géologie et pétrographie du massif éruptif de sintra

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géologie et pétrographie du massif éruptif de sintra
GÉOLOGIE ET PÉTROGRAPHIE DU MASSIF
ÉRUPTIF DE SINTRA (PORTUGAL) (*)
PAR
C. F. TORRE DE ASSUNÇÃO
ET
J.
BRAK-LAMY
I
La Serra de Sintra dresse ses sommets hauts de 500 m
environ, à une vingtaine de kilometres à l'Ouest de Lisbonne.
e'est une petite chaine qui se termine brusquement sur l'océan,
au Cap da Roca, par une falaise de plus de 100 m de hauteur.
Cette chaine est constituée par un batholite essentiellement
granito-syénitique dont les dimensions principales sont 10 X 5
kilometres.
La mise en place de l'intrusion a troublé les terrains environnants et au contact; .mêmeà quelque distance du massif les
strates se trouvent fortement redressées.
La zone de contact, ou affleurent les calcaires du Jurassique
Supérieur (Lusitanien), est marquée par une petite auréole métam·orphique dont la largeur n'est pas tres grande. On y trouve des
calcaires cristallins à wollastonite, à idocrase et à grenats.
Au Nord, l'intrusion touche les conglomérats altribués à
1'0ligocene, qui renferment des fragments de roches appartenant
à l'intrusion. Mais l'âge du batholite ne serait pas simplement
post-Iusitanien et anté-oligocene, car il est possible d'admettre
une chronologie plus précise. En fait, Paul Choffat a signalé,
(*) L'essentiel de cette note a constitué une communication présentée
au Congres Géologique International d'Alger -1952.
24
des 1887 (1), que si les filons de granite ne coupent que les
strates de la base du Malm, la partie supérieure de celui-ci et le
Crétacé (qui comprend le Turonien) succedent avec une telle
régularité aux strates contenant les filons, que l'intrusion pourrait
bien dater de la fin du Crétacé.
D'autre part, iI n'est pas difficile de trouver, pres du versant
Sud de la Serra, des «sills» et des filons, certainement en
rapport avec le batholite, qui s'encaissent dans les ca1caires
cénomaniens, tandis que d'autres ne coupent que le Crétacé
inférieur et l' Albien.
Une phase d'érosion, qui a dénudé l'éruptif, a succedé au
soulevement qui a accompagné la mise en pia ce du batholite.
Du point de vue morphologique, la Serra domine une
plateforme côti(~re, constituée principalement par des terrains
jurassiques et crétacés couverts çà et là par quelques dépôtsplus
récents. La parti e Sud de 'cette plateforme est aplanie et s'abaisse
doucement vers la mer ou eIle se termine par une falaise plus ou
moins élevée suivant les points.
Ce massif remarquable, appelé par Choffat «un joyau de la
pétrographie», n'a été l'objet jusqu'à ces dernieres années que de
tres rares études.
II existe, néanmoins, une carte géologique à l'échelle de
1:50.000 publiée en 1937 par le Service Géologique du Portugal et
sur laquelle on peut distinguer les affleurements des dífférents
types de roches qui constituent l'intrusion, ainsi que le cadre
géologique qui l'entoure. L'éxamen de la légende de cette carte
montre que, dans la Serra, se trouvent des formations éruptives
tres variées, comprenant des granites et microgranites, des syénites
et microsyénites, des gabbros et des mafraltes, des diorites, des
roches brécho'ides, ainsi qu'ua grand nombre de roches filoniennes,
parmi lesqueIles des tourmalinites.
En 1931 Lacroix (3) a décrit une mafraite de Rio do Touro
(Serra de Sintra) analisée par Raoult et un peu pIus tard A. M.
de Jesus a donné l'analyse d'une diorite de Malveira (5).
En 1947 M.me E. Jérémine (8) a fait la description d'un
granite et d'un mierogranite. Enfin les auteurs de la présente
note ont publié pIusieurs travaux concernant diverses roches de
Sintra (4, 7, 9, 10).
25
II
Le noyau syénitique
Les syénites et les microsyénites occupentune tres grande
étendue dans le massif de Sintra ou elles semblent constituer
un grand noyau que la mer interrompt brusquement à l'Ouest.
Ce noyau est entouré par une bordure discontinue de gabbros
et par une large formation granitique.
La syénite montre une altération un peu avancée et seulemeDt la microsyénite a été l'objet d'une analyse chimique.
1 ) La microsyénite. -11 s'agit d'une microsyénite augitique qui, en association avec la syénite, forme un vaste aff1eurement s'étendant sur les parties centrale et occidentale du massif.
Quelques uns des échantillons étudiés proviennent de la petite
vallée de Urca. La roche présente de grands phénocristaux zonés
avec noyau d'andésine et zones de feldspath alcalin sur le pourtour.
Il existe aussi des phénocristaux d'augite et de biotite.
Le pyroxene se trouve· souvent transformé deutériquement
enune association de petites écailles de biotite et de minuscules
grains de minerais de fero
La pâte, à texture microgrenue, est formée par de l'orthose
et par d'autres feldspaths alcalins, par de l'augite, de la magnétite
et d'autres minéraux accessoires.
- Les actions mécaniques ont produit une texture quelquefois
nettement catac1astique. D'autre part, ont peut admettre que les
bandes alcalines et la transformation du pyroxene en biotite
soient le résultat des actions qui se seraient exercées entre les
cristaux préformés et un liquide résiduel alcalino
L'étude chimique (Tabl. II, III et IV) montre que cette
microsyénite appartient, selon la systématiqne de Lacroix, à la
division sodipotassique de la famille des syénites calco-alcalines.
11 s'agit d'un terme de passage auxdiorites. D'apres la c1assification de Niggli, la roche doit être rapportée au magma essexitique-dioritique, de la province atlantique, en présentant toutefois
une tendence méditérranéenne.
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On doit aussi remarquer l'analogie qui existe entre les
caracteres chimiques de cette microsyénite et ceux du trachyte de
Montemor-Caneças (aux environsde Lisbonne) et d'une akérite
du massif éruptif de Monchique, en Algarve (Sud du Portugal).
Ce massif est formé essentiellement par des syénites néphéliniques, les akérites appartenantaux types les plus riches en silice
qui s'y rencontrent.
La microsyénite est coupée par quelques filons, soit leucocrates (trachytes quartziferes altérés), soit mélanocrates. Ceux-ci
possédent une structure bréchoide et renferment des fragments de
dolérite et de trachyte.
Signalons, encore, qu'au sein de la microsyénite existent
quelques petites enclaves de microgabbros.
2) Lasyénite. - L'éxamen de plusieurs échantillons provenants de Monge, Peninha et de Almoçageme nous amime
à conclure que les syénites de Sintra gardent, dans tout
l'affleurement, une certaine constance de composition et de
texture.
Dans la suite, nous présenterons ses principaux caracteres.
Nous avons affaire à des roches toujours leucocrates, à grain
moyen quelquefois passant à grossier.
Sur la route de Almoçageme et pres du signal de Monge,
on remarque un facies de variation défini par l'extrême pauvreté
en éléments colorés. En fait, les barylites, réprésentées principalement par la biotite et la hornblende, peuventdevenir si rares
que la roche acquiere alors un caractere quasi-hololeucocrate.
L'augite, si comunne dans la microsyénite de Urca, n'e se présente
que tres rarement dansles syénites.. Sur les échantillons de
Peninha, les rares cristaux de cette barylite sont entourés (comme
dans la microsyénite) par de petites écailles de biotite et par de
minuscules grains de minerais noirs de fero Le grain devient
plus fin autour de ces cristaux.
Les fe1dspaths constituent souvent de grands cristaux sub-euédriques, souvent même euédriques. La structure zonée n'est
pas rare et les mades sont fréquentes.
L'altération en kaolin et séricite gêne la détermination des
feldspaths; en dépit de cette difficulté, l'étude d'un bon nombre
de plaques minces a permis leur identífication.
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D'abord, il faut détacher la prédominance (parmi les plagioc1ases) d'une oligoclase-andésine ou même d'une andésine franche
qui forme les noyaux de grands cristaux à section rectangulaire.
Un autre type de plagioc1ase existe, mais iI semble toujours
subordonné; il s'agit maintenant d'un feldspath plus alcalin qui se
rapporte certainement aux domaines de l'oligodase ou de l'albite-oligodase.
Ce dernier type constitue soit des cristaux individualisés,
soit les zones extérieures des cristaux à noyau d'andésine.
,
Les types potassiques sont représentés par l'orthose, toujours
tres kaolinisée, par la microperthite, reconnue dans les échantillons
de Monge et enfin par un feldspath parfois euédrique, avec un
petit angle des axes (toujours plus petit que 60°) quenous atribuons à l'anorthose plutOt qu'à l'orthose déformée, particulierement quand iI offre des mades finement quadrillées.
C'est possible que les bordures toujours kaolinisées qui
entourent tres souvent les cristaux deplagiodases puissent être
rapportées aussi à l'anorthose ou à I'albite. Ce dernier cas aura
certainement lieu quand cette bande extérieure est optiquement
positive et possede un angle des axes plus grand que ceI ui de
l'anorthose, bien que tres éloigné de 90°.
Le quartz est un élément toujours présent dans Ies syénites
de Sintra: iI forme des plages interstitielles, plus ou moins
étendues; Les autres minéraux accessoires sont le sphene, qui
peut constituer de petits et beaux cristaux à section rhombique,
l'apatite, le zircon, la magnétite et l'ilménite partiellement transformée en leucoxene.
Outre le kaolin et la séricite il y a d'autres produits secondaires. comme les chlorites et l'épidote.
On peut condure que· dans le massif de Sintra existe un
type syénitique caractérisé par l'abondance de l'andésine, par
l'éxistence de quartz et de feldspath sodi-potassique et enfin par
la pauvreté en barylites.Ce sont donc des syénites normales
c'est-à-dire calco-alcalines. Elles sont, d'autre part, quartziferes et
à peine biotitiques.
Du point de vue de la texture ces roches présentent un
facies akéritique, étant donnée la forme rectangulaire si commune
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dans Ies sections des cristaux de plagioclase. Néanmoins la
syénite de Sintra se distingue des vraies akérites par sa pauvreté
en biotite et par la quasi absence du pyroxene.
III
Le granite
Ce type pétrographique, qui constitue la plus grande partie
de l'affleurement éruptif, en occupe principalement Ie centre et
l'extrémité orientale.
Malgré l'altération assez généralisée dans Ie massif, iI est
possible de recueillir par endroits des échantillonsfrais.
Leur étude microscopique et chimique amene à la conclusion
que Ie granite de Sintra présente une certaine uniformité, en
dépit de quelques variations de texture et de petites différences
minéralogiques (13).
Dans la plupart des cas, nous avons affaíre à des roches de
grain moyen ou le mícroscope permet de décéler de belles textures
micropegmatitiques, ce qui confere parfois à la roche un fades
typiquement graphique. Les textures catacIastiques sont aussi
communes.
Un facies de grain plus fin que l'habitueI se trouve en
différents endroits, constituant des différentiations 10caIes et des
filons.
Du point de vue minéralogique, Ie graníte est toujours biotitique. II ne contient pas d'autres barylites.
En ce qui concerne Ies feldspaths, on doit mettre en évidence
Ies caracteres suivants:
1) La présence quasi constante de microperthite et de
I'anorthose;
2) La composition moyenne du plagiocIase est ceIle de
1'0ligoc1ase; mais, selon Ies échantillons, on remarque
des variations dont Ies termes extrêmes sont une albite
moyenne et l'oligoclase-andésine à 32 ou 33 moI. °/0
de An.
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On voit que ces granites offrent comme les syénites un
caractere calco-alcalin, ce qui est confirmé par les analyses chimiques (Tabl. II à IV et Fig. 1 et 2).
L'existence d'un feldspath dont les axes forment un angle
tres petit est tellement fréquente qu'on doit se poser le probleme
de déterminer sa vraie nature et, en particulier, de découvrir s'il
s'agit vraiment d'anorthose ou simplement d'une orthose déformée.
Quoique l'anorthose semble être tres rare dans les vrais granites
nous sommes convaincus que ce mineral existe tres souvent dans
ceux de Sintra, car, en plus de quelques autres caracteres, on
peut reconna'itre dans un grand nombre de plaques minces que la
petitesse de l'angle des axes (qui varie depuis les tres petites
valeurs jusqu'à un maximum de 50°) est en rapport avec la préserice de mades finement quadrillées. Ce minéral, qui forme
souvent des cristaux hypidiomorphes et parfois des interpénétrations avec le quartz, a été reconnu aussi dans les syénites du
massif, dont la description a été donnée au chapo II.
La description que nous venons de. faire est principalement
basée sur l'étude d'échantillons récueillis en plusieurs endroits:
1 ) Carriere de Penha Verde, sur la parti e N. E. du massif ;
2) Au voisinage du cóntact avec les calcaires lusitaniens
métamorphisés (aux environs de la .ville de Sintra);
3) Pres de la bifurcation des routes ponr Pena et pour
Capuchos (à l'ouest du chateau de Pena);
4) Aux abords de Lagoa Azul, dans la région de Penha
Longa et le long de la route de Malveira (dans la partie
Sud du massif);
5) Malveira;
6) Sur la falaise à Ponta da Abelheira et entre celle-ci et
Figueira, à l'extrême S. W. du massif;
7) Dans la région occidentale du massif, tout pres de
l'océan (autour de la cote 176-Camarinheiras).
Sur la carte géologique au 50.000 on voit marqué, à l'E. de
Penha Longa, un affleurement de microgranite. Nous avons visité
cette réllion et étudié plusieurs échantillons de la roche. Nous ne
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croyons pas qu'on puisse Ia considérer comme un microgranite.
II s'agit encore d'échantilIons de grain variable, parfois moyen, qui
gardent tous les caracteres du granitedu massif.
Filons dans le granite. - Un grand nombre de filons coupe
le granite. II n'est pas toujours facHe de distinguer ces filons de
quelques díférentiations à grain plus fin et leucocrates qui se
trouvent par endroits.
Nous passerons maintenait en revue quelques roches dont le
caractere filonien n'est pas douteux.
Nos observations permettent de distinguer, jusqu'à présent,
des porphyres granitiques et des granophyres.
I) Porphyres granitiques (microgranites), en général tres
altérés. IIs renferment de phénocristaux de feldspath séricitisé,
probablement une oligocIase et de quartz euédrique nn peu
corrodé, dans une pâte microgrenue qui peut passer à cryptocristaline, montrant parfois une tendence micropegmatitique.
Ces roches sont tres analogues à celles que nous avons
trouvé en constituant des filons qui traversent les calcaires noirs
du Portlandien au Sud de la Serra.
Les éléments ferromagnésiens sont tres rares et à peine
réprésentés par quelques petites écailles de biotite chloritisées et
par quelques grains de magnétite.
II) Granophyres.- Nous avons rencontré de magnifiques
exemples de porphyres à texture granophyrique.
Les phénocristaux de microperthite, d'anorthose et de quartz
corrodé sont inclus dans une pâte ou la micropegmatite domine.
Souvent on y voit de belles textures graphiques.
En quelques points Ie granite est travessé par des filons
méso-mélanocrates tres aItérés.
La breche de Camarinheiras
Au sein du granite, pres du signal géodésique 176 (Camarinheiras) on tronve une breche granitique à fragments de taille
variable, cimentés par une pâte tres altérée.
L'éxamen microscopique de cette breche nous conduit à
admettre qu'elle est formée par des fragments du granite encaissant
et d'une roche filonienne.
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Celle-ci est un porphyre granitique avec une pâte finement
grenue ou se trouvent indus de grands cristaux de quartz et de
feldspath. Ces cristaux sont fréquement corrodés mais le quartz
peut offrir une parfâite euédrie. Les feldspaths du premier temps
de cristalisation son! l'orthose, l'anorthose et l'oligodase. Quelques
uns de ces cristaux sont de grande taille. Il y ades cristaux d'anorthose dont l'angle des axes est tres petit. La biotite figure aussi
parmi les éléments de ce premier tem ps, mais elle est rare et se
montre chloritisée.
La pâte de ce porphyre est éssentiellement microgrenue,
mais elle renferme quelques petits grains de micropegmatite.
Dans cette pâte, on remarque que le quartz est le minéral
préJominant, mais le feldspath est aussi tres abondant et il comprend l'anorthose et un plagicdase probablement alcalin, mais dont
la détérmination est dificile à cause de ses mades tres imparfaites et de la petitesse de ses grains.
Les fragments de granite, qui semblent moins abondants que
ceux du porphyre, présentent les caracteres décrits à propos du
granite de la Serra.
Nous devons néanmoins remarquer que ce granite offre de
belles textures graphiques qui se trouvent aussi dans les fragments
de la breche.
Le ciment est certainement formé um par materiel éruptif.
Son étude est génée par la finesse de ses éléments et par
son état d'altération. Toutefois il est possible d'y déceler le
quartz et des grains tres petits de micropegmatite; on voit de
produits secondaires fréquents ou se détache une fine granulation
de minérais de fer.
Cette breche a eu certainnement son origine dans une montée
d'un magma acide à la faveur de la fracturation du granite dont
les fragments tres broyés y ont été englobés.
*
*
*
L'étude chimique révele une grande similitude entre les granites de Penha Verde et de Lagoa Azul-IVIalveira (Tabl. II à IV
pJ Fió". 1 pt 1\ hip.n I1I1'il
,,'~óit
np np.llY noint" trp.s éloiónés. le
32
premier se trouvant au Nord du grand affleurement granitique,
tandis que le second se situe tout- pres de Ia bordure méridionale
du massif.
Selon la systématique de Niggli, ces roohes peuvent être
rapportées au magma granito-engadinitique des provinces pacifiques.
Les parametres de Laéroix qui leur correspondent sont 1 . 4. (1)
2.2(3) et 1.4.1'.3' (Tabl. IV).
Les différentlatlons mélanocrates aa sein da granite
Le granite de Sintra renferme tres souvent des concentrations mélanocrates, au contour arrondi ou ellipso'idal dont l'axe
majeur atteint, quelquefois, 20 ou 30 cms. Au microscope on
reconnait qu'il y a lieu de distinguer deux types de concentrations.
Un de ces types est défini par une pâte microgrenue, qui
entoure de nombreux phénocristaux de quartz un peu broyés et
quelques autres plus rares de plagiocIase (oligoclase-andésine).
La teinte foncée de ces concentrations est dtie à leu r richesse
en biotite. La pâte, ou domine l'albite-oligoclase, renferme aussi
de petits grains de quartzo
En tenant compte de Ia composition alcaline du feldspath de
la pâte, nous considérerons ces concentrations comme un facies
mélanocrate des microgranites à biotite.
C'est en longeant la "route Lagoa Azul - Malveira qu'on trouve,
dans le granite du massif, ua autre type de concentrations, tres
riches aussi en biotite. II s'agit, maintenant, de petits amas dont
le grain est plus fin que celui de Ia roche environnante. La texture est grenue, mais elle offre une tendance intersertale et les
coupholites sont l'oligoclase-andésine et le quartzo On doit remarquer la prédominance extrême du plagiocase. L'anorthose, un peu
altérée, ne forme que quelques petits cristaux. La biotite contient
de nombreuses inclusions de zircon, entourées parfois par des
halos pléochroiques pas tres développés. Les éléments accessoires
sont l'ilménite-leucoxene et quelques beaux cristaux de spheae.
Ces concentrations auront donc la composition des tonalites
à biotite.
33
IV
Roches gabbro-dioritiques
Les roches basiques de la Serra de Sintra se trouvent principalement sur la periphérie du massif. Sur la carte géologique
éditée en 1937 elles sont considérées comme gabbros, à l'exception
d'un petit affleurement dioritique pres de Focinho da Roca.
Certains affleurements pénetrent profondément dans le noyau
syénitique qui est bordé, spécialement au Sud, par une zone de
gabbros.
.
Dans l'affleurement du Rio do Touro, à l'intérieur du massif
syénitique, on trouve une roche mélanocrate au grain variable
(de moyen à grossier) ou se détachent des cristaux allongés, parfois énormes, de hornblende. En d'autres points, comme aupres
de Colares, au Nord du massif, le gabbro présente un autre aspecto
On n'y trouve pas les cristaux d'amphibole, bien que cette barylite
y soit pré sente.
En 1920, Lacroix ayant étudié quelques roches grenues basiques
des environs de Lisbonne y a distingué 2 types : les luscladites et les
mafra'ites. Ce dernier type estreprésenté à Mafra, à environ
17 km auN N E de l'extrémité N E de la Serra de Sintra, et dans
la Serra elle-même, par l'affleurement déjà cité de Rio do Touro.
Les mafraHes sont des roches de composition théralitique,
hétéromorphes des bérondrites, possédant, comme celles-ci, de la
hornblende brune barkévicitique, associée à de l'augite titanifere.
Elles ont, pourtant, seulement de la néphéline virtuelle.
Les luscladites, jusqu'ici inconnues dans la Serra de Sintra,
se distinguent des mafraltes par leur néphéline réelle et par
l'absence ou rareté de la hornblende barkévicitique.
1)
Ma/raiCe du Rio do Touro (ou N NW de Penlnha)
Nous donnons ci-apres une description microscopique succinte
de ce type pétrographique.
Ii s'agit d'une roche grenue, ou se détache la hornblende
brune, qui est la barylite dominante. Parfois les énormes cristaux
34
de ce minéral conferent à la roche un facies nettement pegmatitique.
Le plagioc1ase (labrador voisin de I'andésine) forme également de grands cristaux, souvent zonés. Le minéral est un peu
moins sodique dans la zone externe.
Les caracteres optiques montrent l'existence de deux types
de hornblende: l'une avec un petit angle d'extinction, attribuable
au type barkévicitique; et l'autre avec un angle c-ng beaucoup
plus grand, pouvant atteindre 23°, appartenant à la hornblende.
La hornblende brune est quelquefois °entourée par de l'amphibole verte (avec un angle c~ng = 21~) qui substitue progressivement ce minéral.
Comme autre baryIite essentielle iI faut cHer l'augite titanÜere violacée, beaucoup moins abondante que l'amphibole. La
roche possede encore des agrégats de biotite en grandes écailles,
de l'amphibole verte fibreuse, du sphene et de la magnétite en
petits grains ou en grandes plages.
Les chlorites et l'épidote se détachent parmi les minéraux
.
secondaires.
II faut noter comme élément accessoire relativament abondant
l'apatite, qui donne quelques cristaux exceptionnellement grands.
Sur le Tableau II nous figurons deux analyses chimiques de
mafra'ites do Rio Touro. L'une est de RaouIt, l'autre a été fait
récemment dans notre Laboratoire. La premiere des deux a servi
à Lacroix pour calculer la norme et les parametres de la mafraIte
de Sintra.
L'analyse chimique de cette roche, aussi bien que les parametres qui l'ont exprÚné (Tableaux II, III et IV) sont tres semblables à ceux de la mafraIte analysée récemment.
Dans les deuxcas, le chimisme est typiquement atlantique.
Le magma qui leur correspond dans la systématique de Niggli est
le magma théralitique-gabbroide.
La néphéline qui figure sur la norme n'est pas exprimée
minéralogiquement ses composants se retrouvant certainement
dans la hornblende sodique barkévicitique.
Du point de vue de la texture, il faut encore noter que la
roche a subi un certain écrasement, intéressant spécialement le
plagioclase, qui se présente parfois granulé.
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Le Massif éruptif de Sintra el son cadre
morphologique
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20 Km
I~--~----~I----~--~,
1: Plaines alluviales. 2: Terrasses. 3: Auréole sablo-gréseuse ·occidentale
du Ribatej o. 4: Massifs calcaires. 5: Zone des collines jurassiques
et crétacées d'Estremadura. 6: Vallées tiphoniques. 7: Plateforme
cotiere. 8: Région basaltique de la périphérie de Lisbonne. 9: CoIlines miocenes. 10: lIfassif éruptil de Sintra. 11: Failles.
(Réproduit du Livret-Gttide de l'Excursion D, par V. Rat' et G. Zbyszevsky
çon,,,. Intern. de Géoqm:phie - Liobonne, 1949 I.
36
2)
Mafralte de Colares
Sur le bord Nord du Massif, à Colares, on trouve également
des affleurements de roches de type mafra'itique. On peut noter
cependant quelques différences par rapport à la mafra'ite de Rio
do Touro:
Le grain des roches de la région de Colares est un peu moins
. grossier.
Elles sont plus pauvres en hornblende brune et plus riches
en biotite et en augite. La biotÍte, en particulier, forme d'énormes
lâmes tres noires. Elle constitue, de la même maniere que les
autres minéraux, des agrégats irréguliers comme ceux de la roche
.
de Rio do Touro.
La biotite se dispose autour de la hornblende et de l'augite.
L'apatite est peu abondante. Dans les intervalles iI existe
du quartz en quantités infimes.
L'analyse chimique (Tableau II) montre que la roche est
plus riche en silice et en alumine que celle du Rio do Touro, mais
elle est aussi plus pauvre en magnésie.
La norme (Tableau III) indique encore de la néphéline
virtuelle, certainement occulte, comme dans le cas précédent, dans
la hornblende sodique.
II n'y a pas· d'incompatibilité avec l'existence,en petite
quantité, de quartz interstitiel, tres probablement d'origine hydrothermaI.
En conclusion nous serions en présence d'une simple différenciation du magma mafraItique dans un sens acide.
3)
Diorite de Malveira
En 1935, A. M. de Jesus a étudié une roche mésoleucocrate, à grain moyen, provenant des carrieres de Malveira (6)
(Tableaux II à IV). I1 s'agit d'une diorite à andésine et à labrador,
dont lesminéraux mafiques sont la biotite et .un diopside à
tendance pigeonitique; l'apatite et le quartz en tres petits grains,
rares, sont les éléments accessoires. La roche présente une
grande fraicheur, . en dépit de l'existence d'un peu de. chlorite et
d'épidote.
37
T out récemment, nous venons de faire, en profitant des travaux d'exploitation d'une de ces carrieres, une reconnaissance qui
nous a permis de découvrir nn facies pegmatitique en rapport
avec cette diorite. Ii s'agit d'une roche à beaux et longs cristanx
de hornblende brune qui se concentre par endroits.
Fllons dans la diorite - La diorite est traversée par des
filons leucocrates, coupés parfois par des filons mélanocrates, dont
la direccion E-W, est, à peu pres, perpendiculiere à celle des
filons leucocrates. Ceux-ci sont constitués par une roche à grain
tres fin ou le microscope permet de décéler des phénocristaux
d'andésine-oligoclase bordés par l'anorthose, qui forme souvent une
large auréole.
Il y a aussi des phénocristaux d'un feldspath positif attribuable à l'albite.
Le second temps de cristallisation est représenté par de
petits grains tres abondants de micropegmatite et d'autres aussi
tres fréquents et irréguliers de quartzo
Les minéraux. colorés ne sont représentés que par la biotite,
presque entierement transformée en chlorite (var. pennine) et
par quelques petits grains parsemés de magnétite.
En dépit de l'état d'altération de la roche, nous croyons
pouvoir la das ser comme un microgranite à micropegmatite.
Parmi les filons mélanocrates, nous avons trouvé une roche
appartenant au groupe des dolérites. 11 s'agit d'un type qui, au
point de vuede la texture, passe aux gabbros étant donné la
grande taille des cristaux.
Entre les baguettes entrecroisées, qui ne forment pas une
trame typique, le plagiodase se présente parfois en de grands
cristaux, ce qui confere à la roche une tendance porphyrique.
Ce plagioclase possede un caractere zoné dans ces grands cristaux
et le type dominant qui forme soit les noyaux des grands cristaux,
soit les baguettes est un labrador a 63 moI. 0/0 An. environ.
11 y
aussi du plagiodase interstitiel, optiquement positif
et dépourvu de mades; probablement il s'agira de l'albite.
Le pyroxene domine parmi les barylites, mais ii faut remarquer l'abondance de la biotite partiellement chloritisée. La hornblende verte est tres rare.
a
Les caracteres optiques du pyroxene montrent qu'il s'agit
d'une augite verte pâle et un peu pléochrofque.
Le quartz, tres rare, forme de petites plages interstitielles.
Le sphene et la magnétite sont d'autres minéraux accéssoires.
D'apres cette description, Dons classerons cette roche comme
une dolérite à biotite.
On voit ainsi que ces filons mélanocrates possedent une
composition tres voisine de la diorite encaissant, n'en représentant
probablement qu'une différenciation dans le sens basique.
La formation dioritique se trouve au voisinage du granite
que l'on voit tout pres de la carriere. L'existence de minéraux de
contact (grenat, épidote, wollastonite, etc.) montre que cette diorite
se situe donc dans une zone de contact, en dépit de l'absence du
calcaire, enlevé par l'érosion.
4)
Oabbro de Biscaia
En 1947 l'un de nous a donné les résuItats de l'étude d'une
roche récueuilie pres du village de Biscaia, dans la partie occidentalle du massif (10). Cette roche possede les caracteres des
gabbros quartziferes. Elle est formée par des cristaux de plagioclase, parfois zonnés, qui sont entourés souvent par une auréole
d'un feldspath moins calcique.
La barylite plus commune est une augite qui, par la petitesse
de l'angle des axes, est voisine de la pigeonite. 11 y a un peu de
hornblende verte, tres fraiche, associée au pyroxene, dont elle
semble constituer un produit de transformation deutérique.
La biotite, bien que moins abondante, s'associe au pyroxene;
il y a encore à remarquer la présence de hornblende brune,
minéral tres commun dans toutes les roches gabbro-dioritiques de
l'intrusion de Sintra.
Les éléments accéssoires sont encore le quartz interstitiel et
l'anorthose, l'apatite, le sphene et les minérais (magnétite, ilménite, pyrite et pirrotite).
L'épidote se trouve aussi en grains parsemés qui parfois
se forment aux dépens du feldspath.
T. DE ASSUNÇÃO et BRAK-LA~lY - Massif éruptij de Sintra
Fig. 1 - La fala ise de la Serra de Sintra. , Vue prise de la région
de Camarinheiras
Fig. 2 - Dn aspect de la br eche granitique, pres du signal géodésique
de Camarinheiras
PL. 1
T.
DE ASSUNÇÃO et BRAK-LA~lY -
Massif éruptif de-Sintra
· PL. II
Fig. 3 - Filon doléritique Lraversant le gl'anite. - Praia da Ursa.
Serra de Sintra
.
Fig. 4 - Filon de dolerite dans le granite.-Praia da Ursa. Serra de Sintra
39
Plus tard, nous ferons quelques considérations sur cette
roche et SUl' la diorite de Malveira, en ce qui concerne leurs
compositions chimiques (§ VII, Tableau II à IV).
5)
Oabbro à olivine de Pé da Serra
Cest une roche holocristaline à grain grossier, dont la fratcheur nous a permis une étude oplique détaillée.
Les minéraux éssentiels sont les plagioclases quiforment
souvent de magnifiques cristaux avec le complexe Karlsbad-albite,
les clinopyroxenes, la hornblende brune, la biotite et enfin
l'oli vine.
Le plagioclase dominant est un labrador dont la composition
est voísine de la bytownite. Parfois íl ose montre zoné avec
d'auréoles étroites un peu plus biréfringentes que les noyaux.
Les minéraux mafiques se rassemblent en amas tres complexes; en fait, ils renferment toutes les barylites ci-dessus citées,
l'olivine en constituant parfois les noyaux. Autour de ceux-ci on
voit le pyroxene, la hornblende brune, la biotite et les minérais.
L'olivine est partiellement altérée en serpentine, tandis que
les autres barylites gardent presque toujours leur fratcheur.
On remarque que, dans les grands amas, la hornblende
brune englobe poecilítiquement les autres minéraux mafiques et
l'apatite. Cet élément accessoire forme fréquemment de beaux
cristaux. L'angle d'extintion de la hornblende montre qu'il s'agit
d'une variété non barkévicitique; son angIe des axes est tres
grand, voisin de 82°.
Les clinopyroxenes sont réprésentés par l'augite titanifere et
par l'cegirine-augite, cette derniere étant caracterisée par son angle
d'éxtintion voisin de 70°, son signe positif et par son angle des
axes pIus grand que ceI ui de l'augite; elle offre un pIéochrolsme,
faible sa teinte variant entre le brun pâle et le vert-clair.
La hornblende brune peut se former aux dépens du pyroxene,
et l'amphibole se forme alors le long des fractures et des directions
de clivage; d'autre part, le pyroxene donne parfois une bordure
d'ouralite verte, tres pléochrolque.
11 faut encore remarquer l'association pyroxene-biotite, celle-ci
étant partiellement chloritisée.
40
Parmi les minéraux accessoires figure Ie sphene, souvent
en beaux crlstaux à section rhombique.
Cette roche s'individualise parmi Ies gabl?ros de Ia Serra
de Sintra par la présencé d'olivine et d'un pyroxene sodique.
Elle constitue le premier type d'un gabbro à olivine trouvé
jusqu'à present dans le massif.
Nous devons rappeler l'analogie tres étroite entre cette roche
et Ies gabbros à olivine du dõme du Cap de Sines (a mi-distance
entre Ies Serras de Sintra et de Monchique (13).
6)
Oabbro de Almoçageme
Quand on descend vers la plage de Adraga, en partant de
Almoçageme, on remarque que le granite est remplacé par une
roche mélanocrate à facies gabbroique, traversée par de nombreux filons.
Ce gabbro est une roche à grain plus fin que celui d'autres
gabbros du massif, formée essentiellement par un plagioclase tres
basi que (bytownite) et par un clinopyroxene qui est la baryli te
dominante. Les gros cristaux de pyroxene sont parfois zonés, avec
un noyau d'une augite brune, un peu pléochroique, entouré par une
bordure de pyroxene presque incoloreet plus biréfringente. D'autre
part, on trouve quelqnes cristaux de pyroxene sodique (aegirine),
caracterisés par le petit angle d'éxtintion, par Ia bissectrice aigüe
négative et enfin par sa haute biréfringence.
La biotite n'est pas rare; elle se montre disséminée, ainsi
que Ies pyroxene.s.
On doit remarquer l'absence complete de hornblende brune,
minéral assez fréquent dans les gabbros du massif. .
On remarque l'éxistence d'un peu de quartz interstitiel et
ii y a d'autres minéraux accessoires, comme l'apatite et Ie
zircon.
La roche est tres altérée mais en dépit de ce fait nous
croyons bien que nous avons affaire à un type qu'il faut distinguer
soit des mafraites, soit des gabbros à olivine.
41
v
Roches brécho'ides
La carte géologique déjá citée indique, sous la rubrique de
«roche brécholde», un assez grand aff1eurement s'étendant sur
la partie occidentale dubatholite, spécialement pres de Azoia e
du Cap da Roca.
Des formations analogues se retrouvent, quoique moins deve~
loppées, vers l'intérieur du noyau syénitique, au voisinage de
Peninha.
Quelques éléments relatifs à ces formations avaient déjà
été obtenus lorsque nous avons êtudiée la microsyénite du Vale
da Urca (8).
Nous avions vérifié à ce moment l'éxistence de roches à
structure brécholde, contenant des fragments de dolérite et de
trachyte. Ces roches se présentent aussi en filons. Nous avons eu
maintenant la possibilité de voir que, pres de Peninha, on trouve
des roches du même type.
Macroscopiquement ces roches brécholdes présentent généralement une couleur foncée (en certains cas, plus claire). Au milieu
d'une pàte compacte sont disséminés des fragments d'autres
roches, généralement irréguliers, anguleux et parfois extrêmement
nombreux.
a) La pâte - On vérifie au microscope que, dans bien des
cas, la pâte qui englobe les fragments est extremement basique,
pauvre en feldspath, présentant une texture criptocristalline avec de
plages isotropes et microlites dispersées de plagioclase; Quelques
phénocristaux peuvent être reconnus et deux bary1ites sont représentées dans le premier temps de cristallisation: l'olivine et
l'augite titanifere; ii s'agit donc d'une lave d'un type quasi limbourgitique.
Le complexe basaltique de Lisbonne, post-turonien et ante-burdigalieD, est formé essentiellement par des laves plus feldspathiques (basaltes basanitoldes et basaltes doléritiques) que celles
qui nous trouvons dans la pâte des breches de Sintra. Mais sur
42
la plage du Guincho (12) au voisinage de la Serra et au Sud du
massif, une cheminée volcanique, etudiée récemment, est remplie
par une breche contenant des fragments de ca1caire crétacé assodés à une roche aphanitique, classée comme basalte limbourgitique.
Par ailleurs, au milieu des roches provenant de la région
de Torres Vedras (au Nord de la Serra), que nous avons étudié
récemment, nous avons retrouvé le même type de basalte limbourgitique ave c des enclaves de basanito'ide. Enfin, à Ribeira d'Ilhas,
au Nord d'Ericeira et à 20 km environ au Nord du batholite de
Sintra, nous avons observé encore un basalte limbourgitiqlle avec
d'énormes enclaves d'une roche basaltiqlle,dont la pâte est tres
riche en hornblende brune. Cette bary1ite existe aussi en tres
grands cristaux à l'allure d'encIaves dans .la meme lave limbourgitique. II faut remarquer que, dans plusieurs basaltes fortement
porphyriques du complexe voIcanique de Lisbonne et des environs,
iI existe d'énormes cristaux d'amphibole du même type.
Nous pouvons ainsi penser qu'apres les éruptions des laves
basanitoldes et de l'intrusion de Sintra iI y aurait eu (dans la région
de Lisbonne et ses environs) un épisode éfusif caracterisé par
une émission de laves de, composition tres basique, quasi limbourgitiques.
Cet épisode aurait affecté le massif de Sintra ou les laves
seraient remontées par les fractures, ce qui est d'accord avec leur
existence en filons parfois encaissés dans les roches intrusives
du massif.
b) Les fragments inclus dans la pâte-IIs appartiennent au
moins aux types suivants:
(J.) Enclaves basiques de type doléritique. L'habituelle
trâme feldspathique (labrador) englobe principalement
le clinopyroxene et des minerais de fero
~) Fragments de composition plus acide (probablement trachytique) et de texture microlitique, constitués par des
microlites de plagioc1ase et, possiblement, par de la
sanidine.
Les phénocristaux sont représentés par des plagioclases, mais l'altératioD rend leu r étude difficile. I1 est
Carte l1thOloglque
.....')
l7uúo.
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Km
06
1: Granite. 2: Syénite. 3: Microsyénite. 4: Formation brechoide. 5: Gabbros etdiorites. 6: Formations sédimentaires.
Les filons OEi sont pas représentés.
(D'apres la «Carta geológica dos arredores ele Li~boa >, 11!oelifiée)
44
probable qu'il existe des cristaux de sanidine tres altérée
définie par la petitesse de l'angle des axes.
Les produits secondaires, tres nombreux, incluent
des chlorites, l'épidote et la calcite. Dans quelques
exemplaires de la formation brécholde, la calcite se
trouve disséminée en profusion et dans ce cas cette
calcite n'a pas dft se former entierement aux dépens
des minéraux primaires.
*
*
.)f
En plus du type de roche brécholde que nous venons de
décrire il existe a Sintra des formations brécholdes, possiblement
d'un autre type, spécialement une breche tres riche en calcaire,
qui en~Iobe des fragments usés de roches microgrenues de composition syénitique.
Nous avons décrit déjà une autre breche existant au sein
du granite (Chap. III).
VI
Filons périphériques
Outre les filons qui se trouvent au coeur même du massíf et
qui ont déjà fait l'objet de quelques références dans la présente
note, on doit rapporter au massif de Sintra un grand nombre de
filons qui traversent soit l'éruptíf pres du contact, soit les formations sédimentaires encaissantes.
Dans une n6te présentée à l'Académie des Sciences (1916),
Choffat signalait que les filons et les « sills » étaient tres fréquents
dans l'extrémité orientale du batholite et que leur composition était
tres variée. Parmi les types déjà connus à cette époque, on pouvait remarquer les trachytes et les trachy-andésites, les andésites
et les labradorites.
L'étude de ces roches filoniennes offre évidemment un grand
intérêt, car elle pourrait bien donner une idée des limites de la
T.
DE ASSUNÇÃO
et BRAK-LA~lY
-
Massif éruptij de Sintra
PL. III
Fig. 5 - Contact du granite ave c le calcaire jurassique. - Praia da Ursa.
Serra de Sintra
Fig. 6 - Détail du contact du granite avec le calcaire. - Praia. da Ursa.
Serra de Sin tra
T.
DE ASSUNçÃO
et
ERAK-LAMY -
Massif éruptij de Sintra
Fig . 7 - Enclave calcail'e dans le granite. - Praia da Ursa.
Serra de Sintra
Fig. 8 - La talaise granitiq ue travaillé e par l 'érosion marine.-Praia da Ursa.
Serra de Sintra
45
différenciation magmatique. M.ais l'état d'altération rend cette étude
difficile et souvent tout-à-fait impossible.
Nous avons rencontré cependant un bon nombre de roches
filoniennes qu'il a été possible de c1asser d'une maniere suffisamment précise, malgré leur altération. 11 s'agit principalement des
filons du versant Sud de la Serra . et de la région voisine de
Cascais. On y trouve un réseau filonien complexe qui coupe les
strates du Crétacé et plus pres de la Serra celles du Jurassique
supérieur. Quelques filons traversent le granite du massif, pres
du contacto
Les roches quartzeuses ne semblent pas tres communes au
Sud du massif. Parmi les roches étudiées, il n'existe qu'une seule
riche en quartzo Cest un microgranite ou le quartz forme de beaux
phénocristaux tres corrodés. Cescristaux et ceux de l'albite altérée sont entourés par une pâte microgrenue tres fine.
Les barylites ne se montrent que rarement; iI n'y a que
quelques petites écailles de biotite chloritisée.
Des trachytes à augite se trouvent en rapport avec les terrains
les pI us récents de la région, car là ils forment des « sills » encaissés .
dans les calcaires cénomaniens.
Des filons, plus ou moins altérés, souvent avec un fades
de « roches vertes » , probablement propylitisées, se rencontrent
avec une certaine profusion, traversant les strates du Lusitanien, et, plus rarement, celles de l'Albien et du Cénomanien.
Parmi ces roches, ii faut distinguer celles à texture microlitique
(andésites altérées) , plus rares, et d'autres à texture microgrenue
ou microlitique plus grossiere, présentant des phénocristaux d'andésine et des barylites partiellement altérées (phorphyrites selon
Harker). Les barylites sont prindpalement la hornblende brune
et la biotite qui se présentent chloritisées et corrodées. L'augite
n'est pas rare et forme quelquefois des phénocristaux; elle se
trouve en particulier dans les pâtes ou elle s'associe à l'oligoc1ase
et à d'autres feldspaths. Ces roches renferment encore de nombreux minéraux secondaires: séricite, chrysotile, épidote, oxides de
fer, calcite, sulfures et quartzo Les éléments accessoires sont
représentés par l'apatite, le zircon, l'oligiste, la magnétite et la
pyrite.
Dans un filon (orthoohvre) Qui traverse le }!ranite (à 500 01
46
N - N W du signal géodesique de Pero Pinheiro), la sanidine constitue aussi des phénocristaux.
Quelques unes de ces roches passent aux types plus basiques
à texture aphanitique. Ce sont des dolérites fines qui ne semblent
pas communes, toat au moins sur le versant Sud de la Serra et
sur la plateforme de Cascais. L'état d'altération gene leur étude.
Elles contiennent deux barylites: une biotite tres altérée et
une augite vert-pâle.
On trouve encore des roches à texture doléritique, alterées,
probablements propylitisées, au bord de la mer, sur la partie la
plus occidentale de la Serra. Ces filons traversent soit les calcaires cristalins, soit le granite, tout pres du contact. Ils sont bien
visibles sur la plage da Ursa ou ils coupent d'autres filons, plus
claires, tres alterés (PI. II; fig. 3 et 4).
Certaines coches basiques à texture microlitique peuvent êlre
rapportées aux labradorites; leurs barylites se montrent presque
entierement transformées en produits secondaires, ne renfermant
que quelques reliques de biotite et de hornblende brune.
Sur le pourtour du massif, on rencontre encore des filons et
des «sills» qu'on doit séparer des groupes antérieurs. II s'agit de
roches mélanocrates à grain fin, porphyriques ou non, toujours
riches en barylites quiforment leurs phénocristaux, à l'exclusion
des feldspaths. La barylite dominante est la hornblende brune,
quelquefois associée à l'augite.
En dépit de leur altération, on peut ranger ces roches dans
le groupe des lamprophyres amphiboliques. Dans les anciennes
collections du Service Géologique, existent quelques échantillons
de roches filoniennes de Sintra, classées par V. Sousa.Brandão
comme des vosgesites et des malchites. Ce sont donc encore des
·lamprophyres analogues à ceux que nous avons étudié. Ces échantillons des anciennes récoltes proviennent du versant oriental du .
batholite, ou les strates enveloppantes sont traversées par d'autres
filons classés dans des catégories déjà connues sur le versant Sud.
On peut seulement y ajouter les roches que V. Sousa-Brandão a
nommé «orthophyres », d'ailleurs certainement analogues aux trachytes ou à d'autres types déjà cités. D'apres Sousa-Brandão,
quelques unes de ces roches coupent les gabbros du massjf,
47
VII
Composition chimique des roches du massif
Nous avons rangé dans le Tableau II les analyses chimiques
se rapportant aux raches du massif de Sintra.
D'apres la systématique de Niggli, ont peut séparer ces roches
en deu x groupes principaux. Celui qui comprend les roches franchement calco-alcalines (anal. I et II) et un autre défini par un
chimisme atlantique plus ou moins nêt. Ce dernier renferme
le$ roches à composition dioritique, gabbro'ique et mafra'itique
(anal. IV à VIII), tandis que le premie r n'englobe que les granites.
La microsyénite (anal. III) ave~ sa tendance méditérranéenne,
semble représenter un terme de passage. D'ailleurs le point figuratif d'une des analyses du groupe atlantique (anal. V - fig. 1)
tombe sur la limite des domaines alcalin et calco-alcalino
Si l'oncompare les composítions chimiques des roches qui
figurent dans le Tableau II aux compositions moyennes de quelques
grandes familles pétrographiques données par F. Grout e R. Daly
(Tableau I), on peut signaler que:
1)
la microsyénite de la vallée de Urca (anal. III) se
détache par son caractere sodique et par sa pauvreté
en OK 2 ;
2) la diorite de .M alveira (anal. IV) s'individuali~e par ses
faibles teneurs en O K 2 et en S i O 2 et par sa richesse
en 05Al2 et en OCa. On peut remarquer, en passant,
une certaine. similitude entre .cette roche et une diorite
du Cap de Sines (13);
3) en ce qui concerne les roches gabbro'iques, y compris
les mafraites (anal. V à VIII), on reconnait leur caractere
alcalin et leur teneur plus basse en O 1\1 g ;
4) le gabbro quartzifere de Biscaia (anal. V) présente une
position toute particuliere, étant donné son caractere
hipo-alumineux et sa haute teneur en fer total. Toutefois ce gabbro garde le cachet a1calin, commun à toute
la série de~ roçhe$ basiques du massif;
48
5) les granites de Sintra possedent une tendance calco-alcaline et tombent ainsi dans le domaine pacifique:
6) l'examen des Tableaux I e II montre le caractere titanifere
des roches syénitiques, dioritiques et basiques du massif;
cette richesse en titane est d'ailleurs un fait commun
dans les roches éruptives de Lisbonne et de ses environs
ainsi qu'en d'autres régions de la bordure de la «meseta»
ibérique (14);
TABLEAU
I
Compositions moyennes de quelques grandes familles
de roches éruptives (d'apres F. Grout et R. Dilly)
Si O2
Ti O2
0 3 Al 2
0 3 Fe2
O Fe
O Mg
OCa
O Na2
O K2
O Mn,
OH 2
P2 0 5
Granites
Syénites
Diorites
Gabbros
69,92
0,39
14,78
1,62
1,67
0,97
2,15
3,28
4,07
0,15
0,78
0,24
60,19
0,67
16,28
2,74
3,28
2,49
4,30
3,98
4,49
0,14
1,16
0,28
56,77
0,84
16,67
3,16
4,40
4,17
6,74
3,39
2,12
0,13
1,36
0,25
48,24
0,97
17,88
3,16
5,95
7,51
10,99
2,55
0,89
0,13
1,45
0,28
enfin, si l'on regarde la composition des gabbros de
Sintra et celle d'un gabbro de la presqu'ile de Sines, à
mi-distance entre Lisbonne et la Serra de Monchique
(Algarve), ont peut y décéler une évidente analogie;
néanmoins iI ne faudra pas oublier que l'étude chimique
du dôme de Sines est à peine à son début (13).
TABLEAU III
Roches du Massif de Sintra
COMPOSITIONS VIRTlTELLES
I
Q.
C.
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or.
ab
an
ue
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m. fs.
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26,13 i
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J
29,13
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1,29
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11,66 \
9,71
0,45 ....
4,49 ,;...'"
0,24 I
8,35 S
5,38 <D
0,24
2,72 ,
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'"
6,12 ~21,96 I~
31, 69 1 ~
6,42 ,
8,71 \
5,01
3,30 <...
4,05 ,;2,94 ~ ~
5,20 é
3,12 "
'"
1, 14 ,
--
--
--
--
--
--
99,19
1,17
100,36
63,8
98,91
0,99
99,90
60,3
99,66
0,50
100,16
41,6
I
~J
pi
TABLEAU IV
. Roches du Massif de Sintra (Parametres magma tiques )
Parametres
~
si
aI
- - - ~I_k_ ~I~im
c
c
im
2alk
al+alk
ti
p
Qs
Fs
Ls
Formules magma tiques
(C. I. P. W. et Lacroix)
O, 03
1.4.2.2
1.4. (1)2. 2(3)
I
395,4
44,1
12,1
6,5
37,4
0,63
0,15
145,8
0,54
0,92
1,5
0,23
0,37
0,60
II
422,0
45.0
8,7
5,1
41,2
0,43
0,23
157,2
0,59
0,96
0,27
O
0,37
0,60 I O. 02
1.4.1.3
1.4.1'.3'
420
44
12
6
38
0,50
0,25
168
0,50
0,93
-
-
0,40
0,57
O, 03
1.4.1-2.3
192,8
34,1
24,0
15,5
26,4
0,31
0,42
-12,8
0,65
0,87
3,1
0,53
-0,06
0,90
O, 16
180
38
20
17
25
0,30
0,30
-20
0,85
0,79
-
-
-0,11
0,98
O, 13
I-II.5.2.4
IV
128,7
31,1
27,9
29,5
11,4
0,12
0,48
-16,9
1,06
0,54
4,8
0,79
-0,13
0,84
O, 29
II. 5.4.4-5
II.5 • (3) 4. (4) 5 [2'. 2. 2.'3]
V
114
18
45,S
25
11
0,29
0,44
-30
0,55
0,76
7
1,6
-0,26
0,70
O, 56
III. 5. 3.4-5
I1I.5.'3. 4[2'.1. 2'. 3]
Magma essexitique.gabro'íde de Niggli
105
23
43
24
10
0,25
0,46
-35
0,56
0,67
-
-
-0,33
0,82
O, 51
III. 5-6. 3-4. 4
III.6.3,4
'III. (5)6. 3'. 4 [2'. 2.2. 2(3)]
Magma granito-engadinitique de Niggli
III
Magma essexitíque-dioritique de Niggli
,
II.5.2.4
'II. 5.2.4. [(2)3.1. 2.'3]
VI
97,7
22,0
42,1
26,7
9,2
0,22
0,58
-39,1
0,63
0,59
9,1
0,67
-0,40
0,83
O. 57
VII
90,S
21,7
40,2
29,6
8,5
0,22
0,52
-43,S
0,74
0,56
4,6
1,0
-0,48
0,86
O, 63
VIII
109,7
26,S
34,9
28,0
10,6
0,15
0,43
-32,7
0,80
0,57
2,9
0,47
-0,29
0,86
O, 43
II.5.3.4
II'. 5(6).3(4).4(5)[2.2.2.3]
Magma théralitique-gabrolde de Niggli
··90,0
20
46
23
11
0,25
0,50
-44
0,50
0,71
0,93
O, 67
I1I.6.3.4
.
-
I
I
-
1-
0 ,60
III. 6. 3,4
'IlL'6. 3(4). 4 [2(3).'2. 2(3). 2']
f
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Fig. 1
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S tiri~ aodiqu~ S é,.,ie potaS$i<J~
Fig. 2
I et II - Granites de Sintra.
G - Magma granito-engadinitique de Niggli.
III - Microsyénite (Urca).
D - Magma essexitique-dioritique de Niggli.
IV - Diorite (Malveira).
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t:!.uhhl'n rn1!l"t'7.ifÀ:rA {RiQI'.!l.;g \
52
Considerations générales
Le petit mémoireque nous venons de présenter n'est qu'un
éssai de mise au point des connaissances actuelles se rapportant
au massif éruptif de Sintra.
Mais,. outre les considérations sur les caracteres chimiques
présentées ci-dessus, nous croyons qu'íl est possible de dégager
quelques autres conclusions pétrographiques en partant des obser.
vations que nous venons d'exposer.
D'abord, iI faut détacher l'uniformité des granites - roche
dominante dans le massif -et son cachet particulier, bien traduit
par la présence tres probable d'anorthose et d'un plagioclase calco-alcalin et par la fréquence des textures graphiques; d'autrepart,
ces granites sont tres pauvres en biotite.
Les syénites, y comprise la microsyénite, possédent aussi un
caractere calco-alcalin bien traduit par la présence d'une andésine
ou d'une oligoclase-andésine; on doit remarquer sa pauvreté en
minéraux mafiques.
Ces syénites sont toujours quartziféres et renferment, comme
les granites, l'anorthose, tres probablement, et la microperthite.
En ce qui concerne les roches gabbro-dioritiques, on est
obligé à admeUre que, outre les diorites et la mafra'ite, íl y a
d'autres types de gabbros, en particulier ceux représentés par le
gabbro à olivine de Pé da Serra et par les gabbros quartziferes.
Enfin, doit accentuer la présence, au coeur même du massíf,
d'une formation brécholde avec des fragments à composition soit
basique, doléritique, soit trachytique, inc1us dans une pâte presque
limbourgitiq ue.
*
*
*
En terminant ces considérations, nous adressons une parole
d'hommage juste et bien méritée à Mr. Ie Prof. Carlos Teixeira, à
qui l'on doit le soufle d'enthousiasme qui a présidé à la réalisation
53
avons toujours eu en lui, pendant les nombreuses excursions que
nous avons faites, Don seulement un compagnon mais aussi un vrai
et précieux collaborateur. Nous esperons ne pas froisser sa proverbiale modestie en citant ici son nom. Ii nous reste à le remercier
pour tout ce que nous lui devons.
Estudo subsidiado pelo
Instituto de Alta Cultura.
BIBLIOGRAPHIE
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Cascais e da encosta sul dá Serra de Sintra. BoI. do Mus. e Lab.
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55
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15. BRAK-LAMY, J. - Os granitos da Serra de Sintra. BoI. da Soe. Geol. de
Portugal, Vol. X, Fase. L Porto, 1952.
EXPLICATION DES PLANCHES V A VIII
PLANCRE
V
Fig. 9. Syénite quartzifere à biotite. Peninha, Serra de Sintra. NicoIs croisés.
12X·
Dans ce champ, on voit du pIagioclase zoné, kaolinisé sur les pourtours
des cristauxj quelques sedions de biotite, parfois chIoritisée, et de petits grains
opaques de minerais de fero
En outre, on distingue, à droite et dans la région centrale, une sedion
de hornbIende verte avec ses clivages typiques. QneIques petites pIages de
quartz interstitieI existent tout pres d'une. sedion de biotite, en haut et à
gauche de la photo.
Fig. 10. Oranile micropegmatitique à biotite ei anorthose. Entre le moulin de
Azoia et le signal de Camarinheiras, Serra de Sintra. NicoIs croisés.
12X.
On voit partout une belle texture graphique. En bas, une section de
plagioclase altéré et, tout pres d'elle, une autre, d'anorthose en extindion.
PLANCRE VI
Fig. 11. Porphyre granitique (fragment engIobé dans la breche). Pres du
signal de Camarinheiras, Serra de Sintra. NicoIs croisés. 12 X .
Dans une pâte microgrenue et parfois à tendance micropegmatitique, on
distiogue des phénocristaux de feldspaths et de quartzo En haut, à droite,
anorthose; en bas, en extinction, un phénocristal de quartz un peu corrodé.
Fig. 12. Mafrarte. Rio do Touro. Peninha, Serra de Sintra. NicoIs croisés.
12X·
.
Aspect généraI de la roche, montrant du pIagioclase fréquemment
déformé, de nombreux cristaux de hornblende brune, queIques sections
d'augile titauifere et quelques l!rains de minerais de fero
57
PLANCHE VII
Fig. 13. Mafrarte. Quinta das Camélias. Colares. Versant nord de la Serra
de Sintra. NicoIscroisés. 12 X .
Le plagioclase est presque toujours zoné. Noter l'abondance du p'froxene et de lá biotite et le grain de la roche, qui est moins grossier que celui
de la mafralte du Rio do Touro.
Fig. 14. Dolérite quartzipre. Carriere de Malveira (filon dans la diorite).
Serra de Sintra. Nicols croisés. 23 X .
Uo grand phénocristal de labrador zoné occupe presque Ia totalité du
champ. Dans la pâte, à structlire un peu intersertale, ou voit de nombreux
batonnets de plagioclase. II existe aussi de la biotite, du quartz interstitiel et
quelques grains de minerais de fer.
PLANCHE VIII
Fig. 15. Gabbro à olivine. Route de Pé da Serra, pres du croisement de
Casas Novas, Serra de Sintra. Nicols croisés. 12 X .
Plagioclase zJné, parfois en grands cristaux, clinopyroxenes, hornblende
brune, .biotite et minerais de fero Eu bas, un gros grain d'olivine.
Fig~
16. Gabbro quartzifere. Entre Almoçageme et la plage de Adraga, Serra
de Sintra. NicoIs croisés. 12 X .
Ou reconnait du plagioclase, de la biotite, des pyroxenes et quelques
grains de minerais de fero On voit de beaux cristaux de plagioclase zoné et
de pyroxeoe, outre quelques petites plages de quartz interslitiel.
T.
DE ASSUNÇÃO
et
BRAK-LAMY -
Massif éruptif de Sintra
Fig. 9
PL. V
T.
DE ASSUNçÃO
et
BRAK-LAJllY -
Massif éruptif de Sintra
Fig. 11
PL. VI
T. DE ASSUNçÃO et
BRAK-LAMY -
Massif éruptif de Sintra
Fig. 13
PL.
VII
T.
DE ASSUNÇÃO
et BRAK-LÁ1I1Y -
Massij érllptif de Sintra Pi. VIII
Fig. 15