L`assurance vie est menacée par la remontée des taux et les

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L`assurance vie est menacée par la remontée des taux et les
L’assurance vie est menacée par la remontée des
taux et les changements de réglementation
La remontée des taux commence à angoisser les investisseurs et les gouvernements.
Un tiers de l’encours de la dette émise par les gouvernements des pays de l’OCDE se trouve à des
taux de rendements négatifs. On ne peut pas vivre longtemps dans des économies où des
sociétés comme Henkel ou Sanofi empruntent à un taux négatif, puisque cela revient à demander
à l’épargnant de payer pour prêter son argent. Les banques centrales vont donc devoir changer
de stratégie.
L’endettement de la France qui atteint déjà 2 138Md€ (chiffre au 31/03 2016) soit
pratiquement 100% du PIB progresse tous les jours en raison de l’accumulation du déficit
budgétaire, du déficit de la balance commerciale, des déficits des comptes sociaux, des déficits
des régimes de retraite, du déficit de l’assurance chômage et de tout ce qui appartient au modèle
social français qui coûte près de 750Md€ par an.
Il y a des milliers de pages d’économistes distingués qui nous ont expliqué pendant de
nombreuses années que les dettes de l’état n’étaient pas un problème.
Ils appartiennent à diverses tendances comme « les économistes de gauche », « les économistes
du Front de Gauche », « les économistes atterrés », « les économistes déconnomistes», « les
économistes régulationnistes », « les économistes keynésiens »… Après avoir été les apôtres du
surendettement, ils viennent aujourd’hui dénoncer les risques de l’austérité qui est bien
évidemment la conséquence du surendettement. Ce sont des incendiaires qui viennent faire la
leçon aux pompiers accusés de provoquer des dégâts des eaux en éteignant les feux…
L’Etat qui ne pourra jamais rembourser les sommes qu’il a empruntées va être donc
obligé de trouver des systèmes pour ne pas respecter ses engagements. Il a l’habitude. Pendant
la Révolution, la France avait inventé la banqueroute des deux tiers (Loi du 9 Vendémiaire an
VI soit 30 septembre 1797). Comme il n’y avait plus d’argent dans les caisses, l’Etat a décidé
unilatéralement que les rentes viagères et les pensions ne seraient payées qu’à raison du tiers.
Les deux autres tiers sont « assurés ou remboursés » en bons au porteur permettant d’acquérir
des biens nationaux ! Bien évidemment, à peine mis en circulation, le cours du « tiers », la
fameuse rente, n’a cessé de baisser. Dans la mémoire collective cette décision restera comme la
première spoliation de l’épargne par l’Etat.
L’assurance vie pourrait devenir un produit risqué et bloqué
L’assurance vie aujourd’hui est la classe d’actif qui a connu un grand succès puisque 1
300Md€ de l’épargne des français y sont placés dans des fonds en Euro. Ils comptent beaucoup
dessus pour leur assurer un complément à la retraite par répartition, dont l’avenir est incertain
compte tenu de l’âge actuel du départ à la retraite. Les sommes de ces contrats sont très
majoritairement investies en obligations en Euro émises par l’Etat, pour financer ses nombreux
déficits. La baisse des taux a bien évidemment beaucoup bénéficié à ce produit ces dernières
années.
Le problème maintenant, avec les taux d’intérêts négatifs, est que toutes les nouvelles
sommes encaissées par les assureurs-vie sont placées à des taux inférieurs à ceux des
portefeuilles existants.
Dans l’hypothèse d’une remontée brutale des taux il y a un vrai risque de panique sur les
obligations. C’est pourquoi la future Loi sapin 2 dans son article 21bis autorisera le « Haut Conseil
de Stabilité Financière » présidé par Michel Sapin à « suspendre ou restreindre temporairement
les retraits des titulaires de compte en Euro ». Ce produit qui a toujours été vendu comme un
contrat alliant sécurité et liquidité deviendrait donc en cas de krach obligataire un produit risqué
et bloqué. Pour prendre sa décision, sera assisté par les membres du HCSF qui sont Francois
Villeroy de Galhau Gouverneur de la Banque de France et Pré sident de l’Autorité de Contrô le
Prudentiel et de Ré solution, Membre es qualité ; Gé rard Rameix, Pré sident de l’Autorité des
Marché s Financiers, Membre es qualité ; Bernard Delas Vice-pré sident de l’Autorité de Contrô le
Prudentiel et de Ré solution, Membre es qualité ; Patrick de Cambourg Pré sident de l’Autorité
des Normes Comptables, Membre es qualité ; Raphaë lle Bellando Professeur, Université
d’Orlé ans Personnalité qualifié e ; Agnè s Bé nassy-Qué ré Professeur, Université dé lé gué e du
Conseil d’Analyse Economique Personnalité qualifié e ; Hé lè ne Rey Professeur, London Business
School, Personnalité qualifiée. Nul doute qu’il n’ y aura pas beaucoup de résistance au sein du
Haut Conseil pour prendre la décision !
Arbitrer une partie des fonds en Euros en fonds en Unité de Compte
Grâce à l’assurance vie, les Français sont champions d’Europe de l’épargne, 87 %
d’entre eux mettent de l’argent de côté, plus que les Belges (83 %), les Espagnols (81 %), les
Italiens ou les Anglais (75 %). Ils sont aussi ceux qui « investissent le moins sur les marchés
financiers (33 %), avec les Néerlandais (27 %). Par contre, les Suédois (61 % ),les Italiens (45 %)
ou les Allemands (44 %). investissent principalement sur des actions. les obligations, etc.),
Au total l’Assurance-vie en euro pèse 19 % de leur patrimoine contre seulement 4 % pour les
actions et 3 % pour les obligations détenues en direct. Cette situation est due au fait qu’ils ont
peur de l’avenir.
Tous ceux qui ont un contrat d’assurance vie uniquement composé d’actifs en Euros
devraient donc en convertir une grande partie en contrat en Unité de Compte. Cela devrait au
moins permettre d’éviter le blocage de leurs fonds pendant une période présentée comme
temporaire.
Rappelons nous de la grande phrase de Milton Friedman, grand économiste américain « Il n’y a
rien de plus durable qu’une décision temporaire décidée par un gouvernement »…