1 Edito Par François Gaillard

Transcription

1 Edito Par François Gaillard
Association loi 1901 pour la Promotion de la Chanson Française en Rhône-Alpes
Exemplaire WEB
a–fleur–de–mots@club–internet.fr
http://perso.club–internet.fr/fleur2mo/
Numéro 12
3,5 Euros
Tirage 70 exemplaires
Novembre-Décembre 2002
blesser ? C’est un vrai travail rédactionnel que
d’essayer de prévoir toutes les interprétations possibles
d’un même texte, et d’en percevoir la portée cachée…
Humblement, sans avoir de réponse toute faite, je
dirais que c’est en trébuchant qu’on apprend, et que je
n’ai sans doute pas encore assez trébuché… Car le jeu
de la critique me semble encore et toujours plus
difficile ; au ras-le-bol des articles systématiquement
élogieux, ce journal a répondu, à ses premières heures,
par des critiques parfois très virulentes ; et puis ? A
quoi sert de massacrer un disque, lorsqu’il en existe
des quantités qui méritent d’être encensés ? Alors,
nous nous sommes orientés vers la notion de chronique
plus que de critique, en préférant parler de la sélection
des disques qui, dans cette période, avaient la
préférence de nos platines. Il y a aussi le cas des amis,
comme Laurent BERGER ou Romain LEMIRE…
Dans le cas de Laurent BERGER — si l’on aime
particulièrement ce disque — une chronique de notre
part n’aurait pas été vraiment objective ; c’est
pourquoi nous avons préféré laisser la parole à des
amis moins impliqués que nous… dont les papiers
sont d’une grande sincérité et d’une très belle
justesse !
Pour alimenter encore ces questions qui m’occupaient
sournoisement, est arrivée, sous forme d’une lettre de
Jean-Luc Schwartz, la critique de mon propre disque ;
je vous épargne les longues hésitations, les « On la
met ? On la met pas ? On la met ! Oh, on la met
pas… ». Et finalement, on l’a mise. Mais, je vous en
prie, si vous pouviez avoir l’obligeance d’attendre que
je sois sous la table pour commencer à la lire…
Edito
Par François Gaillard
Ce douzième numéro du Journal d’A Fleur de Mots
voit apparaître une rubrique nouvelle, qui me plaît
particulièrement : à l’instar des chroniques de Géo
Cédille – alias Georges Brassens – dans Le Libertaire de
l’après-guerre, voici que débarque dans ces colonnes,
sur proposition de son auteur, la chronique « ACI
debout, couché » de Jean Lacéhy, auteur, compositeur,
interprète. Ce billet d’humeur sera un rendez-vous
bimestriel évoquant « la vie quotidienne d'un ACI
débutant ». C’est en fin de journal, et il y a de quoi se
régaler…
Le précédent numéro de ce journal a fait des remous,
à deux égards : d’une part, ma colère au sujet du
déroulement du festival off de Barjac (voir ci-après), et
d’autre part, mon petit compte-rendu sur l’état plutôt
alarmant en août dernier du Cœur des Gens, ce petit
lieu de chanson lyonnais monté par Jean-Marc LE
BIHAN1 . Ces deux réactions m’ont posé, ces deux
derniers mois, de sérieux cas de conscience quant à ce
rôle de critique que nous nous octroyons dans ce
journal : faut-il tout dire, sous quelle forme, et
jusqu’où ? On connaît l’image d’Epinal du critique
arrogant (voire mauvais), très cassant et bien souvent
un peu aigri de n’être que critique. Ces personnages ne
foisonnent pas dans les petits journaux comme le
nôtre, ou l’on trouve plutôt, parmi les auteurs
d’articles, des passionnés, des curieux, qui prennent
plaisir non pas à détruire, mais à rendre compte de ce
qu’ils ont, en général, aimé. Cependant, que faire
quand on n’aime pas ? Comment formuler ce que l’on
ressent (par exemple en cas de colère) sans agresser ou
1
Un membre de plus dans l’équipe Fleur de Mots :
Lola est née le 26 octobre ! Comme une fleur…
L’Assemblée Générale d’A Fleur de Mots
aura lieu le 1 er décembre 2002 à 11h
. Nous publions la lettre de J.M. LE BIHAN en fin de
journal ; depuis, une programmation semble avoir repris,
un nouveau piano a été loué… et on espère voir ce cœur
continuer à battre, tant on y a passé de riches heures…
à A Thou Bout d’Chant, 2 r de Thou Lyon 1 er
IMPORTANT ! Voir en dernière page
1
trouvaient donc ceux des Rancy, du Théâtre de la
Platte, de la salle Léo Ferré, du théâtre des Clochards
Célestes et du Cœur des Gens ; des artistes de la
prochaine saison sont montés chacun leur tour sur
scène pour chanter une de leurs chansons, permettant
ainsi d’avoir une vue d’ensemble de ce qui nous sera
donné à entendre cette année à Lyon ; entre autres,
Laurent BERGER, Claudine LEBÈGUE, Véronique
BALMONT, les GAY PNEUS… La soirée s’est
terminée par un concert des FUN CARMEN et la
possibilité d’échanger avec tous les acteurs de la vie
culturelle lyonnaise présents ce soir à cette occasion.
Une expérience réussie et à renouveler !
Marie Bobin
Au sujet du précédent édito…
Deux points de l’édito du dernier journal ont suscité
des réactions relativement vives, et j’aimerais y revenir.
Au sujet du déroulement du festival off de Barjac,
d’abord, l’allusion à Vivendi ou l’utilisation du texte
de « la Visite » de Georges Brassens pour évoquer
l’accueil plutôt froid que nous avons reçu à Barjac ont
été perçus comme des règlement de comptes, des
agressions envers les organisateurs du festival
« Chansons de Parole »… Effectivement, à la relecture,
le ton apparaît plus violent que voulu, et il y a lieu de
modérer largement le propos… OUI, ce festival (in) est
un beau festival (d’ailleurs nous l’avons dit !) ; OUI, la
déferlante d’un off composé d’artistes inconnus ne
pouvait qu’inquiéter l’organisation, car rien
n’indiquait au départ que nous ne venions pas dans
l’intention de parasiter (au sens premier, de
destructeur…) ce beau festival… Par contre, nous
estimons avoir totalement respecté le in, et, malgré
cela, nous n’avons à aucun moment (même après le
festival) pu établir le moindre contact avec l’équipe
organisatrice, et c’est dommage. C’est cette colère qui
émergeait, portant en elle – comme beaucoup de
colères – ses propres maladresses…
Au sujet de ma phrase de clôture, demandant de
soutenir tant que possible les salles programmant de la
Chanson, et ce fameux (explosif !) « forcez-vous à
sortir ! »… Effectivement l’expression est bien
maladroite… d’autant que les lecteurs de journaux
comme celui-ci sont souvent les plus curieux, avides de
nouveautés… Ce que je voulais faire ici, plus
justement, était de demander à chacun d’entre nous
(artistes ou non) d’essayer de transmettre cette
curiosité à ceux qui l’ont perdue, mangée qu’elle est
par la soupe servie froide des télés, pleine de remix et
de compils en tous genres… Le bouche-à-oreille est
certainement le moyen de promotion le plus efficace,
et, si « sortir le soir » constitue un effort pour certains,
essayons de leur donner le goût d’y aller… Voilà le
sens que je voulais donner cette fin d’édito, dont le
raccourci a, en effet, dérapé…
François Gaillard
? Hervé LAPALUD à la salle A Thou Bout d’Chant,
Lyon, inaugurait en Septembre son « Tour du Jour en
80 Mondes », qui, en cette fin octobre, en est à sa 7 ème
escale ! Dans une formule simple, guitare (ou autres
instruments africains magnifiques !) et voix, Hervé
LAPALUD présente un spectacle fort bien ficelé, dans
lequel s’enchaînent les saisons, les rencontres, les
visites de pays et de cultures... Seul en scène, il fait
preuve d’une remarquable présence, et l’on est
facilement entraîné dans cette histoire de 80 mondes…
Le spectacle tournera toute cette année, et il constitue,
vraiment, une belle performance à
découvrir. A noter, intégrée dans ce
concept de voyage et de rencontres,
l’envie d’Hervé d’inviter d’autres
artistes pour partager la scène le
temps d’une ou deux chansons.
Vous pourrez ainsi croiser des
musiciens de jazz, de chanson, de
musiques du monde… Allez partager ce bon moment
dans les petits lieux de la région !
François Gaillard
? Allain LEPREST était au Théâtre de la CroixRousse à Lyon, dans le cadre du festival « Paroles
Ambulantes ». Nous ne nous étendrons pas trop sur ce
néanmoins fabuleux concert, car ce serait prêcher des
convaincus ! Il n’empêche qu’Allain LEPREST nous a
de nouveau offert là un grand moment d’émotion,
reprenant même quelques nouvelles chansons qu’il
avait créées il y a peu au Cœur des Gens. A noter aussi
la sortie d’une très belle affiche, en attendant (et ce
avec impatience) celle d’un nouveau CD, enregistré en
concert s’il-vous-plaît…
Marie Bobin
Festivités de Septembre-Octobre
? Présentations de saisons aux « Subsistances » à
Lyon. La prochaine année Chanson ne peut que
s’annoncer belle lorsqu’elle commence d’emblée par
une telle initiative, instaurée par l’équipe d’A Thou
Bout d’Chant, de réunir toutes les scènes lyonnaises
programmant de la chanson française pour présenter
ensemble leur riche panier de saison. Avec les
programmateurs d’A Thou Bout d’Chant se
? Bernard JOYET à la Salle des Rancy, Lyon,
accompagné par Nathalie Miravette (piano… et
percussions paléontologiques).
Quel travail !
Bouleversant de sensibilité, de beauté… et
2
bouleversant aussi, au sens propre du terme, tant
Bernard JOYET s’amuse à promener son auditoire,
passant de la farce (Lucy, Le gérontophile) à la tragédie
(La p’tite balle perdue, La Maladie) sans prévenir. « Vous
avez ri ? Eh bien voici autre chose ! »… Du grand art,
pour un spectacle cassant sans cesse (mais
judicieusement) le rythme. Nous étions fascinés par
l’auteur de ce CD sorti il y a peu (« Prolongations »,
voir journal n°08), mais l’interprète ne nous laisse pas
en reste non plus. Qu’il s’agisse de chorégraphies
délirantes, ou d’un simple jeu de lumière (comme ce
rai de lumière très fin éclairant le chanteur assis sur un
tabouret de coin de scène, inspirant le recueillement),
tout ici est travail d’orfèvre. A noter, quelques
nouvelles chansons, qui ne sont pas présentes sur le
CD : la troublante Ame te souvient-il (une des rares
reprises de JOYET, sur un texte de VERLAINE mis en
musique par Léo FERRÉ) ou encore cette Maladie,
somptueuse dans sa froideur, décrivant les ravages
qu’elle opère sur un personnage dont le caractère
n’aurait pas pu laisser prévoir tel délabrement, sont
parmi les plus fortes de ce spectacle. Quant à la farce
et à l’humour, ceux-ci sont largement représentés, par
La Bible, résumé audacieux se terminant par l’arrivée
« peu crédible du magicien », ou encore la
correspondance de la mère de Lucy (premier homo
sapiens) avec son… psychologue (« Ma fille Lucy / Me
donne bien du souci… »). Le Joyetus Erectus présente
bien des facettes, de l’auteur à l’interprète, de
l’humour à la tendresse (Quelle beauté que cette
Francheville) et à la simplicité. On est envoûtés ! Et,
comme on est partageurs quand même, afin de
poursuivre l’aventure, un beau (nouveau) texte de
Bernard JOYET vous est offert en fin de journal…
tous, sur la scène et dans la salle.
C’était si beau qu’on aurait aimé
que ça ne s’arrête jamais… Une
petite consolation : ça nous laisse
le temps d’en parler, de pouvoir
dire au plus grand nombre que ce
spectacle est à ne pas louper, qu’il
faut foncer le voir et même le
revoir, on ne s’en lasse pas !
Marie Bobin
Des CD
? EVASION, « Etranges Etrangers », 14 titres, L'autre
Distribution. Les six chanteuses d'Evasion aux origines
diverses (France, Italie, Portugal, Maghreb) ont
commencé à mêler leurs voix autour de mélodies
traditionnelles dans une MJC, avant de devenir un des
plus remarquables ensembles polyphoniques en
France. Avec cet album tout frais, elles nous invitent
sur une planète où les frontières semblent abolies.
BRECHT, DIMEY et PREVERT côtoient Luis
LLACH, Nazim HIKMET, Issam JAMAL. Le luth
oriental répond au galoubet,
et l'arabe à l'andalou. Au
delà de la maîtrise vocale et
des arrangements sur mesure
du pianiste Serge BESSET,
on perçoit la complicité,
l'histoire d'amitié tissée au fil
des années, et une saine
curiosité de l'autre, cet inconnu, cet étrange étranger.
Un disque universel.
Hervé Lapalud
? Antoine GASSE et Claudine LEBEGUE à Thou
Bout d’Chant, rien que du bonheur ! La bonne idée
de les faire jouer tour à tour sur la
même scène dans la même
soirée… Lui, plutôt timide, le
regard en-dessous et seul en
scène, vous sort sans détour des
vérités sur vous-mêmes à vous
faire mourir de rire (les gens font
du vélo) avant de croquer en mots
et guitare 1000 et un portraits d’instants tendres et
savoureux ; elle, en seconde partie, une pêche d’enfer
et moult clins d’œils complices à son (superbe)
accordéoniste Alexandre LEÏTAO, vous emmène de sa
voix chaleureuse à la rencontre des contrées
chaloupées des bistrots de marins et du vague–à–
l’âme. Ça vous transporte et vous envahit, vous avez
envie de chanter, chanter, chanter jusqu’à plus soif,
jusqu’à ce que la soirée se termine au grand regret de
Contact : « Vocal 26 », [email protected]
? Mathieu ROSAZ « chante Barbara », 21 titres, Le
Loup du Faubourg / Mélodie
Distribution, accompagné à
l’accordéon
par
Michel
GLASKO. Nous avions déjà
chroniqué son 1 er album
(« Empreintes Publiques », cf.
journal n°10), composé de ses
propres chansons et de quelques reprises, dont une
première version de Perlimpinpin (qui a d’ailleurs
considérablement avancé depuis). Sous le label du
Loup du Faubourg, Mathieu ROSAZ revient avec ce
disque entièrement consacré à BARBARA, astucieux
mélange de chansons très célèbres (l’inévitable Aigle
Noir, ainsi que Göttingen, La Solitude) et moins connues
(Joyeux Noël, Les Boutons Dorés). On ressent dans cet
album une vraie proximité de « famille », où
3
l’interprétation soignée de Mathieu ROSAZ vient
poursuivre le travail de BARBARA. Le jeu de la
reprise est délicat, et la question des libertés que l’on
peut prendre se pose constamment. Mathieu ROSAZ,
pour sa part, a choisi de rester très proche de
BARBARA, et il n’est pas, dans ce disque, de surprise
notable quant aux arrangements et à l’interprétation.
Ceci mis à part, on est touché par la sensibilité et le
respect dont témoigne l’interprète, et par cette volonté
de faire vivre ces chansons, dans une forme que
BARBARA aurait sans doute vivement soutenue ellemême, comme elle l’a déjà fait sous forme d’un
télégramme reçu par Mathieu ROSAZ en septembre
1997... On aimerait voir sur scène en Rhône-Alpes !
François Gaillard
COUTÉ reste un poète d’actualité, de ceux qui font la
richesse de notre langue maternelle. Merci à vous
deux, Gaston COUTÉ pour sa vision, son écriture, sa
sensibilité, et Laurent
BERGER pour l’avoir mis
en bouche, en musique,
perpétuant ainsi cette
mémoire collective. Les
onze autres textes de ce
disque sont autant de
petites
chroniques
quotidiennes, des tranches
de vie avec leurs joies, leurs peines, leurs amours, leurs
envies, leurs échecs… Et puis le titre La belle saison ,
qui donne son nom à l’album, avec cet accordéon qui
vous chavire l’âme… Un disque qui va nous aider à
passer l’hiver en nous mettant du chaud au cœur…
Merci à toi, Laurent, qui depuis quelques matins
partage et enchante mes petits déjeuners… A te revoir
sur une scène avec tes mots et tes mélodies.
Roland G. Bougain
Contact : Véronique Delroisse
[email protected]
? Céline BLASCO, « Les Rondeurs d'Argile », 11
titres, PoLEM. Inspirée par les grandes figures de la
chanson
sud-américaine
comme Mercedes SOSA,
Céline BLASCO nous
entraîne dans un univers
mélancolique, un blues du
Sud, qui ignore aussi les
barrières de la langue. Une
voix très belle et une
écriture musicale qui s'attache aux sonorités, mêlant
ou alternant français et espagnol, pour dire les
morsures de la vie ou rendre hommage à PIAZOLLA.
Entourée des musiciennes qui l'accompagnent en
concert (Lilith GUEGAMIAN à la guitare, Carine
SALVADO aux percussions), et de quelques invités
(César STROSCIO au bandonéon), Céline a su capter
sur ce disque l'émotion qu'elle transmet sur scène.
Hervé Lapalud
Ah ! Laurent… On l’a attendu ce disque ! Mais ça
n’aura pas été en vain… La belle saison est de ces
disques où tout est bon à prendre. Drôle comme la
découverte d’un artiste peut se faire… Pour ma part
c’était à Barjac cru année 2000, Natacha EZDRA nous
avait prévenu avant de si bien chanter Plume, dont tu
es l’auteur et le compositeur et qui figure sur ton
premier disque. Elle nous avait dit qu’on entendrait
parler de Laurent BERGER et j’avais gardé ce nom
bien ancré dans ma mémoire, tellement j’avais aimé
cette chanson. Aussi, c’est avec beaucoup d’attente
que je suis allé t’écouter l’année suivante, enfin vous
écouter, toi, Marie MAZILLE et Patrick REBOUD, tes
deux musiciens (*). On a beaucoup parlé depuis, te
concernant, de la
« révélation de Barjac
2001 », ce qui n’a rien
d’exagéré à mon sens,
puisque cette année-là
je n’ai raté aucun
spectacle du festival.
Oui, j’étais parmi
cette centaine de
spectateurs émus aux larmes, dans cette petite salle se
levant comme un seul homme à la fin de cinquante
minutes de bonheur. On avait chaud, oui, mais pas
seulement à cause de l’été, touchés qu’on était au plus
profond de notre être. Depuis je n’ai jamais manqué
l’occasion de te revoir sur scène, toujours avec le
même bonheur. Alors je suis heureux de dire que La
belle saison est un album tout en finesse, tout en
beauté, qui s’écoute d’un bout à l’autre avec le même
plaisir. Heureux de dire aussi que les musiciens qui
? Laurent BERGER, « La belle saison », 13 titres.
La sortie de ce très bel album a déchaîné les plumes et les
passions ; nous vous faisons donc part, exceptionnellement (il
faut dire que l’objet est aussi, en lui-même, exceptionnel !), de
deux réactions sur ce même disque :
La voix de son Être… Alors que l’été indien prend
racine sur la région Rhône-Alpes, le second disque de
Laurent BERGER vient de naître. Accompagné d’une
poignée (une petite poignée mais de grande qualité) de
musiciens, une fois de plus, Laurent BERGER nous
embarque à bord de son univers feutré d’émotions, de
tendresse et de fraternité, dans lequel on se laisse
bercer, emporter vers des horizons poétiques. Deux
hommages à Gaston COUTÉ, pour nous dire, nous
murmurer, nous susurrer que malgré près d’un siècle
4
t’accompagnent font un travail remarquable et nous
servent tes mots et ceux de Gaston COUTÉ dans un
écrin de velours. Chapeau les artistes !
Daniel Maillot
question de s’en aller… parce que l’arrivée est
particulièrement réussie ! Et puis, tout familiers qu’on
était avec les versions piano/voix, si on a un peu de
mal à s’habituer aux arrangements (comme quelques
nappes synthétiques ou encore la version un peu 70’s
de la chanson Les Pas), certains d’entre eux sont
particulièrement réussis (J’me marre et ça va, Les Plumes
ou Parano). L’auteur est là, et bien là ; l’interprète
aussi… on est ravis !
François Gaillard
(*) Marie MAZILLE ou Jean-Pierre SARZIER
accompagnent Laurent BERGER sur scène à la clarinette et
au violon au gré des spectacles, Patrick REBOUD passant
de l’accordéon au piano selon les chansons. A noter que la
vielle à roue d’Isabelle PIGNOL, présente sur le disque,
viendra s’ajouter bientôt à la formation. Sur l’album,
Nicolas CASTAGNÉ est au violoncelle tandis que Nathalie
FORTIN assure l’accompagnement au piano et la direction
musicale.
Contact
scène,
animation :
[email protected]
Moderato,
? Entre Deux Caisses, « Fallait pas me faire chier la
veille ! », 15 titres. Comme les 3 mousquetaires, ils
sont 4. Comme les Frères Jacques, ils (se) jouent de la
voix. Comme ma sœur, ils ne portent pas de collants.
Comme les points cardinaux, ils sont donc 4, mais on
a l’impression qu’ils sont… plus. Séquence délation :
- Bruno MARTINS
- Jean-Michel MOURON
- Dominique BOUCHERY
- Gilles RAYMOND
« Fallait pas me faire chier la veille ! ». Je ne sais ce
qu’il s’est passé ce jour d’avant, mais dès le titre du
CD, nous voilà avertis. Si d’aucuns jouent de divers
instruments tant à cordes qu’à vent, il en est un qu’ils
partagent avec bonheur. J’ai nommé la voix… Et ça
enchaîne (my heart ?) Francis BLANCHE, Bernard
DIMEY, Gaston COUTE, Pierre DAC, Serge
GAINSBOURG et un titre signé « inconnu ». Une
chanson signée « anonyme » dont le titre Ma femme
s’est tirée explique peut-être le titre du CD. Il y est
question d’un type avec de
drôles
de
problèmes
existentiels et éthyliques
(pléonasme). Et l’accordéon
ajoute une touche (de nacre)
finale et d’un accord nous
emporte en chaloupant sur le
texte flamboyant du duo
Allain LEPREST / Romain DIDIER à l’assaut de l’île .
Une fois de plus ces deux-là vivent en une étrange
symbiose. Une écriture… Une maîtrise. Ça vous
chavire la tripe. A l’écoute, on ne serait pas étonné de
se ramasser des embruns sur le caban. Ça swingue, ça
tangue, ça roulisse (conjugaison de roulis…) et le
quatuor qui vous met tout cela en bouche. C’est du
vécu. C’est du buccal. Entre 2 Caisses : un groupe (de
4), à voir, à entendre sur scène. Quand ils (les 4) vont
se mettre à interpréter leurs propres chansons, ça va
pas être triste… On en sortira, certes vivant, mais bien
accro, bien atteint… Peut-être qu’ils (les 4) joueront de
l’alambic… Pour couronner le tout, le livret nous
Contact : http://www.laurentberger.com ou par
email : [email protected]
? Romain LEMIRE, « Il pleut des plumes », 13 titres,
Moderato/Comme ci, comme
ça productions. Depuis le
temps que l’on appréciait les
concerts de Romain LEMIRE
sur scène, on avait envie d’en
rapporter l’essence à la
maison, sur disque ; après la
petite démo piano-voix, pour
« patienter », voici enfin un album regroupant les
chansons qui nous ont séduit chez cet auteurcompositeur-interprète parisien. L’affaire est sérieuse,
avec une vraie production et une promo importante
(passant même par le 13-14 d’Inter !), des musiciens
renommés, Roland ROMANELLI aux claviers et à
l’accordéon, Tony BONFILS à la basse et Raoul B.
(qui l’accompagne actuellement sur scène) au piano.
Romain LEMIRE dédie ce disque à Gilles
VIGNEAULT, «comme on offre, enfant, un dessin
maladroit », dit-il. Maladroit ? Pas tant que cela, car ces
textes laissent émerger, sous cette pluie de plumes, une
vraie écriture sensible, romantique et attachante.
Chacune de ces plumes témoigne d’un temps, le
temps de la révolte (« ça c’est pour crever les yeux / De
ceux qui pourraient mais ne font guère », Les Plumes),
le temps des espérances (« Et témoigner (…) de la
bêtise humaine / Et des anges aussi, car il y en a
quand même », Chanter les Pianos), le temps de la farce
(« La météo m’en veut et partout où je vais / Il pleut »,
Parano) et celui du recueillement, comme ce « J’ai
fermé notre église », résumé évocateur d’une fin
d’épisode amoureux dans L’ombre de la lueur. « J’ai pas
la moindre idée de comment m’en aller / mes sabots à
la main ou mes sabots aux pieds » déclare (dans Le
temps de vivre) l’enfant maladroit, qui aimerait « tout
redire, tout redire mais en mieux » (La fin du concert)…
Nous, on ne voit pas très bien pourquoi il serait
5
apprend que la production est assurée par Migal
Productions. Décidément, on n’en échappera pas…
C’est un complot…
Roland G. Bougain
(sous perfusion… de bourgogne aligoté)
Contact : Cathy Couronne, [email protected]
? Thierry MAGNE, « L’Hiver », 13 titres. On avait pu
remarquer la belle initiative de Thierry MAGNE, il y a
deux ans, d’organiser à Bobino une soirée contre la
peine de mort, en présence de nombreux artistes tels
que Francesca SOLLEVILLE, Allain LEPREST,
Annick CISARUK, Paule-Andrée CASSIDY ou Jim
ROWLANDS ; Thierry MAGNE en a produit un CD,
« Ensemble contre la peine de mort aux Etats-Unis »,
où lui-même interprétait deux de ses chansons, On est
toujours tout seul et Pourquoi ?. Ce deuxième titre est
repris dans son tout nouvel album, « L’Hiver », qui ne
s’arrête pas là dans la révolte ; il y a, entre autres, ce
Faut s’marrer, magistral, lourd d’humour très noir pour
dénoncer, sur une musique de cirque, le caractère
grotesque des manœuvres politiciennes. Ce disque fait
aussi la part belle à la
tendresse et la mélancolie
(Nuit d’Eté, la Lettre) et
rend un bel hommage à
Jean Richard dans une
atmosphère de polar Quai
de Valmy. Enfin, la
sincérité et la générosité
de Thierry MAGNE
éclatent dans des hymnes à l’optimisme militant,
comme Avant tout demain ! ou Y’a pas d’âge, chanson
servie par une très belle mélodie : « Mais tourne,
tourne la vie / Et moi, je vous le dis / Y’a pas d’âge,
y’a pas d’âge / Que l’âge de ses envies ». On peut
simplement regretter des arrangements souvent
grandiloquents, allant parfois jusqu’à faire contresens,
dans Sur mon Piano par exemple, où l’on s’attendrait à
une interprétation plus simple, égrenant quelques
notes, et où l’on comprend assez mal la présence, en
fond, de tous ces violons…
Marie Bobin
Contact : Vocal 26, [email protected]
? Fabienne EUSTRATIADES, « Trêve d’enfance »,
11 titres. Ce CD n’est déjà plus tout récent, mais il
nous appartient de réparer l’offense de ne pas en avoir
parlé auparavant ! D’autant plus que ses arrangements
servent au mieux la voix
claire, presque cristalline de
Fabienne EUSTRATIADES.
Il est question dans ce
disque d’humanité grande
ouverte, de mille et un pays
où danse La Tzigane, où Tu
dessines des fleurs, où Je
reprends ma route… Une invitation au voyage avec
l’impression que la vie est belle (On dirait qu’il fait
beau, La vie est un soleil) malgré les aléas du temps (Des
mots sans musique). Un beau moment de tendresse et
d’émotion. Des indiscrétions parlent d’un futur
enregistrement en concert ? A suivre…
Marie Bobin
Contact [email protected]
? Les VRP, « Liquidation Totale », 20 titres. Un CD
et un DVD. Retour en
force et en disque de ce
groupe qui a marqué la
génération des trentenaires
d’aujourd’hui, dans les
années 90. Leur humour
délirant et leur folie douce
était-elle novatrice ? En
tous cas, nombre de groupes actuels, depuis les
talentueux Ogres de Barback jusqu’à toute la famille
plus ou moins inspirée des « Léo » (les Hurlements de
Léo, Léo Parleur, Léo d’En Bas.. quelle imagination !)
se posent en successeurs des VRP, Nonnes Troppo ou
Hadji-Lazaro. Cette compilation remet donc à
l’honneur les fameuses chansons, de Ramon Perez à
Cannes, de Ma vache a grossi à Macrame les doigts… les
amateurs s’y retrouveront ! A noter, également, un
DVD, présentant un documentaire exhaustif sur la vie
du groupe de 1988 à 1993 (année de dissolution), et
des clips, karaoké et blagues parfaitement loufoques…
Bienvenue dans l’univers des VRP ! De notre côté, on
est plus intéressés par le nouveau spectacle de Néry
que par l’archéologie…
François Gaillard
Contact : Thierry Magne, [email protected]
? François GAILLARD, « Salut l’Ami ! », 15 titres.
Une lettre en guise de
« critique » : Mon François,
j'ai reçu il y a quelques
jours ton disque, comme
une lettre... et c'est bien :
un disque, c'est une lettre,
qu'on envoie aux gens
qu'on aime, et à des gens
qu'on ne connaît pas, qu'on
ne connaîtra jamais, et qui l'emportent avec eux dans
leurs voyages, voyages partagés, musiques qui sonnent
dans des chambres lointaines, des mansardes
6
improbables... Dans ce petit carré de vinyle, lettre
sonore du pays de ton cœur, je t'ai entendu parler,
raconter, chanter, j'ai vu glisser les doigts de l'ami
Patrick (REBOUD) sur son accordéon, vos mains se
rencontrer au hasard d'un piano, j'ai souri dans le
sourire de ta voix, et j'ai eu parfois les larmes aux yeux.
Une chanson n'est belle que si elle parle de soi et
qu'elle parle des autres. Mon François, les personnages
que l'on croise sur ta route, nous parlent bien de toi,
et nous parlent bien de nous. Les bruits de Septembre
(quel joli quatre-mains de piano, mi-galopant minostalgique), les Correspondances qui trament nos
mémoires (des lettres, encore !), les Auvergnats qui
mettent du soleil dans la grisaille de certains jours
tristes, les si jolies reprises du Madame de LEPREST et
du Je t'aime de Michèle BERNARD, les clins d’œil de
la Rue de la Charité, la Pluie qui claque sur les carreaux,
le Salut l'Ami qui donne le la, et puis ce Qu'on
s'embrasse en sortant qui va si droit au cœur ! Je n'en
dirai pas beaucoup plus, mon François, pour dire que
ton disque est beau, qu'il faut l'écouter, qu'il nous
parle de la vie, de la ville, des gens, de nous. Juste
quelques mots de toi, quelques extraits de ce Qu'on
s'embrasse en sortant, que j'ai tant aimé : « C'est bien
d'être étonnant / Ca dérange un p'tit peu ça fait
grincer les bancs / Mais faut p't'être certains soirs /
Rester dans son brouillard / Et pas venir devant /
Même si tout l'monde t'attend (...) C'est bien d'être
fulgurant / Mais faut pas trop vouloir filer comme une
étoile / Partir en alphabet / Ça s'rait cousu d'fil blanc
/ Alors reviens nous voir, reviens nous mieux portant
/ Nous chanter celles qu'on aime, nous en chanter
d'nouvelles ... » Merci François, poursuis le chemin.
C'est par amour qu'on fait les choses ...
Jean-Luc Schwartz
véritable et féroce engagement contre l’inadmissible,
décrit sans détour : « Je le tue tu me tues il te tue
tuons-nous dans le sang / Massacrons tout et tout le
monde et surtout les innocents » (Et si nos maisons
brûlaient). La voix pure et
mélodique de Nathalie
SOLENCE, faisant parfois
penser aux accents d’une
Anne SYLVESTRE, et servie
par
de
très
beaux
arrangements, martèle, mais
en douceur, cette révolte
sourde ; car au-delà de la cruauté ambiante reste
toujours une place « Pour l’Ami », comme en témoigne
la belle chanson dédiée à André Dupont, alias Aguigui
Mouna, On gueulera pour toi. Se dégage alors une
impression feutrée d’absolue tendresse, pleine de clins
d’œils à la simple beauté de la vie, de la naissance
(Bout d’Chou) aux envies de parents (J’imagine), en
passant par la spontanéité de l’enfant (Julie) qui rêve,
comme pourrait légitimement le faire ce disque, de
devenir grand.
Marie Bobin
Contact : [email protected]
Un beau Livre
? Jacques PERCIOT, « Boby Lapointe », éd. Denoël,
1997, rééd. 2002, 254 pages. Une biographie de Boby
LAPOINTE qui s’amuse avec les anecdotes comme le
poète s’amusait avec les mots. On y découvre un
personnage exubérant dans ses chansons comme dans
la vie, et profondément sympathique. Un type que
d’aucuns trouveront «fêlé » sachant que parfois la
fêlure est blessure, exprimée pudiquement au détour
de drôles de chansons : « Y’a que trois cordes à mon
banjo pourri / Une qui pleure une qui aime une qui
rit / Celle qui pleure je fais semblant qu’elle rit ». De
la justesse et de la finesse, une écriture très simple et
belle qui sert au mieux le personnage et donnerait
envie de le connaître davantage, presque de s’en faire
un copain pour qui « si on n’avait pas inventé les
mots, on serait aussi con qu’un tire-bouchon sans
bouchon, un bouchon sans goulot, un goulot sans
bouteille, une bouteille sans vin, un vin sans vigne,
une vigne sans terre et une terre sans rien, ni personne
pour trouver les mots qu’il faut pour parler d’un
raisin ! »
Marie Bobin
Contact : A Fleur de Mots, [email protected]
? Nathalie SOLENCE, « Et si nos maisons
brûlaient… », 14 titres, production Crescendo
Moderato, distribution Mélodie / Le Loup du
Faubourg. Le titre de l’une des chansons de ce disque
pourrait bien en caractériser l’ensemble, Temps qui
souffle et vent qui passe, tant son écoute nous plonge
dans un univers indéfinissable où les mots mêlés aux
sobres chants de guitare semblent capter la magie de
chaque instant de vie. Les textes, qu’ils soient de
Nathalie SOLENCE ou des auteurs qu’elle aime à
reprendre (Georges DOR ou Jacques SERIZIER) ont
la force de ces impressions indicibles qui laissent, un
peu comme chez Pascal QUIGNARD, le goût du nom
sur le bout de la langue, telle cette Chanson perdue où
paraît un « air si doux / Pas sûr du tout / Même un
peu flou »… Une légèreté qui cache parfois un
7
de préférence belle... et le chanteur doit savoir
chanter, avoir de la personnalité, de la présence et du
talent... Une suite d'évidences ? Pas sûr ! Car dans une
chanson, les différents éléments sont souvent de
qualité inégale, voire médiocre. Néanmoins, très
nombreux sont les chanteurs de grand talent qui
savent chanter et dont la qualité des chansons est
indéniable. Les exemples ne manquent pas. Et pour
certains d'entre eux, on pardonnera aisément quelques
faiblesses (ex. les qualités vocales d'un RENAUD ou
d'un Thomas FERSEN).
En Variété, il en est tout autrement. On y trouve la
bonne variété française traditionnelle, divertissante et
bien agréable à entendre et puis la variétoche
commerciale dont le seul but est de fabriquer des
tubes et des «stars » rentables (ex. Jenifer de Star
Academy). Les textes y sont souvent constitués d'un
ramassis de lieux communs et de clichés mille fois
entendus, plus insipides les uns que les autres. Les
musiques sont une succession de trompe-l’œil et de
recettes mille fois appliquées pour en mettre plein la
vue. Par contre, il faut bien reconnaître que beaucoup
de chanteurs de variété ont de la voix et savent
chanter, et parfois même de cette voix rauque « qui
leur entre partout » comme déclare la gente féminine
(!). « Si tu oublies le talent, l'intelligence, la sensibilité,
les paroles, la musique, la présence: BARBARA Hélène SEGARA, c'est la même chose ! » (Guy Bedos).
Et puis, il y a cette nouvelle génération de chanteurs
formatés «branchés style-mode » plutôt fades, sans
aucune voix, qui susurrent, souvent faux, sur un
même rythme, un texte anecdotique, sur une musique
minimaliste de trois ou quatre notes parfois sortie
d'un petit synthé Casio pour enfants. Et plus
l'accompagnement est pourri, plus cela fait
« branché » ! Sur le sujet, citons un journaliste qui,
dans un article, parlait d'une nouvelle chanteuse dont
« la voix allait réjouir tous ceux qui attendaient la fin
des chanteuses à voix » (!). Une chanteuse à qui le
producteur avait interdit de suivre des cours de chant
pour préserver sa spontanéité (!). Ce même journaliste
espérait aussi que « les chanteuses des comédies
musicales allaient enfin dégager pour laisser la place à
ces petits filets de voix » (!) (Ces petites voix de jeunes
filles qui titillent certains mâles ?!).
Aujourd'hui, ce qu'il y a de consternant et
d'inacceptable, c'est que la variétoche commerciale « à
voix » et la nouvelle génération des « sans voix »
occupent presque toute la place et que la chanson
française de qualité n'en ait pratiquement plus. A cet
égard, il est navrant de constater que certaines
institutions et certains médias publics ont une nette
tendance à ne plus soutenir que ces deux genres de
chanson-là, sans doute par crainte de paraître ringards
ou élitistes, mais surtout pour « correspondre aux
Courrier des lecteurs
? « Bonjour,
Vous savez peut-être qu’en mai 2001, j’ai ouvert à
Lyon un lieu sous le nom « Le Cœur des Gens » avec
au fond de moi l’envie de créer une entreprise où les
salaires seraient égaux et où celui qui travaille
mériterait le respect de sa création et cela du cuisinier
jusqu’au plongeur.
Malheureusement, tout le monde n’a pas le même
respect de l’autre. Au départ, j’ai souhaité travailler
avec des « exclus du système ». Je pensais effectivement
que la seule volonté de créer une entreprise humaine,
de se « mettre droit debout », de se prendre en charge
pour sortir de l’ornière, de devenir les propres acteurs
de nos vies et d’agir au nom de ses idées en les
rendant possibles suffirait à motiver ces personnes.
Hélas, chacun a pris ce qu’il avait à prendre avec une
vision à court terme, tuant ainsi tous les rêves, l’amitié
et tant d’autres choses…
A ce jour, le Cœur des Gens n’a pas encore cessé de
battre mais l’entreprise est en danger de par une
gestion jusque-là bien mince. Etant à mon propre
compte, je me retrouve aujourd’hui endetté de
600000 francs !! Non pas désabusé mais déçu… Je me
suis donné jusqu’en mai 2003 pour sauver
l’entreprise. Je ne vais pas jeter l’éponge : sachez que
j’ai l’intention de ma battre et que nous saurons être
inventifs.
[…] Comme vous pouvez le constater, le Cœur des
Gens ne demande qu’à battre !! Je souhaite que tout
soit mis en place très rapidement. Dès que l’affaire
sera à flot, j’envisage la création d’une S.A.R.L. afin
que chaque membre de l’équipage soit propriétaire du
lieu. Ainsi mon rêve se réalisera et je continuerai ainsi
à chanter dans la rue avec la même passion et la tête
haute.
[…] Le Cœur des Gens est une aventure humaine.
Merci de nous comprendre, de nous soutenir et de
nous faire connaître.
Amitiés »
Jean-Marc Le Bihan
? « CHANSON : LE REGNE DE LA MÉDIOCRITÉ?
Les radios, les télévisions, les salles de concert, les
festivals, les concours,... toutes sortes d'occasions
d'entendre de la chanson. Mais quelle chanson? Quel
genre ? La variété ? La chanson branchée-mode...
Tout d'abord, de quoi est faite une « chanson » ? Quels
en sont les composants ? Un texte, une musique, une
voix et… un interprète. Idéalement le texte doit être
bien écrit, intelligent, original... La musique au service
du texte qu'elle soit simple ou élaborée... La voix juste,
8
attentes d'un public le plus large possible » comme le
précisait un responsable à l'occasion d'un récent
concours de chanson française. Un directeur de radio
publique déclarait aussi dernièrement : « Nous
programmons ce que le public aime et demande
d'entendre ». Ce public aurait-il donc si mauvais goût
pour n'être attiré que par la médiocrité et ne plus avoir
envie d'écouter de la chanson de qualité ? Non, il est
avant tout victime d'un conditionnement et d'une
manipulation qui visent à l'attirer, non pas vers la
qualité, mais vers cette médiocrité beaucoup plus
facile, d'une part à fabriquer et d'autre part à vendre
(et donc à rapporter du fric).
Le règne de la médiocrité devient de plus en plus
totalitaire. Il envahit la radio, la télévision, le cinéma,
la musique, etc... les exemples ne manquent pas. Tels
des Don Quichotte, il est temps de réagir, de penser à
mieux éduquer le public, sinon nous deviendrons des
troupeaux bêlant sans plus aucun sens critique,
entièrement conditionnés à consommer n'importe
quoi pour le plus grand bonheur de ceux qui nous
auront manipulés et abêtis. »
Michel Van Muylem
café théâtre "La Soupape",- Belgique,
[email protected]
Le jury part délibérer d’une démarche solennelle. Les
fronts pesants semblent barrés d’une lueur
surnaturelle. Le verdict sera bagarré.
Mais ô surprise, un point, un seul, c’est presque rien
qui fait défaut, séparant perdants du gagnant mais il
faut choisir, il le faut.
La salle se vide sous les bravos.
Et dans une nuit sans étoile, rendu à son jardin secret,
nez dans la brume qui s’étale, l’artiste comprend qu’au
succès mènent de bien curieux accès.
Jean Lacéhy
Infos en Vrac
? Les Editions « La Tramontane » sonde ses futurs
lecteurs : après le gros livre présentant le répertoire des
« Frères Jacques », édité en 1987, ces éditions de
Montpellier projettent la réalisation d’un autre
ouvrage important, de même type, consacré à celui des
« Compagnons de la Chanson » (livre relié toile 25x31
cm, avec jaquette en quadrichromie, plus de 350
textes de chansons, illustrés de nombreuses photos,
dessins et affiches, retraçant la carrière de ce groupe
prestigieux durant quarante ans). Avant de mettre en
œuvre la production de ce gros travail, l’éditeur
souhaite faire un sondage auprès des amoureux des
Compagnons, pour tester leur intérêt pour ce projet
(prix de souscription : 60 euros + port). Pour souscrire
à cette édition dont la date de parution pourrait être le
mois d’octobre ou novembre 2003, adressez, avec vos
noms et adresse, un acompte de 10 euros à :
Ed. La Tramontane – BP1034 – 34006 Montpellier
cedex 1
A.C .I. debout, couché ?
Episode 1 : le concours de chanson.
Un centre-ville sous la pluie.
Les ors d’une salle des fêtes.
Quelques visages réjouis et de nombreuses mines
inquiètes mangent la salade de fruit.
Les compétiteurs se regardent et se jaugent par endessous.
Les compétiteurs se hasardent à une conversation aux
trous propices aux anges en balade.
? Un nouveau lieu, « La Constellation », à Véranne
(dans la Loire, non loin de Vienne et Condrieu),
cherche des artistes pour sa future programmation. La
salle peut accueillir 50 à 60 personnes, et est dotée
d’un piano, micro et sono ; les entrées sont gratuites
au public. Il est proposé aux artistes intéressés environ
180 euros par soirée (tarif à négocier).
Contact : Fabienne, « La Constellation », Le Viallon
42520 Véranne.
Le présentateur rubicond exhibe sa face rougeaude. Et
la présidente minaude, une main sur le pantalon de
l’artiste, car sa jambe est chaude. C’est quoi déjà son
petit nom ? Il va nous faire sa chanson ?
Le technicien a du souci : la bande ne veut pas partir.
Le compétiteur ahuri meuble comme il peut son
martyre d’une ou deux fines plaisanteries.
Le public accorde un sourire.
Et puis la bande se décide ; synthétiseur, priez pour
nous. C’est curieux, les reflets acides que prend une
gorge qui se noue.
Les jurés demeurent impavides.
? Le site Internet http://www.roucaute.com de Gilles
ROUCAUTE, auteur, compositeur et interprète, vaut
la peine d’être visité ! Très complet, il offre à la fois
une biographie et des photos de l’artiste aussi bien en
montagne qu’en scène, un agenda de ses concerts à
venir, une petite revue de presse, et même des textes à
lire et à écouter. On peut également y laisser ses
coordonnées pour être régulièrement informés, par
9
mail ou par courrier, des prochaines aventures de
Gilles…
récemment, et si l’on retrouvera, comme à l’habitude,
Allain LEPREST, Jean-Yves NICOLAS et Georges
CHELON, de nouvelles têtes pointent leur nez :
JEHAN, Christian PACCOUD
et SARCLO sont annoncés d’ici
janvier… Chapeau, messieurs !
Dernière petite touche pour
« rafraîchir les peintures » : on
espère que le coût de la soirée
aussi aura été revu et corrigé, à la
baisse… pour permettre l’accès à
tous de cette salle qui nous
montre un bien joli nouveau
visage ! A découvrir, aussi, sur
Internet :
www.cafetableronde.com – voir
agenda.
? Loin des tubes, l’autre chanson française, tel était le
titre de cet article du « Monde » du 4 octobre dernier.
Décidément, après avoir publié la lettre de Jean
FERRAT il y a peu, le « Monde » semble s’intéresser à
la chanson… et, contrairement aux médias du
moment, à s’y intéresser au titre de l’information et non
de la promotion ! On parle dans cette article de
résidences Chanson, de « relève » (Jeanne CHERHAL,
BENABAR et Vincent DELERM, Alexandre
VARLET, Sylvain VANOT y sont cités),
d’intermittents du spectacle… Peu de scoops, pas de
grand nouveau pour les habitués de la scène chanson,
finalement ; mais la satisfaction de voir que grâce au
« Monde », davantage de gens sont informés de
l’existence de cette Chanson-là. Et de se dire que peutêtre un jour, après les lecteurs du «Monde », les
téléspectateurs auront-ils droit à un petit reportage sur le
sujet… On peut toujours se laisser aller à rêver…
? L’association «Jehan Jonas second souffle », animée
par la femme de JONAS, Laure COUSIN, a pour but
de faire revivre l’œuvre de Jehan JONAS, c’est-à-dire la
faire connaître à ceux qui peuvent la découvrir, mais
aussi fouiller dans la mémoire du passé : mémoire de
ceux qui ont connu l’œuvre de JONAS, et mémoire de
ceux qui l’ont entendu et vu sur scène ; c’est
également ressortir les bandes qui auraient pu être
enregistrées lors de spectacles, les photos qui auraient
pu être faites, les anecdotes, les coïncidences, bref
toutes les traces possibles. Faire revivre cette œuvre
c’est aider à lever le voile sur le talent d’écriture et sur
la pensée lucide et ciselée de Jehan JONAS, toujours
d’actualité. L’association veut faire ressortir les disques
qui avaient été enregistrés (5 vinyles 33 tours) et
souhaite également que, parmi les centaines de textes
existants, de nouvelles chansons soient enregistrées,
des nouvelles et des textes soient dits. Faire revivre,
c’est parallèlement organiser et proposer des spectacles
où des interprètes redonneraient souffle à cette
création. Toujours dans ce projet, l’association
envisage l’édition, sous forme de recueil, des textes,
des chansons, nouvelles, sketches et autres écrits de
JONAS. Pour cela, ils ont besoin de toutes vos
suggestions, de vos idées et propositions pour
construire ce projet, besoin que vous fassiez partager
ce que vous aimez chez cet auteur. Parlez-en, faites
écouter ces disques, adhérez à l’association… Une telle
entreprise ne peut faire l’impasse de l’aspect matériel :
chaque goutte d’eau creuse le lit du fleuve.
? Le programme de formations 2002-2003 de
l’agence Musique et Danse Rhône-Alpes est sorti. Ces
formations (technique vocale, pédagogie de
l’enseignement du chant, gestion de groupes vocaux,
formation et parcours artistique…) peuvent être prises
en charge par les organismes financeurs de Formation
Continue (AFDAS, UNIFORMATION…).
Rens. [email protected].
? Les « mardis de la chanson », aux Rancy
(Lyon) auront lieu presque tous les mois ; il s’agit de
faire découvrir au public, pour un coût dérisoire (5
euros, et avec une boisson gratuite pour les adhérents
de la MJC), 3 artistes jouant chacun 20 à 30 minutes.
Le spectacle commence à 21h. La première séance, en
octobre, a permis d’entendre Eric SIMONET, DJIB et
CECILEM ; la prochaine, qui aura lieu le 12
novembre, présentera Nicolas BACCHUS, Frédérique
ALEXANDRE et LOZAD’AIME. Pour les mardis
suivants (le 10/12, 14/01, 11/02, 08/04 et 13/05), la
programmation n’est pas encore fixée. Si vous
souhaitez participer à ces scènes ouvertes (payées 70
euros par prestation, sur facture), envoyez un mail avec
une photo et vos préférences de dates à Daniel
FAURE : [email protected]
? Le Cabaret « Le Grenier », sans doute plus connu
sous le nom « grenier de la Table Ronde », nous a
concocté une sacrée surprise : la programmation
annoncée jusqu’à janvier est complètement
renouvelée, et particulièrement alléchante : si
Francesca SOLLEVILLE, habituée du lieu, est passée
Contact : Association Jehan Jonas second souffle,
[email protected]
10
Les dates
?:
La Rue Kétanou
Georges Chelon
Dick Annegarn
? Antoine Gasse
Castafiore Bazooka
Nougaro
Mardi de la Chanson
Les Mouches Voler
Yvette Berger
Le petit monde de Anne From
Fred Radix
Les Trappetistes
“Imaginoires” sur J. Prévert
? Allain Leprest
Amélie-les-Crayons
H. Lapalud + Venka + l. Michel
? Gay Pneus
? Gérard Morel
Laurent Louvel
Catherinr Mattey
H. Lapalud + Venka + l. Michel
on a vu et faut pas rater !…
Novembre 2002
Raoul Velazco
« J’ai rendez-vous avec vous »
Bergamote
« A Fleur d’Oreilles », R. Rafael
? Rémo Gary
Paris Combo
« A Fleur d’Oreilles », R. Rafael
Simon Carrière
Sunny Moon
Jean-Yves Nicolas
Hervé Lapalud+ Alexis Ciesla
Djib
Keren Ann
Fabienne Eustratiades
Patrick de Falvard
Mardi de la Chanson
François Gaillard + Gildas
Delfino
Les 2 oncles
Dick Annegarn
Jeanne Cherhal
Silën + Chutes de Pierre
Nicolas Bacchus
Prohom
Cecilem
Les Gueules de Bois
Louis Ville
? Bergamote + Tachan
Khaban
? Vincent Delerm
Quai des Brunes
Fugain
Monsieur 13 + Dominique A
Elka Asa
Laurent Louvel duo
Anne Baquet
La Jongle des Javas
? Jehan
Laurent Louvel trio
Audition Publique
La Rue Kétanou
? Juliette Gréco
Véronique Balmont
Jorane
Volo + Bénabar
Christine Juvin
François Gaillard
Claude Hazan, C. Vasquez
Hervé Lapalud + Tony Kenny
Céline Caussimon
Cécilem
Christophe
Rémo Gary
Bénabar
Les Ogres de Barback
François Gaillard
Martine Julien, André Giroud
? Hervé Lapalud
Clarika
Bénabar
Hadji-Lazaro
01
05
05-09
06
07
07
07
07
07-09
08
09
09
09
09
09
12
12-15
13
14
14
14
14-16
14-16
15-16
15
16
16
16
15
18
19-23
20
21
21-23
22
22
22
22-23
23
24
26
26-27
26-30
27
27
27
28
28
28
28-29
28-30
28-30
28-30
29
29
29-30
29-30
30
30
30
30
Café des Arts
Café des Arts
A Thou Bout d’Chant
Théâtre de Vienne
La Tannerie
Train-Théâtre
Ville Nouvelle Culture
Café des Arts
Théâtre de la Platte
La Guinguette
Le Théâtricule
Foréziales
Transbordeur
Louis XI
Cabaret le Grenier
Salle des Rancy
A Thou Bout d’Chant
Café des Arts
Café des Arts
Maison du Peuple
Allegro
Théâtre de la Platte
Salle des Rancy
Ninkasi Kao
Cabaret le Grenier
La Presqu’île
A Thou Bout d’Chant
Salle Jeanne d’Arc
Cabaret le Grenier
Salle Molière
A Thou Bout d’Chant
Radiant
Salle Jeanne d’Arc
Théâtre de la Platte
La Guinguette
Théâtre de Villefranche
MJC du Vieux Lyon
Cabaret le Grenier
La Guinguette
Café des Arts
Amphi Pont de Claix
Train-Théâtre
A Thou Bout d’Chant
Espace Albert Camus
Salle Jeanne d’Arc
Cabaret le Grenier
Café des Arts
Cabaret le Grenier
Pizzéria La Mignot
MJC du Vieux Lyon
Théâtre de la Platte
Théâtre Croix-Rousse
Cœur des Gens
Grand Angle
Train-Théâtre
La Guinguette
Cabaret le Grenier
Auberge la Buissonière
Théâtre d’Annonay
Th. de Bourg-en-Bresse
Ninkasi Kao
01
02
03-07
05-07
Salle Jeanne d’Arc
Cabaret le Grenier
CC Théo Argence
Foréziales
Salle Jeanne d’Arc
Centre L. de Vinci, Feyzin
Salle des Rancy
A Thou Bout d’Chant
Ville Nouvelle Culture
Salle des Rancy
Ville Nouvelle Culture
La Presqu’île
Café des Arts
Cabaret le Grenier
A Thou Bout d’Chant
Hôpital Debrousse, Lyon
Théâtre de la Platte
CC Chabeuil
Cabaret le Grenier
Cabaret le Grenier
Hôpital Debrousse, Lyon
Les lieux
Allégro – Place de la République – Miribel (01) – 04 78 55 80 22
Amphithéâtre – Place Iles de Mars – Pont-de-Claix (38) – 04 76 98 40 40
A Thou Bout d’Chant – 2 rue de Thou –Lyon 1er – 04 78 39 44 82
Auberge La Buissonière – Courzieu (69) – 04 74 70 87 48
Bourse du travail – 205 place Guichard – Lyon 3è – 04 78 60 11 77
Café des Arts – 36 rue St Laurent – Grenoble (38) – 04 76 54 65 31
Cabaret Le Grenier – place St André – Grenoble (38) – 04 76 51 14 83
CC Chabeuil – Chabeuil (26) – 04 75 59 09 06
CC Théo Argence – Place F. Buisson – St Priest (69) – 04 78 20 02 50
Centre L. de Vinci – Place R. Lescot – Feyzin (69) – 04 78 67 65 11
Cœur des Gens – 7 place Colbert – Lyon 1er – 04 78 29 10 76
Esp. Albert Camus – 1 rue M. Bastié – Bron (69) – 04 72 14 63 40
Foréziales – Salle « Les Patios » – Av. des sources – Montrond-les-Bains (42)
Grand Angle – Place des Arcades – Voiron (38) – 04 76 65 64 64
Grenier de la Table Ronde – pl. St André – Grenoble – 04 76 44 51 41
Guinguette – 80 av du Vercors – Fontaine (38) – 04 76 26 61 64
Louis XI – 7 rue des Andrieux – Saillans (26) – 04 75 21 51 65
Maison du peuple – 4 pl J. Jaurès – Pierre-Bénite (69) – 04 78 86 62 90
MJC Vieux Lyon – 5 place St Jean – Lyon 5è – 04 78 42 48 71
Ninkasi /Kao – 267 rue M. Mérieux – Lyon 7è – 04 72 76 89 09
Pizzéria La Mignot – 5 pl Jacquart – Bourgoin-Jallieu (38) – 04 74 28 49 00
Presqu’île – 12 bis rue de Fontanes – Annonay (01) – 04 75 33 15 54
Radiant – 1 rue Jean Moulin, Caluire et Cuire (69) – 04 78 23 84 02
Salle Jeanne d’Arc – 16, rue J. -C. Tissot – St Etienne (42) – 04 77 25 01 13
Salle Molière – Quai de Bondy – Lyon 5è – 04 78 28 03 11
Salle des Rancy – 249 rue Vendôme – Lyon 3è – 04 78 60 64 01
Tannerie – 123 pl. Vinaigrerie – Bourg-en-Bresse (01) – 04 74 21 04 55
Théâtre de la Croix-Rousse – place J. Ambre – Lyon 4è – 04 72 07 49 49
Théâtre de la Platte – 32 rue R. Leynaud – Lyon 1er – 04 78 39 25 89
Théâtre de Vienne – 4 rue Chantelouve – Vienne (38) – 04 74 85 00 05
Théâtre de Villefranche – Place de la Sous-Préfecture – 04 74 68 02 89
Théâtricule – Vienne (38)
Train-Théâtre – 1 rue Aragon – Portes-Lès-Valence (26) – 04 75 57 14 55
Transbordeur – 3 bd Stalingrad – Villeurbanne (69) – 04 72 43 09 99
Ville Nouvelle Culture – C. Signoret – Villefontaine (38) – 04 74 96 78 96
Décembre 2002
Tremplin Découverte
Natasha St Pier
Martine City Queen
? Philippe Forcioli
05
05-07
06
06
06
07
10
10-14
12
12-14
13
14
14
14-15
17-21
19
19-21
20
20-21
22
24
A Thou Bout d’Chant
Bourse du travail
A Thou Bout d’Chant
Café des Arts
11
Aux éthers de miel ou de fiel
Une chanson ?
Impatient et prêt à bondir
Bravement sur la barricade
En guise d’armes camarades
Je n’ai que des mots à brandir
Les mots font écrouler les murs
Sitôt qu’ils caressent la pierre
Fustigent grilles et frontières
Meurent sucés par la censure
Les Mots, Bernard Joyet
A l’encre blanche dans ma nuit
Une page noire s’allume
Les mots se glissent sous la plume
Qui langoureusement les suit
De l’arbre blessé suintant
Perlent des globules de sève
Aux commissures de mes rêves
Les mots sont des gouttes de temps
Par les racines périmées
Le fil de l’oubli se faufile
C’est l’hémorragie les mots filent
Du vaisseau fantôme abîmé
Des sirènes des lamantins
Traînent leurs lignes en mots troubles
J’entends le passé simple double
Et le futur plus-que-certain
Bradés les bijoux les émaux
Et claquées les dernières thunes
Je sourirai à la fortune
Tant qu’il me restera des mots
Les mots enfantent les idées
Comme l’eau invente la source
Ils sont la monnaie de la bourse
Le guide premier de cordée
Mots d’esprit mots-clefs grands ou gros
D’enfant de passe de Cambronne
Mots qu’on mâche mot qu’on se donne
Le mot de la fin le fin mot
Les mots s’écrivent ou se crient
Du chant primal à l’épitaphe
Ils friment dans leur orthographe
Rutilante carrosserie
Bradés les bijoux les émaux
Et claquées les dernières thunes
Je sourirai à la fortune
Tant qu’il me restera des mots
En suspension dans l’essentiel
Les mots exhalent leur essence
Ils encensent mon innocence
PROCHAINE ASSEMBLEE GENERALE
Dimanche 1er décembre 2002, 11h
Tous les adhérents de l’association A Fleur de Mots sont invités à assister à l’Assemblée Générale, qui aura lieu dans
la salle d’A Thou Bout d’Chant, 2 rue de Thou, Lyon 1er, prêtée pour l’occasion par l’équipe de ce joli lieu – Qu’ils
en soient tous remerciés.
Les points qui seront abordés pendant cette A.G. : bilan des comptes de l’association, prospectives, questions
diverses, et renouvellement du bureau. En effet, après deux années de participation au bureau de l’association, nous
proposons cette année de laisser la place (en restant toujours très actifs, bien sûr !) ; nous aimerions voir A Fleur de
Mots grandir, évoluer, avancer avec de nouvelles têtes… Si vous désirez faire partie du bureau, n’hésitez pas à nous en
faire part…
F.Gaillard et M.Bobin
12