d’eau plus précisément pour
les aspects piscicoles et les oiseaux inféodés aux cours d’eau, notamment l’hirondelle du
rivage que nous avons la chance d’observer sur le Commune.
Le COB (cercle ornithologique de Bouillon), membre de ce GT se penche(ra) sur la
création de nichoirs pour les oiseaux inféodés aux cours d’eau et l’inventaire voire à moyen
terme à la restauration de l’habitat de l’hirondelle de rivage.
Concernant le sous volet « poissons », le GT. a pour objectifs d’améliorer leurs habitats
par la plantation de joncs des
chaisiers (pour la fraye du
brochet),
l’examen
du
fonctionnement d’une passe à
poisson sur un site bien
particulier et la préservation de la
souche locale de truite fario. Des
campagnes
d’arrachage
de
balsamine de l’Himalaya seront
également organisées.
Les fiches-projets ci-après sont le fruit des réflexions des partenaires et en corrélation avec
les résultats de l’étude du réseau écologique. Ces fiches, au nombre de 39, ne sont
certainement pas figées. Le PCDN s’engage à mettre en œuvre à court, moyen ou long terme
l’ensemble de ces projets sans obligation d’atteindre ce but. De même, la porte n’est pas
fermée à tout projet nouvellement proposé par les partenaires et/ou les citoyens.
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 22
3.3.
Les fiches-projets
Groupe thématique
N° de la
ficheaction
Intitulé de l’action
Echéance
Tous thèmes confondus
1
A court terme
Tous thèmes confondus
Tous thèmes confondus
Tous thèmes confondus
2
3
4
Tous thèmes confondus
5
Organisation d’animations nature à Bouillon, annuellement :
« Nature en fête »
Création et gestion d’un blog propre au PCDN de Bouillon
Implication des jeunes dans la mise en œuvre de projets
Mise en place de nouveaux projets d’actions en lien avec l’étude du
réseau écologique
Création d’un logo « PCDN de Bouillon »
Tourisme vert
Tourisme vert
1
2
A court terme
A long terme
Tourisme vert
3
Tourisme vert
4
Tourisme vert
5
Parrainage des (39) promenades reconnues par le CGT
Aménagements de chemins en fonction des possibilités futures
(chemins non reconnus par le CGT)
Animations thématiques le long du réseau de promenades existant et
futur
Publication d’un document de présentation des promenades
(reconnues)
Actions pour limiter la pollution lumineuse
Tourisme vert
6
Tourisme vert
7
Tourisme vert
Tourisme vert
8
9
Tourisme vert
10
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Evaluation et communication sur la convention « bords de routes fauchage tardif » de la commune de Bouillon
Participation à la réflexion concernant la création d’une « Maison de la
Randonnée à Bouillon»
Participation à la réflexion de valorisation de l’ancien vicinal
Participation à la réflexion de valorisation touristique du massif
forestier Houille-Semois
Valorisation et entretien de l'Arboretum de Bouillon
A court terme
A court terme
A long terme
A court terme
Moyen terme
Court à moyen
terme
Court à moyen
terme
Court à moyen
terme
A long terme
A long terme
Moyen à long terme
Moyen terme
Page 23
3
Concertation avec les pépiniéristes : réflexions à mener sur l’utilisation
des pesticides en cultures de sapins de noël
Solutionner le problème des pesticides dans les cultures de sapins de
noël
Réaliser un « plan de plantations » sur terrains communaux
4
Etablir des zones de protection des ruchers
5
Participation du GT. à la mise en œuvre des actions du « Plan Maya
»
Valorisation du verger de Noirefontaine (réalisé dans le cadre du Plan
Maya)
Court terme
1
2
Plantation de vergers
Création d’un jardin médiéval
Jardins au Naturel
3
Jardins au Naturel
4
Jardins au Naturel
Jardins au Naturel
5
6
Jardins au Naturel
7
Mettre en place des potagers au sein des écoles primaires (Bouillon et
villages)
Encourager les particuliers à la plantation de haies et/ou d’arbustes
indigènes
Entretien de parcelles en contrebas du château fort par pâturage
Organisation d’ateliers démonstratifs et pratiques : plantations
d’arbustes, création de haies, taille de fruitiers, création de prairies
fleuries, réalisation de nichoirs oiseaux, …
Restauration de vieux murs, sites de nidification de l’hirondelle de
rivage
Court terme
Court à moyen
terme
Court à moyen
terme
Court terme
Zéro pesticide et
insectes pollinisateurs
Zéro pesticide et
insectes pollinisateurs
Zéro pesticide et
insectes pollinisateurs
Zéro pesticide et
insectes pollinisateurs
Zéro pesticide et
insectes pollinisateurs
Zéro pesticide et
insectes pollinisateurs
1
Jardins au Naturel
Jardins au Naturel
2
6
(fiche commune avec GT
H2O)
Moyen terme
Moyen terme
Court à moyen
terme
Long terme
Court terme
Long terme
Court à moyen
terme
Court à moyen
terme
Jardins au Naturel
8
Organisation de visites de jardins (ouverts) au naturel
Long terme
H2O
1
Court terme
H2O
2
Mise en place d’une équipe « d’observateurs » de terrain et réalisation
d’inventaires sur les cours d’eau
Analyser le fonctionnement de la passe à poissons à la Platinerie, à
Bouillon
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Court à moyen
terme
Page 24
H2O
3
Campagne d’arrachage de la balsamine de l’Himalaya
H2O
4
H2O
5
Sensibilisation et conseils de gestion auprès de propriétaires d’étangs
privés
Suivi des populations d’hirondelle de rivage
H2O (fiche commune avec
6
GT Jardins au Naturel)
H2O
7
H2O
H2O
H2O
8
9
10
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Restauration de vieux murs, sites de nidification de l’hirondelle de
rivage
Créer et placer des nichoirs en faveur des oiseaux inféodés aux cours
d’eau : cincle plongeur et martin pêcheur
Préservation de la souche locale de truite Fario
Plantation de jonc des chaisiers pour favoriser la fraie des brochets
Création d’habitat artificiel afin de permettre la nidification de
l’hirondelle de rivage
Court à moyen
terme
Long terme
Court à moyen
terme
Court à moyen
terme
Court terme
Moyen à long terme
Court terme
Moyen à long terme
Page 25
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 26
Chapitre 4 – Conclusions et perspectives
Finalement, ce programme d’actions est le fruit d’un long travail de discussion, de réflexion et
de négociation au sein du partenariat. Ce programme est une base de lancement des actions
en faveur de la nature. Chaque année, des priorités seront dégagées, des opportunités
permettront de réaliser certains projets, d’autres seront placés en attente, d’autres encore
devront être réorientés …
En effet, la nature mais aussi les hommes qui composent une commune sont des éléments
en constante transformation, de nouveaux partenaires et de nouveaux projets pourront
rejoindre ce programme : les propositions qui suivent sont donc ouvertes et évolutives.
Le PCDN est un document de référence qui doit permettre de mieux intégrer la nature dans
une politique communale responsable. C’est donc beaucoup plus qu’une bonne intention, il
marque une volonté.
Bouillon dispose d’un patrimoine naturel riche et diversifié avec des éléments majeurs au
niveau régional wallon, comme les complexes de milieux le long de la Semois et le milieu
forestier. Ce patrimoine naturel est encore relativement bien préservé mais se détériore de
jour en jour malgré un nombre déjà important de réponses, apportées principalement par les
autorités publiques.
Pour la vallée, il s’agit de protéger et restaurer ces milieux en commençant par priorité à
assurer l’épuration complète des eaux de rejets usées et réduisant les apports des fertilisants
agricoles en tête des ruisseaux. En termes de restauration, les milieux rocheux mériteraient
une attention plus accrue. D’une manière générale, le maintien et la restauration du maillage
ligneux, des ourlets et fossés, de l’espace bocager qui reste un espace fragile doivent être
encouragé, si possible en y associant une certaine désintensification des pâtures. La
préservation des gites d’accueil de la faune sauvage dans les villages (hirondelles, chauvessouris, rapaces) est également un objectif important.
Un objectif permanent doit être la saisie d’opportunités et de moyens pour « booster » la
biodiversité comme :
-
créer des nouvelles mares dans l’espace bocager ;
créer des passages à batraciens permanents dans leurs lieux de migrations ;
créer des hôtels à chauves-souris dans les anciens bâtiments en ruine;
pousser les MAE et l’agriculture biologique ;
conduire à des jardins et des espaces publics bien plus accueillants pour la faune, et
la flore sauvages.
De quoi occuper de longues soirées le partenariat du PCDN.
Enfin, au niveau du partenariat du PCDN, une attention particulière sera donnée pour maintenir
cette dynamique de groupe et ne pas décourager les membres du PCDN parfois impatients
de réaliser les actions sur le terrain. Afin de palier à cela, les premières actions mises en œuvre
seront des actions de « visibilité » pour le citoyen. La communication inter-groupes
thématiques (via la création d’un blog notamment) et à l’extérieur du PCDN (via les médias)
sera davantage développée.
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 27
ANNEXES :
les fiches-projets
Projet de PLAN du PCDN de Bouillon
Page 28

Documents pareils