bulletin février 2016 - Projet Accompagnement Québec

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bulletin février 2016 - Projet Accompagnement Québec
BULLETIN FÉVRIER 2016
Sepur Zarco : des survivantes d’esclavage sexuel mènent un combat historique
Paru le 9 février dans la revue Alternatives et sur le site web du PAQG, cet article de Paule Portugais
explique le contexte et les espoirs liés au très important procès Sepur Zarco qui a débuté le 1 er février
dernier.
« Les émotions sont fortes dans le Tribunal de Haut Risque A de la capitale guatémaltèque en ce mois
de février. Le résultat espéré du procès marquera le Guatemala en plus de créer un précédent dans le
jugement de la violence sexuelle en temps de conflit armé à travers le monde. » LIRE LA SUITE
RECRUTEMENT D’ACCOMPAGNATEURS-TRICES : départs en juin, août, octobre 2016 !
Une formation pré-départ intensive aura lieu du 29 avril au 1er mai 2016 pour les personnes souhaitant
partir accompagner au Guatemala : la première étape est d’assister à une séance d’information.
Prochaine soirée d’information avec surprises et prix à gagner : Coopérative TOUSKI à Montréal, ce
mercredi 24 février, 19h! Visitez notre site web pour connaître les autres séances d’info prévues en
Outaouais, à Québec, à Montréal et par webinaire!
Visages de résistance : les ateliers se poursuivent!
Les ateliers Visages de Résistance, une introduction à la défense des droits humains et au Guatemala,
accompagnés des bandes dessinées de défenseur-e-s guatémaltèques, se poursuivent! L'équipe
d'éducation du PAQG a déjà rejoint plusieurs centaines de jeunes depuis le début de l'année 2016, et
l'atelier connaît toujours autant de succès, stimulant un intérêt qui est trop rarement suscité chez les
jeunes! Si vous connaissez des groupes scolaires, des profs ou animateurs-trices à la vie culturelle,
transmettez-leur notre offre d'atelier gratuit, ou contactez-nous à l'adresse [email protected] *NB
certaines contributions peuvent être demandées si les ateliers sont sollicités à l’extérieur de Montréal,
afin de couvrir les frais de déplacement.
« L’atelier m’a motivée parce qu’il avait une approche différente de ce qu’on nous présente
habituellement. En effet, au lieu de nous présenter seulement la réalité du Guatemala, les animatrices
ont établi un parallèle avec la société dans laquelle nous vivons. Cela nous conscientise d’autant plus à
porter des gestes d’engagement dans notre environnement immédiat. » Élève de Rivière-du-Loup, 17
ans
Nouvelles du procès de Mynor Padilla
Le procès de Mynor Padilla, ex-chef de sécurité de la subsidiaire de Hudbay Minerals au Guatemala,
accusé du meurtre du leader communautaire Adolpho Ich Chaman, se poursuivra à huis-clos. Cela
préoccupe grandement les défenseur-e-s des droits humains, voyez l’article d’ACOGUATE publié sur ce
sujet (espagnol).
“Lunes 8 de febrero 2016, contra la voluntad de Angélica Choc querellante en el caso y sus abogados, la
jueza Ana Leticia Peña Ayala quien preside el tribunal decide seguir con el debate oral a puertas
cerradas, en Puerto Barrios, Izabal. El caso ve Mynor Padilla, ex jefe de seguridad de la empresa
Compañía Guatemalteca de Níquel (CGN) subsidiaria entonces de la minera canadiense Hudbay
Minerals, acusado por el homicidio del líder comunitario Adolfo Ich, esposo de la querellante”
Revue de l’actualité du Guatemala : janvier – février 2016
On se souvient du scandale et des pressions qui ont mené à la démission de l’ex-Président Otto Perez
Molina en septembre 2015 : celui-ci est toujours en prison préventive, un jugement pour son implication
dans un important réseau de corruption. Ceci dit, le 14 janvier 2016, un nouveau gouvernement a pris le
pouvoir, à ses rênes l’ancien acteur comique, Jimmy Morales. La montée de son parti, FCN (Frente de
Convergencia Nacional), a surpris les analystes politiques. Morales a obtenu 64,7% des votes devant
Sandra Torres et Manuel Baldizón. Or, Jimmy Morales représente-il la voix du changement tel qu’il a
affirmé lors de son inauguration en janvier? Plusieurs en doutent. Nonobstant sa lutte déclarée contre
la corruption, Morales nit qu’un génocide s’est produit contre le peuple Maya ixil. Il est important de
noter que son parti politique a été créé en 2008 par des ex-militaires, notamment grâce à la participation
d’Edgar Ovalle qui est aujourd’hui député et bénéficie de l’immunité légale parlementaire (ce dernier est
relié au procès CREOMPAZ).
Un autre moment marquant pour le pays en ce début d’année fut l’arrestation de 18 ex-militaires
hauts gradés le 6 janvier en matinée pour disparition forcée et crimes contre l’humanité. Les plaignants
principaux, dans ce cas-ci FAMDEGUA (Asociación Familiares de Detenidos-Desaparecidos de
Guatemala), n’étaient pas au courant de l’opération de capture des accusés car la confidentialité de la
démarche voulait empêcher la possibilité d’échappement. Dans la liste d’accusés se trouve Manuel
Benedicto Lucas García, chef de l’armée guatémaltèque entre les années 1978 et 1982. Son frère, le
défunt Romeo Lucas García (président lors de la même époque) et lui avaient été cités pour leur
participation dans l’élaboration du génocide maya. Le procès, surnommé CREOMPAZ tire son nom de la
base militaire Comando Regional de Entrenamiento de Operaciones de Mantenimiento de Paz qui se
situe à Cobán. En 2002, FAMDEGUA a émit une demande d’investigation au Ministère Public en relation
avec les abus commis durant le conflit armé interne. Jusqu’à présent, les recherches ont mené à la
découverte d’ossements appartenant à 558 personnes dans les fosses communes se trouvant sur la base
militaire. Le 18 Janvier 2016, la juge Claudette Domínguez a déterminé que 11 des 14 militaires devront
se présenter devant la justice, en plus de les envoyer en prison préventive. Plus de preuves doivent être
accumulées afin de décider du sort des trois autres accusés. Le procès se poursuivra en avril prochain,
ce qui donne près de trois mois à la défense et aux plaignants pour préparer leurs dossiers.
Le 11 janvier 2016, le débat oral contre Ríos Montt a repris mais a été aussitôt interrompu.
Dirigeant de lors de la période la plus répressive du conflit armé interne (1982-1983), Ríos Montt fut
finalement jugé pour génocide et crime contre l’humanité le 10 mai 2013. La sentence de 80 ans
d’emprisonnement fut renversée par la Cour Constitutionnelle suite à des appels émis par la défense le
20 mai 2013. La tactique des avocats de Ríos Montt est de ralentir le processus juridique enfin
d’empêcher une sentence éventuelle. Les arguments utilisés par la défense tournent autour de l’âge et
la santé de l’accusé et l’impartialité de la juge Janeth Valdez.
Pour terminer avec une note plus positive, le 23 janvier 2016 deux défenseurs de droits
humains ont été libérés suite à deux ans d’emprisonnement arbitraire pour meurtre et féminicide. Saúl
Mendez et Rogelio Velásquez luttaient contre l’installation d’une centrale hydro-électrique dans la
communauté autochtone Maya-q’anjob’al de Santa Cruz Barilla lors de leur arrestation. La
criminalisation est fréquemment utilisée à l’encontre des défenseurs du territoire, notamment dans le
département de Huehuetenango, riche en ressources naturelles.
Paule Portugais, accompagnatrice au Guatemala depuis janvier 2016