Perspectives transfrontalières Zuid-‐Limburg

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Perspectives transfrontalières Zuid-‐Limburg
Perspectives transfrontalières Zuid-­‐Limburg – Septembre 2014 4.0 Résumé et mesures 4.1 Résumé Qu’est ce qu’une Euregio forte ? Au sein de l’Euregio Zuid-­‐Limburg – Aix-­‐la-­‐Chapelle -­‐ Liège -­‐ Hasselt, les échanges sont déjà importants. Dans le domaine des activités qui ne s’inscrivent pas dans le quotidien, notamment le shopping (récréatif), la culture (musées, scènes artistiques, festivals, etc.) et les activités récréatives (randonnées, cyclotourisme, visites de villes, loisirs), l’Euregio fonctionne déjà comme une agglomération urbaine transfrontalière. Par contre, la situation est totalement différente en ce qui concerne le marché immobilier, le marché du travail et l’enseignement. Dans ces secteurs, la mobilité transfrontalière est nettement moindre. Si on compare l’Euregio, avec une agglomération nationale similaire (par exemple : BrabantStad), nous constatons qu’il existe une importante différence au niveau des déplacements quotidiens entre les villes, ce qui constitue un indicateur des échanges au quotidien. Actuellement, l’Euregio ne fonctionne pas comme un environnement urbain quotidien (Daily Urban System) ce qui révèle que les avantages d’échelle transfrontaliers et les avantages en termes d’interactions ne sont pas exploités de manière optimale. L’objectif est de transformer les visites transfrontalières en un vivre ensemble dans une région cohérente et unifiée sur le plan de l’économie et de l’urbanisme. Opportunités et missions La région Zuid-­‐Limburg est située à la périphérie des Pays-­‐Bas et possède une frontière de plus de 200 kilomètres avec l’Allemagne et la Belgique. Pour les Néerlandais, les paysages vallonnés du Zuid-­‐Limburg forment un paysage unique. Les villes qui possèdent souvent un centre historique bien préservé, les villages et la nature font de cette région un lieu où il fait bon vivre. L’Euregio compte de nombreuses écoles, universités et centres de recherche. Les villes de taille moyenne comme Aix-­‐la-­‐Chapelle, Liège, Hasselt et Genk sont très proches sur le plan géographique. Elles confèrent à la région un caractère international et offrent des points de de départ pour connecter la force du Brainport avec l’arrière-­‐pays européen. Des clusters économiques plus importants (région de la Ruhr, Munich, Bruxelles, Paris) sont actuellement reliés à ces villes par des axes de circulation et de transport, notamment les gares TGV d’Aix-­‐la-­‐Chapelle et de Liège. Tant en termes de marché qu’en termes de développement des connaissances, il y a ici des opportunités à exploiter. En tant que région à forte intensité de savoir, le sud-­‐est des Pays-­‐Bas doit absolument saisir ces opportunités pour maintenir son leadership. La région doit toutefois faire face à des défis de taille. Le déclin démographique et une inadéquation entre l’offre et la demande sur le marché immobilier contribuent à alimenter une spirale négative. L’image de la région, un élément essentiel pour le marché de l’immobilier où la confiance joue un grand rôle, n’est pas très positive dans certaines parties de la région Zuid-­‐Limburg et il faut éviter que cette image ne se détériore encore davantage. Il faut ainsi réduire le nombre de logements inoccupés et endiguer la paupérisation de la population. Améliorer la connectivité à trois niveaux : (1) améliorer la liaison entre les gares et les campus, (2) encourager les échanges eurégionaux entre les pôles de connaissances et stimuler les interactions entre les sites à travers le développement de réseaux cohérents et (3) renforcer l’accessibilité (inter)nationale grâce à la mise en place de liaisons ferroviaires performantes entre les villes (lignes IC) au départ des Pays-­‐Bas, par le biais des gares TGV de Liège et d’Aix-­‐la-­‐Chapelle, avec le reste de l’Europe. 1) gares et campus 2) pôles de connaissances et interaction entre les sites 3) lignes IC La région, la province et les communes partagent ce constat. La qualité de vie dans les quartiers construits après la guerre est une piste importante. Le besoin de nouvelles perspectives sur le marché de l’emploi et de l’immobilier est réel auprès de vastes pans de la population. Des nouvelles sont toutefois encourageantes : après une période industrielle difficile, le Limbourg néerlandais est entré dans une importante période de transition économique, favorisée par le programme Kennis-­‐As Limburg. Le passage à une économie de la connaissance, axée sur l’innovation et le capital humain, constitue une réelle opportunité pour le Limbourg. Dans la région Zuid-­‐Limburg, cette stratégie s’est traduite par la création de deux campus d’excellence : le Chemelot Campus et le campus médical Maastricht Health Campus. Ces deux centres constituent avec le high tech cluster d’Eindhoven et de sa région, les points forts de l’initiative Brainport Zuidoost Nederland. L’Etat reconnaît l’importance de ce mainport pour l’économie néerlandaise. L’objectif est de mettre en place des centres compétitifs sur le plan international, facilement accessibles et bénéficiant d’un cadre favorable aux investissements tant pour les entreprises que les individus. Dans une économie où le capital humain représente un facteur important en matière de concurrence, le choix du lieu revêt une importance fondamentale. Si le cadre de vie joue un rôle important, il faut aussi que la région soit attractive en termes d’emplois et que le marché immobilier soit stable. Si la région offre un cadre de vie agréable, il faut encore accomplir des efforts importants en termes de marché de l’emploi et de marché immobilier, en particulier si on veut inciter les transfrontaliers à s’installer dans la région. Dans la publication « Atlas van kansen voor Zuid-­‐Limburg, Tongeren, Luik en Aken (Atlas voor Gemeenten, Roderik Ponds, Clemens van Woerkens, Gerard Marlet, 2014 », on peut lire qu’en facilitant la mobilité transfrontalière, on pourrait augmenter de 740.000 le nombre d’emplois situés à une distance acceptable pour la région Zuid-­‐Limburg. Les obstacles à la mobilité transfrontalière sont d’ordre pratique (la question du régime de retraite) et d’ordre émotionnel (peur de l’inconnu). Cette étude propose un inventaire de mesures visant à encourager la mobilité transfrontalière au bénéfice de la région Zuid-­‐Limburg. Des efforts ont déjà été accomplis dans plusieurs domaines. L’analyse des politiques mises en place, de la littérature disponible (de part et d’autre de la frontière) et des interviews de spécialistes reconnus permet de conclure qu’il est important de tenir compte de deux aspects. Ces deux aspects forment la base de plusieurs recommandations. L’Euregio n’est pas une agglomération homogène L’étude a ainsi révélé que la région d’Aix-­‐la-­‐Chapelle possède un profil similaire à la région Zuid-­‐Limburg. La région d’Aix-­‐la-­‐Chapelle est excentrée par rapport au territoire national et au land dont elle fait partie, tandis que la moitié de son territoire est frontalier. La région d’Aix-­‐la-­‐Chapelle est également confrontée à des défis comparables à ceux que doit relever l’arrière-­‐pays (Parkstad). Par ailleurs, la région d’Aix-­‐la-­‐Chapelle a beaucoup à offrir à la région du Limbourg néerlandais et au Brainport, notamment des instituts renommés de dimension supra-­‐régionale et une ouverture vers le marché allemand. Le facteur de proximité et la situation périphérique sont moins présents dans les villes flamandes de Hasselt et de Genk. Avec la ligne Spartacus, Hasselt vise à créer une liaison avec Maastricht en vue de favoriser le tourisme commercial transfrontalier. En outre, dans le cadre de l’initiative SALK, Hasselt et Genk cherchent à donner à la région une nouvelle impulsion à la région après la fermeture de l’usine de Ford Genk. Liège possède un statut particulier de par sa taille, la plus grande ville de Wallonie, et joue un rôle de centre pour la région qui s’étend jusqu’au Luxemburg. Le territoire a des intérêts communs en matière de transports et un agrandissement d’échelle ou une internationalisation est possible en matière de programmes de recherche, mais ces points ne font pas (encore) partie de la politique mise en œuvre. En outre, les différences culturelles avec les Wallons restent fortes. Deux approches Si une agglomération eurorégionale plus forte ne résoudra pas tous les problèmes, cette piste permet d’apporter une grande partie des réponses. Deux approches développées de manière simultanée devraient permettre de renforcer l’Euregio : 1. Renforcer les forces en présence : comment peut-­‐on renforcer la force de la région sur le plan structurel afin de favoriser l’avènement d’un daily urban system frontalier ? 2. Prendre en charge les problèmes : quelles sont les mesures à prendre pour permettre à la région (pouvoirs publics, entreprises et citoyens) de contribuer à la création d’une société transfrontalière forte ? 1. Renforcer les forces en présences En plus d’un cadre de vie de qualité, la région peut compter sur une Euregio forte qui se distingue par la présence de secteurs de pointe cohérents. L’objectif principal qui consiste à créer un daily urban system au sein de l’Euregio passe par une collaboration transfrontalière dans le secteur de l’enseignement et des secteurs de pointe (santé, chimie, construction automobile et logistique). Le renforcement des échanges et des collaborations doit permettre de réaliser des économies d’échelle et d’améliorer la qualité, ce qui constitue une bonne chose pour ces secteurs (renforcement de la compétitivité), l’économie locale et le développement social de la région (perspectives d’avenir et maintien de l’emploi), mais également pour pouvoir continuer à renforcer le leadership du Brainport de la région Zuidoost Nederland (priorité nationale). Le programme Kennis-­‐As est un bon exemple qui peut servir de point de départ : développer la collaboration entre les entreprises, l’enseignement et les pouvoirs publics. On pourrait développer une initiative similaire pour Aix-­‐la-­‐Chapelle, Liège et Hasselt. S’il appartient aux pouvoirs publics de coordonner les initiatives et d’entamer des discussions avec les autorités des autres pays, c’est aux entrepreneurs (grandes entreprises et PME) qu’il revient de profiter des opportunités qui se dessinent. Les clusters Santé et Chimie forment une catégorie à part. Ils opèrent dans un cadre de proximité favorable à un brassage des idées (cross-­‐overs), ce qui se traduit par une position concurrentielle plus forte. Les entreprises les plus dynamiques sont situées dans le triangle Chemelot -­‐ Maastricht Health Campus -­‐ Melaten Campus RWTH. La recherche, le développement, l’enseignement et la production sont régis en partie par différents accords d’échanges et de collaboration, ainsi que des programmes communs. La région Zuid-­‐
Limburg peut jouer un rôle important dans ce domaine (société civile, entreprises et pouvoirs publics). Tous ces éléments plaident en faveur d’une extension du programme Kennis-­‐As Limburg aux partenaires d’Aix-­‐la-­‐
Chapelle. D’autres secteurs de pointe, notamment le secteur de la construction automobile et la logistique, pourraient venir se greffer sur ce programme dans un second temps. Toutes ces mesures ne peuvent qu’être profitables aux villes, à l’environnement et au climat des affaires. Il faut cependant créer une synergie sur le plan de l’habitat, de l’emploi et des villes afin de pouvoir développer des perspectives d’emploi et des interactions stimulantes. Il faut développer des hubs transfrontaliers en renforçant la mobilité et l’offre en matière de transports publics. La connectivité avec le monde en-­‐dehors de l’Euregio doit être garantie par des liaisons performantes avec les gares TGV d’Aix-­‐la-­‐
Chapelle et de Liège, ainsi que des liaisons ferroviaires performantes via Eindhoven avec la Randstad. L’aéroport de Maastricht doit être un élément-­‐clé dans la politique d’accessibilité de la région. Selon la taille des projets, les différents niveaux de pouvoir pourront également être amenés à participer. L’Etat devra s’engager résolument en faveur du développement de la connectivité internationale, la région devra pour sa part assurer la coordination sur le plan eurorégional, tandis que les municipalités de l’Euregio devront œuvrer au développement de centres urbains compacts et performants et mettre en place une concertation avec les villes et la région concernant les axes de transport. 2. Prendre en charge les problèmes ! Si on veut réellement prendre en charge les problèmes, la région devra améliorer l’équilibre sur le marché de l’immobilier et améliorer les chances des habitants. Cette approche fait partie intégrante de la perspective transfrontalière. En effet, il s’agit notamment de favoriser l’accès à l’emploi dans les pays transfrontaliers. Afin de renforcer l’attractivité et la qualité de vie au niveau de la région, il est essentiel d’assainir le marché de l’immobilier. C’est d’ailleurs un élément important si on veut renforcer les forces en présence. En effet, la qualité de vie est un élément crucial pour le marché de l’emploi, en particulier pour les topclusters. Habitat Si dans le cadre d’une perspective transfrontalière, la région Zuid-­‐Limburg veut optimiser sa contribution économique (un objectif qui doit être poursuivi tant sur le plan national que régional), elle doit impérativement résoudre les problèmes relatifs au marché immobilier. Résoudre ces problèmes permettrait d’améliorer la qualité de vie, en particulier dans les zones suburbaines de villes de la région Zuid-­‐Limburg. Le plan d’aménagement du territoire de la Province du Limbourg (POL) prévoit de mettre en place une collaboration entre les pouvoirs publics, ainsi que les pouvoirs publics et le secteur privé sous le contrôle de la province. Il est peu probable que les autorités nationales débloquent des moyens importants, sauf dans le cadre d’une participation ou du financement de projets pilotes. Toutefois, il est essentiel pour la région que les autorités nationales comprennent que cet effort s’inscrit dans le cadre du projet Brainport Zuidoost Nederland, et que la situation du marché immobilier constitue l’un des points faibles du plan provincial d’aménagement et de développement du territoire (SVIR). Par ailleurs, la réglementation actuelle limite parfois les marges de manœuvre, ce qui a un impact négatif pour les régions transfrontalières, notamment la région Zuid-­‐Limburg. Le POL définit les grands axes de la politique à mettre en œuvre : • amélioration de la qualité du parc immobilier existant ; • mesures en vue de réduire le nombre de logements inoccupés ; • refus des plans qui ne répondent pas aux normes de qualité souhaitées ; • conditions pour l’autorisation de nouvelles constructions de qualité, à condition que cela s’accompagne d’une diminution du parc immobilier existant. Toutefois, il s’agit d’un travail de grande ampleur, environ 40.000 logements devraient disparaître dans la région Zuid-­‐Limburg (à l’échéance 2050), qui comporte de nombreuses inconnues. Cette politique aura un impact sur le parc immobilier, mais également sur l’urbanisme des villes et des villages ainsi que les infrastructures (notamment les commerces et le secteur des soins de santé). D’autres régions des Pays-­‐Bas sont confrontées à des problèmes similaires, notamment la région Eemsdelta et Zeeland. Pour pouvoir mettre en place un programme de ce type (un programme VINEX à l’envers), il faut impliquer les autorités nationales. L’Etat néerlandais peut contribuer à la définition de stratégies de financement et de développement. L’Etat doit être conscient que le développement et la mise en place d’une stratégie de réduction de l’offre immobilière dans les régions où cela est nécessaire exigent de ne pas multiplier les mesures administratives inutiles et qu’il faut permettre la réalisation de projets expérimentaux (densification des principaux centres économiques et réduction de l’offre) dans certaines zones pilotes, par exemple par le biais d’une lex specialis. Autres problématiques Outre la problématique du marché immobilier, d’autres thèmes doivent également être pris en compte si on veut offrir de nouvelles perspectives aux habitants de la région Zuid-­‐Limburg qui ne peuvent pas actuellement contribuer pleinement à la société, et faciliter leur insertion, notamment sur le marché de l’emploi de l’Euregio. Par exemple : • une meilleure maîtrise de l’allemand et du français : l’enseignement et la formation sont et restent des conditions secondaires essentielles pour améliorer l’employabilité des travailleurs et des demandeurs d’emploi, y compris dans un contexte transfrontalier. Permettre un apprentissage plus précoce et plus intensif de l’allemand peut améliorer les chances d’insertion sur le marché de l’emploi allemand. • améliorer les transports publics transfrontaliers • renforcer l’identité eurorégionale. D’autres mesures spécifiques peuvent également être adoptées pour établir des liens entre les deux approches. Ainsi certains écoliers (enseignements primaire et secondaire) ne savent pas du tout qu’ils pourront peut-­‐être un jour décrocher un emploi dans une entreprise d’un centre d’excellence. Organiser dans l’enseignement primaire des visites systématiques dans un ou plusieurs campus ou prévoir la possibilité pour des intervenants de donner quelques cours dans l’enseignement secondaire permettrait aux écoliers d’entrer directement en contact avec ces réalités. Ce type d’initiative a déjà été mis en place avec succès dans la région d’Eindhoven. Il faut aussi renforcer la visibilité des topclusters (par exemple, en organisant des expositions temporaires dans les commerces inoccupés des zones commerciales sur le thème Invented in Limburg-­‐Euregio), et renforcer, dans la mesure du possible, l’accessibilité aux campus. 4.2 Mesures Ce point reprend les recommandations pour chaque secteur qui sont exposées plus en détails au chapitre 3. Les recommandations sont fondées sur les deux approches qui ont été privilégiées. Les cinq premières recommandations sont classées par ordre de priorité. Les trois dernières recommandations sont moins vitales. La mise en œuvre simultanée des recommandations portant sur les structures et des solutions proposées permet d’en renforcer l’effet. 1. Renforcer la collaboration transfrontalière dans les secteurs de la santé et de la chimie (2 secteurs de pointe). • S’inscrire dans une démarche d’excellence : fusionner les programmes de recherche et les centres de recherche permet une plus grande spécialisation et une amélioration de la qualité de la recherche. Améliorer la qualité pour atteindre l’excellence. • Optimiser les infrastructures existantes : partager les infrastructures (il peut s’agir d’infrastructures simples, notamment un centre d’expérimentation animale) en vue de réaliser des économies. • Localiser et pérenniser : la collaboration entre les instituts doit être de nature structurée et non pas ponctuelle. Les accords de collaborations doivent être reconnus et les organisations doivent être accessibles. Intensifier la collaboration exige aussi de mettre en place une structure et des locaux communs. On pourrait ainsi envisager de créer pour chaque plateforme (par exemple : AMIBM) un centre de connaissances physique. Le lieu de l’établissement doit être choisi en fonction des zones du territoire et des nœuds de communication qui doivent encore être valorisés au niveau de la région. On peut ainsi envisager d’installer des bâtiments sur des nœuds de communication importants (par exemple : la zone de la gare de Maastricht) plutôt que sur des campus spécialisés. • Diffuser avec fierté : il faut diffuser le savoir et le savoir-­‐faire, mais également faire connaître les besoins, sur le plan international. Il faut aussi communiquer et partager cette fierté avec le grand public. Tout le monde n’est pas toujours en mesure de comprendre les enjeux des innovations technologiques. Il faut présenter et expliquer les domaines d’application d’une invention. Il s’agit de sensibiliser le grand public. • Elargir l’offre : créer un réseau permet d’élargir l’offre. C’est la qualité d’un cluster qui fait son attractivité. Proposer une offre élargie permet d’encourager l’innovation, de renforcer les connaissances et d’augmenter les moyens. 2. Adopter le principe « Limbourg : axe de la connaissance » (triple hélice) auprès des partenaires étrangers. • Rester dans la ligne du plan Kennis-­‐As Limburg, encourager les partenariats entre l’école, l’entreprise et la science : développer des centres de compétences spécialisés dans le cadre de centres de recherches performants et bien financés. Se donner pour objectif de bâtir une région forte qui mise sur la qualité et l’échange de savoirs à grande échelle avec les régions frontalières. • Enseignement et recherche -­‐-­‐ Intensifier et élargir la collaboration avec l’université technique RWTH d’Aix-­‐la-­‐Chapelle. Cette institution compte un grand nombre d’étudiants étrangers (35.000) et de chercheurs (15.000). C’est un lieu de savoir et un vivier pour le recrutement de travailleurs hautement qualifiés. La RWTH représente une opportunité pour les instituts d’enseignement et les entreprises. -­‐-­‐ Profiler encore davantage la région Parkstad comme lieu et cadre de vie, y compris pour les étudiants de la RWTH. Les étudiants peuvent apporter une contribution positive à l’animation du centre-­‐ville. -­‐-­‐ Essayer de mettre en place des partenariats entre les pôles d’enseignement et de recherche, ainsi que l’Université de Liège. Tout comme pour la RWTH (y compris Klinikum), il existe des possibilités d’optimiser le financement de projets de recherche intéressants et les coûts des infrastructures. -­‐-­‐ Utiliser la collaboration transfrontalière, comme c’est déjà le cas pour l’Université transfrontalière du Limbourg, pour améliorer la qualité de l’enseignement et de la recherche et mettre cette particularité en avant. Profiler la position concurrentielle de la région. • Entreprises La Chambre de Commerce et d’Industrie et les associations patronales doivent impérativement expliquer, présenter et soutenir les programmes transfrontaliers, notamment les aspects liés à la réglementation, afin de mieux faire connaître les opportunités de part et d’autre de la frontière. Les accords de collaboration eurorégionaux sont autant de chances et de marchés potentiels pour l’organisation patronale MKB. En effet, on ne peut pas aimer ce qu’on ne connaît pas. L’information joue un grand rôle dans ce domaine. • Pouvoirs publics -­‐-­‐ Intensifier les discussions, tant au niveau des personnels que des responsables, avec les homologues régionaux en Allemagne et en Belgique. Développer un réseau formel et informel avec des processus décisionnels simples et rapides. Les pouvoirs publics doivent donner l’exemple et montrer qu’ils sont informés des réalités socio-­‐économiques des régions voisines. -­‐-­‐ Renforcer les relations avec Aix-­‐la-­‐Chapelle, une ville avec laquelle nous avons le plus de choses en commun et qui offre le plus grand potentiel transfrontalier sur le plan économique. Eviter de négliger les autres contacts. 3. Renforcer les échanges au sein d’une agglomération transfrontalière forte en développant les centres ferroviaires et routiers. Les mesures concrètes en matière d’aménagement doivent encourager les échanges d’activités quotidiennes à l’échelle de l’Euregio. On ne peut dès lors pas faire l’impasse sur des centres ferroviaires et routiers importants et performants. Il faut pouvoir disposer de lieux facilement accessibles (sur le plan régional et, pour certains lieux, sur le plan national et international) et qui offrent une valeur ajoutée importante. Afin d’atteindre cet objectif, il faut faciliter l’accessibilité en voiture, mais également développer un système de transports publics performant, en aménageant notamment les nœuds ferroviaires et routiers (urbains) en zones interactives. Ces mesures doivent faciliter les avancées sur le plan social et économique. La délégation de services publics en matière de transports en commun qui vient d’être récemment adoptée et qui doit entrer en vigueur en décembre 2016 s’inscrit dans cette optique. Il est notamment possible d’améliorer les liaisons entre les gares et les campus Chemelot et Maastricht Health. La délégation régionale des pouvoirs publics en matière de transports en commun pour la période 2016-­‐2031 prévoit une évaluation annuelle de l’offre et la création de nouvelles zones interactives. Dans ce cadre, il faut aussi prendre d’urgence les mesures suivantes : • Améliorer la connectivité à trois niveaux : (1) améliorer la liaison entre les gares et les campus, (2) stimuler les échanges eurorégionaux entre les clusters de la connaissance et les zones interactives à travers un réseau de nœuds cohérents et (3) renforcer l’accessibilité (inter)nationale grâce à des liaisons IC performantes avec le réseau ferroviaire néerlandais et les gares TGV de Liège et d’Aix-­‐la-­‐Chapelle pour le reste de l’Europe. • Mettre en place un réseau de transports en commun performant entre le Campus Melaten RWTH et la région Zuid-­‐Limburg. Une liaison entre Parkstad, le centre-­‐ville, le campus et la RWTH permettrait d’améliorer de manière substantielle les possibilités d’échanges entre les sites. • Renforcer le rôle pivot du campus de Chemelot en matière d’innovation et de recherche, en partenariat avec les autres centres de savoir et les universités. Ce développement n’est possible que moyennant la mise en place d’un système de transports publics performant. • Développer le réseau de transports en commun en vue de désenclaver les nouveaux centres interactifs, notamment Maastricht Randwijck / Maastricht Health Campus et le futur Smart Service Campus de Parkstad. Prolonger la Spartacuslijn (conformément à l’option de la phase 2), sous la forme d’une ligne directe, jusqu’au Maastricht Health Campus. • Eviter la cannibalisation des points de vente. Si la région Zuid-­‐Limburg veut rendre l’agglomération plus accessible, elle devra faire preuve de sélectivité au niveau de l’aménagement du territoire conformément aux directives du POL. • Evaluer annuellement les lignes de bus transfrontalières et apporter le cas échéant les modifications nécessaires. Il faut accorder une attention toute particulière aux possibilités d’améliorer la mobilité sur les trajets (classiques) domicile-­‐lieu de travail dans les quartiers où cela pose problème et dans les zones à forte concentration d’emplois situées de l’autre côté de la frontière. • Continuer à faire pression sur l’Etat néerlandais pour qu’il intervienne auprès de la compagnie nationale des chemins de fer néerlandais (NS) concernant les trains intercity transfrontaliers (Aix-­‐la-­‐Chapelle et Liège) dans le cadre de la délégation de services publics 2015-­‐2025. • Entamer une concertation avec les autorités allemandes concernant la vignette autoroutière : chercher un moyen pour éviter que l’introduction de cette vignette autoroutière ait un impact négatif sur la mobilité transfrontalière des habitants de l’Euregio. • Etudier les trajets (futurs) les plus fréquents au sein de l’Euregio afin de pouvoir prendre des mesures concernant le modèle des nœuds routiers et ferroviaires. Continuer à développer l’approche par nœuds et les sites interactifs et définir les mesures indispensables en matière de politique de transport en commun dans le but d’optimiser le fonctionnement et la mise en place d‘un daily urban system. 4. Tirer profit de la qualité du cadre de vie et du dynamisme économique de l’Euregio pour renforcer l’identité locale. • Inviter le secteur culturel à établir une passerelle entre les technologies de pointe et la société dans le cadre de la politique provinciale de soutien à l’industrie créative (par exemple : le rôle du design, et notamment de la Design Academy d’Eindhoven, au sein du Brainport). Le but est de créer un lien entre la force de l’économie régionale et l’identité de la région. Chercher à élargir les horizons et participer aux projets en cours, notamment l’initiative Gezondheidsagenda. • Communiquer davantage sur l’offre culturelle proposée par l’Euregio. L’Euregio propose une offre culturelle vaste et variée, mais elle n’est pas suffisamment connue. Elargir le groupe-­‐cible permettrait de mieux faire connaître l’offre culturelle, mais aussi de renforcer l’identité, les traditions et la culture. Il s’agit d’inscrire la culture et les paysages dans une perspective transfrontalière. • Renforcer la visibilité : communiquer sur ce qui se passe sur les campus. On peut ainsi utiliser un espace commercial vide dans une rue commerçante pour organiser un programme d’activités en collaboration avec un topcluster ou un partenaire comme LED (Limburg Economic Development). • Miser sur le long terme : sensibiliser la population sur l’importance de l’agglomération transfrontalière. Les changements culturels sont des processus de longue haleine. Présenter et partager les succès. Défendre les intérêts des citoyens dans la vision de la région. Dans ce domaine, la province peut jouer un rôle de coordination. • Accueillir les nouveaux arrivants : les nouveaux habitants représentent de nouvelles opportunités car ils apportent aussi avec eux leurs réseaux. Il faut souligner cet aspect et inviter les réseaux sociaux à faire preuve d’ouverture. 5. Utiliser les atouts de la région pour donner des perspectives d’avenir aux nouvelles générations. • Enseigner l’allemand et le français en primaire. Certaines écoles le font déjà, mais chaque élève de la région (Zuid-­‐)Limburg doit pouvoir entrer très tôt en contact avec l’allemand et le français à l’école, car il en va de son avenir. Il faut signer une convention avec les directions des écoles concernant l’enseignement de l’allemand et du français. S’il revient aux écoles d’organiser l’enseignement, souligner l’importance de l’apprentissage des langues ne peut que contribuer au succès de l’initiative. La province pourrait montrer l’exemple en développant des méthodes d’apprentissage et en organisant des échanges au niveau de l’Euregio. • Permettre aux écoles de l’enseignement secondaire de l’Euregio de participer à des projets de recherche et des projets scientifiques afin de sensibiliser les futures générations à ces disciplines pour qu’elles puissent contribuer au caractère spécifique de l’économie régionale. • Encourager les échanges entre les campus et les instituts d’enseignement. Les campus (ou d’autres sites spécifiques, notamment l’usine automobile VDL) sont des points de cristallisation physique de l’économie innovante de la région Zuid-­‐Limburg. Développer en collaboration avec les écoles de l’enseignement primaire la possibilité d’effectuer des visites d’entreprises (voyage scolaire ou activité extra-­‐scolaire). Mettre en place un programme en concertation avec les topclusters pour permettre à leurs collaborateurs d’enseigner en tant que professeurs invités dans les écoles du secondaire de la région, afin que les étudiants du secondaire puissent découvrir concrètement les entreprises les plus performantes de la région. 6. Œuvrer sans relâche à la simplification administrative et apporter une aide pour les démarches administratives • Simplifier : offrir une aide concernant la législation et les règlementations relatives aux activités transfrontalières et au marché du travail, adapter si nécessaire la réglementation et rappeler à l’Etat ses responsabilités dans ce domaine. Pour cela, on peut utiliser le Grenseffectentoets 2014 de Panteia et le manifeste Waar een wil is, is geen grens de la Nederlands-­‐Duitse Genootschap (voir annexe 5.03 et passim) • Ticket : étudier avec l’Etat la possibilité de mettre en place un système de ticket transfrontalier. On pourrait s’inspirer de l’initiative Euregioticket (bus et train) mise en place dans la région Zuid-­‐Limburg (Flandre, Wallonie et NRW y compris). Il faut que les horaires et les informations sur les lignes soient facilement accessibles et que les voyageurs soient informés des retards éventuels. Le secrétaire d’Etat Mansveld a précisé les initiatives qui seront mises en place en matière d’information à compter de 2015. Il faut maintenir la pression. 7. Utiliser les atouts de la région pour créer de nouvelles opportunités • Œuvrer à ancrer durablement les activités de VDL NedCar dans la région Zuid-­‐Limburg en proposant une offre unique en collaboration avec le cluster chimie et d’autres secteurs de pointe limbourgeois. L’apport de ces connaissances supplémentaires permettrait de renforcer la chaîne de valorisation. Dans cette optique, il faut renforcer la collaboration avec la RWTH. Il faut encourager les étudiants néerlandais à étudier à la RWTH et axer l’offre de formations sur le secteur automobile limbourgeois. Il s’agit aussi d’améliorer la connexion entre VDL NedCar et les principales voies ferroviaires. • Miser sur le patrimoine culturel (châteaux et patrimoine), les qualités paysagères de la vallée de la Meuse lors de l’élaboration d’une nouvelle offre en matière d’activités récréatives et de loisirs. • Impliquer le secteur de l’agriculture dans l’entretien et la mise en valeur du paysage. • Encourager le secteur de l’agriculture à développer des activités complémentaires intelligentes en lien avec l’économie fondée sur la connaissance de la région (énergie, biobased economy). • Etre ouvert aux nouvelles inventions et aux marchés émergents, notamment l’impression 3D, les innovations dans le secteur de la santé et l’énergie. Utiliser le savoir et les connaissances de la région afin de relever les défis énergétiques du futur. Le savoir-­‐faire des universités de l’Euregio ainsi que les caractéristiques physiques de la région (anciennes mines) offrent des possibilités uniques en matière de ressources énergétiques et de stockage de l’énergie. Toute avancée dans ce domaine aura un effet positif sur l’image de la région. 8. Améliorer la situation sur le marché de l’immobilier Si la région veut être attractive et viable dans son ensemble, elle doit pouvoir compter sur un marché immobilier sain. Dans la région Zuid-­‐Limburg, l’offre et la demande ne sont pas en adéquation et le nombre d’habitants diminue. • Il est indispensable pour la région que l’Etat soit conscient et reconnaisse que le marché immobilier dans la région Zuid-­‐ Limburg fait partie intégrante du dossier Brainport Zuidoost Nederland, et qu’il constitue l’un des points noirs du plan d’aménagement et de développement du territoire SVIR. En outre, l’Etat doit être conscient que les réglementations existantes sont autant de contraintes qui limitent la marge de manœuvre et que le fait que la région Zuid-­‐Limburg est une région frontalière renforce encore ce handicap. • Il est important que la province continue à s’engager fortement sur le dossier du marché immobilier et continue à collaborer par-­‐delà les frontières à la mise en place d’une offre globale en matière de construction de nouveaux logements, en particulier pour les régions de Parkstad / Aix-­‐la-­‐Chapelle et Maastricht / Riemst / Lanaken. En plus du nombre d’habitations, il faudra tenir compte de l’urbanisme des villages et des villes, ainsi que des infrastructures. Il faut dès lors développer des stratégies en matière de financement et de développement. L’Etat doit être conscient que la mise en œuvre d’une politique du logement dans les régions affectées par une baisse de la population implique de ne pas adopter des mesures inutilement contraignantes et qu’il est primordial de permettre la réalisation de projets expérimentaux (densification des principaux centres économiques et réduction de l’offre) dans certaines zones pilotes, par exemple par le biais d’une lex specialis.