Gare SNCF de Dijon : une construction complexe

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Gare SNCF de Dijon : une construction complexe
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LE BIEN PUBLIC
DIJON
Jeudi 1er
août 2013
ARCHITECTURE. En constante transformation depuis sa création, la gare se dévoile.
Gare SNCF de Dijon :
une construction complexe
Tous les jours dans nos pa­
ges, en partenariat avec le
CAUE (1), découvrez un mo­
nument contemporain de
Dijon. Aujourd’hui, la gare
SNCF Dijon­Ville.
T
out transport en
commun dijonnais mène à ce quartier. Zone
incontournable de la capitale
bourguignonne, il faut passer
par la fameuse place Darcy
pour atterrir à la grande gare
SNCF depuis le centre historique. Le terminal ferroviaire,
visible depuis l’avenue Foch,
s’étend sur une esplanade des
plus vastes.
L’Histoire en marche
Qualifiée pendant longtemps de « Cocotte-Minute »
par les Dijonnais, celle qui
porte également le nom de gare Foch a été inaugurée le
23 juin 1990. La gare originale, dont la première mise en
service date de 1849, avait été
détruite pendant les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Dès 1945, une
gare provisoire a été installée
grâce à la récupération des décombres. La reconstruction
d’une gare permanente s’est
déroulée entre 1947 et 1962,
menée à bien par les architectes Alfred Audoul et Paul Peirani. Mais les grands aménagements ne se sont pas arrêtés
là. De gros travaux ont repris à
partir de 2007. L’objectif était
d’intégrer le réseau Divia et de
faire de la gare une plateforme
d’échanges. Ainsi, avec l’arrivée du tramway et des vélos
en plus des trains et bus, elle
s’est imposée comme le carrefour multimodal de Dijon.
Élaboré en forme de T
Marqué par les traits d’une
architecture résolument
moderne, l’édifice est composé de deux structures différentes surmontées d’une toitureterrasse à plusieurs niveaux.
Élaboré en forme de T, il comprend un bâtiment central en
rotonde et deux ailes rectilignes de chaque côté de l’esplanade : le parking couvert, et
l’extension abritant nouvelle-
1
1 La partie principale
de la gare est une
immense rotonde,
dédiée à l’accueil
et la répartition
des voyageurs.
2 Grande avancée
sur l’esplanade,
l’entrée souterraine
est entièrement
vitrée.
3 Un train, au départ
d’un des nombreux
quais du terminal.
Photos C. B.
2
L’architecture joue
ici sur la diversité
des formes
et des matériaux
ment l’office de tourisme.
L’ensemble de la gare est donc
conçu selon des espaces simples. Sophie, 36 ans, attend
son TGV pour partir en vacances. « Je n’avais jamais
réellement fait attention aux
bâtiments de la gare, ils sont
toujours en travaux. Ceci dit,
j’aime beaucoup la rotonde et
cette grande place qui, finalement, est très pratique pour
l’accueil des différents modes
de transport. C’est le gros
point positif de ce lieu ».
En effet, le bâtiment des
voyageurs, datant des années
1960, est constitué d’une rotonde centrale qui dessert en
étoile le reste de la gare. Le
hall a été façonné, au départ, à
partir de pierre polie ambrée
de Buxy, et le sol en pierre Va-
lore fleurie. Avec son alternance de béton et de grandes
verrières, cette rotonde est
tournée vers le centre-ville
historique de Dijon. Les guichets y sont repoussés aux périphéries du hall afin de privilégier l’espace central qui se
veut accueillant. La longue
construction rectangulaire
accueillant l’office de tourisme est faite de poteaux en béton et de pierre calcaire. En
1987, c’est sur l’emplacement
de l’ancienne gare routière dé-
3
truite en 1962 qu’André Roux
a ajouté le parking couvert en
béton cannelé d’agrégats
d’ocre. Hauts de trois à six niveaux, les bâtiments administratifs, eux, sont faits de murs
lisses avec placage en pierre
de Bourgogne. Autant de matériaux et de formes qui enjoignent l’invitation au voyage…
CHARLOTTE BECQUART
(1) CAUE : Conseil
d’architecture, d’urbanisme
et de l’environnement.