A notre ami Joé

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A notre ami Joé
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N° 14 - Janvier 2013
A notre ami Joé
Dans ce numéro :
Hommage à Joé
Joé était très investi dans l’association, depuis l’escale du « Fleur de
Lampaul » en 2009
1
Projet LIFE pêche à pied 2
CapOeRa
2
Le domaine du Douhet
3
Espèces envahissantes
4
Algues d’échouage
5
Brèves, vœux
6
Le lendemain de Noël,
Joé Martineau a succombé à la grave maladie
contre laquelle il luttait
depuis des mois.
Très investi dans notre
association dont il était
Vice-président, il laissera
un grand vide. Modèle de
gentillesse et de disponibilité, il était aimé de tous.
Nos pensées vont à sa
famille, à Françoise son
épouse qui l’accompagnait
dans toutes ses aventures.
Sa passion pour les coquillages d’Oléron en
avait fait un allié de la
préservation des richesses naturelles de nos côtes. Au-delà de ses compétences, ses qualités
humaines exceptionnelles resteront pour longtemps un guide pour notre engagement en faveur
des causes qui lui tenaient à cœur.
Merci Joé.
Avec le soutien de :
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Le projet « LIFE + » est déposé : ouf !
Imaginée à quelques-uns
dès 2004, l’action que nous
avons menée sur la pêche à
pied récréative porte ses
fruits localement, où l’on
constate des améliorations
à la fois dans la connaissance des bonnes pratiques,
dans les comportements
des pêcheurs et dans leurs
récoltes qui sont mieux
composées (moins de petits
coquillages, moins d’espèces non consommables).
- Animer le comité de pilotage national, rassemblant
les pêcheurs professionnels, les plaisanciers, les
Ministères chargés de la
santé, de l’environnement
et de la pêche, les fondations, l’Ifremer, l’Agence
des AMP et le Conservatoire.
- Mobiliser un réseau de
partenaires sur l’ensemble
du littoral métropolitain, de
Dunkerque à Hendaye, et
Dès 2009, le Conservatoire même en Méditerranée ou
du littoral et l’Agence des
encore en outre-mer
aires marines protégées
(Mayotte, Saint-Pierre &
nous ont associés, ainsi que Miquelon).
notre consœur bretonne
- Compiler et mettre en
l’association VivArmor
forme nos expériences de
nature, à l’élaboration d’un terrain, sous la forme d’un
projet d’ampleur nationale cahier méthodologique qui
sur cette thématique.
permet à ces acteurs du
Depuis environ deux ans,
nous avons donc travaillé
sur différents plans, principalement :
littoral de mettre en place
les études, la concertation
et les actions pédagogiques.
- Rédiger et déposer auprès
de l’Union européenne un
projet « LIFE + » sur le
thème « politiques et gouvernance ». Porté par l’Agence, le dossier est actuellement à l’instruction. Il
devrait permettre la mise
en œuvre des études et des
actions d’amélioration sur
près de 30 régions.
Outre l’Agence et le
Conservatoire, cette phase
a été soutenue par quatre
fondations : la Fondation
de France, la Fondation
Nicolas Hulot pour la nature et l’Homme, la Fondation Procter & Gamble
pour la protection du littoral et la Fondation Nature
& Découvertes (voir numéro
précédent).
Le Comité de pilotage national au
travail, à Paris.
Pour obtenir nos
documents, rapports de
comptages, de diagnostic,
de réunions, dates de
rendez-vous…
[email protected]
Ou : www.iodde.org
Ce travail, relativement
énorme, permettra aussi de
nouvelles actions sur Marennes-Oléron.
CapOeRa : les récoltes se multiplient
Depuis 2009 et notre rencontre avec l’APECS
(Association Pour l’Etude
et la Conservation des Sélaciens), nous relayons le
programme « Capsules
d’Œufs de Raies » : CapOeRa.
Chaque année, quelques
milliers de capsules ont
ainsi été déterminées sur
marennes-Oléron, contribuant à la connaissance
scientifique sur les raies et
leurs sites de reproduction.
L’année 2012 aura été particulièrement productive,
grâce à l’investissement de
nouveaux participants, et
aux journées d’animation
que nous avons organisées : plus de 8 000 capsules ont été récoltées ces
derniers mois !
Nous retrouvons toujours
principalement la raie brunette (99 capsules sur 100).
La raie lisse est également
présente, notamment à La
Brée où notre équipe en
trouve assez souvent. Parmi les raretés locales, notons la raie bouclée, la fleurie ou encore la raie mêlée.
Chacun peut participer.
L’hiver est aussi une période propice pour de bonnes
promenades sur les plages,
permettant de contribuer à
la science tout en s’oxygénant…
Merci à tous, continuez !
Ci-dessus : une capsule de roussette, de
raie brunette, et de raie lisse.
Normalement, les capsules sont vides,
mais parfois la petite raie n’a pas
réussi à en sortir… (Ici une r. lisse).
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La coronelle girondine
Cet été, nous avons pu
confirmer que ce très beau
serpent était l’un des fleurons de la biodiversité du
domaine du Douhet, où
nous avons nos bureaux.
Déjà, plusieurs coronelles
nous avaient rendu visite,
près de l’entrée, provoquant
des réactions plutôt diversifiées dans l’équipe…
Les travaux de renaturation
du domaine ont donné lieu à
l’enlèvement des nombreuses plateformes en bois qui
servaient à l’ancien camping.
En accord avec le Conservatoire du littoral et la Communauté de communes, ce
chantier a eu lieu en début
d’automne, justement pour
déranger le moins possible
les éventuels reptiles qui s’y
seraient établis, entre reproduction et hivernage.
Les équipes du chantier ont
été sensibilisées à la présence de ces animaux et ont
très bien joué le jeu, nous
prévenant à chaque découverte.
Alors qu’une séance de recherche avec quelques naturalistes n’avait rien donné
(sauf la découverte de mues,
confirmant quand même la
présence de l’espèce !), le
chantier a permis de trouver
au moins 5 individus adultes
de coronelle girondine, de
tailles différentes. Des vipères aspic ont été également
rencontrées, mais tout le
monde a vite su les distinguer.
Le domaine du Douhet se
place ainsi dans les sites les
plus fréquentés connus par
cette espèce, qui est à la fois
rare (3 sites en PoitouCharentes dont Oléron) et
très discrète.
De l’avis de nombreux amateurs, c’est sans doute le
plus beau serpent de nos
contrées ! Nous porterons
bien sûr un œil attentif à son
évolution sur le domaine.
Passé le petit sursaut, la visite d’une coronelle est toujours
appréciée !
La coronelle girondine : fiche d’identité
Nom scientifique : Coronella girondica (Daudin, 1803)
Elle mesure entre 45 et 80 cm; jusqu’à plus de 90 cm
sur Oléron. Elle pond 8 à16 œufs, qui éclosent en fin
d’été.
Carnivore, elle est plutôt crépusculaire et nocturne.
Elle se trouve principalement dans les milieux dunaires et arrière-dunaires (broussailles, clairières de forêts). Oléron est sa limite septentrionale de répartition à l’échelle européenne.
Le Domaine du Douhet revient à la nature
Comme prévu depuis le départ,
le site du Douhet est peu à peu
« renaturé ». Après l’enlèvement
des esplanades (voir article cidessus), une entreprise s’est occupé de déposer les installations
plus dures, telles que les blocs
sanitaires, les cabanes, les poteaux d’éclairage et bornes électriques…
Ne restent donc plus que le bâtiment que nous occupons, et
un petit « garage » semi-enterré.
Bientôt, de nouveaux travaux
seront lancés, mais en aménagement intérieur cette fois. En effet le grand local abritera, aux
côtés du CPIE, l’équipe des écogardes de la Communauté de
communes d’Oléron.
En parallèle, toujours sous la
surveillance du Conservatoire du
littoral et du Conseil général, un
plan de gestion du domaine est
rédigé. Il comprend bien sûr un
volet pédagogique.
Les si beaux sanitaires… ont disparu. Et les
plantes commencent à repousser.
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Sans oublier les champignons
Le célèbre mycologue oléronais Guy Dupuy, a été
sollicité pour donner un
avis sur les champignons
du domaine du Douhet. Ne
faisant pas les choses à
moitié, il a réalisé un sérieux inventaire, cet automne, en compagnie de son
ami J. Ginberteau de l’INRA de Bordeaux.
Plus de 80 espèces ont été
identifiées dès la première
session ; d’autres devraient
suivre à des périodes différentes pour compléter cet
inventaire. Plusieurs espèces remarquables ont été
détectées sur le domaine,
dont certaines très rares. Le
site présente en effet une
grande dune, assez complè-
te, ce qui favorise quelques
espèces particulières.
Les cyprès de Lambert,
bien présents, s’accompagnent aussi de tout un cortège d’espèces de champignons. C’est une raison
pour les conserver dans le
cadre du plan de gestion
qui est en cours de rédaction.
Les champignons sont aussi des êtres
vivants...
Vers un marais partagé
Vous le savez, ce sont les
envies des adhérents qui
guident notre action. L’idée
d’un marais partagé a ainsi
émergé au fil des échanges,
il y a quelques mois. Un
groupe de travail s’est réuni
pour avancer sur ce projet,
qui combine une approche
patrimoniale (réhabiliter du
marais, du savoir-faire, cet-
te tradition de « partage »,
de convivialité) et une approche pédagogique
(volonté d’y accueillir des
actions de découverte, volonté d’associer les lycées).
Il reste tout un travail à
mener à partir de ces idées :
trouver le marais en question, examiner les modali-
Le marais est profondément ancré
dans la vie locale.
Les EEE
Selon les auteurs, les Espèces Exotiques Envahissantes « EEE » constituent la
seconde ou la troisième
cause d’érosion de la biodiversité dans le monde, avec
le changement climatique
et l’urbanisation.
Le groupe local d’experts
de la biodiversité avait
pointé cette question et a
commencé à alerter les
pouvoirs publics. Christian
Bavoux avait coordonné un
premier inventaire du Séneçon en arbre, plus souvent
appelé Baccharis, sur Oléron, montrant sa progression. Cette plante a plein de
qualités pratiques pour l’or-
tés d’usage (achat, location…), construire les partenariats, prévoir les productions que l’on pourra y
faire, etc. C’est la phase
d’étude que nous abordons
maintenant. Tous les adhérents intéressés peuvent
bien sur rejoindre ce groupe de travail. Avec plaisir !
nement des routes, d’aménagements… Elle est relativement jolie et très résistante, notamment au sel.
Mais elle a les défauts de
ses qualités : robuste, elle
supplante les autres végétaux et finit par envahir les
secteurs où elle pousse, aux
dépends des espèces autochtones qui devraient s’y
trouver. Elle est aussi difficile à arracher, nécessitant
plusieurs interventions successives !
Autre plante bien connue, à
laquelle on s’était habitués :
l’herbe de la Pampa
(Gynérium), avec ses jolis
pompons… Eh bien elle
aussi, on le voit, est en train
de prendre ses aises et de
poser des problèmes.
La Communauté de communes de l’Ile d’Oléron a
lancé un projet d’inventaire
de ces deux espèces. Chacun peut participer (voir
« Vent portant » de cet été,
ou le site Internet de la
CdC). Une fois repérées,
ces plantes feront l’objet
d’un plan d’action, comprenant des interventions d’arrachage par endroits. S’il
est utopique de penser en
venir à bout, on peut au
moins les empêcher de tout
envahir, notamment sur les
espaces les plus fragiles.
Le Baccharis pousse très bien, merci.
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Sensibiliser pour engager
L’Union nationale des
CPIE a recruté un doctorant en psychologie
pour étudier les effets de
nos actions de sensibilisation, et mieux décrire
les mécanismes qui font
que nos belles paroles
sont plus ou moins bien
perçues, et surtout utiles.
L’étude va notamment
permettre d’expérimenter différentes techniques, à partir des actions
des différents CPIE de
France. Le CPIE Marennes-Oléron fera partie
des associations bénéficiaires de cette démarche
innovante. Deux sujets
ont été proposés : la pédagogie que nous déployons depuis longtemps auprès des pêcheurs à pied, bien sûr, et
la campagne sur la réduction des déchets que
nous menons en partenariat avec la Communauté
de communes de l’Ile
d’Oléron et le réseau d’é-
ducation à l’environnement.
Evaluer une action pédagogique, c’est toujours
difficile, et même délicat.
Mais c’est très utile, et
même un devoir lorsque
l’on considère les efforts
que nous menons et l’argent public (tout étant
relatif…!) qui est consacré à la sensibilisation.
Nous espérons ainsi reviParticiper, c’est s’engager !
siter nos démarches et,
bien sûr, les améliorer.
Les algues en 2012
Un peu plus de 20 000 tonnes d’algues
(pour moitié des algues vertes) se sont
échouées sur Oléron en 2012, selon les
résultats que Sarah a obtenus et présentés
aux élus de la Communauté de communes, en novembre. C’est très comparable
à l’année précédente. Après 3 ans de suivi,
nous commençons à bien comprendre les
facteurs qui rentrent en compte.
Cet été, quelques échouages d’algues vertes sont entrés en putréfaction mais sans
conséquence sur les publics.
Après les professionnels du tourisme l’an
passé, ce sont les agents communaux et
les maîtres-nageurs-sauveteurs qui ont été
formés par nos soins, de manière à ce
qu’ils puissent répondre aux questions des
passants, de façon juste et documentée.
Ces formations devraient être renouvelées
chaque année.
Ce suivi, indispensable pour comprendre
et évaluer les différents aspects du phénomène, s’accompagne aussi d’une recherche de solutions.
Sur le long terme, il faut travailler sur la
qualité des eaux rejetées, sur Oléron bien sûr, mais aussi certainement dans les bassins versants de
la Charente, de la Seudre et de la
Gironde.
A plus court terme, plusieurs expériences sont engagées. L’une
d’elle a consisté à utiliser ces algues dans des cultures, par deux
agriculteurs volontaires cet été :
une quinzaine de tonnes en épandage direct sur vignes, et une douzaine en mélange à du fumier de
bovin paillé. Ces pistes nécessitent
toutefois une grande réactivité car
il faut boucler l’opération en
moins de 48 h : repérer l’échouage
gênant, mobiliser les agriculteurs,
le matériel (épandeur collectif)
récolter, épandre puis incorporer
au sol. Essai concluant, même si la
technique est contraignante.
Le compostage serait plus simple
pour la filière, mais nécessiterait
de lourds investissements
(plateforme spécifique)… A suivre !
Les algues, ce sont parfois des
embêtements, mais toujours une
ressource.
Certains les mangent… Paraît
que c’est salé !
5
Bonne année 2013 !
Association IODDE
111 Route du Douhet
17840 La Brée les Bains
Le Président, le Conseil d’administration et toute l’équipe
vous souhaitent le meilleur pour cette nouvelle année.
Soyez heureux, que vos projets se réalisent...
Et que nos routes se croisent !
Téléphone : 05 46 47 61 85
Messagerie : [email protected]
Site Internet : www.iodde.org
Quelques autres brèves...
Cette classe de mer passait par là
lors d’un reportage pour Sud Ouest
La presse en 2012
Nous y étions :
Un rapide coup d’œil à notre revue
de presse a montré que pas moins de
120 articles et reportages ont fait
écho à nos actions, cette année.
Quelques autres activités diverses auxquelles notre CPIE a pris part ces derniers temps, entre autres :
La palme revient à la presse locale,
qui suit de près notre association, ce
dont nous lui sommes très reconnaissants.
Plus original, sachez que nous avons
été interviewés pour la télévision allemande ARD ou encore filmés sur
le terrain par la télévision belge flamande VRT, un reportage qui doit
valoir son pesant de bigorneaux…
Paris : ses monuments, sa deudeuche, son provincial à sacoche...
Avec une apparition pour le moins
furtive dans un reportage de TF1
« zoom sur Rochefort », notre plus
grande audience restera sans doute
cette année le très beau reportage sur
Oléron dans « Des racines & des
ailes », diffusé en mars.
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Assises régionales de l’Education
à l’Environnement (LR, 20 déc.)
Rencontres Education Environnement Littoral (L.R., 6 déc.)
Marché de Noël de Saint-Trojan
(café-débat sur les déchets)
Ateliers sur la stratégie touristique de Marennes-Oléron (fin
nov.)
Séminaire « Agriculture » de
l’UNCPIE à Paris le 14 nov.
Séminaire PANAMA de l’Agence des aires marines, mi sept, fin
oct.
Comité consultatif de la Réserve
naturelle de Moëze-Oléron (déc)
Colloque « Gipréol » sur la pêche à pied à L’Université.
Concertation pour la gestion du
marais de La Brée, 16 oct.

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