Extrait du texte de la plaquette qui accompagne le film

Transcription

Extrait du texte de la plaquette qui accompagne le film
Limites invisibles
La Ville de Lausanne a produit le film Limites invisibles pour mieux
faire comprendre qu’une rencontre entre l’architecture et l’éducation
est souhaitable, voire essentielle. Ce film est indispensable pour les
pédagogues qui veulent construire un projet institutionnel clair
donnant un repère à l’enfant: sujet, −acteur de son développement. Il
l’est également pour tout architecte qui veut mettre à disposition un
outil de travail performant. Ce film facilite les rencontres qui suscitent
le dialogue et la créativité d’un acte pédagogique institutionnel.
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Pour nous, éduquer l’enfant, c’est contribuer à ce qu’il accède un jour à l’état −d’adulte avec tout ce
que cela comporte d’autonomie et de capacités relationnelles. Mais c’est aussi lui donner accès à
une culture, des valeurs qui le guideront dans la direction de son épanouissement et de la
construction de son estime de soi?…
Dans ce contexte, le travail de l’équipe éducative s’organise de manière subtile, invisible au
néophyte mais rigoureuse pour que chacun joue le rôle qui lui est assigné, garant du bon
fonctionnement de tous. Les adultes ensemble, sont porteurs d’un cadre qui, s’il est bien tenu, ne
se voit pas de manière apparente mais se perçoit par le fait que les enfants y jouent tranquillement
et intensément; en toute confiance.
Cette organisation se lit comme une partition de musique et nous repérons à quel moment et
pourquoi nous faisons parfois des fausses notes. Nous savons également que nous pouvons, dans
ce cas, compter sur l’aide d’un ou d’une collègue et ceci parce que tous et toutes nous avons
devant nous la même partition!
Au centre de vie enfantine de Valency, les enfants peuvent évoluer librement mais ne sont pas
libres d’aller partout où ils −veulent, quand ils veulent et comme ils −veulent.
Le secteur auquel chaque enfant est affilié, comme les éducateurs qu’ils connaissent et retrouvent
régulièrement, servent de points d’ancrage. Dès lors, les enfants peuvent, selon les périodes de la
journée et des conditions préalablement respectées, aller dans un autre secteur ou jouer hors du
regard de l’adulte.
Ce n’est toutefois pas une barrière ou une séparation formelle qui va signaler sa place à l’enfant?…
L’espace est ouvert?… C’est donc parce que l’enfant, quel que soit son âge (et j’insiste sur ce
point) a intégré une règle, en en comprenant profondément le sens et en en percevant la cohérence
qu’il pourra la respecter.
Par exemple, les enfants, à aucun moment ou pour aucune raison que ce soit n’ont le droit d’entrer
dans la cuisine qui est complètement ouverte?… Eh bien, ils n’y rentrent pas! Bien sûr que cette
consigne n’est pas innée et que nous devons, au début du placement de l’enfant en tous les cas,
l’expliquer et l’appliquer. Nous pensons par conséquent qu’une règle respectée lorsqu’elle peut être
transgressée à tous moments signifie qu’elle est intégrée et acceptée par l’enfant. Les éventuels
détracteurs de cette théorie y verront les risques de dangers potentiels pour l’enfant?… Nous
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n’écartons pas ces risques, nous sommes seulement persuadées que l’avènement d’un accident
fait partie de la vie et que l’éducation au respect des règles telle que nous la pratiquons est une
richesse pour chacun; c’est en cela qu’elle supplante le risque?… Le débat reste ouvert; nous
faisons le choix d’une éducation qui permet, car à cet enfant que nous nous efforçons de
reconnaître comme un sujet, acteur de son développement, nous reconnaissons délibérément la
capacité de discernement et d’évaluation de sa propre action en ce qui concerne les règles.
Pourquoi ça marche?
Lorsque l’enfant est confronté à une limite, l’adulte va avoir une attitude d’aide, de soutien, de
compréhension pour qu’il la respecte, l’assimile et l’accepte. Si la règle est la même pour tous car
posée clairement et nommée, son intégration peut prendre des rythmes et des nuances différentes
d’un enfant à l’autre. En effet, les espaces ouverts tels qu’ils ont été décrits plus haut permettent
des variations importantes dans leur occupation. Souvent, les enfants apprécient de jouer sur le
palier de l’escalier. Cependant lorsque les enfants se trouvent à cet endroit, ils ne sont plus sous le
regard de l’adulte, or les éducatrices, parce qu’elles les connaissent très finement, peuvent, en
fonction des compétences diverses des enfants autoriser l’un ou l’autre à y jouer.
On le sait, les apprentissages ne se déroulent pas au même rythme pour chacun de nous. Ce
constat doit également être appliqué aux enfants qui vivent dans un cadre collectif et cela parce que
c’est respecter le rythme et l’individualité de chacun dont il s’agit.
La transgression de la règle est donc différente pour chacun, c’est pourquoi cela ne doit pas
forcément être traité de manière univoque avec les enfants.
Le cadre n’a pas force de loi, il sert de repère pour grandir et pour apprendre. Un cadre clair
suppose que soient définis et explicités les permis et les interdits. Les consignes doivent être
adaptées à ses compétences mais doivent également être prêtes à se mouvoir et à s’ajuster à la
−réalité et au jugement de l’éducatrice.
Claude Thüler, Directrice du centre de vie enfantine de Valency
Durée: 25 minutes
Langue: français + version
sous−titrée en anglais
Plus d’informations:
www.lausanne.ch/film
Martine Desarzens, Adjointe pédagogique, Service de la petite enfance, Lausanne
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www.avenirsocial.ch
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