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DOC COMPLEMENTAIRE CORNICHE KENNEDY SEQUENCE 2 Le thème du saut et sa symbolique Le mythe d’Icare Les Métamorphoses est un long poème écrit parle latin Ovide au 8è siècle après Jésus Christ. Il relate des transformations d’êtres humains en plantes, minéraux ou animaux. Dédale et son fils Icare ont été piégés dans le labyrinthe de Minos, le roi de Crète. Ils tentent de s’échapper par la voie des airs. Dédale et Icare Dédale est lassé par un long exil, il ne peut résister au désir si doux de revoir sa patrie. Mais la mer qui l'emprisonne est un obstacle à ses désirs : « De la terre et de la mer Minos, dit-il, me ferme le passage, la route de l'air est libre, et c'est par là que j'irai. Que Minos étende son empire sur la terre et sur les flots, le ciel du moins n'est pas sous ses lois. » Et d'un art inconnu occupant sa pensée, il veut vaincre la nature par un prodige nouveau. Il prend des plumes qu'il assortit avec choix : il les dispose par degrés suivant leur longueur; il en forme des ailes. Telle jadis la flûte champêtre se forma, sous les doigts de Pan 1, en tubes inégaux. Avec le lin, Dédale attache les plumes du milieu; avec la cire, celles qui sont aux extrémités. Il leur donne une courbure légère; elles imitent ainsi les ailes de l'oiseau. Icare est auprès de lui; ignorant qu'il prépare son malheur, tantôt en s’amusant il court après le duvet qu'emporte le Zéphyr2, tantôt il amollit la cire sous ses doigts, et par ses jeux innocents, il retarde l'admirable travail de son père. Dès qu'il est achevé, Dédale balance son corps sur ses ailes; il s'essaie, et s'élève suspendu dans les airs. En même temps, il enseigne à son fils cet art qu'il vient d'inventer : "Icare, lui dit-il, je t'exhorte 3à prendre le milieu des airs. Si tu descends trop bas, la vapeur de l'onde4 appesantira tes ailes; si tu voles trop haut, le soleil fondra la cire qui les retient. Évite dans ta course ces deux dangers. Garde-toi de trop approcher du Bouvier, et du char de l'Ourse, et de l'étoile d'Orion5. Imite-moi, et suis la route que je vais parcourir". Il lui donne encore d'autres conseils. Il attache à ses épaules les ailes qu'il a faites pour lui; et dans ce moment les joues du vieillard sont mouillées de larmes; il sent trembler ses mains paternelles; il embrasse son fils, hélas ! Pour la dernière fois: et bientôt s'élevant dans les airs, inquiet et frémissant, il vole devant lui. Telle une tendre mère instruit l'oiseau novice6 encore, le fait sortir de son nid, essaie et dirige son premier essor. Dédale exhorte7 Icare à le suivre; il lui montre l'usage de son art périlleux; il agite ses ailes, se détourne, et regarde les ailes de son fils. Un pêcheur qui taquine le poisson du bout de sa canne à pêche flexible, un berger appuyé sur sa houlette, un laboureur guidant sa charrue les voient passer tous deux. Étonnés, ils prennent pour des dieux ces hommes capables de voler dans les airs. Déjà, sur leur gauche, a disparu Samos, aimée de Junon; ils ont dépassé Délos et Paros; sur leur droite apparaissent Lébinthos et Calymné,8 célèbre pour son miel, lorsque l'adolescent, enivré par la sensation audacieuse du 1 Dieu des bergers er des bois qui inventa une flûte composée de roseaux Dieu du vent 3 Supplie 4 De la mer 5 Ensemble d’étoiles qui forment des constellations 6 Jeune, peu expérimenté 7 Voir note 6 8 Iles grecques 2 vol, s'écarte de son guide. S'abandonnant au vertige des cieux, il gagne de l'altitude. C'est là qu'à l'approche du soleil ardent, la cire odorante qui maintient les plumes devient molle. Elle fond. Icare a beau agiter ses bras nus : privé d'ailes, il ne se soutient plus dans le vide. Il appelle son père, puis disparaît dans l'azur des flots de cette mer que l'on nomme depuis mer Icarienne. Son père infortuné, qui déjà n'était plus père, s'écriait cependant : "Icare ! Où estu ? Icare ! Dans quels lieux dois-je te chercher ?" Il aperçoit le fatal plumage qui flotte sur les eaux. Alors il maudit un art trop funeste; il recueille le corps de son fils, l'ensevelit sur le rivage, et ce rivage retient aussi son nom. Ovide, Les Métamorphoses, VIII, 8 ap.J-C Quels sont les points communs avec le récit de Maylis de Kerangal ? Rédigez un paragraphe qui permet de comparer votre lecture du roman avec ce mythe (appuyez – vous sur des événements précis de l’œuvre) Carlo Saraceni (vers 1579-1620). La Chute d'Icare, 1606-1607, huile sur toile, 34X54 cm. Musée nationale de Capodimonte, Naples