Sarcomes histiocytaires Chien
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Sarcomes histiocytaires Chien
Chien SYNTHÈSE Sarcomes histiocytaires Le Welsh corgi Pembroke est également prédisposé On décrit chez le Chien divers types de tumeurs histiocytaires : histiocytomes, sarcomes histiocytaires localisés, histiocytose systémique. Dans le JVMS, Takahashi et coll. font le point sur ces tumeurs à partir d’une série de 73 cas, mettant en avant une prédisposition nouvellement décrite, celle du Welsh corgi Pembroke. L’objectif de cette étude menée à l’Université Vétérinaire de Tokyo était de préciser les prédispositions ainsi que le pronostic des sarcomes histiocytaires. Elle porte sur 73 chiens dont l’âge moyen était de 9,6 ans (1,9 à 15,2 ans). On comptait 16 flat-coated retrievers, 15 Welsh corgis Pembroke, 14 bouviers bernois, 8 golden retrievers, 6 Labrador retrievers, 3 shih tzu, 2 Shetland, et un représentant de chacune de ces races : beagle, pointer, bouledogue français, rottweiler, bichon maltais, Yorkshire terrier, teckel miniature, caniche toy, et des chiens de race croisée. La comparaison de ces chiffres avec l’ensemble de la population canine reçue en consultation pendant la période de l’étude permet de définir des risques relatifs pour ces races : on note un facteur multiplicateur de 62 pour le flat-coated retriever, de 9,7 pour le Welsh corgi Pembroke, de 45 pour le bouvier bernois, de 5 pour le golden retriever et de 3 pour le Labrador retriever. Les auteurs détaillent ensuite les caractéristiques histopathologiques de ces tumeurs, qui sont classiquement rencontrées, avant de passer en revue les symptômes les plus courants : anorexie (34 %), boiteries (29 %), léthargie (23 %), toux (15 %), une ou plusieurs masses palpables (11 %), diarrhée (8 %), dyspnée (5 %), vomissements (5 %). Les principales anomalies hématobiochimiques étaient les suivantes : anémie (18/73), thrombocytopénie (8/73), hypoalbuminémie (18/49), azotémie (18/72), hypercréatininémie (5/72), hyperbilirubinémie (18/19), augmentation de l’activité des enzymes hépatiques (30/72), de la protéine C réactive (54/67). La localisation des lésions tumorales était la suivante : rate (22 %), poumon (19 %), nœuds lymphatiques (19 %), os ou articulations (18 %), peau et tissus mous (7 %), foie (5 %), système nerveux central (5 %), rein (4 %), médiastin (4 %), tractus digestif (1 %), cavité buccale (1 %). Des différences raciales Certaines différences semblent se dessiner selon les races : ainsi, la peau et les tissus sous-cutanés semblent plus souvent atteints chez le flat-coated retriever (46 %) ainsi que les nœuds lymphatiques (38 %) et les poumons (31 %). Le Welsh corgi Pembroke souffre plus volontiers de sarcomes localisés au poumon (53 %) et à la rate (20 %). La rate (43 %) est l’organe le plus souvent affecté chez le bouvier bernois, suivie des os ou articulations (29 %). Des informations sur le traitement sont disponibles pour 69 chiens de cette série. Trente p.100 des patients ont reçu un traitement seulement symptomatique ou pas de traitement. Une intervention chirurgicale a été réalisée dans 21 % des cas, suivie le cas échéant par une chimiothérapie. Quarante et un p.100 des animaux ont reçu une chimiothérapie à base de lomustine (CCNU) et/ou de nimustine (ACNU). La dose moyenne de lomustine a été de 63,7 mg/m2 pour un nombre médian d’administrations de 2,5. Pour la nimustine, la dose moyenne a été de 30 mg/m2 pour un nombre médian d’injections de 1,5. Les auteurs détaillent les effets secondaires qui ont été constatés et sont peu différents selon les molécules. Un pronostic réservé Pour les chiens qui ont reçu la chimiothérapie seule, il a été possible d’évaluer objectivement la réponse dans 17 cas. Chez 11 patients ayant bénéficié du traitement par la lomustine seule, le taux de réponse a été de 55 %. La durée médiane de la réponse a été de 111 jours. Le taux de réponse est de 50 % chez les 6 chiens ayant reçu la nimustine seule, la durée médiane de réponse est de 48 jours. À noter qu’aucune réponse n’a été obtenue avec la L asparaginase ou la doxorubicine. Le pronostic est globalement mauvais. Douze chiens ont été perdus de vue. Pour l’effectif restant, la durée médiane de survie a été de 43 jours (2 à 468). Cette durée, chez les patients sans traitement ou traitement symptomatique seul, a été de 12 jours, pour 85 jours en cas de chimiothérapie et/ou chirurgie (4-360 jours). L’analyse univariée dégage quelques facteurs péjoratifs du pronostic : anémie, thrombocytopénie, hypoalbuminémie, hypoprotéinémie. Ainsi, la durée de survie médiane des patients anémiques a-telle été de 20 jours, celle des patients présentant une thrombocytopénie de 10 jours. Le chiffre est de 18 jours en cas d’hypoalbuminémie. Dans la discussion, les auteurs insistent sur la prédisposition du Welsh corgi Pembroke aux sarcomes histiocytaires (tout au moins au Japon), citant également une étude réalisée dans ce même pays et qui passait en revue 15 cas de sarcomes histiocytaires sous-duraux dans cette race. Une prédisposition héréditaire est très probable. On note également une distribution différente des lésions selon les races atteintes. TAKAHASHI (M) : Clinical characteristics and prognostic factors in dogs with histiocytic sarcomas in Japan. Journal of Veterinary Medical Science. 2014. Advanced publication (accès libre). N°319 du 13 au 19 février 2014 16