Concorde - Entrevoisins.org

Transcription

Concorde - Entrevoisins.org
Le Concorde
Fiche avion
Le Concorde,
avion sans égal .
F. LERT
Conçu il y a quarante ans,
le supersonique
franco-britannique attend
encore de voir naître une
descendance...
par Frédéric Lert.
Au milieu des années cinquante, une
dizaine d'années après qu'un avion
expérimental eût pour la première fois
pulvérisé le mur du son, les ingénieurs
aéronautiques louchent du côté des
avions de chasse. Ils ont alors une idée
fixe en tête : transposer dans l'aviation
commerciale les performances époustouflantes des appareils militaires qui
annoncent une nouvelle ère. La société
Sud Aviation (devenue Aérospatiale et
aujourd'hui EADS) rêve d'une “Super
Caravelle” capable d'atteindre Mach 2.
De l'autre côté du “Channel”, la “British
Aircraft Corporation” nourrit les mêmes
espoirs supersoniques. Le rapprochement des projets se fait, et un accord
de coopération franco-britannique est
signé en novembre 1962. C'est une
étape essentielle. Mais le plus dur reste
à faire, car il faut s'entendre sur tout :
depuis le choix des performances à
atteindre jusqu'à l'organisation et la
répartition des tâches industrielles, en
passant par les questions plus triviales
comme le choix d'une unité de mesure :
“centimètre” ou “inch” ? Le bon sens prévaut et le système métrique est adopté
par les deux partenaires. Quant aux lois
de l'aérodynamique ou de la thermodynamique, elles sont par bonheur
identiques d'un côté et de l'autre de la
Manche... À une époque où les avions
militaires n'emportent qu'un ou deux
passagers pendant quelques minutes
seulement au-delà du mur du son,
le projet “Concorde” semble démesuré :
il s'agit de propulser pendant trois
heures non-stop 100 passagers à plus de
Mach 2. De cet incroyable cahier des
charges naît une formidable aventure
technique et humaine, qui passionne
la France entière, jusqu’au général de
Gaulle lui-même, qui pose la question
tous les mercredis à chacun des
Conseils des ministres qu'il préside :
“Où en est le Concorde ?” Le 2 mars 1969,
on peut lui annoncer qu'il a volé, et bien
volé. Le bel avion blanc, à la voilure et au
fuselage extraordinairement travaillés
par les aérodynamiciens, vient de
décoller pour la première fois de
Toulouse. Il se lance dans une formidable carrière qui ne va malheureusement
pas lui épargner les drames communs à
toutes les aventures humaines. Après le
terrible accident de Gonesse en juillet
2000, les avions ont repris la ligne, forts
de nouveaux équipements de sécurité.
Trente ans après leur mise en service,
ils sont toujours sans équivalent et le
resteront sans doute encore longtemps.
Caractéristiques techniques
du Concorde
Longueur : 1,66 m
Envergure : 25,56 m
Hauteur : 12,19 m
Masse à vide : 79,2 tonnes
Masse maximale au décollage :
181,4 tonnes
Motorisation : quatre réacteurs
Rolls-Royce/Snecma “Olympus”.
Vitesse de croisière : Mach 2
Plafond pratique : environ 19 000 m
Distance franchissable :
6900 kilomètres.
Désillusions commerciales :
Au cours de son développement, Concorde engrangera 74 promesses
d'achat de la part de 16 compagnies aériennes.
Mais les effets du choc pétrolier de 1973, auxquels s'ajoute une certaine
duplicité américaine, ramèneront ce chiffre à la portion congrue : quatorze
avions de série seulement seront finalement construits, répartis à parts
égales entre Air France et British Airways.
Classement acoustique :
seul appareil de son espèce,
Concorde ne figure pas dans
le classement acoustique de
l'OACI. On retiendra simplement
que s'il fait aujourd'hui figure
d'avion bruyant, particulièrement
au décollage, le Concorde était
lors de sa mise en service
comparable sur ce point aux
appareils classiques du moment.