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Mercredi 3 septembre 2008 Bloomberg 1,30 E CO2 : le bras de fer des constructeurs avec Bruxelles Lire page 15 et « Crible » page 32 L’Etat étudie une hausse du versement transport L’avant-projet de loi sur le Grenelle de l’environnement prévoit de majorer la participation des entreprises au financement des réseaux de transport locaux. Lire page 2 Excédent de recettes pour le RSA en 2009 La contributionsur lesrevenus du capital permettra de dégager un excédent de 300 millions d’euros sur le budget du revenu desolidarité active l’année prochaine. Lire page 3 Gordon Brown vole au secours de l’immobilier Londres a dévoilé, hier, un ensemble de mesures chiffré à 1 milliard de livres visant à soutenir le marché immobilier et à aider les familles menacées d’expulsion. Lire page 6 ENTREPRISES ET MARCHÉS Pages 13 à 32 Acquisition aux Etats-Unis pour GDF Suez Le nouveau géant de l’énergie a annoncéhier l’achat deFirstLight, un important producteur d’hydroélectricité de la NouvelleAngleterre. Lire page 16 Le pétrole se rapproche des 100 dollars L’essoufflement de la tempête Gustav, qui a finalement épargné les installations pétrolières du golfe du Mexique, a fait brutalement retomber les cours du brut. Lire page 16 Dividende numérique : un pactole de 3 milliards L’extinctiondelatélévisionanalogique et la mise en vente des fréquences libérées pourraient rapporter 1,4 à 3 milliards d’euros à l’Etat. Lire page 18 Les achats de rentrée démarrent lentement A l’heure où les enfants reprennent le chemin de l’école, les parents ne se pressent pas dans les magasins, malgré les promotions. Lire page 20 www.lesechos.fr Le PDG de TF1 réfute toute idée de déclin de la «chaîne leader» Dans un entretien aux « Echos », Nonce Paolini revient sur la polémique qui entoure la fin de la publicité sur France Télévisions l Il refuse de parler d’un « cadeau » fait à la filiale du groupe Bouygues l Arrivé aux commandes de TF1 en mai 2007, Nonce Paolini a dû faire face à une situation de crise : audience tombée sous la barre des 30 %, nouvelle concurrence de la TNT, interrogations sur l’avenir du modèle des chaînes généralistes… Dans un entretien aux « Echos », le PDGdeTF1réfute touteidée de déclin de la « chaîne leader », dont l’audience recule mais qui parvient à maintenir ses principaux concurrents à distance. Après l’annonce de la suppression de la publicité sur France Télévisions par Nicolas Sarkozy La part d’audience de TF1 En %, âgés de 4 ans et plus 45 41 40 35 et la polémique qui a suivi, il estime que parler d’un « cadeau » fait à la chaîne du groupe Bouygues « est absurde et révoltant ». Pour lui, la seconde coupure publicitaire accordée aux chaînes privées servira à mieux financer la production audiovisuelle française. Mais il estime que la réglementation française est toujours trop contraignante. Satisfait des débuts de Laurence Ferrari au « 20 heures », il revient aussi sur le grand chantier de la refonte de l’information, prioritaire pour TF1. 30 1990 92 96 98 00 02 04 06 08 août idé / Source : Médiamétrie / Photo : Bruno Lévy Lire page 19 Le tandem Camus-Verwaayen veut achever enfin la fusion nouveau tandem hérite d’une situationtrèsdifficile.Avantdedéfinir une nouvelle stratégie, la priorité des dirigeants estd’achever au plus vite le rapprochement des deux groupes. « La fusion avait une vraie logique. Il faut maintenant faire d’Alcatel Lucent une seuleetmêmeentreprise »,estime 94 Nonce Paolini, PDG de TF1 Alcatel-Lucent : les défis des nouveaux dirigeants Alcatel-Lucent a confirmé hier la nomination de Ben Verwaayen aupostededirecteurgénéral et de PhilippeCamusàlaprésidencedu conseil d’administration. Troupes démotivées par les plans sociaux, activité mobile en pertedevitesse, positionnement stratégique à redéfinir, résultats dans le rouge : le 27,7 25 Ben Verwaayen. Plusieurs gros chantiers attendent la nouvelle équipe : remobiliser les salariés, relancer l’activité mobile, fairedes choixsurlepérimètredugroupeet vendre la participation dans Thales. Lire page 18, l’éditorial de David Barroux page 10 et « Crible » page 32 BANQUE Vers un accord sur le rehausseur CIFG Natixis : augmentation de capital à moins de 3 euros par action Les détails de l’augmentation de capital de 3,7 milliards d’euros de Natixis se précisent. L’AMF doit donner son visa aujourd’hui et le prix des nouvelles actions être fixé demain ou vendredi. La décote pourrait avoisiner les 40 % avant détachement du droit préférentiel de souscription et le prix par action être inférieur à 3 euros, après détachement. Par ailleurs, l’Ecureuil et les Banques Populaires ont désormais moins de 5 % chacun du rehausseur CIFG, à la suite d’un projet de commutation annoncé hier. Lire page 22 et « Crible » page 32 Kerviel confronté à son ancien assistant Jérôme Kerviel, l’ex-trader de la Société Générale, est confronté aujourd’hui à son ancien assistant. Ses avocats contre-attaquent. Lire page 22 Rapport Ricol : l’Elysée valide les propositions Remis hier, le rapport de René Ricol sur la crise du « subprime » pourrait déboucher sur des initiatives dès l’Ecofin informel des 12-13 septembre. Lire page 23 Le Carnet est en page 8 CONJONCTURE L’OCDE prévoit 1 % de croissance en France cette année Les défaillances d’entreprises au plus haut depuis dix ans Les défaillances d’entreprises En nombre 61.004 56.108 53.955 Tous droits réservés − Les Echos − 2008 47.791 43.348 43.278 44.287 49.384 49.063 49.480 47.334 50.007 sur avec Dominique Seux 1997 98 99 2000 01 02 03 04 05 06 « Les Echos » / Source : Euler Hermes SFAC 07 08* * Prévision dans « L’édito éco » du lundi au vendredi à 7 h 20 sur France Inter ISSN 0153.4831. 100e année Numéro 20.249 l 32 pages Le nombre de défaillances d’entreprises a augmenté de 9 % à fin juin sur un an, et retrouve son plus haut niveau depuis dix ans, avec plus de 53.000 procédures de liquidation ou de redressement judiciaire, indique une étude de l’assureur-crédit Euler Hermes SFAC publiée hier. Présentant ses nouvelles prévisions pour 2008, l’OCDE a jugé hier que la croissance ne dépassera pas 1 % en France et 1,3 % dans la zone euro cette année. Lire pages 2 et 6 IDÉES PAR VALÉRIE PÉCRESSE Changement de cap pour la recherche et l’innovation Après la réforme des universités, du CNRS, Valérie Pécresse lance aujourd’hui en Conseil des ministresune« stratégienationale pour la recherche et l’innovation ». Dans « Les Echos », la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en dévoile les grandes lignes. Elle veut ainsi mettre un terme au « cloisonnement stérile » entre chercheurs ou en- core créer des alliances européennes. La ministre souhaite ouvrir d’ici à mars une grande concertation : scientifiques, monde économique et associations. Lire page 11 Allemagne : 1,80 E - Andorre : 1,45 E - Antilles-Guyane-Réunion & Madagascar : 1,90 E - Belgique : 1,40 E - Canada : 3.00 CAD - Espagne : 2 E - Grande-Bretagne : 1 £ 20 - Grèce : 1,40 E - I tal ie : 2 E - Lu xembourg : 1,40 E - Maroc : 1 3 DH - Su isse : 2,80 FS - Tu nisie : 1.800 TN M - Zo ne CFA : 1.300 CFA 18 - TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION Les Echos - mercredi 3 septembre 2008 Alcatel-Lucent : un douloureux parcours boursier 14 12 9 février 2007 31 octobre 2007 Alcatel-Lucent confirme la suppression de 12.500 emplois dans le monde, contre 9.000 prévus. Plan d’urgence de 4.000 suppressions d’emplois supplémentaires d’ici à 2009. Cours de l’action à Paris, en euros 2 septembre 2008 Nomination de Philippe Camus et Ben Verwaayen 29 juillet 2008 10 8 6 2 avril 2006 Alcatel et Lucent lancent leur fusion. 4 Ben Verwaayen, 2 directeur général 0 idé / Source : société / Photos : AFP TÉLÉCOMS 13 septembre 2007 1er décembre 2006 Naissance officielle d’Alcatel-Lucent. Révision pour la troisième fois en un an des prévisions. Chute du titre de 8,69 % sur la séance. Perte de 1,1 milliard d'euros au 2e trimestre. Démission de Patricia Russo et de Serge Tchuruk. 4,15 le 2/09 8 février 2008 Perte nette de 3,52 milliards de dollars en 2007. 2006 2007 2008 Philippe Camus, Président L’équipementier télécoms a confirmé hier la nomination de Ben Verwaayen au poste de directeur général et de Philippe Camus à la présidence du conseil d’administration. Avant de définir une nouvelle stratégie, leur priorité est d’achever au plus vite la fusion. La nouvelle direction d’Alcatel-Lucent joue l’apaisement plutôt que la rupture A près quelques mois de vacances et de piscine, c’est bon d’être de retour au travail »... Trois mois après avoir quitté la tête de l’opérateur britannique BT et bien profité de sa maison dans le Lubéron, Ben Verwaayen n’a pas tardé à endosser son nouveau costume de directeur général d’Alcatel-Lucent. Hier matin, au moment même où l’équipementier télécoms confirmait sa nomination en remplacement de l’Américaine Patricia Russo (« Les Echos » d’hier), le Néerlandais prenait ses marques au siège de l’entreprise, rue La Boétie à Paris. Prompt à dégainer ses toutes nouvelles cartes de visite, Ben Verwaayen tient visiblement à montrer qu’il s’attelle à la tâche sans tarder. Il est vrai que celle-ci s’annonce immense, compte tenu des difficultés du fabricant, qui a dégagé six trimestres de pertes depuis sa fusion avec Lucent, fin 2006 (lire ci-dessous). A ses côtés, Philippe Camus, cogérant de Lagardère, a été désigné président non exécutif. Côte à côte, le tandem semble filer le parfait amour : « Ben Verwaayen est le patron et dirige l’entreprise, prévient Philippe Camus. Je suis là pour le soutenir, l’aider et éventuellement discuter des grandes opérations et des questions stratégiques. » « Un bonne entente avec le président est un facteur crucial du succès », renchérit Ben Verwaayen. « Respecter le passé » Unepique àl’encontre dutandem Russo-Tchuruk ? Ben Verwaayen sort sa devise préférée : « Respecter le passé et donner de l’espoir pour l’avenir. » Au sein d’une entreprise meurtrie par les batailles intestines entre les exAlcatel et les ex-Lucent et déboussolée par les 16.500 suppressions d’emplois, la nouvelle direction préfère jouer la carte de l’apaisement plutôt que de la rup- ture. « La fusion avait une vraie logique, reconnaît le Néerlandais. Il faut maintenant faire d’AlcatelLucent une seule et même entreprise. » L’heure n’est donc pas à la révolution de palais. Alors quecertains analystes espèrent déjà des mesures fortes rapidement, le nouveau directeur général avance à pas de velours. Parmi les priorités des mois à venir, « il est essentiel de réaliser ce quia étépromis lorsde la fusion », explique-t-il. La rationalisation des lignes de produits est également jugée primordiale. « Toutes les restructurations annoncées n’ont pas encore été faites, déplore effectivement Alexandre Peterc, analyste chez Exane-BNP Paribas. Et deux ans après la fusion, cela ne se traduit toujours pas dans les résultats financiers. » Dans la droite ligne de Serge Tchuruk et de Patricia Russo, le nouveau tandem justifie également la présence du fabricant à la fois dans les infrastructures fixes et mobiles. « Nous devons être partout où sont nos clients », explique le nouveau directeur général. « Les opérateurs se dirigent vers les offres quadruples alliant télévision, Internet, téléphonie fixe et mobile », poursuit le président. Reste que le fabricant devra concentrer ses investissements. Priorité aux services Dans ce contexte, « quelle nouvelle stratégie pour Alcatel-Lucent ? » s’interroge pourtant la CFDT. La question est sur toutes les lèvres. Ben Verwaayen est évidemment « conscient des pro- Pas de « parachute doré » pour Ben Verwaayen Rémunérations. A la différence de Patricia Russo, qui va partir d’Alcatel-Lucent avec une indemnité de départ d’un maximum de 6 millions d’euros, son successeur ne touchera pas de « parachute doré ». Ben Verwaayen percevra en revanche une rémunération fixe an- nuelle de 1,2 million d’euros, tout comme la directrice générale sortante, à laquelle s’ajoutera un bonus cible de 1,8 million, des options et des actions gratuites, tous soumis à des critères de performance. Philippe Camus, qui conservera toutes ses fonctions chez Lagardère, percevra une rémunération annuelle de 200.000 euros et 100.000 actions gratuites subordonnées à des critères de performance, alors que son prédécesseur touchait uniquement les jetons de présence. blèmes » de la société, mais réserve encore sa réponse. A l’instar de ce qu’il a fait chez BT, il insiste sur la qualité d’Alcatel-Lucent dans les services, un métier permettant au fabricant de mieux se démarquer de la concurrence chinoise. « Dans un marché très difficile, il n’y a pas de remèdes miracles, reconnaît l’analyste d’Exane. Se séparer du mobile serait certes spectaculaire mais fortement destructeur de valeur. » Plutôt que de prendre immédiatement des décisions radicales, le nouveau tandem préfère tourner au plus vitelapage de la fusion et des difficultés d’intégration qui en ont découlé. Avec l’espoir de remobiliser les troupes. « Vous êtes notre plus grande force », a assuré Philippe Camus aux salariés. Ces derniers sauront s’en souvenir. FRÉDÉRIC SCHAEFFER Lire l’éditorial de David Barroux page 10 et « Crible » page 32. Une multitude de défis pour Ben Verwaayen et Philippe Camus Troupes démotivées par les plans sociaux, activité mobile en perte de vitesse, positionnement stratégique à redéfinir, résultats dans le rouge : le tandem Camus-Verwaayen hérite d’une situation très difficile. Comment relancer Alcatel-Lucent ? La réponse à la question posée à la nouvelle direction du groupe n’a bien sûr rien d’évident. Passage en revue des défis qui se posent au tandem formé par Ben Verwaayen et Philippe Camus. l Remotiver les troupes. C’est peut-être le premier défi de la nouvelle équipe. Une fu- Tous droits réservés − Les Echos − 2008 TÉLÉCOMS sion, six trimestres en perte, et 16.500 suppressions de postes ont eu raison du moral des troupes. « Les salariés sont perturbés par les désorganisations engendrées par la fusion. Avec les suppressions de postes, la lassitude, la démotivation est grande », explique Odile Denis, secrétaire du comité de groupe européen. « Il faut insuffler une nouvelle dynamique », espère-telle. Philippe Camus a fini le message qu’il a envoyé aux salariés par : « Vous êtes notre plus grande force ». Ben Verwaayen veut lui, « créer une culture du surpassement des objectifs ». Tout un programme. En attendant, les salariés craignent déjà un nouveau plan social. l Redynamiser l’activité mobile. Dans sa besace, en 2006, Lucent a apporté à Alcatel une activité censée être une pépite, le CDMA, la norme américaine de téléphonie mobile. Las, le déclin de cette technologie est bien plus rapide qu’anticipé par les dirigeants de l’équipementier. Au deuxième trimestre, les investissements des opérateurs télécoms dans cette norme ont plongé de 25 %... Conséquence, la valeur de la branche a fondu de 3,3 milliards d’euros en moins de deux ans. Dans l’UMTS, Alcatel-Lucent fait face à l’agressivité des constructeurs asiatiques. Selon le cabinet Dell’Oro, le chinois Huawei devrait devenir au cours des prochaines années le troisième fabricant, derrière Ericsson et Nokia-Siemens mais devant Alcatel-Lucent. Dans la 4G, c’est-àdire la future norme de téléphonie mobile, en février dernier, le groupe s’est allié au japonais NEC alors qu’Ericsson annonce déjà des équipements qui fonctionnent… l Rester un généraliste des télécoms ou se focaliser sur les activités d’excellence ? La question du périmètre d’Al- catel-Lucent va nécessairement se poser pour la nouvelle équipe, qui, dans quelques semaines, sera capable d’émettre un diagnostic précis. Avec des investissements en recherche et développement de 2,3 milliards d’euros par an, l’équipementier peut chercher à rationaliser ces dépenses. Certaines voix s’élèvent, principalement parmi la communauté financière, pour que l’équipementier franco-américain se concentre sur l’optique, l’activité de vente d’équipements aux entreprises… Avec un grand risque : à force de multiplier les régimes amaigrissants, le groupe risque fort de mourir de faim. l Solder la participation dans Thales ? Interrogé hier sur l’intérêt pour Alcatel-Lucent de conserver ses 21 % dans Thales, Philippe Camus s’est contenté d’une réponse laconique, laissant la porte ouverte à toutes les hypothèses. « Il s’agit d’un bon investissement, a déclaré le président du conseil d’administration de l’opérateur télécoms. Des développements entre les deux groupes sont en cours. Une vente n’est pas à l’ordre du jour. » De quoi relancer les rumeurs récurrentes d’une cession de cette participation, valorisée au cours actuel 1,65 milliard d’euros. G. DE C. ET A. R. D’ici à la fin du mois, le président de la République devrait dévoiler les arbitrages sur la réattribution des fréquences libérées par l’arrêt du signal télévisé analogique au profit de la télévision numérique terrestre. La vente d’une partie de ces fréquences pourrait rapporter des milliards au gouvernement. Le gouvernement pourrait retirer 1,4 à 3 milliards d’euros de la vente des « fréquences en or » Les « fréquences en or » n’ont jamais aussi bien porté leur nom. L’extinction totale de la télévision hertzienne analogique au profit de la télévision numérique terrestre (TNT), d’ici à novembre 2011, va libérer une ressource inespérée : vu la pénurie de fréquences, ce fameux « dividende numérique » fait d’ores et déjà saliver chaînes de télévision et opérateurs télécoms... De son côté, l’Etat, toujours en quête d’argent frais, y voit déjà un moyen de renflouer ses caisses. Selon nos informations, le président de la République devrait donc annoncer ce mois-ci la mise en vente dès 2009 d’une partie du spectre qui sera libéré dans trois ans. Comme le recommande la Commission du dividende numérique, le secteur des télécommunications pourrait concourir pour 72 mégahertz (MHz) de fréquences, soit entre un quart et près de la moitié du total de la ressource libérée. Le reste des fréquences devrait être attribué gratuitement aux acteurs de l’audiovisuel. La vente de ces 72 MHz aux opérateurs télécoms devrait rapporter gros à la puissance pu- blique. Un récent rapport publié par Bercy estime qu’« une attribution à titre onéreux de fréquences par l’État » pourrait rapporter « une recette substantielle, de l’ordre de 1,4 milliard d’euros (…)». Une seconde étude est plus optimiste : l’American Chamber of Commerce in France, reprise par les parlementaires de la Commission du dividende numérique, évalue la valeur marchande de ces fréquences à 3 milliards d’euros. Vente rapide La vente aux enchères des fréquences aux Etats-Unis en janvier dernier adémontréun fort appétit des acteurs des télécoms pour cette ressource rare. Du coup, en France, l’opération pourrait se faire rapidement, dès 2009(à l’instar des enchères britannique prévues l’an prochain) pour un déploiement des services au plus tôt fin 2011. Le temps pour les équipementiers de préparer leurs offres commerciales pour la future quatrième génération de téléphonie mobile (4G). Mais aussi pour l’Agence nationale des Fréquences (ANFR) d’entamer des discussions avec tous les pays limitrophes de la France afin d’éviter un brouillage du signal des télécommunications 4G aux frontières. Le prix final des fréquences dépendra du nombre de prétendants et des obligations liées aux licences accordées. A côté des acteurs traditionnels des télécoms − Orange, SFR et Bouygues Telecom −, de nouveaux entrants pourraient être candidats, comme Bolloré Télécom, qui a déjà investi dans le Wimax (Internet sans fil à très haut débit). Côté couverture nationale, le président Nicolas Sarkozy a promis « que 100 % des Français au- ront accès à l’Internet à haut débit fixe et mobile avant la fin de [son] quinquennat ». Du coup, les obligations de couverture et la neutralité technologique (permettre l’accès à tous les contenus de l’Internet assuré de manière équitable et non discriminatoire) vont peser sur les prix des licences. Le gouvernement ne veutsurtout pas voir se répéter l’échec de la mise en vente des licences 3G (UMTS) en 2001. De douze candidats attendus à l’époque, seuls deux opérateurs avaient finalement concouru. EMMANUEL PAQUETTE