UNE HIRONDELLE A FAIT LE PRINTEMPS De l`autre côté

UNE HIRONDELLE
A FAIT LE PRINTEMPS
De Christian Carion
( France – 2001 - 1h43 )
Une histoire simple, âpre et émouvante en forme de
chronique rurale.
Un premier film, très maîtrisé, qui libère l’émotion du
spectateur par la qualité remarquable de son duo d’acteurs
et le réalisme de son scénario.
Une jeune femme citadine ( Mathilde Seigner ) décide de
vivre à la campagne, et, par son courage, va redonner le goût
de vivre à un vieux paysan bougon et nostalgique, hostile à
tout changement( Michel Serrault ).
Christian Carion parle bien de ce qu’il connaît, de la
vie en moyenne montagne et il sait trouver le ton juste entre
rudesse et mièvrerie.
Michel Serrault, aussi bon dans les drames que dans
les comédies excelle dans les personnages décalés ( un de
ses derniers rôles, dans Nelly et Mr Arnaud lui a valu son
troisième César en 1995 ).
Il révèle une fois de plus dans ce film, sa subtilité et sa
finesse dans ce rôle de vieil homme qui dissimule son grand
cœur sous une solide carapace.
De l’autre côté
De Fatih Atkin
( Allemagne/Turquie – 2007- 2h 02 )
Prix du Scénario et Prix œcuménique
au Festival de Cannes 2007
Fatih Atkin, 34 ans, cinéaste allemand d’origine turque,
s’intéresse de nouveau aux croisements de destins aux
frontières de l’Europe. Il aime les scénarios complexes qu’il
filme avec fluidité.
Nejat, un jeune professeur d’allemand, d’origine
turque et intégré à Hambourg reproche à son père sa liaison
avec une prostituée. Après un drame , il retourne à
Istanboul. Il y rencontre Suzanne qui recherche les traces de
sa fille…
Dans un ballet entre Hambourg et Istanboul, les
personnages se cherchent, se croisent sans le savoir, et se
ratent…
Incompréhension entre les générations, nostalgie des
origines, tous cherchent « de l’autre côté » une réponse à
leurs tourments. Certains veulent changer le monde, le
rendre plus juste et plus beau, mais pèse sur eux une
certaine fatalité, voire une responsabilité.
Fatih Atkin saisit avec intelligence et brio la
complexité de ce monde vorace qui engloutit les individus
partagés entre terre natale et terre d’asile
(pas toujours
d’accueil ).
Il sait nous transmettre avec sobriété et retenue la
souffrance des êtres confrontés à la haine ou la division, qui
pourtant finiront par cheminer vers l’indulgence et le pardon.