NUITS BLANCHES A SAINT PETERSBOURG
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NUITS BLANCHES A SAINT PETERSBOURG
1 NUITS BLANCHES A SAINT PETERSBOURG (4 au 11 juin 2014 – UIA VISSOL) " Petersburg ! L'œuvre d'un homme, l'œuvre d'un peuple, l'œuvre de Dieu ? Ville d'eau et de pierre, de raison et de folie. Ville ouverte sur l'infini ". Qui, mieux que Dostoïevski peut résumer ce que nous ressentîmes dans la métropole la plus septentrionale au monde, située à moins de 750 kilomètres du cercle polaire arctique ! Lui, dont la vie et l’œuvre sont liés à cette ville prestigieuse : le quartier où il vécut jeune se trouvait entre l'Amirauté et la place aux foins. Crime et Châtiment se déroule autour du canal Griboïedov, là où, dans ce quartier alors glauque, le héros Raskolnikov tue l'usurière Alena Ivanovna. Pourquoi ces références littéraires ? Parce qu’elles disent tout de ce qui fut à son origine. Visionnaire, le Tsar Pierre 1er (1672-1725) voulait une capitale à l’image de son empire : grandiose ! De la perspective Nevski aux atlantes et cariatides qui ornent les palais de la Neva, il la fit élever avec le souci permanent de la symétrie. D’autre part, la latitude donne à cet endroit un climat très particulier, notamment l’été marqué en fin de journée par ce qu’Alexandre Dumas dit être une « douce transparence », à savoir « une atmosphère gris perle, irisée d'opale, qui n'est ni celle de l'aube, ni celle du crépuscule" ? La forteresse Pierre et Paul Canal Griboïedov En effet, avec le solstice d’été, pendant deux à trois semaines, alors que commencent les vacances scolaires, le soleil ne se couche presque pas. Il fait jour 18 heures. Ce sont les fameuses Nuits Blanches. Tout semble reprendre vie après un long engourdissement. Il fait chaud, très chaud même. Tout bruit. Tout s’anime : ce sont des représentations musicales ou théâtrales exceptionnelles ou des spectacles plus populaires. Sur les canaux, les jeunes chantent et dansent. Dionysos s’est invité à ces sages Bacchanales nordiques. 1. UN PEU D’HISTOIRE La ville, construite 2 à 4 mètres au-dessus du niveau de la mer, comptait 42 îles. À l'origine, il y en avait un plus grand nombre mais de nombreux canaux ont été comblés. Les rives du fleuve ont été consolidées à l'aide de pierres granitiques qui non seulement protègent la ville des eaux mais également contribuent à lui donner son cachet. De ce fait, selon Pouchkine « La Neva s’est habillée de granit. » ! Saint-Pétersbourg a changé plusieurs fois de nom : ce fut Petrograd de 1914 à1924, puis Leningrad de 1924 à 1991. Elle reprit son nom d'origine à la suite d'un référendum en 1991. En 1918 elle perdit son titre de capitale au profit de Moscou, plus central. Saint-Pétersbourg a conservé de l’époque des tsars un ensemble architectural unique. Deuxième port russe sur la mer Baltique, c'est un centre majeur pour l'industrie, la recherche et l'enseignement russe ainsi qu'un important centre culturel européen. C’est la deuxième ville d'Europe par sa superficie et la cinquième par sa population. Pierre le Grand voulait que, par un urbanisme résolument moderne et une esthétique d'origine étrangère, la nouvelle ville permette à la Russie d’« ouvrir une fenêtre sur l'Europe » et contribue à hisser la Russie au rang des grandes puissances européennes. Le centre-ville, construit sur des directives des souverains russes, présente donc une architecture unique qui mélange des styles architecturaux du baroque, au néoclassique, acclimatés de manière originale par des architectes souvent d'origine italienne. La ville est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1990. Or, si nous avons eu l’impression de flâner dans une ville ancienne, en réalité Saint Petersburg a été plusieurs fois détruite, en particulier lors du tristement célèbre siège de Leningrad 2 durant la seconde guerre mondiale. Chaque fois, les Russes ont mis un point d’honneur à la reconstruire à l’identique. 2. LE VOYAGE Poussés par le romantisme et la légende attachés à ces lieux, nous fûmes une quinzaine de l’U. I. A. Vissol à vouloir en éprouver la magie et le dépaysement. Une navette de nuit vint nous chercher, sous la pluie, en divers points de Caen, pour Roissy ! La Swissair nous emmena ensuite à Saint Petersburg, via Zurich. A 14h15, heure locale, nous sommes arrivés à l’aéroport de Pulkovo. Quelle chaleur ! A croire que nous sommes allés vers le sud ! Notre Résidence, Le Manifest Hotel, était facile à retrouver et tout près du centre. Son confort était un peu « soviétique » ! Mais, peu importe, c’est aussi cela les voyages Quant aux Pétroviens ils se montreront tout au long de notre séjour avenants et prêts à rendre service, notre guide MACHA KOMISSAROVA en premier lieu. Nous l'avions contactée bien avant notre départ afin de passer les trois premières journées avec elle et de nous familiariser ainsi avec des lieux que l'alphabet cyrillique nous rendait plus difficile à aborder. 3. LA VILLE Nous avons peu à peu découvert cette ville somptueuse avec Macha d'abord, puis seuls. Elle nous indiqua différents points de repère, tous visibles de loin: la cathédrale de la Transfiguration, tout près de l'hôtel. Plus loin, l’élégante flèche de l’Amirauté coiffée d'une girouette en forme de navire, et dans son axe, la haute flèche dorée du clocher de la collégiale, sur la forteresse Saint Pierre et saint Paul. Nous y ajoutâmes le fameux immeuble Singer, situé face à Notre-Dame de Kazan, sur la Perspective Nevski, tant nous aimions y déguster les plats délicieux préparés dans le restaurant- salon de thé! La compagnie Singer, celle des machines à coudre, avait construit un gratte-ciel à New York et voulait agir de même dans la capitale russe. Ainsi fut édifié ce bâtiment qui fut nationalisé après la révolution d'Octobre. Il accueille depuis la Maison d'État d'Édition de Petrograd. Cathédrale de la Transfiguration Immeuble singer Dans cette ville à l’histoire si riche, il faut savoir se laisser séduire par une promenade parmi les canaux qui lui ont valu le surnom de « Venise du Nord ». C’est ainsi qu’on en perçoit le romantisme, l’atmosphère et la beauté. Et pourquoi ne pas se laisser bercer, comme nous, sur les flots de des canaux et découvrir Saint Petersburg sous un autre angle, à bord d’un bateau; et même un soir, attendre la nuit, pour profiter de cette « transparence » du ciel et de la féérie des lumières lorsque les onze ponts qui mènent à la mer Baltique se lèvent peu à peu pour laisser passer les navires en transit dont la noria sera incessante de 22 heures à 5heures. 3 sur les canaux! le lever de ponts sur la Néva L'Ermitage Il est impossible de parler de Saint Petersburg sans évoquer son métro. C’est, à lui seul, un sujet d’étonnement. Quelle impression que de s’enfoncer ainsi au centre de la terre sur un escalier roulant bien abrupt ! C’est que la ville est desservie par un réseau de métro entièrement souterrain car en raison de la nature marécageuse du terrain, il a été nécessaire de creuser le tunnel jusqu'à une profondeur de 90 mètres, un record mondial! Et puis chaque station ressemble à un musée: Les plus anciennes sont somptueusement décorée de marbre ou d'œuvres d'art. Nous l'avons pris tous les jours pour visiter le palais de l'Ermitage son merveilleux musée, le palais Youssoupov, La forteresse Saint Pierre et Saint Paul, le musée russe et bien d'autres endroits, tels Notre Dame de Kazan, l'église Saint Sauveur sur le Sang versé, ou la cathédrale Saint Isaac. Cathédrale Saint Isaac La cathédrale Notre-Dame de Kazan Saint Sauveur sur le Sang versé La splendeur de l'Ermitage rivalise avec celle des palais situés à une vingtaine de kilomètres de Saint Petersburg, qu'il s'agisse du palais de Peterhof voulu par Pierre Le Grand, à l'image de Versailles, ou de celui de Tsarskoïe Selo, chaque tsar ou tsarine rivalisant pour attacher son nom à une œuvre architecturale faite à la gloire de sa capitale. 4. UNE SOIREE MEMORABLE: DON QUICHOTTE AU THEATRE MARIINSKY le 7 juin Il avait fallu choisir une représentation où la barrière de la langue ne nous gênerait pas. L’adaptation du Don Quichotte de Cervantès par le compositeur de musique de ballet, Minkus, (1826 - 1917) nous convint. Notre soirée fut merveilleuse. Nous avons pu admirer tant l’architecture du théâtre en luimême, que la beauté et la justesse de la mise en scène et des chorégraphies. Ce théâtre, qui fit partie des scènes impériales, est issu des restes d’un théâtre-cirque qui brûla en 1859. Les architectes en ont transformé les ruines et créé un vaste lieu où la scène était très grande. Cela changea l'art de l'utiliser et permettait des défis tel celui de faire arriver Don Quichotte à cheval ! Quel spectacle, enlevé et superbe ! Un réel plaisir et des sens et de l’esprit ! 5. CONCLUSION Les mots ne peuvent vraiment traduire la richesse de ce que notre groupe vécu du 4 au 11 juin 2014 à Saint Petersburg. D’une part, nous avons eu la chance de former un groupe riche et agréable, la personnalité de chacun apportant aux autres. Notre guide Macha, qui nous accompagna les trois premiers jours, s’est montrée d’une gentillesse et d’une compétence sans faille. D’autre part, que de merveilles dans cette superbe ville aux mœurs inconnues pour nous à ce jour. Nous ne pouvons que remercier ceux qui en furent les chevilles ouvrières, en particulier Pierre, Laure et Odile, ainsi que Michelle qui sut bien souvent nous sortir d’un mauvais pas. Bref, il ne nous reste plus qu’à retourner là – bas pour découvrir ce que nous n’avons pas eu le temps de visiter. Pendant les NUITS BLANCHES même s’il fait jour 18 heures, nous avons manqué de temps ! MAUD SIMONET Les photos sont de Maud SIMONET, la photo de groupe de JY Le Person. Celle de la cathédrale de la transfiguration, proche de notre hôtel, a été empruntée à wikipedia.