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071/03/Monday 09h26
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Simulateur de climat
Par Claude Gauvreau
Archives des entrevues
Pour un scientifique, Daniel Caya possède un parcours qu'il qualifie lui-même de
hors normes. «Je suis un ancien drop-out», dit-il avec un sourire. À la fin du
secondaire, il a dit adieu à l'école pour suivre ses frères dans la vente de voitures
à Sainte-Agathe-des-Monts. Mais après cinq ans dans la peau d'un
concessionnaire d'automobiles, le futur universitaire a conclu qu'il n'était pas dans
la bonne voie. «Je me suis inscrit en sciences au cégep, raconte-t-il, et un jour je
suis tombé sur une brochure de l'UQAM annonçant un programme de bac en
physique et en météorologie. Ma décision était prise.»
Avec des collègues de l'UQAM et sous la direction du professeur René Laprise,
Daniel Caya (Ph. D., sciences de l'environnement, 96) compte parmi les premiers
chercheurs au Canada à avoir conçu, au début des années 1990, des modèles
de simulation du climat. Le «Modèle régional canadien du climat» est basé sur le
prototype qu'il a développé au cours de son doctorat. Aujourd'hui, il dirige l'équipe
des simulations climatiques d'Ouranos, un consortium regroupant une centaine
de spécialistes des changements climatiques, tout en étant professeur associé au
Département des sciences de la Terre et de l'atmosphère de l'UQAM.
Daniel Caya
Photo : Nathalie St-Pierre
Même si les modèles ne reproduisent pas parfaitement toutes les caractéristiques
du climat, ils demeurent les seuls outils dont disposent actuellement les
scientifiques pour comprendre et anticiper les changements à venir. Or, les
experts sont unanimes : les changements climatiques ont déjà et auront des
effets notables sur l'environnement. Dans le Grand Nord du Québec, la fonte du
pergélisol a commencé à endommager les infrastructures. Certaines études
démontrent que nos forêts pourraient être plus vulnérables aux invasions
d'insectes nuisibles. Mais le réchauffement ne produit pas que des effets nocifs.
En effet, toute diminution de la consommation d'énergie est positive pour
l'environnement, car elle contribue à limiter les émissions de polluants.
Les premiers modèles permettant de prévoir les changements climatiques,
conçus à l'échelle de la planète, sont apparus au milieu des années 1970. Plus
précis et plus fins, ceux à caractère régional datent du tournant des années 90. «
Les modèles de simulation s'apparentent à de gros jeux vidéo, observe Daniel
Caya. Ce sont des logiciels très complexes qui traduisent les lois de la physique
régissant le système climatique en équations mathématiques. » On découpe la
planète à l'aide d'un filet imaginaire fait de mailles horizontales et verticales. Puis,
à chacun des noeuds du filet, des valeurs sont indiquées pour les variables liées
à la circulation atmosphérique, comme la température, le vent, la pression et
l'humidité. Sur la base des équations initiales, l'ordinateur calcule l'évolution des
variables. Les modèles peuvent ainsi prendre en compte une multitude de
perturbations au cours du temps.
Daniel Caya et ses collaborateurs cherchent à construire des scénarios plausibles
et à évaluer les incertitudes, malgré les obstacles scientifiques et techniques
auxquels ils font face. «Le climat est un système physique chaotique qui évolue
de façon non linéaire. Quant aux modèles de simulation, ils sont tributaires de la
vitesse et de la puissance de calcul des ordinateurs, souligne le chercheur. D'où
l'importance de disposer des fonds nécessaires pour se doter d'équipements
toujours plus performants.»
Selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC)
mis sur pied par les Nations Unies, il n'y a plus aucun doute sur le fait que les
http://www.uqam.ca/entrevues/2006/e2006-047.htm
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activités humaines sont en grande partie responsables du réchauffement
climatique, rappelle Daniel Caya. L'utilisation des combustibles fossiles — pétrole,
mazout, gaz naturel et charbon — le déboisement et certains procédés agricoles
et industriels font croître la concentration des gaz à effet de serre (GES) de façon
importante.
Parallèlement aux pressions exercées sur les gouvernements pour qu'ils
respectent les objectifs du Protocole de Kyoto, le scientifique estime qu'il faut
changer nos modes de consommation et de transport. «Surtout, dit-il, il faut
poursuivre le travail d'éducation à l'environnement, en commençant auprès des
jeunes dans les écoles. On ne renversera pas la vapeur, mais on peut ralentir le
rythme du réchauffement.»
Source : Magazine Inter, Automne 2006 - Volume 04 - Numéro 02
Service des communications › [email protected]
UQAM - Université du Québec à Montréal › Mise à jour : 13 décembre 2006
http://www.uqam.ca/entrevues/2006/e2006-047.htm
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