DECLARATION DU CHEF GHISLAIN PICARD Comme Chef de l

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DECLARATION DU CHEF GHISLAIN PICARD Comme Chef de l
DECLARATION DU CHEF GHISLAIN PICARD
Comme Chef de l’APNQL, et ce depuis quelques 20 ans, vous comprendrez que mon premier devoir
est de faire la promotion et d’assurer la défense des droits des Premières Nations du Québec.
C’est à ce titre que, j’ai lancé une invitation, à plus d’une reprise au ministre Valcourt afin de
s’entendre sur un processus de consultation et de collaboration. Je lui ai aussi fait part de nos
analyses de son projet de loi et de nos demandes pour que nos droits en éducation ne soient pas
compromis. Le tout est demeuré sans réponse.
Je considère comme une injure à l’égard de ma fonction et surtout de l’ensemble des Premières
Nations que je représente, le fait que le ministre n’ait pas répondu à mon invitation, ni aux analyses
que nous lui avons présentés. Cela démontre de la part d’un gouvernement qui n’a rien fait pour
améliorer notre éducation depuis qu’il est au pouvoir, un mépris total de nos institutions et de nos
Premières Nations.
Venons-en à l’annonce du 7 février dernier. Le Premier ministre a mentionné qu’une entente avait
été conclue avec l’APN et a même parlé d’entente historique. Ici, je tiens immédiatement à préciser
que l’APN n’a pas le mandat de conclure d’entente au nom de nos communautés du Québec.
Il reste encore beaucoup à faire et à préciser avant d’entériner une entente qui doit obligatoirement
impliquer un consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause à tout projet de
loi pouvant affecter nos droits. Il faut tout d’abord s’entendre sur un processus de consultation et de
collaboration. Il faut surtout nous assurer que tout projet de loi ne compromet pas nos droits mais
en soutient plutôt le plein exercice.
Nos analyses ne nous permettent pas de partager l’optimisme de l’APN et l’enthousiasme du
Premier ministre qui parle d’une entente historique. Au contraire, nos analyses démontrent que le
projet de loi suite à l’annonce, n’a que changé de nom à toute fin pratique. Notre droit de contrôler
notre éducation ne peut se réduire à une contrainte d’administrer un système dont les critères, les
responsabilités de nos employés et le modèle de gouvernance sont dictés par une loi élaborée par
des fonctionnaires d’un autre ordre de gouvernement.
Devant la vaste contestation de son projet de loi, le gouvernement a tenté par cette annonce du 7
février dernier, de nous vendre son projet en faisant miroiter de gros chiffres. Cela huit ans après
avoir nié constamment un besoin de financement additionnel malgré la somme d’évidence d’un tel
besoin et n’avoir rien fait pour améliorer la situation. Non seulement cet argent ne viendra qu’après
une élection fédérale mais nous n’avons aucune garantie que ce budget représente de l’argent neuf
ou de l ‘argent recyclé de programmes existants. En effet, plusieurs organisations ont subi
d’importantes coupures au cours des dernières années.
A titre d’exemple la promesse de 500 millions annoncée pour les infrastructures scolaires
représenterait un écart de plus de 100 millions par année pour couvrir les besoins, en la matière
selon le bureau du directeur parlementaire. D’ailleurs, une analyse intéressante est mise à votre
disposition, de la firme d’avocats OLTHUIS KEER TOWNSHEND LLP.
Au–delà du budget annoncé, on s’inquiète des conditions qui y seront rattachées et aux processus de
consultation en vue de développer cette loi en éducation.
Face à l’arrogance, la tromperie et le mépris dont a témoigné ce gouvernement par son attitude, je
ne peux me déroger à mon devoir premier qui est de protéger nos droits. En ce qui concerne cette
demande de révision judiciaire, il en va de l’honneur de la Couronne et notre demande est un appel
à la Cour fédérale pour qu’elle ramène ce gouvernement à l’ordre.

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