L`Auditorium, une véritable pièce maîtresse de la ville

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L`Auditorium, une véritable pièce maîtresse de la ville
LE BIEN PUBLIC
DIJON
Mercredi 31
juillet 2013
05
ARCHITECTURE. L’édifice, dédié à la musique, est une réelle ceinture du quartier Clemenceau.
L’Auditorium, une véritable
pièce maîtresse de la ville
To u s l e s j o u r s d a n s n o s
pages, en partenariat avec
le CAUE ( 1 ) , découvrez un
monument contemporain
de Dijon. Aujourd’hui,
l’Auditorium.
1 L’Auditorium
ceinture le quartier
Clemenceau
et enjambe les lignes
du tram.
2 Preuve d’un édifice
L
e quartier Clemenceau
de Dijon, au départ
dédié aux affaires, ne
semble pas en reste concernant l’art musical. Non loin
du conservatoire Jean-Philippe-Rameau, un second édifice est voué aux symphonies
et mélodies. Au détour de la
place Jean-Bouhey, l’Auditorium ceinture le rond-point
et traverse le boulevard de
Champagne par son bâtiment pont.
tout en courbes,
l’escalier en spirale
s’impose.
3 Un puits de lumière
traverse la bâtisse
et, entièrement vitré,
illumine le hall
de l’Auditorium
de l’extérieur.
Photos C. B.
1
Un ouvrage
haut de gamme
Composé de deux constructions triangulaires, bâtiment socle et bâtiment pont,
l’élaboration de cet ouvrage
date des années 1980, à l’époque de la restructuration du
quartier. Le cabinet d’architecture sélectionné sur concours est l’Arquitectonica, de
Miami, dirigée par Bernando
Fort-Brescia. Ont également
suivi le projet, les architectes
délégués dijonnais Dominique Bougeault et Pierre Walgenwitz.
En véritable pièce maîtresse de la ville, l’Auditorium offre une courbe architecturale
qui marque les entrées monumentales de Dijon. Tout,
dans sa façade, est fait pour
susciter l’émotion, et notamment l’opposition des matériaux et des couleurs : verre,
acier, colonnes droites, escalier en spirale.
Usagère du tram, Sylvie,
55 ans, observe chaque jour
l’Auditorium. « J’aime beaucoup ce bâtiment. Les formes
arrondies s’adaptent toujours mieux au paysage, cela
donne une certaine souplesse à l’architecture, qui, ici, est
en parfaite harmonie avec le
passage du tram en dessous ». De fait, la géométrie
de l’édifice est très diverse,
tout comme le jeu des couleurs qui passe du gris opa-
2
que à la transparence des
longs vitrages. Côtoyant les
pierres de Chassagne, c’est
donc un gigantesque hall
d’accueil vitré qui surplombe
la place, présentant un vide
elliptique ouvert sur le ciel et
le sol, tel un puits de lumière.
Les différentes découpes longilignes de la baie vitrée, en
harmonie avec la fonction de
l’édifice, évoquent des touches de piano. La bâtisse, terminée en 1998, est inaugurée
le 20 juin de la même année.
Et dedans, alors ?
Long de 200 m de pointe à
pointe, et avec 8 400 m² au
sol, ses dalles de marbre rou-
3
La forme
de l’Auditorium,
quasi triangulaire
évoque un piano
à queue
ge d’Alicante et de granit de
Colombie mènent à une
grande salle de spectacle.
Celle-ci possède une capacité d’accueil de 1 465 à 1 611
places. Les concernant, 600
sièges ont été aménagés pour
les malentendants et 20 pour
les handicapés. Ainsi, la salle
est découpée en différents espaces, le parterre, eux balcons frontaux, et deux bal-
cons latéraux. Les matériaux
la composant sont de très
grande qualité. Les deux éléments majeurs utilisés sont
des essences de bois différents : le makoré et l’aniégré,
tous deux provenant de forêts humides d’Afrique. La
s c è n e , e l l e , f a i t e nv i r o n
1 000 m², et comporte également une arrière-scène et
une scène latérale. Elle possède même sa petite réputation à l’étranger pour sa qualité acoustique. En effet,
l’isolation dans la salle est optimale, à tel point qu’elle peut
être transformée à l’occasion
en studio d’enregistrement
ou de radio. En plus d’avoir
réussi à limiter la profondeur
de la salle, les concepteurs de
la construction ont aménagé
des joints acoustiques, des
sas, des doubles cloisons et
des murs non parallèles qui
évitent les ondes stationnaires. Ainsi, les quatorze portes
ont chacune été conçues
avec un sas de six mètres de
profondeur. Et en regardant
bien, on peut retrouver la forme même de l’Auditorium
sur les poignées. Un détail
qui donne le ton !
CHARLOTTE BECQUART
(1) CAUE : Conseil
d’architecture, d’urbanisme
et de l’environnement.

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