Briser la routine We Are the Void, le neuvième album de Dark

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Briser la routine We Are the Void, le neuvième album de Dark
Briser la routine
We Are the Void, le neuvième album de Dark Tranquillity, est un
disque sans bavure. Mieux encore : il voit les Suédois se libérer un
peu d’une formule parfois trop prévisible, en s’aventurant dans
des contrées assez inattendues (influences plus sombres, chant
clair, etc.). La carrière de la formation de Gothenburg ne souffre,
elle non plus, d’aucune bavure. Avec près de vingt années au
compteur, Dark Tranquillity a acquis une expérience et une
maîtrise d’un style qu’il a aidé à fonder qui transpirent dans sa
musique. On pourrait certes reprocher au groupe de manquer
d’un peu d’éclat, puisqu’il n’est pas l’auteur d’un vrai grand
classique du genre malgré une discographie bien fournie, mais il
faut bien s’incliner devant cette passion restée intacte et ce
professionnalisme typiquement scandinave qu’il affiche. Dark
Tranquillity trace sa route, et qui l’aime le suive. Nous nous
sommes entretenus avec un vétéran du groupe, Niklas Sundin,
afin d’en savoir un peu plus sur le dernier rejeton de DT, ainsi
que sur sa longue carrière.
Entretien avec Niklas Sundin (guitares)
Interview, traduction et édition par Mastema
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Mastema (Rock ‘n Balls) : Salut Niklas, comment vas-tu ?
Niklas : Salut ! Je vais bien, merci ! Je viens de revenir dans ma chambre d’hôtel, dans
un São Paulo pluvieux, pour l’avant-dernière date de notre tournée en Amérique latine.
M : We Are the Void est à mon sens un disque plus sombre que Character et
Fiction, vos deux disques précédents, partages-tu cette impression ? Par exemple,
un titre comme « Arkhangelsk » possède une attaque proche du black metal.
Etait-ce votre but d’être plus sombres sur ce disque, ou les choses sont-elles nées
naturellement ainsi ?
Niklas : Oui, le disque est clairement plus sombre que tout ce que nous avons sorti par
le passé. Beaucoup de gens entendent des touches black metal dans certaines chansons,
mais ce n’est pas une influence à proprement parler. Je compose ce genre de riffs
depuis plusieurs années, mais en temps normal je ne les inclus pas dans les morceaux
de DT. La plupart des riffs d’ « Arkhangelsk », par exemple, ont été proposés il y a
déjà 6 ou 7 ans, mais à l’époque il n’y avait aucune chance que le reste du groupe les
joue, car ces riffs ne convenaient pas à notre « cahier de charges » de l’époque. Le
processus de composition de We Are the Void était un peu plus ouvert, donc on a pu
inclure des choses qui déviaient un peu de la norme de DT.
M : L’album est aussi plus diversifié, plus aventureux.
Niklas : Absolument ! Fiction était volontairement très uniforme et ciblé, tandis que
We Are the Void couvre un spectre plus large d’idées. Nous avons tenté de nouvelles
choses, mais vu que c’est toujours les six d’entre nous qui jouons, cela sonnera quoi
qu’il arrive comme du Dark Tranquillity.
M : Mikael a abattu un beau boulot, il s’essaye même à des chants clairs à
quelques reprises, et ça sonne pas mal du tout ! Pourquoi ne le fait-il pas plus
souvent ? Craint-il d’être trop « à la mode » ?
Niklas (rires) Je n’en suis pas sûr. Nous étions le premier groupe de notre scène à
inclure des voix claires d’une façon plus récurrente. Projector [note : 1999] possédait
des refrains en voix claire, avant que d’autres groupes comme In Flames et Soilwork
ne commencent à en utiliser. Sur Skydancer [note : premier album du groupe avec
Anders Friden d’In Flames au chant, 1993], nous avions déjà expérimenté avec du
chant. Néanmoins, il faut que la musique exige vraiment l’utilisation de voix claires
pour que nous décidions d’en inclure, et pour la plupart de nos morceaux, cela n’est
pas le cas. Mais je suis bien d’accord que la voix claire de Mikael sonne de mieux en
mieux, et si l’orientation musicale future le permet, il serait intéressant d’en inclure
davantage.
« Fiction était volontairement très uniforme et ciblé, tandis que
We Are the Void couvre un spectre plus large d’idées. » (Niklas
Sundin)
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M : Les claviers sont très présents sur ce disque, peut-être plus que jamais. Avezvous bossé cet élément-là plus particulièrement ?
Niklas : Pas vraiment… Nous n’y avons même pas pensé avant que beaucoup de
chroniques de l’album ne mentionnent la prééminence des claviers, donc je pense que
c’est lié à la production. Martin [note : Martin Brändström, claviers] a toujours créé
de multiples couches de claviers avec pas mal de choses qui se passent en même
temps, mais cette fois elles sont plus en avant dans le mix.
M : Vous avez tournée un clip pour « Shadow in Our Blood ». Il y a quelques
années, les groupes évitaient de faire des clips car ils étaient tout simplement trop
peu exposés. Penses-tu que des plateformes comme Youtube et consorts ont
radicalement changé la donne ?
Niklas : Je ne suis pas sûr. Nous ne suivons pas vraiment beaucoup l’aspect business
des choses : si le label veut qu’on tourne un clip, alors nous sommes prêts à le faire. Je
suis sûr que Youtube et Vimeo ont joué un rôle dans le fait de donner envie aux gens
d’à nouveau regarder des clips (vu qu’ils étaient écartés par la plupart des chaînes de
télé il y a quelques années), et peut-être cela pousse-t-il les groupes et les maisons de
disques à investir du temps et de l’argent dans de bons clips vidéo. Dans notre cas,
nous avons tourné une vidéo promo pour quasi chacun de nos disques durant la
dernière décennie, donc la situation n’a pas beaucoup changé à ce niveau-là.
M : Vous êtes évidemment un des pionniers de la fameuse scène death suédoise.
Près de vingt ans après sa naissance, que penses-tu de son évolution et de la scène
actuelle ?
Niklas : Je ne me vois pas comme un participant actif de la scène, donc je n’ai pas
vraiment d’opinion sur cette question. Il est certain qu’il y a beaucoup de bons
musiciens en Suède, mais ils ne forment pas nécessairement des groupes avec une
authentique vision artistique ou qui ont vraiment quelque chose à dire.
M : Dans les années ’90, beaucoup de nouveaux groupes se sont lancés dans le
death metal mélodique. Penses-tu que Dark Tranquillity ait souffert d’une
saturation de la scène par des groupes souvent peu inspirés, qui ne faisaient que
copier leurs aînés ?
Niklas : Je suis d’accord qu’on a assisté à une énorme saturation, mais je ne pense pas
que cela nous ait tant affectés, car nous étions là depuis le début. Aussi, et sans vouloir
trop nous vanter, je n’ai jamais entendu de groupe qui soit si proche de nous que cela.
Si les gens réduisent notre musique à du death metal avec des harmonies de guitares,
alors il est certain que bien d’autres groupes partagent ces caractéristiques. Mais pour
moi, DT est un ensemble comprenant la musique, les paroles et une esthétique globale,
et 99% des groupes de soi-disant death metal mélodique n’ont tout simplement pas
grand-chose de commun avec tout cela, et cela n’a jamais été le cas avant non plus.
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M : Au cours de toutes ces années, Dark Tranquillity a toujours gardé un line-up
très stable. Comment expliques-tu cela ?
Niklas : Il n’y a pas de grand secret : nous avons une bonne alchimie de groupe et pas
d’égos de rock stars. Chaque fois qu’il y a eu des problèmes, nous avons changé le
line-up, mais ça ne s’est passé qu’à trois reprises en vingt ans.
« Il faut que la musique exige vraiment l’utilisation de voix claires
pour que nous décidions d’en inclure, et pour la plupart de nos
morceaux, cela n’est pas le cas. » (Niklas Sundin)
M : Dans ta carrière, tu as aussi eu l’occasion de beaucoup voyager. Dans quels
endroits du monde préfères-tu jouer ?
Niklas : Tout ce qui est exotique et différent de chez nous est généralement bien.
L’Asie, l’Amérique du sud et l’Australie sont des endroits géniaux, mais il est
important de préciser que tourner quelque part ne signifie pas nécessairement d’avoir
le temps de voir ou de faire l’expérience de quelque chose, si ce n’est le voyage et les
balances.
M : Quels sont les plus mauvais souvenirs de tournée que tu aies gardés ?
Niklas : Il y en a des tonnes, généralement liés à du matériel volé, des problèmes
techniques, le manque de sommeil et, globalement, à toutes les conneries liées à
l’alcool. Mais je ne me souviens pas d’un truc en particulier qui vaut une vraie
anecdote. Ou plutôt, les plus sales histoires ne pourraient jamais figurer dans une
interview ! (rires)
M : Toujours dans la même veine, vous avez eu l’occasion de partager les
planches avec bon nombre de groupes. Avec lesquels avez-vous passé les meilleurs
moments ? Et y a-t-il eu des déceptions ?
Niklas : Nous avons passé de bons moments avec quasi tous les groupes avec lesquels
on a tourné ou joué, et il m’est difficile de n’en choisir que quelques-uns. Concernant
les déceptions, idolâtrer n’est pas mon truc, et je n’attends pas de chaque groupe que
j’aime d’être formé de personnes qui me correspondent à 100%. De toute manière,
tourner se déroule dans des conditions difficiles voire extrêmes, donc les gens s’y
présentent rarement sous leur meilleur jour.
M : Comment as-tu découvert la musique, et le metal en particulier ?
Niklas : Mon intérêt pour la musique a commencé avec le metal, lorsque j’avais 12-13
ans. L’histoire est classique pour les gens de ma génération : j’ai commencé par
écouter des grands groupes comme Maiden et Judas Priest, pour ensuite progresser
vers des choses de plus en plus extrêmes. Lorsque nous l’avons découvert,
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l’underground venait d’éclore, donc c’était l’âge d’or pour dégoter des démos et
découvrir de la musique du monde entier.
M : Beaucoup de gens l’ignorent, mais tu as fait partie (ainsi que Mikael)
d’HammerFall à ses débuts ! Raconte-nous-en un peu plus…
Niklas : (rires) Oui, je crois que c’est un secret bien gardé. Mikael et moi-même étions
dans HammerFall les trois premières années [note : de 1993 à 1996]. A ce moment-là,
c’était un projet qui était supposé se former quelques fois par an et faire un concert
pour un concours de rock local. A l’époque, la situation était très différente car
personne d’autre ne faisait du metal traditionnel en Suède. Tous les mecs de la scène
death/black (qui plus tard formeront eux-mêmes leur groupe de « true » metal)
pensaient que nous étions des mauviettes et des poseurs, donc il était beaucoup plus
controversé de faire partie d’HammerFall que de Dark Tranquillity. Mon intérêt pour
le metal traditionnel s’est évanoui depuis belle lurette, mais HammerFall mérite toutes
les louanges pour toujours être resté fidèle à lui-même durant toutes ces années.
« Tous les mecs de la scène death/black […] pensaient que nous
étions des mauviettes et des poseurs, donc il était beaucoup plus
controversé de faire partie d’HammerFall que de Dark
Tranquillity. » (Niklas Sundin)
M : Tu as aussi créé tu propre side-project, Laethora [note : qui comprend
également trois membres de The Provenance], qui a sorti son second album en
avril. Peux-tu nous présenter ce groupe ? Doit-il être considéré comme un vrai
« groupe », ou s’agit-il d’un projet qui ne progressera qu’à chaque pause de Dark
Tranquillity ?
Niklas : Eh bien, il ne s’agit certainement pas de « mon » side-project. C’est un vrai
groupe, je ne suis qu’un membre du groupe et pas le principal compositeur. Je préfère
clarifier cela car il semblerait que les gens comprennent ce groupe comme mon propre
bébé, alors que ce n’est pas du tout le cas. Quoi qu’il en soit, notre deuxième album,
The Light in Which We All Burn, est sorti il y a quelques semaines, et j’invite ceux que
cela intéresse à visiter les sites www.laethora.com et www.myspace.com/laethora.
M : Enfin, tu es également graphiste ! Peux-tu nous présenter ton travail ?
Niklas : Oui, je gère un studio de design, c’est mon « vrai » boulot depuis plus de dix
ans. J’ai bossé entre autres sur des couvertures d’album, des layouts et des designs de
t-shirts pour des groupes comme In Flames, Arch Enemy ou Sentenced. A ce jour, je
suis l’auteur de plus de 200 couvertures d’album. En ce moment, je m’écarte un peu de
l’impression de designs car je me suis lancé dans le graphisme animé et l’animation,
mais www.cabinfevermedia.com est toujours actif.
M : Une dernière et traditionnelle question chez Rock ‘n Balls : quel est ton top-3
des albums de tous les temps ?
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Niklas : Hmmm… Je n’écoute pas vraiment la musique de cette façon. Différentes
musiques ont des buts différents, et je n’ai aucun favori de tous les temps qui signifie
la même chose pour moi aujourd’hui qu’il y a dix ans, par exemple. C’est une question
de situation et de ce vers quoi tu tends à un moment donné. Mais pour te donner trois
exemples :
Current 93 - Soft Black Stars
Radiohead - OK Computer
Ulver - Nattens Madrigal
« Il est certain qu’il y a beaucoup de bons musiciens en Suède,
mais ils ne forment pas nécessairement des groupes avec une
authentique vision artistique ou qui ont vraiment quelque chose à
dire. » (Niklas Sundin)
M: OK Niklas, merci beaucoup pour cet entretien ! Bonne chance pour l’avenir…
Je te laisse le mot de la fin pour nos lecteurs et vos fans belges… A bientôt, et
merci encore !
Niklas : Merci pour l’interview et merci aux fans belges pour leur soutien !
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Breaking the routine
We Are the Void, Dark Tranquillity’s ninth effort, is one stainless
piece of music. Even better: the Swedes felt a bit freer and stepped
away from a comfortable formula by going down some
unexpected paths (darker influences, clean vocals, etc.). DT’s
career is as stainless as their record. During almost twenty years,
the band from Gothenburg accumulated all this experience and
the mastering of a style it helped shaping, and it just transpires
into every second of its music. Sure, we could blame the gang for
lacking a bit of splendour, and it’s true you can’t find a true
seminal album amidst its discography. But one must take his hat
off to the passion which is still intact, to the true professionalism
of these musicians. Dark Tranquillity knows the road which they
must follow, and no one will distract them from it. We’ve had a
chat with one of the band’s veterans, Niklas Sundin, in order to
know a bit more about DT’s latest album and about their long
career.
Conversation with Niklas Sundin (guitars)
Interview and editing by Mastema
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Mastema (Rock ‘n Balls): Hi Niklas, how are you?
Niklas: Hi! I'm fine, thanks! Just arrived to the hotel room in rainy Sao Paolo on our
second last date of the Latin America tour.
M: We Are the Void is in my opinion a darker record than Character and Fiction,
do you share this feeling? For instance, a song like “Arkhangelsk” almost has a
black metal vibe. Was it your purpose from the start to be darker on this album,
or did things just come that way?
Niklas: Yes, it's definitely a darker album than anything we've done in the past. A lot
of people hear a black metal-ish vibe to some songs, but it's not a new influence as
such. I've been writing that kind of riffs for many years, but normally they don't get
included in D.T. songs. Most of the "Arkhangelsk" riffs, for example, were presented
already 6-7 years ago, but back then it would have been impossible to get the rest of
the band to play them, as they didn't fit the rulebook for the time. The songwriting
process for We Are the Void was a bit more open-minded, so therefore we could
include things that deviate a bit from the usual D.T. norm.
M: The record is also more diverse, more adventurous.
Niklas: Absolutely! Fiction was purposely very uniform and focused, whereas We Are
the Void covers a broader spectrum of ideas. We're trying some new things out, but
since it's still the six of us playing it will inevitably sound like Dark Tranquillity no
matter what.
M: Mikael does an awesome job and even tries out clean vocals a few times,
which sound great! Why doesn’t he do that more often? Is he afraid of becoming
too “trendy”?
Niklas: (laughs) Not sure. We were the first band out of our scene to incorporate clear
vocals to a larger extent. Projector had clean choruses before other acts such as In
Flames and Soilwork began using them, and already on Skydancer we experimented
with normal singing. However, the music really has to demand it in order for it to
make sense for us to have clean vocals, and on most of our songs that's just not the
case. But I agree that Mikael's clean vocals are getting better and better, and if the
future direction of the music allows it, it'd be very interesting to include more of them.
“Fiction was purposely very uniform and focused, whereas We
Are the Void covers a broader spectrum of ideas.” (Niklas Sundin)
M: The keyboards are very present on this album, maybe more than ever before.
Did you guys work on that aspect more specifically this time?
Niklas: Not really... We didn't actually think about it until many of the reviews
mentioned how prominent the keyboards are, so it's mainly a production thing. Martin
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has always created multi-layered keyboard tracks with a lot of things going on all the
time, but this time they're more prominent in the mix.
M: You shot a video for “Shadow In Our Blood”. A few years ago, bands would
avoid doing videos because it just wasn’t broadcasted enough. Do you Youtube
and similar websites changed that completely?
Niklas: I'm not sure. We don't really follow the business side of things very much; if
the record label wants us to do a video then we're up for it. I'm sure that YouTube and
Vimeo have played a role in making people watch music videos again (since they were
phased out from a lot of regular TV channels a few years ago), and maybe that gives
an incentive for bands and labels to invest time and money into proper video clips. In
our case, we've more or less always made at least one promo video for every album
during the last ten years, so there's no huge difference here.
M: You guys were of course one of the pioneers of the now famous Swedisch
death metal scene. Almost twenty years after this style was given birth, what do
you think of its evolution and of the current scene?
Niklas: I don't see myself as an active participant in the scene, so I don't have much of
an opinion. There are a lot of good musicians from Sweden for sure, but that doesn't
necessarily translate into bands that have a genuine artistic vision and something real
to say.
M: In the nineties, lots of new band started to play melodic death metal. Do you
think this style, and Dark Tranquillity in particular, suffered from this saturation
generated by often uninspired bands which were merely copying their elders?
Niklas: I agree that there was a huge oversaturation, but I don't think it affected us so
much since we were there from the start. Also - without wanting to blow our own horn
too much - I've never come across a band that I would consider that similar to us. If
people distil down our music to just be some death-metal-with-guitar-harmonies, then
sure - there are many other bands sharing those surface traits. However, to me D.T. has
always been about the totality of the music, lyrics and general aesthetic, and 99% of all
the so-called melodic death metal bands just don't have very much in common with us
and never had.
M: Over the years, Dark Tranquillity always managed to keep a very stable lineup. How do you explain that?
Niklas: There's no huge secret - we simply have a good band chemistry without any
huge rock star egos. Whenever there have been problems, we've changed the line-up,
but this has just happened three times in 20 years.
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“The music really has to demand it in order for it to make sense
for us to have clean vocals, and on most of our songs that's just
not the case.” (Niklas Sundin)
M: Over the years, you have travelled a lot: what are some of your favourite
places to play in the world?
Niklas: Anything exotic and different from home is usually good. Asia, South America
and Australia have been really great, but it's worth noting that touring in a place
doesn't necessarily mean that you get to see or experience anything of it apart from
travels and soundchecks.
M: What would be some of the worst “tour” memories you’ve kept?
Niklas: There are tons of them, usually related to stolen equipment, technical
problems, sleep depravation and general alcohol-fuelled stupidity. I can't recall any
particular thing that would make for a good anecdote though. Or rather, the really bad
stuff could never be featured in a public interview! (laughs)
M: You had the chance of playing with lots of bands in the past: who did you
share the best times with? And were there some disappointments?
Niklas: We've had a good time with almost every band we've toured or played with,
and it's hard to pick specific ones out. As for disappointments, idolizing is not my
thing and I don't expect every band that I like to be people that I can relate to 100%.
Touring is a pretty harsh and extreme environment anyway, so people are rarely in
their best mood.
M: On a personal level, how did you discover music, and metal in particular?
Niklas: My music interest started with metal when I was about 12-13. It's the usual
story for people of my generation; starting listening to the classic bands such as
Maiden and Judas Priest and eventually progressing to more and more extreme stuff.
The underground had just started blooming when we discovered it, so it was a golden
age for getting hold of demos and discovering new music from all over the world.
M: Lots of people still ignore this, but you were part of HammerFall (with
Mikael) in its early years! Can you tell us a bit more about that?
Niklas: (laugs) Yes, it's a little known secret I guess. Me and Mikael were in
HammerFall for the first 2-3 years, and at that time it was basically a project that
would get together a few times per year and do a live show for a local rock contest.
Back then, the climate was very different, and there was no-one else doing the
traditional metal thing in Sweden. All the death/black metal guys (who later would end
up forming their own "true" metal bands) thought that we were utter wimps and
posers, so it was much more controversial being in HammerFall than playing in Dark
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Tranquillity. My interest in traditional metal disappeared a long time ago, but
HammerFall deserve all credit for sticking to their guns throughout the years.
“All the death/black metal guys […] thought that we were utter
wimps and posers, so it was much more controversial being in
HammerFall than playing in Dark Ttranquillity.” (Niklas Sundin)
M: You also created your own side-project, Laethora, which has released its
second record this April. Can you present us this project? Should it be considered
a true “band”, or will it only progress each time Dark Tranquillity is on a break?
Niklas: Well, it's certainly not "my" side project. It's a real band, and I'm one of five
members and not the main songwriter - just clearing it up since the main perception
seems to be that it's my own little baby which really isn't the case. Either way, our
second album The Light in Which We All Burn was released just a few weeks ago, and
interested parties are more than welcome to visit www.laethora.com or
www.myspace.com/laethora.
M: Finally, you are also a graphic designer! Can you present us your work?
Niklas: Yes, I run a design studio, which has been my day job for over ten years.
Among other things I've worked on album covers, layouts and shirt designs for bands
like In Flames, Arch Enemy and Sentenced, and to this date I've been responsible for
over 200 album covers. I'm currently taking a break from the print design duties since
I've started with motion graphics and animation, but www.cabinfevermedia.com is still
there.
M: Last and traditional Rock ‘n Balls question: what is your all-time albums
top-3, and why?
Niklas: Hmmm...I don't really listen to music in this way. Different music serve
different purposes, and I don't have any all-time faves that mean the same things to me
now as they did - say - ten years ago. It's all about the situation and what you want to
expose yourself to at the given time. But just to give three examples:
Current 93 - Soft Black Stars
Radiohead - OK Computer
Ulver - Nattens Madrigal
“There are a lot of good musicians from Sweden for sure, but that
doesn't necessarily translate into bands that have a genuine
artistic vision and something real to say.” (Niklas Sundin)
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M: All right Niklas, this is it! Thanks very much for this interview, and the best of
luck for the future. You can leave a few last words for our readers and your
Belgian fans. Take care, and thanks again!
Niklas: Thanks for the interview and thanks to the Belgian fans for their support!
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