N°16 A4.qxp - DREAL Poitou
Transcription
N°16 A4.qxp - DREAL Poitou
ÉTUDES LE FINANCEMENT DE LOGEMENTS SOCIAUX PUBLICS Un bon résultat 2006, mais des difficultés récurrentes L es bons résultats en chiffres de l'exercice 2006 en matière de " production " de logements locatifs sociaux publics ne doivent pas cacher les difficultés croissantes pour atteindre chaque année les objectifs régionaux du plan de cohésion sociale. Cependant, le principe de fixer des objectifs aux régions, retenu pour la mise en oeuvre du volet logement du plan de cohésion sociale, confirme sa crédibilité puisque, avant son entrée en vigueur, la production régionale variait sensiblement chaque année autour des 1 000 logements sans pour autant que leur livraison effective soit plus rapide qu'elle ne l'est aujourd'hui. En 2006, près de 1 889 nouveaux logements sociaux publics ont été financés en Poitou-Charentes. L'objectif régional aura, ainsi, été dépassé de près de 3 %. En 2007, l'objectif est à nouveau de financer 1 820 logements sociaux en Poitou-Charentes soit 1 360 logements de catégorie PLUS et PLAi et 460 logements PLS Cet objectif régional 2006 était de 1 820 logements, reparti entre 1 360 PLUS, PLAi, et Palulos communale et 460 logements financés sur des agréments PLS. Le Prêt Locatif à Usage Social (PLUS) Hors PLS, ce sont 1 217 logements familiaux qui auront été financés, soit environ 90% des 1 360 attendus. C'est actuellement le dispositif le plus fréquemment mobilisé pour le financement du logement social. Ses caractéristiques prennent en compte un objectif de mixité sociale. En revanche, en ce qui concerne les logements bénéficiant d'agréments PLS, la dotation régionale de 460 agréments a permis de financer 672 logements, qu'il s'agisse de logements familiaux ou de chambres en foyers pour personnes âgées (EHPAD). Le PLUS, ainsi que le PLAi d'ailleurs, peuvent principalement financer l'acquisition ou la construction de logement à usage locatif ; à ce sujet le décret du 5 janvier 2007 étend aux collectivités territoriales la possibilité de recourir au PLUS ce qui était auparavant réservé aux seuls bailleurs sociaux publics. Répartition des résultats régionaux PLUS – PLAi, PLS Palulos (logements) communale Le Prêt Locatif Aidé d'Intégration (PLAI) Total Charente 206 223 429 Charente Maritime 309 238 547 En contre partie d'une subvention de l'État plus élevée que celle du PLUS, le PLAI permet de financer des logements locatifs aidés destinés à des ménages qui cumulent des difficultés économiques et des difficultés sociales. Deux Sèvres 301 75 376 Le prêt locatif social (PLS) Vienne 401 136 537 1 217 672 1 889 Au contraire de subventions directes que sont en fait le PLUS et le PLAi, le PLS est quant à lui réellement un prêt qui, bonifié par l'État, est servi par les organismes bancaires retenus chaque année par le ministère du logement à l'issue d'un appel d'offres. REGION Source : DRE Ces bons chiffres ne doivent cependant pas dissimuler le fait que la mise en oeuvre du volet logement du plan de cohésion sociale, en 2006, a une nouvelle fois été particulièrement difficile à atteindre en raison des difficultés touchant à l'équilibre financier des opérations. Quartier Saint Cyprien - Poitiers Photo DRE Le PLS est ainsi principalement destiné à des opérations de logements locatifs aidés situées en priorité dans les zones dont le marché immobilier est tendu. La prime à l'amélioration des logements à usage locatif et à occupation sociale (PALULOS) Certes, la courbe de la livraison effective des logements n'est pas strictement parallèle à celle de leur financement (cf. La Lettre de l'habitat n° 15, page 16), ce qui fait perdurer un décalage qui n'est pas toujours compris par les demandeurs de logement. La lettre de l’Habitat n°16 - 4ème trimestre 2006 Cette prime contribue au financement des travaux d'amélioration et de mise aux normes des logements locatifs sociaux de plus de 15 ans en général et dont la maîtrise d'ouvrage est assurée par les organismes HLM ou une collectivité locale. On n'omettra cependant pas de rappeler que ces dispositifs mis en place par l'État avec principalement le concours de la Caisse des dépôts et consignations ne permettent plus depuis plusieurs années d'assurer l'équilibre financier des opérations de logement social public sans l'intervention souvent conséquente des collectivités locales. 15 Contact, [email protected] ÉTUDES LE PARC SOCIAL PRIVÉ Etat des lieux et perspective L e bilan mitigé 2006 du plan de cohésion sociale Poitou-charentes pour le parc social privé nécessite une mobilisation accrue des acteurs. Les objectifs 2007 de l’Anah Produit Logement conventionné Logement intermédiaire Logement vacant Habitat indigne A l'instar du forum régional sur le logement social public et privé organisé par la direction régionale de l'Équipement en 2005, la DRE et la délégation régionale de l'ANAH organisent une nouvelle rencontre spécifique à l'habitat privé en Poitou-Charentes, le 6 février prochain. Pourquoi cette initiative ? Parce que le parc social n'est pas uniquement constitué du seul parc HLM, mais qu'il concerne aussi le parc privé. Charente Charente -Maritime DeuxSèvres Vienne PoitouCharentes 84 137 77 103 400 36 118 30 66 250 105 171 96 128 500 62 119 43 86 310 Source : Anah Etat des lieux par département Cette rencontre doit permettre une mobilisation accrue des acteurs du parc social privé, à l'égal des efforts produits pour le parc public. En Charente, depuis la fin des années 70, 1 339 logements ont fait l'objet d'une convention classique et 447 d'une convention dans le cadre d'un programme social thématique (PST). On observe 363 dénonciations sur la même période sur le conventionnement classique et 129 de conventions PST. Les résultats 2006 de l'Agence nationale de l'habitat, relatifs au plan de cohésion sociale en Poitou-Charentes, sont loin d'être à la hauteur des besoins estimés, en particulier pour le logement intermédiaire et l'habitat indigne. En Charente Maritime, 1 307 logements conventionnés sont répertporiés en 2006, dont 454 logements PST. Résultats 2006 de l’Anah en Poitou-Charentes Produit objectif % de réalisation Logement 380 99.5 conventionné Logement 250 15.6 intermédiaire Logement vacant 460 75.9 Habitat indigne 310 21.3 Dans les Deux Sèvres, sur les 10 dernières années 1 028 logements ont fait l'objet d'une convention avec l'ANAH. On y compte en moyenne une trentaine de dénonciations de convention par an. Dans la Vienne, depuis 1981, 1 403 logements ont fait l'objet d'une convention avec l'ANAH et 315 ont fait l'objet d'une dénonciation de la convention Avant travaux Saint Trojan (17) Photo Habitat et Développement Source : Anah Pour 2007, l'enveloppe notifiée à la région (14 millions d'euros) est en augmentation de 3 %. Les objectifs sont également à la hausse pour certains produits : 20 logements conventionnés supplémentaires et 40 remises sur le marché de logements vacants supplémentaires. Avant travaux Saint Trojan (17) Photo Photo Habitat et Développement Le parc privé en Poitou-Charentes loge actuellement, dans son parc locatif, 51 % des ménages répondant au critère d'accès à un logement social public très social (revenus inférieurs à 60 % des plafonds HLM). Par comparaison, ce taux est de 46 % au niveau national. Globalement au niveau régional, de 1993 et 2002, le rythme moyen annuel de logements conventionnés avec l'ANAH était de 385 logements. A partir de 2003, les résultats sont en baisse : 198 en 2003, 168 en 2004, 255 en 2005, avec toutefois un " rattrapage " en 2006 avec 378 logements. La lettre de l’Habitat n°16 - 4ème trimestre 2006 16 Contact, [email protected] ÉTUDES L’ATLAS SOCIAL DU POITOU-CHARENTES Une approche de la précarité U ne mine d'informations est désormais regroupée et à disposition des acteurs de la cohésion sociale et de la lutte contre la précarité et les exclusions. Cet Atlas social du Poitou-Charentes, dresse le portrait de la précarité, du niveau régional aux quartiers des grandes villes. L'allocation de solidarité spécifique (ASS) destiné aux chômeurs en fin de droits est attribuée à 9 800 personnes. Population couverte par les cinq principaux minima sociaux Outil de l'observation sociale, l'Atlas social a vocation à répondre aux besoins de connaissance et d'analyse des situations locales du niveau régional jusqu'à celui des quartiers. Il étudie les populations en situation de précarité de la région sous deux angles : la situation des personnes et les conditions de logement. Des revenus faibles mais un peu moins de minima sociaux La précarité des personnes est abordée selon deux approches. D'abord la pauvreté monétaire relative : une famille est pauvre si elle perçoit des revenus très inférieurs aux autres familles (sous le seuil de bas revenus). Ensuite la pauvreté institutionnelle : une famille est pauvre si elle bénéficie de minima sociaux. En 2004, 12 % de la population, soit 200 000 personnes vivaient sous le seuil de bas revenus (inférieurs à 735 euros mensuels par unité de consommation), dont 65 600 enfants de moins de 16 ans. Les cinq minima sociaux pris en compte : RMI, API, AAH, ASV, ASS Note : la population couverte est composée de personnes appartenant à la famille d'un allocataire, outre l'allocataire, éventuellement son conjoint, les enfants et autres personnes à charge. La carte porte sur des données communales lissées afin de dégager les tendances spatiales. Source : INSEE (Estimations de population 2004) - Caf - MSA - Assédic 2004 - Cramco 2005 Les cinq principaux minima sociaux (93 % de l'ensemble des minima sociaux) concernent 134 200 personnes (8 % de la population). Le revenu minimum d'insertion (RMI) est perçu par 30 000 allocataires en Poitou-Charentes et bénéficie ainsi à plus de 56 000 personnes. La moitié des Rmistes perçoivent la prestation depuis plus de trois ans. Peu de logements sociaux et beaucoup de logements potentiellement indignes La région ne fait pas figure de bonne élève en matière de logement social public, avec seulement un taux d'équipement de 44 pour 1 000 habitants, loin des 69 pour 1 000 pour la France entière. Le Poitou-Charentes se situe ainsi à l'antépénultième place dans le rang de classement des régions. L'allocation de parent isolé (API) concernait, en 2004, 12 200 personnes dont 4 400 allocataires, majoritairement des jeunes femmes. Ces allocataires sont très dépendants des prestations sociales, unique ressource pour 68 % d'entre eux. L'allocation aux adultes handicapés (AAH) est attribuée à plus de 21 000 allocataires en 2004. Au total, 32 000 personnes en sont bénéficiaires. Quatre allocataires sur dix ne perçoivent que cette prestation. Le parc public s'établit à 75 000 logements (un logement pour 10 résidences principales), à égalité avec le parc privé dans sa composante sociale (revenus des locataires correspondant à 60 % des plafonds de ressources permettant l'accès à un logement HLM). 18 400 personnes âgées bénéficiaient en 2004 de l'allocation supplémentaire (ASV) permettant d'atteindre le minimum vieillesse. La lettre de l’Habitat n°16 - 4ème trimestre 2006 17 .../... ÉTUDES Les logements potentiellement indignes en Poitou-Charentes Le parc public social est très orienté vers la maison individuelle (26 % contre 14 % au niveau national). Les aides au logement, APL (aide personnalisée au logement), ALF (allocation de logement à caractère familial) et ALS (allocation de logement à caractère social), versées à l'allocataire et à sa famille, concernent 21 % de la population régionale. Ces aides sont destinées aux ménages aux revenus modestes, qu'ils soient locataires, sous locataires, accédant à la propriété ou résidant en structure d'accueil. L'habitat potentiellement indigne est important dans la région : il représente 10,6 % des résidences principales contre 8,9 % en moyenne nationale. Cet habitat est deux fois plus présent en zone rurale qu'en zone urbaine. Le seul champ de la statistique n'épuise pas le sujet de la précarité en Poitou-Charentes. Cette première approche appelle la poursuite d'échanges entre l'ensemble des acteurs du domaine. C’est pourquoi la DRASS envisage la mise en place d’une plateforme régionale de l’observation sociale. Une étude de faisabilité a été commanditée à cet effet Source : DRE (Filocom 2003 d’après DGI) Note : La carte porte sur des données communales lissées afin de dégager les tendances spatiales. Un partenariat entre 16 organismes La publication de " L'Atlas social du Poitou-Charentes " est le fruit d'un travail réalisé dans le cadre d'un partenariat d'étude, de recherche et d'analyse pour une observation sociale en Poitou-Charentes. La coordination du projet a été assurée par la direction régionale de l'Insee et la Drass/Ddass Poitou-Charentes. Les partenaires de cette étude sont : le Conseil régional, les conseils généraux de Charente, des Deux-Sèvres et de la Vienne, les caisses d'allocations familiales des quatre départements, l'association régionale des caisses de mutualité sociale agricole (Arc MSA), la caisse régionale d'assurance maladie (Cramco), l'union régionale des caisses d'assurance maladie (Urcam), l'Assédic Limousin-Poitou-Charentes, la délégation régionale ANPE, la direction régionale de l'Équipement. Les cahiers de décimal n°49 - Insee Poitou-Charentes - octobre 2006 www.insee.fr/fr/insee_regions/poitou-charentes La lettre de l’Habitat n°16 - 4ème trimestre 2006 18 Contact, [email protected]