Simulation Rhéologie – de la modélisation 2D1/2 à la thermique 3D
Transcription
Simulation Rhéologie – de la modélisation 2D1/2 à la thermique 3D
VISIONS Simulation Rhéologie – de la modélisation 2D1/2 à la thermique 3D transitoire La simulation 3D du procédé d’injection de polymère est apparue dans les entreprises il y a approximativement une dizaine d’année. Dans la continuité des codes de calculs 2D, le passage à la troisième dimension a beaucoup apporté : précision géométrique, meilleure résolution dynamique de la cinématique de la phase remplissage, localisation plus précise des surfaces de recollement, prise en compte des effets inertiels. il subsiste encore néanmoins des difficultés de modélisation qui rendent la pratique de celle-ci complexe. La modélisation du comportement des matériaux polymères, les problèmes à l’échelle microscopique (voir en deçà), la dynamique outillage, restent notamment des points difficiles. La modélisation géométrique 3D a ouvert notamment les portes de la simulation numérique aux produits à fortes épaisseurs pour lesquels le ratio épaisseur/longueur invalidait l’hypothèse « modèle coque habituelle ». Pour de nombreux cas de figure, la modélisation géométrique 2D de pièces 3D était un exercice périlleux et bien souvent trop risqué pour engager des travaux de conception numérique pertinents. La simulation du procédé d’injection de polymère s’est intéressée pendant de nombreuses années principalement à la cavité moulante, la pièce à proprement dite. Les efforts de conception numérique se sont alors focalisés sur les problématiques de la phase de remplissage/maintien en se satisfaisant d’une modélisation « thermique outillage » simpliste (champ de température de l’outillage homogène). Dans le meilleur des cas, la modélisation de la régulation thermique outillage intégrait un couplage faible : modélisation des circuits de régulation et calcul du champ de températures stationaires. Il existe aujourd’hui un nombre plus important que par le passé d’éditeurs logiciels qui proposent des solutions. On ne dénombre pas moins de sept éditeurs positionnés sur ce marché et les publications sur ce sujet continuent d’abonder particulièrement. Ceci est la preuve d’un bon dynamisme et la marque d’un nouvel engouement. Qu’en est-il réellement ? Même si les progrès sont notoires, Figure 1 : Modélisation 3D Système de Régulation Thermique Cheminement 2D, 3D, thermique outillage transitoire Les principales problématiques considérées sont alors : • dimensionnement des systèmes d’alimentation • définition de chemins préférentiels • équilibrage d’empreintes • dimensionnement bloc chaud • dimensionnement des seuils, etc. L’émergence des codes 3D n’a pas bouleversée cette vision dans un premier temps. En effet, la 3D a permis d’ajouter le champ des pièces 3D au panel des cas « simulables ». La vision des cinématiques de remplissage et de Figure 2 : Exemple de résultat thermique 3D Outillage (MOPLA) #27 04 / 2012 compactage en trois dimensions a permis de mieux comprendre les phénomènes et d’améliorer de manière significative la conception de ce type de pièce. L’intégration des effets inertiels dans les équations ont permis de mettre en exergue des phénomènes métiers importants comme le jet libre. D’un point de vue pratique, la modélisation 3D jouit d’un avantage certain, il n’est plus nécessaire de créer un modèle CAO 2D1/2 (fibre neutre) dédié. Le maillage volumique permet de s’affranchir de ce problème. VISIONS Après la révolution 3D, le métier de la rhéologie (simulation du procédé d’injection) est en train de vivre une seconde évolution majeure : la thermique outillage transitoire. Placée longtemps au second plan, la thermique outillage occupe désormais le devant de la scène en rhéologie. Tous les acteurs du domaine s’accordent à dire qu’une modélisation simplifiée des échanges de chaleur entre la pièce et l’outillage est insuffisante pour mettre en exergue des points clés du procédé : • Estimation plus précise des temps de cycle, • Estimation du nombre de cycle pour atteindre l’état stationnaire (cyclage) Les éditeurs logiciels ont compris cette évolution et les attentes du marché (pièces techniques) en proposant des évolutions dans ce sens. Cet engouement s’explique aussi par l’émergence de nouvelles approches technologiques pour concevoir les systèmes de régulation thermique des outillages (conformal cooling, strato-conception, etc). La performance d’un outillage dépend fortement de la qualité de son système de régulation thermique : temps de cycle, maîtrise des retraits, gauchissement des pièces. Un système de régulation thermique mal conçu est bien souvent la cause des nombreux dysfonctionnements. La maitrise des échanges thermiques au sein de l’outillage est cruciale. Les progrès récents des codes de calcul de rhéologie permettent de prendre en compte le procédé d’injection dans sa globalité. La modélisation des échanges thermiques dans la totalité du domaine de simulation permet d’anticiper plus efficacement les problèmes de conception. Cette évolution est significative dans la mesure où elle réunit les intérêts des deux métiers cœur de la plasturgie : les transformateurs et les outilleurs. Il est difficile de faire l’un sans l’autre, même en simulation. La simulation numérique du procédé d’injection est loin d’avoir atteint sa complétude, il reste bon nombre de sujets ouverts. Parmi ceux placés en haut de la liste, on citera la modélisation des matériaux polymères semi-cristallins. Aujourd’hui, les modèles de cristallisation des polymères peinent à intégrer les codes industriels. La principale explication réside dans la difficulté de caractériser efficacement et à moindre coût les pro- priétés thermodynamiques nécessaires à la mise en données des modèles de cristallisation. Le deuxième sujet d’importance concerne les problèmes relatifs aux défauts d’aspects pour lesquels la modélisation macroscopique actuelle ne peut répondre. Le PEP – Centre technique de la Plasturgie compte un département Conception & Simulation, disposant de l’ensemble des logiciels métiers pour apporter aux entreprises les outils et les compétences nécessaires à leur compétitivité. Il dispose également des solutions métiers développées par les sociétés Autodesk et Sigma Engineering L’utilisation de logiciels performants dédiés à la plasturgie combinée à la compétence et aux connaissances des équipes du PEP permet de : • Définir la thermique de l’outillage • Prédire le résultat de l’injection • Optimiser les paramètres d’injection • Améliorer la qualité de la pièce obtenue Toute l’information sur notre département Conception & Simulation : http://www.poleplasturgie.net/simulation-dinjection-rheologie.html #27 04 / 2012