Georges Charpak, Prix Nobel de physique, s`est éteint

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Georges Charpak, Prix Nobel de physique, s`est éteint
MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET EUROPEENNES
N° 26 – octobre 2010
Georges Charpak, Prix Nobel de physique, s'est éteint
Le physicien français Georges Charpak,
connu mondialement pour ses travaux sur les
détecteurs des particules à hautes énergies,
vient de disparaître, à l'âge de 86 ans. Esprit
libre, grand humaniste, animé par le désir
d'apprendre et de transmettre, Georges
Charpak avait reçu le Prix Nobel de physique
en 1992, couronnement d'un magnifique
parcours qui avait débuté en 1948 au Centre
national de la Recherche scientifique. Pionnier
de la recherche en physique nucléaire, il a
contribué, sur le plan international, au
rayonnement du Centre Européen de
Recherche Nucléaire. Il laisse «l'image
flamboyante de la passion mise au service de la
recherche et du savoir».
«On touchait à un monde qui était
absolument mystérieux, le monde des particules
élémentaires», explique le physicien français peu
après l'annonce du lauréat du Nobel, en 1992.
Georges Charpak était titulaire, depuis 1984, de la
chaire Joliot-Curie à L'Ecole supérieure de Physique et de Chimie de Paris.
L'œuvre de Georges Charpak a été consacrée à la physique nucléaire, puis à la physique des
particules de haute énergie, pour lesquelles les détecteurs qu'il a construits se sont substitués
universellement à ceux qui les avaient précédés.
Georges Charpak a apporté une contribution remarquable à la conception et la réalisation de
détecteurs de particules élémentaires utilisés dans les laboratoires du monde entier : au Centre
européen de recherche nucléaire (CERN), au Centre de l'accélérateur linéaire de Stanford, aux EtatsUnis… Ses travaux ont également permis à la physique nucléaire appliquée de résoudre des problèmes
de médecine et de biologie.
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SOUS DIRECTION DE LA COMMUNICATION
MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES ET EUROPEENNES
D'origine polonaise, né à Dabrovica en 1924, il s'était engagé dans la Résistance durant la
seconde Guerre mondiale. A la Libération, il entre à l'Ecole des Mines de Paris, devient docteur ès
sciences, puis rejoint le laboratoire de physique nucléaire du Collège de France dirigé par Frédéric
Joliot-Curie. «La France est un pays merveilleux… où les enfants peuvent faire des études», confie-t-il
alors.
En 1959, le physicien français rejoint le CERN, à Genève, où il met au point un détecteur de
particules : la chambre proportionnelle multifils. Il conçoit des machines de plus en plus complexes
pour traquer la structure fondamentale de la matière. Ses travaux sur un détecteur à particules moderne
lui vaudront le Prix Nobel en 1992. Celui-ci a notamment permis d'améliorer les techniques de
radiographie.
Très vite, il a une passion : transmettre son savoir. C’est ainsi qu’à son initiative est
développée, en 1996, une méthode révolutionnaire d'enseignement des sciences à l'école primaire : La
main à la pâte. Cette démarche touche près d'une école sur trois en France. Les enseignants soumettent
à la curiosité de leurs élèves des objets et des phénomènes du monde qui les entoure, suscitant ainsi le
questionnement scientifique. «On n'a pas le droit de faire des études sans avoir été confronté aux
sciences», telle était la devise de ce passionné. Désireux de vulgariser la science, Georges Charpak
s'est aussi fait connaître du grand public grâce à plusieurs ouvrages permettant de rendre la physique
accessible au plus grand nombre.
A 84 ans, il travaillait encore à la finalisation d'un appareil de radiologie destiné notamment
aux enfants souffrant de pathologies osseuses qui doivent souvent subir des examens radiographiques.
Cet appareil devrait permettre d’atténuer les doses de rayons X de 10 à 50 fois.
Dans un communiqué de la présidence de la République, «la France rend hommage à ce grand
humaniste dont la vie et l'engagement sont un exemple pour le pays et pour sa jeunesse. La France est
fière d'avoir accueilli Georges Charpak enfant et de l'avoir vu faire carrière au sein de ses plus
prestigieuses institutions. Il nous laissera l'image flamboyante de la passion mise au service de la
recherche et du savoir».
Annik Bianchini
DIRECTION DE LA COMMUNICATION ET DU PORTE-PAROLAT
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