Dans le style de Molière, rédigez un dialogue théâtral dans lequel

Transcription

Dans le style de Molière, rédigez un dialogue théâtral dans lequel
Dans le style de Molière, rédigez un dialogue théâtral dans lequel deux personnages brossent le
portrait d’une personne ridicule. Vous y décrirez son physique, son caractère et ses manières, en
respectant la ponctuation et la mise en page du dialogue. Vous respecterez l’écriture théâtrale, sa
vivacité…
Octobre 1648, Château de Versailles. C’est jour de presse dans la galerie des glaces pour assister au
spectacle toujours étonnant et souvent cocasse de la présentation au roi des personnes récemment
anoblies…
Baron de la Tourprendgarde, impatient : allons, allons, mon ami, ne voyez-vous toujours rien venir ?
Comte de Lescarmouche sur la pointe de pieds, et se haussant du col : rien, vous dis-je ! Gageons
toutefois que ce spectacle sera à la hauteur du précédent…
B de L : Parbleu, il faut bien confesser que ce défilé de parvenus ignorant tout de nos usages est
follement distrayant
C de L : vous souvenez-vous de ce vulgum pecus à la physionomie si singulière dont nous nous
gaussâmes tant il était ridicule…
B de L : euh… que nenni…
C de L : diantre ! Vous ne pouvez avoir oublié cet avorton ventripotent que portaient à peine des
jambes grêles…
B de L : non, décidément…
C de L : s’approchant du trône d’une démarche mal assurée, bombant le torse, il se prit les pieds dans
un pli du tapis, se prosternant bien plus profondément que prévu devant le trône. Ah, ah, ah…
B de L : ah ah ah ! Voici que je recouvre la mémoire. Poursuivez je vous prie.
C de L : Vociférant, il lâcha alors une bordée de jurons dont un formidable « ventre saint gris ! »
B de L : la peste soit du malotru! Voilà bien la plus noble parole qu’il eut jamais prononcée !
C de L : toutefois il se releva, le rouge au front et osa débiter son compliment au roi d’une voix
aigrelette et nasillarde avant de disparaitre... promptement.
B de L : ma foi, c’est ce qu’il avait de mieux à faire, tout son accoutrement était outrage au bon goût.
C de L : parbleu ! Le jaune de son habit renforçait encore l’aspect cireux de son teint ! Quelle
extravagance !
B de L le coupant : excès de dentelles, de rubans, d’ornements de toute sorte. Et pire encore !
C de L : cela ne peut être…
B de L : que son caractère !
C de L : on le devine servile, obséquieux, rustre, âpre au gain, n’oublions pas qu’il vit de son négoce
avare.
B de L : rusé comme un renard,
C de L : sans esprit et vulgaire avec sa voix de canard,
B de L : orgueilleux, pour devenir l’un des nôtres, comme un paon ! Si l’on y ajoute un nez de trois
pieds de long qui accuse la ressemblance avec une taupe, c’est une ménagerie à lui seul !
B de L : et C de L : ah ! ah ! ah ! Rires…
C de L songeur : cette savonnette à vilain dont on use
B de L : et abuse fichtrement !
C de L : ne lave point tant d’année d’ignorance
B de L : j’en veux pour preuve cette pauvre taupe brutalement arrachée à l’obscurité de son terrier
pour les lumières de Versailles et de notre roi soleil
C de L : le panache, les actions héroïques, le sang versé ne sont plus face au vil pouvoir de l’argent.
B de L : sapristi, taisons-nous. Les voilà !
Nolwenn du Plessis (5ème)