Georges Méliès (biographie)
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Georges Méliès (biographie)
Georges Méliès (biographie) A utobiographie de M éliès qui p a ra îtra en 1931 sous la sig n atu re de L éon D ru h o t1. 11 m anque le dern ier feuillet. M éliès a beaucoup écrit su r lui-m êm e à la 3e personne. Il avait d é jà réd ig é p o u r P. G ilson une prem ière biographie plus co u rte en 19292. A ce propos, signalons que l’on retro uve sous la signatu re de M au rice N o v erre des textes écrits ou dictés à l’évidence p a r M éliès2. A qui se fier??? ' C iné-Journal (25 ao û t 1931). M éliès cite ce tex te dan s ses fam eux M ém o ires rédigés vers 1935 (voir G eorges M éliès, M age, de M . Bessy et Lo D uca, éd. J .J . P auvert, Paris, 1961, pp. 175-178). T exte du feuillet m an q u an t: " ... pertes d ’argent, il se vit, bien m alg ré lui, co n train t d ’ab andonner un a rt d o n t il avait é té l’un des principaux cré ate u rs. En som m e, M éliès a le d ro it de revendiquer le titre de “ doyen des éd iteu rs de film s, des exploi tan ts, des scénaristes, des m etteu rs en scène, des d éc o ra teu rs et des artistes de c in é m a ” ! De plus, sans co m m an d itaires, il n ’utilisa ja m ais que ses p ro p res cap itau x . Q ui peut en dire a u ta n t p arm i les cinéastes?” . ! V oir La Revue du C iném a, L ib rairie G allim ard , P aris, 1ère série, n°4, 15 o ctobre 1929, p. 3 (E dition du C in q u an ten aire en fac-sim ilé, T .l , P. L herm inier, P aris, 1979, p. 115), ainsi que deux lettres de M éliès à P. G ilson (in G eorges M éliès, op. cit., pp. 127-129). 3 C o m p arer, p ar exem ple, les d éb u ts de M éliès cin éa ste ra co n tés p a r N o v erre (in Le Nouvel A rt C iném atographique, 2e série, n°4, o cto b re 1929, Brest, pp. 60-76) et p ar M éliès lui-m êm e (M es M ém oires, in G eorges M éliès, M ag e, op. cit., pp. 180-192). P o u r plus de sûreté, consulter l’excellente biographie due à J. D eslandes (op. cit pp. 89-98). G eorges M éliès est né à P aris, le 8 d écem b re 1861. Il fit ses études com plètes au Lycée L ouis-le-G rand et en so rtit en 1879. A près avoir fait son service m ilitaire à Blois, en 1880, il revint à P aris avec l’intention d ’en trer à l’École des B eaux-A rts et de devenir artiste peintre, le dessin et la peinture éta ie n t ses a rts de p rédilection. M ais son père, grand industriel, s’opposa à ce dessein, et il du t, à co ntre-coeur, en tre r dans la m aison paternelle. Il s’occupa su rto u t, p en d an t les quelques années q u ’il co n sacra à l’industrie, des m achines de l’usine et y acq u it une h ab ileté de m écanicien qui devait plus ta rd lui être des plus utiles. En 1885, il se m ariait, et q u ittait ses deux frères, H enry et G asto n M éliès avec lesquels il avait été un m om ent associé. A cette époque, g ran d a m a te u r d é jà de prestid ig itatio n , il se perfectio n n a dan s cet a rt et d onna de nom breuses perform ances au M usée G révin et d an s les salons p a risiens, to u t en co n tin u an t à peindre des tab leau x et à illustrer le jo u rn a l satirique “ L a G riffe” , jo u rn a l politique, g ran d ennem i du g én é ra l B oulanger qui faillit renverser la république et étab lir en F ran ce la dictature. En 1888, le célèbre th é â tre R o b ert-H o u d in , co n sacré spécialem ent à la prestid ig ita tion et aux grandes illusions s’éta n t tro u v é à vendre, il l’acheta, et devint, de ce fait, con stru cteu r de trucs de th é â tre , en m êm e tem ps q u ’artiste illusionniste. Les séances du th é â tre R o b ert-H o u d in se term in aien t to u jo u rs p a r une série de p ro jections de photograph ies (de voyage) coloriées et p ro jetées à l’aide de plusieurs lan ternes, ce qui p erm etta it d ’ob ten ir ce q u ’on app elait “ D issolving views” . C ette p ra ti que de la projection devait égalem ent lui être d ’un grand secours q uand il a b o rd a la cin ém atographie. C es divers d étails sont ici donnés po u r faire co m p ren d re à quelles cir constances G eorges M éliès d u t la fo rm atio n spéciale qui lui perm it, p a r la suite, de se faire une place to u t à fait p articu lière dans les “ vues an im ées” . S a carriè re fut, de ce fait, éto n n an te et m êm e unique. 40 V oyons un peu, succinctem ent, quelles furent les étapes de sa vie laborieuse: — E n 1895 invité p a r Louis L um ière, il assiste à la prem ière séance du “ cin é m a to g rap h e” (dite séance historique) et est ém erveillé p a r la vue des prem ières photos anim ées. Il d ésire ach eter un ap p areil p o u r son th é â tre , m ais L um ière en refuse la vente, d é sira n t con sacrer son invention uniq u em en t à la science, principalem ent à l’étude du m ouvem ent, com m e l’avait fait M arey . Plein de d ép it, M éliès co n stru it lui-m êm e sa prem ière ca m é ra , et, un m ois après, il p ro d u it ses prem iers film s, et ouvre au th é â tre R o b ert-H o u d in le p rem ier c in ém a public du m onde. — En 1896, il co n stru it, à M ontreuil-sous-bois, près de P aris, dan s sa p ro p rié té , le prem ier studio cin ém ato g rap h iq u e, avec scène et m achinerie th é âtra le . — E n 1897, il crée le spectacle cin ém ato g rap h iq u e en p ro d u isan t les prem ières grandes pièces et les prem ières reco n stitu tio n s historiques. — Dès 1898, il invente successivem ent to u s les p ro céd és de “ tru q u a g e s” , devenus p a rto u t, depuis, d ’un usage co u ran t, et enrichit la technique c in ém ato g rap h iq u e p ar des inventions ininterrom pues. — En 1899, il crée le genre féériq u e et fan tasm a g o riq u e après avoir inauguré, suc cessivem ent, tous les genres: d ram e, com édie, vaudeville, o p éra, o p érette, o péracom ique, vues à trucs, reconstitutions, rep o rtag es, docu m en taires, etc. En 1900, il' fonde la prem ière ch am b re syndicale des éd iteu rs de film s, d o n t le siège social éta it à son th é â tre , 8 boulevard des Italiens, il est élu p résid en t et g ard e ces fonctions ju sq u ’en 1912. — En 1908 et 1909, il préside les deux prem iers congrès in tern atio n au x du ciném a, (F rance, A ngleterre, A llem agne et Italie) seules n atio n s bien lancées d é jà p o u r la prod uction de film s cin ém ato g rap h iq u es. Il o btient, m alg ré une grande résistance des m aisons étrangères, l’unification de la p erfo ratio n , ce qui d éterm in e l’essor d é finitif de l’industrie in tern atio n ale du film . — E n 1904, co n train t p a r d ’innom brables contrety p ag es et contrefaçons de ses films en A m érique, il ouvre une m aison et des la b o rato ires à N ew Y o rk , sous la d irec tion de son frère G asto n M éliès, afin d ’assu rer p a r la prise du “ co p y rig h t” le respect de la p ro p rié té de ses p roductions. Avec C h. P a th é , il in tro d u it le film français en A m ériq u e et se voit b ientôt c o n train t de faire p artie du tru st Edison qui, à cette époque, revendiquait tous les brevets afféren ts aux M otion P ictures, et exigeait une royalty des autres éditeurs. À p a rtir de ce m om ent, tous ses négatifs sont pris en double, au studio de M ontreuil, et l’un des négatifs est ex pédié à N ew Y ork, où se fait le tirag e des positifs destin és à l’A m érique. — D essinateur, d éco rateu r, illusionniste, a u teu r de scénarios, m etteu r en scène, et artiste principal de toutes ses com positions il p ro d u it de 1896 à 1914, un n om bre considérable de film s en tièrem ent dus à son im ag in atio n . C es film s o b tiennent un succès m ondial et lui valent b ien tô t les titres de: R oi de la fan tasm a g o rie et des il lusions, Jules V erne du ciném a, m agicien du cin ém a, etc. — M alg ré cet énorm e labeur jo u rn a lie r, il continue p en d an t 36 ans consécutifs à diriger à P aris le th é â tre R o b ert-H o u d in où il invente et c o n stru it d ’innom brables trucs et illusions. Il préside, p en d an t 40 ans, la ch am b re syndicale des artistes il lusionnistes français. — P endant la guerre de 1914, il crée, à M ontreuil-sous-bois, le th é â tre lyrique des “ V ariétés artistiq u es” . Avec sa fille et son fils et d ’au tres artistes parisiens, il y jo u e to u t le rép erto ire des chefs-d’oeuvre d ’o p éra, d ’o p é ra com ique, d ’o p érette, ainsi que nom bre de dram es, vaudevilles et com édies. S a fille G eo rg ette M éliès, excel lente can tatrice, son fils A n d ré M éliès, très am u san t p rem ier com ique, et luim êm e, rem p o rten t, en ta n t q u ’artistes, d ’inn o m b rab les succès. P o u r sa p art, G eorges M éliès jo u e, à ce th é â tre plus de 98 rôles les plus divers. — Loin de se bo rn er au ciném a, à un type unique, com m e l’on t fait no m b re de co m édiens célèbres de l’écran il pro fite de ses facultés d ’assim ilation, acquises au th é â tre , pour incarn er les personnages les plus divers et s’applique à se ren d re m é connaissable p a r de savants grim ages. Il ne se fait, du reste, ja m a is aucune réclam e personnelle sur ses p ro g ram m es ou affiches. L e titre seul de ses vues est p ro jeté sur l’écran, sans aucun nom d ’artiste. C es vues, conçues exclusivem ent pour le ciném a, on t to u jo u rs é té p rojetées sans aucun sous-titre, ce qui ne les em pêchait pas, d ’ailleurs, d ’être p arfaitem en t com prises dan s tous les pays, le scén a rio éta n t toujours p arfaitem en t cin ém ato g rap h iq u e. C ’éta it (au tem ps du m uet) la form ule v éritab le du cin ém a in tern atio n al. P as besoin de “ dou b lag e” à cette heu reuse époque! E nfin, ay an t subi p en d an t la g ran d e g uerre, d ’énorm es... (n.d.l.r.: texte d o n t la fin est perdue). 41