journal de la

Transcription

journal de la
( Ne° 999.)
Dixième année.
JOURNAL
Samedi , 25 Septembre 1813.
DE LA
rr Ce Journal paraît les Jeudi et Samedi de chaque scmat ^l'abonnera
est de 18 fr pour l'année, 9fr 50c pour six mois, et 5f1 pour fi-4> ranc deport.
On s'abonne chez Augustin MANAviT , Imprimeur-Libraire, raie S. tome, à Toulouse.
ont été terminées hier par une procession solennelle ,
laquelle S. M. l'Impératrice et LL. AA. H. les archi..
DiNEMARCK. Copenhague , 2 septembre.
ducs ont assisté. LL. AA. II. la duchesse d'Olden..
Le 23 août , dans l'après-midi , une flotte enne- bourg et la princesse héréditaire de Weimar se sont
mie , composée de deux vaisseaux de haut bord , rendues le dimanche à l'église grecque de cette ville.
4 frégates , 6 bricks et de 23 à 28 navires marLa gazette de la cour publie aujourd'hui , sur les
chands , a passé devant Skagen , et est sortie dur
événemens
qui se sont passés le 26 et le 27 sous les
Cattégat. Il a passé le 25 au sud d'Elseneur une
autre flotte de 7o voiles , parmi lesquelles il y avait murs de Dresde, bulletin officiel daté du quartier-général d'Atenberg ; et qui est terminé de /a
une frégate suédoise.
manière suivante :
HONGRIE. Presbourg, 3 septembre. Un voyageur
41 Nous avons à regretter la perte du brave général
arrivé du comitat de Trentschin , nous apporte les
nouvelles les plus affligeantes sur les ravales causés Andrassy et du général russe Melessino. Le général
par le débordement de la rivière de la Waag. Les d'artillerie comte Giulav , les généraux Mariassy et
eaux accrues par une lavasse , se sont élevées à une Frierenherg , de^, sont blessés ; lés généhauteur prodigieuse. Depuis Zsilina , village dépen- eaux Mesko et Szcczen sont égarés. »
dant de ce comitat , jusqu'à Izered , plus de cinquante^Des frontières de l'Autriche , 8 septembre. Le
villages ont été dévastés ; la plupart des maisons ont régiment dos troupes frontières. de Péterswaradin a
été détruites , les moissons enlevées dans les champs ; éprouvé une perte notable , à la reprise de Villach
et des troupeaux de gros et de menu bétail entraînés par les français. Le colonel de ce régiment a été
par les flots. On évalue à plus de mille le .nombre mortellement blessé.
des habita ns qui ont péri dans ce désastre. Les ponts^Il ne s'est encore rien passé d'important du côté
sur la Waag sont emportés , et la communication de la Haute-Autriche. L'armée autrichienne et l'aravec la Haute-Hongrie est interrompue. Il n'y apas niée bavaroise qui lui est opposée s'observent mutueljusqu'aux villes et aux bourgs situés le long de cestte lem'ent mais sans avoir changé jusqu'à présent de
rivière dont les maisons n'aient éprouvé des dégâts positions. Les autrichiens font toujours travailler à
considérables. A Neustadt , une grande partie des leurs retranchemens sur les bords de la Traun.
habitations et plusieurs auberges sont en ruines. La
On reçoit par Vienne, la. nouvelle que le roi de
ville de Trentschin présente presque partout l'image^
de la dévastation. Le presbytère et l'église luthérienne Prusse a rappelé le général Gneisenau , gouverneur
ont été renversés. Dans les terres du comte d'Erdcedy militaire en Silésie, et qu'il l'a remplacé par le général
un haras et une laiterie ont , dit-on , été détruits de Gaudy.
On manquait à Vienne de nouvelles de la Bohême,
fond en comble.^
Un courrier arrivé de Widdin â Bucharest le 19 ce qui augmentait l'inquiétude dans cette capitale..
août , a apporté au hospodar la nouvelle que les OnOsavait seulement que l'Empereur d'Autriche se
troupes turques ont emporté d'assaut le ca'np retran- trouvait toujours à Toeplitz.
ciré dos serviens près Négotin. La garnison , qui était ^Le commerce est toujours en stagnation à
de 5000 hommes , a été tuée ou prise. l'indue Weliki , Vienne. Le prix des marchandises y est à peu près
commandant du corps serviez' , se trouvait parmi les le même depuis six semaines , excepté celui deS
morts. Après cette victoire il sera facile aux troupes denrées coloniales, qui a beaucoup diminué depuis
ottomanes de pénétrer dans la Servie, qui ne présente que l'importation en a été permise. Us négocians
que peu de positions aussi fortes que celle de Négotin. de Vienne sont très-affligés de voir leurs communications avec Francfort Nuremberg , Augsbourg ,
AUTRICHE. Vienne, 5 septembre. On mande de
Tceplitz , en date du 2 , que la veille , LL. MM. les etc. , interrompues.
Empereurs d'Autriche et de Russie , et le roi de ^BooêmE. Tceplitz , 2 septembre. Suivant des non-Prusse, étaient réunis dans le camp près de cette ville. veltes de Laun , l'adjudant-général russe Moreau est
Du 7. Une de nos feuilles rapporte que le général mort , ce matin , des suites de la blessure qu'il avait
Vandamme a,passé-par Laun le 31 août , à six heures reçue le 26 août. S. M. l'Empereu• de Russie a
du soir , sous escorte russe on le transporte dans ordonné que son corps fût transporté en Russie.
l'intérieur de la Russie.^
Prague , 8 septembre. D'après les nouvelles da
Les prières publiques ordonnées dans cette capitale quartier-euéral de Toeplitz Port! Aberdeen, aanhae.
NOUVELLES ETR ANGERE S.
-
,
sadeur prés la cour. de Vienne , y est arrivé le 2
de ce mois.
Francfort, 13 septetnbre. S.' Fie. M. le maréchal
duc de Valmy est arrivé ici' hier. Toutes les autorités
et une députation du comffierce ont été lui rendre
leurs hommages. On croit que S. Exc. restera ici
pendant quelques jours. Les officiers de la garde
nationale ont eu ,aujourd'hui l'honneur de lui. être
prés'entés.
Suivant ce que l'on apprend , un bataillon de nos
troupés 'se mettra en route pour l'Espagne cette
semaine.
SAXE. Des frontières de Saxe, 8 septembre. Les
frontières de la Bohême vont probablement être le
théâtre de nouveaux événemens. Les corps d'armée
français qui y sont postés , sont en mouvement pour
marcher au-devant de l'armée russe et prussienne
en Bohème , sous les ordres du général Barclay de
Tolly , renforcé par plusieurs divisions autrichiennes
qui n'ont pas pris part à la bataille de Dresde ou
qui n'ont pas été aussi maltraitées que les corps d'armée des généraux Klenau et Giulay. Les corps d'armée
français qui manoeuvrent contre ces troupes , sont
ceux commandés par les maréchaux duc de Raguse,
comte Gouvion Saint-Cyr , duc de Bellone et duc de
Trévise , renforcés par la cavalerie de réserve , sous
les ordres du roi de Naples, et par le'premier corps ,
passé sous les ordres du comte de Lobau, qui a remplacé le général Vandamme.
L'Empereur qui s'est rendu au commencement de
ce mois dans la Haute-Lusace et sur les frontières
de la Silésie , était de retouTà Dresde le 6. Au départ
des dernières nouvelles , rien d'important ne s'était
encore passé de ce côté.
L'armée d'observation sur les frontières do Brandebourg , sous les ordres du maréchal duc de Reggio ,
composée du 12. ° corps d'armée sous les ordres immédiats de ce maréchal , du 7.e corps d'armée ,
mandé par le général comte Regnier , et 'du 4.° corps
d'armée , commandé par le général comte Bertrand,
a livré jusqu'à présent des combats presque journaliers
à l'armée ennemie , composée de troupes suédoises ,
de troupes prussiennes et de troupes russes. On
apprend que •Ie maréchal prince de la Moskovva est
arrivé à cette armée pour en diriger les mouvemens
offensifs , et qu'il a remporté le .5 de ce mois des
avantages signalés. - •
ITALIE. Milan , lf septembre. Nôus recevons
les détails suivons sur le succès de l'assaut donné
aux retranchemens de Festriz.
Le 6 vptembre , pendant que le lieutenant-général
comte Grenier faisait les préparatifs pour. cette attaque , le prince vice-roi dirigeait plusieurs colonnes
par les montagnes , pour prendre à revers les ouvrages
de l'ennemi : à trois heures après-midi , ces ouvrages
furent attaqués de front , pendant que le général
de brigade Campi avec quatre bataillons marchait
sur le, revers de la montagne , malgré les difficultéi
da terrein et les obstacles que l'ennemi avait préparés. L'attaque fut vive et le succès ne fut pas un
instant douteux. Les retranchemens ont été emportés
aux cris de vive l'Empereur! L'ennemi a été nais
en déroute et poursuivi pendant plus de deux lieues.
2 )
'
Trois bataillons de grenadiers de renfort qui arrivaient , n'ont pas eu le temps de se former. Celui
qui était en tête a pu seul faire une charge. NoW
jeunes. soldats n'ont pas daigné répondre à son feu
mais ils se précipitèrent sur l'ennemi la baïonnette
en avant. La nuit et le temps horrible qu'il faisait
nous empêchèrent de poursuivre plus loin l'ennemi.
Cette journée lui coûte floo hommes tués ou blessés,
et nous lui avons fait 35o prisonniers. De notre
côté, nous avons eu 5o hommes tués et Zoo blessée.
Officiers et soldats se sont bien conduits : nous
n'avons à regretter la perte d'aucun officier de marque : parmi les blessés se trouve le capitaine adjoint
à l'état-major baron Frangipane , écuyer de l'Empereur. Hier la communication avec les troupes du
général Grenier a été établie par le chemin de Loebel.
Le prince vice-roi a ordonné qu'on travaillât sur-lechamp à la démolition deS ouvrages construits par
l'ennemi tant à Frestritz que sur le mont de •Loebel..
Du 12. Nous recevons des nouvelles du quartiergénéral de l'armée d'Italie jusqu'au 9: Un ordre du
jour a été publié pour témoigner aux troupes la
satisfaction du prince pour leur conduite à la prise
des retranchemens de Freistriz sous le commandement
du lieutenant-général comte Grenier. On a particulièrement distingué le général de brigade Schmidt,
le colonel Pegot , commandant le 84.0 régiment d'infanterie de ligne , et le chef de bataillon 'onteneille
du régiment. Les jeunes soldats ont rivalisé de
courage avec les plus braves parmi les anciens. Tous
les corps ont soutenu leur .ancienne réputation.
A la droite de l'armée , on a envoyé quelques
colonnes pour éclairer la marche de l'ennemi du
côté de Carlstadt. Le général Palombini , avec huit
bataillons , a été dirigé sur ce point.
ILLYRIE. Leu-bach , 4 septembre. Conformément
aux ordres du lieutenant général Pino , commandant.
de cette ville , cinquante coups de canon Ont été
tirés ce soir des forts de la place, pour célébrer la'
victoire remportée les 26 et 27 août. par S. M. l'Em-_
pereiir et Roi sur les armées russes et prussiennes. '
Une brigade de la lieutenance du général Pim),
est sortie d'ici se dirigeant sur Carlstadt , et une•
autre a pris la route d'Adelsberg.
=7-- L'intendance de la province à Adelsberg a
reçu l'ordre de faire préparer des logemens et des
vivres pour divers régimens de cavalerie qui arrivent
d'Espagne ; on y attend aussi plusieurs brigades d'infanterie et de l'artillerie.
- Une brigade de gendarmerie qui a été surprise , à Asling , par un détachement de cavalerie
légère ennemi , a eu le bonheur de désarmer l'escorte,
qui la conduisait sur le territoire autrichien et est.revenue à Krainbourg.
---= S. Exc. le gouverneur-général a pris divers'
arrêtés pour l'organisation de la garde nationale de
Plstrie , qui est mise à la disposition du général Fresia ,
commandant militaire en Illyrie. Cette garde nationale
est :assimilée pour la solde , le traitement et lesmasses à celles du reste de l'Empire mises en activité..
Le commandant militaire fera connaître ceux des.
gardes nationales qui se distingueront dans leurs'
s ervices pour que leurs noms puissent être mis sous
.
.
,
.
;
-
k g yeux de l'Empereur , avec la demande des récom-
pense s qu'ils pourraient avoir méritées.
•
Suisse. Saint-Gall , 4 septembre. La commission
spéciale nommée pour activer le recrutement pour
le service de France , et qui a des pouvoirs très-éten;d us , est composée de MM. Fuchs et Schimer , juges
du tribunal d'appel ; M. Egger , préfet de Rohrschach,
et MM. Hildhrand et Glinz , membres du tribunal
criminel.
Les trois compagnies de Saint-Gall qui feront partie du cordon de police sur la frontière du canton
des Grisons , partiront d'ici à demain <
-
EMPIRE FRANÇAIS.
`
de prés de trois ans m'avaient mis à même de vot*
connaître et de vous apprécier ; les travaux qui
taient confiés me devenaient faciles quand je les partageais avec vous ; je vous ,ai trouvés dans toutes les
circonstances pleins de zèle et d'amour pour notre souverain , et en particulier d'attachement pour vos administrés. J'ai fait tout ce qui a dépendu de moi pour
obtenir la confiance que vous m'avez témoigné constamment. Je me flatte peut-être trop en croyant la mériter ;
mais j'aime à me rappeler le souvenir du peu de
bien que j'ai pu faire : cette pensée , au moment où
j'abandonne pour long-temps sans-doute ma patrie
et les amis que j'y laisse , sera toujours ma récompense et ma consolation.
M. Limairac , conseiller de préfecture , qui déjà
m'avait remplacé l'année dernière , a été nommé par
M. le préfet pour remplir mes fonctions à compter
du premier octobre prochain. Vous connaissez les
talens administratifs de ce magistrat ; vous savez combien son abord est agréable et facile ; vous retrou
verez en lui au delà de ce que je pourrais vous
offrir.
Les adieux qui me restent à vous faire , messieurs,
me paraissent pénibles : difficilement je saurais vous
les exprimer.
J'ai l'honneur de vous :saluer , messieurs , avec
une haute considération ,^DE LAMOTHE-.
Paris„ 18 septembre.
De fréquens incendies se manifestent dans les
campagnes , ruinent et portent la désolation dans des
familles , et l'on reconnaît que tous ces funestes
accidens ont leur cause dans l'imprudence et la négligence les plus blâmables. C'est ainsi' que M.
Matta rd , maître de poste à Villeneuve-Saint-Georges,
a perdu, le 23 juin dernier, douze de ses plus beaux
Chevaux , une grange , une écurie , des harnais
etc. , parce qu'un de ses postillons laissa un bout de
chandelle allumée dans une écurie. On a évalué la
perte p. Ca éprouvée le sieur Mattard , à io,366 fr.
— C'est ainsi que deux maisons , les meubles , la
récolte , les fourrages , ont été consumés le 25 août
dernier à Montlhéry , parce que de la braise , retirée
Le 3o juillet dernier , un jeune-homme de
du four et mal éteinte dans un pot de fer avait été Carbonne , se baignant dans la Garonne , près du
placée dans un lieu rempli de matières combustibles..
'
port , fut entraîné par le courant et était englouti
— Le 1 s de ce mois , un incendie considérable a sous les eaux , lorsqu'un enfant de 14 ans , nommé
Maté au hameau de Feucheroles , dépendant de la Rodolphe Laveran , que le hasard avait amené .de
commune de Dampierre ; huit maisous , huit granges ce côté , consultant plus son courage que ses forces ,
et toutes les récoltes qu'elles contenaient , ont été la s'élance dans la rivière , et parvient à sauver le malproie des. flammes ; la perte , par aperçu , est évaluée heureux qui se noyait.
à 6o mille francs, perte énorme pour les malheureux
M. le préfet , qui a rendu compte au ministre de
incendiés. Quelle est encore la cause de cet événe- l'intérieur de cet acte de dévoûment vient, d'après
ment désastreux ? L'imprudence d'un seul homme L'autorisation de son excellence , d'accorder au jeune
qui , après avoir cuit le matin dans son four , avait Laveran une gratification de 5é francs.
battu du grain dans le même lieu : quelque reste de
=--- M. François Lucas professeur de sculpture à
braise met le feu à la paille ; l'incendie éclate , se
propage en un instant , et ruine plusieurs familles, l'école spéciale des arts de Toulouse , est mort dans
qui demeurent sans asile et sans moyens d'existence. cette ville le 16 de ce mois. Nous publierons dans
l'un de nos prochains numéros une notice, sur cet
TOULOUSE.
habile artiste.
Par arrêté du 22 de ce mois , M. le baron des
Touches , préfet de la Haute - Garonne , a désigné
Nécrolobiè.'
b
M. (le Limairac , conseiller de préfecture , pour
remplir provisoirement les fonctions de sous-préfet
La ville de Toulouse vient de perdre une dame
de l'arrondissement de Toulouse.
recommandable par un long exercice des plus hautes
vertus.
-
Touions«, le 23 septembre 2S13.
L'auditeur-au conseil d'état , sous-préfet de rarrondissement de Toulouse , à messieurs les maires
de •arrondissement.
Messieurs , Les ordres de S. M. I. et R. m'appellent à l'administration de l'arrondissement de Livourne , chef-lieu du département de là Méditerranée ,
le ne peux quitter celui que j'administre en ce momeut , et me séparer de vous , sans vous exprimer
la peine que j'en éprouve. Des relations habituelles
Guillemette - Thérèse Berdoulat ,., veuve de M.
Picot de Buissaison , était née le 29 septembre . t
Son père fut long-temps l'arbitre des affaires les plus
importantes , et le conseil de ceùx qui étaient les
dépositaires de la souveraine justice. il confia" l'édit.;
cation de sa fille à mademoiselle de Caulet , qui nen
tarda pas à démêler dans son élève : les dispesitions.
les plus heureuses de l'esprit et du coeur.
ls fourrie de bonne heure des principes de la morale
évangélique , elle en a fait l'objet - constant de ses
-
-,
(
méditations et la règle de sa conduite pendant une
longue vie. La lecture des meilleurs écrivains de ce
genre , jointe à un sens droit et à un amour sincère
de la vérité , affermit en elle le goût d'une ins,
traction riche , variée , Solide , qu'elle sut 'toujours
contenir dans les bornes que lui prescrivait la mo
destie de son sexe. Elle écrivait avec pureté , même
avec élégance. Sa conversation était vive , animée ;
et souvent relevée par quelque trait d'une morale
pure , qui lui était familière , et qui , saris rendre
son entretien austère y lui donnait un intérêt pluà
Tiquant.
4
L'intérieur de sa maison fut toujours l'asile de la
paix , de l'union , de toutes les vertus sociales.
Constamment occupée du soin de sa nombreuse famille , elle prodigua à ses enfans tons les moyens
d'obtenir une éducation distinguée et de devenir des
citoyens utiles. Elle a reçu le prix de tant de sollicitudes , et ses vieux ans ont été témoins des succès
de ses enfans. Sa postérité est très-nombreuse : elle
* vu sa quatrième génération.
Sa taille était haute son port noble et .plein dedignité , sa physionomie belle et agréable , sa constitution forte., La frugalité dont elle s'était fait une
habitude facile , lui donnait une nouvelle énergie;
Toujours propre , décente , soigneuse sans affectation , elle avait conservé sous les glaces de l'âge et
jusqu'à sa fin , presque tous les agrémens de sa
personne. Elle-même administrait ses affaires domestiques et celles de son fils absent.' Jamais elle
vie se servit du secours des verres pour lire ou pour
écrire , et jamais on ne la trouvait oisive.
,
•
La vieillesse n'avait pas moins épargné les facultés
de son âme sensible , compatissante ; elle ne pouvait
retenir 'LÉS vives émotions de son coeur sur le sort
des malheureux. Généreuse par caractère , elle nè
l'infortune
calculait pas les besoins , et prodiguait
à ,
sous le voile du secret qui n'a été révélé qu'après
sa mort , des secours que ses ressources ne semblaient
pas lui permettre.
)
fl Monsieur -le rédacteur du journal de la Haute..
Garonne.
Monsieur ,
. Je viens de lire le journal du 18 octobre dans
lequel vous rendez compte , d'une manière aussi
;a g réable qu'intéressante, la séance publique d e
l'académie des sciences e Toulouse.
Permettez-moi de transcrire l'article qui me concerne,
« M. l'abbé Jamme a lu un mémoire sur la cra_
ticulation dans les arts du dessin. L'auteur s'occup e
principalement des tableaux , et précise les cas oâ
le carrelage des modèles est nécessaire pour en obtenir
une copie exacte , sous un cadre très-ingénieux : il
relève ensuite les inconvéniens de cette pratique , qui „
dit-il , entrave le génie , accoutume les artistes à une
imitation servile , favorise leur paresse, et ne leur
permet pas de saisir et de s'approprier les élans et
les beautés de leurs modèles. Les artistes ne partageront pas peut-être ces principes ; mais M. l'abbé
Jamme a ,éims son opinion d'une manière assez séduisante pour mériter d'être réfutée.
J'ai écrit ce que je crois vrai. J'ai considéré la
peinture comme le fruit de l'imagination et du génie ;
et la craticulation comme l'écueil le plus dangereux
des écoles modernes.
J'aime les arts , mais encore plus la vérité. Je
vous remercie , Monsieur, (le l'éveil que vous venez
de donner aux artistes : je les attends avec cette
assurance que donne la conviction.
Dans les arts comme dans les sciences le champ
de l'opinion est vaste et libre ; dans ce qui tient à
l'enseignement , l'unité des principes doit être de
rigueur.
Ego verum arno ,
VERUM VOLO DICI
mihi.
PLAUTE.
.
La pureté de son âme se peignait dans la sérénité
de sou visage, une foi vive l'élevait sans cesse vers
le ciel Oui , la veille du jour où , pour
la dernière fois , elle s'alita , oui , je remercie Dieu
de m'avoir conservé la tete pour le remercier de ses
graces , adorer sa providence , et attendre avec résignation le moment oie d lui plaira de faire sonner,
ma dernière heure. Et le rayon de l'espérance bril-
C'est avec ces sentimens que je suis,
Monsieur ,
Votre très-humble et très-obéissant
serviteur ,
JAMME , prof en théol..
Toulouse, le ig septembre 1 ,973:
-
Blé_ :Marché du 24 septembre.
.
17f . 13..;
lait dans ses yeux.
Méteil . ^ ^ ..^...
Son agonie fut courte et calme. Munie des sacremens de l'église , elle est morte le ro septembre
i813 , âgée de quatre-vingt-neuf ans révolus, moins
dix-neuf jours.
Seigle ............... • •••• • •^rr^"ie
O rge...^.....^- • ^
9
Sa tombe a été arrosée des larmes de son fils ,
M. Picot de Lapeyrouse , de ses petits-fils et de ses
arrières-petits-enfans. Exemple touchant et honorable
4.; piété liliale , qui ,a trop peu d'imitateurs !
Avoine^
,
44*
Mai s ......^.• ...• . • ...•.
12^5tle
^8 82
9 54
Vesces. •^ - 9
Fèves ..... ^ ... 16
Haricots . ^
18
À Tot:toi:se , cla l'imprimerie d'Auuusre-Doxttrieuz MANAVIT rue Saint-Route.
12