II. — FOLLETS ET LUTINS « Les Elfes, dit MA

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II. — FOLLETS ET LUTINS « Les Elfes, dit MA
Extrait du livre Curiosités Infernales de Paul Lacroix vous est offert par Editions Douin.
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MONDE DES ESPRITS
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II. — FOLLETS ET LUTINS
« Les Elfes, dit M. A. Maury1, attachent souvent leurs
services à un homme ou à une famille, et suivant les
contrées, ils ont reçu dans ce cas des noms différents. On
les appelle nis, kobold, en Allemagne ; brownie, en
Écosse ; cluircaune, en Irlande ; le vieillard Tom Gubbe
ou Tonttu, en Suède ; niss-god-drange, dans le Danemark
et la Norwège ; duende, trasgo, en Espagne ; lutin, goblin
ou follet en France ; hobgoblin, puck, robin good-fellow,
robin-hood, en Angleterre ; pwcca, dans le pays de Galles.
En Suisse, des génies familiers sont attachés à la garde
des troupeaux ; on les appelle servants. Le pasteur de
l’Helvétie leur fait encore sa libation de lait.
« Le cluricaune se distingue des Elfes, parce qu’on le
rencontre toujours seul. Il se montre sous la figure d’un
petit vieillard, au front ridé, au costume antique ; il porte
un habit vert foncé à larges boutons ; sa tête est couverte
d’un chapeau à bords retroussés. On le déteste à raison de
ses méchantes dispositions, et son nom est employé
comme expression de mépris. On parvient quelquefois par
les menaces ou la séduction à le soumettre comme
serviteur ; on l’emploie alors à fabriquer des souliers. Il
craint l’homme, et lorsque celui-ci le surprend, il ne peut
lui échapper. Le cluricaune connaît en général, ainsi que
les nains, les lieux où sont enfouis les trésors ; et, comme
les nains bretons, on le représente avec une bourse de cuir
à la ceinture, dans laquelle se trouve toujours un shelling.
Quelquefois il a deux bourses, l’une contient alors un coin
de cuivre. Le cluricaune aime à danser et à fumer ; il
s’attache en général à une famille, tant qu’il en subsiste un
membre ; il a un grand respect pour le maître de la maison,
1
Les Fées du moyen âge, p. 76.