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Revue et synthèse de In littérature sur les issues
défavorables de grossesse reliées à l'exposition
aux produits chimiques dans le domaine de la coiffure
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RÉGIE RÉGIONALE
DE LA SANTÉ ET DES
SERVICES SOCIAUX
DE M O N T R É A L - C E N T R E
Direction de la santé publique
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aux produits chimiques dans le domaine de la coiffure
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Unité de santé au travail/
saule environnementale
Direction de la sauté publique
RÉGIE RÉGIONALE
DE LA SANTÉ ET DES
SERVICES SOCIAUX
DE MONTRÉAL-CENTRE
Direction de la santé publique
et
Gilles La pointe
Répertoire toxicologique
Direction de l'information sur
la sauté et la sécurité du travail
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Commissnm
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UNE RÉALISATION CONJOINTE DE:
l'Unité de santé au travail et santé environnementale
Direction de la santé publique
Régie régionale de la santé et des services sociaux
Hôpital Maisonneuve-Rosemont mandataire
ET
du Répertoire toxicologique
Direction de l'information sur la santé et la sécurité du travail
Commission de la santé et de. la sécurité du travail
0 Direction de la santé publique
Régie régionale de la santé et des services sociaux de Montréal-Centre (Septembre 1995)
Tous droits réservés.
Ce document peut être reproduit à des fins autres que commerciales avec mention de la source.
Dépôt légal - 4e trimestre 1995
Bibliothèque nationale du Québec
Bibliothèque nationale du Canada
ISBN : 2-921740-56-7
3
3.2 Exposition par voie respiratoire
La posture de travail dans les salons de coiffure est telle que plusieurs des produits qui y sont utilisés
peuvent se retrouver au niveau de la zone respiratoire. Le Centre international de recherche sur le cancer
(CIRC) rapporte des études qui ont permis d'identifier certaines substances émises lors de l'utilisation de
produits de la coiffure: du chlorure de méthylène (peu fréquent au Québec dans les produits capillaires),
de l'isobutane, de l'ammoniac ainsi que des traces d'éthanol, d'isopropanol, de trichlorofluorométhane et
de polyvinylpyrrolidone [IARC, 1993], Aucune donnée n'était disponible quant à la présence dans Tauambiant de pigments ou autres substances présentes dans les colorants.
En résumé, quelques substances peuvent se retrouver dans l 'air ambiant lors de I 'application de produits
de la coiffure. Il n'y a cependant aucune étude nous permettant de démontrer qu'une exposition
professionnelle peut conduire à une absorption pouvant résulter en un effet systèmique biologiquement
significatif
4. ÉTUDES HUMAINES
4.1 Effets sur la grossesse et le foetus
Très peu d'études épidémiologiques ont regardé les issues de grossesse chez les coiffeuses. Nous avons
recensé 16 articles traitant spécifiquement des risques pour l'embryon et le foetus, l'enfant allaité ou durant
l'enfance; cinq de ces articles découlent de l'étude «Grossesse et travail» menée par le docteur Allison D.
McDonald à l'Institut de recherche en santé et en sécurité du travail (IRSST) entre 1982 et 1984. Durant
cette période, 56 067 femmes dont la grossesse venait de se terminer ont été interviewées sur le
déroulement de cette grossesse et sur leurs grossesses précédentes (n=48 582). Un questionnaire sociodémographique, ainsi que des questions sur les habitudes de vie, sur le travail effectué durant la grossesse
et dans les mois précédents et sur leur réaffectation ou retrait préventif (le cas échéant), ont été remplis lors
d'une entrevue avec chacune des femmes. Bien que le programme «Pour une maternité sans danger» ait
été en vigueur depuis 1980, relativement peu de travailleuses ont bénéficié d'un retrait ou d'une
réaffectation au tout début Les statistiques disponibles ne permettent pas de différencier les coiffeuses des
autres travailleuses du «service personnel» (codes 6141-6149 de la CTP), qui comprennent entre autres les
embaumeurs, les domestiques et les travailleurs spécialisés dans le soin des enfants. Entre 1981 et 1984.
respectivement 18, 62, 60 et 158 travailleuses du «service personnel» ont bénéficié directement du
programme dans tout le Québec, ce qui laisse supposer que peu de coiffeuses aient été retirées; par
conséquent, les résultats de l'étude «Grossesse et travail» reflètent probablement assez bien la situation sans
retrait de l'exposition [CSST, 1986].
-/. 1.1 Mortinatalité et avortements spontanés
Le tableau 1 présente les estimations de risque obtenus dans les articles révisés. Aucun des articles
répertoriés traitant de la monmatalité (naissance d'un foetus mort après 27 semaines de gestation) ne
rapporte une.augmentation de risque.
Tableau I. Résultats des études épidémiologiques concernant la mortinatalité et Pavortement sponlané
Auteurs
Issue de grossesse
Indice de
risque
Signification
statistique
• Mortinaissance, 2 28 semaines, sans
malfomiation (toulcs grossesses)
0,43
P>0,1
- Mortinaissance, * 28 semaines, sons
malformation (grossesses antérieures)
0,29
P>0,1
• Avorlemcnl spontané
< 16 semaines, n=76
1,09
P>0,1
• Avorlemenl sponlané
16 < 28 semaines
0,6
P>0.1
Goulet cl Tliériaull,
1991
a
0,1
IC 95%=(),()-(),3
Grossesses actuelles et antérieures: biais de rappel
possible
Possibilité de sur-appaiïement (témoins issus du même
secteur d'activité économique)
Shilling et Lalich, 1984
- Mortinaissancc, s 28 semaines, sans
malfomiation, n=33
0,82
n.s.
Questionnaire postal auprès d'un échantillon de mères
mariées (75% de réponse)
Pas d'ajustement pour les facteurs de risque connus
Vaughanet al., 1984
• Morl foetale sans précision, n~ 159
1,4
IC 95%= 1,2-1,7
Données administratives (certificats de naissance) sans
vérification avec d'autres sources
Peu d'ajustement pour les facteurs de risque connus
John et al., 1994
• Avorlemenl sponlané < 20 semaines, chez
coiffeuses à temps plein
8-12 services chimiques/semaine, n=23
^ 13 services chimiques/semaine, n=27
désinfectants à base de formaldéhydc, n=47
McDonald cl al., 1987
McDonald AD et ai.,
1988a
McDonald AD et al.,
1986
Morlinnissmice, .• 20 semaines; 3 paires
discordantes
2,6
2,4
2,1
IC 95%= 1,1-6,1
IC 95%= 1,1-5,6
IC 95%= 1,0-4,3
• Avortement,sponlané (grossesses actuelles)
n=34
1,05
P>0,1
• Avortement sponlané
(grossesses antérieures) n=102
1,08
P>0,1
1C 95% : Intervalle de confiance à 95%
n.s. : Non significatif
Commentaires
Pelils nombres (n=2)
Données regroupées pour grossesses
antérieures
Biais de rappel possible
actuelles et
Petits nombres pour morlinaissances (n= 1 ) ou avorlemenls
spontanés à 16 semaines ou plus (n=6)
Grossesses antérieures: biais de rappel possible
Peu de confirmation des issues de grossesses
•
Questionnaire postal auprès de coiiTcuses et travailleuses
assimilées ayant déjà répondu à un questionnaire de
dépistage (74% de réponse)
Pas de confirmation des issues de grossesse ou de
l'exposition
Biais de rappel possible
5
Trois articles découlent de l'étude «Grossesse et travail» menée par le groupe de Dr. A.D. McDonald entre
1982 et 1984; les problèmes de cette étude sont le relativement faible nombre de coiffeuses et travailleuses
assimilées (688 grossesses actuelles ou antérieures s*étant produites chez ces travailleuses), le petit nombre
de cas pour certaines issues de grossesse et la non-confirmation de certaines issues de grossesse à l'aide
de sources externes (dossiers hospitaliers). Le premier article ne rapporte aucun excès de morts-nés sans
malformation parmi les coiffeuses en considérant les grossesses actuelles et antérieures; malheureusement,
le nombre de grossesses parmi les coiffeuses et travailleuses assimilées n'était pas suffisant pour permettre
une analyse puissante: sur 688 grossesses, il y a eu 2 morts-nés sans malformation [McDonald et al., 1987],
Le deuxième article a restreint l'analyse aux grossesses antérieures, dans le but d'étudier plus précisément
le lien entre les conditions physiques et chimiques de l'emploi et l'issue de grossesse; un seul mort-né sans
malformation a été rapporté, empêchant toute conclusion quant au travail dans la coiffure [McDonald et
al., 1988a]. Dans le troisième article, Goulet et Thériault [1991] utilisent une définition différente de la
mortinatalité, soit la naissance d'un foetus mort-né après plus de 19 semaines de gestation. Leur article
présente une étude de type cas-témoins à l'intérieur de l'ensemble des femmes interviewées dans le cadre
de l'étude «Grossesse et travail» de l'IRSST; 227 mortinaissances ont été appariées à des naissances
vivantes. Un effet protecteur du travail dans le domaine de la coiffure a été trouvé, après ajustement pour
l'âge, la race, le niveau d'éducation, la consommation d'alcool et de cigarettes durant la grossesse et une
histoire de mortinatalité antérieure. Ce déficit statistiquement significatif de mortinaissances a été attribué
par les auteurs à la comparaison avec des travailleuses du secteur des services, secteur qui inclut des
travailleuses exposées à des pesticides, à des solvants et à d'autres produits chimiques.
Le quatrième article présente les résultats d'une enquête américaine sur la natalité et la mortinatalité chez
les femmes mariées, effectuée en 1980 [Shilling & Lalich, 1984]: Un échantillon de naissances vivantes
et de morts foetales a été constitué à partir des données des certificats de naissance et de mortinaissance;
les données disponibles sur les certificats ont été complétées par un questionnaire postal auprès des mères,
des hôpitaux et des professionnels de la santé impliqués lors de la grossesse et de l'accouchement. La
prévalence de morts foetales chez les coiffeuses était semblable à celle de l'ensemble de la population
étudiée; il y avait 70 mères coiffeuses parmi les naissances vivantes et 36 parmi l'échantillon de morts
foetales. Cependant, aucun ajustement n'a été fait pour les variables de confusion connues lors de l'analyse
par profession, les auteurs n'en discutant que pour l'ensemble des femmes mariées ayant répondu au
questionnaire postal. Le dernier article présente les résultats d'une étude des certificats de naissance de
l'état de Washington [Vaughan et al., 1984]: un risque relatif significatif de mort foetale a été trouvé chez
les coiffeuses (RR=1,4, IC 95%=1,2-1,7); malheureusement, la mort foetale n'est pas définie en termes de
nombre de semaines de gestation dans l'article, aucun facteur confondant n'a été pris en compte dans cette
étude qui était aussi susceptible de présenter un biais de classification de l'exposition assez important.
La situation est moins claire en ce qui a trait aux avortements spontanés. Une étude cas-témoins à
l'intérieur d'une cohorte de travailleuses de la coiffure [John et al.,* 1994] rapporte une association
statistiquement significative, chez les travailleuses passant 35 heures et plus dans la coiffure, entre les
avortements spontanés à moins de 20 semaines de grossesse et le fait d'effectuer 8 traitements chimiques
et plus par semaine (teintures, décolorations ou permanentes) ainsi que d'utiliser des désinfectants à base
de formaldéhyde. C'est la seule étude qui ait décortiqué les tâches et tenté d'y assigner des risques
séparément; cependant ses problèmes méthodologiques affaiblissent considérablement la portée des
résultats. Elle est basée sur une enquête postale de 8 356 travailleuses âgées de 22 à 36 ans avec un taux
de réponse de 74,3% (82% des travailleuses rejointes); un deuxième questionnaire plus détaillé a été
envoyé aux 1 696 femmes ayant accepté de répondre au questionnaire initial et qui ont rapporté une
grossesse entre 1983 et 1988, avec un taux de réponse de 73,6%. L'issue de grossesse n'a pas été
documentée autrement que par la réponse de la travailleuse et les variables d'exposition, aussi obtenues
par questionnaire et non vérifiées, ont été catégorisées en tiers approximatifs à partir des données de
l'ensemble de la population.
6
Les données de l'étude «Grossesse et travail» ne révèlent pas d'excès d'avortement spontané (naissance d'un
foetus mort avant la 28e semaine de gestation) chez les coiffeuses, après étude de 136 avortements
spontanés durant les grossesses actuelles et antérieures [McDonald et al., 1986], Un léger déficit, non
significatif, d'avortements après la 16e semaine de gestation a été rapporté dans le cas des grossesses
antérieures [McDonald et al., 1988a].
Nous avons aussi retracé une publication relatant le cas d'une coiffeuse enceinte intoxiquée par un
shampooing colorant [Notter et al.. 1963]. A sa deuxième grossesse, la coiffeuse s'est appliqué un
shampooing à la diamine (toluylènediamine 0,55%, mono et diaminophénols 0,5%, résorcine 0,4%,
ammoniaque 7%), omettant d'effectuer le rinçage neutralisant recommandé après le shampooing. Elle a
développé une néphrite toxique avec mort foetale au 6e mois.
En résumé, toutes les études recensées sur la mortimtalité associée au travail de coiffeuse sont négatives.
Les données disponibles apportent peu d'évidence d'un risque accru d'avortement spontané chez les
coiffeuses: un article sur les trois touchant les avortements spontanés est positif; il s'agit de la seule étude
ayant analysé séparément l'exposition aux produits chimiques dans la coiffure [John et ai, 1994].
Malgré que cette étude présente des faiblesses méthodologiques importantes, elle permet toutefois
d'identifier certains aspects qui mériteraient d'être étudiés plus à fond (travail avec des produits de
coloration, de décoloration ou de permanente).
4.1,2 Malformations congénitales et anomalies chromosomiques
Le tableau 2 résume les résultats des études identifiées; malheureusement, plusieurs d'entre elles présentent
des limites méthodologiques importantes. Quatre des cinq articles recensés rapportaient une augmentation
du risque de malformations congénitales ou d'aberrations chromosomiques. Lors d'une analyse des
données administratives de routine recueillies en Angleterre et au Pays de Galles, McDowall [1985] a
trouvé une surreprésentation significative (niveau de confiance à 95%) des coiffeuses parmi les mères des
enfants souffrant du syndrome de Down (SPCMR ou Standardized proportional congenital malformation
ratio=195), et une surreprésentation, bien que non statistiquement significative, pour l'omphalocèle
(SPCMR=218), les difformités de réduction (SPCMR=178) et l'hernie hiatale ou les malformations du
diaphragme (SPCMR=176). Ces données sont limitées puisqu'il s'agit de ratios de malformations
proportionnels, standardisés pour l'âge de la mère, mais non ajustés pour d'autres variables (travail du père,
expositions aux radiations, etc.).
En Finlande, une étude cas-témoins sur les malformations cardiaques a rapporté qu'aucun cas ne présentait
une histoire maternelle d'exposition «substantielle» (au tiers de la limite permissible d'exposition de
l'American Conference of Governmental Industrial Hygienists) aux «produits chimiques de la
coiffure», alors que 6 témoins en présentaient une lors du premier trimestre de grossesse [Tikkanen
et al., 1988]. Les cas avaient été identifiés dans les trois mois suivant la naissance et les histoires
d'emploi ont été obtenues par questionnaire; les histoires professionnelles ont été examinées par des
hygiénistes du travail qui leur ont attribué certaines expositions.
Un article, tiré de l'étude montréalaise, fait état d'une augmentation, quoique non statistiquement
significative, du risque d'aberrations chromosomiques chez les enfants des travailleuses de la coiffure
[McDonald et al., 1988b]. Pour les grossesses actuelles, chaque dossier a été revu par les assistants de
recherche et pour les grossesses antérieures, une recherche a été effectuée dans les dossiers si la mère avait
rapporté une anomalie. Un rapport de 2,3 de malformations observées sur les attendues a été rapporté,
mais il n'était basé que sur 3 cas d'aberrations chromosomiques (trisomies et anomalies des chromosomes
sexuels) sur 714 grossesses chez les travailleuses de la coiffûre. Il n'y avait pas d'excès pour les anomalies
de développement, ni pour les malformations musculosquelettiques.
Tableau 2. Résultats des études concernant les anomalies chromosomiques el les malformations congénitales
Auteurs
McDowalI, 1985
Issue (Je grossesse
• Syndrome de Down, n=I8
• Omphalocèle, n=8
• Difformités de réduction, n= 18
• Hernie hiatale ou malformations du
diaphragme, n=4
Tikkanen et al., 1988
Malformations cardiaques
McDonald cl al., 1988b
- Anomalies congénitales d'origine
chromosomique
Silverman el al., 1985
Shilling et Lolich, 1984
n.s.: Non significatif
Indice de
risque
Signification
statistique
1.95
2,18
1.78
1.76
p < 0,05
p > 0,05
p > 0,05
p > 0,05
0 cas/6
témoins
- -
2,32
p > 0,05
• Anomalies chromosomiques:
- monosomie X
- triploidie
1,38
2,15
n.s.
n.s.
•
1,12
n.s.
Malformations congénitales notées à la
naissance, n=5
Commentaires
Analyse proportionnelle
Données administratives
Aucun ajustement autre qu'une standardisation
indirecte pour l'âge maternel
Petits nombres (7 coiffeuses dans la population
étudiée)
Petits nombres (n=3) .
Petits nombres (n= 1 pour chacune des anomalies)
Comparaison de spécimens de pathologie suite a
des avortements spontanés: non représentatifs
Questionnaire postal auprès d'un échantillon de
mères mariées (75% de réponse)
Pas d'ajustement pour les facteurs de risque connus
8
Une étude effectuée à New York [Silverman et al., 1985] a comparé les caractéristiques chromosomiques
de produits de conception avortés; l'échantillon comportait surtout des avortements tardifs (pour lesquels
il est plus facile d'obtenir du matériel de culture pour effectuer le caryotype). Parmi les patientes
hospitalisées selon le régime de soins publics («public patients»), les auteures ont trouvé une
surreprésentation non statistiquement significative de travailleuses des salons de beauté pour les anomalies
de type monosomie «X» (1,38 fois plus que pour l'ensemble des naissances) et triploidie (2,15 fois plus que
pour l'ensemble des naissances). Il faut cependant se rappeler que ces élévations ne sont basées que sur
un cas chacune et que l'échantillon des avortements spontanés et celui de l'ensemble des grossesses ne sont
pas représentatifs de l'ensemble des femmes.
Dans l'enquête américaine sur la natalité et la mortinatalité chez les femmes mariées [Shilling & Lalich,
1984], la prévalence de malformations congénitales chez les enfants des coiffeuses ( 1,9%) était semblable
à celle de l'ensemble de la population étudiée (1,7%). D faut rappeler qu'aucun ajustement n'a été fait pour
des variables de confusion et que cette observation est basée sur 5 cas avec des malformations non
précisées notées à la naissance ou associées à la foetopathie alcoolique.
En résumé, une étude souffrant de problèmes méthodologiques importants (petits nombres, nonreprésentativité de l'échantillon, non-ajustement pour les variables de confusion, etc.) rapporte une
élévation significative du risque de malformations congénitales ou d'anomalies chromosomiques chez
l'enfant. Trois études rapportent une augmentation non significative du risque et la dernière ne rapporte
pas d'association. Les données existantes sont insuffisantes pour permettre d'établir un lien entre le
travail dans la coiffure durant la grossesse et les malformations congénitales.
4.1.3 Petit poids de naissance et prématurité
Trois études ont examiné le petit poids de naissance, c'est-à-dire la naissance d'un foetus vivant de moins
de 2500 g; ces publications ne semblent pas exclure les bébés dont le petit poids est associé à la
prématurité. Dans l'enquête américaine sur la natalité et la mortinatalité chez les femmes mariées [Shilling
& Lalich, 1984], la prévalence de petit poids de naissance était plus élevée chez les coiffeuses (2,5%) que
pour l'ensemble de la population (1,7%); la différence n'était toutefois pas statistiquement significative, se
basant sur 69 naissances vivantes et 18 naissances de bébés de petit poids, aucun facteur de confusion
n'étant pris en compte. Dans les articles de l'étude «Grossesse et travail» [McDonald et al., 1987;
McDonald et al., 1988c], aucun excès de bébés de petit poids n'a été rapporté pour les coiffeuses (nombre
observé sur le nombre attendu de 1,08 pour l'ensemble des grossesses (actuelles et précédentes) et 0,65
pour les grossesses actuelles). Seulement 688 grossesses (307 grossesses actuelles) et 43 bébés de petit
poids (15 nés des grossesses actuelles), ont été analysés chez des coiffeuses et travailleuses assimilées, ce
qui restreint la puissance à déceler une variation de risque par rapport à l'ensemble des travailleuses.
Une analyse séparée des naissances prématurées (naissance d'un foetus avant 37 semaines de gestation)
a aussi été faite dans l'étude «Grossesse et travail» à partir des grossesses actuelles: le ratio des observés
sur les attendus était de 0,78, basé sur 19 naissances prématurées au cours de 307 grossesses [McDonald
et al., 1988c].
En résumé, les études existantes ne permettent pas de soupçonner une association entre le travail dans
le domaine de la coiffure et le fait d'avoir des bébés prématurés ou de petit poids.
4.1.4 Cancers chez l'enfant: leucémie, tumeur de Wilms et astrocytome
Une étude cas-témoins sur la leucémie chez des enfants de 10 ans et moins, basée sur un registre de cas
de cancer, a trouvé une association statistiquement significative (rapport de cotes ou «odds ratio»=2,7,
9
p=0,04) avec le travail dans les services personnels [Lowengart et al., 1987]; parmi les mères de ce secteur
d'activité, 4 cas et aucun témoin travaillaient dans des salons de beauté. De l'avis même des auteurs, il leur
est impossible d'attribuer l'élévation durisqueà la seule exposition de la mère, le père étant, dans la plupart
de ces cas, lui aussi exposé à des produits chimiques. Cette étude souffre en plus d'un manque de
puissance (données disponibles sur 159 cas) et d'autres problèmes méthodologiques importants tels un surappariement ou «over-matching», des imprécisions quant à la définition de l'exposition, etc.
Une étude cas-témoins portant sur 88 cas de tumeur de Wilms a rapporté une augmentation significative
du risque (rapport de cotes=6,0, p=0,04) pour les enfants des mères exposées aux aromatiques mtrès avant
la conception [Bunin et al., 1989], L'exposition était assignée à chaque titre d'emploi à partir d'une matrice
emploi-exposition développée aux États-Unis [Hoar et al., 1980] et l'article mentionne que les mères
coiffeuses, sans en préciser le nombre, étaient considérées comme exposées aux aromatiques nitrés (de
même que les travailleuses de laboratoire, les vendeuses de cosmétiques et les travailleuses du vêtement).
Cette étude est une des rares dans lesquelles les auteurs ont ajusté pour certains facteurs confondants (sauf
l'emploi paternel), mais le petit nombre de cas et l'assignation de l'exposition en utilisant une matrice
emploi-exposition à partir du titre d'emploi en diminuent la qualité; de plus, les auteurs mentionnent qu'à
cause de la nature exploratoire de leurs analyses, les résultats significatifs ne devraient être considérés qu'à
titre suggestif.
Une étude cas-témoins des cas d'astrocytomes, identifiés à partir des registres des tumeurs de trois états
américains, a trouvé une augmentation non statistiquement significative de ce type de cancer chez l'enfant
lorsque la mère était coiffeuse tant avant la conception (rapport de cotes=2,5), que pendant la grossesse
(rapport de cotes=l,5) et après la naissance (rapport de cotes=3,0) [Kuijten et al., 1992]. L'histoire
professionnelle des parents a été obtenue par entrevue téléphonique avec chacun d'entre eux. La puissance
de cette étude, basée sur environ 163 cas, était plutôt faible (il y avait très peu de mères coiffeuses) et, bien
que certains facteurs confondants aient été pris en compte, l'emploi paternel était considéré séparément.
En résumé, il n'y a pas suffisamment de données valables concernant les risques cancérogènes chez
l'enfant associés au travail maternel de coiffeuse pour conclure sur l'existence ou la non-existence d'un
lien.
4.2 Effets génétiques
'V
Comme c'est le cas pour les effets cancérogènes, il n'a pas été prouvé qu'une substance mutagène chez la
mère entraînait de la mutagénicité au niveau des cellules reproductrices; la plausibilité que cela se produise justifie cependant de considérer des effets génétiques reliés au travail de coiffeuse. Il y a malheureusement
peu d'études humaines chez les coiffeuses et plusieurs d'entre elles présentent des problèmes
méthodologiques importants [IARC, 1993].
Quelques études rapportent l'absence d'effets sur les aberrations chromosomiques [Kirkland et al., 1978;
Hoferetal., 1983] et les échanges de chromatides soeurs [Kirkland et al., 1981; Turanitz et al., 1983] dans
les lymphocytes circulants d'humains exposés à des préparations colorantes contenant du peroxyde
d'hydrogène.
Dans un test in vitro, 89% des préparations à base de peroxydes étaient mutagènes pour Salmonella
typhimurium [Ames et al., 1975]. Une étude faite, pour la compagnie Clairol, sur 39 utilisatrices de
préparations colorantes âgées de 45 à 65 ans n'a pas mis en évidence d'activité mutagène de leur urine
d'après le test de Ames [Burnett et al., 1979].
10
Une étude récente rapporte un risque de 2,0 (ÏC 95%=1,1-3,8) d'observer la présence de mutagènes à
action directe ("direct-acting mutagens") dans l'urine de coiffeuses comparativement à des travailleuses de
centres dentaires, à l'aide du test d'Ames sur Salmonella typhimurium [Babish et al., 1991].
En résumé, les études disponibles sur des anomalies génétiques au niveau des liquides biologiques
humains présentent des résultats divergents et sont en majorité négatives.
4.3 Cancers
4.3.1 Chez les travailleuses
Bien qu'il n'ait pas été démontré hors de tout doute qu'une substance cancérogène pour la mère pouvait
affecter le foetus et bien que les mécanismes de cancérogénèse ne passent pas tous par des mutations
génétiques, il est généralement accepté qu'il n'est pas prudent d'exposer un embryon, un foetus ou un enfant
allaité à de telles substances, d'où l'importance de vérifier la littérature quant aux effets cancérogènes
associés au travail dans la coiffure.
Un nombre assez imposant d'articles ont été publiés sur les risques de cancer associés à l'exposition aux
différents produits, notamment les teintures, utilisés dans la coiffure. Les données épidémiologiques ont
été récemment révisées par le CIRC [Kinlen, 1985; IARC, 1993] et ce qui suit résume leur analyse, en
tenant compte de trois articles publiés depuis 1992 et d'un autre article révisant la littérature [La Vecchia
et Tavani, 1995]. L'annexe 2 résume, pour plusieurs substances contenues dans les produits utilisés en
coiffure, la conclusion du CIRC quant à leur potentiel cancérogène [IARC, 1993]. Le CIRC avait alors
classifié la profession de coiffeur comme étant probablement cancérogène chez l'humain (classe 2A), en
se basant sur certaines évidences d'un excès de risque de cancer de la vessie chez les barbiers et coiffeurs
masculins [IARC, 1993; Vainio et al., 1993]; cependant, les études positives n'avaient pas ajusté pour la
consommation de tabac (facteur de risque reconnu pour le cancer de la vessie) et les trois études castémoins ayant ajusté pour la consommation de cigarettes n'ont pas trouvé de risque accru de cancer de la
vessie [Vainio et al., 1993].
Les études descriptives disponibles sont basées pour la plupart sur des données administratives, sans
informations supplémentaires sur les facteurs étiologiques connus (donc sans ajustement pour ces facteurs
confondants), et la plupart utilisent des indices proportionnels de mortalité ou d'incidence, ce qui les rend
très instables en fonction de la distribution des autres cancers dans la population étudiée [Garfinkel et al.,
1977; Menck et al., 1977; Guidotti et al., 1982; Milne et al., 1983; Spinelli et al., 1984; Doebbert étal.!
1988; Lynge et Thygesen, 1988; Kato et al., 1990]. La plupart de ces études ont trouvé des associations
statistiquement significatives entre la profession de coiffeuse et l'ensemble des cancers, ainsi que pour les
cancers suivants: myélome multiple, lymphomes, leucémies et cancers du poumon, de l'estomac et du
cerveau.
Plusieurs études de cohorte ont aussi été menées, mais la plupart n'avaient pas une taille d'échantillon
suffisante et plusieurs étaient basées sur des données administratives (certificats de décès) et ne corrigeaient
pas pour des facteurs de risques connus pour certains sites de cancer [Kono et al., 1983; Teta et al., 1984;
Gubéran et al., 1985; Skov et al., 1990; Pukkala et al., 1992; Boffetta et al., 1994]. Des excès significatifs
de certains cancers ont été mis en relation avec la profession de coiffeuse, de façon inconsistante
cependant: poumon, estomac, ovaire, sein et corps utérin. Aucune de ces études n'a décortiqué les tâches
des coiffeuses pour vérifier si le risque de cancer était associé à une exposition particulière, chimique ou
autre.
11
Finalement, des études cas-témoins ont aussi été effectuées pour les cancers du poumon, de la vessie et
du sein, ainsi que pour le myélome multiple et les lymphomes malins [Anthony & Thomas, 1970; Decoufle
et al., 1977; Claude et al., 1986; Osorioetal., 1986; Rischetal., 1988; Persson et al., 1989; Silverman et
al., 1990; Koenig et al., 1991; Herrington et al., 1994; Habel et al., 1995]. Ces études souffrent aussi de
petits nombres, reflétant la relative rareté de la profession de coiffeuse dans la population générale Seule
l'etude sur le cancer du sein [Koenig et al., 1991] a trouvé un excès significatif de risque de cancer relié
au travail comme esthéticienne («beautician»), mais les auteurs considèrent ce résultat comme peu solide
compte tenu que l'étude n'avait pas été planifiée pour étudier cette profession. Un risque accru de cancer
de la vessie ne s'est confirmé que chez les travailleurs masculins.
En résumé, les données épidémiologiques actuellement disponibles ne permettent pas de conclure de
façon certaine quant au potentiel cancérogène de la profession de coiffeuse. Il faut noter que les études
positives ont trouvé des excès de risque chez des travailleuses exposées il y a plusieurs décennies,
alors que les produits maintenant utilisés dans la coiffure sont très différents [IARC, 1993]. Il faut aussi
mentionner que la conclusion du CIRC à l'effet que la profession de coiffeur ou barbier («hairdresser or
barber») implique des expositions probablement cancérogènes s'appuie sur une augmentation du risque
de cancer de la vessie chez les travailleurs masculins de ce secteur d'activité, dans des études n 'ajustant
pas pour la consommation de cigarettes [IARC, 1993].
4.3.2 Chez les utilisatrices de colorants capillaires
Plusieurs études ont aussi été effectuées sur les risques cancérogènes liés à l'utilisation de colorants
capillaires; ces études sont intéressantes à considérer compte tenu que les voies d'exposition des coiffeuses
sont les mêmes que celles des utilisatrices (cutanée et respiratoire). Le CIRC a récemment fait un bilan
i
»
c
de ces etudes, en statuant que les données existantes étaient inadéquates (groupe 3) pour conclure à un effet
cancérogène des colorants capillaires [LARC, 1993].
La plupart des études sont de type cas-témoins et n'ont pas démontré d'augmentation de risque notamment
pour le cancer du sein [Stavraky et al., 1981; Wynder et al., 1983; Green et al., 1987; Koenig et al., 1991;
NascaetaL, 1992; ThunetaL, 1994] et celui de la vessie [Howe et al., 1980; Stavraky et al., 1981;Hartge
étal, 1982; Ohno et al., 1985; Claude et al., 1986; Nomura et al., 1989; Silverman et al., 1990], Quelques
articles laissent planer un doute sur certains cancers, mais des études supplémentaires sont requises,
notamment pour les cancers des systèmes lymphatique et hématopoiétique [Cantor et al. 1988- Hoar Zahm
et al., 1992; Herrington et al., 1994].
Deux études cas-témoins font état d'une élévation statistiquement significative du risque de cancer chez
les enfants de mères ayant utilisé des colorants capillaires durant leur grossesse. Une étude sur des tumeurs
de Wilms diagnostiquées chez des enfants de moins de 15 ans a rapporté un rapport de cote de 3,6; pour
les cas diagnostiqués avant l'âge de 2 ans, le rapport de cote était de 15 [Bunin et al., 1987]. Les aùteurs
mentionnait qu'en ne considérant que les femmes qui utilisaient des colorants avant la première grossesse
et n'en ayant pas utilisé durant la grossesse, le risque diminue à 1,5 et devient non significatif [Bunin et al.,
1987]. Dans une étude sur le neuroblastome (104 cas), un risque de 3 (IC 95%=l,64-5,48) a été rapporté
[Kramer et al., 1987] avec les témoins obtenus à l'aide de numéros de téléphone aléatoires («random digit
dialing»); le risque était de 2,2 avec les témoins frères et soeurs des cas (p=0,07). Dans ces deux études,
plusieurs autres facteurs maternels étaient associés à un risque accru, mais les analyses ont été effectuées
de façon bivariée, ce qui n'a pas permis l'ajustement pour les facteurs confondants importants. Une
troisième étude, sur l'astrocytome diagnostiqué avant l'âge de 15 ans, était négative quant à l'utilisation de
colorants; cette étude n'a pas, elle non plus, ajusté pour les facteurs de confusion [Kuitjen et al., 1990].
12
En résumé, les données actuelles sont insuffisantes pour permettre de conclure sur le potentiel
cancérogène de l'utilisation de colorants capillaires: la majorité des études sont négatives pour le cancer
chez l'utilisatrice et deux études présentant des problèmes méthodologiques importants sont positives pour
le cancer chez l'enfant.
5. ÉTUDES ANIMALES
Les seuls produits de la coiffure pour lesquels des études animales ont été recensées sont les colorants
capillaires.
5.1 Développement
Trois études chez le rat et une chez le lapin ont porté sur le développement pré-natal après exposition
maternelle à des colorants capillaires.
S.L1 Études chez le rat
Une préparation commerciale d'un colorant semi-permanent («Loving Care» de Clairol) a été testée par
Wernick et al. [1975]. Des groupes de 20 rates gestantes CFE-S ont été nourries du 6e au 15e jour de
gestation avec une diète contenant 0, 1 950 ou 7 800 ppm de la préparation, puis une césarienne a été
effectuée au 19e jour. Il y a eu coloration foncée de l'urine indiquant l'absorption systémique de la
préparation, mais aucun effet sur la consommation alimentaire ni sur le gain de poids. Aucun effet n'a été
observé sur la croissance intra-utérine ni sur l'incidence de malformations externes, viscérales et
squelettiques.
Dans une autre étude, Burnett et al. [1976] ont évalué la tératogénicité de 12 préparations commerciales
de colorants dont 9 permanents et 3 semi-permanents (formulations 7401, 7402, 7403, 7404, 7405, 7406,
P-21, P-22, P-23, P-24, P-25 et P-26, dont les noms commerciaux et les fournisseurs ne sont pas identifiés
mais qui auraient été parmi les plus vendus aux É.-U.). Des groupes de 20 rates Charles River CD
gestantes ont été exposées par application cutanée (2 mL/kg/j) dans la région dorso-scapulaire aux jours
1, 4, 7, 10, 13, 16 et 19 de la gestation, soit 7 applications par animal, suivies par une césarienne au 20e
jour. Les colorants semi-permanents ont été appliqués sans dilution, les permanents ont été mélangés juste
avant l'application en proportion 1:1 avec du peroxyde d'hydrogène à 6%. Une coloration du pelage et de
la peau a été observée au site d'application Aucun signe de toxicité maternelle n'a été constaté, l'apparence
générale, la croissance pondérale et la consommation alimentaire étant normales. D n'y a eu aucun effet
significatif sur l'implantation, la croissance ou la survie intra-utérine, ni sur l'incidence de malformations
externes, viscérales et squelettiques.
II n'y a pas eu à notre connaissance d'autres études expérimentales effectuées avec des préparations
commerciales de ce type, mais certaines ont été faites avec des ingrédients utilisés dans ces préparations.
DiNardo et al. [1985] ont évalué la tératogénicité de cinq ingrédients utilisés dans la formulation de
colorants permanents. Une étude préliminaire a permis de déterminer la dose maximale tolérée (DMT)
de chaque substance. Les doses sélectionnées pour l'étude de tératogénicité sont: une dose élevée égale
ou avoisinant la DMT, une intermédiaire qui correspond à la moitié de la DMT et la plus faible au quart
de la DMT. Des groupes de 10-13 rates Sprague-Dawley gestantes ont reçu les 5 ingrédients par gavage
(10 mL/kg), en 3 doses (12,5, 25 et 50 mg/kg de sulfate de benzidine; 50, 100 et 200 mg/kg de N*-(2hydroxyéthyl)-4-nitro-ortho-phény!ènediamine; 110, 220 et 450 mg/kg de dihydroxy-2,3 naphtalène; 50,
13
100 et 150 deN^N-diméthyl-paraTphénylènediamine; et 125, 250 et 500 mg/kg de résorcinol), du 6e au 15e
jour de gestation. Les produits de conception ont été prélevés au 20e jour. Une diminution significative
du gain de poids corporel a été observée chez les mères durant le traitement, soit du 6e au Iff jour de
gestation, à la dose la plus élevée pour le sulfate de benzidine, la N'-(2-hydroxyéthyl)-4-nitro-orthophénylènediamine et le dihydroxy-2,3 naphtalène. Il y a eu une diminution non significative pour la N,Ndiméthyl-para-phénylènediamine et le résorcinol. Pour le sulfate de benzidine et la N'-(2-hydroxyéthyl)-4nitro-ortho-phénylènediamine, cette diminution a été récupérée au cours de la.période suivant la fin de
l'exposition, soit du 16e au 20e jour. Il n'y a eu aucun effet sur l'implantation, la croissance ou la survie
intra-utérine ainsi que l'incidence de malformations externes, viscérales et squelettiques.
5.7.2 Étude chez le lapin
Des groupes de 12 lapins de Nouvelle-Zélande ont été gavés (1 mL/kg/j) avec une préparation
commerciale d'un colorant semi-permanent («Loving Care» de Clairol) du 6e au 18e jour de grossesse avec
des doses de 0,19,5 et 97,5 mg/kg puis les foetus ont été prélevés au 30ejour. Il y a eu coloration foncée
de l'urine indiquant l'absorption systémique de la préparation, mais aucun effet sur la consommation
alimentaire ni sur le gain de poids. Aucun effet n'a été observé sur la croissance intra-utérine ni sur
l'incidence de malformations externes, viscérales et squelettiques [Wemick et al., 1975].
5.1.3 Résu/né
Les études expérimentales ne permettent pas de mettre en évidence un effet sur le développement pré-natal
pour les diverses préparations commerciales de colorants qui ont été testées. Aucune étude n'a été
trouvée concernant le développement post-natal.
5.2 Reproduction
Deux études chez le rat ont exploré les effets des colorants capillaires sur la reproduction.
Une étude de fertilité et d'aptitude à la reproduction a été faite par Wemick et al. [1975] avec une
préparation commerciale de colorant semi-permanent (base de colorants dérivée de «Loving care» de
Clairol). Elle a été effectuée sur des rats Sprague-Dawley avec un régime alimentaire contenant 0, 1 950
et 7 800 ppm de colorant. Des groupes de 10 mâles ont été exposés pendant 8 semaines avant _
l'accouplement et durant la période d'accouplement. L'accouplement a été effectué avec des groupes de
20 femelles exposées pendant 8 semaines avant l'accouplement et durant l'accouplement, la gestation et
la lactatioa Les prélèvements ont été faits au 13e jour de gestation pour 1 femelle par mâle et au 21e jour
de lactation pour l'autre. Les auteurs rapportent qu'il y a eu une coloration foncée de l'urine, indicatrice
d'une absorption systémique de la préparation. Il n'y a eu aucun effet sur la consommation alimentaire ni
sur le gain pondéral des mâles et des femelles. Aucune anomalie n'a été observée chez les embryons
disséqués ni sur les ratons allaités. L'expérience n'a mis en évidence aucun effet néfaste sur la
reproduction.
Burnett et al. [1988] ont effectué une étude de reproduction sur deux générations de rats Sprague-Dawley
avec 6 préparations commerciales de colorants semi-permanents contenant toutes de la p-phényiènediamine
(formulations 7401, 7402, 7403, 7404, 7405, 7406). Elles ont été mélangées en proportion 1:1 avec du
peroxyde d'hydrogène à 6% juste avant l'application. Les rats ont été exposés à un volume de 0,5 mL
appliqué 2 fois par semaine sur la peau rasée du dos. Un total de 9 groupes de 40 rats (20 par sexe) ont
été utilisés dont 3 groupes contrôles et 6 traités. Les parents (F0) ont été traités pendant la croissance,
14
l'accouplement, la gestation et la lactation. Vingt ratons par sexe de la 2e portée de la première génération
(Flh) ont été exposés comme leurs parents puis accouplés à l'âge de 100 jours pour donner naissance à 2
portées (F,a, F,b). Outre l'irritation cutanée, il n'y a pas eu d'effet sur la santé des générations testées et
aucun signe detoxicité n'a été observé. Il n'y a pas eu d'effet sur la reproduction (indices de fertilité, de
gestation, de survie et de naissance vivante) pour les portées F u , Flb, F^ et F2b. L'examen microscopique
des tissus de 5 mâles et de 5 femelles FIb n'ont pas permis de mettre en évidence un effet relié au
traitement.
En résumé, les études expérimentales ne permettent pas de mettre en évidence un effet sur la reproduction
pour les diverses préparations commerciales de colorants qui ont été testées.
5.3 Transfert dans le lait
Nous n'avons trouvé aucune étude concernant un transfert dans le lait, tant chez l'homme que chez l'animal,
d'un produit commercial utilisé en coiffure.
5.4 Mutagénicité
5.4.1 Études in vitro
Quelques études sur des bactéries ont été réalisées afin d'évaluer l'activité mutagène de préparations
commerciales. Des essais ont été effectués sur Salmonella typhimurium (test de Ames) avec des
préparations commerciales de colorants capillaires en présence ou en absence de peroxyde d'hydrogène
dans le milieu d'incubation [Ames et al., 1975; Albano et al., 1982; Ferguson et al., 1990; Watanabe et al.,
1990]. Plusieurs préparations se sont avérées positives chez la bactérie.
Stamberg et al. [1979] ont évalué le henné, utilisé dans des colorants végétaux, et son ingrédient actif le
2-hydroxy-1,4-naphtoquinone chez 5 souches de S. typhimurium. Le henné s'est avéré négatif alors que
son ingrédient actif a été positif.
5.4.2 Études in vivo
Les études in vivo disponibles ont toutes été effectuées sur le rat. Albano et al. [1982] ont également
vérifié 4 des 6 préparations précédemment testées en les appliquant sur la peau de rats mâles avec du
peroxyde d'hydrogène à 3%. L'urine des rats s'est avérée mutagène lorsque testée avec S. typhimurium en
présence d'activateur.
Ammenheuser et Wairen [1979] ont réalisé une étude sur des rats mâles (dont le nombre n'est pas spécifié)
avec 3 colorants permanents commerciaux. Ils ont fait une application cutanée de 10-30 mL avec ou sans
peroxyde d'hvdrogène. L'application sur le pelage dorsal a duré 20 minutes, puis le produit a été enlevé
avec un shampooing et rinsé. L'urine a été prélevée avant l'application et à toutes les 24 heures pendant
2 à 4 jours suivant l'exposition, puis la mutagénicité urinaire a été testée avec S. typhimurium. Les
résultats indiquent une réponse positive au cours des premières vingt-quatre heures, mais négative au
cours des jours suivants. La réaction avec le peroxyde d'hydrogène n'a eu que peu ou pas d'influence sur
l'effet mutagène.
Une étude de translocation héréditaire a été effectuée par Burnett et al. [1981] avec un colorant semipermanent et un permanent. Des groupes de 25 rats mâles Sprague-Dawley ont reçu 2 applications par
15
semaine de 0,5mL chacun pendant 10 semaines sur la surface dorsale rasée. Les animaux ont été
accouplés avec des femelles non exposées. Les ratons de la génération F, ont été accouplés avec des
femelles non exposées, et une césarienne a été effectuée au 16e jour de gestation. Il n'y a eu aucun effet
sur le nombre de foetus vivants, d'implantations ou de résorptions pour la génération F2.
5.-4.3 Résumé
Plusieurs auteurs ont testé in vitro des préparations commerciales avec le test de Ames. Toutefois, il
existe des différences physiologiques entre les bactéries et les cellules de mammifères, ce qui nous invite
à la prudence. C'est un. test qui permet de pré-sélectionner les produits sujets à une expérimentation plus
élaborée. Il y a donc insuffisamment de données quant à la mutagénicité des préparations commerciales
testées.
Un nombre restreint de tests ont été effectués in vivo. Des études animales permettent de constater que
pour un certain nombre de préparations commerciales, il y a détection d'une activité mutagène
bactérienne dans l'urine. Un test de mutagénicité chez les mâles n'a pas permis de mettre en évidence
de changements chromosomiques au niveau des cellules germinales dans la descendance, ni d'atteinte
à la fécondité. Etant donné la multiplicité des sites et des mécanismes susceptibles de subir des atteintes
possibles, il y a donc une insuffisance de données quand à la présence ou à l'absence de mutagénicité des
préparations commerciales testées.
5.5 Potentiel cancérogène
5.5.2 Études chez la souris
Burnett et al. [1975] ont étudié les effets de l'application cutanée de 3 colorants permanents (formulations
PP-7588, PP-7586, PP-7785) chez,la souris Webster. Des groupes de 50 animaux par sexe, dont l'âge
variait de 6 à 8 semaines, ont été traités avec un colorant mélangé avec un volume égal de peroxyde
d'hydrogène à 6% juste avant l'application. Un volume de 0,05 mL du mélange dans l'acétone a été
appliqué sur la peau rasée dans la région scapulaire. Des contrôles ont été traités avec de l'acétone, d'autres
n'ont pas reçu de traitement. Les animaux traités ont été répartis en 2 groupes pour chaque colorant, un
groupe traité une fois par semaine et l'autre traité à tous les quinze jours pendant 18 mois. Aucun signe
de toxicité systémiquè n'a été observé dans les groupes traités et il nV a pas eu de différence significative dans l'incidence des tumeurs.
Searle et Jones [1977] ont évalué un colorant semi-permanent (formulation GS) chez la souris. Deux
souches ont été utilisées, 26 mâles et 22 femelles de la souche DBAf et 26 souris par sexe de la souche A,
toutes âgées entre 6 et 7 semaines: Chaque groupe a reçu une application cutanée de 0,4 mL (réduite à
0,2 mL à 24 semaines pour la DBAf) avec une préparation à 10% dans de l'acétone 50% (aqueux) deux
fois par semaine pendant 80 semaines sur la peau dorsale rasée. Des groupes contrôles de 16 animaux,
par sexe et par souche, ont reçu uniquement de l'acétone. Il y a eu augmentation des tumeurs pour la
souche DBAf, mais pas pour la souche A. Le nombre d'animaux utilisés était petit pour une telle étude.
Les mêmes auteurs ont évalué, dans la même étude, un autre colorant semi-permanent (formulation RB)
chez la souris. Deux souches ont été utilisées, 17 mâles et 15 femelles de la souche DBAf et 16 souris par
sexe de la souche A, toutes âgées entre 6 et 7 semaines dans les mêmes conditions expérimentales. Il n'y
a eu aucune différence significative dans l'incidence des tumeurs. Le nombre d'animaux utilisés était, ici
encore, petit pour une telle étude.
16
Une étude avec 14 préparations commerciales de colorants capillaires, provenant de 5 compagnies, a été
effectuée par Jacobs et al. [1984] chez la souris Swiss Webster. Deux colorants permanents (7602A,
7609) et 12 semi-permanents (7601, 7604, 7605, 7606, 7607, 7608, 7610, 7611, 7612, 7613, 7614, 7615)
ont été testés sur des groupes de 60 souris par sexe. Un volume de 0,5 mL/souris a été appliqué sur une
surface cutanée rasée de 1 cm2, une fois par semaine pendant 12 mois pour les permanents (mélangés avec
un volume égal de peroxyde d'hydrogène à 6% juste avant l'application) et 3 fois par semaine pendant 20
mois pour les semi-permanents. Les contrôles ont été uniquement rasés. Tous les animaux traités ont
survécu à la période de traitement et il n'y a eu aucun effet néfaste, sauf des atteintes cutanées. Il n'y a pas
eu d'incidence significative de tumeur.
5.5.2 Études chez te rat
Chez le rat Sprague-Dawley, des groupes de 50 mâles et 50 femelles âgés d'environ 14 semaines ont reçu
une application topique de 0,5 mL d'un colorant capillaire permanent mélangé avec du peroxyde
d'hydrogène à 6% juste avant l'application. L'application a été faite sur une surface cutanée dorsale rasée
de 3 cm2, deux fois par semaine pendant 2 ans. Deux groupes contrôles ont été utilisés: un groupe de 50
rats par sexe sans traitement et un groupe de 25 par sexe avec le véhicule mélangé avec du peroxyde
d'hydrogène à 6%. D n'y a pas eu de différence significative entre l'incidence de tumeurs chez les groupes
traités et contrôles [Kinkel et Holzmann, 1984]. L'analyse histologique était cependant limitée.
Burnett et Goldenthal [1988] ont exposé des rats Sprague-Dawley, âgés de 6 à 8 semaines, à 6 colorants
(formulations 7401, 7402, 7403, 7404, 7405, 7406). Des groupes de 60 mâles et 60 femelles ont été
traités par application cutanée, sur une surface dorsale rasée d'environ 2,5 cm de diamètre, 2 fois par
semaine pendant 117 semaines avec 0,5 mL d'une formulation diluée avant l'application en proportion 1:1
avec du peroxyde d'hydrogène à 6%. Trois groupes contrôles ont reçu le véhicule. Il n'y a pas eu de
différence significative concernant le poids corporel moyen et la survie pour chacun des 3 groupes traités
avec une ou l'autre des 3 formulations. Il n'y a pas eu d'augmentation significative de tumeurs tant au site
d'application qu'à toute autre localisation pour cinq formulations. Toutefois, une augmentation significative
d'adénomes hypophysaires a été observée chez les femelles traitées avec la formulation 7406. Les auteurs
émettent des doutes quant à la signification biologique des résultats obtenus puisqu'ils considèrent le
niveau de signification statistique insuffisamment élevé, d'autant plus qu'il y a beaucoup de variation entre
les trois groupes contrôles.
Des groupes de 20 rats Wistar, 10 par sexe et pesant de 120-140 g, ont été traités avec 0,5 mL de
dichlorhydrate de p-phénylènediamine oxydée dans de l'hydroxyde d'ammonium à 2% et du peroxyde
d'hydrogène à 6% (en proportion 1:1 ) sur la peau du dos rasée, une fois par semaine pendant 18 mois. Le
groupe contrôle a été rasé et traité avec le véhicule. Il n'y a pas eu de différence entre les deux groupes
concernant la survie et le gain de poids. Les survivants ont été euthanasiés à 21 mois. Les auteurs ont
observé une augmentation significative de tumeurs mammaires [Rojapano et al., 1986]; il y avait cependant
peu d'animaux et l'examen histologique était limité à certains organes.
Rojanapo et al. [1986], au cours de la même étude, ont injecté des groupes de 10 rats par sexe, par voie
sous-cutanée dans la région de la hanche avec la même préparation, à la même fréquence et avec la même
durée. D n'y a pas eu de différence entre les deux groupes concernant la survie et le gain de poids. Les
survivants ont été euthanasiés à 21 mois. Une augmentation significative de lésions mammaires a été
observée chez les femelles; il y avait cependant peu d'animaux et peu d'organes examinés.
17
5.5J Résumé
Des données expérimèntales sur. le potentiel cancérogène de certains colorants semi-permanents et
permanents commerciaux sont disponibles. Plusieurs d'entre elles ne montrent pas d'augmentation
significative de l'incidence des tumeurs ou sont inadéquates pour faire une évaluation. Une étude ayant
une formulation spéciale s'est toutefois avérée positive, mais elle a des limitations méthodologiques qui
la rendent inadéquate pour l'évaluation. L'expérimentation animale fournit ainsi une faible indication
de l'absence de cancérogénicité.
6. DISCUSSION ET CONCLUSION
Le nombre de produits commerciaux utilisés en coiffure est très vaste et en mouvement continuel.
L'analyse de chacun constituerait une tâche énorme d'autant plus que les laboratoires sont déjà insuffisants
pour répondre aux besoins actuels. De plus, il n'existe pas de méthode d'analyse qui permette d'obtenir une
certitude absolue de l'innocuité d'un produit mis sur le marché. Il faut donc tenir compte de chacun des
ingrédients utilisés pour la fabrication des cosmétiques.
Il est difficile de les dénombrer exactement puisque les méthodes actuelles de synthèse sont tellement
avancées que le nombre de produits augmente constamment. Certaines données permettent d'envisager
la possibilité de plusieurs dizaines de milliers; le nombre des produits les plus utilisés est toutefois de
beaucoup plus restreint.
Plusieurs de ces substances sont utilisées dans des produits autres que des cosmétiques et il existe des
données tant physico-chimiques que toxicologiques à leur sujet. Bien que leurs conditions d'utilisation
soient alors différentes, il est possible d'utiliser les connaissances acquises. Les données disponibles pour
ces substances ne sont cependant pas toujours extrapolables au mélange de celles-ci.
En considérant les données existantes, les substances qui ont été démontrées sans effet toxique pourront
être considérées comme telles. Celles qui sont (ou seront) reconnues comme nocives ou problématiques
pourraient alors faire l'objet d'une analyse propre aux conditions de travail. En cela, la connaissance des
propriétés telles que la tension de vapeur, le coefficient de partage, la solubilité dans l'eau et les voies
d'absorption, est importante pour aider à évaluer le risque associé aux contaminants susceptibles de se
retrouver dans le milieu de travail.
La présence des produits commerciaux dans le milieu de travail n'implique pas nécessairement qu'il y aura
des effets toxiques pour les travailleurs. La véritable question consiste à savoir s'il existe un risque dans
les conditions normales d'utilisation L'identification d'un danger n'est pas l'effet toxique alors que le risque
en est la probabilité de manifestation.
Il faut démontrer que les produits ou les ingrédients sont présents, qu'ils peuvent être nocifs pour la santé,
qu'ils peuvent être absorbés dans l'organisme (de préférence en quantité décelable) et y avoir un effet
biologiquement significatif. Advenant que cette démarche s'avère positive, la substitution des produits
commerciaux impliqués ou la réorganisation du travail sont les approches à privilégier.
Les études épidémiologiques révisées ne permettent pas d'établir la présence d'un risque accru de
mortinatalité, d'avortement spontané, de malformations congénitales, de petits poids de naissance, de
prématurité ou de cancérogénèse chez l'enfant, suite au travail de coiffeuse pour une travailleuse enceinte.
Certaines des études disponibles présentent des problèmes méthodologiques qui diminuent
considérablement la fiabilité des résultats; c'est le cas notamment des études sur les malformations
18
congénitales et sur les cancers chez l'enfant. Le potentiel cancérogène de la profession de coiffeuse n'a
été démontré que pour les travailleurs masculins (cancer de la vessie), dans des études n'ajustant pas pour
la consommation de cigarettes; il faut se rappeler qu'il s'agit de travailleurs ayant été exposés il y a de
nombreuses années, probablement à des substances maintenant retirées du marché (notamment certaines
amines) [IARC, 1993].
Les données disponibles en expérimentation animale concernant le potentiel cancérogène, la mutagénicité
ainsi que les effets sur la reproduction et le développement nous donnent une faible indication de l'absence
de ces effets pour, les préparations commerciales testées.
Il n'y a pas, actuellement, suffisamment de preuves scientifiques pour mettre en évidence un danger pour
la travailleuse enceinte ou qui allaite. Cette constatation concorde avec l'opinion de Koren et Bologna
[1989], du «Motherisk Program of The Hospital of Sick Children and the University of Toronto».
19
7. RÉFÉRENCES
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8. ANNEXES
Annexe 1 - Composition générale de certains produits utilisés en coiffure
Annexe 2 - Classification du potentiel cancérogène de certaines substances présentes dans les produits
utilisés en coiffure
26
Annexe 1
Composition générale de certains produits utilisés en coiffure 1
Composition-type
Exemples d'ingrédients
• SHAMPOOING •
50-70%
7-15%
3-5%
0,5-1%
-1%
-2%
-0.2%
-0.005%
-0.5%
Eau
Surfactant anionique
Agent moussant
Epaississant
Additif pour l'apparence nacrée
Conditionneurs
Préservatifs
Colorants
Parfum
Eau
Sulfate de n-dodécyle et de triéthanolamine
Diéthanolamine de l'acide laurique
Chlorure de sodium
Distéarate du polyéthvlène glycol
Polyquaternium-10
Formaldéhyde
C.I. acid yellow 23
Parfum
• RÉGÉNÉRATEUR •
0-10%
-10%
70-80%
0-1%
-2%
-0.5%
Eau
Polvol
Lipide
Surfactant
Ingrédients actifs
Parfum
Eau
Glycérine
Vaseline, lanoline
Ceteh-20
Acétate de plomb, soufre (colloidal)
Parfum
• SHAMPOOING COLORANT SEMI-PERMAIsfENT •
70%
-10%
-1%
-0.2%
1-3%
Eau
Surfactant
Épaississant
Préservatifs
Colorants
Eau
Lauryl sulfate de sodium
Carbomer-914
Bromo-2 nitro-2 propanediol-1,3
HC blue 2, HC red 3, nitro-2 paraphénvlènediamine
• COLORANT PERMANENT2 •
-70%
-10%
-1%
0.5-4%
-1%
-1%
PARTIE I:
Eau
Surfactant
Épaississant
Colorants
Antioxydant:stabilisant
Ammoniaque
-85%
-5%
-2%
3-5%
-1-2%
PARTIE IL
Eau
Lipide
Surfactant non-ionique
Peroxyde d'hydrogène
Stabilisant et agent pour ajuster le
PH
Eau
Sulfate de n-dodécyle et de triéthanolamine
Carbomer-914
Toluène-2,5-diamine, m-aminophénol, résorcinol
Acide érythorbique, sulfite de sodium
Ammoniaque
Eau
Alcool cétylique
Cetethr20
Peroxyde d'hydrogène
EDTA, phénacétine, phosphate de potassium
27
Composition-type
Exemples d'ingrédients
• SOLUTION POUR MISE EN PLIS •
-90%
5-11%
-1%
-0.05%
-0.1%
Eau
Acide thioglycolique
Agent de turbidité
Colorant
Parfum & ammoniaque
Eau
Acide thioglycolique
Copolymer de styrène d'acrylates, laureth-20, carbomer-941
FD&C blue no. 1
Parfum & ammoniaque
• AÉROSOL POUR MISE EN PLIS •
-80%
-5%
-10%
-5%
-1%
-0.1%
Eau
Propulsif
Thioglycolate de monoéthanolamine
Lipide
Surfactant
Parfum
Eau
Butane, isobutane
Thioglycolate de monoéthanolamine
Phtalate de dibutyl
Laureth-20
Parfum
• PERMANENTE ACIDE •
PARTIE I
12%
8%
Agent d'ondulation
Solvant
80%
0.5-1%
0.1-0.4%
Eau
Surfactant
Fragrance
Thioglycolate de glycéryle
Glycérine
PARTIE II
Eau
Coceth-8
Fragrance
• LIQUIDE DE FIXATION POUR PERMANENTE ACIDE •
-95%
-4%
0.1%
-0.5%
~1%
Eau
Peroxyde d'hydrogène
Stabilisateur
Acide citrique
Agent de turbidité
Eau
Peroxyde d'hydrogène
Phénacétine
Acide citrique
Copolymère de styrène et d'acrylates, laureth-20, carbomer941
• FIXATIF AÉROSOL"
1-5%
-0.1-0.5%
30-40%
35-60%
1
2
Polymère
Neutralisant pour polymère
Solvant
Propulsif
Copolymère PVM/VA
Isobutanolamine
Alcool, eau
Éther diméthylique/ isobutane/ propane
Adapté de: De Groot AC, Weyland JW, Nater JP. Unwanted effects of cosmetics and drugs used in
dermatology. Elsevier, 1994 (p. 473-97).
La coloration permanente, ou oxydante, est le résultat d'une réaction complexe entre le peroxyde d ' h y d r o g è n e
et des intermédiaires de départ qui résultent en composés très réactifs qui à leur tour réagissent avec des
coupleurs. Les différentes teintes dépendent du choix des intermédiaires et des conditions de réaction.
28
Annexe 2 .
Classification du potentiel cancérogène de certaines substance
présentes dans les produits utilisés en coiffure
Substance
Produit dans lequel on la retrouve
Classification
CIRC
Année de la
classification
Acétate de plomb
Colorants temporaires
2B
1980
Auramine
Brillantine
2B
1972
Bromate de potassium
Préparations à permanentès
2B
1986
Chloroaniline (para-)
Colorants capillaires
2B
1993
Chlorure de vinyle
Laques capillaires
1
1979
CI Acid red 114
Colorants capillaires
2B
1993
CI Basic red 9
Colorants capillaires
2B
1993
CI Direct blue 15
Colorants capillaires
2B
1993
CI Disperse blue 1
Colorants capillaires
2B
1990
2,4-Diaminoanisole
Colorants capillaires permanents
2B
1982
2,4-Di aminotol uène
Colorants capillaires permanents
2B
1978
Di chl orométhane
Laques capillaires
2B
1986
Diméthylaminoazobenzène (para-)
Brillantines
2B
1975
2.6-Dimethyl aniline
Colorants capillaires
2B
1993
Formaldehyde
Shampoings, produits pour manucure
2A
1982
Goudron
Shampoings anti-pelliculaires
1
1985
HC Blue No. 1
Colorants capillaires semi-permanents
2B
1993
Huiles minérales
Traitements conditionnants
1
1984
Hydroxyanisole butylé
Produits pour la peau
2B
1986
Isopropanol
Fixatifs» rince, décolorants, produits pour manucure
3
1987
Oxydes de chrome
Produits pour manucure
1 ou 3
1990
Phénacétine
Agents blanchisseurs, préparations pour permanentes
2A
1980
Sels de cobalt
Colorants temporaires
2B
1991
Sels de nickel
Colorants capillaires temporaires
1
1990
Toluène
Produits pour manucure
3
1987
Classification CIRC:
1 =
2a=
2b=
Cancérogène pour l'humain
Cancérogène probable pour l'humain
Cancérogène possible pour-l'humain
3 = Non classifiable (données insuffisantes)
4 = Probablement non cancérogène pour l'humain
F
10,543
ex.2
Labrèche, F. et a l .
Revue e t s y n t h è s e de l a l i t t é r a t u r e sur- -1-e-s i s s u e s déf avG;Faë-l-es de
grossesse reliées à l'exposition
aux prôdtrrtrs c h i m i q u e s
l e domai
la: c o i f f u r e .
F 10,543*
ex.2
H

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